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 ALAIN BASHUNG

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Nine
Bridget
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Bridget




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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyMer 13 Mar - 13:55

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Une nouvelle intégrale et des hommages



ALAIN BASHUNG - Page 6 B31bdc11




Pour donner une idée de la place qu’a prise Alain Bashung dans le panthéon de la chanson nationale, on rappellera qu’Immortel est déjà la quatrième intégrale consacrée à ses enregistrements studio, privilège réservé aux plus grands, Brassens, Brel, Barbara ou Gainsbourg. Cette nouvelle livraison comporte quelque 308 titres, dont les bornes indiquées (1977-­2018) sont inexactes.

L’affaire Bashung débute ici en 1973 avec un vocaliste anonyme s’exerçant, en compagnie de Dick Rivers (leurs vraies identités étaient cachées), à d’étonnantes imitations de Ray Charles, Gene Vincent ou Little Richard (reprises de What’d I Say, Say Mama ou Long Tall Sally) sous le nom de The Rock Band Revival.

Ce qui permet de mesurer le chemin parcouru jusqu’au poème symphonique de L’Imprudence (2002). La somme se referme sur En amont (novembre 2018), des démos du chant du cygne Bleu pétrole qu’Edith Fambuena, qui fut de l’aventure Fantaisie militaire, a rehaussée d’arrangements sobres et respectueux.

Tout Bashung, donc ? Non. La dizaine de 45­tours quatre ou deux titres que le candidat à la gloire avait publiés de 1966 à 1975 n’ont pas été intégrés, ce qui est conforme au souhait du disparu de ne jamais les voir réapparaître – souhait que le Web a évidemment réduit à néant. On le comprend tant l’illusion d’entendre Mike Brant en guise de Bashung est grande.




Une fascination intacte



Le coffret comporte quatre inédits. J’ai dû..., En 24 x 36 et Le pôle Nord commence ici sont trois plaisantes ballades country­rock à la guitare sèche qui auraient dû figurer sur son premier album, Roman­ Photos (1979), et Racines , la maquette enregistrée pour le générique du feuilleton épo­nyme, miraculeusement retrouvée alors que le parolier Boris Bergman la recherchait depuis deux décennies. La suite, les douze albums publiés du vivant de Bashung, exerce toujours une fascina­tion intacte : à partir de Pizza (1981), un des plus éloquents disques de rock français, rien de « moyen ». Les ratages Figure imposée, Passé le Rio Grande) préludent à un feu d’artifice à partir de Novice (1989) et une apothéose pour le doublé Fantaisie militaire ­, L’Imprudence.


La tournée dite «des grands espaces », qui avait accompagné ces deux diamants noirs, fut le couronnement de sa carrière. Ce que l’on pourra vérifier le 14 mars à partir de 20 h 30 puisque, au jour de sa disparition, 150 salles en France, en Belgique et en Suisse diffuseront en hommage le concert parisien qui fut filmé au Bataclan, à l’automne 2003.




Toujours à l’écran, le Forum des images (Paris 1er) a composé une « Ode à Bashung », avec les projections (le 13 mars) de Bas­ hung(s) (2004), de Dominique Gonzalez ­Foerster, en présence de l’auteur et de Chloé Mons, veuve de l’artiste, puis, le lendemain, de Ma petite en­ treprise (1999), de Pierre Jolivet, et de Rien que des mensonges (1991), de Paule Muret, film dont Bashung tient le rôle principal au côté de Fanny Ardant – bientôt héroïne du clip de Madame rêve.

Mais l’initiative la plus inattendue vient d’Outreau, puisque le centre Jacques Brel de la commune du Pas ­de ­Calais organise jusqu’au 16 mars dix jours de commémoration, avec notamment l’exposition des photographies de Jacky Terrasson. Le chanteur s’était épris de la Côte d’Opale après s’être remarié à Audinghen en 2001. Le Printemps de Bourges (Cher) s’associera, lui, à sa mémoire les 16 et 17 avril avec la reprise de L’Homme à tête de chou, chorégraphie de Jean­Claude Gallotta à partir de l’album de Gainsbourg, réenregistré par son héritier le plus doué.


Immortel, un coffret de 24 CD ou 17 vinyles Barclay /Universal
 https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/03/08/alain-bashung-une-nouvelle-integrale-et-des-







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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyMer 13 Mar - 14:36

DU COLLECTOR !!




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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyJeu 14 Mar - 19:13

Quand Alain Bashung et Claude François chantaient Belles! Belles! Belles!


  • Par  Bertrand Guyard

  • Mis à jour le 14/03/2019 à 08:13







VIDÉOS - À l'occasion des 10 ans, jour pour jour, de sa disparition, Le Figaro ressort des archives l'émission Chansons Champions présentée par Guy Lux le 19 avril 1969. Claude François a la belle intuition de donner sa chance à un jeune interprète encore inconnu du grand public. Le futur créateur d'Osez Joséphine montrera ce jour-là qu'il peut rivaliser avec un maître de la variété.

Ils ont osé et l'histoire de la chanson française, aujourd'hui, leur en sait gré. Le 19 avril 1969, Claude François, dans l'émission Chansons Champions animée par l'inévitable Guy Lux, chante le premier couplet de la chanson qui l'a rendu célèbre, Belles! Belles! Belles!. Puis quand le refrain débute, on entend une superbe voix de stentor. C'est celle d'Alain Bashung. Le public ne sait pas encore que ce superbe chanteur en smoking, au faux air du James Bond Timothy Dalton, révolutionnera la pop hexagonale au début des années 80 avec ses vertiges de l'amour.


La légende de Bashung ne dit pas comment, ni pourquoi il s'est retrouvé là. Guy Lux a invité, pour ce show dont Claude François est à l'évidence la grande vedette, un parterre de choix. Bruno Coquatrix, le patron de L'Olympia mais aussi la pétillante actrice Mylène Demongeot acceptent de chantonner des bribes de Belles! Belles! Belles!.

Chacun s'amuse de cette rengaine entraînante. Les paroles de Vline Buggy sont belles comme l'amour. Alain Bashung, amateur éclairé du rock venu d'Amérique sait qu'elles sont une adroite traduction du standard Made to Love écrit en 1960 par Phil Everly pour le duo qu'il forme avec son frère les Everly Brothers. Ce sont certainement les qualités de mélomane de Bashung qui ont mis en éveil Claude François. Avant tout le monde, se reposant sur un flair infaillible de découvreur de talents, il pressent peut-être qu'un jour il se hissera en tête des hit-parades.

Malgré ce qui ressemble à un premier adoubement, Alain Bashung devra attendre huit longues années pour faire la rencontre décisive, celle qui compte dans une carrière. En 1977, il travaillera avec Boris Bergman, un parolier polyglotte qui écrit aussi bien en français qu'en anglais. Bientôt les Belles d'amour de Claude François auront un nom, un seul: Gaby, oh Gaby.


Le Figaro présente en vidéo les enregistrements du duo Alain Bashung-Claude François et de la version originale de Belles! Belles! Belles! (Made to Love) interprétées par les Everly Brothers.

http://www.lefigaro.fr/musique/2019/03/14/03006-20190314ARTFIG00004-quand-alain-bashung-et-claude-francois-chantaient-belles-belles-belles.php?redirect_premium


Souvenir de Bashung qui m'avait dit un jour "Claude François était nul, il ne savait pas chanter, il dansait comme un pied"
Olivier Nuc
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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyJeu 14 Mar - 20:12

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Bashung, chanteur de l’espace intérieur


ALAIN BASHUNG - Page 6 838_ma10
Alain Bashung en 2004 au Festival des Vieilles Charrues• Crédits : JEROME FOUQUET -


« Pastre noir », « dandy rock », « donneur de rêves », « modèle de classe populaire », les adjectifs, métaphores et autres qualificatifs ne manquent pas pour tenter de saisir ce qu’on appelle la « singularité » de Bashung et de son univers tout autant sonore que visuel.
On le dit, il occupe une place à part dans le panthéon de la chanson française.
Mais comment définir précisément cette place à part, cette singularité ? Que recouvre chez lui ce mot parfois facile de « singularité » et quel sens trouve-t-il à travers ses chansons ?


Des bagnoles et des cantiques


D’Alain Bashung, vous connaissez forcément ses tubes : Gaby, Osez Joséphine, il y a aussi Vertige de l’amour ou Ma petite entreprise, mais vous connaissez peut-être aussi des chansons qui paraissent moins évidentes, moins accessibles en tout cas à la première écoute, telle Je me dore sortie sur son album L’imprudence en 2002.
De Romans-photos à Bleu pétrole, Alain Bashung a tracé une voie que l’on a souvent qualifiée d’accidentée, d’inattendue, dont la destination n’avait rien de connue, n’hésitant pas à passer d’une imagerie pop faite de pizza, de bagnoles et de station-service à une atmosphère plus conceptuelle où l’imprudence côtoie la Bible (c’est son interprétation en 2002 avec Chloé Mons du Cantique des cantiques).

On pourrait ainsi embrasser toute l’œuvre du chanteur et la définir comme un chemin, du facile au difficile, de la surface vers les abîmes, comme une voie qui a gagné, au fur et à mesure des années, en complexité, mais ça serait trop simple. Car chez Bashung, dès les débuts, se dégage une profondeur derrière chaque mot et chaque situation, même les plus ordinaires, et inversement, chaque concept, même le plus exigeant, prend des atours charnels, sensuels, matériels, presque palpables.


Parcourir l’espace intérieur


S’il y a ainsi un chemin chez lui, c’est plutôt celui du grand écart, en témoignent son parlé qui contient la puissance du chant, ses paroles pétries de changements d’échelles et de correspondances entre le mineur et le majeur, en témoigne cette exploration du repli sur soi qui déploie en fait chez lui tout un espace intérieur.

En se posant la question de la singularité d’Alain Bashung, on a tout suite décrit le mouvement et l’échelle de son œuvre : grand écart, grand espace (tel le nom de sa tournée des « grands espaces »). Et de fait, en écoutant ses chansons, c’est bien une intimité qu’il nous découvre -il y a toute une omniprésence du je et de ses perceptions, rêvées ou réelles-, mais une intimité en mouvement.

On a ainsi parlé d’identité brouillée chez lui, morcelée aussi, accidentée comme on l’a dit, et l’on pourrait ainsi parler d’une singularité mouvementée, territorialisée, faite de chemins et de lieux intériorisés : Vercors, Tchernobyl, Ostende ou Rio Grande, faire l’avion, sauter à l’élastique, montée, volutes, trapèze… Bashung est un « grand voyageur » de l’intimité, un être singulier qui n’a cessé de parcourir et de repousser les frontières de l’espace intérieur, de faire donc le grand écart.


Malaxer l’espace intérieur


L’espace intérieur ne fait pas que se parcourir avec Bashung, il s’élargit, il se disloque, il se détend comme du chewing-gum, il se malaxe comme de la pâte, il s’écume aussi, il donne le vertige.
Dire de quelqu’un qu’il est singulier, c’est dire qu’il est exceptionnel, original, étrange, atypique. Bashung cultivait cet écart, le grand-écart donc, mais le grand-écart qui fait du sur-place, du sur-soi.


https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-de-la-philo/bashung-chanteur-de-lespace-interieur


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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyJeu 28 Mar - 20:14



c'est la faute à DYLAN
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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyJeu 25 Juil - 18:23

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Alain Bashung : concert-hommage à Paris



Brigitte Fontaine, Miossec, Raphaël, Thiéfaine et Feu! Chatterton, accompagnés par les musiciens de Bashung, participeront le 2 octobre à un "concert patrimonial", hommage d'un nouveau genre au chanteur disparu il y a dix ans, a annoncé mercredi l'Institut national de l'audiovisuel à l'AFP.

Sur la scène du Grand Rex, à Paris, l'INA, gardien des archives de la radio et de la télévision, réunira de nombreux artistes, amis et compagnons de route de Bashung, avec le soutien et la participation de Chloé Mons, veuve du chanteur de "Gaby" et "Vertige de l'amour".

Sous la direction du guitariste Yan Péchin, fidèle collaborateur du chanteur, et du critique rock Christian Eudeline, ce concert intitulé "Immortel Bashung", associant images d'archives et hommages avec orchestre, proposera des séquences rares du chanteur (interviews TV, extraits de concerts...), sélectionnées par l'INA et projetées pour la première fois sur grand écran.

"Ce concert patrimonial est un nouveau mode d'expression culturelle et une nouvelle proposition créative pour rendre toujours plus accessible nos contenus au plus grand nombre", souligne l'INA dont les innombrables archives sont déjà accessibles au grand public sur son site internet.

En avril, l'INA qui a également en charge le Groupe de recherches musicales (GRM), pionnier français des musiques électroacoustiques, a organisé un premier événement grand public, INASOUND, festival de musique électro qui s'est tenu dans l'enceinte du Palais Brongniart, l'ancienne Bourse de Paris.

Bashung s'est produit au Grand Rex en 1987. Peu avant sa mort, le chanteur avait le projet d'y revenir pour jouer son dernier album, "Bleu pétrole".


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MessageSujet: Re: ALAIN BASHUNG   ALAIN BASHUNG - Page 6 EmptyJeu 3 Oct - 16:16

Hier soir à Paris… Immortel Bashung

Paris Match | Publié le 03/10/2019
Benjamin Locoge




Le concert hommage à Alain Bashung mercredi au Grand Rex


ALAIN BASHUNG - Page 6 B09
Chloé Mons, la veuve d'Alain Bashung sur scène






Dix ans après la disparition du chanteur un concert hommage était organisé par l’INA avec l’appui de Chloé Mons, son épouse. Une soirée émouvante et élégante à laquelle nous étions.



L’an passé Chloé Mons entamait une croisade. Celle de faire vivre l’oeuvre de son mari. La brutalité de sa disparition, les années compliquées qui suivirent l’ont longtemps empêchées de se pencher sur l’héritage d’Alain Bashung. Puis le temps a fait son œuvre et Chloé a ouvert des boites et des cartons, pleines de bandes, de cassettes, de DAT, de Cds, contenant ces bouts de musique que Bashung avait laissés de côté, ces musiques sans paroles, ces paroles sans musiques. De là est née l’idée de «En amont» un disque posthume réalisé par Edith Fambuena, sorti l’hiver dernier. Chloé disait alors combien elle était déçue que les chaines de télé ne s’intéressent pas à l’œuvre de son mari. Son discours a fini par être entendu et l’INA s’est lancé, -avec l’appui du producteur Alain Lahana, dans l’organisation de ce concert hommage. Les 2600 places du Grand Rex ont vite trouvé preneur avant même l’annonce de l’affiche définitive. Alors Chloé et l’INA ont pu travailler main dans la main pour concevoir cette soirée à leur guise. Et ont fait tout naturellement appel au quatuor qui accompagnait Bashung sur sa dernière tournée : Yan Péchin à la guitare, Arnaud Dieterlen à la batterie, Bobby Jocky à la basse et Jean-François Assy au violoncelle. «On s’est retrouvé vraiment il y a quatre jours, sourit Assy, avec l’ingénieur du son de l’époque. On s’est mis à jouer et ça a sonné comme si on s’était quitté la veille».





Effectivement, dès les premières notes de «Malaxe» nous voilà replongés en 2008, lors de cette fabuleuse dernière tournée, qui apporta un petit supplément de vie au chanteur. Atteint d’un cancer, il aurait pu renoncer. Mais non, il décida d’aller au combat chaque soir, à vaincre l’épuisement pour s’octroyer cette parenthèse magique qu’est un concert. Arthur Teboul, le leader de Feu Chatterton déboule, s’empare du micro pour chauffer les esprits. Puis Raphaëlle Lannadère s’attaque à «Volontaires». Elle n’a pas la puissance vocale du Maître mais limite élégamment la casse. Pierre Guénard, leader de Radio Elvis s’en prend lui à «Gaby, Oh Gaby» qui fait rugir le Grand Rex de plaisir. Car oui, il y a quelque chose d’émouvant a retrouver ses chansons que l’on connaît par cœur, mais que l’on a délaissées. Car plus personne ne les chantait. Alors en vrai, on serait prêt à écouter n’importe qui reprendre du Bashung, tellement son œuvre fut passionnante et émouvante. Bertrand Belin se sort très bien de «C’est comment qu’on Freine » tandis que Julie Gayet, sous l’œil de son fiancé, ex président de la république, vient réciter dans une quasi pénombre le texte de «J’ai longtemps contemplé». Evidemment la jeune génération a un peu de mal à se hisser à la hauteur du patron. Malik Djoudi se sort avec les honneurs de «Aucun Express», probablement l’une des plus belles chansons française des années 90. Mais impossible de ne pas réentendre en creux la majestuosité de Bashung, de revoir son bras se tendre lorsqu’il proposait de «délaisser les grands axes, de prendre la contre allée». C’est le défaut et la qualité de cette soirée. Si chacun met tant de cœur à l’ouvrage, il nous fait d’autant plus regretter l’original. Helena Noguera transforme «Venus» en ballade sensuelle, quand Chloé Mons a eu la bonne idée de faire venir Salvatore Adamo pour un duo sur «Sommes nous». On aime l’insouciance de Chloé, on aime l’insolence d’Adamo qui sait qu’il a plus à perdre qu’à gagner dans cette affaire. Mais les deux assurent. Puis Chloé laisse le micro à Salvatore qui prend la parole. «Les organisateurs de la soirée m’ont dit que cette chanson était pour moi car c’était une chanson de crooner». Le voilà qui transfigure «Vertiges de l’amour» avec courage et passion. Le premier temps fort de la soirée et une ovation méritée. Après un montage d’archives de l’INA permettant de voir Bashung à l’œuvre, c’est Jean Fauque, l’un de ses paroliers qui s’avance vers le micro. Sa version de «Mes bras» colle à celle de son mentor. On sent que l’homme connaissait parfaitement son Bashung. Mais la deuxième belle surprise est l’arrivée de Brigitte Fontaine, ovationnée elle aussi, qui offre une réinterprétation rageuse de «Samuel Hall» et son fameux refrain : «allez au diable ! Je vous déteste tous». Seule artiste à être présentée au micro, Diane Dufresne tout juste arrivée du Québec s’empare de «Etrange été » avec classe. Puis Arman Meliès redonne vie à «Je tuerais la pianiste » qu’il avait composé pour Bashung sur un texte de Gérard Manset. Une interprétation enfiévrée qui n’aurait pas déplu au patron… Raphael offre une douce relecture de «L’apiculteur» avant de céder sa place à Chloé Mons qui chante «Happe» les yeux fermés. Puis Chloé prend la parole : «cette soirée c’est l’écho de la foi qu’Alain avait en la musique. C’est une histoire de transmission. Ca continue donc ce soir, on reprend des chansons, c’est ainsi qu’un artiste reste vivant et que sa voix résonne dans nos vies encore. Merci d’être là et de l’aimer encore». Ce sera le seul discours de la soirée et il ne fallait rien ajouter.



Car la dernière partie de la soirée se profile déjà et les grands moments vont se succéder Tous avec classe et élégance, sans jamais dire un mot, laissant les chansons pleinement exister. Alors Hubert Félix Thiéfaine se confronte brillamment à «La nuit je mens», tandis qu’Alain Chamfort fait de «Madame rêve » la plus poétique des ballades. Jane Birkin se met délicatement dans les traces de «J’passe pour une caravane » avant de laisser Miossec conclure la soirée sur un «Osez Joséphine» rugueux à souhait. Le noir se fait. La voix de Bashung résonne de nouveau de longues minutes. On l’entend raconter combien le concert était un moment magique, «ces soirs où l’on a l’air de voler un moment de paix au monde entier». Le groupe reprend «Malaxe» et la ribambelle de chanteurs vient saluer sur le devant de la scène. C’était beau, c’était bien de retrouver Bashung pendant deux heures. Puis les lumières se rallument et les hauts parleurs du Grand Rex diffusent «Immortels» l’une de ses chansons posthumes. Oui Bashung est immortel. Espérons juste ne pas avoir à attendre dix ans de plus pour nous le rappeler.



Setlist du 2 octobre, Paris, Le Grand Rex


1/ Malaxe, par Arthur Téboul de Feu ! Chatterton


2/ Volontaires, par Raphaëlle Lannadère


3/ Gaby, Oh Gaby, par Pierre Guénard de Radio Elvis


4/ C’est comment qu’on freine, par Bertrand Belin


5/ J’ai longtemps contemplé, par Julie Gayet


6/ Aucun Express, par Malik Djoudi


7/ Venus, par Helena Noguerra


8/ Sommes-nous, par Chloé Mons et Salvatore Adamo


9/ Vertiges de l’amour, par Salvatore Adamo


10/ Mes bras, par Jean Fauque


11/ Samuel Hall, par Brigitte Fontaine


12/ Fantaisie militaire, par Jipé Nataf


13/ Etrange été, par Diane Dufresne


14/ Je tuerai la pianiste, par Arman Meliès


15/ L’apiculteur, par Raphael


16/ Happe, par Chloé Mons


17/ La nuit je mens, par Hubert Félix Thiéfaine


18/ Madame Rêve, par Alain Chamfort


19/ J’passe pour une caravane, par Jane Birkin


20/ Osez Joséphine, par Miossec


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