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 LEONARD COHEN

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Bridget




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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyMer 11 Avr - 15:49

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Leonard Cohen célébré dans une création au Printemps de Bourges


Le chanteur et poète canadien, disparu en 2016, est l'objet d'une création féérique à laquelle participent Jeanne Added, Yann Wagner et Rover


LEONARD COHEN - Page 5 Sans_t38






C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué, il y a trente ans, qui ressurgit cette année au Printemps de Bourges. En 1988, Leonard Cohen enregistre une émission de télé à Bruxelles, à laquelle participe également le groupe hollandais Nits. Grand admirateur du Canadien, le chanteur des Nits, Henk Hofstede fait fi de sa timidité et aborde son héros, lequel outrepasse ses désirs en l'invitant à dîner à la cafeteria et lui annonce au cours du repas qu'il est à la recherche d'un groupe pour l'accompagner sur scène.


Avec son flegme légendaire, Cohen vient ainsi de faire une offre aux Nits que ces derniers, leurs cœurs se brisant à l'unisson, seront contraints de refuser, étant engagés par ailleurs sur leur propre tournée. On imagine d'ici quelle rencontre de haute altitude aurait pu représenter la voix et la poésie de Cohen et les instrumentations délicates et expressionnistes des orfèvres néerlandais. Non, on ne l'imagine pas car c'est trop cruel.
Cette douleur, Henk Hofstede a longtemps vécu avec, au point de chercher à la dissiper en partant deux ans plus tard à Hydra, l'île grecque où Cohen écrivit ses premières chansons à la fin des années 60, d'où il reviendra avec un court-métrage réalisé par un ami finlandais, le réalisateur Seppo Pietikainen. Au cours des années 2000, la cicatrice de cette rencontre avortée n'étant pas refermée, Henk profite de la publication d'un livre sur Cohen pour enregistrer neuf reprises du maître ainsi qu'un inédit qui évoque son pèlerinage à Hydra, Night Owl. Pour  l'occasion, il créé The Avalanche Quartet, un ensemble à l'élégance et à la sobriété digne de leur modèle, pour rester au plus près de l'authenticité charnelle du Canadien.









Le Quartet a sorti depuis deux autres albums de reprises du grand Leonard et mène une vie parallèle à celle des Nits, même si ces derniers reprennent également Tower of song sur scène depuis vingt ans.
A Bourges, The Avalanche Quartet proposera une création inédite en accueillant des interprètes issus de la communauté française des adorateurs de Cohen, à savoir Jeanne Added, Raphaël, Yann Wagner ou Rover, ainsi que la brésilienne Dom La Nena et l'Américaine Rosemary Stanley (sous leur nom de duo idoine, Birds on a Wire) ou encore le joyeuse bande de Uèle Lamore. Ce qui promet à la fois une belle soirée d'euphorie et de recueillement, dans le saint lieu idéal de la Cathédrale de Bourges.







Hallelujah - Hommage à Leonard Cohen, le vendredi 27 avril à Bourges.


Christophe Conte / Les Inrocks .




https://www.lesinrocks.com/2018/04/06/musique/leonard-cohen-celebre-dans-une-creation-au-printemps-de-bourges-111068713/


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Bridget




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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptySam 16 Juin - 14:31

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Leonard Cohen, tant de vies pour un seul homme




LEONARD COHEN - Page 5 Leonar11




Biographie fleuve, fourmillant de détails, “I’m your man”, de Sylvie Simmons, célèbre ce poète de Montréal devenu la légende Leonard Cohen. Et fait la part belle aux personnalités qui chamboulèrent son existence.




Peu de musiciens valent un livre de cinq cents pages. Mais il suffit d’avoir fréquenté la discographie de Leonard Cohen pour savoir que sa relative minceur (quatorze albums studio en cinquante ans) recèle un personnage d’une épaisseur considérable.
Sylvie Simmons, journaliste anglaise vivant aux Etats-Unis, a passé des années sur les traces du Canadien errant. Elle a tiré de ses rencontres et recherches une biographie à l’américaine, chronologique et factuelle, empathique et sans concession, fourmillant de mille détails. Cela donne une lecture parfois fastidieuse mais toujours prenante. Le portrait complet d’un homme difficile à saisir dans sa complexité et que l’auteure nomme tout du long « Leonard » — pour le rendre plus intime ?




Elle cite Virginia Woolf : « Un biographe peut s’estimer heureux s’il parvient à cerner six ou sept facettes d’une personnalité qui en compte pourtant des centaines. » En nous décrivant un Cohen montréalais, juif, poète, chanteur, homme à femmes, solitaire, chef de bande, dépressif, moine bouddhiste, Simmons remplit quant à elle son contrat. Du côté de la musique, elle a tendance à lisser l’œuvre au nom d’un recul magnanime. Il est d’ailleurs frappant de relever que les trois premiers albums de Leonard Cohen, généralement estimés comme les meilleurs (et contenant la plupart de ses classiques), ont été les plus durement critiqués en leur temps.





Il aura donc fallu se faire à sa voix, tombant en 1967, année hippie, comme un cheveu sur la soupe pop. Celle d’un adulte venu sur le tard — la trentaine passée — à la chanson. Au
fil des décennies, cette voix unique, traînante et grave, allait perdre une octave et un peu de souffle en fin de parcours, pour ne cesser de gagner des fidèles et des éloges toujours plus nourris. Mais l’une des clés de la compréhension de Leonard Cohen est qu’il a été quelqu’un avant de nous être connu : un poète publié, un romancier dont on parlait. C’est une des vies qui constituent sa longue existence, une des histoires dans l’histoire, et il y en a bien d’autres.



 

Fièvre d’écrire et relâchement des fêtes







Ce livre excelle à dessiner les personnages secondaires qui donnent la réplique (et plus encore de relief) à l’auteur de Suzanne. Voici l’imposant Irving Layton, premier mentor et pilier de la scène poétique montréalaise. Marianne Ihlen, la blonde muse norvégienne rencontrée sur l’île grecque d’Hydra où le poète, en quête d’un refuge, passa une grande partie des années 1960, entre la fièvre d’écrire et le relâchement des fêtes. Et encore Phil Spector, maestro fortuit d’un album maudit (Death of a ladies’ man, 1977), qui embarqua Cohen dans un tourbillon de folie — interminables séances nocturnes, alcool et armes à feu. Puis bien sûr Roshi, le maître zen qui accueillit son disciple au monastère californien du mont Baldy, où celui-ci prit la robe et séjourna plusieurs années à partir de 1993.
 

Enfin il y eut Kelley Lynch, la comptable dévouée qui aima Leonard, puis son argent plus encore, au point de vider son compte en banque. Cette faillite, éventée en 2004, fut à l’origine d’une fin de carrière imprévue, les incessantes tournées faites pour renflouer les caisses donnant même à Leonard Cohen l’influx créatif des trois derniers albums. On découvre aussi un aspect plus obscur du personnage : sa fascination pour la guerre. En 1961, il atterrit à La Havane en pleine crise des missiles cubains, vêtu d’un treillis militaire. Douze ans après, quand éclate la guerre du Kippour, le voici à Tel-Aviv, prêt à s’engager dans l’armée israélienne. Pour tout commando, il rejoindra une équipe de chanteurs venus distraire les troupes. Finalement troubadour, ce qui résume assez bien cette vie pleine de bruit, d’amour et de silence.




 


“I’m your man”, la vie de Leonard Cohen, biographie de Sylvie Simmons | Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elisabeth Domergue et Françoise Vella, éd. L’Echappée, 512 p., 24 €.




http://www.telerama.fr/livre/leonard-cohen,-tant-de-vies-pour-un-seul-homme,n5684240.php

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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyLun 12 Nov - 18:55

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LEONARD COHEN  THE FLAME


LEONARD COHEN - Page 5 14006112

Des vers inédits, des textes récents. Et même des épitaphes. Réunis par un fan de Leonard Cohen : son fils.


Après l’obscurité, la flamme. Au titre d’un album ultime évoquant les ténèbres, You want it darker, paru juste avant la mort de Leonard Cohen, en novembre 2016, répond deux ans après la lueur du feu. Collecté par son fils Adam, ce recueil posthume, The Flame, est ordonné en triptyque. Une première partie dévolue à des poèmes déclarés « bons à publier ». Dans la deuxième, les textes de ses trois derniers albums, plus celui qu’il écrivit pour Anjani, choriste et compagne d’un temps. Entre poèmes et chansons, la cloison était poreuse, des couplets passent d’un côté à l’autre et on a l’impression d’entrer dans l’atelier de Cohen. Ses créations finies étaient souvent le fruit d’une décantation. Il lui fallait du temps pour que, sous l’impeccable mise en forme, on aperçoive la plus impudique des mises à nu.

Provenant surtout de ses quinze dernières années, les vers inédits oscillent entre la sagesse du moine zen et le désir toujours brûlant des plaisirs et des nuits. Leonard remplissait des carnets qui irriguent la troisième partie, la plus fascinante parce que son contenu échappe à l’auteur. Voici, dans des mots plus relâchés, l’équivalent des autoportraits qui émaillent le livre, croquis assez peu flatteurs. Il se compare à une statue vivante mais de celles qui bougent si on leur donne une pièce. Il reçoit des honneurs mais griffonne ce genre d’épitaphe : « Je suis une putain et un junkie / Si certaines de mes chansons / Vous ont soulagés un moment / De grâce rappelez-vous ceci. » On devrait confier aux poètes leur propre éloge funèbre.

Traduit de l’anglais (Canada) par Nicolas Richard, éd. Seuil, 336 p., 25 €.

François Gorin

https://www.telerama.fr/livres/the-flame,n5862317.php
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyMar 13 Nov - 19:41

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“The Flame” ravive le feu poétique de Leonard Cohen


LEONARD COHEN - Page 5 Leonar12




Extraits de carnets, notes, croquis, poèmes inédits ou textes de chansons… Deux ans après sa mort, les éditions du Seuil publient un recueil posthume du musicien poète. Qui donne l’heureuse impression d’entrer dans son atelier créatif.


Après l’obscurité, la flamme. Au titre d’un album ultime évoquant l’entrée dans les ténèbres : You Want It Darker, sorti deux semaines avant la mort de Leonard Cohen, le 7 novembre 2016, répond aujourd’hui, deux ans après, la lueur d’un feu intact. Le choix d’appeler The Flame ce recueil posthume (1) vient de son fils Adam, musicien lui-même. Il en a collecté le matériau, ordonné en triptyque.
Une première partie dévolue à des poèmes déclarés « bons à publier » –certains même déjà parus. Dans la deuxième figurent les textes de ses trois derniers albums (Popular Problems, Old Ideas et You Want It Darker), plus celui qu’il écrivit pour Anjani, choriste et compagne d’un temps. Pour ce Blue Alert, Leonard se pliait avec une certaine grâce à l’exercice d’un point de vue féminin. Les années passant, la mise en musique semblait devenir non peut-être un enjeu mineur, mais le moyen essentiel de mettre en relief les textes. On ne s’étonnera donc pas de les lire sur le papier sans que forcément une mélodie vienne accompagner en sourdine la lecture, ce qui serait le cas avec des chansons plus anciennes.



Entre sagesse et désir toujours brûlant



Entre poèmes chantés et stances non orchestrées, la cloison était poreuse, des couplets entiers passent d’un côté à l’autre et donnent l’heureuse impression d’entrer dans l’atelier de Leonard Cohen. On sait que ses créations finies étaient souvent le fruit d’une longue décantation. Il lui fallait du temps pour que, sous l’impeccable mise en forme que matérialisait son costume à la stricte élégance (il aimait à sourire de ce « lazy bastard living in a suit »), on aperçoive aussitôt la plus impudique des mises à nu.

Provenant pour beaucoup de ses quinze dernières années, les poèmes inédits oscillent entre la sagesse du vieux moine zen qu’il avait tenté d’être au monastère de Mount Baldy, et le désir toujours brûlant des plaisirs et des nuits. Le recul pris sur sa carrière, son succès dû à la seule « bonne fortune », est parfois vertigineux : « So little to say / so urgent to say it » (si peu à dire / si urgent de le dire). Dans Elevator Mirrors, il met en scène un « je » qui cache dans son ordinateur la photo d’une fille qui lui plaît, qui voudrait être chanteuse. Doit-il mettre la photo à la poubelle ? Quand aura-t-il le courage de vider celle-ci ? Mais la vraie question demeure ce constat plein d’autodérision : « Je suis mal placé pour dire / qui peut ou ne peut pas chanter ».



Pulsion de guerre et quête de paix



Leonard Cohen fut poète bien avant d’enregistrer son premier disque à trente-deux ans. Sa grande affaire a toujours été d’écrire. Il remplissait des carnets, que son fils Adam retrouvait parfois au fond des tiroirs ou même dans le freezer en y cherchant de la tequila. Ces précieuses reliques irriguent la troisième partie, la plus fascinante parce que son contenu échappe à l’auteur. Voici dans des mots plus relâchés l’équivalent des autoportraits qui émaillent aussi ce livre, croquis assez peu flatteurs à côté de figures féminines forcément sublimes mais probablement sublimées. Ici, « ton souffle comme une morgue / ta chair défaite / tes jus disparus ». Ou là, « tes baisers d’ivrogne / comme si quelqu’un / essayait de manger ma voix toute crue ». Partout l’obsession d’apparaître nu et la sensation d’être toujours déguisé. La pulsion de guerre et la quête de paix.

Le poète se compare à une statue vivante, mais de celles qui bougent si on leur donne une pièce. Il chante sans trembler ou presque l’approche de la mort et se raccroche à des lambeaux de vie. Il reçoit des prix et des honneurs mais se griffonne ce genre d’épitaphe : « Je suis une putain et un junkie / si certaines de mes chansons / vous ont soulagés un moment / de grâce rappelez-vous ceci. » On devrait confier aux poètes leur propre éloge funèbre.


The Flame, de Leonard Cohen, traduit de l’anglais (Canada) par Nicolas Richard, éd. du Seuil, 350 p., 25 €.

https://www.telerama.fr/livre/the-flame-ravive-le-feu-poetique-de-leonard-cohen,n5850259.php



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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyDim 20 Jan - 20:17

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Leonard Cohen (1934-2016), transformer le noir en lumière : Une vie, une œuvre (France Culture). http://le-semaphore.blogspot.fr/2016/.... Diffusion sur France Culture le 30 décembre 2017. Photographie : Leonard Cohen © Adam Cohen.


La quête de Leonard Cohen était d’atteindre les profondeurs du cœur. Pour cela, il n’eut d’autres choix que d’explorer avec une lucidité implacable la part d’ombre et de lumière qui constitue chacun de nous, à commencer par lui-même.

Une émission d'Élise Andrieu. Réalisation : Céline Ters. Prise de son : Pierre Quintard, Jean-Louis Deloncle et Alain Joubert. Mixage : Alain Joubert. Liens internet : Annelise Signoret. Archives INA Marie Chauveau : “Synergie” par Jean-Luc Hees, 1997.

Profondément tourmenté depuis l’enfance autant qu’il aspirait à la lumière, Leonard Cohen a su déployer comme peu d’artistes une œuvre qui oscille de la grâce à la chute, de la haine à l’amour, sondant chaque émotion comme une vérité sans fard. « Tout est dit dans mes chansons », affirmait l’écrivain romancier et poète, devenu chanteur parce qu’il voulait donner une voix à ses textes.
Au fil de ses mots et de ses mélodies, des anges peuvent côtoyer les lames de rasoir, des berceuses renfermer une violence impitoyable, sa voix grave s’envelopper de chœurs féminins, la pureté blanche d’une avalanche engloutir une âme lourde… Si son but est d’approcher la grâce, il ne peut l’atteindre sans traverser les abîmes.
C’est que pour lui, « nos cœurs brûlent dans nos poitrines comme de la viande de kebab sur sa broche ». Pour tenter de comprendre et traverser ce feu, toute l’œuvre de Leonard Cohen est composée comme un gigantesque art d’aimer. Pour les femmes, la poésie, Dieu, ou toute chose vivante.
Amours issus d’un même élan se confondant sans cesse. À l’écoute des textes ciselés sur parfois des années, accompagnés d’arpèges de guitare comme de musique électronique, Leonard Cohen a su transcender une à une ses peurs pour entrer dans une sagesse rayonnante.

À la fin de sa vie, il n’avait pas fait disparaître le côté sombre de l’existence, mais, devenu léger, il avait su frotter le noir jusqu’à ce qu’il prenne les propriétés de la lumière.

Intervenants : Christophe Lebold, biographe Sandra Zemor, artiste peintre Armelle Brusq, réalisatrice Escalade tes larmes et reste muet Comme la rose sur son échelle d’épine. Puis dépose ta rose sur le feu Le feu s’abandonne au soleil Le soleil cède au merveilleux Dans les bras de l’être Sacré. “The Window” Lectures de textes par Céline Ters et Geoffrey Carey. Extraits du livre “Leonard Cohen, l’homme qui voyait tomber les anges”, de Christophe Lebold. Extraits du film “Leonard Cohen, portrait intime”, de Armelle Brusq. Merci à Jacques Vassal, Dominique Boile, Gilles Tordjman et Dominique Isserman. Source : France Culture


https://www.youtube.com/watch?v=b-P3bohnc2s
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyDim 24 Fév - 15:28

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Un beau documentaire sur Leonard Cohen et Marianne Ihlen prévu pour 2019

Un nouveau documentaire sur Leonard Cohen et son histoire d'amour avec sa muse, la Norvégienne Marianne Ihlen, sortira en 2019.

LEONARD COHEN - Page 5 Marian10


[left]Baptisé Marianne & Leonard : Words of Love, le nouveau documentaire sur la vie de Leonard Cohen sera diffusé à la prochaine édition du Sundance Film Festival, qui aura lieu du 24 janvier au 3 février prochain. Le long-métrage a été réalisé par le documentariste britannique Nick Broomfield et évoque la très belle histoire d'amour entre le poète et sa muse, Marianne Ihlen.


Précieuse source d'inspiration 

D'origine norvégienne, Marianne Ihlen a été une précieuse source d'inspiration pour Cohen, qui a notamment écrit des sublimes titres comme Bird on a Wire ou So Long, Marianne pour elle. Ils se sont rencontrés dans les années 1960 sur l'île grecque d'Hydra et sont devenus amants. Alors que Marianne avait décidé de rentrer en Norvège, elle a fini par rejoindre Leonard quelques mois plus tard, après qu'il lui ait envoyé un courrier lui demandant de venir vivre avec lui, à Hydra. Ils seront restés plusieurs années ensemble, avant de se séparer à la fin des années 1960.




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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyDim 22 Sep - 19:15

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LEONARD COHEN - Page 5 Sans_t15





Tracklist

1. Happens To The Heart

2. Moving On

3. The Night Of Santiago

4. Thanks For The Dance

5. It’s Torn

6. The Goal

7. Puppets

8. The Hills

9. Listen To The Hummingbird



Le label de l’artiste a annoncé la sortie du disque Thanks for the Dance le 22 novembre prochain, dévoilant au passage un extrait du morceau inédit The Goal. Un projet initié par le fils du chanteur canadien.
Trois ans après la mort de Leonard Cohen, ses fans s’offriront une dernière danse avec leur artiste fétiche. Thanks for the Dance («Merci pour la danse), l’album posthume du chanteur canadien décédé le 7 novembre 2016, sortira cet automne a annoncé Sony vendredi. Pour promouvoir sa sortie, prévue le 22 novembre, le label a publié un extrait d’un morceau, quasi parlé, portant le nom d’un poème de l’artiste, The Goal.

«Je ne peux pas quitter ma maison», y chante Cohen de sa voix de bronze, accompagné d’un piano et d’une guitare acoustique. «Ou répondre au téléphone / Je sombre à nouveau / Mais je ne suis pas seul.»

Décédé à 82 ans en novembre 2016, Leonard Cohen avait sorti quelques semaines auparavant son 14e album, You want It Darker, dont les paroles étaient hantées par la mort.

C’est son fils Adam Cohen qui est à l’origine du projet posthume, qui comporte les participations des artistes Beck, Damien Rice et Feist. «En composant et en arrangeant la musique pour ses mots, nous avons choisi ses signatures musicales les plus caractéristiques, afin de le garder avec nous», a-t-il déclaré dans un communiqué. «Ce qui me touche le plus avec cet album, c’est la réaction surprise des gens qui l’ont écouté. “Leonard est en vie!”, disent-ils les uns après les autres.»


http://www.lefigaro.fr/musique/un-album-posthume-de-leonard-cohen-prevu-pour-la-fin-d-annee-20190921


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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyVen 25 Oct - 7:12

Nouvelle chanson dévoilée pour l’album posthume de Leonard Cohen




Publié le 24 octobre 2019 






Happens to the Heart est accompagnée d’un vidéoclip réalisé par Daniel Askill, le deuxième d’une série de vidéos intitulée Nowness, un partenariat entre Sony Music Canada et l’entourage de Cohen.









Rodrigo Amarante avait produit la vidéo pour The Goal, chanson parlée inspirée d’un poème du même nom écrit en 1998 et dévoilée la semaine dernière.


Des créateurs internationaux se succéderont pour mettre en images les chansons de l’album.
Pour Happens to the Heart, le réalisateur Daniel Askill s’est inspiré des années où Leonard Cohen a vécu en tant que moine bouddhiste, en Californie.


Beck, Damien Rice, Feist, Bryce Dessner de The National, Richard Reed Parry d’Arcade Fire et Daniel Lanois, entre autres, figureront sur le dernier opus de Leonard Cohen.


L’album paraîtra le 22 novembre prochain.
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyVen 25 Oct - 13:05

magnifique
et si une belle âme
pouvait traduire de poème
çà serait une super idée ..

rien que le son et la voix déjà
c'est de la pure émotion
comme tout ce qu'a fait L. COHEN
et ravie de voir un Daniel Lanois
dans cet hommage ....
j'ai cru comprendre
que çà parle de la Terre ?
...
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyVen 25 Oct - 14:28

Happens to the Heart

I was always working steady

But I never called it art

I was funding my depression

Meeting Jesus reading Marx

Sure it failed my little fire

But it's bright the dying spark

Go tell the young messiah

What happens to the heart

 
There’s a mist of summer kisses

Where I tried to double-park

The rivalry was vicious

And the women were in charge

It was nothing, it was business

But it left an ugly mark

So I’ve come here to revisit

What happens to the heart

 
I was selling holy trinkets

I was dressing kind of sharp

Had a pussy in the kitchen

And a panther in the yard

In the prison of the gifted

I was friendly with the guard

So I never had to witness

What happens to the heart

 
I should have seen it coming

You could say I wrote the chart

Just to look at her was trouble

It was trouble from the start

Sure we played a stunning couple

But I never liked the part

It ain’t pretty, it ain’t subtle

What happens to the heart

 
Now the angel’s got a fiddle

And the devil’s got a harp

Every soul is like a minnow

Every mind is like a shark

I've opened every window

But the house, the house is dark

Just say Uncle, then it's simple

What happens to the heart

 
I was always working steady

But I never called it art

The slaves were there already

The singers chained and charred

Now the arc of justice bending

And the injured soon to march

I lost my job defending

What happens to the heart

 
I studied with this beggar

He was filthy he was scarred

By the claws of many women

He had failed to disregard

No fable here no lesson

No singing meadow lark

Just a filthy beggar blessing

What happens to the heart

 
I was always working steady

But I never called it art

I could lift, but nothing heavy

Almost lost my union card

I was handy with a rifle

My father's 303

We fought for something final

Not the right to disagree

 
Sure it failed my little fire

But it's bright the dying spark

Go tell the young messiah

What happens to the heart
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyJeu 21 Nov - 5:02

Leonard Cohen, serments d’outre-tombe

« Thanks for the Dance », album posthume du Canadien, prolonge la magie de ses derniers disques.

Olivier Nuc










Le principe même de l’album posthume incite à la plus grande prudence. Certains musiciens ont fait les frais de pratiques peu scrupuleuses de la part d’héritiers prêts à tout pour prolonger la carrière de leurs chers disparus. D’autres ont eu plus de chance et bénéficié d’un plus grand soin dans leur au-delà. C’est le cas de Leonard Cohen, dont le nouvel album sort cette semaine, trois ans après sa disparition. À l’époque, le poète et chanteur canadien publiait You Want it Darker, chef-d’œuvre crépusculaire réalisé avec la complicité de son fils Adam. À l’instar du Blackstar de Bowie, You Want it ­Darker avait l’allure d’un dernier album idéal. En reprenant les mêmes sonorités, Thanks for the Dance en prolonge aujourd’hui la magie.

Une belle clairvoyance

Adam Cohen a patiemment assemblé des bribes de morceaux qu’il a ensuite mis en musique et arrangés. Le miracle du disque tient à ce qu’il ne sonne jamais comme un rassemblement de fonds de tiroir. Cohen Jr a aussi fait appel à Patrick Leonard, ancien collaborateur de Madonna dans les années 1980, déjà à la manœuvre sur les albums de la dernière partie de la carrière du chanteur de ­Suzanne. Quelques semaines avant sa mort soudaine, Leonard Cohen avait reçu la presse au consulat canadien de Los Angeles. Nous avions la chance d’en être. À un moment, le grand Leonard, qui apparaissait très aminci mais n’avait rien perdu de sa vivacité d’esprit, avait lu les paroles d’une chanson qu’il avait rédigées la veille. Enregistrés par les journalistes présents, comme le reste de l’intervention des Cohen père et fils, ces mots sont présents sur l’album, sous le titre Listen to the Hummingbird. Tout au long de ce disque, la voix grave au possible du poète récite plutôt qu’elle ne chante, des textes denses et sombres. Des paroles aux allures de bilan dans lesquelles Cohen revient sur les femmes qu’il a aimées (Thanks for the Dance) avec franchise. Pas question de surjouer le vieux sage, Cohen assume ses incidents de parcours avec une belle clairvoyance.

L’humour dont il faisait preuve, qui dément la réputation de triste sire qu’il trimballait comme un fardeau auprès des ignorants, irrigue encore les mots écrits dans les derniers mois de sa vie. Adam Cohen a eu la sagesse d’inviter des compatriotes canadiens à ajouter leur patte musicale. Ainsi de la délicate chanteuse Leslie Feist, du légendaire producteur Daniel Lanois ou du membre d’Arcade Fire Richard Reed Parry. Mais on retrouve aussi la participation de femmes qui l’ont accompagné durant de longues années, comme Sharon Robinson ou Jennifer Warnes.

Leonard Cohen, qui avait lui-même assemblé maquettes, textes et notes à l’intention de son fils, aurait certainement approuvé les choix de production minimaliste effectués par Adam. En prolongeant ainsi l’œuvre du père, ce quadragénaire qui n’a jamais réussi à percer en solo, s’inscrit dans les pas du père adoré, figure vénérée par un public fervent, dont l’absence se fait cruellement sentir. Il est heureux que Cohen ait pu partir après avoir goûté les preuves d’amour des foules qui se pressaient aux nombreux concerts qu’il donna au seuil de sa vie. Avec ce beau disque posthume, l’homme envoie des nouvelles qui prolongent idéalement son séjour terrestre. ■

CD ou LP Columbia/Sony Music

LE FIGARO

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Bridget




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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyJeu 21 Nov - 23:56

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Leonard Cohen, comme un vent chaud


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Voyez l’élégance : même mort, Leonard Cohen vit encore. On en tient pour preuve neuf nouvelles chansons laissées en plan par le poète, reprises au vol par Adam Cohen et rassemblées en un album partout traversé de cette « voix solaire de la mélancolie ». Du beau, du grand, signé Cohen père et fils.

Lancé vendredi prochain, Thanks for the Dance devient officiellement le 15e album dans la discographie studio de Leonard Cohen — et le premier disque posthume. Par ses thèmes, sa gravité, son élévation, la lumière cachée dans l’éclat sombre des textes, la force discrète de l’emballage musical, il s’inscrit en droite continuité avec You Want It Darker, l’album que Cohen a lancé trois semaines avant son décès.

C’était en novembre 2016, dans un creux d’automne que des milliers de Montréalais étaient venus éclairer à la chandelle devant la maison du poète au parc du Portugal. Trois ans plus tard, revoilà Cohen, comme un vent chaud après la première neige.

« Je vois ce disque-là comme une sorte de synthèse de sa vie », confiait vendredi Chantal Ringuet, coauteure du livre Les révolutions de Leonard Cohen. Le Devoir a transmis à cette spécialiste de l’oeuvre de Cohen les fichiers numériques de l’album à paraître. « J’avais des doutes sur l’idée d’un album posthume, dit-elle. Mais… c’est superbe. Et c’est partout très émouvant d’entendre sa voix — on le sent parmi nous. »

Une voix comme une présence. On sait le grain de celle de Cohen, toute la richesse des basses qu’elle remue. Une forme de tremblement dans des profondeurs que seuls ses textes savent fréquenter. Or, sur Thanks for the Dance, Cohen ne chante pratiquement pas : il récite, plutôt, avec cette rythmique narrative caractéristique. « Par moments, ça ressemble à des psaumes », relève Chantal Ringuet.


Ébauches

C’est aussi cette voix qui forme la matière première du projet. Dans le communiqué accompagnant la sortie du disque, Sony explique qu’Adam Cohen s’est isolé en studio en 2017 avec ce qu’il restait des sessions de You Want It Darker — un album qu’il a réalisé, avec son père confiné à un fauteuil médical orthopédique, mais pourtant « au sommet de ses pouvoirs », disait-il alors. Il restait donc de ce travail « de simples ébauches musicales, parfois à peine plus que l’enregistrement de la voix ».

Dans une entrevue audio accordée au New Yorker en 2016, Leonard Cohen prévoyait déjà qu’il ne pourrait mener à terme ce qui se trouvait alors sur sa table de travail. « Il y a beaucoup de nouveau matériel que je n’ai pas sorti, 50 ou 60 poèmes non publiés, des chansons à moitié terminées et qui ne sont pas mauvaises », disait-il avant de réciter le texte qui ferme aujourd’hui l’album (Listen to the Hummingbird).


Avant de mourir, le père a demandé au fils de finir le travail musical : la légitimité de ce projet posthume vient de là. Thanks for the Dance n’est pas un album monté à l’insu de Leonard Cohen, mais plutôt selon sa volonté.

Pour mener à bien le projet, Adam Cohen a sollicité plusieurs amis — Beck joue de la guitare ici, Daniel Lanois du piano là, Silvia Perez Cruz, Jennifer Warnes, Damien Rice et Feist nourrissent les choeurs à tour de rôle, Patrick Watson coréalise une chanson, on entend la chorale Shaar Hashomayim, l’exceptionnel guitariste espagnol Javier Mas est partout.

Mais tout cela dans une forme de discrétion qui sert parfaitement le propos : c’est bien Leonard Cohen qui est au coeur de cette dernière danse.


Pur Cohen


Les textes que le poète chante ou récite sont ainsi du pur Cohen. « Il y a tous ses grands thèmes de prédilection, note Chantal Ringuet. La chute, la rédemption, le fardeau que représente la souffrance humaine, les références à l’amour et à la femme aimée, la rivière, les connotations spirituelles, la Shoah, le rapport à la perte et au deuil, l’idée du mouvement… »

D’une chanson- poème à l’autre, Leonard Cohen navigue ainsi entre les ports qu’il fréquente depuis les années 1960. Sur Happens to the Heart, il évoque Marx et le Christ ; la poignante Moving On a le coeur ouvert (And now you’re gone, now you’re gone / As if there ever was a you / Who held me dying, pulled me through / Who’s moving on, who’s kidding who) ; dans The Night of Santiago, c’est le Cohen de l’érotisme métaphorique qui se présente à nous.

Aussi brève que puissante, The Goal porte quant à elle une double résonance — celle de la dépression, mais aussi du vieillissement (As for the fall — it began long ago / Can’t stop the rain / Can’t stop the snow / I sit in my chair / I look at the street / The neighbor returns my smile of defeat). « Cohen a le désespoir altier », disait un de ses biographes il y a plusieurs années : il l’aura porté jusqu’à la fin.


Watson


Appelé par Adam Cohen pour travailler sur l’envoûtante The Hills (cela, alors que Leonard Cohen était encore vivant), l’auteur-compositeur-interprète Patrick Watson se rappelait jeudi la particularité de cette collaboration. Le « démo » qu’il avait en main comprenait voix et musique : il a essentiellement déshabillé la chanson pour proposer quelque chose de fort différent, que le fils Cohen a ensuite remixé.

De cette expérience, Patrick Watson retient surtout un moment de dépouillement. « Après avoir enlevé la musique, je me suis retrouvé avec la voix seule de Leonard Cohen. J’ai beaucoup appris de ce moment-là, parce que j’ai réalisé toute l’intention qu’il savait mettre dans chaque mot. Et c’était déjà tellement beau : juste ça. »



https://www.ledevoir.com/culture/musique/567254/leonard-cohen-comme-un-vent-chaud



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liliane
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MessageSujet: Re: LEONARD COHEN   LEONARD COHEN - Page 5 EmptyMer 4 Déc - 8:26

AU NOM DU PÈRE


Par Claire Stevens,@marrymejohn







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Trois ans après la disparition de Leonard Cohen, son fils a mis une touche finale à ses dernières chansons. Le résultat, « Thanks for the Dance », est le plus bel album de l’année.


Canonisation ? Il n’en est rien. Adam Cohen, enfant et collaborateur musical du poète canadien, aurait pu faire de cet opus posthume une panthéonisation en règle, dernier clou planté dans un cercueil déjà refermé par le barde lui-même avec l’album « You Want It Darker ». Il a préféré transformer ce recueil de huit titres en un disque lumineux, ouvert, le fils offrant comme écrin aux rimes souvent implacables du père des mélodies dépouillées. « “You Want It Darker” était un au revoir solennel, dominé par le thème de la mort et de Dieu, explique-t-il dans un français parfait. Mais il y avait aussi d’autres chansons, trop sensuelles, trop romantiques ou érotiques que nous avions mises de côté. La santé de mon père ne lui permettant pas de les terminer, il m’en a chargé. Sept mois après son décès [il est mort le 7 novembre 2016], c’est comme si notre conversation reprenait. »

Depuis son garage converti en studio, à quelques encablures de la maison paternelle, Adam fait de l’œuvre de son géniteur une synthèse où la transcendance domine. Le baryton du patriarche, rendu minéral par la maladie, rocaille dès les premiers vers de l’album, capturé en partie sur le vif. Le musicien de 47 ans se souvient : « J’avais installé un studio d’enregistrement sur sa table à manger, alors qu’il était immobilisé dans son fauteuil médicalisé. »

Beck, Feist, Daniel Lanois, Richard Reed Parry d’Arcade Fire, Damien Rice ou le joueur de luth Javier Mas, compagnon de tournée de longue date, ont discrètement contribué à l’album : « Dans la tradition juive, on dépose un petit caillou sur la tombe du défunt. Un par un, chacun de ces artistes est venu apposer sa pierre. Je voulais aussi rappeler le début de la carrière de mon père avec l’aspect solaire de ce disque – pas pour revenir sur le passé mais pour boucler la boucle. Nous en parlions depuis des années lui et moi, j’ai fini par obtenir gain de cause », dit-il. On peut se demander comment, à l’heure du deuil, Adam Cohen a pu mener à bien ce qui est aussi la lettre d’amour, magnifique de retenue, d’un fils à son père : « J’ai été porté par la grâce. Lui était entré en méditation, dans la contemplation de sa mortalité. Il y faisait face avec beaucoup de courage et d’élégance. »

Légataire, avec sa sœur Lorca, d’un patrimoine prodigieux, Adam pourrait-il en extraire d’autres pépites ? Impossible, expliquet-il : « Leonard n’était pas un homme prolifique. Il n’y a plus rien, à part une chanson que je n’ai jamais réussi à terminer, et qui sortira peut-être un jour. Je m’attends aux railleries, mais “Thanks for the Dance” est tout sauf un fond de tiroir opportuniste. Mon père était un cas à part. Pour mettre le doigt sur la vérité, il a tout essayé : les femmes, les drogues, la spiritualité, les antidépresseurs… A la fin de sa vie, il m’a confié : “Le seul réconfort que j’aie jamais trouvé, c’est le travail.” Ce disque achevé, j’estime ma mission accomplie. » ■

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Adam et son père, à Hydra dans les années 1970 et à Los Angeles en 2016.


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« THANKS FOR THE DANCE »

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