liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: EXPOSITION PAUL KLEE Dim 2 Mai - 18:28 | |
| Paul Klee en « la » mineur
« Paysage du passé » (1918) Ernst Beyeler, galeriste et « passeur d'art », aimait collectionner les œuvres tardives. Pour lui, dans leurs dernières années, les artistes combinaient « leur ultime énergie avec une certaine sérénité » et produisaient des pièces qui représentaient une somme de leur vie. Il a suivi ce principe pour Paul Klee qu'il plaçait au sommet de sa hiérarchie. Cela se reflète dans l'exposition du musée de l'Orangerie à Paris, où 17 tableaux de Klee sur 26 proviennent de la collection Beyeler, installée près de Bâle.
Né près de Berne dans une famille de musiciens, Paul Klee (1879-1940), de nationalité allemande, est initié très jeune à l’art et à la musique. Il étudie l’art à l’Académie des Beaux-arts de Munich, puis, après un voyage en Italie, rencontre Vassili Kandinsky, Franz Marc et s’associe au Blaue Reiter.
Captive - 1940 C’est ce Klee « tardif » qui eut la prédilection du marchand d’art Ernst Beyeler qui vit passer entre ses mains toutes les œuvres qui composent cette exposition. C’est donc une découverte de l’œuvre de Paul Klee à travers l’œil légendaire d’Ernst Beyeler que cette exposition invite et dont le parcours initiatique s’articule autour des trois grandes périodes suivantes :
1912-1920
En 1914, Klee séjourne en Tunisie avec August Macke et Louis Millier où cet appel de l’Orient, porte lumineuse, consacrera sa rencontre déterminante avec le lyrisme de la couleur et son pouvoir de représentation, en l’affranchissant des contraintes liées à la ressemblance ou à l’expressivité pour le conduire vers l’abstraction. Des aplats colorés recouverts par la modulation de touches séparées constituent à l’instar de la musique des études de contrepoint mélodique et rythmique.
« La couleur me possède. Point n’est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre » Paul Klee, Journal
A partir de là, il sera peintre mais un peintre particulier, un « peintre-poète ». Et Cette poésie est sensible dans l’aspect fragile et enfantin de ses œuvres.
Halme - 1938 1921-1933
En 1921, Klee est invité à enseigner au Bauhaus et prend possession, en 1931, de la chaire de technique picturale, à l’université de Düsseldorf, dont il sera destitué par les nazis en 1933 pour son art jugé « dégénéré ».
Cette période est alors empreinte de ses théories sur l’art, des lois de la physique, et offre un voyage constant entre l’imaginaire et la précision, entre la poésie et la rigueur, entre l’inspiration et la méditation.
Une peinture à explorer de l’intérieur car, comme il le disait, « l’art ne reproduit pas le visible, il rend visible ». Paul Klee "confession créatrice"
1933-1940
Destitué de son poste de professeur à Düsseldorf, Paul Klee s’exile définitivement à Berne. C’est la période la plus productive de sa vie : plus de 1200 œuvres sont composées en 1939. En réaction contre le nazisme et face à l’angoisse de la mort, Klee abandonne son chromatisme subtil. Il se tourne vers un style plus rauque, caractérisé par des fonds colorés lumineux et de larges traits noirs par lesquels il trace des sujets figuratifs, vigoureux comme des hiéroglyphes. Empreint de spiritualité, il crée un langage de signes métaphysiques pour exprimer la vie, la mort, la disparition.
Cette présentation des œuvres chronologiques de l’inspiration créatrice et en mouvement du peintre permet de le découvrir à travers le choix rigoureux d’un des plus importants galeristes du XXe siècle et de se confronter à son écriture picturale (composition, ton, gamme, harmonie, rythme, accord, fugue, rébellion) et poétique, caractérisant ce maître du visuel qu’était Paul Klee.
Il laisse une œuvre polyphonique où le tableau doit être une chose organique en lui-même, comme sont organiques les être vivants. C’est là l’affirmation la plus importante de l’œuvre de Paul Klee où le mouvement, son universalisme, est le fondement de tout devenir.
« L’homme n’a pas fini. Il faut rester en éveil, être ouvert, être devant la vie comme un enfant qui se lève, un enfant de la création, du créateur » Paul Klee, Journal…
Clé cassée - 1938 Beyeler en a tiré un petit concentré de chefs-d'œuvre. On y voit, sur des fonds colorés toujours lumineux, d'épais traits noirs se découpant librement, créant une intensité parfois tragique. Klee ne renonce pas à produire des œuvres empreintes de gaieté et de fantaisie comme il l'a toujours fait, mais il alterne avec une réflexion sombre sur la destinée de l'individu. L'homme issu d'une famille de musiciens, éduqué pour l'être à son tour, se met à peindre dans le registre mineur. Pour mettre en perspective cette ultime évolution, l'exposition montre aussi des œuvres d'autres périodes avec leurs couleurs lyriques et leur éclat de fruits murs, l'approfondissement des mystères lorsqu'il est à la recherche de « vérités latentes » cachées dans l'univers et s'en explique d'une phrase célèbre : « L'art ne décrit pas le visible, il rend visible. »
« Paul Klee » (1879-1940), jusqu'au 19 juillet, de 9 h à 18 h, sauf le mardi et le 1er mai, musée de l'Orangerie, jardin des Tuileries, place de la Concorde, Paris. 01 44 77 80 07. et information.orangerie@culture.gouv.fr.
Amaury JACQUET
http://publikart.net/paul-klee-la-collection-dernst-beyeler | |
|
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: Re: EXPOSITION PAUL KLEE Sam 29 Mai - 17:54 | |
| Autres toiles exposées à l'OrangerieVillas en Automne - 1912 La Chapelle - 1917 Le Vase - 1938 Sorcières de la Forêt - 1938 Brûle encore - 1939 | |
|