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 BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES

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Bridget




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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyDim 5 Aoû - 2:02

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Alcaline, le concert
Benjamin Biolay





A l'occasion de la sortie de son huitième album, «Volver», enregistré à Buenos Aires comme le précédent, Benjamin Biolay retrouvait la scène du Trianon, à Paris, pour un concert qui mêlait des morceaux de cet opus et des titres plus anciens. Le chanteur, fraîchement auréolé de la la Victoire de la musique du meilleur album 2017 pour son disque «Palermo Hollywood», proposait également des reprises et des duos inédits avec Alain Souchon et Clara Luciani, du groupe La Femme.

Artiste en perpétuelle évolution, qui se joue des étiquettes et des frontières musicales, Benjamin Biolay enflamme le public du Trianon avec ses mélodies mélancoliques portées par sa voix douce.


https://www.france.tv/france-2/alcaline-le-concert/596511-benjamin-biolay.html



Magnifique


On voit le chemin parcouru , l'aisance sur scène , la façon de bouger probablement acquise par le cinéma .
La musique , les arrangements , les textes , tout est super !

Mention spéciale pour le mix La Superbe/ A l'origine en 3 ème et 4 ème morceau ....waouhhhhhhhhhhhhhh

Vous avez 1 mois pour en profiter autant que vous voulez  :pianiste:





.
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Bridget




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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyDim 5 Aoû - 14:21

Voila la vidéo en direct


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liliane
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liliane


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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyMar 7 Avr - 15:24


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Nine
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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyJeu 23 Avr - 12:31

UN NOUVEL ALBUM
BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 BenjaminBiolay202021affiche40x60generique1_300

Benjamin Biolay diffusera




vendredi un premier




extrait de son prochain album, Grand Prix,




après avoir dévoilé ce mardi le visuel de la pochette.





Une pochette et bientôt un premier son.
Benjamin Biolay, qui sortira le 26 juin
prochain son nouvel album Grand Prix,
vient d'en dévoiler le visuel
et a annoncé un premier extrait vendredi 24 avril.

"Après des mois confinés à travailler
avec Pierre Jaconelli, Johan Dalgaard
et Philippe Entressangle (et quelques autres 💘)

dans deux studios de France et de Belgique.
Après des semaines de mixage avec Pierrick Devin.

Après quelques jours de mastering
avec Alex Gopher.
Puis, enfin, après une folle session photo
avec Mathieu Cesar,
je suis en mesure de vous montrer la 'pochette'
de mon nouvel album Grand Prix
qui sera disponible le 26 juin.

Dans trois jours j'aurai le plaisir
de vous en faire écouter le premier extrait",
a ainsi publié ce mardi sur Instagram le chanteur.

Benjamin Biolay en tournée automnale
avec son
sixième album !
Benjamin Biolay s'est imposé

en quelques années comme le pilier
de la chanson française avec ses textes hors norme,
ses mélodies et ses productions percutantes

 Cinq premières escales exceptionnelles
à Paris, Bruxelles, Lyon, Lille & Nantes
 avec plusieurs concerts par ville,
 avant d'entamer la grande course
dans toute la France.

Pour commencer

Informations Billetterie

Dates des concerts

Le mercredi 21 octobre 2020 : Le Stereolux – Nantes (44)
Le jeudi 22 octobre 2020 : La Cité des Congrès – Nantes (44)
Le mercredi 28 octobre 2020 : Le Casino de Paris – Paris (75)
Le jeudi 29 octobre 2020 : La Maroquinerie – Paris (75)
Le vendredi 30 octobre 2020 : L’Olympia – Paris (75)
Le samedi 14 novembre 2020 : Le Splendid – Lille (59)
Le dimanche 15 novembre 2020 : Le Théâtre Sébastopol – Lille (59)
Le jeudi 26 novembre 2020 : Le Ninkasi – Lyon (69)
Le vendredi 27 novembre 2020 : Le Radiant – Lyon (69)
Le samedi 28 novembre 2020 : Le Toboggan – Lyon (69)
.. / ..
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liliane
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liliane


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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyDim 21 Juin - 13:52

Benjamin Biolay « LE ROCK, C’EST CE QUI ME FONDE »


ÉRIC MANDEL


LE JDD




BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 711eb55d-aa2f-4526-a29a-2a5cab8ffa5a
Benjamin Biolay et son chat Antoine le 13 mars, chez lui à Paris.
MARTA BEVACQUA/ UNIVERSAL MUSIC




Le chanteur signe son retour avec « Grand Prix », son neuvième album, inspiré par l’univers de la Formule 1



On le retrouve dans les bureaux de son agent parisien. Après trois mois de « repli imposé » à ronger son frein, Benjamin Biolay semble ravi d’enchaîner les interviews pour parler de son nouvel album. Un retour en pole position pour le musicien à l’oreille absolue, premier prix de conservatoire (trombone et tuba), auteur-compositeur, interprète et producteur omnipotent pour le gratin de la variété francophone (Henri Salvador, Juliette Gréco, Vanessa Paradis, Françoise Hardy, Isabelle Boulay, Julien Clerc…). On l’avait quitté trois ans plut tôt avec un double album (Palermo Hollywood Volver) sous-influence sud-américaine. On le retrouve avec cet opus résolument pop rock (le fiévreux Idéogrammes), ponctué de superbes ballades (La roue tourne, Ma route), de saudades mélancoliques (Grand Prix, Interlagos) et de tubes imparables (Comment est ta peine ?, Comme une voiture volée). Finesse d’écriture, mélodies élégantes, compositions ambitieuses : Biolay confirme son statut d’artisan d’une chanson exigeante, à la fois classique et moderne.

Comment s’est passé votre confinement ?

J’ai l’impression d’avoir traversé une faille spatio-temporelle. C’était dur d’être seul à Paris, dans un quartier déserté, séparé de sa famille. Et puis les nouvelles technologies, les Zoom et machin, ça plante une fois sur deux, les communications étaient moins fluides que dans Star Trek ! Je n’ai pas été très créatif, plutôt récréatif. Je venais de finir mon album, ce que j’avais à dire était enregistré, donc j’ai appris les chansons d’artistes que j’admire pour les interpréter et les poster chaque soir sur Instagram. C’était réconfortant, ce lien direct avec mon public, un peu étrange aussi pour moi, qui passe ma vie en studio à peaufiner le son : là, je n’avais que le micro de mon téléphone.


« Je ne manquais jamais un Grand Prix le dimanche à la télé »



Votre nouvel album s’inspire de l’univers de la Formule 1. Gamin, vous rêviez d’être pilote de course ?

J’adorais la BD Michel Vaillant et je ne manquais jamais un Grand Prix le dimanche à la télé. Donc, oui, pilote était un fantasme comme tous les trucs de surhomme et de super-héros : spationaute, plongeur, alpiniste, footballeur… La prise de risque extrême, la dimension sacrificielle, c’est romanesque et très inspirant, même si j’espère vivre le plus longtemps possible ! Beaucoup de chansons du disque abordent d’ailleurs la vieillesse et la mort : à 47 ans, je ne me sens pas encore dans la peau d’un vieux croulant, donc j’ai envie d’en parler maintenant. Après, le sujet sera tabou…

Certaines chansons sont très introspectives…

Dans Interlagos, je rends hommage à Ayrton Senna, mais je remercie aussi mes parents. Si je suis devenu musicien, c’est grâce à leur détermination. Ma mère était très mélomane et mon père un clarinettiste amateur, président de l’Union musicale de Villefranche-sur-Saône. Ce n’était pas le bagne, mais je préférais quand même taper dans le ballon avec les copains plutôt que de jouer du violon. J’évoque aussi ce jour où je me suis barré à 15 ans pour devenir musicien classique à Lyon. Une rupture, douloureuse mais nécessaire. Et quand j’étais à deux doigts de devenir tromboniste dans un orchestre, j’ai tout laissé tomber pour la chanson. Je ne me voyais pas jouer les partitions de compositeurs cannés depuis trois cents ans.

Avec cet album, vous assumez pleinement votre passion pour le rock. Quel fut le déclic ?

Jusqu’à maintenant, ce désir n’était pas totalement assumé. Je faisais une chanson à grosses guitares avant d’enchaîner avec un titre hip-hop, et je me posais trop de questions sur ma voix de crooner. L’écoute de chanteurs comme Alex Turner des Arctic Monkeys et de Julian Casablancas des Strokes m’a libéré. Le rock, c’est ce qui me fonde, même si j’ai longtemps connu le complexe du petit Frenchie qui n’ose pas. La faute à John Lennon, mon maître à penser, qui a déclaré un jour : « Le rock français est comme le vin anglais. » La sentence est dure quand tu sais quel goût ça a !

Adolescent, vous étiez plutôt rock ou variété française ?

Quand j’habitais à Villefranche-sur-Saône, je prenais tous les matins le bus pour aller au lycée à Lyon. Et pendant le trajet, j’écoutais Radio Nostalgie en boucle… J’ai assimilé la chanson française à un vécu dur, « je me lève trop tôt, il fait froid, je n’ai pas envie d’aller au bahut », alors je l’ai rejetée en bloc. Quand je voyais la photo mythique de Brassens, Ferré et Brel, je trouvais qu’elle puait le pastis et le tabac froid. J’étais jeune et con.

Dans votre précédent album, certaines chansons, comme Ressources Humaines, possédaient une fibre politique. Ce n’est pas le cas avec Grand Prix…

Je parlerai même d’un disque « désengagé ». La politique me passionne, histoire familiale oblige, avec une mère issue d’un milieu ouvrier et un père militant socialiste. Mais là, je ne voulais pas qu’elle foute les pieds dans cet album que j’ai imaginé comme un endroit un peu merveilleux. J’avais écrit une chanson sur l’écologie, mais je l’ai écartée : elle n’avait pas sa place dans un album qui parle de Formule 1, et je n’avais pas envie de me faire couper en miettes. Je pourrai toujours la ressortir dans trois ans, elle sera encore d’actualité.

Comment sentez-vous le climat social de la France postconfinement ?

Il était déjà bouillonnant avant la pandémie, avec le mouvement des Gilets jaunes et les grèves contre la réforme des retraites. Avec la crise économique à venir, le pire est à craindre. J’ai beaucoup aimé la tribune de Vincent Lindon dans Mediapart. Il nous faut une vraie politique de gauche. La question de la taxation des grandes fortunes refait débat, c’est légitime et urgent. Mais Macron ne pourra jamais appliquer une telle politique. Ce n’est pas dans son ADN. En tout cas le poker menteur doit cesser. Macron est-il de droite ou de gauche ? C’est compliqué, voire schizophrénique, d’être les deux à la fois.

Vous êtes également comédien, avec plus de vingt films à votre actif. Vous aimez vous voir sur grand écran ?

Pas vraiment, mais je me fais violence. J’ai eu la chance de jouer avec des metteurs en scène que j’admire, donc j’avais envie de voir le résultat. Je suis très content d’avoir donné la réplique à Karin Viard dans Les Apparences [en salles le 23 septembre], un thriller de Marc Fitoussi où je joue le rôle d’un chef d’orchestre. Je serai également à l’affiche du prochain film de Bruno Dumont, Par un demi-clair matin, aux côtés de Léa Seydoux. J’aime faire l’acteur. Comme musicien, je suis autonome : j’écris, je compose, je fais les arrangements, je produis… Là, je n’ai qu’une seule responsabilité : jouer. Je vais également passer à la réalisation. Je travaille déjà avec Melvil Poupaud à l’écriture d’un film musical, avec des chansons porteuses, pas une comédie musicale ou un film sur le monde de la musique, mais un projet un peu hybride.

« Je vais bientôt passer à la réalisation avec un film musical »
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liliane
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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyVen 26 Juin - 22:10

Musique : Benjamin Biolay, le putsch permanent




« Grand Prix », le neuvième album de Benjamin Biolay, sort le 26 juin. Pour pallier l’attente, un peu, Christophe Conte revient sur la carrière de ce musicien de génie qui a longtemps vécu un malentendu avec le public, avant de connaître la consécration, sinon l’admiration.


Publié le VENDREDI, 19 JUIN 2020


© Lucile Boiron


Ce devait être un soir de gala, ce 12 novembre 2001 à L’Olympia. Malgré, loin de là, les cendres macabres qui virevoltaient toujours sur Ground Zero, et le monde en état de choc qui venait de célébrer les deux mois de son pire cauchemar. Le premier concert parisien de Benjamin Biolay, quelques mois après la sortie de Rose Kennedy, son premier album, devait donner chair et lumière à l’artiste français le plus en vue de sa génération. Celui que les rumeurs du métier présentaient comme le nouveau Gainsbourg, et dont la jeune carrière était déjà auréolée d’un succès fracassant, Jardin d’Hiver, bossa magique co-écrite avec Keren Ann, qui avait eu pour effet miracle de réveiller Henri Salvador, octogénaire mythique de la chanson caliente, d’une sieste de plusieurs décennies.




Biolay, beau gosse ténébreux de 28 ans, auteur-compositeur, multi-instrumentiste et arrangeur, attise alors, à proportions égales, les clameurs admiratives et les méfiances envieuses teintées de sarcasme. Et ce jour-là, à peine le concert démarré, ce sont surtout les supporters du second clan qui jubilent. Invité à faire la première partie de New Order, légende rock de Manchester, dans le cadre du festival des Inrocks, le Français en perd ses moyens, marmonne dans son micro quand il ne tourne pas carrément le dos au public, dans une salle à l’hostilité palpable qui aligne de surcroît un grand nombre de journalistes et de professionnels du milieu musical. Les belles chansons aux harmonies sophistiquées, la voix de Marilyn Monroe dans La Rivière sans retour, samplée sur Les Cerfs-volants, n’y feront rien. C’est « Novembre toute l’année » dit l’un des titres, et c’est surtout un hiver glacial qui débute entre Biolay et une partie de la critique. Quelques semaines plus tôt, sur la scène du Botanique à Bruxelles, le chanteur a pourtant montré un profil tout autre. Habillé comme un prince, costard et chemise blanche (qu’il abandonnera pour un jean/T-shirt à L’Olympia), il donnait alors un concert enlevé et maîtrisé, rejoint sur scène par Keren Ann et par Hubert Mounier, l’ex-chanteur de L’Affaire Louis Trio, son véritable éclaireur en terre pop française. « À L’Olympia, se souvient Biolay aujourd’hui, la pulsion première, c’était d’avoir envie de me casser, de me dire que je n’avais rien à faire là. Cela faisait des années que New Order n’avait pas joué en France, je comprenais les gens qui étaient venus pour les voir, j’aurais sans doute fait comme eux. Mais ça reste un bon souvenir fondateur des choses qu’il ne faut pas faire, et mon attitude ce soir-là ne fut pas très glorieuse. »




Presque vingt ans plus tard, il publie Grand Prix, son neuvième album de chansons originales, parmi une foultitude d’autres choses réalisées en chemin, et cette sortie de route initiale n’a heureusement laissé que des séquelles éphémères. Il faudra toutefois pas loin de dix années, jusqu’au double et unanimement acclamé La Superbe, en 2009, pour que s’estompent définitivement les railleries les plus stupides (chanteur à mèche, poseur arrogant, bobo boudeur, on en passe) et qu’un succès commercial d’ampleur indiscutable – 200 000 exemplaires – ne vienne faire taire les accusations de surcote parisienne. « Je viens du Beaujolais, les gens l’oublient souvent. Villefranche-sur-Saône, c’est la capitale du Beaujolais. Quand j’ai signé chez Virgin et qu’on m’a dit qu’on allait me saper chez A.P.C, que j’allais voir Jean Touitou, ou Agnès B., c’était la première fois que j’entendais ces noms de ma vie. »




« C’était contre-nature pour lui de s’exposer », raconte Nathalie Noennec, alors responsable de l’image des artistes Virgin, qui le prend en charge en 2001 comme elle ne faisait déjà pour Alain Souchon ou Étienne Daho. « Il était d’une grande beauté, il avait une allure folle mais il ne le percevait pas du tout. Pour lui, son talent de musicien devait suffire, rien d’autre ne lui importait. En matière de mode, d’image, c’était un novice absolu. »




Lorsqu’on le croise pour la première fois, au milieu des années 1990, Benjamin Biolay ressemble en effet plus volontiers à un étudiant aux Beaux-arts, emprunté et flegmatique, qu’à un dandy empressé de prendre Paris dans ses bras. Il porte des cheveux longs, tenus par une queue-de-cheval, et en guise de carton à dessins, il trimballe un CD autoproduit, enregistré fin 1994 avec un groupe Le Matéo Gallion, dans un café-concert baptisé le Barbar. Les esquisses sont prometteuses, dans un style qui louche parfois vers le jazz manouche et s’inscrit à la fois dans la veine Vian/Gainsbourg des années 1950, humour noir et cruel compris, et dans le prolongement néo-Zazou qu’en ont façonné avec succès les Lyonnais de L’Affaire Louis Trio. Le nom Matéo Gallion n’est d’ailleurs pas sans évoquer Mobilis in Mobile, l’album et la chanson du « trio » qui ont fait chavirer le Top 50 l’année précédente. BB est encore loin de devenir l’initiale du chic pop, du chanté-parlé capiteux et lettré, mais son apprentissage un peu brouillon dans la chanson est validé par ces aînés, avec lesquels il s’est lié d’amitié, notamment les frères Mounier, Vincent et Hubert, qui portent à la scène des noms de personnages de BD, Karl Niagara et Cleet Boris. Ensemble, ils partagent un amour fou des Beatles et celui, plus électif, pour le groupe anglais XTC, tandis qu’au rayon français, ils se servent volontiers chez Henri Salvador et Charles Trenet, ce qui suffit à faire d’eux des excentriques de province un peu hors circuit.




Prodige à l'oreille absolue




Personne ne devine alors que Biolay est un prodige, doté de l’oreille absolue, qui s’est usé la corne très jeune sur un violon, un peu forcé par un père, clarinettiste amateur, avec lequel il a fait un pacte « violon contre ballon » pour avoir aussi le droit de jouer au foot. Attiré par les harmonies et les fanfares municipales, il remplace un jour un tubiste décédé et se découvre une aptitude pour les cuivres, optant pour le si peu sexy trombone qui le mènera toutefois à un double premier prix au Conservatoire de Lyon. « J’ai tout de suite été admirative de sa facilité, en studio, pour passer d’un instrument à l’autre, et de sa maîtrise incroyable des arrangements, dit de lui Keren Ann, qu’il rencontre à la fin des années 1990 par l’intermédiaire d’amis. Il apportait quelque chose de très français, de très élégant. Je retrouvais chez lui des choses que j’avais aimées chez des chanteurs français avec lesquels j’avais été élevée. »




La jeune Israélo-Néerlandaise, française d’adoption mais pas encore de passeport, écrit des chansons. Lui est séduit par son talent de compositrice folk, ses accents à la Françoise Hardy « et sans doute par ma façon de faire sonner la langue française comme une étrangère, et non dans la tradition de la chanson française ». Avec Karen Brunon, qui deviendra par la suite la première violon de tous leurs projets et d’un large éventail de la variété classe française, ils forment le groupe Shelby, dont le single 1+1 ne tarde pas à tourner sur les radios. Écrit et composé à huit mains par Keren Ann, Biolay, Hubert Mounier et Lionel Gaillardin – un vétéran ayant connu la gloire dans les seventies au sein du groupe Il était une fois –, la chanson est avant tout un sésame pour leurs ambitions solos. « Dès le départ, se souvient Keren Ann, il était question de travailler chacun sur un album. Le groupe, c’était une sorte de cellule pour tester des choses et apprendre. Benjamin a fait deux singles qui n’ont pas vraiment marché mais on continuait à faire des maquettes au studio de Lionel à Courbevoie. On était aussi ensemble à l’époque, même si on n’en parlait pas. On vivait une première grande histoire d’amour en même temps qu’un truc très fort de complicité artistique. »




Leurs noms conjugués commencent ainsi à bruisser, pas dans les carnets mondains mais chez les éditeurs, suffisamment pour qu’on leur propose d’écrire des chansons pour Henri Salvador. L’image ringarde et l’âge avancé du Nat King Cole guyanais ne laissent en rien présager l’issue royale qui attend Jardin d’Hiver – d’abord baptisé Tu as les yeux de l’amour – et l’album Chambre avec vue, qui dépasse le million d’exemplaires vendus et contient cinq de leurs chansons. Pourtant, le vieil homme est amer et Biolay le découvre à ses dépens, relégué à la marge d’un triomphe où seule Keren Ann est mise en lumière par Salvador qui, lorsqu’il est contraint de citer le nom de l’autre tête du binôme, se fait un malin plaisir à l’écorcher en « Benjamin Violet ». Sans prendre de gants comme on le fait généralement dans le showbizz faux cul, surtout vis-à-vis d’un tel ancêtre désormais intouchable, Biolay réplique, assez violemment parfois. La promo de Rose Kennedy, qui sort en pleine salvadormania, est ainsi émaillée de coups échangés à distance, et dont le « rookie » sort forcément perdant face à une légende du circuit dont la carrière a démarré en 1935 !




Réconciliés in extremis par leur médecin commun, quelques mois à peine avant la disparition de Salvador en 2008, leurs batailles de coqs ont pas mal entaché la réputation de Biolay, qui passe alors pour le type à grande gueule capable de tirer à vue dans les interviews. « Je n’ai jamais dégainé le premier, se défend-il, à raison. Mais j’ai parfois répondu de manière trop sanguine aux attaques. Je ne supportais pas, par exemple, cette étiquette de la « nouvelle chanson française » derrière laquelle on essayait de réunir des gens qui n’avaient rien à voir les uns avec les autres. Et puis quand tu te fais défoncer par Michel Fugain, gratuitement, tu ne comprends pas pourquoi tu as mérité ça. » Avec Bénabar (chanteur folklorique du début des années 2000), la bagarre des mots finit même en pugilat physique dans un restaurant, alors qu’avec le plus fin Vincent Delerm, égratigné au début, elle se termine par un duo dont le titre évoque la vacuité de ces batailles d’ego : Les chanteurs sont tous les mêmes.




Pour Biolay, chanteur pourtant si différent, si doué et si détesté à la fois, si détestable aussi, vu de loin, lorsqu’on s’en tient à des interviews chez Ardisson où il est interrogé sur tout sauf sur son travail, le malentendu s’éternise. Et s’accélère lorsqu’il rejoint la rubrique people en officialisant sa relation avec Chiara Mastroianni, invitée à chanter sur son deuxième album, Négatif, avant un projet commun baptisé Home, sorte de road-movie sonore aux accents folk, sans ostentation et fort réussi, qui attise pourtant un feu nourri de critiques d’une violence assez abjecte. Et quand le couple commet l’erreur d’appeler directement les rédactions pour retourner la grenade, les hostilités reprennent de plus belle. « J’étais fou amoureux, dit-il aujourd’hui à propos de la mère de sa fille, Anna. Tu ne comprends plus rien lorsque les gens, par pure malveillance, se mettent à juger tes sentiments les plus intimes. Je savais que c’était l’une des rencontres les plus importantes de ma vie, je n’allais quand même pas la larguer parce que sa mère s’appelait Catherine Deneuve ! » Laisse aboyer les chiens chante-t-il à voix murmurée sur Trash Yéyé, le second de ses albums un peu maudits avec À l’origine, ceux où son style s’affirme et flamboie mais dont les chiffres de vente plafonnent à quelques dizaines de milliers d’unités. Trop peu pour un label en pleine restructuration, dirigé par des cost-killers qui trouvent sa rentabilité trop faible et ne renouvellent pas son contrat.



Crooner rock

Faute de Victoire de la musique, à une époque où certains, à voix encore plus basse que la sienne, espèrent que la chute sera sans retour, c’est aux César qu’il renaît. Il est nommé en 2008 Meilleur acteur dans un second rôle pour Stella, de Sylvie Verheyde, après des débuts chez Laetitia Masson et à l’amorce d’une filmographie qui égrène désormais les noms d’Agnès Jaoui, Olivier Assayas, Christophe Honoré ou, bientôt, Bruno Dumont avec le très attendu Par un demi-clair matin. « Je l’ai rencontré un peu après, dit son ami Melvil Poupaud, avec lequel il a fait un album et une tournée sur un répertoire de chanson française baptisé Songbook. J’ai le sentiment que le cinéma a révélé des choses chez-lui qui lui ont servi dans son évolution de chanteur. Il a sans doute une meilleure appréhension de la scène, de cette façon d’incarner un personnage pour chaque chanson. Son charisme devant la caméra a fini de convaincre ceux qui doutaient de son talent. Et puis je crois qu’à l’usure tout le monde a fini par s’apercevoir que le type n’était pas un poseur mais que l’endurance et la densité de son travail étaient avant tout le fait de son acharnement à faire les choses. »




Toutes les révélations viendront conjointement d’un sursaut quasi animal au moment de La Superbe, album autofinancé par Biolay avec les royalties de La Ceinture, un titre à la sensualité trouble écrit pour Élodie Frégé. « Je n’avais plus que la musique à ce moment-là. Je picolais pas mal, j’étais devenu ce que je ne voulais surtout pas devenir quand j’ai commencé ce métier. Je me suis dit que si ça devait se terminer pour moi, autant le faire avec panache, avec de belles chansons. Je me fais plaisir, je mets même du saxophone inspiré par Stan Getz et à cet album, Focus, que j’adore. Je me fous de tout à ce moment-là, je n’ai plus rien à perdre. »




Un geste de joueur de casino qui mise ses derniers billets sur un coup de dé, en smoking au bord du précipice, mais qui sait en secret qu’il a la baraka avec lui. Au sein du chanceux label Naïve, qui récupère l’auteur-compositeur de Ton héritage, le personnel qui écoute l’album en primeur a les larmes aux yeux. Brandt Rhapsodie, duo/duel avec Jeanne Cherhal en forme d’échange de post-it d’un couple qui se désagrège, touche même ceux qui le détestent.




L’évidence Biolay s’impose avec la même puissance de tornade que les cordes du morceau titre et La Superbe lave toutes les années de malentendus et de faux espoirs dans une course folle et victorieuse. « Avant ça, je peinais à remplir un Casino de Paris, et là j’en blinde quatorze d’affilée. Le public connaît les chansons par cœur, je suis sur un nuage, artistiquement ma vie est magnifique et ça compense la nullité de ma vie privée. » Et quand le balancier repart dans l’autre sens, que Vanessa Paradis l’accapare pour un Love songs en studio, et une love story en privé, il peut même se permettre de rendre une copie brouillonne (l’album Vengeance en 2012) mais ne pas perdre une seule plume en route. « Il a l’apparence du colosse de Rhodes et la fragilité de la porcelaine de Saxe, résume Nathalie Noennec. Il fallait le succès pour qu’il s’apaise, être reconnu uniquement pour ce qu’il est, c’est-à-dire un musicien qui exulte et excelle quand il n’y a rien d’autre qui vient brouiller les pistes. Il lui a fallu du temps mais il a organisé un véritable putsch contre lui-même, et comme la conduite à risque ne lui fait pas peur, il s’en est sorti encore plus fort. » Les allégories avec le sport automobile conduisent tout droit à Grand Prix, retour triomphal sur des routes plus rock après le double volet de ses escapades argentines (Palermo-Hollywood et Volver) et la récréation en duo avec Melvil Poupaud dans les contre-allées ombragées de la chanson française. Grand Prix, un titre qui assume sa double allégeance au film du même nom (John Frankenheimer, 1966) pour la mythologie à damier, comme à un album des Écossais de Teenage Fanclub paru il y a vingt-cinq ans, et qui résume ce qu’on peut faire de plus emballant avec des guitares en trombe et des mélodies de champion. Électrisant et accrocheur d’un bout à l’autre de ses treize titres, piloté pied au plancher avec quelques décélérations, un détour californien (Souviens-toi l’été dernier avec Keren Ann) et même un coda brésilien (Interlagos), c’est assurément le disque d’un garçon désormais en pleine confiance, plus crooner rock à la Iggy Pop que crâneur popeux et affecté.




Comment est ta peine ? questionne le single déjà radiophonique, premier d’une longue série à venir, dont le grinçant Comme une voiture volée et son refrain qui pique assez fort. Mais on devine vite derrière ces apparences galvanisantes que la sienne, de peine, fut double et inconsolable, avec les disparitions à un an d’intervalle du jeune pilote Jules Bianchi et de l’ami de toujours Hubert Mounier. La chanson Grand Prix est leur mausolée, sous un beau fixe de soleil funky, et dans leur ensemble les textes toujours plus ébouriffants de Biolay jouent sur des chocs thermiques entre leur moteur grelottant et l’ardente rutilance de la carrosserie sonore. Souvent, au cœur de cet assemblage très impressionnant, les boucles entêtantes de claviers rappellent le son extatique de New Order. Si jamais un Olympia se profile à l’horizon, vingt ans tout juste après le fameux faux départ de 2001, les entendre tournoyer constituera la plus belle des revanches.

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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptySam 27 Juin - 13:39

J'ai trouvé une perle ..
la voix féminine c'est sa fille ANNA
a la première écoute
j'ai pensé a la voix de KEREN ANN



magique Biolay
paroles et Musique
univers inégalé.

une belle Saudade
de la french Touch Biolaysienne


Paroles de Interlagos (Saudade)

Ma playliste
141
Classement
BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 Benjamin-biolay-grand-prix-104051
Grand Prix
ALBUM




La chaleur d'une mère aimante
Un matin tendre sans un cri
La droiture du père étonnante
L'humour fou de l'aïeul assis
Sur une chaise basculante

De bleues nuées de tabac gris
Mes folles années, mes années trente
Où l'on ne m'aimait qu'assoupi
Une virée à la pêche à deux
Le pourquoi des choses de la vie
J'en rêve encore, encore un peu
Tant de choses qui n'ont pas de prix

[Refrain]
Saudade
Pleure, ça fait du bien
Pleure toute la rivière
Et l'océan Indien
Saudade
Je ne t'attendais point
Je ne t'attendais plus
Mais tu as bu tout le vin

L'enfer du dimanche ordinaire
Devant le téléviseur bleu
Chaque fois que je voyais la mer
C'est lorsque je fermais les yeux
Une caresse, impensable graal
Une coupe au bol pour les tifs
Des Lotus et puis des Brabham
Qui volent encore sur la corniche

[Refrain]
Saudade
Pleure, ça fait du bien
Pleure toute la rivière
Et l'océan Indien
Saudade
Je ne t'attendais point
Je ne t'attendais plus
Mais tu as bu tout le vin

J'ai fait mon sac à la va-vite
Je ne l'ai jamais vidé depuis
Ces souvenirs sous la peau me piquent
Les oublier me terrifie
Sachez avant que j'en finisse
Que je vous aime dans ma supplique
Que les années vous réussissent
Obrigado pour la musique

[Refrain]
Saudade
Pleure, ça fait du bien
Pleure toute la rivière
Et l'océan Indien
Saudade
Je ne t'attendais point
Je ne t'attendais plus
Mais tu as bu tout le vin

À Interlagos, ce dimanche, y avait Grand Prix
Ayrton était dans chaque esprit
Le soleil sonne le promeneur vert-de-gris que je suis
Dans cette cité plus grande et moins sale que ma vie
Au premier virage, j'ai eu rendez-vous avec des esprits
J'sais pas pourquoi me sont revenues toutes, toutes ces conneries
Depuis, je sous-vire, je survis, je soupire
Mais tu as bu tout le vin
Et je respire puis j'expire
Sur le fil infini
Qu'est le cours de la vie
À Interlagos, ce dimanche, y avait Grand Prix

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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyLun 29 Juin - 9:41

IL ÉTAIT UNE FOIS... Benjamin Biolay

Interview Frédérick Rapilly

Télé 7 Jours

BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 43f1fe4a-22c4-4e3f-b7cc-5ae3455ec70c
JÉRÔME BONNET/MODDS

Porté par le succès de Comment est ta peine ?, l’artiste, qui a collaboré avec Henri Salvador, Vanessa Paradis et Isabelle Boulay, sort Grand Prix, son neuvième album. Et, plus inattendu, il débute en juillet le tournage de Rebecca, un thriller en neuf épisodes pour TF1, avec Anne Marivin.


Qu’est-ce qui a suscité un déclic pour cet album ?

Benjamin Biolay : J’avais envie de danser, de soleil, de synthétiseurs, de choses flamboyantes… Un matin, tu te réveilles et tu t’aperçois que tu écris un disque. Je le voulais d’autant plus lumineux que j’écris rarement des pantalonnades. Et j’avais mon sujet dans la tête : les grands prix, la vie des pilotes de course. Qui dit pilotes, dit fatalement accidents mortels, destins tragiques.

Le single Comment est ta peine ?, sorti pendant le confinement, a touché beaucoup de monde (déjà 1,4 million de vues sur YouTube). S’il fonctionne, est-ce parce que vous vous adressez à quelqu’un en particulier ?

Cette chanson s’adresse à une personne que, moi-même, je ne peux pas identifier. Je ne me suis pas dit : « Tiens, tu vas voir, ma vieille, ce que tu vas prendre dans ta gueule en écoutant ça ! » Pas du tout. Je parle à ma vie, à mon passé. Je parle à tous ceux que j’ai laissés sur le bord du chemin pour faire comme dans la chanson d’Aznavour Je m’voyais déjà. Quitter Villefranche-sur-Saône, où je suis né, monter à Paris, faire le chanteur, ça demande beaucoup de sacrifices, d’abandons, de ruptures. Il n’est pas impossible que je m’adresse à moi-même, à l’adolescent que j’ai été, ou à la personne que je serai.

Une adolescence triste ?

Non, j’étais très frustré… Pourtant, j’étais aussi très entouré, mais je m’ennuyais beaucoup. J’avais envie de faire des chansons. Là où je vivais, ce n’était pas possible.

Pour écrire de belles chansons d’amour, faut-il avoir été un grand amoureux ?

La seule obligation, c’est de s’être fait larguer ! C’est la base.

Sur Grand Prix, il y a cette chanson en hommage à Jules Bianchi, le pilote français de F1 mort le 17 juillet 2015, neuf mois après un crash au Grand Prix du Japon. D’où vient cette passion pour la course automobile ?

De l’enfance. Un dimanche sur deux, après le déjeuner, à 15 heures, on s’installait en famille pour voir les grands prix. J’ai toujours aimé regarder ces voitures qui tournaient. Une vraie fascination. Et il y avait ces personnalités incroyables, Niki Lauda, Didier Pironi, Jacques Villeneuve… C’était comme un film avec des superhéros. Depuis toujours, je suis attiré par les gens qui font des choses hors du commun, le guitariste Django Reinhardt, le footballeur Lionel Messi.

Si je vous dis que vous donnez l’impression d’occuper une place un peu à part dans la chanson française…

Je vous réponds que je l’aurais vraiment mal pris, il y a quelques années, mais si je pense à Étienne Daho, c’est comme ça que je le décrirais. Quelqu’un de toujours un petit peu à part. C’est un statut vachement intéressant. On n’attend pas de nous que nous fassions autre chose que du Daho, ou moi, du Biolay. En même temps, les gens savent que, sans cesse, on va casser nos jouets. Nous sommes le genre d’artistes à ne pas vouloir faire deux fois le même album, quoi qu’il arrive.

Pourquoi, au départ, vous êtes-vous mis à chanter ?

Je composais des chansons pour une amie écossaise, Joe. Nous étions au conservatoire de Lyon. Je les lui chantais pour lui montrer les mélodies, et puis après…

Vous étiez musicien classique. Qu’est-ce qui vous a poussé ?

C’était marrant. Imaginez : moi, un premier prix de trombone du conservatoire, qui chante si doucement… J’ai chanté tard, vers 18 ou 19 ans.

J’étais dans le groupe Matéo Gallion.

Il y avait déjà un chanteur. Je faisais un refrain, puis deux. Je me disais : « Vas-y mollo. » Grâce au trombone, j’avais une bonne technique de respiration. Après, la voix, comme tous les instruments, ça se travaille.

BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 0ac6c7df-792a-4eff-8d4f-c58a850f9486
Benjamin, si vous étiez…
JÉRÔME BONNET/MODDS

Avant, vous faisiez partie de la fanfare municipale…

Oui, avec l’uniforme et toute la panoplie. On jouait le 11-Novembre, le 8-Mai devant les anciens combattants. J’étais très impressionné de jouer La Marseillaise. J’en garde de très bons souvenirs.

Vous chantez, composez pour vous, pour les autres, et vous êtes comédien. Vingt-huit films au cinéma, bientôt la série Rebecca (TF1). Quelle satisfaction y trouvez-vous, qu’est-ce qui tient du travail ou de l’amusement ?

Travail ou amusement, dans ma tête, cela a toujours été très confus. J’ai la chance de faire de la musique, qui est ma passion. Avec le cinéma ou la télé, j’ai un peu plus l’impression d’aller travailler, mais j’adore. J’y trouve tout ce qui manque par rapport à la solitude de l’auteur-compositeur : le collectif, tous ces métiers très artisanaux. D’un côté, je trouve plaisir à jouer la comédie, de l’autre, il y a un challenge. J’ai débuté tellement tard, j’ai une mémoire de poisson rouge.

Est-ce que cela a été facile de dire oui la première fois ?

J’ai commencé par refuser un rôle. Après, je me suis dit : « Si le train repasse, ce qui est peu probable, tu le prends. Sinon, tu t’en voudras toute ta vie. » J’ai eu la chance de commencer avec des rôles secondaires (il a été nommé en 2009 aux César pour Stella, comme Meilleur acteur dans un second rôle, ndlr), d’avoir des gens bienveillants autour de moi.

Dans Rebecca, vous serez Julien, le mari d’Anne Marivin, laquelle joue une flic qui a traqué un tueur en série, en vain, durant des années. C’est étonnant de vous voir dans un premier rôle sur TF1. Comment est-ce arrivé ?

Le script était épatant. J’ai appelé mon ami Melvil Poupaud, qui a tourné la série Insoupçonnable, avec Claire Keim, pour TF1. Il m’a dit : « Moi, je me suis éclaté. » J’avais le feu vert. C’est de la télé, mais je ne vois pas la différence avec le cinéma. Au contraire, je vais avoir le temps de développer mon rôle sur plusieurs épisodes. C’est assez jubilatoire. Le public me découvrira aussi à la rentrée au cinéma dans Les Apparences, avec Karin Viard. Un thriller où j’ai un rôle assez différent de ce que j’ai joué par le passé.

]➜ Grand Prix (Polydor), album déjà disponible.

UN AUTRE CHANTEUR ?

Julian Casablancas, le chanteur des Strokes.
J’ai tout de suite adoré ce groupe, mais le fait qu’il collabore aussi avec les Daft Punk m’a donné encore plus envie de l’écouter.

UN SUPER HÉROS ?

Batman. C’est le seul qui n’a aucun super pouvoir.

UNE ACTRICE ?

Je serais Marilyn Monroe. Déjà, rien que pour me regarder dans la glace. J’ai toujours été épris d’elle.

UN AUTRE ACTEUR ?

Maurice Ronet, pour La Piscine ou Plein soleil.
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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyLun 29 Juin - 12:54

Mine de rien ..

Mine de rien, cela fait 20 ans que ce musicien
promène son élégante nonchalance, sa mine boudeuse,
sur la bande FM,
explorant les genres musicaux,
composant pour lui et pour les autres.

univers nostalgique, parfois triste
le chagrin a fleur de peau.
une musique névralgique et envoutante
c'est ce qui m'a attirée chez lui
a la première écoute ..

j'avais alors entendu Rose Kennedy
mon premier son "biolay"
cette sensibilité ne m'a jamais quittée
je l'écoute encore, des soirs de hasard
quand le blues me rend fragile et fébrile ..

sans parler des autres
oui les autres il y en a tant ...
ce chanteur murmure a mon oreille
je ne sais pas d'ou vient cette attirance
cette sensibilité ..

Il m'a appris a
"laisser aboyer les chiens"
et j'ai toujours
un tee shirt orange
çà devient
une superstition.

citation
[size=218]Pour écrire de belles chansons d’amour,[/size]
[size=218]faut-il avoir été un grand amoureux ?[/size]

[size=218]La seule obligation,[/size]
[size=218]c’est de s’être fait larguer ! C’est la base.[/size]


ou de larguer je dirai
c'est pareil .

par exemple :


çà aide !

liliane aime ce message

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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyMar 30 Juin - 0:05

.


Benjamin Biolay carbure au rock pour son « Grand Prix »




Le chanteur a piloté d’une main de maître la réalisation de son neuvième album, sorti vendredi, faisant la part belle aux guitares.

Sa plus belle réussite depuis « La Superbe » en 2009.

Par Stéphane Davet Publié le 26 juin 2020 Le Monde


BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 Ry7tro10



VU POUR « LE MONDE »

Déconfinement en mode accéléré pour Benjamin Biolay. Même s’il reste des précautions à prendre. Passer un test sérologique, par exemple, avant de s’envoler pour Biarritz (Pyrénées-Atlantiques) et tourner l’une des dernières scènes du prochain film de Laetitia Masson, Un été en hiver, interrompu par la crise sanitaire. Ou se tenir à distance raisonnable des journalistes lors des interviews, sans se départir d’une gouaille nonchalante dynamisée par de vraies convictions.

Malgré la sidération d’hier et les angoisses d’aujourd’hui – pour les métiers du spectacle toujours à l’arrêt, pour son Argentine d’adoption qui s’apprête à un rude hiver austral –, le chanteur révélé acteur attaque l’été pied au plancher pour conduire, à 47 ans, son Grand Prix au sommet.

Écouter aussi Benjamin Biolay : « Penser à l’héritage qu’on va laisser, c’est le meilleur moyen de rater sa vie »

Introduit, il y a quelques semaines, par le single Comment est ta peine ?, l’un de ses premiers vrais tubes radiophoniques (et plus de 1,6 million de vues sur YouTube), ce neuvième album filant souvent la métaphore automobile boucle ses treize chansons sans arrêt au stand, pour la plus belle réussite de son pilote depuis La Superbe (2009).

Nourri d’une fascination d’enfance pour la Formule 1, pour ses héros, sa mythologie, son glamour et ses drames – dont le plus récent, la mort du Français Jules Bianchi (1989-2015), a inspiré la thématique de ces allégories mélancoliques –, ce disque alterne virages en souplesse et accélérations victorieuses en puisant aussi dans une passion adolescente gravée dans le rock.
Energie électrique

Avant de reprendre sa six cordes (acoustique) pendant les semaines de confinement, où le chanteur a diffusé sur sa page Facebook et son compte Instagram une jolie collection de reprises (Françoise Hardy, Jean-Louis Murat, CharlElie Couture…), le Premier Prix de trombone au Conservatoire de Lyon a en effet privilégié, pour l’enregistrement de Grand Prix, des guitares rarement mises en avant dans une discographie dominée par les claviers et les arrangements de cordes.

   
« [Plus jeune,] le rock anglo-saxon était pour moi un symbole très fort de liberté »

Comme son goût des Lotus et des Brabham, celui de l’énergie électrique ne date pas d’hier. « J’ai des souvenirs de car scolaire m’amenant de Villefranche-sur-Saône à Lyon, au petit matin, avec le chauffeur qui écoutait en boucle Radio Nostalgie. J’avais développé à cause de cela un rejet de la chanson française, se souvient Biolay, devenu depuis un admirateur et une figure du répertoire tricolore. J’avais par contre un cousin qui avait monté une radio libre, H2 Ondes, vouée essentiellement au nouveau rock anglo-saxon. Cette musique était alors pour moi un symbole très fort de liberté. Je devenais fou quand il recevait des disques promo de New Order, The Cure, Big Audio Dynamite… »

Exception francophone à la règle : Etienne Daho. « Je l’assimilais à du rock, pas à de la chanson », précise celui qui, dans Papillon noir, un titre de son nouvel album, fait un clin d’œil appuyé au Rennais. « J’avais par exemple écouté en boucle son album Pop Satori [1986]. Etienne a fait le lien entre les fans du Velvet et ceux de la variété. Une réussite qui m’a toujours paru un beau modèle de carrière. »

Originaires de Manchester, les Smiths, menés par le lyrisme du chanteur Morrissey et la fraîcheur virtuose du guitariste Johnny Marr, impressionnent particulièrement celui qui s’essaie comme bassiste dans ses premiers groupes. « Une des premières reprises que nous avions tentées était celle de leur Barbarism Begins at Home, une chanson aussi triste que dansante. Quand j’ai enfin réussi à la jouer, je me suis dit : “Il faut que je fasse ça dans la vie !” »
Impeccables gimmicks

Passé à peu près inaperçu à sa sortie, en 1997, et souvent oublié aujourd’hui, le premier single publié en solo par Biolay, La Révolution, mettait encore en avant des guitares à la mode de Manchester. Moins à la façon des Smiths qu’à celle d’Oasis et d’une Britpop affichant son admiration pour l’héritage insulaire, notamment celui des Beatles (en filigrane depuis toujours dans le répertoire du Français).

Au visionnage de la vidéo de ce coup d’essai, on remercie le French lover d’avoir délaissé barbichette, queue-de-cheval et boucle d’oreille… « Les histoires de look ne m’intéressaient pas. Je n’avais pas un rond. Je n’étais obsédé que par la musique », affirme celui qui, en 2001, réapparaissait en dandy habillé par Hedi Slimane sur la pochette de Rose Kennedy, premier album bifurquant vers la chanson pop ouvragée. Si le chanteur aux graves lancinants a aussi abandonné la voix de ténor « lennonienne » adoptée dans La Révolution, il est en revanche resté fidèle au guitariste et arrangeur qui avait réalisé ce disque, Pierre Jaconelli, pièce maîtresse de Grand Prix.


« Même si je joue de la guitare, je voulais que ce soit celles de Pierre [Jaconelli] qui façonnent ce disque », assure Benjamin Biolay en rêvant que leur complicité puisse ressembler à celle de Marr et Morrissey. « S’il était né Anglais, Pierre aurait fait partie d’un grand groupe. » Grandi à Verrières-le-Buisson (Essonne) et lui aussi élève du Conservatoire, ce guitariste, admirateur des grands anciens – Hendrix, Jimmy Page, Keith Richards… – et des rénovateurs des années 1990 – Nirvana, Massive Attack, Blur, Radiohead (« le groupe parfait ») – se fait vite une raison quant à l’avenir du rock made in France. Au fil des rencontres, cet instrumentiste passionné de production et d’arrangements s’accomplira au service de la variété hexagonale, collectionnant de spectaculaires succès aux côtés d’Axel Bauer, de Pascal Obispo, de Johnny Hallyday, de Calogero ou de Zazie.

Après les tout débuts de Biolay – « A l’époque, Benjamin se cherchait, mais difficile déjà de ne pas remarquer son talent. Son engagement total dans la musique était très stimulant » –, Jaconelli retrouve le Lyonnais pour les guitares de son troisième album, A l’origine (2005), avant de jouer un rôle décisif dans la réalisation de La Superbe, resplendissant déjà d’une poignée de titres plus rock (Padam, Si tu suis mon regard, Prenons le large, Lyon presqu’île…).

Après avoir raté ses retrouvailles dans le décevant Vengeance (2012), le duo fait des étincelles dans Grand Prix. Sans surjouer l’intensité juvénile à l’anglaise ni tomber dans les lourdeurs de la variété rock française (parfois croisées dans le CV du guitariste), le parti pris électrique trouve ici sa voie avec une élégance, irisée d’impeccables gimmicks, puisés dans des références maîtrisées avec malice.

Les sons tant admirés du nord de l’Angleterre refont donc leur apparition – les synthétiseurs de New Order dans le dansant Où est passée la tendresse ?, les riffs très Oasis et les chœurs très Pulp d’Idéogrammes, la mélancolie « smithienne » de Ma route…
Volonté d’épure

De façon plus inattendue, l’Amérique fournit aussi du carburant à ces belles carrosseries. Hormis le soleil très californien de Souviens-toi l’été dernier, c’est surtout l’efficacité new-yorkaise des Strokes qui inspire la mélancolie sautillante de Visage pâle, Grand Prix, Comme une voiture volée ou Virtual Safety Car.

« Ce groupe est fascinant », insiste Biolay, en décrivant l’alchimie de ce quintette, initiateur du « retour du rock » au début des années 2000. Les jeux entremêlés et tendus des guitaristes Nick Valensi et Albert Hammond Jr, la science carrée, mais créative, de leur rythmique, et surtout un chanteur, Julian Casablancas, que le Français n’hésite pas à qualifier de « génie, aux voix multiples ». Que ce soit avec les Strokes, ou son autre groupe, The Voidz, auteur, entre autres, des treize minutes de Human Sadness, « l’un des plus beaux morceaux de tous les temps ».

   En phase avec l’efficace sobriété des musiques, la plume économise les mots sans oublier d’affûter leur profondeur et un sens piquant de la formule

S’il ne conteste pas l’influence de leurs goûts communs pour le rock britannique et new-yorkais, Pierre Jaconelli souligne surtout la volonté d’épure, de lisibilité, de quête « de la petite chose toute simple quoique complexe » qui a permis de revitaliser un répertoire parfois piégé, précédemment, par une hypertrophie de la décoration.

« Enfant déjà, je pouvais pourrir un beau dessin en le surchargeant de détails », s’amuse Biolay en reconnaissant un goût immodéré des arrangements, responsable de grandioses réussites comme de quelques indigestes pièces montées.

Présentes dans plusieurs ballades de Grand Prix – Vendredi 12, La roue tourne (joli écho de Ton héritage, un des sommets de La Superbe) –, les enluminures de cordes brillent cette fois par leur sobriété. Raccord avec des titres à guitares permettant à un chanteur longtemps murmurant d’affirmer sa voix avec plus d’autorité. « L’erreur, pour les Français chantant du rock, est souvent de gueuler très haut à l’anglaise. La seule façon de s’en tirer est de timbrer en crooner », conseille Biolay, citant en référence le vibrato d’Iggy Pop (avec qui il avait repris How Insensitive de Carlos Jobim, en 2009).

Si, comme depuis vingt ans, spleens amoureux et existentiel nourrissent l’écriture de l’auteur de Négatif (2003), sa mélancolie semble s’être aiguisée. En phase avec l’efficace sobriété des musiques, la plume économise les mots sans oublier d’affûter leur profondeur et un sens piquant de la formule (« En ne suivant pas les règles/ On est baisé d’avance/ Mais en les suivant toutes/ On n’a aucune chance »). Pierre Jaconelli : « On connaît les talents de musicien de Benjamin, son oreille absolue, ses qualités de multi-instrumentiste et de mélodiste, mais pour moi, c’est d’abord un auteur. »


https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/06/26/benjamin-biolay-carbure-au-rock-pour-son-grand-prix_6044332_3246.html


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MessageSujet: Re: BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES   BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 EmptyMar 30 Juin - 0:16

.

Benjamin Biolay à vive allure


BENJAMIN BIOLAY BIOGRAPHIE ET ACTUALITES - Page 6 Biolay10


C’était l’un des albums les plus attendus de ce printemps. Grand prix de Benjamin Biolay est le 9e disque de ce chanteur, auteur et compositeur français aux 3 Victoires de la musique. Un nouveau répertoire de treize titres où il embrasse son existence, la musique, les femmes de sa vie, et surtout sa passion pour les courses automobiles.

RFI Musique : Pourquoi ce titre, Grand prix ?
Benjamin Biolay : J’avais envie de rendre hommage au sport automobile qui est quelque chose qui me fascine depuis que je suis tout petit et que trouve très artistique en vérité. Je n’y vois pas que du sport. J’avais envie d’appeler mon album ainsi et de parler un peu de cette thématique de la route, de l’accident. Déjà, des gens qui font des tours en rond toute leur vie, ça me parle. C’est un peu comme ma vie. Moi, j’ai l’impression de faire toujours un peu la même chose pour faire quelque chose de différent in fine. Vous savez quand la passion est aussi forte et qu’elle peut être mortelle, j’y vois forcément quelque chose d’artistique. Par exemple, je n’aime pas la corrida, mais je reconnais que ça a quelque chose de fort et d’artistique.


Vous aimez les accidents, pas forcément de la route, mais en tout cas dans la musique...
Dans la musique… je ne les aime que dans la musique, ni sur la piste, ni sur la route.


Justement, est-ce que vous avez eu quelques accidents en fabriquant, en produisant, en concevant cet album, Grand prix ?
Il y a toujours des choses complètement inattendues, qu’on peut appeler des accidents. Après, il faut savoir les garder, parce que la musique a été faite depuis que l’humanité existe d’une succession d’accidents en fait. Et cela m’a toujours fasciné de me dire : "Je me suis trompé, j’ai appuyé sur les touches noires, mais il est bien cet accord". Donc, c’est quelque chose que je chéris, les accidents et les sorties de route, en musique !


Vous aimez être surpris par vous-même, par l’inattendu, par la vie, par la musique ?
Par la musique, parce que la musique parfois, elle prend vie. On a l’impression que c’est presque un enfant, une chanson. Il y a des moments où elle prend son autonomie, son indépendance. Puis, on la joue à plusieurs. On est plusieurs êtres humains à jouer de la musique. C’est ce que je préfère, c’est jouer avec d’autres musiciens. Et ce ne sont pas forcément des accidents, mais parfois, on ne s’attend pas du tout à ce que tel ou tel musicien joue ça, et il faut accepter qu’il ait eu une super idée même si on ne l’avait pas imaginée. C’est un sport collectif comme la course automobile : il y a des ingénieurs, des mécanos…


Et forcément, je suppose que vous aimez Michel Vaillant* ?  
J’ai toujours adoré Michel Vaillant. Quand j’étais petit, je lisais deux BD : Eric Castel**, le footballeur, et Michel Vaillant, pilote. Ça fait partie de ma vie.


Il y a quand même une symbiose assez incroyable entre le songwriting à la française, les chansons à texte, et puis des sonorités très anglo-saxonnes, voire très rock. Est-ce que vous renouez avec vos références musicales anglo-saxonnes ?
Oui, j’ai fait le disque que j’aurais aimé faire quand j’avais 20 ans. Il y a un peu toute la musique que j’aime dans ce disque. Il manque juste la musique rap que j’adore aussi. C'est ce que moi, j’aime, ce que j’aime écouter, ce que j’écoutais enfant et même ce que j’écoute encore aujourd’hui, pour être franc.


On peut penser à qui ? New Order ?
On peut penser à Joy Division, New Order, les Smiths. Beaucoup de groupes de la scène mancunienne. Mais aussi des groupes plus récents comme Happy Mondays, The Strokes, The Libertines.


Donc, être français n’est pas incompatible avec le rock'n'roll ?
Je ne sais pas. John Lennon disait que "Le rock français, c’était comme le vin anglais". Donc, c’est très méchant (rires), ça m’a marqué. Si vous avez déjà bu du vin anglais, il n'y a pas beaucoup de grands crus. Mais non, le rock français a toujours existé. C’est une niche, on le fait dans notre coin. Il n’y a pas vraiment de scène. Parce que dans notre culture française, il n’y a pas beaucoup de groupes, il y a beaucoup des chanteurs solos. C’est pour cela que le terme rock est un peu dur à utiliser en France.


Est-ce qu’au-delà d’une passion, de quelque chose qui vous a nourri, qui nourrit votre vie, vos chansons, vous pensez que le rock est très absent des productions musicales françaises et qu’il y a un déficit de culture rock en France ?
En ce moment, il est très absent. C’est peut-être pour cela que j’ai eu envie de faire ça. Il y a plein de gens qui me disaient de faire de la musique urbaine. D'abord, pour moi, ça ne veut rien dire et ça m’énervait. Je fais la musique que j’aime depuis toujours. Et puis, le rock, c’est un peu intemporel. C’est vrai que pour l’instant, on n’en entend pas beaucoup, mais moi, je vois les jeunes, les très jeunes qui se remettent à la guitare. Ils se font des playlists où il y a bien sûr du hip hop, et des choses comme ça, du Led Zep, etc. Je pense que ce sont des cycles










Parlez-nous du morceau Comment est ta peine ?
Oh, c’est difficile pour moi de parler de mes chansons. Je peux parler de la musique, du rythme, c'est facile, mais parler de la signification des textes, etc. c’est toujours très compliqué. C’est sûr que j’avais envie de faire une chanson triste, mais dansante.


"Dansante", on peut dire qu’elle est en phase avec notre période de confinement ?
Oui, exactement. C’est pour cela… Au début, quand les informations sont tombées (sur la pandémie et le confinement, ndlr), on s’est dit qu’on allait tout décaler. Je me suis dit : non quand même, "comment est ta peine", je pense que ça va parler aux gens parce que c’est universel. Dans le monde entier, les gens sont confinés dans leur propre peine. Il y en a qui ont eu des quarantaines heureuses, mais je crois qu’elles sont plutôt rares. 


Justement Grand prix jouit d’un répertoire musical, textuel, lexical, très riche. Les mélodies sont très accrocheuses. Les arrangements très audacieux. Il y a aussi une énergie, une fluidité vocale notamment. Au sujet de votre voix, on pense à la voix de Jarvis Cocker, cette voix un peu grave, ténébreuse. Et c’est un peu une façon de "crooner", c’est comme ça qu’on dit ?
Oui, on dit "crooner", c’est bizarre comme expression. Comme j’avais envie qu’il y ait vraiment des chevaux dans le moteur, et que je joue avec Pierre Jaconelli à la guitare, Johan Dalgaard aux synthétiseurs analogiques modulaires et Philippe Entressangle qui est amateur de rock 100%, il était évident qu’il fallait que ma voix suive le groupe. Je ne pouvais pas chanter doucement.  Donc, quand je pousse ma voix, ça "croone" un peu. J’ai assumé. Je me suis dit, je ne me pose pas de question, ça sort comme ça et il faut assumer.


Est-ce que cet album Grand prix, embrasse en quelque sorte votre existence, votre musique, les femmes, le sport automobile évidemment ?
Ou, c’est un peu de tout. Il y a de moi, depuis que je suis un tout jeune homme, jusqu'à moi, l’adulte que je suis avec mes peines de cœur que je trimballe, les bonheurs aussi que je trimballe. C’est vraiment moi. Et même si c’est étonnant parce que c’est un concept album, cela m’a permis de dire des choses très intimes.


Est-ce que la sortie de votre 9e album a un goût plus particulier, plus symbolique que les autres pour vous ?
Oui, je n'oublierai jamais ce moment.


Pourquoi ?
Parce qu’on sort du confinement. On a longtemps cru que cet album ne pourrait pas sortir. Puis, finalement, on s’est dit qu'on allait le sortir. Et on a fini de le fabriquer par télétravail. C’est un moment très particulier. Même les interviews avec les gens … souvent c’est leur première interview après des mois d’enfermement. Oui, je ne l’oublierai jamais. Ce sera très cher à mon cœur.


Cela ne vous a pas empêché de caresser la "saudade" avec quelques petits accents de bossa travaillés à votre façon pour clôturer cet album …
La musique latino-américaine de toute façon, elle est en moi. Ma première chanson qui a été connue, c’est Jardin d’hiver pour Henri Salvador. C’est une bossa-nova. J’ai toujours aimé la musique d'Amérique latine et j’avais envie de finir comme ça … Parce que c’est vrai, un jour, j’étais à San Paolo. Il y avait le grand prix d'Interlagos. Et j’ai beaucoup pensé à Senna [Ayrton Senna, pilote automobile qui s’est tué au grand prix de Saint-Marin en 1994, ndlr], à ma vie, à plein de trucs. Et ça vient d’une vraie émotion que j’ai vécue.


* bande dessinée française par Jean Graton, créée en 1957
** bande dessinée franco-belge de Raymond Reding créée en 1979


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