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| FRED VARGAS | |
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Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: FRED VARGAS Dim 22 Juin - 13:56 | |
| FRED VARGAS Née en 1957 à Paris d'une mère chimiste et d'un père intellectuel qui n'a jamais publié ses ouvrages, la petite Fred (diminutif de Fréderique) est vite marquée par la dualité de cet héritage génétique. Elle doit en effet à sa mère son esprit mathématique tandis que ses aptitudes artistiques ont été développées auprès de son père, une "encyclopédie humaniste", selon elle. La jeune fille grandit auprès de sa soeur jumelle, Joëlle, et entreprend après son bac des études d'histoire. Tout cela la mène à devenir une brillante archéozoologue, branche archéologique désignant les chercheurs collectant des informations sur les sociétés passées à partir d'ossements d'animaux. Elle se spécialise sur la vie villageoise dans l'Europe Moyennageuse. Pourtant, cette brillante scientifique ressent le besoin de réveiller sa fibre paternelle et se lance dans la bande dessinée, puis l'accordéon. Mais ne se trouvant pas assez bonne musicienne, Fred Vargas pense qu'elle trouverait "amusant" d'écrire un roman policier. Elle signe sous le nom de Fred Vargas en reprenant le pseudonyme porté par sa soeur, peintre de son état (Jo Vargas, qui a elle-même emprunté ce nom au personnage joué par Ava Gardner dans La Comtesse aux pieds nus de Joseph L. Mankiewicz). Mais bien qu'elle renie aujourd'hui ce livre ("nul de chez nul", dira-t-elle), sa première tentative est un coup de maître : en 1986, Les Jeux de l'amour et de la mort remporte le prix du Roman policier du Festival de Cognac, et se voit publié aux Editions du Masque. Son deuxième roman marque également sa carrière, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, c'est le premier publié aux Editions Viviane Hamy, une jeune maison auprès de qui elle restera fidèle. C'est également la première fois qu'apparaît sous sa plume son personnage fétiche, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg , dont elle décrit les enquêtes depuis maintenant douze ans. Si les ventes ne sont pas encore exceptionnelles, Viviane Hamy lui fait confiance et l'archéologue poursuit sa double activité. Pour concilier ses deux métiers, la jeune femme a une technique de travail bien à elle. Ses idées principales prennent forme dans sa tête pendant un an, sa mémoire sélectionne les meilleures, et dès que l'histoire est suffisamment ancrée dans ses souvenirs, elle restitue d'une seule traite tout le roman en trois semaines, pendant ses vacances. Vient ensuite tout le travail de correction, qu'elle n'aime pas particulièrement en raison de son obsession pour le détail. Un mot, une phrase, une assonance qui ne convient pas, et c'est tout une page qui peut s'en retrouver modifiée. Une fois le texte avancé, Fred le fait lire à son double, sa soeur jumelle Jo, qui lui écrit quelques annotations : des sourires quand elle aime et des vagues pour souligner un passage plus hasardeux. Mais le sens du détail, une qualité essentielle dans son métier d'archéozoologue, continue de la poursuivre dans ses relectures, jusqu'à ce que Viviane Hamy lui rappelle que le script doit bientôt partir chez l'imprimeur Ses "rompols'" (comme elle aime à les désigner) se suivent et se vendent de plus en plus. Debout les morts (1995, prix Mystère de la critique), L'Homme à l'envers (1999, prix du Roman policier du festival de Cognac), une incursion dans la bande dessinée avec Les Quatre fleuves (2000), mettant toujours en scène le commissaire Adamsberg... En 2001, Pars vite et reviens tard , son neuvième roman, reste pendant près d'un an parmi les meilleures ventes françaises. Sous les vents de Neptune, son dernier roman, se vend également très bien. Devant ce succès grandissant, l'auteur se fait de plus en plus rare, fuyant tout ce qui peut de près ou de loin ressembler à une mondanité. Elle cultive sa simplicité et consacre les rares heures de temps libre qui lui reste à sa famille : son fils, maintenant lycéen, et sa soeur, qu'elle considère comme sa moitié. . . .
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Dim 22 Juin - 14:13 | |
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Personnages principaux
Jean-Baptiste Adamsberg : personnage principal de la plupart des romans, commissaire flâneur et zen sans véritable méthode d'investigation
Adrien Danglard : inspecteur méthodique au savoir immense, adjoint du précédent ; divorcé, père de cinq enfants et grand consommateur de vin blanc et de bière
Camille Forestier : musicienne-plombier, a une relation mouvementée avec le commissaire Adamsberg. Surnommée « la petite chérie » lors de ses premières apparitions.
Marc Vandoosler, dit « Saint-Marc » : homme de ménage le jour, médiéviste la nuit. Adore porter de lourdes bagues en argent.
Lucien Devernois, dit « Saint-Luc » : historien spécialiste de la Grande Guerre.Il utilise beaucoup d'expressions de cette guerre. Inspiré du frère de Fred Vargas, ce personnage à la mèche noire en bataille dans Debouts les morts a fait dire à Stéphane Audoin-Rouzeau : « Lucien Devernois, c'est bien moi » 1.
Mathias Delamarre, dit « Saint-Mathieu » : historien spécialiste de la Préhistoire. Il se balade souvent en sandales et rarement habillé décemment.
Ces trois personnages « sanctifiés », surnommés « Les Évangélistes » vivent dans la même maison, « La Baraque Pourrie » avec «le Vieux Vandoosler», ex-flic, oncle et parrain de Marc. Chaque habitant occupe un étage entier, déterminé en fonction de l'époque étudiée. Mathias s'est ainsi installé au premier étage ; Marc au second ; Lucien au troisième, et Armand au quatrième (pour respecter l'ordre chronologique et non pas par irrespect envers le vieux monsieur). Armand Vandoosler : ancien flic assez âgé, épicurien et fantasque, oncle de Marc
Ludwig Kehlweiler : ancien flic, possède un réseau national d'indicateurs et un crapaud nommé Bufo
Bibliographie
Romans policiers
Les Jeux de l'amour et de la mort Paris : Librairie des Champs Élysées, 1986
L'Homme aux cercles bleus Paris : Hermé, 1991
Ceux qui vont mourir te saluent Paris : Viviane Hamy, 1994
Debout les morts Paris : Viviane Hamy, 1995
Un peu plus loin sur la droite Paris : Viviane Hamy, 1996
Sans feu ni lieu Paris : Viviane Hamy, 1997
L'Homme à l'envers Paris : Viviane Hamy, 1999
Pars vite et reviens tard Paris : Viviane Hamy, 2001
Sous les vents de Neptune Paris : Viviane Hamy, 2004
Dans les bois éternels Paris : Viviane Hamy, 2006 .
Dernière édition par Bridget le Jeu 5 Mar - 12:09, édité 5 fois | |
| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Dim 22 Juin - 14:31 | |
| . " Un lieu incertain " , le nouveau polar de FRED VARGAS sortira le 25 Juin prochain .
http://livres.lexpress.fr/entretien.asp/idC=13990/idR=5/idG=3
Difficile de croire que ce petit bout de femme, encore juvénile pour ses 51 ans, est devenu un poids lourd de l'édition française avec ses romans policiers écoulés à 4,5 millions d'exemplaires.
Mais Fred Vargas ne veut pas figurer dans le Who's Who et se tient à distance des feux de la rampe. Sauf pour défendre les causes qui lui tiennent à coeur. Archéozoologue distinguée, en disponibilité du CNRS, elle veut bien passer aux aveux à l'occasion de la sortie, le 25 juin, d'Un lieu incertain (Viviane Hamy), neuvième aventure de son célèbre commissaire Adamsberg, aux accents gothiques. Parions que ce sera le roman de l'été!
Imaginez une histoire qui, commençant par la découverte d’une collection de chaussures contenant leurs pieds devant le cimetière londonien de Highgate, continue avec le massacre invraisemblable d’un notable de province – dont on découvre que d’autres ont subi le même sort visant à la totale destruction du corps, pour pratiquement se terminer quelque part dans les Balkans où Adamsberg – héros fétiche de Fred Vargas –va passer une mauvaise nuit dans un tombeau très particulier.
Mais il n’y a pas que son talent, qui permet à Fred Vargas d’imaginer une histoire, d’y réfléchir pendant onze mois pour finalement profiter de ses vacances annuelles d’archéozoologue[1] au CNRS pour écrire un livre en trois semaines, avec un texte qui balance, l’emploi systématique du mot juste qui finit par créer une véritable musique qui nous berce et change de rythme en même temps que les personnages.
Il y a aussi sa culture, énorme, le plus souvent dans des domaines tout à fait inattendus dont on se surprend à découvrir qu’ils attirent encore des chercheurs. Et là on se souvient que durant ses études elle s’était spécialisée sur la vie villageoise dans l’Europe Moyenâgeuse.
Alors, évidemment, on la sent aussi à l’aise pour nous parler, dans ce dernier ouvrage, des vampires des Balkans que de la peste, dans « Pars vite et reviens tard » ou du loup-garou dans L’Homme à l’envers.
Cette culture, très originale, qui nous aide à redécouvrir certains aspects extra-ordinaires de notre passé, est probablement à la base d’une imagination que son talent permet ensuite de mettre en musique.
Comme le dit Jeanne Guyon, du Magazine Littéraire : «Fred Vargas a inventé un genre romanesque qui n’appartient qu’à elle : le Rompol.
Objet essentiellement poétique, il n’est pas noir mais nocturne, c’est-à-dire qu’il plonge le lecteur dans le monde onirique de ces nuits d’enfance où l’on joue à se faire peur, mais de façon ô combien grave et sérieuse, car le pouvoir donné à l’imaginaire libéré est total.
C’est cette liberté de ton, cette capacité à retrouver la grâce fragile de nos émotions primordiales, cette alchimie verbale qui secoue la pesanteur du réel, qui sont la marque d’une romancière à la voix unique dans le polar d’aujourd’hui.
Les personnages qui peuplent ses livres sont aussi anarchistes et lunaires que savants. Qu’ils soient férus d’Antiquité ou océanographes, le regard qu’ils posent sur le monde combat le conformisme et l’ordre établi avec pour arme la fantaisie et l’humour. »
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Sam 7 Aoû - 17:31 | |
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Portrait de Fred VargasAppréciée par quelques milliers d’amateurs dès la sortie de son second roman, L’Homme aux cercles bleus (1992) Fred Vargas a vu les ventes de ses livres progresser de façon régulière pour atteindre et même dépasser au début des années 2000, les niveaux atteints par des romancières américaines jusqu’alors considérées comme intouchables. Depuis cette date, ses livres, traduits dans plus de quarante pays, ont reçu de nombreuses récompenses en France et à l’étranger (le Deutscher Krimipreis en Allemagne et deux années consécutives L’International Golden Dagger au Royaume Uni). Claude Mesplède Les DébutsEn 1986, Fred Vargas publie son premier roman policier, Les Jeux de l’amour et de la mort, dans la célèbre collection du Masque. La jeune femme, alors âgée de vingt-neuf ans, est totalement inconnue et à cette époque, tous les critiques, abusés par son pseudonyme, croient qu’il s’agit d’un romancier. Tous les critiques, à l’exception toutefois de ceux qui assistent cette année-là, au festival du film policier de Cognac. Lorsque Fred reçoit le prix du roman policier des mains de Léo Malet et d’Andrea Ferreol, elle est portée dans ses bras par Robert Mitchum et chacun peut constater qu’il s’agit bien d’une romancière. Pour comprendre le choix de son pseudonyme digne d’un danseur de tango argentin, partons à rebrousse-temps jusqu’au 7 juin 1957. À Paris, chez les Audoin-Rouzeau, cette date est celle de la naissance de Fred(érique) et de Joëlle, sa sœur jumelle. Leur mère, la scientifique de la famille, est chimiste. Leur père, dans les assurances pour assumer l’intendance, fréquente le milieu surréaliste. Selon Fred, « il savait tout sur tout » d’où la nécessité pour ses enfants de toujours être à la hauteur car l’échec n’était pas chose admise, ni même envisageable. Cette nécessité explique, selon Fred, pourquoi les trois enfants Audoin-Rouzeau ont choisi des secteurs d’activité non investis par leur père. Stéphane, le frère aîné, est un historien, spécialiste de la Première Guerre mondiale. Joelle choisit de peindre après avoir fréquenté l’école des Arts décoratifs. Frédérique étudie en Sorbonne l’Histoire et l’archéologie jusqu’à l’obtention d’un doctorat. Après plusieurs années de travaux d’archéologie, admise au CNRS, elle devient spécialiste en ‘archéozoologie médiévale. Le choix d'un pseudonymeFred a caressé un rêve durant plusieurs années ; celui de jouer de l’accordéon dans les bals. Qui a eu la chance de la voir un jour, la courroie de l’instrument en bandoulière et le regard concentré, manipulant les soufflets avec ardeur, s’en souviendra longtemps. Pourtant le rêve ne s’est pas accompli : « J’ai fait de l’accordéon toute seule pendant des années, mais je suis nulle en musique et j’ai plafonné rapidement, aussi ai-je été obligée de renoncer ». Et comme la nature a horreur du vide, après avoir renoncé à la musique, Fred, un soir, prend la décision d’écrire un roman policier, car pour continuer son travail d’archéozoologue, elle a compris qu’elle doit se ménager des échappées, des moments pour changer d’exercice, d’atmosphère et de milieu. Écrire des romans policiers soit ! Mais les préjugés ont la vie dure. C’est encore l’époque où ce genre littéraire est raillé par ceux qui font l’opinion, considéré comme divertissement bas de gamme. Les débuts littéraires de Fred coïncidant au moment où elle concourt pour entrer au CNRS, elle juge préférable de se doter d’un pseudonyme pour que le milieu scientifique ignore sa passion coupable. Et lorsqu’on a une soeur jumelle devenue peintre sous le nom de Jo Vargas, en hommage au personnage de La Comtesse aux pieds nus, incarné par Ava Gardner dans le film de Joseph Mankiewicz, quoi de plus naturel de signer ses livres Fred Vargas ! Un univers romanesque uniqueInspirée à la fois par une histoire de jumeaux et par l’admiration qu’elle porte au compositeur, chef d’orchestre Leonard Bernstein, Fred écrit son premier « rompol » comme elle a désormais surnommé ses livres. Six ans après elle publie « rompol deux » : L’Homme aux cercles bleus. Même si les ventes plafonnent à deux mille exemplaires, ce livre est fondamental car il marque l’apparition de Jean-Baptiste Adamsberg, ce commissaire plutôt zen, flâneur invétéré, nonchalant, intuitif aux méthodes déductives peu orthodoxes. Porte-drapeau de la romancière, c’est l’archétype des personnages qui peuplent ses romans, des individus lunaires ou décalés comme Camille Forestier, musicienne et plombier, qui a connu une liaison difficile avec le commissaire ; Marc Vandoosler, Historien médiéviste la nuit, homme de ménage le jour ; Hervé Decambrais, septuagénaire érudit et as du napperon ; le lieutenant Veyrenc inspiré par Racine qui s’exprime en alexandrins ; on pourrait rallonger la liste à loisir tant chaque histoire contient son lot d’individus singuliers, qui nous consolent face à la dureté d’une société de plus en plus déshumanisée. L’exemple le plus probant reste celui du personnage de Joss Le Guern qui a remis au goût du jour la profession de « crieur de nouvelles ». On aurait pu trouver cette invention grotesque. Non seulement Fred Vargas n’a pas à forcer son talent pour la rendre plausible. Mais le plus surprenant, c’est que, depuis la sortie du livre Pars vite et reviens tard, des dizaines de personnes, dans diverses villes de France, ont repris à leur compte ce petit métier durant la belle saison. Si la singularité des personnages est un aspect essentiel de l’œuvre, l’écriture est tout aussi importante. La romancière, adepte de Rousseau, d’Hemingway et de Proust, prend un plaisir certain à jouer avec les mots. Sa voix combine de façon jubilatoire les aphorismes, les digressions, les métaphores, une voix qui contribue à bâtir un univers romanesque unique dans le genre policier. Modeste, talentueuse, généreuse.
Devenue en quelques années une star, Fred Vargas en refuse le statut. S’il fallait la définir en trois mots, modeste, talentueuse et généreuse conviendraient tout à fait. Modeste, car malgré le succès et l’argent qu’il génère, la romancière n’a pas changé son mode de vie basé sur la simplicité, elle qui confie avoir un ego de la grosseur d’une lentille. Talentueuse, car outre son œuvre policière, elle a démontré que la peste se transmet par la puce du rat et inventé un équipement pour affronter la grippe aviaire. Généreuse, capable de gestes humanitaires qui restent anonymes, elle n’est pas avare de son temps, ni de son argent. En 2004, l’Italie exige l’extradition de Cesare Battisti, membre d’un groupe armé durant les années de plomb, condamné à la prison perpétuelle. Réfugié en France depuis dix-huit ans, François Mitterrand lui ayant accordé l’asile politique, Battisti voit son statut remis en cause lorsque le gouvernement décide de l’extrader. La forte protestation des auteurs de polar retarde la sentence. Fred Vargas enquête et publie La Vérité sur l’affaire Battisti démontrant le manque de preuves de l’accusation italienne. Battisti disparaît. Il est arrêté deux ans plus tard au Brésil où il est incarcéré. Fred Vargas continue de défendre sa cause en lui rendant régulièrement visite dans sa prison et en mettant à sa disposition des avocats des deux pays. Ce texte est reproduit avec l’aimable autorisation des Éditions Encyclopaedia Universalis http://claudemesplede.com/2009/02/402/
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Sam 7 Aoû - 17:39 | |
| . L'HOMME A L'ENVERS Réintroduire des loups dans le Mercantour, c’était une belle idée. Évidemment, on n’a pas tenu compte de l’opinion des bergers et, quelques mois plus tard, la révolte gronde. Le mardi, il y eut quatre brebis égorgées à Ventebrune, dans les Alpes. Et le jeudi, neuf à Pierrefort. Mais est-ce bien un loup qui tue les brebis autour de Saint-Victor ? Les superstitions ressurgissent, un bruit se propage : ce n’est pas une bête, c’est un homme, un loup-garou. Lorsque Suzanne est retrouvée égorgée, la rumeur devient certitude : les loups n’agressent pas les hommes. À Paris, devant sa télé, le commissaire Adamsberg guette les nouvelles de la Bête du Mercantour, d’autant plus intrigué qu’il a cru reconnaître Camille sur la place de Saint-Victor... Il ferme les yeux. Son enfance pyrénéenne, la voix des vieux… « Comme des tisons, mon gars, comme des tisons ça fait, les yeux du loup, la nuit. » Road movie picaresque, L'Homme à l'envers offre une galerie de portraits inimitables : la jeune Camille, dont le livre de chevet est le catalogue de l'outillage professionnel, Lawrence le trappeur de grizzlis à la communication économe, Soliman l’Africain aux répliques châtiées, le Veilleux et sa patte folle… L'Homme à l'envers, ou l’art du décalage, nous comble de dialogues à l’humour ravageur : « Alors, ne réfléchis pas. Agis. L’audace est le luxe des esprits forts ». Nous revoilà en prise avec la fameuse légende du loup du Gévaudan avec cette fois-ci une interprétation singulière et originale. Fred Vargas alterne ainsi les moments graves avec des épisodes d'une intense drôlerie. L'Homme à l'envers a été salué par le prix Mystère de la critique et a obtenu le Grand Prix du Roman noir de Cognac 2000. Pascale Arguedas Presse : « Fred Vargas transforme à petites touches les personnages dont la banalité se voile d’étrangeté, redonne du sens aux mots, malmène la réalité. Il y a de la subtilité, de l’humour et une malice qui n’appartiennent qu’à elle. À ne pas rater. » Josiane Guéguen, Ouest France « L'Homme à l'envers est un bonheur de lecture. Tout simplement. » Le Monde des Livres « Fred Vargas griffe cet écrit au loup d'une prose incisive et singulière. Non contente de faire la peau au polar franchouillard, Fred Vargas le hisse au sommet. La meute des "crime writers" anglo-saxons n'a qu'à bien se tenir ! » Delphine Peras, L’Événement « Chaque page de ce polar pastoral se savoure. C'est formidablement écrit. Drôle et tendre. Un pur délice. » I. B., Marie France
Voilà , bonne lecture à tous :roll:
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Sam 29 Jan - 13:28 | |
| . Recherche Fred Vargas désespérément..... Dimanche 30 janvier, 19 h 40, 13e Rue. Qui est vraiment la plus célèbre auteur de polars à la française, alias Fred Vargas ?Un documentaire sur les traces de la maîtresse française du polar. Fred Vargas, romancière archéologue, a inventé le commissaire Adamsberg, un flic lunaire. Un spectre osseux en veston fatigué. Complètement flou. Il hante ses "rom-pols", des romans policiers façon Vargas, barbouillés de loups garous, de pestiférés et de macchabées étranges. Pars vite et reviens tard, Un lieu incertain, L'Homme à l'envers, Dans les bois éternels l'ont consacrée reine du polar français. Mais Vargas reste dans l'ombre. On ne sait presque rien d'elle. Thibaut Chatel, réalisateur de ce doc, part sur ses traces, interroge ses proches, sa soeur jumelle, François Bayrou, ses éditrices. Un portrait s'esquisse. En creux. Elle est ces silences entre les mots. Fred Vargas, digne enfant du surréalisme, garde ses mystères intimes. Et c'est aussi bien. http://www.lexpress.fr/culture/tele/recherche-fred-vargas-desesperement-ce-dimanche-sur-13e-rue_955839.html
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: FRED VARGAS Mar 5 Avr - 12:18 | |
| . L'ARMEE FURIEUSE Sortie 18 mai.Retour de Fred Vargas avec son nouveau livre : L'Armée furieuse 05/04/2011 L’auteure française renoue avec ses premières amours et remet le commissaire Adamsberg au goût du jour dans L’Armée furieuse prévu le 18 mai 2011 en librairies. Après un silence long de trois ans, Fred Vargas signe un nouveau roman policier. Dans L’Armée furieuse le commissaire Adamsberg cherche à comprendre une série de meurtres inexpliqués dans les contrées normandes. Les habitants du village attribuent ces disparitions à une vieille légende locale, celle d'une armée de zombies qui viendrait épurer la région de ses mauvais sujets. Pour démasquer les vrais coupables, le commissaire Adamsberg se plonge dans les mythes et légendes des terres normandes avec l’aide de son fils Zerk, un personnage que Fred Vargas avait déjà introduit dans Un lieu incertain. http://www.myboox.fr/actualite/retour-de-fred-vargas-avec-son-nouveau-livre-l-armee-furieuse-6455.html
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| | | Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: FRED VARGAS Jeu 12 Mai - 13:42 | |
| . L'Armée furieuseOn entre dans ce roman comme le Petit Poucet dans la forêt. En suivant des miettes de pain qui courent de la cuisine à la chambre, où repose une ex-accro du ménage que son mari a fini par étouffer après cinquante ans de mariage. Outre que ce meurtre à la mie de pain se révèle typiquement vargassien - une histoire cruelle piquée de fantaisie -, il introduit parfaitement à l'univers du conte dont l'auteur se réclame avec constance. La magie opère ainsi immédiatement, que l'on ait lu ou pas ses dix précédents romans, que l'on soit ou non amateur du genre policier. Car les livres de Fred Vargas ont le pouvoir d'attraction des « histoires » que l'on se raconte de toute éternité, celles dont le mystère résiste, à mi-chemin entre légende et réalité, suffisamment intrigantes et extraordinaires pour qu'on les écoute bouche bée, suffisamment proches du quotidien et des angoisses de tout un chacun - celle de la mort en particulier -pour qu'on y croie dur comme fer. Le mystère, cette fois-ci, va s'incarner en la personne d'une petite dame embarrassée, vêtue d'une blouse à fleurs assez inusitée dans le quartier de la brigade criminelle de Paris où officie Adamsberg. A peine sorti de son enquête aux miettes de pain - les miettes, c'est tout lui qui ne se plaît jamais autant que dans les détails saugrenus, les interstices et les à-côtés où se logent souvent les « perles les plus rares » -, le commissaire fétiche de l'auteur voit donc arriver Valentine Vendermot. Elle vient d'Ordebec, près de Lisieux, pour l'appeler à l'aide. La nuit, sur le chemin de Bonneval, dans la forêt d'Alance, sa fille Lina a vu passer l'« Armée furieuse », une cavalcade de revenants, à moitié putréfiée, hurlante et féroce, dont le mythe tenace remonte au XIe siècle. Personne n'y croit, évidemment, mais on y croit quand même. D'autant plus que Lina a vu quelques vivants au milieu de la horde, que ceux-ci sont réputés mourir dans les trois semaines, si l'on en croit la légende, et que le premier d'entre eux, justement, a disparu depuis plusieurs jours... Que croyez-vous qu'il fasse, Adamsberg ? Foncer évidemment, direction la Normandie, abandonnant à Paris une histoire d'industriel richissime brûlé dans sa voiture. Car entre « l'aigre réalisme » des affaires politico-financières, « secrets sans surprise, lassants de pragmatisme », et la musique « inintelligible et dissonante » de la cavalcade de chevaux noirs à travers les bois millénaires, le héros comme l'auteur n'hésitent pas. C'est l'inconscient collectif, l'éternel de la vie et des rapports humains qui intéressent Fred Vargas. Et la dissonance, effectivement, le pas de côté, le regard en biais. Foin du réalisme et de la critique sociale généralement attachés au genre policier. Vargas laisse aller sa fantaisie, son goût des digressions et des dialogues qui ne font pas « avancer l'action », son sens du détail inutile. Elle imagine une brigade criminelle où se croisent une boulimique, un hypersomniaque, un zoologue passionné d'ichtyologie, un puits de science et d'érudition porté sur le vin blanc. Le chat, mascotte de l'équipe, dort sur la photocopieuse pendant qu'on se défonce pour découvrir la brute qui a entravé les pattes d'un pigeon, le condamnant à une mort atroce. Et qui dit que tout cela ne révèle pas aussi l'état d'une société, et une vision du monde où l'homme et ses blessures tiennent la place centrale ? C'est une poétique du roman policier qu'elle propose ainsi, une façon d'appréhender le monde, d'en faire surgir la beauté malgré tout. Pour le lecteur, c'est un plaisir sans fin. Michel Abescat Telerama n° 3200 - 14 mai 2011 http://www.telerama.fr/livres/l-armee-furieuse,68685.php#xtor=RSS-31
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| | | liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: Re: FRED VARGAS Ven 3 Juin - 8:30 | |
| "Vargas, on pourrait dire que c'est une imposture"
Depuis 2008, les lecteurs de Fred Vargas attendaient la suite des aventures du commissaire Adamsberg. On l'avait laissé dans Un lieu incertain, entre Londres, la Serbie et une troupe de vampires. Il revient, entre Paris et la Normandie. A Ordebec, près de Lisieux, où un homme a disparu. Mais il est surtout question d'Armée furieuse, alias la Mesnie Hellequin, une histoire datant du Moyen Age. Il s'agit d'une armée qui "répand son fracas". Elle trimballe toujours avec elle quelques hommes et femmes vivants. Or, ces derniers mourront dans les jours qui suivent.
Comme toujours chez Fred Vargas, le passé et le présent se répondent et l'on croise également un pigeon blessé, un adolescent taiseux, des flics qui n'ont pas le même point de vue sur une enquête et le commissaire Adamsberg, rêveur et nonchalant.
L'Armée furieuse est le douzième "rompol" de Fred Vargas, un auteur vendu dans plus de quarante pays, dont chaque nouveauté est attendue par des centaines de milliers de lecteurs fidèles.
C'est à Paris qu'elle a écrit ce nouveau roman et c'est dans sa petite maison qu'elle nous reçoit, près du cimetière Montparnasse, entre le café, le chat gris et les chants des oiseaux. L'Armée furieuse paraît ces jours-ci. Elle nous en raconte la genèse, la gestation. Jamais, sans doute, Fred Vargas ne s'était aussi franchement et aussi profondément expliquée sur sa méthode d'écriture, sa conception du métier d'écrivain et le rôle même que joue le roman policier. Parole d'archéologue ! L'Armée furieuse, en voilà un titre romanesque qui ressemble bien à du "Vargas" : une histoire du XIIe siècle qui retrouve sa résonance aujourd'hui. Fred Vargas. Pour la première fois, j'avais le titre avant même d'écrire le livre. Mais, une petite précision : je ne suis pas responsable de cette trouvaille. Je connaissais l'histoire sous le nom de la Mesnie Hellequin qu'on appelle plus couramment l'Armée furieuse. C'est très médiéval, je sais, mais la juxtaposition du nom et de l'adjectif était irrésistible.
Un retour au Moyen Age ?
F.V. Au début, je me suis dit qu'il fallait abandonner cette idée. Comment faire, scénaristiquement parlant, pour que cette Armée furieuse vienne chercher des gens encore vivants et saisis dans une cavalcade nocturne ? Le lendemain, ces individus sont toujours là, mais ils meurent dans les semaines qui suivent. Cette annonce de gens malfaisants était un scénario impossible à tenir dans un roman policier d'aujourd'hui. Certes, au Moyen Age, il y avait beaucoup de cas de "saisis" - des morts annoncées en quelque sorte - par le seigneur d'Hellequin pour avoir rendu mauvaise justice. La corruption des juges existait déjà. Mais comment s'en sortir maintenant ? Qui allait tuer ces gens, comment devenir rationnel et ne pas plonger dans le fantastique, ce que je ne fais jamais ? Ce n'était pas simple.
Vous avez commencé ce roman uniquement avec le titre et cette histoire de Mesnie Hellequin ?
F.V. Quand j'ai commencé le livre, j'avais à peine l'assassin, à peine ses mobiles. Mais c'est exactement comme ça que je procède, d'habitude. Chaque soir avant de m'endormir, je me mets à réfléchir à une intrigue. Et cette fois, je n'arrive pas à me sortir de la tête cette expression : "l'Armée furieuse". Je suis piégée par la première idée qui s'installe dans ma tête. Pour le prochain roman, c'est exactement pareil.
Le prochain, déjà ! Alors que celui-ci est tout juste paru et que vous ne publiez que tous les deux ou trois ans...
F.V. J'ai commencé à penser au prochain le soir même où j'ai terminé L'Armée furieuse. C'est une forme d'angoisse. Et me voilà à nouveau coincée par "quelque chose" qui revient... obsessionnellement. C'est toujours la même situation. Dans le précédent, Un lieu incertain, j'avais démarré avec une histoire de vampires. Avec celui d'avant, Dans les bois éternels, j'étais partie de l'os qui existe dans le coeur du cerf. Tout le temps, c'est un bidule comme ça. Et je sais que fatalement je vais y aller.
Mais où allez-vous ?
F.V. Je n'ai pas de vieille recette pour fabriquer une histoire. Quand je suis sur le point de m'endormir, je me retrouve à imaginer un dialogue que je ne note jamais. C'est la loi de Darwin, il restera ce qu'il restera le lendemain matin. Le soir, quand je pense à mon histoire, je ne note rien, j'en oublie quatre-vingt-dix pour cent.
Quels sont vos premiers indices pour commencer votre livre ?
F.V. Au début de L'Armée furieuse, j'ai donc un assassin mais j'ai à peine ses mobiles en tête. Cependant, je ne peux pas commencer un roman policier sans avoir l'assassin. Je sais également qu'un des personnages aura un sixième doigt. Mais à quoi me servira-t-il ? Mystère. Je sais aussi que quelqu'un parlera en inversant les lettres, car ça existe, je connais quelqu'un qui parle ainsi. Mais comment l'installer dans une histoire ? Aucune idée. Seulement si je n'ai pas ça pour démarrer, ça ne m'amuse pas.
Et ensuite, de quelle manière écrivez-vous ? Rapidement, lentement, par bribes ?
F.V. J'écris en trois semaines. Sitôt que le film s'est déclenché dans ma tête, c'est comme si je le voyais défiler devant moi. Je n'ai pas de problème de page blanche. Une fois que j'ai mis en place deux, trois chapitres, je n'ai plus qu'à suivre le film et raconter ce que je vois. Puis vient le boulot d'"auteur" comme on dit. On a l'impression que je fais tout ça très vite, mais ensuite il faut compter six mois de corrections.
Six mois de corrections sur l'ensemble du livre ?
F.V. Ce que j'écris en trois semaines ne ressemble à rien : la matière ne va pas, le son ne va pas. Il faut tout reprendre. Généralement, la première scène n'est pas celle que j'avais prévue. J'ai juste besoin de commencer à rédiger pour que les mots entraînent les idées et la suite de l'histoire. On pourrait croire que je fais n'importe quoi, que j'avance au fur et à mesure mais, peu à peu, les éléments se mettent en place. Par exemple, j'aime trouver une sous-histoire. A côté de l'affaire policière, il y aurait quelque chose du domaine des affects. Ce qui est classique dans un polar. On en voit même dans les séries télévisées tous les soirs. Cette fois, j'ai choisi l'antagonisme Danglard-Veyrenc [deux personnages de l'entourage d'Adamsberg, tous deux policiers].
A quoi ressemble la première mouture d'un roman de Fred Vargas ?
F.V. Fred Vargas ? Mais je ne sais pas trop qui est Vargas ! On pourrait dire que c'est une imposture. Or, je suis quelqu'un qui bosse. De la première mouture, il reste le scénario, sauf en cas d'incohérence purement technique - le jour au lieu de la nuit, un lundi à la place d'un mardi, des problèmes d'horaire, de boutique fermée, de jour férié... Mais cette première version n'est lue par personne. Je ne la donne même pas à ma soeur Jo, ma première lectrice, car il n'y a pas de style ni de matière. J'écris vite, vite, vite, et le soir, quand je me couche, je prépare mentalement les chapitres du lendemain. Quand j'ai craché l'histoire en vingt et un jours, il n'y a pas beaucoup de phrases d'origine qui resteront telles qu'elles étaient. Après, ce sont des corrections qui vont jusqu'à la folie : un carnage, une boucherie de mots. Des passages entiers que je saque car ils sont mauvais, insauvables, inutiles.
Jamais de références personnelles ?
F.V. Tout ce qui pourrait s'apparenter à quelque chose d'autobiographique, je laisse tomber. Tout ce qui pourrait faire référence à la politique, je limite autant que je le peux. Et pourtant, ça me tient à coeur. Mais j'en mets le moins possible. Car, soit j'écris un livre politique ou un essai, soit j'écris une fiction avec un très léger message. Tout ça me rappelle la phrase de Stendhal : "La politique est une pierre attachée au cou de la littérature."
Evidemment, je ne suis pas Stendhal, car à chaque fois je ne peux pas m'empêcher de glisser une référence politique. Or, c'est d'un lourd, d'un mauvais, du point de vue littéraire ! Pour L'Armée furieuse, je m'y accrochais tellement que j'en ai laissé jusqu'au bout. Mais à la dernière lecture, j'ai allégé. Je jette au fur et à mesure. Je fais environ quarante lectures, quarante corrections du livre entier. A la fin, je n'en peux plus, je ne peux plus le voir. Car il y a beaucoup de bois mort, surtout dans les dialogues. Dire que c'est facile à lire, donc facile à écrire est complètement faux : c'est l'enfer.
A quel moment arrêtez-vous les corrections ?
F.V. Quand on construit un pont, on place des étais. Mais au bout d'un certain temps, à un certain stade du chantier, les étais se voient et il faut absolument les retirer. Il faut atteindre le bon son, la bonne matière.
Et avoir un suspense ?
F.V. Je rêve toujours que j'écris un bon suspense et que les lecteurs auront enfin peur. Mais rien à faire, j'écris des histoires où il n'y a pas de suspense et où on n'a pas peur. Ça m'énerve mais c'est comme ça ! Même quand j'écris des romans avec des vampires, comme dans Un lieu incertain,je ne parviens pas à faire peur. On peut dire ce qu'on veut de Mary Higgins Clark, mais elle se débrouille pour installer un suspense qui marche. Et moi, je n'y arrive pas, personne n'a peur...
Qui vous lit après les premières moutures travaillées en solitaire ?
F.V. Je fais d'abord cinq corrections du livre complet avant que ma soeur Jo ne commence à le lire. Elle est peintre et donc, graphiquement, dans les marges, elle dessine soit un sourire soit un signe du genre "peut mieux faire". Ma mère et mon fils lisent également les versions successives et font d'autres types de corrections : comme ma mère est très scientifique, elle se penche plus sur la logique. Mon fils est attentif aux dialogues, en particulier quand ils sont trop longs. Il repère également toutes les répétitions de mots, tout ce qui n'est pas logique. Il m'en a fait baver avec son esprit mathématique. Quand le livre est fini, j'en ai soupé.
Mais vous avez tout de suite envie d'entamer le suivant ?
F.V. Je n'arrête jamais de chercher des histoires depuis vingt ans. C'est juste qu'en m'endormant je me dis que je vais en profiter pour avancer sur une idée de polar. Je commence à butiner, à manigancer dans ma tête.
Pourquoi, depuis quelques années, le commissaire Adamsberg est-il le personnage central de tous vos romans au point que vous avez abandonné les trois Evangélistes et Louis Kehlweiler, un ancien du ministère de l'Intérieur ?
F.V. Pour le moment, Adamsberg est là. Et il n'a pas changé, à peine vieilli. Car s'il existe un homme au tempérament constant, c'est bien lui. Il pourrait presque être gênant par sa forme de distanciation. Ce n'est pas un émotif. L'inspecteur Danglard est un émotif, un anxieux mais il n'est jamais le faire-valoir d'Adamsberg. On est très loin de Sherlock Holmes et de son docteur Watson. Je ne change pas le caractère d'Adamsberg car ce qui m'intéresse, c'est sa capacité de distance, son côté contemplatif nonchalant. Tout ce que je voudrais être et que je ne serai jamais. Donc, il me repose, me rassure.
Votre homme idéal en quelque sorte ?
F.V. Je pense qu'il vaut mieux l'avoir comme ami que comme amant. Mais j'aimerais être comme lui. Il me semble qu'il y a des auteurs qui s'identifient à leurs personnages. Moi, je crois que je ne suis pas du tout présente dans mes livres. On ne peut pas deviner quel est mon caractère, mon tempérament à travers mes romans.
A vos débuts, on pensait d'ailleurs que Fred Vargas était un homme.
F.V. En revanche, je fais peut-être partie des auteurs qui mettent dans leurs romans une part de ce qu'ils aimeraient vivre. Cela ne veut pas dire que c'est idéal, mais c'est un équilibre tentant. Adamsberg n'est pas un intuitif. Il n'est pas en garde vigilante par rapport à son inconscient. Je le vois comme quelqu'un qui se moque d'avoir le contrôle des choses. Un garçon comme lui, moins vigilant qu'un autre, se laisse plus aller, remarque plus de détails que les autres et, du coup, il peut remarquer un petit truc, un minuscule changement de comportement que les autres ne voient pas.
Adamsberg, Danglard, voilà deux types très opposés...
F.V. Adamsberg ne cherche pas à contrôler la vie, à être heureux absolument. Il vit, il aime la vie comme elle est. Alors que Danglard veut être heureux, se débarrasser de ses anxiétés et, du coup, il boit. Je n'en ai pas fini avec eux. Quand je pense à faire un polar avec Adamsberg, je le connais tellement bien que je continue à avoir envie de le mettre en scène, je ne suis pas saturée. Je l'aime bien et jamais je ne le tuerai comme l'a fait Conan Doyle avec son héros, Sherlock Holmes. D'ailleurs, je ne peux tuer personne.
Mais vous tuez dans vos livres !
F.V. Attention, les gens que je tue n'ont pas de parents, pas de fratrie, personne pour les pleurer car si je tue quelqu'un qui a une mère, un frère, une soeur, ça me paraît intolérable. Je suis capable de tout changer dans mon histoire pour qu'il n'y ait pas de drames familiaux, pas de chagrin. Prenez Agatha Christie : elle n'est pas émotive et, dans ses livres, elle ne s'attendrit pas souvent. Quand quelqu'un annonce à un personnage la mort de sa fille ou de son fils, il n'y a pas de chagrin. C'est irréaliste, comme tous les polars. En fait, il n'y a rien de plus irréaliste que le polar. Un roman policier est une oeuvre onirique au fond. Les histoires des polars ne peuvent pas exister dans la réalité, même chez Ed McBain et son 87e District, c'est impossible.
Ed McBain fait-il partie de vos auteurs de polar préférés ?
F.V. En ce moment, je le relis pour la troisième fois. Lui n'hésite pas à reprendre toujours les mêmes personnages avec Carella et son équipe et il n'y a pratiquement pas de nouveaux venus dans ses histoires. J'adore Ed McBain pour le son particulier qu'il atteint. Je comprends mieux comment il écrit, comment il fonctionne. Il répète souvent les mêmes phrases, par exemple. Il mêle bien l'humour et le réalisme car il veut décrire une vraie société et il le fait très bien. Il fait tenir un roman avec cinq histoires différentes qui se croisent et n'ont pas de relations entre elles. McBain a écrit un nombre incroyable de romans du 87e District, et il écrivait aussi d'autres histoires policières à côté.
Mais y a-t-il chez McBain une volonté de réalisme qu'on ne trouve pas chez vous ?
F.V. Même Ed McBain est dans l'onirisme. Il veut être dans le réalisme en reproduisant par exemple des procès-verbaux mais, à un moment ou à un autre, il ne l'est pas. Il installe des meurtres d'une grande banalité dans sa "grosse méchante ville" pour montrer que le meurtre est banal et c'est très réussi, mais il y en a toujours un qui sera différent, spécial.
Mais, à la longue, vous ne craignez pas de vous ennuyer avec Adamsberg, après tant et tant d'années de vie commune ?
F.V. Pour ne pas m'ennuyer, j'amène d'autres personnages dont je n'ai pas encore développé le caractère ou la situation. Ce sont des gens que je connais. Un peu comme des amis. Dans la vie, on ne se dit pas tous les ans, tiens, je vais renouveler mes potes. Quotidiennement, il y a des gens qu'on voit moins, mais ils restent vos amis. En fait, dans mes livres, je renouvelle le fond, pour varier, car j'ai toujours envie de les revoir, les uns ou les autres, selon les périodes. Le lieutenant Veyrenc, en ce moment, me séduit, avec sa tranquillité un peu détachée. Camille s'est éloignée.
Alors qu'elle était au coeur du roman précédent et qu'elle a un enfant avec Adamsberg ?
F.V. Oui, mais là, c'est le personnage de Zerk, l'autre fils d'Adamsberg apparu dans Un lieu incertain, qui m'intrigue.
N'est-ce pas aussi plus confortable d'écrire sur sa "bande de copains" ?
F.V. Ce mot "confort" me travaille. Je ne peux écrire que ce que j'écris. Je choisis peut-être la voie de la facilité mais, en même temps, dans la réalité, on n'a pas tellement de voies faciles. Dans d'autres domaines, je n'ai pas choisi la facilité. Pourquoi me mettre devant des défis impossibles en littérature ? Mais, surtout, je ne sais faire que ça. D'accord, c'est un aveu d'impuissance. Mais c'est aussi un défi de reprendre les mêmes personnages, de les décrire à chaque fois pour les lecteurs qui ne les connaissent pas. J'aime avoir une bonne troupe de gens ensemble. C'est quelque chose qui doit remonter à l'enfance. Cette culture du groupe, ce côté Club des cinq, me séduit, alors que je suis une solitaire.
Ce qui caractérise aussi vos livres, c'est la présence de l'humour, du décalage.
F.V. C'est l'opposé de la peur. Je ne peux pas m'en empêcher, même si j'essaye de me retenir pour qu'on continue à s'intéresser à l'histoire. Mon objectif en écrivant, c'est de me distraire de moi-même. Si je fais un jour un livre non policier, ce sera sur l'éthologie en politique : comment le comportement animal resurgit au moment des grands affrontements pour le pouvoir. Mais là ce sera un essai, comme j'en ai fait un sur la peste pour le CNRS [Les chemins de la peste].
Vous sentez-vous un auteur à part dans la littérature policière ?
F.V. Si je suis à part, je n'ai rien fait pour ça. Je dois simplement au lecteur l'obligation que mon histoire tienne debout, qu'il ait des explications, un mobile, mais aucune voix off. Je n'ai jamais voulu écrire quelque chose de spécial. Mon premier roman ne m'a coûté aucune peine, résultat : il est nul. Mais au fur et à mesure que j'écris, je me rends compte à quel point c'est difficile, que le son du roman est aussi important que l'histoire, même s'il ne faut pas pour autant la bâcler. Ce fameux son que je cherche sans cesse et que je n'arrive pas à définir. Je sais juste que quand le son est bon, ma soeur Jo met un sourire et mon fils note "excellent". Là, ça va.
Pourquoi comptez-vous quatorze romans policiers, alors qu'ils ne figurent pas tous dans votre bibliographie ?
F.V. J'en compte un qui n'a jamais été publié, je compte aussi la BD avec Baudoin. Mon premier livre, Les jeux de l'amour et de la mort, a été sélectionné sur manuscrit et a reçu le prix du roman policier du festival de Cognac, en 1986. Il a été ensuite publié au Masque. Viviane Hamy a publié le troisième, Ceux qui vont mourir te saluent, mais auparavant j'avais écrit L'homme aux cercles bleus. C'est d'ailleurs un livre dans lequel je retirerais bien des mignardises.
Mais c'est le livre où apparaît Adamsberg pour la première fois ?
F.V. C'était pour un éditeur qui s'appelait Hermé, ça a duré une semaine en librairie. On n'en a pas vendu un. C'est un collector et j'en ai quelques cartons dans ma cave. Mais il est arrivé au Festival de Saint-Nazaire et j'ai eu le prix du Festival avec ce livre.
Ensuite, je n'avais pas d'éditeur et je n'étais pas capable de me vendre. Je peux donner beaucoup pour quelqu'un d'autre, mais je suis incapable de me présenter moi-même. Je suis allée au Salon du livre de Paris avec le père de mon fils qui connaissait Viviane Hamy. J'étais là avec le bébé, la poussette. Viviane Hamy a emporté L'homme aux cercles bleus et, un mois après, elle m'a écrit qu'elle préférait publier d'abord un inédit dans la nouvelle collection qu'elle allait créer, Chemins nocturnes. Et donc, Ceux qui vont mourir te saluent a été mon premier roman policier chez Viviane Hamy. Encouragée, j'ai écrit Debout les morts puis toute la série des Evangélistes. En fait, longtemps après, je suis revenue à Adamsberg et Viviane Hamy a par la suite republié L'homme aux cercles bleus.
De quoi vous méfiez-vous le plus lorsque vous écrivez ?
F.V. Dans chaque livre j'essaye de repérer ce que ma soeur Jo appelle les tics : ce qui fait qu'un livre d'un auteur ressemble à ce qu'il a déjà fait. Par exemple, j'adore les dialogues. J'en ferais soixante pages d'affilée. Mais je commence à trop savoir les faire. Je me méfie plus de mes habitudes que de ne pas renouveler mes personnages. Peu importe qu'il s'appelle Adamsberg ou machin, tout dépend des gens qu'il va croiser, de la manière dont je vais les faire bouger, parler. Les personnages nouveaux prennent beaucoup de place. Un jour j'ai pensé créer un autre commissaire, mais c'est inutile. Je ne suis pas capable d'inventer un personnage qui tienne la route et soit différent d'Adamsberg. J'assume cette impuissance et je reste avec lui encore un moment.
Pourquoi mettez-vous toujours en scène un policier plutôt qu'un détective, un journaliste ? Est-ce le seul héros possible ?
F.V. J'ai fait la série des Evangélistes qui étaient des historiens, et Kehlweiler n'était pas vraiment un flic. Mais dans un contexte français, il n'y a pas trente-six manières de mener une enquête. Aux Etats-Unis, on peut se servir d'un détective, d'un enquêteur de compagnie d'assurances, mais en France, je n'y crois pas. Je ne vais pas faire un nouveau Sherlock Holmes ou un Arsène Lupin. Pour moi, le créneau est saturé par Conan Doyle. Donc, quand j'ai créé Adamsberg, le plus cohérent était qu'il soit flic. Un certain genre de flic. Les lecteurs savent bien que cette figure est symbolique. D'ailleurs, si tous les flics étaient comme Adamsberg, on serait tous plus à l'aise. Moi, je n'écris pas pour faire l'apologie de la police, mais pour raconter une bonne histoire.
Que voulez-vous dire par "raconter une bonne histoire" ?
F.V. Je n'ai pas d'autre projet que celui-ci : raconter une bonne histoire. C'était très difficile ces dernières années avec le poids et l'attente infernale de l'affaire Cesare Battisti. Car il faut être en forme pour raconter une histoire, avoir la motivation de distraire le lecteur pendant deux heures.
Distraire deux heures, c'est bien modeste !
F.V. Mais moi, pour aller mieux, je prends un polar. Je n'ai aucun discours théorique sur le polar. Le mot "rompol" que j'utilise n'est qu'une abréviation sur un fichier. Le roman policier est un type de livre qui peut faire du bien. Pendant sa lecture, on va ailleurs et, une fois qu'on l'a terminé, on se sent mieux. Je n'essaye pas de dévaloriser la littérature policière en disant cela car c'est une littérature archaïque.
La lecture d'un roman policier ferait l'effet d'un anxiolytique ?
F.V. Dès les Homo sapiens, on se racontait des histoires de type résolutif. Dans les mille branches de la littérature, la branche du roman policier est une littérature très anxiolytique. Comme disait Michel Lebrun : vous avez un problème, vous prenez un roman policier, il y a un problème, il est résolu et vous vous endormez. On rend hommage à la catharsis grecque, pourquoi ne rendrait-on pas hommage au roman policier ? La catharsis était un soulagement vital. L'homme n'arrive pas à vivre sans un déplacement vers la fiction.
Une sorte de vie parallèle ?
F.V. De tout temps, l'homme ne peut vivre sans s'inventer une autre vie, comme un manteau et sa doublure. Contrairement aux mammifères qui se contentent de la vie qu'ils vivent, l'homme ne peut se contenter de sa vie organique et affective, il faut qu'il la double avec une autre vie. Il va la symboliser par la peinture, la sculpture. Elle est fausse mais elle représente la vie sous de multiples aspects. Comme le sel est obligatoire à la survie de l'homme, il lui est nécessaire de réinventer la vie, de la repeindre, de se la raconter autrement, pour pouvoir la vivre. Ce dont un chien n'a pas besoin. Et dans cet immense soutien qu'est l'art, il y a le roman policier qui est très spécifiquement sur la ligne résolution-soulagement-catharsis. Une capacité augmentée de pouvoir vivre. Donc, dans une histoire policière, il faut qu'il y ait à la fin une résolution, sinon j'ai triché et je rends mon lecteur malheureux. C'est tout.
Par Christine Ferniot (Lire), http://www.lexpress.fr/culture/livre/vargas-on-pourrait-dire-que-c-est-une-imposture_998339.html
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| | | Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: FRED VARGAS Dim 29 Sep - 17:42 | |
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Télérama dialogue : Rencontre avec Fred Vargas Fred Vargas, par Michel Abescat Pourquoi j’ai choisi Vargas ? Par paresse, évidemment ! Elle est brillante, piquante, érudite, drôle. Elle a le sens de l’anecdote, du rythme, du récit, de la conversation. Il suffit de la brancher avec une première question, et elle fait tout toute seule, les questions suivantes, les réponses, les enchaînements. Et le public suit, enthousiaste, je l’ai constaté mille fois. Pourquoi se fatiguer ? Je plaisante, évidemment ! Fred Vargas m’a d’abord conquis par ses livres, le pouvoir d’attraction de ses histoires, sa fantaisie, l’acuité de son regard, la précision millimétrique de sa poétique policière. Et puis nous nous sommes rencontrés, d’abord pour une interview dont je suis ressorti sur un petit nuage, puis de multiples débats et rencontres. Dans la vie, la dame ressemble à ce qu’elle écrit, le succès ne l’a pas changée. Aujourd’hui nous sommes devenus amis. L’inviter était ainsi une évidence. Après tout, cette soirée de Télérama est, au sens premier, une vaste entreprise de copinage. Je plaisante, évidemment ! Télérama dialogue au Rond Point - Rencontre... par franceinter . | |
| | | Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: FRED VARGAS Jeu 5 Mar - 12:23 | |
| . Fred Vargas en exclusivité sur France 5François Busnel recevra Fred Vargas dans sa Grande Librairie du jeudi 5 mars (France 5, 20 h 45), vingt-quatre heures après la publication chez Flammarion (son nouvel éditeur) de Temps glaciaires, une nouvelle enquête du commissaire Adamsberg. Un événement, car l'auteur de best-sellers (L'Armée furieuse, son précédent roman, paru en 2011, s'est vendu à 400.000 exemplaires) est très rare à la télévision. Son succès littéraire s'est prolongé sur le petit écran puisque quatre de ses histoires policières ont déjà été réalisées pour France 2 par Josée Dayan, avec Jean-Hugues Anglade dans le rôle de Jean-Baptiste Adamsberg. Le printemps s'annonça par un triolet de suicides. D'abord celui d'Alice Gauthier, professeure de maths à la retraite, qui s'ouvre les veines dans sa baignoire. Puis, le scientifique Henri Mausfré, châtelain en Ile-de- France au lieu-dit Le Creux, doté d'une immense fortune, choisit de se supprimer au fusil de chasse. Enfin, Jean Breuguel, dont le seul rapport avec l'Ancien ou le Jeune est de publier des oeuvres d'art, emprunte une voie d'inspiration japonaise en s'enfonçant un couteau dans le ventre. Dans la baignoire fatale, le commissaire Adamsberg découvre un signe étrange : un H majuscule dont la barre centrale est oblique, à quoi s'ajoute, entremêlé dans cette barre, un trait concave. La chance étant parfois du côté de la police, l'insaisissable commissaire parvient assez vite à établir un lien entre les deux suicides d'Alice et de Henri. Les deux « suicidés » ont en commun d'avoir participé, douze ans plus tôt, à un voyage tragique en Islande. Pris par les brumes, un groupe de touristes fut retenu sur un îlot désertique situé sur le cercle polaire désolé. Deux d'entre eux mourront de froid avant que les survivants affamés ne puissent regagner Reykjavik. L'une des victimes n'était autre que la femme d'Henri Mausfré, Marie-Adélaïde. Adamsberg se demande ce qui s'est vraiment passé sur cette île quand il découvre, gravé dans le cuir du bureau le mystérieux hiéroglyphe déjà observé dans la baignoire d'Alice. Un signe qu'Adamsberg identifie comme une guillotine et que l'on retrouvera à côté du troisième « suicidé ». Quelqu'un est-il en train de re-jouer les « Dix Petits Nègres » en Islande ? Mais pourquoi une guillotine ? Page 247, Adamsberg comptabilise pas moins de quatorze suspects. Un dangereux « afturganga »C'est alors que se manifeste un certain François Château, président d'une étrange Association d'étude des écrits de Maximilien Robespierre, dont l'activité principale est de rejouer en costumes et dans le texte intégral les discours du guillotiné du 9 thermidor. Les trois suicidés appartiennent à cette association, Henri Mausfré en étant même le mécène pour une somme très élevée. Alors Islande ou Robespierre ? Avec un sens accompli de l'intrigue, Fred Vargas nous balade de l'île du Renard gardée par un dangereux « afturganga » à la Tour hantée du « Creux », un lieu qui n'apparaît sur aucune carte. Son bestiaire s'enrichit d'un sanglier nommé « Marc », des étalons Dionysos et Hécate qui répondent au sifflet et de canards décapités. Avec Fred, ça part si vite qu'on n'en revient pas….. Thierry Gandillot / Les Echos . | |
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