Franck Riester dévoile ses mesures pour les auteurs
Ce « plan d’action » fait suite au rapport Racine. Il prévoit la création d’un Conseil national.
Chloé Woitier
ÉDITION « Les artistes auteurs ont longtemps été laissés à la marge des politiques publiques. Je veux les remettre au centre », a affirmé mardi Franck Riester. Le ministre de la Culture a dévoilé son « plan d’action » pour les auteurs (romanciers, dessinateurs, photographes, scénaristes, plasticiens, sculpteurs…), faisant suite aux propositions du rapport de Bruno Racine, publié en amont du Festival de la BD d’Angoulême. Ce dernier visait à améliorer la situation financière des auteurs, de plus en plus paupérisés.
Comme le suggérait le rapport, Franck Riester s’est prononcé en faveur de la création d’un Conseil national des artistes auteurs, chargé de représenter les intérêts de ces métiers face aux pouvoirs publics mais aussi aux « acteurs de l’aval » (éditeurs, producteurs…). Le ministre appelle à des élections professionnelles « dès que possible », pour que le Conseil soit mis en place « au plus tard au second semestre 2021 ».
« Petits pas »
Mais la question du financement de cette instance n’est pas réglée. Le rapport Racine suggérait qu’il soit assuré par les sociétés de gestion collective, proposition qui n’a pas été retenue. « L’enjeu était pourtant de nous donner les moyens de peser dans les négociations, déplore Samantha Bailly, présidente de la Ligue des auteurs professionnels. Les mesures annoncées sont des petits pas, et non le changement de paradigme attendu. Nous sommes déçus. »
Le Conseil sera amené à participer à des négociations interprofessionnelles pour revoir le partage de la valeur entre les acteurs de la chaîne de production. Les auteurs de livres appellent ainsi à la révision à la hausse de leur pourcentage sur les ventes, chose refusée par les éditeurs afin de préserver la diversité de l’offre. « Le ministère jouera un rôle de médiateur. Je veillerai à ce que ces discussions aient lieu et ne restent pas lettre morte », a insisté Franck Riester. « Nous sommes prêts à dialoguer avec les auteurs, indique au Figaro Vincent Montagne, président du Syndicat national de l’édition (SNE). Nous l’avons déjà fait en 2013 avec le contrat d’édition à l’ère numérique, négocié avec le Conseil permanent des écrivains. »
Franck Riester a par ailleurs annoncé plusieurs mesures pour simplifier l’ouverture de droits sociaux pour les auteurs. Les écoles d’art seront aussi amenées à intégrer dans leurs cursus des cours sur les aspects juridiques et économiques des métiers de la création, afin que leurs diplômés soient pleinement informés de leurs droits.
Le ministère de la Culture s’engage également à ce qu’à partir du 1er septembre prochain, chaque champ de la création (livre, cinéma, danse…) ait un interlocuteur unique sur les problématiques relatives aux auteurs. La Rue de Valois va lancer des études statistiques sur la situation socio-économique des auteurs. « Les données dont nous disposons sont actuellement trop éparses, parcellaires et peu fiables », déplore Franck Riester. Un conseil spécial sera nommé pour suivre l’évolution de la mise en application de l’ensemble de ces mesures. C. W.
LE FIGARO
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