liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: REFORME DES RETRAITES MODE D'EMPLOI Jeu 12 Déc - 4:17 | |
| Il n’y aura ni vainqueur ni vaincu » avec la réforme, a affirmé Edouard Philippe dans un discours d’une heure devant le Conseil économique, social et environnemental (Cese), assurant qu’il ne s’agissait pas là d’une « bataille ». Mais sitôt le plan dévoilé, la fronde syndicale a gagné une recrue de poids : la « ligne rouge est franchie », a tonné, visiblement courroucé, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, pourtant seul syndicat soutenant un système universel à points. Ses instances se sont réunies, hier après-midi, pour décider d’actions « dans les jours à venir ».« Nous allons discuter, ma porte est ouverte, ma main est tendue », lui a répondu Edouard Philippe lors des questions des sénateurs au gouvernement.
L’âge légal restera à 62 ans, avec « un âge d’équilibre » progressivement amené à 64 ans et « un système de bonus-malus », a précisé le Premier ministre, pour qui « la seule solution est de travailler un peu plus longtemps », même si cela doit se faire « progressivement ». C’est cette mesure qui a fait bondir la CFDT, opposée à ce que soient mélangées « la nécessité d’une réforme systémique (...) et la réforme paramétrique qui demanderait aux travailleurs de travailler plus longtemps ».
Laurent Escure, le dirigeant de l’Unsa, autre syndicat réformiste, a lui aussi dénoncé une « ligne rouge » avec cette « mesure d’âge », une « désagréable surprise », selon lui. La disparition des régimes spéciaux, notamment ceux de la SNCF et de la RATP, cause de la grève qui paralyse depuis le 5 décembre les transports publics, est confirmée, mais les modalités sont renvoyées à la négociation interne : « je souhaite que les présidents d’entreprises publiques engagent le dialogue avec les organisations syndicales », a dit le Premier ministre, pour qui « les garanties données » justifient que la grève « s’arrête ».
« Renforcer la grève »
C’est au contraire à « renforcer la grève » qu’a appelé Laurent Brun, le secrétaire général de la CGT-Cheminots, premier syndicat de la SNCF, tandis que Bruno Poncet (SUD-Rail) « pense qu’on va dans le mur, que ça va durcir le mouvement ». A la RATP, l’Unsa (1er syndicat) a appelé à « installer la mobilisation dans la durée ». Au niveau confédéral, même rejet de la part des syndicats qui ont lancé le mouvement social. Le gouvernement « s’est moqué du monde », juge le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. FO appelle à « renforcer la mobilisation » et la FSU (premier syndicat chez les enseignants) assure que « le mécontentement et la détermination restent entiers ». « Je reste dans le camp des opposants », a déclaré de son côté François Hommeril (CFECGC), dénonçant une réforme « de plus en plus dangereuse ». Hier soir la CFTC a appellé aussi à la mobilisation le 17 décembre.
Le projet de loi gouvernemental sera prêt « à la fin de l’année », soumis au Conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février.
Les principaux syndicats policiers ont assuré ne voir « aucune avancée » dans le discours d’Edouard Philippe sur la réforme des retraites et menacent de « durcir » la mobilisation afin de conserver les conditions de leur régime spécifique.
Le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a au contraire salué « un bon équilibre entre une réforme qui est redistributive » et le fait qu’« il faut, quand c’est possible, qu’on travaille plus longtemps ».VAR MATIN | |
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