Redécouvrez le charme craquant des disques vinyles
Les mélomanes n’en démordent pas : le son des anciens 33 tours est incomparable. Les fabricants de platines se sont mis au diapason et font tout pour les combler.
Sur le coffret, Renaud fixe l’objectif du photographe, assis sur une énorme bécane, son éternel bandana noué autour du cou. En ouvrant le couvercle de l’«Intégrale studio 1975-2010» (190 euros) du chanteur, le fan découvre 21 albums, pressés sur de vraies galettes en polychlorure de vinyle.
Une idée absurde à l’heure de l’iPod ? Pas tant que ça. L’interprète, qui célèbre ainsi ses trente-cinq ans de carrière, se révèle un fervent adepte de ce support : «Le vinyle est un objet culte, plus attrayant et infiniment plus esthétique que le CD.»
La sensualité des belles pochettes fait rêver
Renaud n’est pas le seul à avoir cette opinion. Bien que les ventes de vinyles demeurent modestes (2,5 millions d’albums aux Etats-Unis en 2009 sur un total de 489,8 millions de disques vendus, selon Nielsen Soundscan), elles enregistrent une croissance annuelle de 10%.
En France, on a ainsi vu les 33 tours réapparaître dans les rayons de la Fnac et de Virgin. Les aficionados opposent volontiers la chaleur et la richesse du son analogique à la froideur du son numérique, de plus en plus compressé avec le MP3. Sans parler du contact sensuel avec les belles pochettes des 33 tours…
Pour les nostalgiques des grandes voix et les passionnés de jazz, c’est surtout le seul moyen d’écouter des enregistrements rares, jamais pressés en CD. Ce retour en grâce des galettes est une aubaine pour les marques de la haute-fidélité car il faut disposer, pour en profiter pleinement, du matériel adéquat.
L’autrichien Pro-Ject Audio Systems, actuel leader du marché, a ainsi connu une croissance de 30% avec ses platines mêlant bois compressé, acier, carbone et sorbothane, qui absorbe les vibrations parasites. Combien coûte ce retour à un son authentique ? Les tarifs vont du raisonnable à… l’exorbitant. Mais rendre son âme à la musique a-t-il vraiment un prix ?
Où se procurer des vinyles en bon état ? En dehors de la production réservée aux DJ, il n’est pas si facile de dénicher des vinyles. Trois pistes sont à suivre : la grande distribution spécialisée (neuf), les sites Internet (occasion essentiellement) et les boutiques spécialisées (neuf et occasion, souvent en musique électronique).
-Dans les réseaux de grande distribution spécialisés.
La Fnac et Virgin proposent de façon ponctuelle des albums vinyles pop-rock ainsi que des
éditions en série limitée d’artistes (très) populaires. Malheureusement, le choix
est limité, a fortiori en régions.
- Sur Internet.
On y échange, on y troque et on y vend essentiellement des produits d’occasion. PriceMinister affiche près de 350 000 références. Des 45 et des 33 tours dans tous les genres et à tous les prix, auxquels il convient d’ajouter les frais de port (de 4 à 7 euros). Son concurrent eBay a 3 500 références à son catalogue. Quelques rares sites Web se sont spécialisés dans l’échange entre particuliers. C’est le cas de Vinyltroc.com, qui propose des titres intéressants en variété française (4 000 disques) démarrant à 2 euros pour les 45 tours et à 10 euros pour les 33 tours.
- Chez les vrais disquaires.
Situés surtout dans les grandes villes, ils disposent en général d’une offre large, en quantité limitée, dans des genres spécifiques. Difficile de lister tous ces magasins, mais ils sont bien référencés par Google. Pour les trouver, effectuez une simple recherche de type “disquaire + vinyle + genre recherché + le nom de la ville”.
Amaury Mestre de Laroque
http://www.capital.fr/art-de-vivre/high-tech/redecouvrez-le-charme-craquant-des-disques-vinyles-576811/%28offset%29/2
(Enquête réalisée en janvier 2011)