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Sujet: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 2:35
Jacques Higelin présentera son nouvel album, Coup de Foudre le 22 février 2010.
Quatre ans après Amor Doloroso, l'auteur, compositeur et musicien éclectique, Jacques Higelin, revient avec de nouvelles compositions originales et un album intitulé Coup de Foudre le 22 février 2010 chez EMI. Le premier single extrait de cet opus s'intitule J'ai jamais su.
un extrait à écouter ici : http://www.myspace.com/jacqueshigelin
L'artiste présentera son nouvel album à la Cigale à Paris du 9 au 20 mars 2010.
La carrière de Jacques Higelin a déjà plus de 30 ans et a épousé tous les arts , la musique comme le cinéma. Avec une présence irrégulière sur la scène musicale, son dernier opus Amor doloroso, produit par Rodolphe Burger et mixé par Ian Capple, a su convaincre les critiques et expliquer la longévité de sa carrière.
Jacques Higelin a partagé la scène avec les plus grands parmi lesquels Yves Montand, Jacques Prévert, Brigitte Fontaine, ou encore Charles Trenet. Sa carrière a fait l'objet d'un documentaire tourné par Romain Goupil intitulé Higelin en chemin.
Le chanteur Jacques Higelin a reçu lundi 14 décembre, le Grand prix de la chanson française attribué par la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), au Théâtre du Rond-Point à Paris. http://www.artmony.biz/recompenses-et-palmares-annuels-f120/grands-prix-sacem-2009-t2956.htm
Jacques Higelin, Coup de Foudre Date de sortie : 22/02/2010 Label : EMI
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Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 2:41
TOMBE DU CIEL
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Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 2:50
TOURNEE 2010
Rock français Jacques Higelin s'installe à La Cigale (Paris) en mars 2010 part à nouveau sur la route des salles françaises pour une nouvelle tournée et fait une halte pour une série de six concerts à la Cigale en mars 2010.
Jacques Higelin prend ses aises à La Cigale, et donnera ses concerts dans la salle parisienne, du 9 au 20 mars 2010.
Cette résidence dans la salle intimiste s'inscrit dans le cadre d'une tournée française de l'enfant terrible du rock français,
qui démarre à la fin de l'automne 2009 au Cirque d'Hiver Bouglione à Paris (20 novembre) Cette tournée est l'occasion pour le chanteur français à la voix d'une "douceur inadmissible" comme le définit l'éditeur littéraire Denis Roche, de retrouver son public qu'il a abandonné l'espace d'une année. Excentrique personnage à la fois poète et chanteur fou, Jacques Higelin fait office d'ovni de la scène rock française, tout en demeurant l'une de ses valeurs sûres. Celui qui a réussi le pari osé de marier le rock au music hall, tout comme Gainsbourg avant lui, aura une nouvelle fois l'occasion d'enchanter le public grâce à des envolées dont lui seul à le secret.
20 janv. 2010 20:30 La cigalière Sérignan, Languedoc-Roussillon 27 janv. 2010 20:30 Le Diapason St Marcellin, Rhône-Alpes 30 janv. 2010 21:00 Salle La Nacelle Aubergeville, Ile-de-France 6 févr. 2010 20:30 Pole Culturel Alfortville, Ile-de-France 13 févr. 2010 21:00 L’Imprévu Saint Ouen L’Aumone, Ile-de-France 20 févr. 2010 20:30 La Palène Rouillac, Poitou-Charentes 9 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 10 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 11 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 12 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 13 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 14 mars 2010 20:30 La Cigale Paris, Ile-de-France 20 mars 2010 20:30 Espace julien Marseille, PACA 26 mars 2010 20:30 Le Majectic Firminy, Rhône-Alpes 4 avr. 2010 18:00 Le Sax à Achères Achères 10 avr. 2010 20:30 Centre Culturel Taverny, Ile-de-France 23 avr. 2010 21:00 Espace Malraux Chateaudun, Centre 24 avr. 2010 20:30 Quattro Gap, PACA 30 avr. 2010 20:30 Bocapole Bressuire, Poitou-Charentes 7 mai 2010 21:00 Casino Barrière Bordeaux, Aquitaine 21 mai 2010 20:30 Salle Valcourt Toul, Lorraine 29 mai 2010 20:30 Auditorium Jean Moulin Le thor, PACA 4 juin 2010 20:30 Cité des Congrès Nantes ... à suivre ...
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Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 3:05
Né en 1940 dans une petite ville de la banlieue est de Paris, Jacques Higelin grandit, malgré la guerre, au son du piano de père passionné par la musique. Il se construit une identité musicale autour des grandes chansons de l’époque.
Une silhouette fine, les cheveux ébouriffés, Jacques Higelin n'a jamais vraiment changé.
22 albums dans les bacs pour cet improvisateur foutraque, souvent montré du doigt comme l'incontrôlable, l'artiste débordant de la chanson française. Il est celui qu'on hésite toujours à inviter sur un plateau télé, un peu comme Gainsbourg à son époque, de peur qu'il ne se répande où ne déborde...
Fou-tai-se ! L'artiste est juste un « bouffeur de vie », un éternel provocateur.
Un parcours incroyable, dix ans de théâtre, du cinéma dès 1959 et la musique, au milieu des années 70. Un parcours atypique et exemplaire. Bercé tout jeune par le piano de son père, Higelin découvre le jazz, puis Ferré et Brel. D'abord révolté puis idéaliste, il côtoie la chanson engagée de la fin des années 60, avec Catherine Ribeiro et François Beranger. A cette période, il impose l'image d'un homme épris de liberté, qui condamne la langue de bois ; on est en 1968.
Premier album, avec Areski et Brigitte Fontaine, sur le tout jeune label, Saravah. A cette même époque, Higelin est volage, chanson, théâtre, spectacle, tout le passionne ! Une période underground avec Catherine et Maxime Leforestier, puis un virage rock où l'artiste se montre plus offensif, voire même agressif.
On est en 1974 et Higelin sort l'album, « BBH 75 », du vrai rock noir et cinglant. En 1976, retour au calme avec la sortie de « Alertez les bébés ».
Higelin nous plonge dans un univers de tendresse, nous présente une vision optimiste de l'existence, les ballades sont sublimes...
Les années Mitterrand sont marquées par le succès de « Champagne pour tout le monde » et de « Caviar pour les autres ».
Higelin enchaîne les concerts, le Pavillon Baltard, Mogador, le Cirque d'Hiver, l e Casino de Paris et Bercy. Cent vingt-sept dates et 700 000 spectateurs. Un disque de platine avec « Tombé du ciel », en 1989, un rôle dans « Un homme à la mer », de Jacques Doillon en 1993, un tour du monde en solitaire dès 1996 ; Higelin a la bougeotte. Derniers albums en date, « Paradis Païen », sorti en septembre 1998 et « Live 2000 », qui revisite ses anciennes chansons et reprend ses dernières compositions.
Higelin fait partie de cette poignée d'artistes qui a construit son succès sur scène. Véritable bête de scène, artiste spontané et exalté, Higelin est comme tombé du ciel. Un showman, à voir sur scène.
Père d’Arthur H, il a également un fils comédien et une fille chanteuse Izia.
Présent aux premières éditions du « Printemps de Bourges » et des « Francofolies de la Rochelle », Jacques aime la scène et l’ambiance festive qui s’en dégage.
Au début des années 70, son attirance pour le rock lui fait enregistrer l’album BBH75, et devient ensuite l’un des chanteurs rock les plus populaires et le plus en communion avec son public.
Une pause musicale s’impose à lui avec l’envie irrésistible de rendre hommage à Charles Trenet. Il entame la reprise de certains textes du poète disparu.
Ce sera un véritable succès auprès du public.
Près de huit années après son dernier album personnel : « Paradis Païen », il sort en 2006 « Amor Doloroso » pour nous parler, encore, d’amour, avec sa voix rocailleuse.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 3:48
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Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 4:17
Jacques Higelin Ci-Git Une Star
Dans le couloir Bleu électrique De la clinique Git une star Dehors la brume Envahit le trottoir De son grand blouson noir D'amertume et de spleen
Sur le boulevard Un grand gosse un peu pâle Déchire une photo ça lui fait mal Ce regard qu'elle avait Quand elle riait Couchée sur sa moto Rouge comme du sang chaud
Tous les macs de Pigalle L'a noyaient de cadeaux Tous des salauds Sauf le p'tit Jim Qui lui claquait son fric Dans les bars de Soho Qu'il était beau En descendant du ring Inondé de bravos
Dans le couloir Bleu électrique Git une star Lèvres ouvertes Au baiser Du néant Elle murmure en souriant Je t'aime à en mourir.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mar 22 Déc - 4:36
Site officiel du label : www.emimusic.fr Site de l'artiste : www.higelin.com
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Ven 22 Jan - 11:12
CONCERT HIGELIN
Lundi 18 janvier, 19 heures, sur la scène de la salle de spectacle La Cigalière à Sérignan (Hérault).
Jacques Higelin et sa bande de musiciens, en résidence depuis plus d’une semaine, préparent, ou plutôt peaufinent leur prochaine tournée. Après Amor doloroso (2006), place à Coup de foudre.
Une pluie de mots et de figures de styles en tout genre swinguent, valsent, résonnent et pénètrent les cœurs du léger public de circonstance, la presse, invitée à assister à l’une des dernières répétitions du groupe.
Aux premières notes que les doigts cherchent, trouvent, font glisser pour mieux attraper et intégrer aux guitare, basse, clavier et autres instruments créateurs de bonheur, le coup de foudre vous submerge.
« Le diable au corps, la bouche en sang, les lèvres en feu », chante le poète Higelin dans son titre New Orleans. Des visions, comme l’artiste l’expliquera plus tard, livrées à toute vitesse pour ne laisser aucun répit à la passion qui vous enivre soudainement.
Ce "coup de foudre" si rare qu’il ne faut pas le laisser s’échapper, Jacques Higelin sait si bien l’alimenter. N’est-ce pas, d’ailleurs, l’un des secrets de l’amour éternel ? C’est en tout cas le secret du chanteur et musicien éclectique. Il le confie :
« Pour démarrer cet album, j’ai été inspiré par un coup de foudre. » Un vrai, un d’amour. On n’en saura pas plus. Il faut imaginer la suite à travers les onze titres nés de cet éblouissement. Jazzy, rock, voire clash comme dans Out put avec « la cata, l’hécatombe, le souk » et sa succulente allitération en k et t, les allégories, les antithèses, ellipses, euphémismes, métaphores et autres figures de styles s’y succèdent sur les mélodies et les rythmes d’Alice, Marcello, Alberto, Christopher et Dominique. On succombe au plaisir…
à près de 70 ans, pouvait-il rester lui-même ? Celui qui fait rêver, qui chante le rêve ? Et bien oui. Higelin a fait du Higelin. Rythmes, mélodies, paroles, même les commentaires entre deux titres, si chers à l'artiste, le public les a savourés, applaudis. Le concert de Jacques Higelin avait une âme. Une âme folle, romantique, en colère, joyeuse, tendre, révoltée... Comme ces moments d'égarement si délectable d'après "coup de foudre".
Un premier titre pourrait suffire. Il en offre quatre, dont Coup de foudre et Crocodile (prononcé crocodaïle), « une espèce en voie de désintégration ». Comme Higelin ? Peut-être. Rare, sûrement.
Antonia JIMENEZ MIDI LIBRE
Bridget
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Dim 21 Fév - 17:14
«J'écris des chansons, c'est déjà pas mal»
INTERVIEW
De «BBH75» à «Coup de foudre», entre clopes et abricots au sirop, Jacques Higelin raconte sa carrière en musique et en famille.
Recueilli par MICHEL BECQUEMBOIS et GUILLAUME LAUNAY
Libération le 18 / 02 / 2010. Une rencontre avec Jacques Higelin est forcément un peu décousue. Le chanteur en convient, il passe du coq à l’âne, ses réponses le font divaguer, ouvrir des parenthèses dans d’autres parenthèses… qu’il finit (presque) toujours par refermer. Higelin parle de son nouveau disque, de ses enfants, de Brigitte Fontaine, de sa carrière, mais en mélangeant le tout, ébouriffant perpétuellement sa crinière, fumant cigarette sur cigarette et mangeant des abricots au sirop.
Vous êtes passé d’«Amor doloroso» à «Coup de foudre», ça veut dire que ça va mieux?
Les gens pensent souvent que Coup de foudre, c’est un disque sur l’amour, la joie… Mais il y a deux coups de foudre: ça peut être quelque chose de fulgurant, comme tomber amoureux d’une fille qui passe, de la musique, du ciel, des gens ou d’un instrument de musique… Ou bien quelque chose de dangereux: le coup de foudre, c’est aussi celui qu’on peut prendre en plein orage…
C’est votre second disque avec Rodolphe Burger...
Il est alsacien, comme moi. Un jour, dans ma voiture, j’avais entendu quelqu’un chanter Old Man de Neil Young. Je me suis dit : “Mais qui est cet Américain avec cette voix formidable?” Et la radio m’a di : “Rodolphe Burger.” Alors, je lui ai laissé un message et il m’a invité chez lui. Humainement je l’aime beaucoup, il est très cultivé, artiste jusqu’au bout des doigts… Il a aussi été prof de philo, alors la grande blague pendant l’enregistrement de l’album, c’était de prendre une voix grandiloquente, comme ça, et de dire: “Comme disait Deleuze…” Du coup, j’ai voulu lire un bouquin de Deleuze… et j’ai rien compris. Rodolphe m’a dit après que j’avais choisi le plus compliqué.
Le disque est né à Sainte-Marie-aux-Mines, loin des studios parisiens…
Rodolphe a là-bas une grande ferme avec un grenier, très haut, magnifique où il a fait construire un studio. Tu montes par un petit escalier en colimaçon, qui craque, qui grince. C’est un lieu qui a une âme, tout y est mêlé, la console est dans un renfoncement, la cuisine est à l’autre bout. Et on voit les montagnes derrière…
L’écriture est-t-elle compulsive pour vous?
Y’a des périodes où j’écris, d’autres non. Je ne suis pas en manque d’écrire. Brigitte [Fontaine], oui, elle est en manque, elle écrit tout le temps, c’est pour ça qu’elle fait des bouquins et des chansons pour elle ou pour les autres. Moi, c’est presque laborieux, et à un moment donné ça s’éclaire. Tu ne sais jamais quand, tu vas finir par trouver les mots. Souvent, c’est quand tu laisses tomber. Mais il faut chercher d’abord.
A Sainte-Marie-aux-Mines, je me réveillais avec le jour, vers 5 heures, et je faisais du café. Quand tout le monde dort, tu as l’impression que ceux qui veillent ramassent les rêves des autres. L’inspiration me vient souvent à l’aube. L’inconscient se met en mouvement malgré moi, il est bouillant. Il faut la grâce, l’instant magique. Il faut trouver les mots qui groovent: les mots, c’est aussi de la musique, ça chante ou ça ne chante pas, ça décolle ou ça plonge.
Le style, ça compte beaucoup. Si les gens écrivent mal, c’est qu’ils ne pensent pas bien, c’est qu’ils n’ont pas d’ampleur. Tout le monde parle de la même chose finalement: l’amour, la vie, la mort, avec toutes les déclinaisons. Le style, c’est le groove de l’écriture, c’est le côté chantant. Que ce soit Genet, Rimbaud… Victor Hugo, ça chante! Chez lui, chaque phrase est un chef-d’oeuvre, une envolée. Si tu oses prétendre être un poète ou un écrivain après ça… Moi, j’écris des chansons, c’est déjà pas mal…
Sur «New Orleans», vous racontez presque la naissance du jazz…
J’ai un piano dans la cuisine, et un jour j’ai trouvé ça. [Il fredonne.] Ça me faisait penser à La Nouvelle-Orléans, à Duke Ellington, Fats Waller, tous les gens qui m’ont marqué. Je me suis dit que la chanson devait parler de tous ces musiciens que j’aimais. Le problème, c’est qu’une chanson, ça dure trois ou quatre minutes, alors j’ai pas réussi à caser Sydney Bechet…
Et puis, j’ai trouvé ce nom: “Pamela Norton”…Ça me plaisait bien ce nom-là, c’était comme “Mona Lisa Klaxon”, j’aimais bien comme ça sonnait [Il chante Mona Lisa Klaxon, chanson phare de l’album BBH, sorti en 1974]. On a d’abord enregistré la musique et je chantais juste: “Pamela Norton, c’est le nom qui m’est venu, la la la la la la” en me disant que je trouverais les paroles. Cette chanson, c’est un court-métrage accéléré: partir de La Nouvelle-Orléans, passer par Chicago et arriver à Harlem, en trois couplets.
Il y a sur le disque une chanson intitulée «Valse MF». Qu’est-ce qui se cache derrière ces initiales?
C’est parce que j’avais envie de la faire avec Marianne Faithfull. Je la voyais bien chanter là-dessus, mais c’était trop tard… Et puis ça ne prenait pas l’allure d’un duo… On a décidé de garder le titre quand même. C’est devenu Valse M’en Fous.
«Je lis plus les journaux alors j’ai peur de rien, la télé, la radio, c’est du mou de veau pour les chiens»…
J’étais sûr que vous me parleriez de cette phrase [extraite de Valse MF, ndlr]. Il y a une angoisse terrible dans les journaux. C’est là qu’on démonte la parfaite nappe de brouillard entretenue pour que les gens ne pensent pas, pour qu’ils ne prennent pas de recul et qu’ils ne réfléchissent pas. D’ailleurs, chaque fois qu’il y a un régime tyrannique, la première chose à laquelle ils s’attaquent c’est aux journaux d’opposition, aux enseignants et aux artistes, c’est-à-dire ceux qui parlent, qui critiquent. Moi, je suis un enfant du peuple, je suis pas non plus forcément un intellectuel, quoique… J’ai pas honte non plus de me servir de mon cerveau, au contraire.
«Aujourd’hui la crise», une reprise clin d’oeil?
Le morceau [créé en 1976 sur Alertez les bébés, ndlr] plaisait aux musiciens… Mais c’est aussi de l’humour. Quand je chante “Demain ce s’ra vachement mieux…”, c’est pas une promesse, c’est un encouragement. Si tu baisses les bras et que tu dis que ce sera toujours comme ça… Tu peux pas te contenter de critiquer, il faut de l’humour. C’est pour ça que Coluche manque tellement. Il savait faire rire les gens de leur malheur, c’était un tireur d’élite.
«Expo photo», une dernière chanson sans paroles…
J’ai pas trouvé de texte. J’ai un classeur entier avec cinq ou six possibilités. C’est une chanson née pendant l’expo photo d’une amie: un air m’est venu, que je sifflais. Et quand j’ai travaillé sur le texte, j’étais obnubilé par le rapport du photographe et du modèle. Mais c’était la fin de l’enregistrement, l’ingénieur du son devait se barrer. Et comme Eric Truffaz avait joué de la trompette dessus, on l’a gardé. Peut-être qu’un jour je trouverai les paroles et je la chanterai sur scène…
«Kyrie Eleison», encore une chanson sur la mort?
La mort, ce n’est désagréable que pour ceux qui restent… C’est une déchirure de voir souffrir un ami. Mais certains sont d’une noblesse, d’une dignité exemplaire. Regardez Jacno, Fred Chichin, Bashung… Avec Alain, on a eu la chance de se voir et de parler ensemble toute une nuit, à Sainte-Marie-aux-Mines. C’était vraiment un très beau mec, un ange. Il m’a parlé de la naïveté. Il disait: “Etre naïf, c’est être novateur, parce qu’il faut être vraiment naïf pour découvrir autre chose.” Il défendait vraiment ce terme de “naïveté”.
Presque 70 ans, et toujours motivé?
Il y a des moments de doute affreux, où tu penses qu’en 200 chansons tu as déjà tout dit. A chaque fois, tu crois que la source est tarie, mais en fait c’est toi qui empêches que ça arrive…
Vos concerts sont toujours remplis de jeunes…
Ils ont l’air content. Ça me fait plaisir, mais je ne vais pas les chercher. Ça se transmet, c’est tout. Ils m’ont dit que c’était vrai et frais, que ça leur paraissait pas vieillot… Si le public ne venait que pour mon passé, je serais dans la tournée “Age tendre”.
La musique, ça a commencé comment?
Môme, je voyais La Nouvelle-Orléans en rêve, par la musique. Je remontais le ressort du phonographe et je m’allongeais très vite pour pas rater le début. Crrr, crrr, je fermais les yeux. Et là, je recevais des images pendant trois minutes, des musiciens en train de jouer, les bars enfumés, les rues, les enseignes. Je me repassais toujours les mêmes 78 tours parce que je voulais VOIR. Ça me bouleversait parce que j’avais l’impression de faire un super saut dans le temps.
A 10 ans, j’avais un disque de Charlie Parker,Miles Davis et Dizzie Gillespie ensemble. [Il chante longtemps.] Je l’ai écouté mille fois en remontant la manivelle. T’imagines le voyage? J’avais pas de copains de mon âge, ils m’envoyaient tous chier, certains voulaient me casser la gueule. Du coup, j’ai fait beaucoup d’école buissonnière et j’avais ces rendez-vous dans ma chambre. Je fermais les volets et les yeux.
Ça s’est passé aussi pour Arthur. Un jour, sa mère me dit: “Je suis inquiète pour Arthur, il ne sort pas de sa chambre, il écoute de la musique.” Alors je viens, je rentre, volets fermés, Arthur allongé sur le parquet. Je m’allonge à côté de lui, il ne tourne pas la tête, rien. A la fin du disque, il y a eu un grand silence. Et là, il tourne la tête vers moi et il me dit : “C’est beau, hein?” J’avais les larmes aux yeux.
Pareil pour Izia. Quand je l’emmenais à l’école, on écoutait de la musique. Un jour, c’était U2 et elle me dit: “Papa, je t’en prie, chut, écoute ce passage.” Elle était là, les yeux fermés. “T’entends? T’entends la basse derrière?” C’est comme un virus. Tu l’as injecté, tu ne sais pas comment. Et avec la petite, on s’est mis à écouter plein de choses en allant à l’école, et des fois, souvent, on ratait l’école et on roulait pour continuer à écouter…
Les Higelin, c’est plus une tribu qu’une famille, non?
Je n’ai jamais poussé mes enfants. Je n’ai jamais passé un coup de fil. Quand l’un d’entre nous sort un disque, on est tous là, à écouter. Izia, Ken, Jacques, Arthur. Pour Coup de foudre, quand on s’est enfermé, j’avais le coeur qui battait fort, j’avais le trac…
Izia, elle me fait beaucoup d’effet musicalement, en dehors du fait d’être ma fille… Un jour elle s’est mise au piano et elle a dit : “Papa, je vais te faire Patti Smith.” Et elle a chanté avec la voix, les intonations de Patti Smith, elle avait compris comment ça fonctionnait. Après elle faisait Janis Joplin, Elvis Presley. Avec Izia, on tombe toujours d’accord quand on aime quelqu’un.
Qui est-ce qui vous touche chez les chanteurs d’aujourd’hui?
Camille. Je la trouve d’une vraie beauté sauvage. Elle est pas réductible, elle est libre. C’est ça que je sens chez elle, elle est originale,sa voix, elle vient du fond, ce n’est pas pour bluffer qui que ce soit,juste pour prendre son pied avec le chant. A part ça, Brigitte. Brigitte, j’adore… Il y a Jeanne Cherhal, aussi…On avait fait un duo, une chanson qu’elle avait écrite, vachement belle, Je voudrais dormir. Elle fait des belles choses, Jeanne. Elle est élégante. Comme Emilie Loizeau… Ou Philippe Katerine, très marrant, très fou.
Un jour, j’ai joué avec Archie Shepp. J’avais l’impression d’avoir 9 ans et demi, de passer une audition. Je commence à jouer, tremblant, je me dis “sois simple”. J’ai joué une espèce de blues r’n’b, et là j’entends Archie en train de chanter, merci mon Dieu, et tout à coup la peur s’est envolée…
Le téléchargement, ça vous touche?
Pfff… C’est comme aller à la boulangerie et se servir. Au bout de huit jours, la boulangerie ferme. Je ne vois pas pourquoi la musique serait moins nourrissante que les croissants au beurre ou le pain. C’est injuste, parce qu’il y a beaucoup de jeunes qui pâtissent de ça, comment ils vivent après ? Ils dépendent forcément de quelqu’un pour les nourrir. Je ne parle pas des gens qui ont les moyens, Johnny Hallyday,Michel Sardou, ils n’ont rien à perdre mais les jeunes…
Votre succès à vous était plutôt tardif…
Quand ça a vraiment démarré, j’avais déjà 37 ans. Mais je faisais du cabaret, du théâtre, des films, j’accompagnais des gens, j’étais pas trop inquiet. Il y avait des clubs, des MJC. Actuellement, le pouvoir est en train de supprimer tous les endroits où on défend la chanson, le théâtre, les expos… Ça, plus Internet, c’est quand même difficile.
Quand les scènes te disent que si tu n’as pas sorti un disque ils ne peuvent pas te prendre, tu vois le cul-de-sac. Il faut du courage pour continuer, c’est une trajectoire très aléatoire. Et puis quand tu as du succès sur un album et que l’autre ne marche pas derrière, comment tu fais pour payer les impôts sur le précédent? Ça m’est arrivé aussi. Mais j’ai jamais paniqué parce que les gens m’ont suivi et que, grâce à la scène, il y a toujours un public qui est là.
Vous avez douté au début de votre carrière?
BBH n’a pas marché très fort. On a vendu 5.000 ou 6.000 albums, ce qui était déjà beaucoup. De quoi survivre. On faisait des concerts à droite à gauche. Tant qu’on jouait, on était contents. A partir d’Alertez les bébés, j’ai senti un truc qui a pris. Grâce aussi au directeur de Pathé Marconi. Après Irradié, qui avait encore moins marché que BBH, il m’a demandé de venir dans son bureau. Je lui ai dit d’emblée: “Si ça marche pas, je comprendrais que vous me foutiez dehors,moi j’ai fait le disque que je devais faire.” Il m’a dit: “Continuez, faites-en un troisième, on verra après.” Il n’y a pas grand-monde qui ferait ça aujourd’hui. Alors on a fait Alertez les bébés, à Hérouville, en même temps que David Bowie et Iggy Pop. Il y avait aussi Patti Smith qui passait par là pour aller à Charleville, sur les traces de Rimbaud…
En 1998, après «Paradis païen», vous vous retrouvez sans maison de disques…
Comme j’avais été viré de Warner, j’ai réécouté tous mes albums. Je voulais voir quelle était ma part de responsabilité, pourquoi il y a avait des choses qui étaient plus ou moins bien produites. Parce que souvent j’avais commis des erreurs. Un disque comme Héros de la voltige était mal produit en fait. Je me suis dit: “Il faut que tu fasses gaffe, il faut pas que tu penses que les chansons c’est fait seulement pour la scène, il faut que tu t’intéresses au disque…”
J’ai tout réécouté d’une façon très critique, sans me faire de cadeau, j’ai eu des surprises. Il y a quand même des chansons qui étaient vraiment mal servies, où je ne chantais pas assez bien. Il y a des disques qui sont vraiment réussis.
Tombé du ciel, c’était un bel album, la réalisation surtout avec Jacno qui avait amené plein de musiciens géniaux. J’aimais aussi beaucoup BBH, qu’on a fait à trois, mixage compris, en huit jours, dans un studio de Pathé Marconi. A côté, il y avait les Stones qui devaient enregistrer. Leur matériel est resté là deux mois, ils ne venaient jamais. Nous, on n’avait rien, pas de moyens, une guitare, une basse, eux ils avaient tout leur matériel, trois batteries, huit basses, quinze guitares…
Quand on a écrit 200 chansons, on choisit comment ce qu’on joue en concert?
Le groupe est très rock, l’ambiance du groupe est comme ça. Il y a des morceaux qui les ont marqués, qu’ils ont envie de jouer. Paris-New York, par exemple. J’ai la chance d’avoir écrit beaucoup de chansons et je n’écris pas au passé. Je ne sens pas les chansons datées. C’est intemporel les chansons. Si c’est bien, c’est bien. On peut jouer Est-ce que ma guitare est un fusil?, c’est chaud, c’est lyrique, c’est l’esprit d’un rock qui est vivant, ça ne peut pas vieillir tout à coup…
Et puis je sens que les gens aiment vachement les nouvelles chansons même s’ils ne les connaissent pas. Ils sont attentifs… En fait, à propos de cet album, le seul truc qui me fatigue, c’est de parler…
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Lun 22 Fév - 1:29
Jacques Higelin : Maître Jacques
Alain Brunet La Presse cyberpress
Jacques Higelin est toujours ce même saltimbanque devant l'Éternel. Le coup de foudre pour ce grand artiste parisien (le mien en tout cas) a eu lieu dans les années 70.
En 2010 ! La suite des choses, la continuité ? :
soubresauts, gambades et folâtreries sont toujours au menu de maître Jacques. En 2006, il avait eu le pif de choisir pour réalisateurs Rodolphe Burger et Dominique Mahut (l'album Amor Doloroso). En 2009, il est retourné sur les hauteurs de Sainte-Marie-aux-Mines dans la ferme de Burger reconvertie en studio. Pour refaire le tourbillon qu'on lui connaît, avec des emballages renouvelés par ses collaborateurs chevronnés. Au menu, les rimes proverbiales d'Higelin.
De très bons flashs de littérature chansonnière peuvent encore émerger des buissons, comme ce fut toujours le cas.
La variété des genres est plus ou moins la même, toujours aussi éclatée ?: rock, funk, jazz primitif, polka, country, easy listening, bluegrass. La voix, elle, se dissimule davantage sous les cendres de cigarette... À 69 ans, c'est normal ! Ce qu'on apprend de neuf dans cet album, c'est surtout le travail du tandem Burger-Mahut, fait sur mesure pour la personnalité d'Higelin... Et un répertoire fait sur mesure pour ce grand artiste de la scène.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Lun 22 Fév - 1:44
ELECTRON LIBRE ITV EUROPE 1
ECOUTEZ UNE ITV "PUR HIGELIN" :
Les douze chansons qui composent "Coup de foudre" sont une promenade dans l'univers éclectique du créateur de "Champagne" et "Tête en l'air". Jacques l'amoureux aime toujours célébrer les femmes sur des ballades aériennes et poétiques comme "Coup de foudre", "J'ai jamais su" et la très belle "Egéries, muses et modèles". Il trempe sa plume dans l'encre noire pour le théâtral "Kyrie Eleison".
Sur "Qu'est ce qui s'passe à la caisse ?" et "Output", il lorgne vers le rock progressif, parfois un peu bavard, tandis que le piano du très swing "New Orleans" évoque le tempo de "Tombé du ciel". Dans les montagnes vosgiennes, il s'offre même une virée country avec "Bye bye bye". Toujours révolté, Higelin évoque aussi la société, les difficultés économiques...
Il a ressorti du placard "Aujourd'hui la crise", une chanson écrite en 1976 pour son album "Alertez les bébés". "C'est dur aujourd'hui peut-être/Demain ça sera vachement mieux/ Tu tournes en rond comme une bête/Tu tires la vache par la queue" : 34 ans plus tard, Higelin n'a pas eu besoin de retoucher les paroles.
Jacques Higelin a déjà entamé la tournée accompagnant l'album, qui fera escale à la Cigale à Paris pour six dates du 9 au 14 mars.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Lun 22 Fév - 18:04
Chanson française.
C’est un héritier direct des grands monstres de la chanson à texte. Mais en version décomplexée. Jacques Higelin écrit mieux que bien, il écrit juste. Avec un plaisir tout gainsbourgien à jouer avec les mots. La preuve avec son classique Tomber Du Ciel qui nous transporte sur un petit nuage. Maintenant place à l'Opus 2010 sorti ce jour ! un coup de foudre ... tombé du ciel, mais pas dans l'oreille d'un sourd !
... Tombé du ciel rebelle aux louanges Chassé par les anges du paradis originel Tombé d'sommeil perdu connaissance Retombé en enfance au pied du grand sapin de Noël Voilé de mystère sous mes yeux éblouis Par la naissance d'une étoile dans le désert ...
écoutez un "coup de foudre" version Higelin ici : http://musique.sfr.fr/mag/article/interview/jacques-higelin-parfois-je-dis-a-izia-mefie-toi-fais-gaffe
nin@rtmony
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Dim 28 Fév - 11:03
Jacques Higelin prêts pour un Coup de foudre?
Jacques Higelin.... (Photo fournie par EMI)
Alain Brunet La Presse
Inénarrable showman de la chanson française, Jacques Higelin refait surface, quatre ans après avoir lancé l'album Amor Doloroso et une décennie après sa dernière escale montréalaise.
«Ça fait longtemps que je ne suis pas venu à Montréal, un peu plus d'une dizaine d'années... Je n'ai pas vu le temps passer, car je n'ai pas arrêté, quoi! J'ai plein d'amis chez vous, ça me manque... À tel point que j'ai pensé un moment que vous ne vous intéressiez plus à moi! Alors? Je vais y retourner, soit aux prochaines FrancoFolies de Montréal. On m'a proposé ça l'autre jour», lance l'artiste, visiblement en forme pour une longue conversation téléphonique.
Dans cette amorce montréalaise, il tient à indiquer ceci:
«Dans Coup de foudre, il y a cette phrase: C'est pas que je t'aime, mais y a de ça. À Montréal, j'avais assisté à Cabaret Neiges Noires, mon amie Louise Lecavalier m'y avait invité, et j'avais retenu cette ligne: «C'est pas qu'on vous aime pas, mais y a de ça», répliquaient des acteurs au personnage d'une vieille dame. J'ai pensé reprendre cette idée, mais dans son contraire.»
Coup de foudre a été réalisé par Rodolphe Burger et Christophe Mahut, soit la même équipe de médecins accoucheurs qui avaient aidé maître Jacques à donner naissance à son album précédent. «Amor Doloroso, raconte l'interviewé, a été créé en 2006. Après quoi on a fait une tournée d'au moins deux ans. Puis, j'ai attaqué Coup de foudre jusqu'à la fin 2009. On a mis un an à choisir les titres, rencontrer des musiciens, chercher... On a terminé l'été dernier.»
Ainsi, Higelin a choisi la même équipe pour faire son Coup de foudre.
«Nous sommes retournés sur les mêmes lieux qu'Amor Doloroso, sur les hauteurs de Sainte-Marie-aux-Mines, en Alsace. Rodolphe y a transformé le grenier d'une maison de ferme en studio. Un endroit vraiment magnifique, qui ne ressemble pas du tout à un studio. Absolument magique. Je ne voulais pas aller ailleurs!»
Plus électrique L'interviewé confie y avoir pressenti un nouveau départ artistique en créant Amor Doloroso:
« Lorsque j'ai fait cet album en 2006, je n'avais pas enregistré depuis longtemps - Paradis païen, en 1998. Il y avait dans ce studio l'énergie qu'on déploie pour un premier disque. Celui-ci? Non, Coup de foudre n'est pas la suite du précédent. Sauf Rodolphe et Mahut, l'équipe est différente. Plus électrique, plus rock.»
Une vingtaine de morceaux avaient été mis en chantier pour ce Coup de foudre, 11 ont été finalisés, un autre, plus proche de l'esquisse, contient un solo du trompettiste de jazz Erik Truffaz. Et les textes, maître Jacques? Résistance au bout du fil.
«J'sais pas... Comme Gainsbourg, no comment sur les textes. Une fois que c'est écrit, je ne pense plus en arrière. C'est ce qui est venu, ce qui a été dit et ce qui a été chanté. L'inspiration, ça vient d'on ne sait où, ce n'est pas un truc que tu commandes. Il faut être disponible, se laisser conduire. L'inspiration ne peut être dirigée sinon elle s'enfuit, effrayée par l'idée que tu veuilles l'enfermer. Elle n'obéit à aucun critère.»
Higelin croit donc au concept du passeur, du médium atteint par l'inspiration. Ce qui n'exclut pas le travail:
«Pour chaque texte, j'ai écrit beaucoup plus long. Puis je coupe, je coupe... je finis par trouver un accord avec la mélodie et la musique. Cette dernière précède souvent le texte: lorsque l'air de New Orleans m'est venu, par exemple, il n'y avait pas d'idée a priori. Je me suis inspiré des images que sécrétaient les sons.»
L'origine de la chanson-titre, elle, provient d'une image bien réelle:
«Un jour, il y avait beaucoup d'orage. On savait qu'il était risqué d'enregistrer, qu'il fallait tout éteindre à cause de la foudre. Ça a été plus fort que nous et on a enregistré.»
«Paratonnerre de Brest!» aurait conclu le capitaine Haddock.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Lun 8 Mar - 0:48
C'est l'heure d'une cigarette !
je sais ce n'est pas politiquement correct, mais bon je ne suis pas un "exemple" et jacques Higelin aussi ... et pas que lui !
en voilà une Belle Chanson .. si la loi Evin passe par là empressez vous de l'écouter ! je crains le pire pour la suite .. rappeler vous Tati, gainsbourg, j'en passe et des bons, même Lucky luke et sa marlboro y sont passés ? là en ce moment on a juste Higelin et Biolay dans les volutes bleues ... à suivre ..
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Mer 9 Juin - 21:35
Toulouse. Higelin en novembre à la Halle aux grains
Fort du succès de « Coup de foudre », son dernier disque (Capitol/Emi), papa Higelin (on n'ose dire papy !) reprend cette route qu'il aime tant.
Sa tournée le mènera le vendredi 5 novembre à la Halle aux grains. Dans cette salle qu'il a souvent émerveillée, il promet un concert plein de fougue et de charme ; un voyage au long cours qui devrait combler ses nombreux fans.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Lun 18 Oct - 1:22
BON ANNIVERSAIRE JACQUES HIGELIN Fils de la terre et du vent
L’état civil faisant foi, on sait que Jacques Higelin est né le 18 octobre 1940 en Seine-et-Marne, à Brou-sur-Chantereine. Avec un nom de village pareil, nul doute qu’il y avait comme quelque chose de prédestiné dans le parcours artistique du personnage qui fête aujourd’hui ses 70 printemps. Mais les grands Artistes si ils ont un "étât civil" n'ont pas d'âge. Ils sont éternels.
Nine Admin
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Ven 6 Avr - 13:10
Ce cher JACQUES HIGELIN
n'est plus .. JOSEPH L'ARTISTE DU SIECLE ..
lui si sincère, si humain
et plus que tout honnête
Un vrai poète, amoureux de Trenet
lui qui était si ROCK,
belle carrière qui ne doit rien
au hasard ?
et au fameux buzz bien à la mode !
la beauté de ses textes
la force de ses mélodies ..
sa présence sur scène
mais quelle très belle âme !
allez champagne pour tous ceux
qui l'aime et l'aimeront toujours
on vient de perdre une belle ETOILE. LA HAUT DANS LA NUIT DU CIEL.
JE SUIS TOMBEE DU CIEL Avec cette bien triste nouvelle **
Bridget
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Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Ven 6 Avr - 14:42
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Je suis mort qui, qui dit mieux
J'suis mort qui, qui dit mieux Ben mon pauv'vieux, voilà aut'chose J'suis mort qui, qui dit mieux Mort le venin, coupée la rose J'ai perdu mon âme en chemin Qui qui la r'trouve s'la mette aux choses J'ai perdu mon âme en chemin Qui qui la r'trouve la jette aux chiens J'm'avais collé avec une fumelle Ben alors ça c'est la plus belle J'm'avais collé avec une fumelle L'jour où j'ai brûlé mes sabots J'lui avais flanqué un marmot Maint'nant qu'son père est plus d'ce monde L'a poussé ce p'tit crève la faim Faut qu'ma veuve lui cherche un parrain. Elle lui en avait d'jà trouvé un Eh j'ai pas les yeux dans ma poche Elle lui en avait d'jà trouvé un Dame faut prévoir, en cas d'besoin C'est lui qui flanquera des taloches A mon p'tiot pour qu'il s'tienne bien droit C'est du joli, moi j'trouve ça moche De cogner sur un plus p'tit qu'soi. Cela dit dans c'putain d'cimetière J'ai perdu mon humeur morose Jamais plus personne ne vient M'emmerder quand je me repose A faire l'amour avec la terre J'ai enfanté des p'tits vers blancs Qui me nettoient, qui me digèrent Qui font leur nid au creux d'mes dents. Arrétez-moi si je déconne Arrétez-moi ou passez m'voir Sans violettes, sans pleurs ni couronnes Venez perdre un moment d'cafard J'vous f'rais visiter des cousins Morts à la guerre ou morts de rien Esprit qui vous cligne de l'oeil Les bras tendus hors du cercueil Aujourd'hui je vous sens bien lasse Ne soyez plus intimidée A mes côtés reste une place Ne tient qu'à vous de l'occuper Qu'est c'que tu as ? oui, le temps passe Et le p'tit va rentrer de l'école Dis lui q'son père a pas eu d'bol 'l a raté l'train, c'était l'dernier Attend un peu, ma femme, ma mie Y'a un message pour le garçon J'ai plus ma tête, voilà qu'j'oublie Où j'ai niché l'accordéon P't'être à la cave, p't'être au grenier Je n'aurais repos pour qu'il apprenne mais il est tard, sauve toi je t'aime Riez pas du pauv'macchabé Ceux qui ont jamais croqué d'la veuve Les bordés d'nouilles, les tir à blanc Qu'ont pas gagné une mort toute neuve A la tombola des mutants Peuvent pas savoir ce qui gigote dans les trous du défunt cerveau Quand sa moitié dépose une botte de rose Sur l'chardon du terreau Quand sa moitié dépose une botte de rose Sur l'chardon du terreau
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Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: JACQUES HIGELIN Sam 7 Avr - 19:04
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Jacques Higelin, barré pour de bon
A l’occasion de la sortie de ce qui restera comme son dernier album, en octobre 2016, Jacques Higelin s’était limité au service minimum question promo, avec un seul entretien, accordé à Télérama. L’homme était pourtant réputé volubile, capable de tenir le crachoir pendant des heures - entre digressions, embardées, soliloques et déclamations -, quitte à répondre à des questions qu’on ne lui avait pas posées. Mais si cette fois il n’avait pas sacrifié au parcours rituel des questions-réponses, c’était qu’il n’en était plus capable, physiquement et mentalement. Il se murmurait même avec insistance que jamais on ne reverrait l’olibrius en public.
Le chanteur emblématique des années 70-80 est mort vendredi matin, à 77 ans, laissant tout un chacun méditer sur l’aphorisme «la mort, ce n’est désagréable que pour ceux qui restent».
Un an pile avant ce dernier album, la Philharmonie de Paris célébrait le chanteur lors d’un mémorable concert, Champagne, où le patriarche s’offrait un ultime tour de piste, entouré de ses proches, sous forme de chant du cygne. Consécutif à des soucis de santé printaniers, son dernier disque jetait en revanche un froid, autant que son concert parisien - et qu’un recueil de textes inédits, écrit à partir du début des années 80, Flâner entre les intervalles - il donnait l’impression de boucler la boucle. Higelin 75 était ainsi titré à la fois en référence à l’âge de son auteur, né le 19 octobre 1940 en Seine-et-Marne à Brou-sur-Chantereine (un nom qui a bien dû avoir une influence subliminale sur sa destinée), et à l’un des disques les plus marquants de sa discographie, BBH 75, qui, quarante et une années auparavant et bien que discrètement reçu à l’époque, contribua à réformer une scène hexagonale inventive et frondeuse - rock, si on veut, avec tels Ganafoul, Diesel ou Bernard Lavilliers qui s’entraident pour dresser les barricades.
Idées noires
Dix-huitième album studio (auquel il faudra ajouter une flopée de lives et de compilations), Higelin 75 passera pourtant inaperçu. Il faut dire que l’enveloppe était maussade, qui montrait en noir et blanc un septuagénaire qu’une certaine insouciance aurait déserté, le visage marqué par une chute survenue juste avant la prise de vues. Une sorte de hara-kiri commercial, à rapprocher d’un contenu sombre, un peu trop aisément qualifiable de testamentaire, où, en huit chansons longues et rétives consignées avec l’éternel Mahut en Alsace, dans le home studio de son ami Rodolphe Burger, le funambule sonnait la fin de la récréation, d’un interminable A feu et à sang saturé d’idées noires à J’fume, où, fier à bras, il narguait «le fossoyeur» du Père-Lachaise. Lequel aura donc le dernier mot, lui qui jettera des pelletées de terre sur celui dont la première chanson écrite et composée s’intitulait Je suis mort, qui, qui dit mieux.
Né d’un père alsacien, cheminot gaulliste et musicien fan de Maurice Chevalier, et d’une mère belge au foyer, l’«enfant du peuple» a la vocation artistique pour le moins précoce puisque la légende raconte que, à 14 ans, l’impétrant qui vient de plaquer l’école pousse la porte des Trois Baudets, antre des talents émergents (Brassens, Brel, Vian, Lapointe, Gainsbourg), où Jacques Canetti, le maître de céans, éconduit poliment l’ado au sacré bagou, non qu’il le trouve dénué de talent mais plutôt parce qu’il l’estime un peu vert. Qu’à cela ne tienne, Higelin décroche un «tout petit rôle» dans une opérette, Nouvelle-Orléans, avec Sidney Bechet et les Peters Sisters.
Cinq ans plus tard, alors qu’il n’a pas encore atteint la majorité (fixée à 19 ans à l’époque), Jacques Higelin persiste et signe dans la veine artistique, mais plutôt comme comédien, admirateur de Buster Keaton et John Cassavetes - ce qui ne suffit pas à le hisser au-dessus de la mêlée. C’est en effet dans des films dont on dira pudiquement qu’ils ne feront pas date (la Verte Moisson, Saint-Tropez Blues, le Bonheur est pour demain…) qu’il s’immisce, ses quelques apparitions notables (Bébert et l’omnibus d’Yves Robert, Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès, des passages furtifs chez Lelouch, Doillon ou Goupil) ne suffisant pas à rendre moins anecdotique une filmographie qui ne décollera jamais vraiment.
Contre-culture
A vrai dire, c’est la musique qui, très vite, accapare les pensées de Higelin - il se souvient, à 10 ans, avoir écouté «mille fois un disque de Charlie Parker, Miles Davis et Dizzy Gillespie». Quelques rencontres importantes jalonnent sa probation, du guitariste Henri Crolla, proche de Mouloudji et d’Yves Montand, qui devient une sorte de mentor, à Pierre Barouh, le fondateur du fameux label Saravah qui, à l’orée des années 70, secoue le cocotier. Mais aussi Jacques Canetti donc. Retrouvant l’ex-minot, il lui propose d’enregistrer sept chansons de Boris Vian, avant de le convier sur la scène du Bilboquet, qui en 1966 préfigure l’essor des cafés-théâtres, laboratoires de la contre-culture cimentés autour d’un esprit de camaraderie à l’espièglerie gentiment séditieuse.
Saltimbanque jusqu’à la racine des cheveux, notoirement hirsutes, Higelin fonctionne longtemps en meute, au gré de rencontres où, pêle-mêle, s’entassent les noms de Marie Laforêt, Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon (qu’il a connu le premier jour de son service militaire, en Algérie), Georges Moustaki, Elisabeth Wiener, Rufus, mais aussi et surtout Brigitte Fontaine et Areski Belkacem
Tourbillon
Avec Brigitte Fontaine et Rufus, à la Vieille-Grille puis au théâtre des Champs-Elysées, il cosigne le texte et la mise en scène de Maman j’ai peur ! fleuron du café-théâtre, qui va rester plus de deux saisons à l’affiche à Paris ; puis, en 1969, avec Fontaine et Areski, il joue au Lucernaire Niok. Higelin n’explose pas, mais de cabaret en MJC il se maintient à flot dans le tourbillon contestataire du début des années 70 où, parfois dans un format plus proche du happening que du concert, il optimise cette «solide dose intérieure de plaisir de vivre» qui l’anime depuis l’enfance.
Avec BBH 75, Irradié, puis Alertez les bébés, c’est à l’approche de la quarantaine que Jacques Higelin fait réellement connaissance avec la popularité, sanctifiée par un premier disque d’or - à l’époque bénie où la barre est encore fixée à 100 000 exemplaires vendus.
Crue de mots
Paris New York, NY Paris, Cigarette, Mona Lisa Klaxon, Irradié, Aujourd’hui la crise ou Alertez les bébés ne sont pas à proprement parler des tubes, au sens où ils ne squattent pas les ondes de RTL ou Europe 1. Mais ces titres imposent un style, disons romantico-surréaliste, formé d’une crue de mots montés à cru par celui qui va devenir un artiste de premier plan avec les albums No Man’s Land (et la chanson Pars, qui, elle, franchit le seuil des radios périphériques). Puis Champagne et Caviar, diptyque foisonnant dont le seul lexique de la chanson Champagne(«Satyres joufflus, boucs émissaires gargouilles émues, fières gorgones, laissez ma couronne aux sorcières, et mes chimères à la licorne…») suffit à résumer son inspiration pour le moins débridée.
Au même titre que Bernard Lavilliers, Catherine Ribeiro, Dick Annegarn ou son idole des premières années, Charles Trenet (à qui il rendra hommage, un quart de siècle plus tard, avec le spectacle Higelin enchante Trenet, lequel le considérait en retour comme un dauphin), Higelin est de la première édition du Printemps de Bourges. Le festival, en 1977, définit assez clairement les contours d’une chanson protestataire résolument en phase avec les idées de gauche de l’époque. Tout comme, sept ans plus tard, il participera au lancement des Francofolies de La Rochelle, concélébration de la scène hexagonale qu’il n’a de cesse de faire chavirer.
Bête de scène, admirablement agaçant, donc, Higelin ne s’arrête pas et impose auprès d’un public conquis des concerts de trois ou quatre heures où, sans garde-fou (comparé aux disques, que le format vinyle limite à une durée de quarante ou cinquante minutes), le contorsionniste de l’impro, adepte du dérapage plus ou moins contrôlé, donne libre cours à son excentricité, entre fulgurances et ficelles. Bercy, Zénith, Grand Rex, Bataclan, Cirque d’hiver, Trianon, Cigale… Les plus célèbres salles de France affichent complet et tout le monde se pâme pour le chanteur engagé qui va rester ainsi sur la crête une bonne dizaine d’années - grosso modo, jusqu’à l’album Tombé du ciel qui connaît encore, en 1988, un succès retentissant.
«Spasme»
En comparaison, les trente années suivantes manqueront de faits d’armes. A intervalles à peu près réguliers (tous les trois ans, environ), hormis un sérieux trou d’air au tournant du XXIe siècle - période coïncidant avec l’absence de signature sur un label -, Higelin livre des disques de moindre intérêt (Paradis païen, Amor doloroso, Coup de foudre). La critique demeure globalement bienveillante, mais l’aura fléchit. Homme de conviction, soucieux de «faire passer l’humain avant le pognon» - au risque d’enfoncer les portes ouvertes de la bien-pensance sans se soucier plus que ça du qu’en-dira-t-on (sa Symphonie des droits de l’homme, en 1989, ne fera pas date) -, l’échalas ne disparaît pourtant jamais totalement de la circulation. On entend moins le chanteur, mais il met sa notoriété au service de causes jugées justes, comme l’association Droit au logement, qu’il soutient au côté de l’abbé Pierre en 1993, ou Droits devant !, qu’il cofonde en 1994, et l’ONG les Amoureux au ban public, qui milite pour les droits des couples composés d’un conjoint français et d’un conjoint étranger, la lutte contre le Front national (qu’il houspille en territoire occupé, à Orange), ou la candidature à l’élection présidentielle de Ségolène Royal, en 2007.
Se déclarant «sans remords, ni regrets», au moment où l’on commençait à solliciter un bilan, Jacques Higelin laisse trois enfants - nés de trois mères différentes - dans le circuit : le chanteur Arthur H, le réalisateur Kên Higelin et la chanteuse et comédienne Izïa. Dans les tréfonds des archives de Libération, on retrouve sa participation à une grande guinche aux Halles de la Villette, le 27 avril 1975. Tête d’affiche de ce concert destiné à créer une communauté de lecteurs et à financer le journal, Higelin y est présenté sous forme d’un portrait dessiné, surmonté de la citation «Hey, je suis né dans un spasme, le ventre de ma mère a craché un noyau de jouissance et j’ai jamais perdu le goût de ça».