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Sujet: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Mar 20 Jan - 10:27
Buddy Guy: «Pas de retraite pour les bluesmen»
George «Buddy» Guy tient toujours le haut du pavé. Le Bluesman de Chicago dame encore le pion aux Rolling Stones dans le film de Martin Scorsese, Shine a Light, sorti en 2008, qui capte un concert au Beacon Theatre de Manhattan. Son chorus, tout en éclairs, sur le morceau Champagne and Reefer, éclipse la navrante procession de momies poussiéreuses qui défile depuis des dizaines d’années sur les scènes de la planète. A la fin de l’année dernière, le disque du styliste, Skin Deep (sur le label Silvertone), un diamant brut, décroche une «Ovation» dans le périodique Blues Again, un journal de critiques spécialisés pourtant réputés pour avoir la dent dure.
Il suffit d’avoir un cœur pour bondir aux éruptions de la star et se laisser bercer par ses coulées voluptueuses. Depuis ses enregistrements pour le label Chess à la fin des années 50 ; depuis qu’il a révolutionné le langage de la guitare dans les années 60 lors des séances pour le label Vanguard au point de changer la destinée de Jimi Hendrix, le créateur du genre West Side n’a jamais baissé les doigts, malgré une période d’éclipse dans les années 80. Après avoir influencé plusieurs générations de guitar-heroes, le maître a repris sa position en haut du podium depuis une quinzaine d'années. A 72 ans, les cordes vocales (et métalliques) allument encore des brasiers. L’été dernier, les concerts ont mis le feu (notamment) au festival de Jazz de Vienne et à Strasbourg.
INTERVIEW (réalisée par téléphone):
Bruno Pfeiffer. Pourquoi avoir intitulé le disque Skin Deep, qui signifie à fleur de peau ?
Buddy Guy : Petit garçon j'ai souffert du racisme, comme tous les Noirs autour de moi. Les paroles évoquent mon enfance, le titre évoque cette souffrance. Les sensations de ma vie se retrouvent dans les paroles du disque. Du moins ai-je essayé d'en faire passer le plus possible.
Pourquoi ne pas avoir enregistré plus tôt un disque contenant vos propres compositions?
Oh, j'ai bien essayé, cela dès le commencement de ma carrière. Mais, que voulez-vous, quand vous pénétrez dans un studio avec l'idée de proposer vos modestes compositions, que vous êtes en 1959, que vous vous retrouvez devant le grand Willie Dixon et que le producteur vous fait comprendre que ce qui va être enregistré ce sont les œuvres de cet immense monsieur, vous ne songez pas un instant à ce qui se trouve dans votre cartable. J'ai accepté bien volontiers les morceaux de Willie Dixon, et j'ai été trop heureux de ces sessions. Depuis cette époque j'ai pris le parti de mettre mes œuvres en veilleuse. Les morceaux sont dans ma poche depuis le tout premier jour, je les porte sur moi depuis presque cinquante ans. Et des idées, j'en ai toujours eu ! Ça fait vingt ans que mon producteur me reproche de ne pas les avoir enregistrées. Selon lui, ces morceaux reflètent tout à fait mon style. Voilà, j'attendais mon heure, et le moment est venu. Maintenant, je poursuis la route avec mes propres morceaux.
Dans ce cas, pourquoi retenir aussi peu de vos compositions sur scène ?
J’aurais pu, effectivement, mais les chansons sont trop neuves pour que je les joue toutes. Ceci dit, vous exagérez. Je joue déjà le morceau Skin Deep et deux ou trois autres pour faire connaître le CD. De surcroît, le public français adore mes classiques : pourquoi ne pas le combler? Je jouerai le disque intégralement lors de ma prochaine tournée.
Pourquoi donner autant de concerts alors que vous êtes riche et célèbre ?
Il n'y a pas de retraite pour les bluesmen ! Les gens m'accueillent toujours avec chaleur, et j'essaie de leur donner le maximum pour qu'ils aient envie de revenir m‘écouter. J’envoie le meilleur de moi-même sur scène pour entretenir cet échange.
Le morceau Too Many Years est un bijou. Comment êtes-vous entré en contact avec Derek Trucks et Susan Tedeschi ?
Je connais Derek depuis longtemps. Nous sommes tous les deux fans de Muddy Waters. Les notes ont l'air de sauter sur le manche de sa guitare ! Ce gars s'inscrit aussi dans la lignée des Howlin' Wolf et des Willie Dixon. C'est un des musiciens que je valide sans hésiter comme porteur de mon héritage musical. Je l'ai appelé immédiatement pour le disque. Quant à Susan, son épouse, j'ai insisté pour qu’on fasse ce duo. BB King me l'avait présentée. Elle n'était pas loin du téléphone quand j'ai eu Derek... Quelle vocaliste ! Vous avez écouté son CD ? Il est génial. Parlons de cet héritage. Quel regard portez-vous sur l'avenir du blues ?
Dans le morceau ‘Who’s Gonna Fill Those Shoes’, je rends hommage aux grands anciens. Je vois Derek et beaucoup d'autres incarner le futur (mais je n'ai pas les noms en tête, comme ça, au débotté). Ils animent une scène actuelle intéressante, on entend de beaux concerts. Toutefois j’éprouve des craintes pour la relève : la jeunesse a le nez fourré dans la télé. Ce ne sont pas les émissions qu'on y diffuse qui vont leur donner le goût du blues authentique. Ils vont avoir du mal à chercher leur inspiration là-dedans.
Il y a tout de même Quinn Sullivan, ce guitariste de douze ans qui vous accompagne sur scène…
Et encore, vous n'avez pas écouté ce garçon quand il en avait neuf ! Déjà géant à cet âge-là. C'était pas croyable ! Hier soir sur scène, son jeu m'a encore stupéfait. Notez : Quinn est une exception.
Les Rolling Stones sont-ils encore porteurs du « vrai blues », comme vous dites ?
Les Rolling Stones font ce qu'ils veulent, et ils le font bien. Qu'ils continuent ! Comment avez-vous été embauché pour Shine A Light ?
Un de mes amis m’a appelé : «Les Stones veulent enregistrer un morceau de Muddy Waters : ils ont pensé à toi. » J'ignorais quel morceau, ni dans quelles circonstances. J'ai dit oui pour la raison suivante: sans Muddy Waters, ils ne seraient pas là, et moi non plus. La source vient de lui.
Avez-vous conservé la guitare que vous avait offerte Keith Richards ?
Bien entendu que je l'ai conservée ! Je la trimballe dans le monde entier. Pas question de n'en jouer qu'à Chicago. Je l'accrocherai un jour dans mon club, avec les autres : celle de Stevie Ray Vaughan, celle de Clapton, etc.
Expliquez-nous votre amour des guitares Stratocaster ?
C'est la première marque sur laquelle j'ai joué. Un beau morceau de bois. Une guitare très bien construite. Elle est solide. Formidable pour un fauché. Je pouvais la laisser tomber, je la ramassais dans le même état. Pas besoin d'en acheter une autre.
Ike Turner vous manque-t-il ?
Oh oui! Ce gars avait tout. Des morceaux extra. Des groupes extra. Une chanteuse extra, Tina, qu’il a poussée en avant. Il n'a pas jamais eu la reconnaissance qu'il méritait, c'est très dommage.
Sur le disque Sweet Tea, un chef d'œuvre, vous jouez dans un style inhabituel…
Je reconnais que l'entendre n'est pas courant. Chaque fois que j'avais recours à ce style, Muddy Waters me demandait d'où je le sortais. Il s'agit d'une vieille approche d'un coin du Mississippi. En fait, j'ai été forcé de l'apprendre. A chacun de mes concerts en Louisiane, le public réclamait ce style. Je ne voulais pas avoir l'air idiot : j’ai assimilé le truc. Cela m'est revenu pour Sweet Tea...
Vous semblez éprouver une prédilection pour le morceau Strange Brew. Est-ce par admiration pour le groupe Cream ? Pour Eric Clapton ?
Oh, mais je connaissais ce morceau bien avant de l'entendre par Cream ! Je l'ai même joué en 1965 pour Rod Stewart qui ouvrait un show (un an avant la création de Cream, ndlr). Ceci dit, déjà du temps de Cream, Eric Clapton faisait aimer le blues au grand public. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Sans compter tout ce qu'il a fait pour me populariser!
Que pensez-vous du téléchargement ?
Le système est bon pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter les disques. Il est vital que la musique soit accessible aux amateurs sans le sou. Puisque ce dispositif existe, autant en profiter, non ? J'espère tout de même vendre beaucoup d'exemplaires de Skin Deep (rires).
Vous rappelez-vous du Blues Summit dans le club de BB King, sorti en DVD ? Nous avons encore parlé de Blues Summit l'autre jour, à Montréal. Je n'oublierai jamais ce show de rêve, chez lui, à Memphis. D’ailleurs, je n'oublierai aucun concert en compagnie de BB : qu’il se soit déroulé en France ou ailleurs. Quand nous jouons ensemble, je retourne à l'école.
Certains des guitaristes que vous avez influencés, vous ont-ils influencé en retour ? Je pense immédiatement à Hendrix.
Là, je vous arrête. Je ne suis pas le mentor d'Hendrix, mais l'un des innombrables guitaristes qu'il a écoutés. Hendrix était une éponge, il écoutait tout. Par exemple T-Bone Walker ou Elmore James. Les autres guitaristes ne quittaient pas leurs doigts des yeux. Hendrix a forcément dû dévorer leurs solos. Dès qu'un bluesman en croise un autre, ils s'influencent mutuellement. Pendant longtemps, c'était l’une de nos uniques sources pour s'améliorer. On avait peu de disques dans les années 60. Pour ce qui est de mon propre jeu, plusieurs guitaristes de la jeune génération m’ont nourri, à commencer par Clapton. Chaque fois qu'on a joué ensemble, je lui ai piqué des phrases.
Frankie Lee Sims semble représenter une influence majeure…
Et comment ! Quand j'étais jeune, la radio sur ondes courtes passait toutes sortes de blues. J'avais repéré un morceau de Frankie Lee Sims, ma mère m’avait acheté le 78-tours en question. J’étais allé voir le prof de musique de l'école : «Je veux jouer comme le type sur ce disque.» Il a fait tourner le phono : «Je suis incapable de t'apprendre ce morceau.» Alors, moi : «dans ce cas, vous n'êtes pas capable de m'enseigner la guitare !»
Vous avez rencontré Son House…
Je démarrais à l'époque, j'accompagnais notamment Muddy Waters. Il m'avait confié que Son House lui avait appris la guitare. Son House habitait Rochester, à 200 miles de chez mon manager. Je lui ai rendu plusieurs visites, je lui ai chipé quelques trucs. Hélas, je n’ai pas eu le temps d’étudier sa science du bottleneck.
Quelle est la part des musiciens du Delta dans votre jeu de guitare électrique?
Oh, vous savez, on parle de la même musique. L'électricité a ajouté une extension à leur musique, c’est tout. Mon premier contact avec l'électricité, c’est en écoutant Lightnin' Slim et Guitar Slim. Quelle beauté! J’ai, bien sûr, intégré l'héritage du Delta dans mon jeu. Ces premiers héros ont passé, à Muddy Waters, à BB King, à tant d’autres, le flambeau d'un patrimoine inouï.
Sweet tea, c’était aussi la découverte de Junior Kimbrough…
Oui. Je me suis rendu compte d’un manque. Voilà un gars qui n'était jamais sorti du Mississipi et qui perpétuait l'esprit du blues tel que Robert Johnson l'avait diffusé. Maintenant, est-ce qu’on pourrait encore jouer le blues de cette manière aujourd'hui ? Je n’en suis pas sûr, ces types étaient uniques.
Les amateurs disent que Sweet Tea sera l'album de blues de la décennie.
Pas d'accord, mais alors pas du tout ! Seul le public vous fait savoir quel est le meilleur album de blues de la décennie. Me concernant, celui qu'il préfère reste Damn Right I got the Blues. Cependant j’insiste : une foule de bluesmen méritent d’être glorifiés avant que vienne mon tour.
On dit aussi que vous êtes le meilleur guitariste du monde, mais qu’Otis Rush est le meilleur de Chicago…
Hé, hé ! La question, c'est d'être le meilleur le soir où l'on joue. Pas le meilleur de la ville ou de toute la planète.
Votre passe-temps favori ?
J'adore cuisiner. Egalement m'asseoir dans mon club et discuter avec les gens. J'aime particulièrement m’y adonner en France. Les Français partagent le goût de la discussion.
Qu'écoutez-vous en ce moment ?
Du Gospel. J'étais à l'église, dimanche dernier. J'écoutais les negro-spirituals. C'était magnifique.
Influencé dès son enfance par John Lee Hooker, Muddy Waters et Howlin' Wolf qui lui donneront plus tard envie d'émigrer vers Chicago, il se fabrique à l'âge de 13 ans une guitare de fortune à partir d'une moustiquaire et d'un morceau de bois! Mais, c'est à 16 ans que son père lui offre sa première vraie guitare, une deux cordes. Buddy joue alors simplement de la guitare pour passer le temps.
Quelques temps plus tard, alors qu'il est assis sur le seuil de sa maison en train de gratouiller tranquillement, un inconnu l'aborde, lui dit qu'il le regarde jouer chaque soir et qu'il voudrait lui offrir une guitare neuve. Et c'est ainsi que, par le meilleur des hasards, Buddy se retrouve le lendemain avec une guitare flambant neuve, plus motivé que jamais pour imiter ses idoles. Dès lors, il s'entraîne avec assiduité et se donne rapidement en concert à Baton Rouge avec les bluesmen locaux comme le Big Poppa John Tilley Band, Lightnin' Slim, Guitar Slim, Slim Harpo ou Lazy Lester. Mais Buddy sait déjà que son avenir n'est pas dans ce Sud ségregationniste et pense déjà à partir au Nord des Etats-Unis. En quête d'un emploi bien payé, il part en 1957 pour Chicago, la ville de ses idoles. A cette époque, il n'imagine pas encore faire carrière dans la musique.
Arrivé à Chicago, il parcourt la ville pendant plusieurs jours, avec pour seul accompagnement sa guitare et la faim au ventre jusqu'à ce qu'il rencontre presque miraculeusement un homme qui lui demande s'il peut lui jouer de la guitare en échange d'un whisky. Un hamburger aurait été mieux mais Buddy joue tout de même, décomplexé, et emballe l'inconnu qui le conduit aussitôt dans une boîte où joue un de ses amis, un certain Otis Rush. Et alors même que Rush s'apprête à partir, Buddy se met à jouer The things I used to do. Otis dira seulement au patron de l'engager.
Dès lors, Buddy qui joue plusieurs fois par semaine ne tarde pas à attirer un large public et se fait même remarquer par Muddy Waters en personne qui lui prodiguera quelques conseils. Dans cet amas de bars à blues, Buddy croise d'autres jeunes qui eux aussi ne tarderont pas exploser; comme Magic Sam, Earl Hooker ou Freddie King. Mais c'est surtout la rencontre avec sa première source d'inspiration B.B. King qui restera la plus bénéfique pour Buddy. Sa notoriété grandissante l'entraîne alors sur les différentes scènes de Chicago en compagnie d'autres bluesmen de renom: avec Otis Rush au Club 708 ou encore au Trianon Ballroom avec B.B. King.
En 1958, Buddy rencontre Willie Dixon, qui reste encore à ce jour le plus grand compositeur de blues, et enregistre grâce à lui pour le label Cobra "Sittin' and cryin' the blues" avant de devenir, pour Chess, guitariste de studio, puis en solo. Il enregistre ainsi avec Ike Turner (This is the end), Otis Rush, Sonny Boy Williamson, Muddy Waters et Willie Dixon. Parallèlement à sa carrière de sideman, il enregistre aussi en solo, entre1958 et 64, plusieurs 45t, Sit and cry, Try to quit my baby... Broken hearted blues et surtout First time I met the blues qu'on retrouve aujourd'hui réunis sur les deux CDs "Buddy Guy on Chess" vol. 1+2.
Buddy se produira ensuite avec l'harmonicite Junior Wells sur l'album "Buddy Guy & Junior Wells play the blues" et sort en 1960 les singles Let me love you baby et Ten years ago. On le retrouve également sur l'album live "Blues from Big Bill's" enregistré au Copacabana Club à Chicago avec ses amis Howlin' Wolf et M. Waters.
Mais le grand succès n'arrive qu'au milieu des 60's. Durant les 60's/70's, il enregistre plusieurs classiques du Chicago blues comme "A man and the blues", "This is Buddy Guy" (avec Clapton), "Hold that plane" et surtout "Stone Crazy". Grâce au soutien d'Eric Clapton qui le cite souvent comme une de ses grandes influences, Buddy parvient à toucher facilement le public blanc et part en tournée à travers le monde. En 1965, il joue en Europe à l'American folk blues festival. En 67, il est cette fois-ci au Mariposa folk blues festival à Toronto. En 1970, il fait même la première partie de la tournée française des Rolling Stones. Malheureusement, Buddy se fait progressivement oublier des maisons de disques pendant les 70's.
Les 80's, marquées par la new wave, renvoient Buddy et tous ses camarades bluesmen dans l'oubli le plus complet. Malgré tout, il tentera un retour, mais l'artiste semble en panne d'inspiration, délaissant le feeling pour abuser de sa dextérité à la 6 cordes. Seules ses quelques apparitions avec son ami Junior Wells éclaircissent cette période bien sombre: "Buddy Guy and Junior Wells play the blues", "Buddy Guy and the Juniors", "Drinkin' TNT" ou encore "Going back" ressorti en 1991 sous le titre "Alone & acoustic".
En 1989, Buddy ouvre son club "Legend" à Chicago. Et c'est contre attente qu'au début des 90's; poussé par un renouveau du blues aux USA et en Europe, il refait surface et sort un album à la mesure de son talent: "Damn right, I've got the blues" en compagnie de Mark Knopfler, Jeff Beck et Eric Clapton. Fort de ce succès inattendu, il sort juste après le sublime album "Slippin' in" en 93 et assied définitivement son image de grand bluesman en joueant au côté de jeunes bluesmen comme Jonny Lang.
***Le guitariste/chanteur Buddy Guy a une longue carrière derrière lui sur la scène blues américaine. Son album "A Man and the Blues" (1968) est un incontournable pour tous les fans de blues. En 1991, "Damn Right, I Got the Blues" lui a valu un Grammy.***
Buddy Guy est aujourd'hui une véritable légende du blues et un virtuose de la guitare, adulé tant par les guitaristes de blues que de rock et considéré d'ailleurs par Eric Clapton comme le meilleur guitariste au monde. En tout cas, son nom restera à tout jamais associé au Chicago blues à côté du grand Muddy Waters.
http://buddyguys.com/
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Nine Admin
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Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Mar 20 Jan - 10:48
George «Buddy» Guy tient toujours le haut du pavé. Le Bluesman de Chicago dame encore le pion aux Rolling Stones dans le film de Martin Scorsese, Shine a Light, sorti en 2008, qui capte un concert au Beacon Theatre de Manhattan. Son chorus, tout en éclairs, sur le morceau Champagne and Reefer, éclipse la navrante procession de momies poussiéreuses qui défile depuis des dizaines d’années sur les scènes de la planète. A la fin de l’année dernière, le disque du styliste, Skin Deep (sur le label Silvertone), un diamant brut, décroche une «Ovation» dans le périodique Blues Again, un journal de critiques spécialisés pourtant réputés pour avoir la dent dure.
Il suffit d’avoir un cœur pour bondir aux éruptions de la star et se laisser bercer par ses coulées voluptueuses. Depuis ses enregistrements pour le label Chess à la fin des années 50 ; depuis qu’il a révolutionné le langage de la guitare dans les années 60 lors des séances pour le label Vanguard au point de changer la destinée de Jimi Hendrix, le créateur du genre West Side n’a jamais baissé les doigts, malgré une période d’éclipse dans les années 80. Après avoir influencé plusieurs générations de guitar-heroes, le maître a repris sa position en haut du podium depuis une quinzaine d'années. A 72 ans, les cordes vocales (et métalliques) allument encore des brasiers. L’été dernier, les concerts ont mis le feu (notamment) au festival de Jazz de Vienne et à Strasbourg.
INTERVIEW (réalisée par téléphone):
Bruno Pfeiffer. Pourquoi avoir intitulé le disque Skin Deep, qui signifie à fleur de peau ?
Buddy Guy : Petit garçon j'ai souffert du racisme, comme tous les Noirs autour de moi. Les paroles évoquent mon enfance, le titre évoque cette souffrance. Les sensations de ma vie se retrouvent dans les paroles du disque. Du moins ai-je essayé d'en faire passer le plus possible.
Pourquoi ne pas avoir enregistré plus tôt un disque contenant vos propres compositions?
Oh, j'ai bien essayé, cela dès le commencement de ma carrière. Mais, que voulez-vous, quand vous pénétrez dans un studio avec l'idée de proposer vos modestes compositions, que vous êtes en 1959, que vous vous retrouvez devant le grand Willie Dixon et que le producteur vous fait comprendre que ce qui va être enregistré ce sont les œuvres de cet immense monsieur, vous ne songez pas un instant à ce qui se trouve dans votre cartable. J'ai accepté bien volontiers les morceaux de Willie Dixon, et j'ai été trop heureux de ces sessions. Depuis cette époque j'ai pris le parti de mettre mes œuvres en veilleuse. Les morceaux sont dans ma poche depuis le tout premier jour, je les porte sur moi depuis presque cinquante ans. Et des idées, j'en ai toujours eu ! Ça fait vingt ans que mon producteur me reproche de ne pas les avoir enregistrées. Selon lui, ces morceaux reflètent tout à fait mon style. Voilà, j'attendais mon heure, et le moment est venu. Maintenant, je poursuis la route avec mes propres morceaux.
Dans ce cas, pourquoi retenir aussi peu de vos compositions sur scène ?
J’aurais pu, effectivement, mais les chansons sont trop neuves pour que je les joue toutes. Ceci dit, vous exagérez. Je joue déjà le morceau Skin Deep et deux ou trois autres pour faire connaître le CD. De surcroît, le public français adore mes classiques : pourquoi ne pas le combler? Je jouerai le disque intégralement lors de ma prochaine tournée.
Pourquoi donner autant de concerts alors que vous êtes riche et célèbre ?
Il n'y a pas de retraite pour les bluesmen ! Les gens m'accueillent toujours avec chaleur, et j'essaie de leur donner le maximum pour qu'ils aient envie de revenir m‘écouter. J’envoie le meilleur de moi-même sur scène pour entretenir cet échange.
Le morceau Too Many Years est un bijou. Comment êtes-vous entré en contact avec Derek Trucks et Susan Tedeschi ?
Je connais Derek depuis longtemps. Nous sommes tous les deux fans de Muddy Waters. Les notes ont l'air de sauter sur le manche de sa guitare ! Ce gars s'inscrit aussi dans la lignée des Howlin' Wolf et des Willie Dixon. C'est un des musiciens que je valide sans hésiter comme porteur de mon héritage musical. Je l'ai appelé immédiatement pour le disque. Quant à Susan, son épouse, j'ai insisté pour qu’on fasse ce duo. BB King me l'avait présentée. Elle n'était pas loin du téléphone quand j'ai eu Derek... Quelle vocaliste ! Vous avez écouté son CD ? Il est génial. Parlons de cet héritage. Quel regard portez-vous sur l'avenir du blues ?
Dans le morceau ‘Who’s Gonna Fill Those Shoes’, je rends hommage aux grands anciens. Je vois Derek et beaucoup d'autres incarner le futur (mais je n'ai pas les noms en tête, comme ça, au débotté). Ils animent une scène actuelle intéressante, on entend de beaux concerts. Toutefois j’éprouve des craintes pour la relève : la jeunesse a le nez fourré dans la télé. Ce ne sont pas les émissions qu'on y diffuse qui vont leur donner le goût du blues authentique. Ils vont avoir du mal à chercher leur inspiration là-dedans.
Il y a tout de même Quinn Sullivan, ce guitariste de douze ans qui vous accompagne sur scène…
Et encore, vous n'avez pas écouté ce garçon quand il en avait neuf ! Déjà géant à cet âge-là. C'était pas croyable ! Hier soir sur scène, son jeu m'a encore stupéfait. Notez : Quinn est une exception.
Les Rolling Stones sont-ils encore porteurs du « vrai blues », comme vous dites ?
Les Rolling Stones font ce qu'ils veulent, et ils le font bien. Qu'ils continuent ! Comment avez-vous été embauché pour Shine A Light ?
Un de mes amis m’a appelé : «Les Stones veulent enregistrer un morceau de Muddy Waters : ils ont pensé à toi. » J'ignorais quel morceau, ni dans quelles circonstances. J'ai dit oui pour la raison suivante: sans Muddy Waters, ils ne seraient pas là, et moi non plus. La source vient de lui.
Avez-vous conservé la guitare que vous avait offerte Keith Richards ?
Bien entendu que je l'ai conservée ! Je la trimballe dans le monde entier. Pas question de n'en jouer qu'à Chicago. Je l'accrocherai un jour dans mon club, avec les autres : celle de Stevie Ray Vaughan, celle de Clapton, etc.
Expliquez-nous votre amour des guitares Stratocaster ?
C'est la première marque sur laquelle j'ai joué. Un beau morceau de bois. Une guitare très bien construite. Elle est solide. Formidable pour un fauché. Je pouvais la laisser tomber, je la ramassais dans le même état. Pas besoin d'en acheter une autre.
Ike Turner vous manque-t-il ?
Oh oui! Ce gars avait tout. Des morceaux extra. Des groupes extra. Une chanteuse extra, Tina, qu’il a poussée en avant. Il n'a pas jamais eu la reconnaissance qu'il méritait, c'est très dommage.
Sur le disque Sweet Tea, un chef d'œuvre, vous jouez dans un style inhabituel…
Je reconnais que l'entendre n'est pas courant. Chaque fois que j'avais recours à ce style, Muddy Waters me demandait d'où je le sortais. Il s'agit d'une vieille approche d'un coin du Mississippi. En fait, j'ai été forcé de l'apprendre. A chacun de mes concerts en Louisiane, le public réclamait ce style. Je ne voulais pas avoir l'air idiot : j’ai assimilé le truc. Cela m'est revenu pour Sweet Tea...
Vous semblez éprouver une prédilection pour le morceau Strange Brew. Est-ce par admiration pour le groupe Cream ? Pour Eric Clapton ?
Oh, mais je connaissais ce morceau bien avant de l'entendre par Cream ! Je l'ai même joué en 1965 pour Rod Stewart qui ouvrait un show (un an avant la création de Cream, ndlr). Ceci dit, déjà du temps de Cream, Eric Clapton faisait aimer le blues au grand public. Je lui en serai éternellement reconnaissant. Sans compter tout ce qu'il a fait pour me populariser!
Que pensez-vous du téléchargement ?
Le système est bon pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter les disques. Il est vital que la musique soit accessible aux amateurs sans le sou. Puisque ce dispositif existe, autant en profiter, non ? J'espère tout de même vendre beaucoup d'exemplaires de Skin Deep (rires).
Vous rappelez-vous du Blues Summit dans le club de BB King, sorti en DVD ? Nous avons encore parlé de Blues Summit l'autre jour, à Montréal. Je n'oublierai jamais ce show de rêve, chez lui, à Memphis. D’ailleurs, je n'oublierai aucun concert en compagnie de BB : qu’il se soit déroulé en France ou ailleurs. Quand nous jouons ensemble, je retourne à l'école.
Certains des guitaristes que vous avez influencés, vous ont-ils influencé en retour ? Je pense immédiatement à Hendrix.
Là, je vous arrête. Je ne suis pas le mentor d'Hendrix, mais l'un des innombrables guitaristes qu'il a écoutés. Hendrix était une éponge, il écoutait tout. Par exemple T-Bone Walker ou Elmore James. Les autres guitaristes ne quittaient pas leurs doigts des yeux. Hendrix a forcément dû dévorer leurs solos. Dès qu'un bluesman en croise un autre, ils s'influencent mutuellement. Pendant longtemps, c'était l’une de nos uniques sources pour s'améliorer. On avait peu de disques dans les années 60. Pour ce qui est de mon propre jeu, plusieurs guitaristes de la jeune génération m’ont nourri, à commencer par Clapton. Chaque fois qu'on a joué ensemble, je lui ai piqué des phrases.
Frankie Lee Sims semble représenter une influence majeure…
Et comment ! Quand j'étais jeune, la radio sur ondes courtes passait toutes sortes de blues. J'avais repéré un morceau de Frankie Lee Sims, ma mère m’avait acheté le 78-tours en question. J’étais allé voir le prof de musique de l'école : «Je veux jouer comme le type sur ce disque.» Il a fait tourner le phono : «Je suis incapable de t'apprendre ce morceau.» Alors, moi : «dans ce cas, vous n'êtes pas capable de m'enseigner la guitare !»
Vous avez rencontré Son House…
Je démarrais à l'époque, j'accompagnais notamment Muddy Waters. Il m'avait confié que Son House lui avait appris la guitare. Son House habitait Rochester, à 200 miles de chez mon manager. Je lui ai rendu plusieurs visites, je lui ai chipé quelques trucs. Hélas, je n’ai pas eu le temps d’étudier sa science du bottleneck.
Quelle est la part des musiciens du Delta dans votre jeu de guitare électrique?
Oh, vous savez, on parle de la même musique. L'électricité a ajouté une extension à leur musique, c’est tout. Mon premier contact avec l'électricité, c’est en écoutant Lightnin' Slim et Guitar Slim. Quelle beauté! J’ai, bien sûr, intégré l'héritage du Delta dans mon jeu. Ces premiers héros ont passé, à Muddy Waters, à BB King, à tant d’autres, le flambeau d'un patrimoine inouï.
Sweet tea, c’était aussi la découverte de Junior Kimbrough…
Oui. Je me suis rendu compte d’un manque. Voilà un gars qui n'était jamais sorti du Mississipi et qui perpétuait l'esprit du blues tel que Robert Johnson l'avait diffusé. Maintenant, est-ce qu’on pourrait encore jouer le blues de cette manière aujourd'hui ? Je n’en suis pas sûr, ces types étaient uniques.
Les amateurs disent que Sweet Tea sera l'album de blues de la décennie.
Pas d'accord, mais alors pas du tout ! Seul le public vous fait savoir quel est le meilleur album de blues de la décennie. Me concernant, celui qu'il préfère reste Damn Right I got the Blues. Cependant j’insiste : une foule de bluesmen méritent d’être glorifiés avant que vienne mon tour.
On dit aussi que vous êtes le meilleur guitariste du monde, mais qu’Otis Rush est le meilleur de Chicago…
Hé, hé ! La question, c'est d'être le meilleur le soir où l'on joue. Pas le meilleur de la ville ou de toute la planète.
Votre passe-temps favori ?
J'adore cuisiner. Egalement m'asseoir dans mon club et discuter avec les gens. J'aime particulièrement m’y adonner en France. Les Français partagent le goût de la discussion.
Qu'écoutez-vous en ce moment ?
Du Gospel. J'étais à l'église, dimanche dernier. J'écoutais les negro-spirituals. C'était magnifique.
Dernière édition par Nine le Mer 8 Avr - 22:56, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Mar 20 Jan - 11:22
Buddy Guy ne doit plus que jamais chanter le blues La Presse Canadienne
Depuis que les géants comme Muddy Waters, Howlin» Wolf et Willie Dixon ont passé l'arme à gauche, celui qui a remporté à cinq reprises un Grammy Award estime qu'il doit plus que jamais porter le flambeau de la tradition blues.
«Lorsque tous les grands étaient encore vivants, c'était toujours une expérience d'apprentissage et c'était agréable aussi, parce que c'était comme aller à l'école», a dit Buddy Guy, qui était en spectacle vendredi à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, dans le cadre du Harvest Jazz and Blues Festival.
Aujourd'hui âgé de 72 ans, Buddy Guy avoue qu'il lui est désormais plus difficile de faire les trucs qui ont fait de lui une légende, dont jouer de la guitare avec ses dents ou la lancer dans les airs.
«Je jouerai probablement quelques (accords) avec les quelques dents qu'il me reste, mais si je lance (ma guitare), vous savez que (ma) vue n'est pas aussi bonne qu'elle l'a déjà été», a-t-il dit.
Le géant du blues a proposé un mélange de chansons de son imposant répertoire personnel ainsi que des chansons de «Skin Deep», son plus récent album.
Né à Lettsworth, en Louisiane, Buddy Guy a invité plusieurs artistes pour enregistrer des chansons de son album, dont Eric Clapton, Robert Randolph et Derek Trucks, lequel était en prestation jeudi au Harvest Jazz and Blues Festival.
Un an après avoir donné un spectacle au Dutch Mason Blues Festival de Truro, en Nouvelle-Ecosse, Buddy Guy s'est dit content de retourner dans l'est du Canada.
Dernière édition par Nine le Mer 8 Avr - 22:57, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Mar 20 Jan - 11:28
BUDDY GUITARISTE DE LEGENDE
Il sera présent au Festival de Jazz de Montréal le 2 JUILLET 2009
Héritier de l'école blues du Mississipi, ce guitariste né à Baton Rouge en 1936.
Sa carrière est celle des légendes de la musique : Buddy Guy a connu des hauts et surtout des bas, 25 ans de galères diverses qui ont forgé un personnage devenu une référence du blues. Pour gagner sa vie, il quitte la Louisiane pour Chicago ; c'est là qu'il rencontre le blues.
Il joue alors dans les bars, les clubs, dans la rue et côtoie Muddy Waters qui fréquente aussi les clubs de l'Illinois. De cette expérience, il garde un son brut et cru, il reste, aujourd'hui encore, fidèle à une authentique tradition qui vibre toujours dans les bars de Chicago.
Il y a plus de 30 ans, Jimi Hendrix reconnaissait en Buddy Guy un maître, Eric Clapton s'en est fait un ami. Dans les années 70, rares étaient les grands guitaristes blancs à ne pas invoquer la figure tutélaire de Buddy Guy.
Il assure alors les premières parties des Rolling Stones. Les années 80 l'oublient, il quitte le rôle d'interprète pour ouvrir son club, le Buddy Guy's Legends, à Chicago. Il doit attendre les années 90 et Eric Clapton, qui le rappelle pour un concert en Angleterre, avant de retrouver un label (Silverstone) qui le signe. S'ensuit une série d'albums qui révèlent un Buddy Guy plus humble et philosophe : « Heavy Love » le voit revenir au blues sixties hybridé de psychédélisme, « Sweat tea » (sorti en 2001) ressuscite le country blues électrifié au son brut et profond avec un Buddy Guy qui a su vieillir en gardant sa verdeur et sa crudité ; un album présenté comme le meilleur album blues de la décennie. En attendant le suivant annonce t'on déjà chez Silverstone... :6qzwpya2.gif:
Nine Admin
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Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Mer 8 Avr - 23:01
Dernière édition par Nine le Ven 3 Déc - 3:16, édité 1 fois
liliane Admin
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Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Jeu 4 Nov - 9:26
LIVING PROOF - SORTIE LE 1er NOVEMBRE 2010
TRACKLISTING :
01 74 Years Young 02 Thank Me Someday 03 On The Road 04 Stay Around A Little Longer 05 Key Don't Fit 06 Living Proof 07 Where The Blues Begins 08 Too Soon 09 Everybody's Got To Go 10 Let The Door Knob Hit Ya 11 Guess What 12 Skanky
Nine Admin
Nombre de messages : 12721 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: BUDDY GUY LA LEGENDE DU BLUES Ven 3 Déc - 1:03
Buddy Guy, «Living Proof» (Sony)
A 74 ans, Buddy Guy signe la plus belle preuve de vie.
Deux ans après Skin Deep, le bluesman revient un nouvel album pour rappeler qu’il est l’un des derniers maîtres de la musique traditionnelle des noirs américains. Devenu l’un des piliers du son de Chicago, après avoir quitté sa Louisiane natale, Buddy Guy n’a rien perdu de son inspiration, ni de la finesse de son jeu de guitare.
Il a d’ailleurs invité deux des rares qui puissent rivaliser avec son talent, deux vieux copains, B.B. King et Carlos Santana…
Sa voix, quant à elle, est peut-être plus éraillée que lorsqu’il flirtait avec le soul du temps de ses enregistrements pour la Chess Record. L’âge bien sûr, mais elle n’en est que plus blues, et comme lui, elle est toujours aussi énergique et vive.
Comme il s’en amuse dans son single, Buddy Guy est «74 years young»…