| | PATRICE CHEREAU | |
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Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 72 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
| Sujet: Re: PATRICE CHEREAU Dim 19 Juil - 14:40 | |
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Avignon le musée imaginaire de Patrice ChéreauUn matin devant la porte du Louvre (détail) d'Edouard Bernard Debat-Ponsan , 1880 .une Saint-Barthélemy qui rappelle le film La reine Margot . Musée d'Art Roger-Quilliot, Clermont-Ferrand .Photo Jacques-Henri Bayle LA CHRONIQUE D'ARMELLE HÉLIOT À Avignon, la Collection Lambert, dirigée par Éric Mézil, rouvre en consacrant l'ensemble de l'Hôtel de Caumont au parcours intellectuel et sensible du metteur en scène. Un magnifique hommage. Avignon fut sa dernière scène. Il sortait, exténué mais heureux du triomphe d'Elektra de Strauss à Aix-en-Provence. Il avait accepté de clore un cycle de spectacles donnés par les artistes qui avaient illuminé le festival durant les dix années de direction d'Hortense Archambault et Vincent Baudriller. Il n'en avait pas fait partie, mais il était l'invité d'honneur. Pieds nus sur la scène de l'Opéra-Théâtre, il donna la lecture de Coma de Pierre Guyotat. Il avait dédié ce moment à Valérie Lang, dont l'enterrement avait eu lieu le matin même à Paris. On était le 27 juillet 2013. Il mourrait le 7 octobre suivant alors qu'il travaillait à la mise en scène de Comme il vous plaira de Shakespeare pour le Théâtre de l'Odéon. La maquette du décor bifrontal de Richard Peduzzi est là, avec ce grand bel arbre dont ce frère d'art indissociable du chemin de Patrice Chéreau avait parlé lors des obsèques en l'église Saint-Sulpice. Elle est l'une des pièces, parmi une multitude foisonnante, de l'exposition que lui consacre la Collection Lambert et qui marque en un geste puissant la réouverture de l'Hôtel de Caumont et le rédéploiement du fonds permanent dans l'Hôtel de Montfaucon, à côté. C'est Nathalie Léger, écrivain et directrice de l'Institut mémoire de l'édition contemporaine (IMEC) qui a approché Éric Mézil, directeur de la Collection Lambert, l'été dernier en lui suggérant cette exposition. Patrice Chéreau avait versé ses archives à l'institution où sont les fonds de Jean Genet et de Bernard-Marie Koltès, dès 1996. «Un musée imaginaire»Malgré les menaces pesant alors sur la Collection - Cécile Helle, maire d'Avignon, discutait les subventions - Yvon Lambert a foncé et Éric Mézil a accompli un travail époustouflant. Il est en effet d'une fidélité stupéfiante à Chéreau tout en renouvelant complètement ce que cet artiste unique, lié consubstantiellement à la peinture, avait proposé au Louvre en 2010 à l'invitation d'Henri Loyrette. Patrice Chéreau avait intitulé «son» exposition «Les visages et les corps». Voici «Un musée imaginaire». Il juxtapose, en larges vitrines horizontales, les documents depuis la toute jeunesse à Lézigné jusqu'aux jours ultimes, et des œuvres, directement liées à sa vie et son travail continu, ou choisies en intuitions confondantes par le commissaire. Des prêts exceptionnels ont été consentis et ce parcours est d'une richesse et d'une beauté saisissantes par les chefs-d'œuvre qui le jalonnent. C'est un «tombeau» de Patrice Chéreau, au sens poétique. Le plus subtil et le plus bouleversant qui soit. C'est son âme qui affleure. À chaque pas, on le retrouve, voyant fasciné par le monde, les savoirs et les arts, décrypteur d'une lucidité radieuse des textes et des êtres, avide d'amour et obsédé par la mort et la dissolution des corps. Éros et ThanatosDire que règnent ici Éros et Thanatos est vérité, non formule. C'est le grand tableau monumental de Debat-Ponsan, Un matin devant la porte du Louvre (1880), une Saint-Barthélemy qui rappelle évidemment La Reine Margot à laquelle est consacrée plus loin une large section, qui accueille le visiteur. Amoncellement de chairs enchevêtrées, lividités cadavériques qui obsèderont toujours le metteur en scène de La Maison des morts. Il assista, très jeune, au désastre du métro Charonne et en fut profondément marqué. En toute fin du long chemin, un merveilleux Georges de La Tour venu de Nantes, L'Apparition de l'ange à saint Joseph: le clair-obsur est ce qui nimbe toute la vie et l'apaise. Tout ici fait sens, à commencer par ses dessins, ses cahiers de travail, les archives de l'INA, et des œuvres qu'il ne connaissait pas toutes mais qu'il aurait aimées. Balke, Harrison, les dessins de Géricault (Le Radeau de la Méduse est fondateur), David, Hodiener, Janmot; Picasso, Bacon, Music, Abramovic, Kiefer, Barcelo, Marlene Dumas, Abdessemed. On s'arrête à chaque pas, médusé par ces trésors. Nous y reviendrons longuement. Collection Lambert, 5, rue Violette, 84000 Avignon.
Du 10 juillet au 11 octobre. www.collectionlambert.fr Catalogue bilingue (éd. Actes Sud, 42€). http://www.lefigaro.fr/theatre/2015/07/09/03003-20150709ARTFIG00275-avignon-le-musee-imaginaire-de-patrice-chereau.php . | |
| | | Bridget
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| Sujet: Re: PATRICE CHEREAU Mer 12 Oct - 21:18 | |
| . La Main de Tristan Un ouvrage intime sur Chéreau... sans Chéreau
En sélection pour le Prix Wepler, "la Main de Tristan" est un récit intime entre son auteur, Olivier Steiner, et le metteur en scène Patrice Chéreau, disparu en 2013. Une histoire d'amour que l'écrivain a eu tout les problèmes du monde à publier : refus des éditeurs, censure des proches de l'homme de théâtre... Il a fallu pour satisfaire tout le monde, que le nom de Chéreau n'apparaisse ni dans le titre de l'ouvrage, ni au dos du livre. Hallucinant !
En refermant le nouveau livre d'Olivier Steiner, la Main de Tristan, on songe à cette devise que Hugo avait inscrite sur presque tous les murs de Guernesey : «Absentes adsunt». Traduisez : «Les absents sont présents». Comprenez : L'absence est une présence plus forte que la présence. Déduisez : Ne pas être là, c'est être vraiment là.
L'absence : c'est tout le sujet de ce récit qui ne ressemble à aucun autre, quoiqu'il close le triptyque entamé avec Bohème et poursuivi avec la Vie privée. Cent soixante pages d'une lettre d'amour que l'autre ne lira pas, parce que cet autre c'était Patrice Chéreau.
Tout commence en 2007. Chéreau est au sommet de son art ; Steiner est encore un petit vendeur de souvenirs, coincé dans un magasin de l'île de la Cité. Ces deux-là se rencontrent par pur hasard, qui est l'autre nom de la nécessité. Coups de fil, mails, SMS : ils aimeraient se revoir et puis vivre, mais Chéreau, bourreau de travail, n'est jamais vraiment là. Quelque chose cristallise, qu'on appelait au Moyen Age l'amor de lonh. Hélas ! Quand ils se rencontrent, au bout de huit semaines de correspondance, rien ne se passe : l'émerveillement n'a pas lieu. Chéreau et Steiner, solitaires solidaires, continuent de se voir pourtant. Ils dînent ensemble, partent en voyage, parlent littérature, cinéma, théâtre. Ils vivent quelque chose qui n'a pas de nom, dans le regret de ce qui n'a pas été. Dans la douleur aussi : car Chéreau est une force qui va, un météore cosmopolite, partout à l'aise parce que jamais trompé par les convenances. A côté de lui, Steiner est trop jeune, trop peu sûr de lui : il s'étiole, languit, déprime - et dans des pages terribles de lucidité, le voilà qui survit à la Maison Blanche, entouré d'êtres humains qui ont perdu la tête. «Nous revoilà sardines décapitées collées les unes aux autres dans ce même couloir, personne ne parle, on dirait que le petit monde s'espionne, se surveille, le troupeau des malades attend l'ouverture du réfectoire, entrée plat dessert, un seul morceau de pain.» Chéreau ne l'abandonne pas : il l'entraîne encore une fois dans la vie, le poussant même à écrire. Il faut, pour cela aussi, lui dire merci.
Mais regardez le titre de ce beau livre, ou lisez sa quatrième de couverture : Patrice Chéreau n'apparaît jamais. Ses proches l'ont ordonné : que l'absent soit absent ! Et Steiner, plus écrivain que procédurier, a obéi. Ont-ils aimé jouer les censeurs ? Ils ignoraient qu'ils redoublaient ainsi la trame secrète de ce livre, agissant comme des marionnettes sous la main du metteur en scène. La main de Chéreau. Elle écrit encore une fois ces mots qui consolent : les absents sont présents.
*La Main de Tristan, d'Olivier Steiner, éd. Les Busclats, 160 p., 14 €. En sélection pour le prix Wepler.
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| | | Bridget
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| Sujet: Re: PATRICE CHEREAU Mar 23 Oct - 16:27 | |
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Patrice Chéreau à l'œuvreExposition Archives nationales - Site de Paris Du 24 octobre au 2 décembre 2018
L'exposition Patrice Chéreau à l'œuvre est accueillie, du 24 octobre au 2 décembre 2018, sur le site parisien Patrice Chéreau à l'oeuvre Paris - Hôtel de Soubise Exposition du 24 octobre au 2 décembre 2018des Archives nationales. Ce lieu n'a pas été choisi au hasard. Habitant le quartier, Patrice Chéreau a souvent traversé, en voisin, les jardins de l'hôtel de Soubise et les Archives nationales entretiennent des liens privilégiés avec l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui est à l'initiative de cet événement.
Les Archives nationales conservent de nombreux documents relatifs à l'activité dont plusieurs pièces sont dévoilées au public à l'occasion de cette manifestation. L'hôtel de Soubise a également pour particularité d'être situé devant la rue de Braque, où vivait l'artiste (1944-2013). Celui-ci, tout à la fois metteur en scène de théâtre et d'opéra, directeur de centre dramatique, réalisateur et comédien, a profondément marqué le paysage culturel des cinquante dernières années et a offert l'originalité d'établir continuellement des correspondances entre peinture, cinéma, musique et spectacle vivant.
Cette exposition, qui se fonde sur une documentation riche et variée, en partie inédite, retrace la trajectoire professionnelle d'un créateur d'exception et déploie, en six moments, les vastes répertoires d'images qu'il recomposait sans cesse. Pour montrer Patrice Chéreau au travail, dans un dialogue soutenu et fécond avec ses collaborateurs, — scénaristes, photographes, créateurs de son, de lumières et de costumes, scénographes, chorégraphes, musiciens, acteurs et chanteurs —, elle rassemble des archives écrites, sonores et audiovisuelles, des maquettes et des costumes, des affiches et des dessins, des story-boards ainsi que de nombreuses photographies de tournage, de répétition et de plateau. Elle propose au visiteur de parcourir un univers artistique aussi exigeant qu'insolite, l'invite à découvrir ou redécouvrir une œuvre unique, puissante et foisonnante, met l'accent sur sa réception, son rayonnement et sa portée, nationale et internationale.
Cette exposition, préparée par l'université Paris 1-Panthéon Sorbonne, a bénéficié du concours de plusieurs institutions culturelles et scientifiques françaises et étrangères : les Archives départementales des Hauts-de-Seine, les Archives municipales d'Erlangen (Allemagne), la Cinémathèque française, l'École nationale supérieure Louis-Lumière, la Fondation Paul Sacher, l'Institut national de l'audiovisuel, le labex EHNE [écrire une histoire nouvelle de l'Europe], l'Odéon-Théâtre de l'Europe, le Piccolo Teatro de Milan, le Théâtre Nanterre-Amandiers, le théâtre de La Scala, le théâtre royal de la Monnaie, l'université Paris Sorbonne.
AVANT-PROPOS L’œuvre de Patrice Chéreau est une intrigue. Tout un chacun en a une vision forte, personnelle et parcellaire. L’exposition Patrice Chéreau à l’œuvre est née de ce simple constat et a pour objet de montrer le créateur au travail en reconstruisant sa trajectoire professionnelle, de ses années d’apprentissage au lycée Louis-le-Grand, à l’aube des années 1960, jusqu’à sa disparition, en octobre 2013. Un parcours de plus d’un demi-siècle est nécessairement fait d’inflexions, de différentes natures. Mais, au fil des salles, le visiteur découvrira également de grandes constantes : la prodigieuse énergie de celui qui fut à la fois comédien, réalisateur, metteur en scène de théâtre et d’opéra, directeur d’institutions culturelles, son dépassement permanent, sa grande originalité qui consiste à établir continuellement des correspondances entre peinture, cinéma, musique et spectacle vivant. Il entrera dans un univers créatif aussiexigeant qu’insolite, découvrira ou redécouvrira, en six moments, une œuvre unique, puissante et foisonnante ainsi qu’un artiste majeur ayant profondément marqué le paysage culturel des cinquante dernières années. Au travers de documents nombreux et variés, souvent inédits, se révèle le dialogue fécond entre Patrice Chéreau et ses proches collaborateurs : scénographes, scénaristes, photographes, créateurs de son, de lumières ou de costumes, acteurs et chanteurs lyriques, chorégraphe, musiciens et chefs d’orchestre. L’accent est également mis surles projets inaboutis, sur la réception des films et spectacles,leur rayonnement et leur portée nationale et internationale.
PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION
Accueillie par les Archives nationales et visible du 24 octobre au 2 décembre 2018, l’exposition Patrice Chéreau à l’œuvrea été préparée par l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec la contribution de plusieurs institutions culturelles françaises et étrangères : les Archives départementales des Hauts-de- Seine, les Archives municipales d’Erlangen, la Cinémathèque française, l’Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette, l’ENS Louis Lumière, La Fondation Paul Sacher, l’Ina, l’Institut Jean Vigo, l’Odéon-Théâtre de l’Europe, le Piccolo Teatro, le Théâtre Nanterre-Amandiers, le Théâtre royal de la Monnaie, le Teatro alla Scalla.
http://www.archives-nationales.culture.gouv.fr/documents/10157/124340/DP_Chereau_A_Loeuvre.pdf/4f7a8cd9-a153-45c5-a232-dda3df49acae. | |
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