Près d’Albi,
la fleur de pastel
et ses 13 nuances de bleu
le pastel l'or bleu du TARN
Jadis, le pastel a fait la fortune de la région,
en témoigne la construction
de prestigieux hôtels particuliers à Toulouse, Albi…
Aujourd'hui, des passionnés ont relancé la culture du «Bleu».
Le pastel n'annonce pas la couleur d'emblée.
Bien malin qui peut imaginer,
que cette plante cousine du colza et de la moutarde,
a fait la fortune de l'Albigeois,
du Midi toulousain et du Lauragais aux XVe et XVIe siècles…
puisque rien ne dit que ces feuilles
contiennent un fabuleux colorant. Le bleu !
La Fleur de pastel, ou Isatis Tinctoria
Tracez un triangle sur une carte :
Toulouse, Albi, Carcassonne.
Vous y êtes ? C’est le triangle d’or du pastel.
Le pastel, c’est cette fleur qui a donné
la teinture bleue qu’on a appelé bleu pastel.
Inutile de chercher des fleurs bleues dans les champs.
La fleur du pastel est jaune !
Et c’est quand même sacrément joli
de voir les champs se couvrir d’or à l’époque de la floraison.
Mais de toute manière,
la couleur sera extraite des feuilles et pas des fleurs…
Dans la région, la culture du pastel
s’est développée au XIVe siècle et a connu
son apogée à la Renaissance.
Sandrine Banessy,
auteur du livre Les 7 promenades au Pays du Pastel
nous explique comment on procédait à l’époque.
« On a eu la bonne idée de le traiter
comme une culture maraichère.
C’est à dire qu’on a très bien travaillé les sols.
On y allait tous les jours.
On désherbait, on aérait, on binait la terre.
Et ensuite, on récoltait le pastel comme le coton,
en récolte sélective : on ne ramasse
que les feuilles à maturation.
Un des intérêts économiques de la culture du pastel,
c’est que les feuilles coupées vont repousser
quatre à cinq fois.
Dans un même champ de culture,
on a donc au total quatre à cinq récoltes,
qui vont s’étaler entre le mois d’avril
et le mois d’octobre. »
Les producteurs disposaient aussi d’un allié :
les pigeons !
Leur fiente formait un engrais naturel
remarquable pour le pastel.
Les producteurs construisent donc des pigeonniers.
Une exception par rapport au reste de la France,
car au Moyen Age, seuls les seigneurs ont ce droit.
Une seule condition est requise :
posséder suffisamment de terrain pour nourrir tous les pigeons.
Cela explique que vous croiserez
un bon nombre de pigeonniers au pays de Cocagne.
Il en reste 1 700 aujourd’hui encore !
Celui de Montdragon est l’un des mieux conservés.
De grands peintres modernes du début du XXème
ont peint aussi au pastel comme Odilon Redon, Mary Cassat,
Toulouse- Lautrec, Edgar Degas , Pablo Picasso …
Et le pastel contemporain est en plein essor
avec Sam Szafran, Nadine Cosentino, Ylag,
Mâkhis Xenakis entre autres.
- Le bleu était la couleur de la noblesse :
- Les paysans pouvaient parfois bénéficier
- des fonds de cuve qu’ils utilisaient pour peindre leurs charrettes
- ou les volets car le pastel repousse les moustiques.
- Mais attention il attire guêpes et abeilles !