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 FERRAT LE REVOLTE

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liliane
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liliane


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MessageSujet: FERRAT LE REVOLTE   FERRAT LE REVOLTE EmptyLun 16 Mar - 9:00

Robert Belleret : « Ferrat était immergé chez Aragon »


Alors qu’on commémore les 10 ans de la mort du chanteur, son biographe évoque le poète et l’autodidacte secret derrière la figure du militant communiste.



Olivier Nuc
]


FERRAT LE REVOLTE Fbd7b13c-d5bd-4b16-a049-61471a77b4b2
Jean Ferrat, chez lui à Antraigues-sur-Volane en 1967.
Seine-Quiquere/Leemage


[Publiée en 2011, la biographie de référence de Jean Ferrat est rééditée à l’occasion du dixième anniversaire de sa disparition. Son auteur, Robert Belleret, s’est attaché à raconter la vie et l’œuvre d’un homme aussi populaire que secret, dont l’héritage artistique dépasse largement le cadre strict de son engagement politique.
LE FIGARO. - On a le sentiment que l’engagement de Jean Ferrat a masqué ses qualités artistiques.


Robert BELLERET. - Oui, son étiquette de compagnon de route du Parti communiste lui a longtemps collé à la peau. D’un autre côté, cela lui a aussi permis de fidéliser un public. Les premiers temps, quand il faisait des tournées, c’était souvent dans des fêtes du parti style Fête de l’humanité mais en plus locales. Et puis son répertoire était engagé. Chanteur à message, il l’était franchement, à la différence de Brassens qui était un anar paisible, ou de l’anar flamboyant Léo Ferré. Ferrat, c’était un engagement cohérent. Et puis il allait souvent manifester dans la rue. Sa chanson, En ligue, en groupe en procession le dit. Il assumait cela. S’il avait vécu, il aurait été assez proche des « gilets jaunes ». Il aurait été en phase avec eux. Ce n’était pas un rebelle, ni un insurgé, mais un révolté, quelqu’un qui ne se résigne pas à l’état des choses et ne supporte pas les injustices. Le paradoxe, c’est qu’il était aussi très populaire et très exposé : il passait souvent chez Drucker, qui n’est pas vraiment un compagnon de route du Parti communiste ! Ce que j’observe avec le recul, c’est sa cohérence. Il a fait une autocritique tardive, certes, mais réelle, avec la chanson Le Bilan, en 1980, qui était vraiment sans ambiguïté.
Vous l’aviez rencontré. Quel type d’homme était-il ?
Il m’avait reçu près de la Madeleine, dans les bureaux de son éditeur. Il était très courtois, très gentil mais pas familier pour autant. Il avait un côté mal à l’aise. Il était pourtant sans langue de bois et honnête. Ce que je garde de lui c’est sa rigueur et sa simplicité, qui ne sont pas si fréquentes chez les artistes. À la fin de sa vie, il avait soutenu Bové et affiché une sympathie pour Besancenot. Il se serait sans doute radicalisé.
Qu’en est-il de son legs artistique, dix ans après sa mort ?
Il n’a pas gagné un nouveau public. Mais ceux qui l’accompagnaient de son vivant lui sont restés fidèles. Même si cela va aller en se rétrécissant. Ce qui est vrai pour plein de grands de la chanson. Cela me navre, cela me désespère. Je pense qu’on a vécu une époque bénie dans les années 1960 et 1970, en cinéma comme en chanson. Ma mère travaillait chez Barclay, ce qui m’a permis de tomber dans le bain très tôt. J’ai découvert Ferré dès 1961 à l’Alhambra. J’étais un lycéen médiocre et cela a été un déclic incroyable. Si j’ai fini journaliste, c’est grâce à Truffaut, Godard, Brassens et autres. En plus des faits divers que je couvrais, j’ai longtemps suivi la chanson, chroniquant trois ou quatre spectacles par semaine.
Comment avez-vous découvert Ferrat ?
[Je l’ai vu plusieurs fois sur scène, notamment au Palais des sports de Paris, et à Lyon, pour mon premier article sur la chanson. Il était passé à Villeurbanne vers 1971-1972. C’était parmi ses derniers concerts. J’avais écrit un papier très enthousiaste. Ce n’était pas génial pourtant. Le premier disque de lui que j’ai acheté, c’était Nuit et Brouillard. Ferrat a percé en pleine période yé-yé, ce qui est étonnant. C’était un atout. Il contrastait terriblement. J’aimais bien Ma môme, c’est sa voix qui m’avait accroché. Sur scène, il n’était pas époustouflant comme Brel ou Ferré. Il n’était pas très à l’aise, mais ça faisait partie de son charme.
Alain Goraguer, qui fut son arrangeur attitré, n’a pas souhaité répondre à vos questions…[/color][/size]
J’ai insisté, pourtant. Cela m’a beaucoup contrarié qu’il ne veuille pas me parler. La longévité de leur collaboration est extraordinaire. Et l’apport de Goraguer est considérable : il existe un « son » Ferrat. C’était la magie des arrangeurs formidables de chez Barclay. On entend trois notes, on reconnaît son style. Une chanson dont le texte n’est pas formidable comme Potemkine, a été sauvée par la musique et les arrangements.[/color][/size]
Cette dimension musicale est rarement soulignée chez lui.[/color]
Il était un autodidacte pur. Il avait appris à gratter la guitare dans un sanatorium, grâce à un gars qui lui avait appris. Il composait des musiques fortes et accrocheuses. Il a signé 98 % de ses mélodies. Son compagnonnage avec Aragon était formidable aussi. Il a fait un travail très sérieux et pointilleux avec ses poèmes. Il y a des merveilles absolues, qui vous donnent des frissons. C’était un poète admirable. Ferrat n’a composé que sur du Aragon. Quand Ferré butinait chez Baudelaire, Verlaine ou Rimbaud, Ferrat était immergé chez Aragon. C’était le poète et l’écrivain de sa vie.
Vous avez consacré des monographies à Ferré, Piaf et Aznavour. Ferrat était très différent de ces chanteurs, n’est-ce pas ?
Il était à l’opposé de Piaf et d’Aznavour, qui ont affabulé énormément sur leurs parcours. Aznavour a laissé courir des histoires à son sujet jusqu’à la fin de sa vie. Ferrat c’était un type qui n’a pas bluffé. À part sa passion pour les jeux d’argent, notamment le poker, dont il ne parlait pas trop. Cela m’a été confirmé par son producteur Gérard Meys et un industriel d’Antraigues, qui était le responsable régional du CNPF. Ferrat allait disputer des parties de poker chez lui. Ils étaient même allés aux États-Unis. À Las Vegas, Ferrat avait perdu plein de sous dans les casinos.
Vous avez passé du temps avec Gérard Meys, qui fut son producteur historique.
J’ai eu la chance de le rencontrer furtivement dans les coulisses d’un spectacle de la tournée « Âge tendre et tête de bois », auquel participait Isabelle Aubret. On est allé à la cafétéria, on a croisé Sheila, Hervé Vilard et Charles Dumont qui mangeaient des frites. On s’est assis et on a discuté de façon impromptue. Le courant est bien passé, il m’a raconté plein de choses que j’ai notées sur mon calepin quand on s’est quitté.
Non seulement Meys, qui est très procédurier, n’a pas attaqué mon livre, mais il a suggéré aux gens d’Universal que je rédige le livret de l’intégrale qui vient de sortir. L’histoire de ces deux-là est formidable. Gérard Meys, coursier à 16 ans, a travaillé pour Jacque Canetti et s’est emballé pour Ferrat, qui lui devait énormément.
Avez-vous écouté la chanson inédite Dis moi, qu’as-tu fait du temps des cerises, qui vient de sortir ?
Non, pas encore. Le titre me dit quelque chose. On devait savoir que c’était dans un tiroir. Cette chanson n’a certainement pas été retenue dans l’album qu’il a sorti en 1991. Je serais curieux de l’entendre. ■




FERRAT LE REVOLTE 419-vz10


Ferrat le révolté de Robert Belleret, Éditions de l’Archipel, 464 p., 22 €.




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Compilation 2 CD Je ne chante pas pour passer le temps et vinyle Quand on n’interdira plus mes chansons (Temey/Sony Music).






LE FIGARO


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MessageSujet: Re: FERRAT LE REVOLTE   FERRAT LE REVOLTE EmptyLun 16 Mar - 12:37

Une chanson inédite
de Jean Ferrat sort dix ans
après sa mort


Le chantre de Louis Aragon disparaissait le 13 mars 2010.
 Dis-moi, qu'as-tu fait du temps de cerises,
une création posthume vient de sortir.


Par Le Figaro


Publié le 13 mars 2020




[Le chanteur Jean Ferrat nous a quittés le 13 mars 2010.
Une chanson inédite vient de sortir.


Dix ans déjà, le 13 mars 2010,
que la superbe voix chaude de Jean Ferrat s'est éteinte.

En souvenir du chantre de la poésie de Louis Aragon,
l'ami et le producteur du défunt chanteur de l'Ardèche,
Gérard Meys, a décidé d'exhumer une jolie chanson exclusive,
bien dans la veine de son créateur :
Dis moi, qu'as-tu fait du temps des cerises.


Le temps des cerises, la ritournelle inspiratrice
écrite en 1866 par Jean-Baptiste Clément
et composée par Antoine Renard,
est une chanson historique, doucement nostalgique,
dédiée à une femme courageuse,
actrice anonyme de la semaine ensanglantée
de la Commune de Paris en 1871.
À lire aussi : La vie d'un poète engagé


Ce titre posthume a été enregistré par Jean Ferrat,
 il y a maintenant vingt-neuf ans, en 1991.
Il devait faire partie de l'album intitulé
 Dans la jungle ou dans le Zoo.
Malheureusement, les obligations promotionnelles
de l'époque et le manque de temps ne permirent
 pas de l'inclure dans cette collection de chansons.


Jean Ferrat aimait cette chanson[


Le destin voudra que jamais de son vivant,

Dis-moi, qu'as-tu fait du temps des cerises,

[ ne viennes rejoindre les autres belles chansons
 de Jean Ferrat dans un disque.


Mais, respectant, la volonté du troubadour ardéchois,
Gérard Meys, qui connaissait l'attachement
de son interprète à ce texte,
 décide de la sortir pour les dix ans de sa mort


Aujourd'hui, l'ami de Jean Ferrat sait qu'il existe
encore une vingtaine de chansons écrites
par l'auteur de Que la montagne est belle.


Ce dernier n'aura pas eu le temps de les enregistrer]
avant de disparaître.
Mais il a au fond de son cœur un joli projet :
 demander aux chanteurs du XXIe siècle de les immortaliser
dans un grand album.
Comme la montagne, l'idée est belle.


> > Dis moi, qu'as-tu fait du temps des cerises ...

 la chanson posthume du dixième 

anniversaire de la mort de Jean Ferrat :






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