Bernard Fixot, l'éditeur de best-sellers, se lance avec My Major Company Books dans l'édition participative. Il a répondu à nos questions.
A qui s'adresse le système d'édition participative de My Major Company Books?
Bernard Fixot: L'idée de My Major Company Books, c'est d'aller chercher des lecteurs là où ils sont, c'est à dire sur Internet. Ce n'est pas fait pour les écrivains connus et installés, mais pour faire découvrir de nouveaux talents.
Pourquoi n'avez vous pas édité Ne cherche pas à savoir, d'Erik Wietzel chez XO, alors que vous aviez le manuscrit?
Vous savez nous publions très peu de livres, environ 15 par an, alors qu'il y en a une vingtaine que nous aimerions publier. Erik Wietzel faisait partie des cinq restants, et nous l'aurions sûrement publié l'année prochaine car c'est quelqu'un de très talentueux. Quand l'opportunité s'est présentée, nous lui avons proposé et il a accepté.
Pourquoi avoir choisi cette somme de 20000 euros comme seuil pour être édité?
Un premier roman est habituellement publié a 2000 exemplaires, et vendu entre 800 et 1200 exemplaires. Nous avons opté pour des tirages de 10000 livres, une publicité faite grâce à l'argent des internautes.
Sur le site de MMCBooks, il y a beaucoup d'ouvrages, mais il n'est possible d'investir que sur trois d'entre eux. Pourquoi?
On publie environ 18000 nouveautés de roman ou documents par an en France, ce qui est énorme comparé aux 300 films qui sont réalisés. On reçoit beaucoup de manuscrits qu'on ne publie jamais. Il faut quand même que les romans soient de bonne qualité. Néanmoins, tout auteur qui a du talent est publié en France, mais il y a énormément d'ouvrages publiés qui ne se vendent jamais.
Pensez-vous que votre métier d'éditeur va évoluer en laissant la sélection des ouvrages aux internautes?
Oui et non, car c'est nous qui les proposons! L'idée est de répondre à une curiosité qu'ont les internautes sur l'édition, mais aussi de les engager avec nous dans cette bataille qu'est la découverte de jeunes talents.
Quand pensez-vous publier les prochains ouvrages?
Au printemps si tout se passe bien. En attendant, nous allons mettre de nouveaux romans en ligne.
A partir de combien de ventes l'internaute commence t-il a gagner de l'argent?
Il faut que l'on vende entre 10000 et 12000 exemplaires*. A partir de là, l'internaute fera un bénéfice.
Cela représente des chiffres énormes pour un premier roman...
C'est rare, mais ça arrive. Vous savez, j'ai publié le premier livre de Guillaume Musso qui s'est vendu à 100000 exemplaires et celui de Mireille Calmel à 200000. Et regardez Grégoire, il a vendu 800000 albums avec ce système.
Nicolas Gru
http://www.lexpress.fr/culture/livre/bernard-fixot-repondre-a-une-curiosite-des-internautes-sur-l-edition_940131.html