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Sujet: ROMAN POLANSKI Jeu 12 Nov - 12:39
Polanski mis à nu par Marina Zenovich (Dvd)
La cinéaste Marina Zenovich s’est attelée en 2003 à la réalisation d’un documentaire sans concession sur le très controversé Roman Polanski, aujourd’hui disponible en Dvd.
Présenté à Cannes en 2008 avant que l’affaire Samantha Geimer ne revienne, contre la volonté de cette dernière, sur le devant de la scène médiatico-judiciaire, Roman Polanski : Wanted And Desired est un portrait bien éloigné de celui peint au vitriol par certains médias et qu'un trop grand nombre de personnes peu éclairées prenaient malheureusement pour argent comptant …
Six années de labeur, plus de cent heures de rushs et autant d’images d’archives, on peut dire qu’elle n’a pas chaumé. Et pour cause, loin de vouloir nous livrer « sa vérité », (le documentaire est d’ailleurs vierge de toute voix-off qui pourrait en compromettre l’objectivité), Marina Zenovich cherche d’abord à comprendre avec nous l’univers du cinéaste. Évoquant son passé que l’on sait tragique et se gardant bien de verser dans le pathos, elle nous plonge au gré des témoignages dans un documentaire aux révélations souvent effarantes sans non plus tomber dans le sensationnel. De même, il n’est à aucun moment tenté de minimiser la gravité des actes qu’a d’ailleurs reconnus Polanski et pour lesquels il a purgé la peine qui lui avait été infligée en première instance.
Vous l’aurez compris, il s’agit là d’un réel travail d’investigation, les informations sont fouillées et le but est clair : Il n’est jamais question de conforter les admirateurs du cinéaste dans leurs positions ou de donner une tribune à ses opposants, non, Roman Polanski : Wanted And Desired n’est ni un réquisitoire ni un plaidoyer mais plutôt l’autopsie d’un système judiciaire défaillant. On voit ainsi se détacher au fil des mètres de pellicule un juge très enclin à la médiatisation, plus attentif à conserver son siège qu' à offrir au prévenu un jugement équitable, et qui pour s’accorder les bonnes grâces de son électorat n’hésite pas un instant à le livrer à la vindicte populaire.
Roman Polanski : Wanted And Desired brille autant par le fond que par la forme. Les images d’archives viennent se mêler à celles de Marina Zenovich et des extraits de films s’immiscent dans les témoignages, les personnages de Polanski donnant ainsi la réplique aux interviewés, comme un champs contre-champs entre réalité et fiction, fantasme cinématographique et imaginaire collectif.
L’issue de son travail n’étant donc pas de rallier quiconque à une quelconque cause, la réalisatrice offre à chacun, au travers de ce documentaire, les clés nécessaires pour appréhender une affaire qui a défrayé la chronique et déchaîné les foules depuis aujourd’hui plus de trente ans. Un film indispensable.
Dernière édition par liliane le Sam 25 Mai - 10:58, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: ROMAN POLANSKI Jeu 10 Déc - 2:09
- UNE PENSEE POUR - ROMAN POLANSKI
Construire peut être le fruit d'un travail long et acharné. Détruire peut être l'oeuvre d'une seule journée. Winston Churchill
FILM LE PIANISTE
Festival de Cannes * Palme d'or 2002
Césars * César du meilleur film * César du meilleur réalisateur - Roman Polanski * Nomination au César du meilleur scénario original ou adaptation - Ronald Harwood * César du meilleur acteur - Adrien Brody * César de la meilleure musique écrite pour un film - Wojciech Kilar * César du meilleur décor - Allan Starski * César de la meilleure photographie - Pawel Edelman * César du meilleur son - Jean-Marie Blondel, Gérard Hardy et Dean Humphreys * Nomination au César du meilleur montage - Hervé de Luze * Nomination au César des meilleurs costumes - Anna B. Sheppard
Oscars * Nomination à l'Oscar du meilleur film * Oscar du meilleur réalisateur - Roman Polanski * Oscar du meilleur scénario adapté - Ronald Harwood * Oscar du meilleur acteur - Adrien Brody * Nomination à l'Oscar de la meilleure photographie - Pawel Edelman * Nomination à l'Oscar des meilleurs costumes - Anna B. Sheppard * Nomination à l'Oscar du meilleur montage - Hervé de Luze
Golden Globe * Nomination au Golden Globe du meilleur film dramatique * Nomination au Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique - Adrien Brody
BAFTA * BAFTA du meilleur film * BAFTA du meilleur réalisateur - Roman Polanski * Nomination au BAFTA du meilleur acteur - Adrien Brody * Nomination au BAFTA de la meilleure photographie - Pawel Edelman * BAFTA de la meilleure musique de film - Wojciech Kilar * Nomination au BAFTA du meilleur scénario adapté - Ronald Harwood * Nomination au BAFTA du meilleur son - Jean-Marie Blondel
... Je ne cite que le film "Le Pianiste" la liste serait trop longue ! ...
Sur un air de Chopin.... Suivant l'évolution de la "situation" il serait souhaitable qu'en signe de solidarité les Lauréats rendent à "Jules ce qui appartient à César" dans le monde du cinéma on est créatif, les idées devraient fuser. Mais j'espère bien sûr que d'ici là ce génial réalisateur sera enfin LIBRE ! le cauchemar à assez duré. nin@rtmony
Tout est relaté ici : http://www.artmony.biz/reflexions-sur-le-quotidien-f130/roman-polanski-arrete-en-suisse-t2762-15.htm#16540
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Mer 16 Déc - 12:33
Le dernier film de Polanski en première mondiale à la Berlinale
Le dernier film du Franco-polonais Roman Polanski, assigné à résidence en Suisse sur mandat d'arrêt américain, sera présenté en première mondiale au festival du film de Berlin, la Berlinale (11 au 21 février), ont annoncé mardi les organisateurs.
"The Ghost Writer" (L'homme de l'ombre), une production franco-germano-britannique avec notamment Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Catrall et Olivia Williams, sera présenté en compétition pour l'Ours d'or de la 60e Berlinale, a-t-on indiqué de même source.
Roman Polanski, 76 ans, a été arrêté le 26 septembre en Suisse sur mandat d'arrêt américain. Après plus de deux mois derrière les barreaux, il a été assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, dans l'attente d'une éventuelle extradition.
Le réalisateur du "Pianiste" s'était enfui des Etats-Unis en 1978, avant le prononcé de sa sentence, pour "relations sexuelles illégales" avec une mineure de 13 ans. Il n'a jamais remis les pieds aux Etats-Unis depuis.
Son avocat a réclamé jeudi à Los Angeles l'abandon des poursuites, invoquant de graves erreurs de procédure au moment des faits, en 1977.
L'accusation a de son côté réaffirmé qu'aucun abandon des charges ne pourrait être sérieusement étudié tant que Roman Polanski ne se présenterait pas devant la cour.
Samantha Geimer, la victime, a elle aussi réclamé à de nombreuses reprises la fin des poursuites.
Parmi les six autres films d'ores et déjà retenus en sélection officielle à la Berlinale figure "Shutter Islan" du réalisateur américain Martin Scorsese, avec notamment Leonardo DiCaprio, Ben Kingsley et Max von Syndow, qui sera également présenté en première mondiale.
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Sam 23 Jan - 14:45
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Et pendant ce temps, Roman Polanski a tourné l’un de ses meilleurs films.....
Il y a un passage proprement stupéfiant, dans le nouveau film de Roman Polanski, The Ghost Writer (sur les écrans le 3 mars), où l'un des personnages principaux, un politicien britannique joué par Pierce Brosnan, est rattrapé tardivement par la justice internationale, qui le soupçonne de complicité de crimes de guerre.
Il est reclus dans sa luxueuse villa (de bord de mer), les médias encerclent la propriété pour quémander une déclaration, voler une image, et les Etats-Unis semblent sa seule terre de salut, puisque, paraît-il, le Tribunal international de La Haye n'y est pas reconnu.
Coincé aux States... La situation rime incroyablement avec celle du cinéaste, enfermé dans son chalet de Gstaad – à cette symétrie près que les Etats-Unis sont au contraire le seul territoire qu'il ne tient pas à visiter. Et c'est sidérant parce que le film a été tourné bien avant la remise en branle de la machine judiciaire. Il y a des coïncidences qui laissent pantois.
Si l'on doit juger l'homme sans tenir compte de l'œuvre, alors l'inverse est vrai, et ces similitudes mises à part, la curiosité un peu malsaine oubliée dès que les lumières s'éteignent, il faut surtout dire que le nouveau Polanski est son meilleur film depuis longtemps, un suspense où s'accordent la puissance de la mise en scène et la subtilité du script coécrit avec le romancier Robert Harris – il est arrivé que Polanski dirige des scénarios indignes de lui.
Il y a tout ce qu'on aime chez le cinéaste, soit, notamment, un héros innocent, « nègre » chargé de rédiger les mémoires d'un ancien Premier Ministre anglais, précipité dans un univers dont il connaît mal les codes, où tout est double sens, dissimulations et trahisons. Ewan McGregor (que j'ai souvent trouvé un peu fade) est impec' en jeune homme un peu trop sûr de lui qui perd une à une ses certitudes, comme le spectateur qui le suit à travers ce rébus. Kafka peu à peu mène le bal.
Pour une fois, l'imbroglio politique a du corps : Adam Lang, alias Pierce Brosnan, parfait lui aussi, est une sorte de Tony Blair bis, dont l'obstination à lutter contre le terrorisme, à la grande satisfaction de ses alliés américains, lui a fait outrepasser ses droits – ce dont ses successeurs et ex-amis Travaillistes s'emparent aujourd'hui...
Avec Polanski, tout est affaire d'habitat. Le cinéaste tourne en studio, n'a que faire des scènes d'action et des poursuites en voiture (ce n'est pas L'enquête !...), mais il a l'art de rendre inquiétante une chambre à coucher post-moderne battue par la pluie – avec, de l'autre côté de la baie vitrée, plein de gens qui s'agitent mystérieusement –, une piaule d'hôtel borgne, la résidence nouveau riche d'un consultant de la CIA, etc.
Le héros parcourt ce dédale immobilier en comprenant lentement que le monde est dirigé par des forces qui nous dépassent – et que ces forces sont aussi inquiétantes qu'apparemment paisibles.
The Ghost Writer fait froid dans le dos, et c'est très bien !
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Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Dim 21 Fév - 17:42
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FESTIVAL DE BERLIN 2010 ROMAN POLANSKI OURS D' ARGENT MEILLEUR REALISATEUR
Avec le triomphe de Ghost Writer à Berlin, Roman Polanski ne remporte pas seulement l'Ours d'argent du meilleur réalisateur. Le réalisateur franco-polonais vient sans doute de remporter la bataille contre ses détracteurs : il sort de la rubrique fait divers pour revenir dans les pages cinéma !
Son thriller hitchcockien, compilation de tous ses thèmes de prédilection (l'enfermement et la paranoïa, le voyeurisme, les crimes de guerre, les artistes impuissants, sans oublier son éternelle Amérique reconstituée dans un «ailleurs») sera l'événement de Mars.
Dernière édition par Bridget le Jeu 1 Mar - 18:54, édité 1 fois
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Mer 3 Mar - 10:10
La vie de Polanski à travers son oeuvre Par Christophe Carrière (L'Express), publié le 03/03/2010
Poursuivi par la justice américaine, le cinéaste sort The Ghost Writer dans un climat polémique. Depuis toujours, il préfère s'expliquer à travers son oeuvre que devant un micro.
Décryptage
Un vent à décorner les boeufs souffle sur une des maisons isolées d'une île de la Nouvelle-Angleterre. Un jardinier s'échine à balayer les feuilles qui volent en tous sens. Parce que l'effort est absurde, la scène est drôle. Digne, même, d'un film de Jacques Tati. Il s'agit pourtant d'une séquence tirée de The Ghost Writer, un thriller de Roman Polanski qui plonge dans une sombre histoire le nègre chargé d'écrire les Mémoires d'un ancien Premier ministre britannique soupçonné de crimes de guerre.
Et le jardinier, dans tout cela ? Il est anecdotique. Mais il incarne, à lui tout seul, l'univers de Roman Polanski, adepte de ces singulières et fugaces parenthèses qui en disent parfois plus long sur le propos de l'auteur que les ressorts dramatiques du film. Comme d'habitude, le cinéaste parle de l'incongruité d'un monde qui ne tourne pas rond. Où survivre est affaire de volonté. Et garder la raison, mission quasi impossible. Comme d'habitude, il parle aussi de lui. Mais, cette fois, avec un don qui frise la prescience. "Son meilleur film sur l'enfermement sort en salles alors que lui-même est astreint à résidence dans son chalet, à Gstaad [Suisse]", constate Alain Sarde, son producteur et ami depuis trente-sept ans.
Faut-il le rappeler ? Polanski, arrêté par la police helvétique le 26 septembre 2009 et dans l'attente d'une éventuelle extradition aux Etats-Unis, où il doit être jugé pour un détournement de mineure commis en 1977, a interdiction de sortir de chez lui. L'affaire divise les intellectuels, s'immisce dans les débats politiques et affole Internet. Un climat sulfureux auquel le réalisateur est habitué. Car, depuis cinquante-cinq ans, il en va ainsi de la vie et de l'oeuvre de Roman Polanski : intrinsèquement liées, pour le meilleur et pour le pire.
Il préfère l'ambiguïté à l'irrévocable La première fois qu'il met son oeil derrière une caméra, en 1955, c'est pour raconter la tentative d'assassinat dont, adolescent, il a été victime : sous prétexte de lui acheter son vélo de course, un jeune type l'entraîne dans un bunker et lui fracasse la tête avant de le dévaliser. Le court-métrage, intitulé La Bicyclette, a été égaré par le laboratoire. Polanski enchaîne avec Meurtre, trois plans muets où un inconnu s'introduit dans une chambre et poignarde un homme endormi. Véritable première oeuvre du cinéaste, elle affiche la concision dont il fera preuve par la suite, mais aussi, et surtout, la conviction que l'homme est capable de tout. Sans pour autant le condamner. Bien au contraire. Polanski préfère l'ambiguïté à l'irrévocable. "Il est au mieux de sa forme quand l'histoire évolue en eaux troubles, sans que les marges du bien et du mal soient clairement définies", avoue Didier Lavergne, maquilleur sur tous les films de Polanski depuis Le Locataire.
Cette défiance à l'égard de ses congénères vient de loin. De 1943, exactement. Date à laquelle ses parents sont déportés par les nazis tandis que lui s'échappe, à 10 ans, du ghetto de Cracovie, en Pologne. De cette "cavale" à travers la campagne polonaise il gardera une appréhension certaine envers ces gens aperçus au détour d'un village - et d'une vie. Ennemis ou amis ? Ici, l'auto-stoppeur qui agite ses bras au bout d'une route dans Le Couteau dans l'eau (1962), là, des naufragés au milieu de l'océan au début de Pirates (1986), ailleurs un pasteur à cheval qui se rapproche lentement du premier plan au début de Tess (1979). Interprétation balayée par Polanski, qui réfute toute analyse de son oeuvre. On insisterait volontiers avec l'intéressé, mais il est avare d'interviews a fortiori aujourd'hui. "Sa position est simple, explique Robert Benmussa, producteur de The GhostWriter, et il l'exprime clairement : "Ou la presse veut parler de moi, et cela ne m'intéresse pas, ou elle veut que je parle du film, et j'ai tout mis dedans."" CQFD.
Pour connaître la vie de Roman Polanski, il suffit de lire son autobiographie, Roman, parue en 1984. Il y raconte ses drames, ses bonheurs, sa carrière. Les faits, rien que les faits. Pour comprendre la vie de Roman Polanski, il suffit de voir ses films. A commencer, logiquement, par ses trois premiers longs-métrages : Le Couteau dans l'eau (1962), Répulsion (1965) et Cul-de-sac (1966). Ils contiennent tous les trois ses thèmes : claustration, paranoïa, adversité, humour... Car, oui, répétons-le encore et encore, Polanski est drôle. Et, chez lui, l'humour n'a rien à voir avec une quelconque politesse du désespoir. Au contraire. Il cultiverait plutôt une joyeuse ironie et une fantaisie féroce. "Son sens de la dérision est une armure qui lui permet de traverser les moments difficiles", reconnaît Hervé de Luze, son monteur attitré depuis Tess.
C'est donc tout naturellement que Polanski décide de verser dans la franche comédie avec ce qu'il croit être son passeport pour Hollywood : Le Bal des vampires (1967). Mis à l'écart du montage final de la version américaine, Polanski voit son film massacré par un producteur inconséquent. Le Bal des vampires est un bide aux Etats-Unis quand, dans le reste du monde, sorti dans la version de Polanski, il conquiert tous les publics. Ironie (!) de l'histoire, c'est ce même producteur, Martin Ransohoff, qui a engagé pour le rôle principal féminin, et malgré les réticences du cinéaste, une starlette nommée Sharon Tate. On connaît la suite.
Trop souvent déformée, elle mérite néanmoins d'être racontée. Le metteur en scène épouse la comédienne en janvier 1968, avant de rencontrer, à la fin de l'année, un triomphe avec Rosemary's Baby, huis clos angoissant où Mia Farrow est aux prises avec une secte satanique. Un an et demi plus tard, Sharon Tate, enceinte de plus de huit mois, est sauvagement assassinée par Charles Manson dans une villa désormais occupée par Polanski (retenu, le soir du drame, en Angleterre), sa femme et quelques amis, dont l'ex-amoureux de son épouse. La présence de ce dernier et les inscriptions sataniques griffonnées sur les murs par la bande de Manson déclenchent une curée médiatique. Polanski, qui connaît une renommée internationale grâce à Rosemary's Baby, passe pour un dépravé démoniaque. L'amalgame est odieux. Polanski est furieux. Sa colère l'empêche d'ailleurs de ne pas s'écrouler.
De toute façon, rien ne peut l'abattre. Du côté des camps de concentration. Sur le tournage de Macbeth (1971), quand il barbouille de sang le visage d'une gamine qui, innocemment, lui dit son prénom - "Sharon" - il encaisse mais reste de marbre. Comme il résistera à l'abandon de nombreux projets : Papillon, avec Warren Beatty, The Double, avec John Travolta, une adaptation du Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov, ou encore, plus récemment, Pompéi, d'après le roman de Robert Harris, auteur de The Ghost Writer. "C'est surtout la fin de mon livre qui l'intéressait, se souvient l'écrivain : la disparition soudaine de toute une civilisation." Polanski, tel un entomologiste devant une fourmilière en déroute, est passionné par le comportement de l'être humain face à la tragédie. Le cinéaste, éprouvé plus souvent qu'à son tour, sait de quoi il parle. Il attendra pourtant 2002 pour aborder de front son trauma originel. "Parce qu'il ne raconte jamais sa vie, il a refusé La Liste de Schindler, que lui proposait Steven Spielberg, explique Robert Benmussa. Trop proche de lui. Le Pianiste, c'est la survie de Wladyslaw Szpilman dans le ghetto de Varsovie, à travers qui il a projeté ses souvenirs."
L'artiste est pudique. Obsessionnellement pudique. N'aspirant qu'à une chose : qu'on lui foute la paix ! Une démarche artistique autant qu'une façon de vivre. Vue notamment dans Le Locataire, dont il est lui-même l'acteur (!). Pour Isabelle Adjani, l'héroïne féminine, c'était même le sujet du film : "A travers ce personnage de persécuté, Roman décrit les extrémités vers lesquelles peut aller un homme à qui on refuse une vie tranquille." Cet état d'esprit pourrait prêter à sourire. Pauvre artiste torturé qui aspire à un peu de sérénité... Sauf que Polanski n'a connu l'apaisement qu'en 1989, quand Emmanuelle Seigner, après avoir joué dans Frantic, l'épouse puis lui donne deux enfants.
Mais, décidément, l'homme semble n'être que le locataire de sa propre vie, pour reprendre le thème du film. Le réalisateur a supervisé le montage final de The Ghost Writer de sa cellule, et en suit aujourd'hui l'accueil de son chalet. Vilipendé par les uns, adoré par les autres, Roman Polanski, 76 ans, n'est toujours pas brisé. Comme le souligne Alain Sarde : "Grâce à une force de caractère phénoménale, il s'adapte." En attendant, il peut dormir avec le sentiment du devoir accompli : Prix de la mise en scène à Berlin, The Ghost Writer brasse les enjeux de toute une oeuvre. Et donc de sa vie.
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Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Jeu 4 Mar - 16:43
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"The Ghost Writer" : Polanski à la poursuite de l'écrivain fantôme .
Critique LE MONDE
Un ancien premier ministre britannique, Adam Lang, écrit un livre de Mémoires. Son éditeur le trouve trop rasoir pour le publier tel quel, et embauche un "nègre" afin de le rendre plus alléchant. La mort subite de ce dernier est le premier élément suspect de ce film que Roman Polanski adapte de L'Homme de l'ombre, de Robert Harris (Plon, 2007).
Pour les protagonistes alors visibles de cette histoire, ce malencontreux événement n'est qu'accidentel. Le coeur du scribe a lâché. On a retrouvé son corps échoué sur une plage. Rapport de police sans états d'âme : cadavre d'un homme tombé d'un ferry en pleine nuit. Stop. Le défunt était dépressif. Stop.
Un second nègre est embauché. A peine a-t-il quitté les locaux de la maison d'édition qu'il est agressé et délesté du manuscrit. Ce jeune homme n'est pas spécialement candidat aux embrouilles, mais tel un Cary Grant hitchcockien plongé dans un infernal imbroglio avec la mort aux trousses, il remonte ses manches et s'accroche. Simple locataire d'un ouvrage qu'il ne signera pas, il est sans nom. Le générique le désigne comme "The Ghost Writer" - littéralement "l'écrivain fantôme", autrement dit le nègre. Conservé pour la sortie française, le titre anglais souligne ce statut de mort-vivant.
Ecrivain anonyme, marionnette, mort en sursis ? Dans un polar, il ne faut jamais se fier aux apparences. A peine le nez plongé dans la biographie d'Adam Lang, le gars tombe sur une anomalie. La vie privée de l'homme politique recèle un détail qui pourrait passionner les people mais ne figure pas dans la version officielle qu'il en donne.
Puis éclate un scandale. Adam Lang est menacé d'être poursuivi pour crime de guerre, accusé d'avoir aidé la CIA en favorisant l'enlèvement de terroristes islamistes. Calomnies ? D'abord intriguant, le job du nègre se révèle périlleux. Des papiers de son prédécesseur retrouvés dans sa chambre le mettent sur une piste. Il va enquêter, à ses risques et périls...
Voilà un thriller à la mise en scène irréprochable et qui nous embarque dans un suspense parfaitement réglé, avec photos compromettantes, piste révélée par le GPS d'une voiture de location, poursuite sur un ferry, refuge dans un motel miteux. Le meilleur film que nous ait donné Roman Polanski depuis longtemps.
Plus réussi que Frantic (1988), qui se situait dans la même mythologie, The Ghost Writer vise avec succès un premier degré qui le fait échapper au décalage du film "à la manière de". En même temps, le nom de l'auteur - Roman Polanski - lui donne un piment dont nous aurait privé un simple héritier habile de la technique hitchcockienne.
D'abord parce que, même si ce type de lecture l'agace, ce film de divertissement est autoréférentiel. Ce domestique qui s'acharne à remplir une brouette de feuilles mortes en plein vent rappelle la connivence du cinéaste avec le théâtre de l'absurde. Le lieu où échoue le nègre nous ramène à son obsession du huis clos : il s'agit d'une luxueuse villa vitrée, coupée du monde, nichée sur une île, ghetto symbolique où se retrouvèrent nombre de ses personnages, réfugiés ou cernés sur un bateau, dans un appartement, dans une maison ou un château.
Que cette villa soit au bord de la mer renvoie à ce thème récurrent de l'eau, que Polanski associe à la menace, au mal, à la mort. Autant de motifs auxquels on pourrait ajouter la soumission, le mélange d'attraction et de répulsion, l'équivoque entre le bien et le mal et entre le mal - dont une femme est l'instrument sinon l'orchestratrice, héroïne fourbe du film noir - et le sexe.
Une fois de plus, Polanski affiche sa méfiance à l'égard des politiciens et de leurs administrations, son attachement pour le personnage du perdant et pour les fins immorales, son goût des atmosphères et sa dextérité à faire sourdre l'inquiétude du réel. Au-delà de ce savoir-faire, il est une chose auquel un auteur ne peut rien.
Qu'il l'ait ou non voulu, Robert Harris, qui cosigne le scénario, ne peut empêcher le spectateur de penser à Tony Blair en voyant cet Adam Lang, dont les actes politiques en accord avec la stratégie du Pentagone en Irak déclenchent une enquête de la Cour internationale de justice.
De même, il est difficile de parler d'un film de Polanski sans parler de Polanski lui-même. L'ombre de tout ce qui lui est arrivé depuis l'horreur nazie pèse sur ses films. Il a souvent nié tout rapport de cause à effet, légitimement réfuté que ces drames soient survenus à cause de ce qu'il était, volontiers admis que ces persécutions aient pu influencer son inspiration.
Dans le cas de The Ghost Writer, qui fut écrit et tourné avant que Polanski ne soit assigné à résidence dans son chalet de Gstaad, à cause d'une affaire de moeurs qui remonte à 1977, l'inconscient fait le malin. Les similitudes sont pourtant troublantes. En particulier dans cette scène où, avant de s'envoler pour un pays n'ayant pas signé d'accord d'extradition (l'ironie veut qu'inversement à sa situation actuelle, ce soit les Etats-Unis), l'homme traqué est littéralement assiégé par les médias, dans l'impossibilité de sortir de ce bunker aquarium qu'est sa demeure de villégiature. Il est des occasions où la fiction prédestine la réalité.
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Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Jeu 4 Mar - 16:48
"La structure du film est supérieure à celle de mon roman"
par Robert Harris, ancien journaliste et écrivain
Propos recueillis par Samuel Blumenfeld
Ancien journaliste, le Britannique Robert Harris s'est tourné vers l'écriture de thrillers en 1992 avec Fatherland. Polanski a d'abord voulu adapter son livre Pompéi, avant de choisir The Ghost Writer.
Dans quelles circonstances avez-vous été amené à collaborer avec Roman Polanski ?
Je suis venu le voir à Paris pour Pompéi, et il m'a proposé d'écrire avec lui l'adaptation de mon roman. Curieusement, je travaillais au même moment sur L'Homme de l'ombre. J'ai effectué avec lui un premier découpage de Pompéi. Nous avons commencé par écrire la fin - Roman estime qu'il faut toujours commencer un scénario par la fin, pour des raisons de fatigue et d'essoufflement. C'est assez bien vu.
Polanski s'intéressait à Pompéi, car il avait des résonances avec Chinatown (1974). Pompéi met en scène un enquêteur et une histoire de corruption liée aux réserves d'eau de la cité antique, comme dans Chinatown. C'est un roman sur une apocalypse. Pour avoir grandi dans un monde anéanti, Polanski voulait piocher dans ses souvenirs d'enfance pour raconter la destruction de Pompéi. Dommage qu'il ne soit pas parvenu à réaliser le film. Des raisons budgétaires : même 100 millions de dollars n'auraient pas été suffisants pour le mettre en scène.
Polanski restait-il fidèle à votre roman comme, aujourd'hui, avec "L'Homme de l'ombre" ?
Complètement. Lorsque j'enlevais une ligne de mon dialogue, il me demandait pourquoi, pour s'en plaindre parfois. Il ne cessait de me répéter : "Le roman est le scénario." Polanski est un grand lecteur, d'une incroyable culture littéraire ; il porte donc une attention extrême aux mots. C'était encore plus vrai de L'Homme de l'ombre. Ce n'est pas un hasard si, dans le film plus que dans mon roman, le manuscrit devient un personnage à part entière. Il m'a prévenu dès le départ : "Il n'y a pas d'ego chez moi. Si votre idée est la meilleure, je la prends", et nous sommes toujours tombés d'accord.
Pensiez-vous que Polanski serait d'emblée attiré par "L'Homme de l'ombre" ?
Pas du tout. Je lui ai envoyé mon roman par réflexe, sans grand espoir. Je lui ai dit : "Oublions les décors grandioses, les toges et les sandalettes. Faisons un thriller politique, pour un budget réduit, en respectant une unité de lieu et de temps." Il a tout de suite donné son accord. L'action devait se dérouler à New York, ce qui aurait coûté cher. De plus, Roman ne peut pas se rendre aux Etats-Unis. Du coup, il a choisi cette maison sur une plage de la Côte est des Etats-Unis, et cela fonctionne encore mieux. Au final, la structure du film est supérieure à celle de mon roman. En particulier le dénouement, qui est d'une limpidité et d'une complexité remarquables.
La conception de votre roman s'est étalée sur quinze ans...
Je pensais d'abord écrire une pièce de théâtre. J'avais pensé à cette idée d'un triangle entre un nègre , un leader politique et sa femme, jeune de préférence. Je n'arrivais pas à trouver qui serait ce leader politique. Allemand ? anglais ? américain ? En septembre 2006, un flash à la radio nous informait qu'on cherchait à poursuivre Tony Blair devant une cour de justice internationale, et le seul moyen d'échapper à la justice pour lui était de s'exiler au Etats-Unis. Je tenais mon histoire, dont j'ai imaginé le cadre à Martha's Vineyard (Massachusetts). J'ai été journaliste politique au Sunday Times, où j'ai suivi à partir de 1992 Tony Blair et le Parti travailliste. C'était un type avenant, professionnel, qui appréciait le vin. J'ai pu le suivre durant l'élection de 1997 dans des conditions privilégiées. Ensuite, Blair a beaucoup changé. Lorsque je fais son bilan, je ne vois pas une seule de ses initiatives qui n'ait pas été orchestrée en faveur des Etats-Unis. Je me suis nourri de petits détails. Mais mon roman n'est pas un portrait de Blair.
Votre roman est plus politique que l'adaptation de Polanski...
Il préférait se concentrer sur le personnage du nègre et sur l'enquête proprement dite. C'est assez bien vu. La question politique dans le film est perçue à partir des écrans de télévision, ce qui met mieux en valeur cette maison isolée. On se croirait dans La Tempête de Shakespeare.
Cette idée d'un lieu clos et isolé, où le protagoniste se retrouve prisonnier, est typiquement polanskienne...
Quand nous avons vu le film ensemble, en février dernier dans son chalet de Gstaad, il m'a dit : "Tu voulais Cul-de-sac ? Tu l'as !" C'était très étrange de voir ce film dans les circonstances actuelles, où Roman se trouve en liberté surveillée. Je lui ai parlé quelques jours après sa sortie de prison en Suisse, pour lui demander comment il allait. "Très bien, a-t-il répondu. C'est comme dans The Ghost Writer."
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Sam 6 Mar - 19:36
Polanski, revanche des fantômes
C’est du fond de sa détention à Gstaad que le cinéaste observera la réception de son nouveau film, The Ghost Writer. Un thriller fulgurant et hanté qui résonne avec l’actualité, de l’audition de Tony Blair sur l’Irak à l’affaire Polanski même, qu’évoque à plus d’un endroit l’histoire de cet homme rattrapé par le passé.
Par Serge Kaganski
Au début des années 90, nous discutions avec Roman Polanski dans un couscous des bords de Marne. Entre deux bouchées de semoule, le cinéaste nous expliquait qu’il ne fallait pas chercher de liens entre ses films et sa vie, qu’il ne faisait pas du cinéma pour faire oeuvre d’auteur mais pour distraire le public.
“Je fais partie du showbiz, comme un prestidigitateur qui fait ses trucs pour impressionner les gens. Et puis on oublie souvent de mentionner le côté fric. Il faut qu’on vive, qu’on fasse des films que les gens viennent voir.” Il ne faut pas toujours croire sur parole les cinéastes quand ils parlent de leur travail. Dix ans plus tard, Polanski tournait Le Pianiste, son oeuvre sans doute la plus proche de l’os intime.
Aujourd’hui sort The Ghost Writer, dont certains aspects du récit présentent de troublantes analogies avec la situation actuelle du cinéaste. A bien revenir sur sa biographie et sa filmo, on est frappé par les multiples échos se réverbérant de l’une à l’autre, comme si Polanski ne se prénommait pas Roman pour rien.
Polanski est né à Paris, en 1933, année de l’arrivée d’Hitler à la chancellerie. Trois années plus tard, ses parents juifs polonais retournent en Pologne, bizarre et mortelle intuition au moment même où les Juifs d’Europe de l’Est les plus avisés prennent le chemin inverse en fuyant le plus loin possible vers l’ouest. Le couple est déporté, sa mère est exécutée, et le jeune Roman survit en se réfugiant dans des familles polonaises catholiques. Il grandira ensuite dans la Pologne de l’après-guerre, marquée par la grisaille et la paranoïa du régime communiste.
Très tôt dans sa vie, Polanski a connu la violence, l’abandon, la terreur, un environnement “anormal”. Pas besoin d’être freudien intégriste pour comprendre que cette petite enfance le marquera profondément et définitivement.
Dès ses premiers courts métrages ou son premier film, Le Couteau dans l’eau, Polanski dépeint un univers empreint de malaise, une réalité légèrement distordue où rôdent l’humour macabre, l’inquiétude, la violence potentielle des hommes.
Vision d’un cinéaste nomade qui a souvent dû déménager, changer de ville et de pays, la plupart du temps à coups de pied aux fesses. Vision d’un homme qui a probablement longtemps rencontré des difficultés à trouver un chez-soi, un endroit où il se sente solidement sécurisé et heureux, bref, ce lieu utérin que chacun cherche sans doute confusément et qui doit avoir un rapport avec la prime enfance.
Film néo-noir, Chinatown évoquait la corruption gouvernant la ville de Los Angeles, la façon dont un système politico-mafieux triomphait au mépris de la justice et des individus ordinaires.
En 1977, Polanski va être à son tour confronté à la loi de Los Angeles, à des systèmes qui peuvent broyer les individus.
Sans que l’on s’autorise à prendre position sur le fond du fond de l’affaire Polanski/Samantha Geimer qui vient de rebondir trente ans plus tard avec l’arrestation du cinéaste en Suisse, le documentaire de Marina Zenovich, Polanski: Wanted and Desired, nous apporte au moins deux certitudes. Primo, Polanski a été déclaré non dangereux sexuellement par les experts-psychiatres de son procès – eh non, il n’est pas pédophile, contrairement à ce qu’ont écrit beaucoup de journalistes bien légers. Deuxio, le juge qui traitait son affaire n’était pas net et se souciait sans doute plus de son image que de justice, de Polanski ou de Samantha Geimer.
Après être resté longtemps entrouverte, la mâchoire judiciaire qui vient de se refermer sur le cinéaste semble apposer le sceau de la réalité sur toutes les obsessions paranoïaques, anxieuses, cauchemardesques à l’oeuvre tout au long de sa filmo. Dans la période récente, si des films comme Le Pianiste ou Oliver Twist semblent découler naturel lement de la vie et de la mémoire de Roman Polanski, The Ghost Writer, conçu et tourné bien avant les derniers épisodes judiciaires, appartient à l’autre catégorie, celle des films qui semblent prophétiser ce qui va lui tomber dessus.
Pourtant au départ, rien de plus éloigné de l’existence de Polanski que cette adaptation d’un best-seller anglais inspiré d’un autre personnage réel, Tony Blair. Le “nègre” joué par Ewan McGregor doit réécrire les mémoires d’un certain Adam Lang, ex-locataire du 10 Downing Street. Mais soudainement, Lang est poursuivi par le tribunal pénal international pour complicité de crimes de guerre. Toute ressemblance entre les ennuis judiciaires d’Adam Lang et les difficultés de Tony Blair devant la commission parlementaire britannique qui enquête sur la participation de la Grande-Bretagne à la guerre en Irak n’est évidemment pas une coïncidence.
Mais toute ressemblance avec les ennuis qu’affronte Polanski depuis quelques mois en est une. Dans le film, Adam Lang s’est retiré dans une résidence secondaire isolée où il a convié son nègre pour retravailler ses mémoires au calme. Rapidement, la maison devient un camp retranché où Lang peut se protéger de la justice et des médias à ses trousses. La propriété de Lang devient sa prison dorée (et celle de son nègre) exactement comme le chalet de Gstaad l’est devenu pour le cinéaste. Les plans du film où l’on voit des hordes de journalistes faire le pied de grue aux alentours de la maison ressemblent comme deux gouttes d’encre aux reportages à Gstaad qui ont suivi la retraite forcée de Polanski.
Bien sûr, le cinéaste n’est ni devin ni lecteur de marc de café. Pas plus que Rosemary’s Baby n’avait déclenché le meurtre de Sharon Tate, le tournage de The Ghost Writer n’a mis en route la procédure judiciaire actuelle. On pense plutôt à l’intuition de Serge Daney qui comparait le cinéma à un inconscient à ciel ouvert. Les films de Polanski sont la manifestation de ce processus où les événements marquants d’une existence sont digérés en création fictionnelle, création qui à son tour annonce des événements à venir qui s’apparentent au classique retour du même.
Quand Polanski concevait The Ghost Writer, il ne pouvait évidemment pas savoir que les procureurs américains allaient le coincer à Zurich puis le contraindre à rester cloîtré dans une maison comme les personnages de son film.
En revanche, il savait que son affaire avec la justice américaine n’était pas close et qu’il risquait une arrestation s’il retournait aux Etats-Unis. Qu’il y ait pensé ou pas, ce savoir était logé dans son corps, dans sa tête. Si le cinéaste a choisi d’adapter une histoire comme The Ghost Writer et de mettre en scène des personnages aux prises avec la justice ou plus vraiment libres de tous leurs mouvements, ce n’est donc pas totalement par hasard.
Le film est hanté de part en part par des fautes passées que le personnage d’ancien ministre essaie d’effacer. Et parmi les plus étonnantes correspondances que le film tisse avec l’affaire judiciaire Polanski, il y a cette scène où l’enquêteur Ewan McGregor découvre des documents mettant en cause les agissements de Pierce Brosnan en 1977 – année où éclate l’affaire de moeurs qui vaut aujourd’hui sa détention au cinéaste.
Lors de notre entretien de 1992, Polanski soulignait d’ailleurs cette idée centrale qu’un film dévoile l’inconscient de son auteur : “Le cinéma, c’est comme une radiographie, on voit l’âme du metteur en scène et ce n’est pas la peine qu’il s’explique, qu’il s’excuse, qu’il donne des alibis : vous imaginez tout de suite quel genre de type c’est. Quand c’est un idiot, il a beau essayer de déguiser sa stupidité, il n’y arrivera pas. Quand c’est un s......., ça se voit. Sensible, intelligent, compliqué, drôle, ça se voit. Voilà ce qui rend le cinéma tellement intéressant.”
Qu’ils soient autobiographiques ou non, plus ou moins proches de ce que vivent leurs auteurs, tous les films expriment forcément une part plus ou moins forte de la vérité de celui qui les tourne.
Avec Roman Polanski, et particulièrement avec The Ghost Writer, cette imbrication de l’oeuvre et du vécu est manifeste, à tel point qu’on ne sait plus si ses films sont inspirés de sa vie ou s’ils inspirent sa vie. Reste à espérer que ce processus n’ira pas jusqu’au bout de sa logique et que les ennuis de Polanski avec la justice américaine se termineront de façon plus heureuse que son nouveau et superbe film.
The Ghost Writer de Roman Polanski, avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Cattrall (Fr., All., G.-B., 2010, 2 h 08)
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Mar 8 Juin - 1:25
TRANSFUGE N° 41 JUIN 2010
AIMER POLANSKI Par Vincent Jaury
Raskolnikov est un sale type, un meurtrier, un homme qui s'est pris pour un surhomme, et qui, plein d'orgueil, tua cette vieille prêteuse sur gage. Il est infréquentable, bien sûr, ce personnage. Il mérite d'être arrêté, jugé, puni. Mais curieusement, malgré tout, on l'aime, Raskolnikov. On s'y attache.
Polanski n'a pas tué, il a, peut-être, violé une femme. Peut-être deux. Peut-être trois ou plus. Je ne sais pas- mais je continue, malgré tout, à ne pas croire à un « Polanski violeur »-. Le viol est une affaire odieuse.
Insupportable, un acte de barbarie. Une insulte à la dignité humaine. Il n'empêche que Polanski est défendu, que tous les artistes de la planète sont derrière lui, le soutiennent. Il suffit de voir la pétition qui circula à Cannes. Plein de raisons ont été avancées à ça : cette histoire de justice californienne corrompue, cette histoire de trente ans : c'est loin. Et Samantha... la plaignante qui retire sa plainte, l'âge avancé du réalisateur. Mais, me semble-t-il, il y a autre chose, et de la plus haute importance : Polanski fait partie de la famille.
On aime un grand artiste, on aime ses films qu'on a vu dix fois, les géniaux Cul-de-Sac, Tess, Rosemary's baby, Macbeth, Le Bal des Vampires, Le Pianiste.
On aime un cinéaste parce qu'il vous apprend à voir, à voir un monde absurde et beckettien comme dans ses premiers films, à voir de l'invisible par le biais du fantastique, à voir, comme l'écrit Yann Moix dans un article passionnant qu'il a fait pour ce dossier, à quel point nous sommes enfermés en nous-mêmes...
Ni plus ni moins, un grand artiste vous apprend à marcher. Un grand artiste fait partie de la famille, et c'est dans le rôle du père qu'il excelle. Un grand artiste nous éduque comme un père. Peut-être mieux qu'un père. Et la question est là : si votre père tue quelqu'un, allez-vous le dénoncer à la police ?
Hum... je crois que non, mille fois non. Vous le soutiendrez. C'est comme ça quand on aime. La famille est sacrée. D'où ce dossier. U n dossier non pas sur l'affaire, mais sur son oeuvre, que la presse a négligée cette année. Une oeuvre passionnante, protéiforme, quoique, comme vous le verrez, profondément cohérente.
http://www.transfuge.fr/editorial,jaury,239.php
PS : Transfuge est un magazine français. Ce mensuel est essentiellement consacré à la littérature et au cinéma.
Fondé en janvier 2004 par Vincent Jaury (rédacteur en chef) et Gaëtan Husson (directeur de la publication), ce magazine a pour ambition de mettre en lumière les romans étrangers traduits en français à travers des critiques, des portraits, des interviews, mais aussi un dossier central sur la littérature d'un pays ou sur un auteur. Depuis 2007, il propose également des articles sur le cinéma et la musique.
Originellement tirée à 3 000 exemplaires, la revue a connu un succès croissant et a obtenu la reconnaissance de ses pairs : France Culture ou le Magazine littéraire. Elle compte aujourd'hui parmi ses rédacteurs réguliers des auteurs comme François Bégaudeau, Marc Weitzmann ou Frédéric Beigbeder.
La revue a entamé à l'été 2006 une édition de hors-série dont le numéro 1 traite de 150 romans étrangers incontournables.
- Un survivant par Sophie Pujas. - Polanski, aveugle? par Damien Aubel. - Le mal est derrière toi (et il te suit) par François Bégaudeau. - Polanski, du nouvel Hollywood. par Damien Aubel. - Faire exploser les genres par Florence Colombani. - Sans issue par Yann Moix. - Luftmensch. par Marc Weitzmann. - Ses films cultes par Damien Aubel. - Enfant de la Shoah par Florence Colombani. - Un oeuil sur Kafka et Gombrowicz par Damien Aubel. - Réactions de Arielle Dombasle, Yasmina Reza, Bernard-Henri Lévy. - Ses meilleurs films.
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Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Ven 6 Aoû - 17:57
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LA VIE DE ROMAN Roman Polanski, vie et destin / Grande Traversée / L'été 2010 sur France Culture
GRANDE TRAVERSEE ROMAN POLANSKI, VIE ET DESTIN
du lundi 16 août au vendredi 20 août de 9h00 à 12h30
une série produite par Florence Colombani et réalisée par Céline Ters
Les Grandes Traversées, grandes épopées radiophoniques de plus de 17 heures par semaine allient archives (9h-10h), débats (10h-11h) et documentaires (11h-12h30) pour mieux s'immerger dans l'univers proposé tout en laissant le choix à chacun de réaliser tout ou partie du voyage ...
Cette semaine, du 16 au 20 août, Roman Polanski, vie et destin
On a toujours beaucoup parlé de Roman Polanski. Ces derniers temps bien sûr, lorsque l’affaire de mœurs qui l’avait conduit à quitter les Etats-Unis en 1977 l’a rattrapé en septembre 2009… mais on parlait déjà de lui à Lodz, dans les couloirs de l’école de cinéma, quand celui qu’on appelait Romek fascinait ses camarades avec sa ferme intention de conquérir le monde… et aussi dans les années soixante quand il séduisait l’Occident avec son sens de l’absurde et sa virtuosité de mise en scène… et encore en 1969 quand son épouse Sharon Tate fut assassinée par la bande de Charles Manson…
Oui, on a toujours beaucoup parlé de Roman Polanski et de sa vie si outrageusement, si désespérément romanesque…
Et on en parlera, bien sûr, dans cette Grande Traversée, en particulier dans les séquences d’archives qui évoqueront - du ghetto de Cracovie au chalet de Gstaad en passant par le Swinging London et l’Amérique du Flower Power - 77 ans d’une existence qui épouse les soubresauts du siècle.
Or ce dont on parle peu – ou jamais assez -, s’agissant de Roman Polanski, c’est de l’œuvre.
Au-delà de l’homme, de ses tragédies et de ses failles, il y a un cinéaste de tout premier plan dont documentaires et tables-rondes permettront d’explorer une œuvre d’une richesse et d’une cohérence proprement éblouissantes.
Polanski a adapté Shakespeare (Macbeth, 1971), Hardy (Tess, 1979) et Dickens (Oliver Twist, 2005), révélé au monde le destin de Wladyslaw Szpilman (Le Pianiste, 2002), signé un chef-d’œuvre du film noir (Chinatown, 1974) et inventé la parodie sérieuse (Le Bal des vampires, 1967), terrifié des générations de spectateur (Répulsion, 1965 ; Rosemary’s baby, 1968) et trouvé un équivalent cinématographique à l’esthétique de Beckett (Cul-de-sac, 1966) comme à celle de Kafka (Le Locataire, 1976)…
Bref, il a donné au cinéma une série de films d’apparence très différente mais profondément reliés par une même vision du monde. Autant dire qu’il n’y a pas trop de 17 heures de programmes pour explorer l’univers polanskien.
Collaboratrice des pages Culture de l’hebdomadaire Le Point, Florence Colombani a fait paraître en février 2010 un essai littéraire, Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps, Léopoldine Hugo et son père aux éditions Grasset. Elle a produit sur France Culture la série Proust à l’écran (cinq épisodes diffusés en août 2009) et Joseph L. Mankiewicz, le cinéaste qui voulait être écrivain dans le programme de France Culture, Le Mardi des auteurs (diffusé en décembre 2009). Parmi ses précédentes publications : Elia Kazan, une Amérique du chaos (2004) et Proust-Visconti, histoire d’une affinité élective (2006). Elle est aussi l’auteur d’un long-métrage, L’Etrangère (2007).
Les Grandes Traversées, grandes épopées radiophoniques de plus de 17 heures par semaine allient archives (9h-10h), débats (10h-11h) et documentaires (11h-12h30) pour mieux s'immerger dans l'univers proposé tout en laissant le choix à chacun de réaliser tout ou partie du voyage ... Cette semaine, du 16 au 20 août, Roman Polanski, vie et destin.
16 août - 9h06-12h30 1. Archives – De Cracovie à Lodz. 2. Table-ronde :“Le judaïsme dans l’œuvre de Roman Polanski”. Avec Damien Aubel, Samuel Blumenfeld, Gisèle Venet. 3. Documentaire “Roman Polanski et les origines”. Avec Hervé de Luze, Gilles Jacob, Kamila Kuc, Alain Sarde, Alexandre Tylski et en Pologne Andrezj Bednarek, Kzyztof Gierat, Robert Glinski, Oskar Hedemann, Tadeusz Jakubowicz, Léon Kelch, Tadeusz Lubelski. 4. Chinatown vu par Alexandre Desplat et Yannick Dehée.
17 août – 9h06-12h30 1. Archives – De Lodz à Los Angeles. 2. Table-ronde : “Un cinéma de genre(s)?”. Avec Michel Ciment, Olivier de Bruyn, Gisèle Venet. 3. Documentaire “Roman Polanski et la littérature”. Avec Pascal Bruckner, Peter Coyote, François Laroque, André Topia, Alexandre Tylski. 4. Répulsion vu par André Rauch.
18 août – 9h06-12h30 1. Archives – Les années Sharon Tate. 2. Table-ronde “Roman Polanski, raconteur de sa vie”. Avec Henry Chapier, Philippe Labro, Serge Toubiana. 3. Documentaire “Roman Polanski et le fantastique”. Avec Pascal Bruckner, Alexandre Desplat, Hervé de Luze, Kamila Kuc, François Laroque, André Rauch, Alexandre Tylski, et en Pologne Tadeusz Lubelski. 4. Le Pianiste vu par Laurent Seksik.
19 août – 9h06-12h30 1. Archives – Los Angeles, clap de fin. 2. Table-ronde “Roman Polanski, cinéaste politique?”. Avec Damien Aubel, Samuel Blumenfeld, Jean-Baptiste Thoret. 3. Documentaire “Roman Polanski au travail”. Avec Sylvette Baudrot, Peter Coyote, Hervé de Luze, Gilles Jacob, Didier Lavergne, Frédéric Moreau, Alain Sarde, Alexandre Tylski et en Pologne Pawel Edelman et Tadeusz Jakubowicz. 4. Rosemary’s baby vu par Pascal Ory.
20 août – 9h06-12h30 1. Archives – De Paris à Gstaad. 2. Table-ronde “L’affaire Polanski”. Avec Alain Finkielkraut, Georges Kiejman, Bernard-Henri Lévy, Jean-Claude Magendie. 3. Documentaire “Roman Polanski et le Mal”. Avec Kamila Kuc, François Laroque, Pascal Ory, Alexandre Tylski. 4. Tess vu par Marc Dugain
et aussi .....
UN JOUR UN DESTIN: ROMAN POLANSKI
France 2 20h40 Septembre 2010
http://www.roman-polanski.net/actu/emissions.htm
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liliane Admin
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Sujet: France Culture - Vie et destin : Roman Polanski Lun 16 Aoû - 15:08
Qui n’a vu un film de Roman Polanski ? Le réalisateur d’une vingtaine de longs-métrages, Le Bal des vampires (1967), Rosemary’s Baby (1968), Chinatown (1974), Tess (1979), Le Pianiste (2002), a tourné avec les plus grands comédiens : Catherine Deneuve, Faye Dunaway, John Cassavete, Jack Nicholson…
A dire vrai, on ne sait pas grand-chose de la personnalité de Roman Polanski. Lever un coin du voile sur sa psyché, sa conception de son art, son rapport à la vie et à la mort, tel est l’ambitieux objet de ce feuilleton radiophonique de France Culture, confié à la journaliste du Point, Florence Colombani. Au total, pas moins de dix-sept heures de programmes où alternent archives, tables rondes et documentaires. « Toute sa filmographie est traversée d’une complainte psychologique, explique Florence Colombani. Sa peur des dictatures, des mouvements de foules y est toujours palpable, à la suite du traumatisme, qu’enfant juif polonais, il subit dans le ghetto de Cracovie, évitant de justesse la déportation, contrairement à ses parents et à sa sœur. »
Une idée lancinante aussi : le cinéaste a la conviction que l’homme est mauvais, destiné à répéter inlassablement les mêmes erreurs. Il s’est alors employé à chasser ce pessimisme en créant des univers virant au fantastique, au satanisme ou à l’absurde, bien qu’il soit marqué à jamais au fer rouge par les démons qui le taraudent. « Polanski ne fait du cinéma que parce que, en son for intérieur, il a acquis la certitude que c’était la seule manière pour lui de résister au mieux aux angoisses qui l’agitent, affirme Florence Colombani. Et dans la période qu’il a récemment traversée, suite à l’affaire de mœurs que l’on sait, je suis convaincue que ce dont il a le plus souffert, ce n’est pas tant d’avoir dû se défendre des accusations qui pèsent sur lui que d’avoir dû mettre sa carrière entre parenthèses. » Comme une perfusion qu’on lui aurait ôtée.
* Roman Polanski, vie et destin, du 16 au 20 août, de 9 à 12h30, France Culture
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Bridget
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Sujet: ROMAN POLANSKI Sam 21 Aoû - 14:20
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Mardi 31 Août 2010 Canal Canal+ - 22h35
Roman Polanski : Wanted and Desired
[Film documentaire] de Marina Zenovich
Origine : Etats-Unis
Le sujet
Recherché par les Etats-Unis pour une affaire de moeurs, Polanski est célébré par la critique pour son travail de réalisateur : enquête sur un paradoxe.
De son enfance marquée par la vie dans le ghetto de Cracovie à sa consécration dans les plus grands festivals du cinéma, en passant par l'assassinat de son épouse Sharon Tate, enceinte de huit mois, par le déséquilibré Charles Manson en 1969, un portrait non autorisé du réalisateur polonais Roman Polanski.
Recherché par les Etats-Unis suite à une affaire de viol sur mineure en 1977, il est considéré persona non grata à Hollywood tandis qu'il récolte des louanges pour son travail de cinéaste partout ailleurs dans le monde.
Ce film enquête sur ce paradoxe. De nombreuses images d'archives illustrent ces investigations...
Les rediffusions
* 18:40 - Mercredi 01/09 Canal+ Cinéma
* 10:30 - Samedi 04/09 Canal+ Cinéma
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liliane Admin
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Jeu 23 Sep - 20:05
Jodie Foster et Kate Winslet dans le prochain Polanski
Jodie Foster, Kate Winslet, Christoph Waltz et Matt Dillon seront les interprètes principaux du "Dieu du carnage", le prochain long métrage de Roman Polanski. Le réalisateur ne pouvant séjourner aux Etats-Unis, le tournage aura lieu en France.
Depuis que la justice suisse a rejeté la demande d'extradition de Roman Polanski aux Etats-Unis, le réalisateur a pu se remettre au travail. On savait qu'il planchait sur une adaptation au cinéma du Dieu du carnage, une pièce de théâtre de Yasmina Reza, montée en France il y a deux ans avec Isabelle Huppert. Le site Deadline vient d'en dévoiler le prestigieux casting : Jodie Foster, Christoph Waltz, Kate Winslet et Matt Dillon.
Une pièce à succès, de Paris à Broadway
Le Dieu du carnage relate le féroce règlement de comptes entre deux couples, avec comme point de départ une bagarre dans un square entre leurs enfants respectifs. L'action se situera à Brooklyn, et le film sera donc tourné en anglais (la pièce a déjà été jouée avec succès à Broadway avec James Gandolfini et Marcia Gay Harden). Mais Roman Polanski n'ayant pas le droit de se rendre sur le territoire américain, le tournage se déroulera à Paris, en février prochain. Coproduit par l'Allemagne, Le Dieu du carnage sera produit pour la France par SBS Films, la société qui a financé les derniers films d'André Téchiné ainsi que Chicas, le premier long métrage de... Yasmina Reza.
JD Posté par AlloCiné - jeudi 23 septembre 2010 http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18597904.html
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Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Dim 26 Sep - 17:31
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The Ghost Writer de Roman Polanski, Grand Prix 2010 de la FIPRESCI
La FIPRESCI, la Fédération de la Presse Cinématographique Internationale, qui décerne ses Prix de la Critique Internationale dans la quasi-totalité des grands Festivals de Cinéma du Monde vient d’attribuer son Grand Prix 2010 du Meilleur Film de l’année à The Ghost Writer, de Roman Polanski. 296 critiques dumonde entier ont participé au vote.
Le prix a été remis à l’actrice Olivia Williams, qui tient l’un des principaux rôles du film, et qui représentait le réalisateur, lors de la cérémonie d’ouverture du Festival de San Sebastian le 17 Septembre 2010.
Les précédents récipiendaires de ce prix ont été : Pedro Almodóvar (All About My Mother, 1999, and Volver, 2006), Paul Thomas Anderson (Magnolia, 2000 and There Will Be Blood, 2008), Jafar Panahi (Le Cercle, 2001), Aki Kaurismäki (L’Homme sans passé, 2002), Nuri Bilge Ceylan (Uzak, 2003), Jean-Luc Godard (Notre musique, 2004), Kim Ki-Duk (Iron 3, 2005), Cristian Mungiu (4 Months, 3 Weeks and 2 Days, 2007) and Michael Haneke (Le Ruban blanc). Pour toute information: FIPRESCI , Schleissheimer Str. 83, D 80797 Munich, Allemagne -
info@fipresci.org,www.fipresci.org
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Dernière édition par Bridget le Mer 12 Jan - 19:03, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: ROMAN POLANSKI Un jour , un destin, Dim 7 Nov - 18:33
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Roman Polanski, les secrets d'une fuite
Mardi 9 novembre, France 2
Numéro inédit du magazine Un jour, un destin. Consacré au cinéaste et comédien Roman Polanski.
Un documentaire inédit de Laurent Allen-Caron et Fabien Boucheseiche. Présenté par Laurent Delahousse.
Il y a dans l'histoire du cinéaste Roman Polanski un parfum de scandale, de soufre et de luxure mais également les souffrances d'un homme qui se retrouvera traqué et exilé à plusieurs reprises.
Du ghetto juif de Cracovie en 1941 à son incarcération en Suisse en septembre 2009, les équipes d'Un jour/un destin ont enquêté sur la face cachée du cinéaste et les épisodes de sa vie.
Comment, enfant juif, a-t-il échappé à la mort pendant la guerre ?
Pourquoi a-t-il été soupçonné dans les années 70 d'être l'assassin de son épouse Sharon Tate ?
Comment s'est-il retrouvé au cœur d'une affaire de mœurs qui fera de lui un éternel fugitif ?
Grâce aux témoignages de ses proches et à des archives inédites, vous découvrirez le destin fascinant et tourmenté d'un homme sans cesse rattrapé par son passé.
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liliane Admin
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Ven 3 Déc - 19:37
"The Ghost Writer" de Polanski parmi les favoris des Prix du Cinéma européen
Le thriller politique "The Ghost Writer" du cinéaste franco-polonais Roman Polanski part grand favori des Prix du Cinéma européen, la version européenne des Oscars, qui sera remise samedi à Tallinn. Le film a reçu sept nominations différentes de l'Académie européenne du cinéma, dont celles du meilleur réalisateur et de la meilleure image.
Roman Polanski, 76 ans, a remporté avec ce film l'Ours d'argent du meilleur réalisateur au Festival de Berlin en février, où cette production a connu sa première mondiale.
Le cinéaste n'a pas pu alors recevoir personnellement sa récompense, étant assigné à résidence en Suisse. Il y attendait une décision juridique à la suite d'une demande d'extradition émise par les Etats-Unis où il est poursuivi pour avoir eu en 1977 des relations sexuelles avec une mineure âgée de 13 ans.
La requête américaine a été finalement rejetée par la justice suisse.
Les autorités estoniennes ont déclaré que M. Polanski pourrait assister au gala à Tallinn sans être inquiété car, conformément à la loi de ce pays balte, son crime est déjà prescrit.
"The Ghost Writer" aura pour concurrents majeurs "Lebanon" du réalisateur israélien Samuel Maoz, lauréat du Lion d'or à la Mostra de Venise, et "Le Miel" du cinéaste turc Semih Kaplanoglu, Ours d'or au Festival de Berlin.
Le film français "Des hommes et des dieux" de Xavier Beauvois est également en lice dans la compétition.
Les Prix du Cinéma européen ont été créés en 1988. Ils sont décernés chaque année par l'Académie européenne du cinéma, qui compte comme membres 2.300 représentants du métier venus de toute l'Europe.
Les prix sont remis aux lauréats au cours d'une cérémonie qui est organisée alternativement à Berlin, siège de l'Académie, et dans d'autres grandes villes européennes.
TALINN, Estonie (AP) — Le film de Roman Polanski "The Ghost Writer" a remporté samedi soir le trophée du meilleur film lors de la 23e cérémonie des Prix du cinéma européen. Le thriller politique a quasiment fait carton plein en raflant cinq autres trophées après sept nominations.
"The Ghost Writer", qui conte l'histoire d'un écrivain-nègre à succès chargé de terminer de rédiger la biographie d'un ex-Premier ministre britannique a aussi remporté le prix du meilleur réalisateur, celui du meilleur acteur pour Ewan McGregor et celui du meilleur scénario, que Polanski partage avec Robert Harris. Le compositeur Alexandre Desplat et le décorateur Albrecht Konrad ont également été récompensés, respectivement pour la musique et les décors du film.
"Vous avez récompensé un vrai film européen. C'est vraiment trop (...) Merci beaucoup", a déclaré Roman Polanski, 77 ans, via une liaison par Skype depuis un endroit tenu secret. "Avant tout, je veux remercier l'équipe merveilleuse avec laquelle j'ai travaillé, une vraie équipe européenne", a-t-il ajouté.
"The Ghost Writer", présenté au Festival de Berlin en février dernier, lui avait valu de recevoir l'Ours d'argent du meilleur réalisateur.
Palmarès de la 23e cérémonie des Prix du cinéma européen décernés samedi soir à Tallinn, en Estonie, capitale européenne de la culture cette année : Meilleur film - The Ghost Writer, de Roman Polanski
Meilleur réalisateur - Roman Polanski (The Ghost Writer)
Meilleure actrice - Sylvie Testud (Lourdes)
Meilleur acteur - Ewan McGregor (The Ghost Writer)
Meilleur scénario - Robert Harris et Roman Polanski (The Ghost Writer)
Meilleure direction de la photographie - Giora Bejach (Lebanon, de Samuel Maoz)
Meilleur montage - Luc Barnier et Marion Monnier (Carlos, d'Olivier Assayas)
Meilleur décor - Albrecht Konrad (The Ghost Writer)
Meilleure musique - Alexandre Desplat (The Ghost Writer)
Découverte - Lebanon
Meilleur documentaire - Nostalgia de la Luz (Patricio Guzman)
Meilleur film d'animation - L'Illusioniste (Sylvain Chomet)
Dernière édition par Bridget le Ven 11 Mai - 19:43, édité 3 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Mer 12 Jan - 12:43
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L’Académie Lumières rend un hommage exceptionnel à Roman Polanski.
Pour les 50 années de la carrière de réalisateur de Roman Polanski, carrière débutée en 1961 par la réalisation de Couteau dans l’eau, récompensé en 2009 par le Festival International de Varsovie, par le titre du "Meilleur scénario dans l’histoire du cinéma polonais", l’Académie Lumières souhaite rendre un hommage exceptionnel à l’un des plus grands cinéastes contemporains, auteur, entre autres, de Le Pianiste, Oliver Twist, La Jeune fille et la mort, Lunes de fiel, Frantic, Pirates, Tess, Le Locataire, Chinatown, Rosemary’s Baby, Le Bal des vampires, Cul de sac ou Répulsion.
http://www.academielumieres.com/
Le comédien français François Berléand présidera la cérémonie des prix Lumières, tandis que l'actrice américaine Jodie Foster présidera la cérémonie des Césars.
D'une part, les prix Lumières sont décernés par la presse étrangère à Paris et, par le fait même, considérés comme l'équivalent des Golden Globes américains. D'autre part, les Césars récompensent les artistes et les artisans du cinéma français, comme les Oscars le font pour le cinéma américain.
La cérémonie de la 16e remise des prix Lumières se tiendra le 25 février. Sur le site Internet de l'organisation, on peut lire que Kristin Scott Thomas remettra la Panthère d'honneur à Roman Polanski pour souligner ses 50 ans de carrière.
Rappelons que Les amours imaginaires, de Xavier Dolan, sont en nomination dans la catégorie du meilleur film francophone (hors de France).
La cérémonie se déroulera à la mairie de Paris.
Dernière édition par Bridget le Sam 15 Jan - 14:37, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Sam 15 Jan - 14:37
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Les lumières rendent hommage à Roman Polanski
Roman Polanski reçoit la panthère d'honneur ce vendredi 15 janvier à l'occasion de la 16ème cérémonie des Lumières
La presse internationale a rendu hommage à Roman Polanski en lui décernant une panthère d'honneur et a sacré Des hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois, meilleur film de l'année 2011.
Si la presse internationale a décerné la récompense la plus haute au film de Xavier Beauvois Des Hommes et des Dieux, c'est sur le metteur en scène Roman Polanski que s'est focalisée toute l'attention médiatique ce vendredi 14 janvier, à l'occasion de sa deuxième sortie publique depuis la levée de son assignation à résidence. En plus d'une panthère d'honneur pour ses 50 ans de carrière, le réalisateur a également remporté les prix du meilleur réalisateur et du meilleur film pour The Ghost Writter.
"Nous voulons dire à Roman qu'il est à Paris chez lui. Et aussi combien nous l'aimons quand il est libre". À l'instar de cette déclaration de Christophe Girard, adjoint au Maire de Paris, chargé de la culture, les hommages chaleureux au "parisien" qu'est Roman Polanski se sont succédés dans une atmosphère étrange marquée par l'absence d'une grande majorité des nominés et des mises à jours régulières du plan de vol hasardeux du président tunisien Ben Ali.
Cette sixième édition était l'occasion pour Roman Polanski de refaire surface sur la scène publique quelques jours avant le tournage de son prochain film et pour la France de réaffirmer politiquement le profond attachement à son égard. Le réalisateur franco-polonais, peu bavard à son habitude, a tout de même fait part de son émotion en recevant ce prix, "sachant qu'il vient de la presse et qu'elle n'a pas toujours été (son) meilleur ami".
Le palmarès complet:
Meilleur film: Des hommes et des Dieux, de Xavier Beauvois
Meilleur réalisateur: Roman Polanski pour The Ghost Writer
Meilleur scénario: Robert Harris et Roman Polanski pour The Ghost Writer
Meilleur actrice: Kristen Scott Thomas pour Elle s'appelait Sarah (Gilles Paquet-Brenner)
Meilleur acteur: Michael Lonsdalle pour Des Hommes et des Dieux
Meilleur espoir féminin: Yahima Torres pour Vénus Noire (Abdellatif Kechiche)
Meilleur Espoir masculin: Antonin Chalon pour No et moi (Zabou Breitman)
Meilleur film francophone (hors de France): L'homme qui crie (Mahamat-Seleh Haroun)
Dernière édition par Bridget le Jeu 1 Mar - 19:02, édité 3 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Jeu 27 Jan - 19:44
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Roman Polarité, Michael Lonsdale et Benoît Jacquot lauréats des Prix Henri-Langlois
Roman Polanski , Michael Lonsdale et Benoît Jacquot figurent dans la liste des principaux récipiendaires des 6èmes Prix Henri-Langlois, annoncent ses organisateurs dans un communiqué. Les trophées récompensent des professionnels du 7ème Art influents.
Réalisateur de The Ghost-writer, Roman Polanski succèdera à Régis Wargnier comme lauréat du trophée d'honneur. Michael Lonsdale recevra le prix Henri-Langlois du comédien grâce à sa composition dans Des Hommes Et Des Dieux de Xavier Beauvois. L'équivalent féminin sera décerné à Gisèle Casadeus, 96 ans et marraine de la cérémonie.
Bertrand Blier a décroché le prix du réalisateur avec Le Bruit Des Glaçons. Benoît Jacquot empoche le trophée Coup de coeur avec Au Fond Des Bois. Tony Gatlif (Humanisme et engagement), Mahamat-saleh Haroun (Cinémas du monde, d'ici et d'ailleurs), Michel Ocelot (Film d'animation et image animée), Christopher Thompson (Révélations) et Francis Lai (Musique) seront également décorés.
La 6ème cérémonie des Prix Henri-Langlois se déroulera lundi 31 janvier à Vincennes (Val-de-Marne).
Dernière édition par Bridget le Ven 28 Jan - 15:55, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Ven 28 Jan - 15:53
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Polanski par Polanski
ARTE LUNDI 31 JANVIER 2011 23H
Interviewé par Pierre-André Boutang sur des extraits de films et des images d'archives, Roman Polanski livre sa vision de son travail et son rapport à la critique.
Un accent léger comme un voile, une voix languide, des manières de dandy, un physique d'éternel jeune homme, et le charme d'une intelligence vive, aiguisée aux épreuves de la vie.
Car la vie de Polanski, à elle seule, est un roman. Un roman ponctué d'échappées miraculeuses et d'exils salvateurs. Polanski, petit juif de Cracovie, commencera par échapper aux rafles nazies avant de découvrir le cinéma, échappatoire suprême. Son existence sera faite alors d'incessants voyages, essentiellement entre la France et les Etats-Unis, dont il s'évadera de loin en loin après l'assassinat, en 1969, de sa première épouse, Sharon Tate, et qu'il fuira définitivement en 1978, alors qu'il se trouvera impliqué dans une affaire de moeurs.
Tel est Polanski, éternel fugitif, que le cinéma, en bon génie, semble avoir préservé pour toujours de la rumination du malheur.
Dans un documentaire captivant, le réalisateur de « Tess », interviewé par Pierre- André Boutang, dit tout l'amour qu'il a pour son métier.
L'hommage au septième art se double ici d'une passionnante leçon de cinéma. Pas d'ambition chez lui d'éblouir, de suivre des modes, d'avoir un style : « Je veux juste raconter des histoires. »
Il livre son goût pour les scénarios très écrits, les récits en zigzag, son souci du détail : « C'est le détail qui donne l'authenticité au récit. »
Sur le tournage de Répulsion Catherine Deneuve et Roman Polanski
On le voit travailler avec Mia Farrow sur le tournage de « Rosemary's Baby », avec Nastassja Kinski sur celui de « Tess », avec Catherine Deneuve sur le plateau de « Répulsion » : « Ce n'est pas un travail de bureau. Etre acteur, c'est s'exposer, montrer des choses qu'on n'a pas forcément envie de montrer... Il faut établir avec lui une relation intime, de confiance, pour qu'il ait envie de le faire. »
Dans une filmographie foisonnante de chefs-d'oeuvre (du « Couteau dans l'eau » à « The Ghost Writer » en passant par « Chinatown »), « Le Pianiste », dans lequel Polanski a mis beaucoup de souvenirs personnels, représente un film à part : « Il m'a semblé que tout ce que j'ai fait avant était une simple répétition. »
L'occasion pour lui d'évoquer ce qu'il a vécu enfant, en Pologne. Moment fort, bouleversant. On est suspendu à ses lèvres.
Il y a chez cet homme une vérité brute, nue, sans effet ni forfanterie, qui fait que, quoi qu'il dise, on l'écoute.
Dernière édition par Bridget le Sam 3 Sep - 12:18, édité 2 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Sam 26 Fév - 13:01
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César 2011 «The Ghost Writer» de Roman Polanski.
César du Meilleur Réalisateur
César de la Meilleure Adaptation César du Meilleur Montage César de la Meilleure Musique
Cette cérémonie sonne comme une belle vengeance pour le réalisateur franco-polonais qui n’a franchement pas vécu une année facile, mais qui en a la confirmation, encore une fois: le monde du septième art le soutient, et adore son cinéma.
C’est d’ailleurs ce qui est principalement ressorti de la bouche de tous les intervenants, ce soir: l’ambiance du tournage, leur passion commune et les difficultés extérieures qui n’ont fait, au bout du compte, que les stimuler.
Dernière édition par Bridget le Jeu 1 Mar - 19:04, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Sam 3 Sep - 12:17
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CARNAGE
A Venise : le huis clos ravageur de Roman Polanski
Son nouveau film, Carnage, comédie grinçante d'après la pièce de Yasmina Reza, réunit Kate Winslet, Jodie Foster, Christoph Waltz et John C. Reilly.
Dans la compétition vénitienne, arrive un cinéaste fantôme, Roman Polanski, mais un film bien en chair, Carnage.
L'Italie ayant des accords d'extradition avec les États-Unis, Polanski n'a pu venir à la Mostra présenter sa puissante adaptation de la pièce de Yasmina Reza, Le Dieu du carnage, très bien accueillie, et défendue, à l'écran comme à la table de conférence de presse, par des acteurs convaincus: Kate Winslet, Christoph Waltz, John C. Reilly. Jodie Foster, qui complète le quatuor, n'a pu venir, retenue par un tournage au Canada.
Tous se disent flattés d'avoir été sollicités par le cinéaste: «Tourner avec Polanski, c'est une chance qui ne se refuse pas !» assure Kate Winslet.
Carnage transpose à New York l'action de la pièce, située à Paris. Parce que deux enfants se sont battus, leurs parents se rencontrent pour s'expliquer sur cet accès de violence et décider de la conduite à tenir pour réconcilier l'agresseur et l'agressé.
Au début, le dialogue est courtois, mais il va peu à peu dégénérer pour donner lieu à des règlements de compte inattendus. Le vernis de la civilisation se craquelle vite…
Un procédé théâtral
Polanski avait commencé à écrire avec Yasmina Reza (coscénariste) avant son arrestation, mais on peut dire que c'était le projet idéal dans sa situation: tourné en studio à Paris, le film met aux prises deux couples dans un décor unique.
Un huis clos d'où les visiteurs (Christoph Waltz et Kate Winslet) cherchent régulièrement à s'échapper. Mais chaque fois qu'ils vont partir, un incident ou un mot les en empêche, qui fait repartir la confrontation de plus en plus agressive entre les deux couples.
Le procédé est théâtral, tout comme la manière de faire varier les adversaires (couple contre couple, ou un de chaque couple, ou les hommes contre les femmes…). Mais la caméra de Polanski maîtrise habilement les figures de l'exercice, et le quatuor d'acteurs est formidable.
Eux-mêmes revendiquent ce travail théâtral: «On a répété dans le décor pendant plusieurs semaines, explique Christoph Waltz. Nous avons beaucoup discuté sur nos approches différentes, et nous sommes devenus une troupe très homogène. Polanski m'a dit qu'il n'avait jamais rencontré un groupe d'acteurs comme nous, sans aucune jalousie ni aucune rivalité.»
Pour Kate Winslet, «c'est un récit très complexe, avec des personnages très riches, qui mettent en jeu une dynamique familiale. Je viens d'une famille nombreuse et unie, et cette dynamique m'a passionnée.»
Enceinte lors du tournage, elle revient avec animation sur une scène où elle est prise d'un vomissement spectaculaire: «C'était assez délicat et difficile à faire, mais très amusant aussi, assure-t-elle. Il a fallu préparer cela soigneusement et ingurgiter le repas de la cantine en vue de le restituer à l'écran. Heureusement, il était bien indigeste, et les techniciens m'ont aidée !»
«Polanski se déplaçait sur le plateau comme une sauterelle, voyant tout, surveillant le moindre détail, indique John C. Reilly. Il est d'une précision extraordinaire dans l'espace étroit d'un plateau. Il m'a dit: “Il faut découvrir tout un univers dans un grain de sable”.»
Et c'est bien là la force de son huis clos ravageur, qui crée le malaise dans un petit coin d'apparente civilisation.
Dernière édition par Bridget le Sam 1 Oct - 13:34, édité 1 fois
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: ROMAN POLANSKI Mer 28 Sep - 7:38
Roman Polanski reçoit son prix deux ans après son arrestation
Le réalisateur franco-polonais Roman Polanski a reçu mardi à Zurich le prix d'honneur, qui lui avait été décerné en 2009 par le Festival du film de la ville et qu'il n'avait pu recevoir en raison de son arrestation.
Le cinéaste est arrivé sur le lieu de la cérémonie vêtu d'un costume noir et d'une chemise blanche, sous les applaudissements et les cris de ses fans. Il a pris le temps de signer de nombreux autographes avant de poser brièvement pour la centaine de photographes présents, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans la salle du cinéma Corso de Zurich, où se déroule le festival, M. Polanski a été accueilli par les applaudissements des spectateurs, qui ont duré plusieurs minutes.
"C'est un étrange anniversaire", a-t-il dit, deux ans jour pour jour après son arrestation à Zurich.
"Je suis heureux d'être ici. Cela n'a pas seulement été un choc pour moi, mais aussi pour ma famille et le festival", a-t-il poursuivi, visiblement ému.
M. Polanski a également tenu à "remercier le personnel de la prison, qui a essayé de rendre (son) séjour aussi agréable. Ce n'est pas une plaisanterie".
Il a ajouté avoir toujours aimé venir en Suisse et être "heureux de se trouver ici", malgré son arrestation il y a deux ans.
Dans un entretien à la télévision suisse TSR réalisé avant le remise du prix, le réalisateur avait indiqué que recevoir le prix était "aussi une manière de saluer et de remercier tous ceux qui m'ont soutenu pendant cette période difficile ici".
"Je n'ai jamais dit +je ne reviens plus ici+", après l'arrestation le 27 septembre 2009 à son arrivée à l'aéroport de Zurich sur mandat international américain, alors qu'il devait se rendre au festival de cinéma.
M. Polanski a expliqué venir depuis 40 ans en Suisse et y avoir "beaucoup d'amis".
Il avait trouvé pour la première fois refuge dans la Confédération helvétique après l'assassinat en 1969 à Los Angeles de sa femme, l'actrice américaine Sharon Tate, alors enceinte de huit mois, et de quatre autres personnes par des membres de la secte de Charles Manson.
Après son arrestation à Zurich, le réalisateur du "Pianiste" avait pu quitter le 4 décembre 2009 la prison de Winterthur, dans le canton de Zurich. Il avait été assigné à résidence dans son chalet de Gstaad contre une caution de 4,5 millions de francs suisses et avait été contraint de porter un bracelet électronique.
Il avait quitté libre en juillet 2010 sa résidence, après le refus de la Suisse d'extrader M. Polanski vers les Etats-Unis, où il était poursuivi pour des relations sexuelles avec une mineure âgée de 13 ans en 1977.