Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 23 Nov - 20:23
.
Bryan Ferry : haute fidélité
A bientôt 70 ans, le crooner anglais, ancien leader du groupe Roxy Music, puise dans ses amours musicales de jeunesse pour son dernier album « Avonmore ».
Bryan Ferry aura bientôt 70 ans. Pourtant, sa silhouette comme sa musique n'ont pas beaucoup changé depuis l'époque Roxy Music. Pour son dernier album Avonmore, il s'entoure des plus grands, de Marcus Miller à Nile Rodgers. Et puise dans ses amours musicales de jeunesse.
Quelqu'un a un jour écrit que, avec une telle élégance, Bryan Ferry mériterait d'être accroché à la Tate Gallery. En cet après-midi de novembre, dans un palace parisien, à deux pas du Louvre, costume en fin velours marine, chemise blanche, long manteau noir mettent plus que jamais en valeur la sveltesse, la mèche, les yeux clairs et les sourires en coin de cet éternel gentleman. A tout juste 69 ans, le crooner anglais ressemble étonnamment au trentenaire qui, dans les années 1980, signait à la tête du groupe Roxy Music les élégants albums Flesh + Blood et Avalon.
Tout comme sa silhouette, sa musique n'a pas beaucoup changé. Les fans retrouveront ainsi dans ce nouvel opus, parfois attendu, les chaloupés familiers d'une funk-soul scintillant d'éclats chromés et de suave mélancolie. Bryan Ferry aimerait que « le raffinement d'une chanson n'éradique pas sa spontanéité », même s'il reconnaît ne pouvoir s'empêcher de modeler les émotions à la façon d'un créateur haute couture.
Un aristo de la pop
Une obsession pour l'élégance formelle et vestimentaire qui a d'abord été une façon de s'évader. Né à Washington, dans le comté de Durham, au nord-est de l'Angleterre, ce fils d'un éleveur de chevaux de mine a fui la grisaille en rêvant aux figures hollywoodiennes, au son des chansons américaines des années 1930 (dont il fit un beau disque de reprises, As Time Goes By, en 1999), puis du rhythm'n'blues, de la soul et du jazz ; avant de greffer ses passions d'étudiant en art – élève du peintre Richard Hamilton à l'université de Newcastle – aux audaces progressistes du rock de la fin des années 1960.
Devenu un aristo de la pop (à la fortune estimée à 30 millions de livres par l'hebdomadaire The Sunday Times en 2010), décoré de l'ordre de l'Empire britannique, revendiquant des « valeurs conservatrices » et la défense de la chasse au renard, Bryan Ferry a depuis longtemps perdu son accent « geordie » (le patois de Newcastle).
Ce qui ne l'empêche pas de brasser les passions de son adolescence dans ses chansons d'aujourd'hui. « La diversité d'Avonmore tient à cette façon de me souvenir des différentes musiques qui m'ont fait vibrer pendant ma jeunesse », assure-t-il.
Comme toujours, il fait appel à nombre de petites mains de luxe pour tisser avec lui la trame de ses morceaux. Parmi l'habituelle myriade de collaborateurs, le bassiste virtuose Marcus Miller, l'ancien saxophoniste de James Brown Maceo Parker, la chanteuse Ronnie Spector, « qui [le] faisait rêver à l'époque des Ronettes, son groupe des années 1960 »…
Nile Rodgers, « un génie de la guitare rythmique »
Certains sont des musiciens familiers du chanteur, comme Nile Rodgers, le guitariste du groupe Chic, récemment coauteur du hit mondial Get Lucky, avec les Daft Punk. « Il est pour moi l'une des incarnations de la musique américaine, un génie de la guitare rythmique », insiste Bryan Ferry. « Il me rappelle à chaque fois qu'il a eu l'idée de créer Chic après avoir vu à la télé Roxy Music chanter Love is the Drug. »
Autre complice fidèle, l'Anglais Johnny Marr, ancien guitar hero du groupe The Smiths. Ensemble, ils ont composé un des plus beaux titres de l'album, Soldier of Fortune. « J'essaie de saisir là une part du charme des musiques du sud des Etats-Unis, celles de Memphis, des studios Muscle Shoals [lieu mythique des productions R'n'B, dans l'Alabama]. »
Dans cette chanson, le jeu délié de Johnny Marr accompagne un Ferry émouvant dont la voix de velours se fissure, apportant une inhabituelle fragilité. « J'ai souvent porté des masques pour cacher cela, reconnaît-il, alors que je vénérais le côté fragile de mes idoles, Billie Holiday et Charlie Parker. »
La reprise de Johnny and Mary, tube du regretté Robert Palmer en 1980, conclut magnifiquement l'album. « J'ai toujours adoré cette chanson, sa mélodie touchante, obsédante, son côté drame domestique. » Ralenti, dépouillé, accompagné d'un simple clavier synthétique joué par le jeune Norvégien Todd Terje (qui avait déjà mis ce duo dans son propre disque, le très remarqué It's Album Time), ce morceau pourrait donner des idées au styliste Ferry pour ses prochaines collections.
Par Stéphane Davet / Le Monde
A écouter et à voir
Avonmore, de Bryan Ferry, 1 CD BMG. www.bryanferry.com/avonmore
En concert : le 21 novembre à 20 heures, au Palais des sports
.
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 15 Fév - 1:15
.
Baloise Session 2014
"Avonmore", la dernière production du musicien le plus élégant de la scène pop, a été l’occasion pour Brian Ferry de retrouver de vieilles connaissances comme Nile Rodgers, Johnny Marr et Marcus Miller.
Fin 2014, il a donné un très beau concert à Bâle lors duquel il a joué ses tubes les plus célèbres et ses nouveaux titres.
Veste en soie fleurie, choristes pailletées, saxo en diable, solos de guitare eighties... Rien ne fait peur à Bryan Ferry. Même pas le kitsch. Son élégance de dandy fin de siècle finit toujours par triompher. Fin 2014, à Bâle, l'icône pop âgée de 69 ans marquait son retour en grâce lors d'un concert aussi sensuel qu'électrique.
Flanqué d'une pléiade de musicien(ne)s musclé(e)s, il y dévoilait quelques extraits choisis (Loop De Li, Driving Me Wild) d'Avonmore, son ultime album soul-funk-new wave, ébloui par la présence de Nile Rodgers (Chic), Johnny Marr (The Smiths), Mark Knopfler (Dire Straits), Flea (Red Hot Chili Peppers) ou Ronnie Spector (The Ronettes).
Le genre de casting en or massif dont seules les légendes ont le privilège.
Un petit changement de costume plus tard (plus sobre, celui-ci), Bryan Ferry ressuscitera ses tubes immortels avec la fougue d'un jeune homme. Il faudrait être frigide pour résister aux assauts torrides de Slave to Love, Love is The Drug ou Avalon...
Fidèle à sa classe légendaire, le crooner so british sublimera d'une voix vibrante Don't Think Twice, It's All Right, de Bob Dylan, à l'harmonica et au piano, puis Jealous Guy, de John Lennon, version bodybuildée.
Le meilleur pour la fin : une interprétation débridée de For Your Pleasure qui témoigne de ses débuts glam avec Brian Eno dans Roxy Music — l'un des plus grands groupes de rock du monde. — Eléonore Colin