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Sujet: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 15 Sep - 1:06
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Bryan Ferry fera son retour en octobre, avec Olympia
Le nouvel album du chanteur Bryan Ferry, Olympia, sortira dans les bacs, le 25 octobre prochain
Il n’a pas lésiné sur les moyens, pour cet opus, car il a regroupé des artistes, les maîtres mêmes, du rock pour figurer sur ses titres.
Cette liste se compose de David Gilmour, Mani ou, encore, Jonny Greenwood, entre autres. En exclusivité, ses potes de Roxy Music, Phil Manzanera, Andy Mackay et Brian Eno, seront tous de l’aventure.
L’opus contiendra 10 titres, dont deux reprises, « Song to the Siren », de Tim Buckley, et « No Face, No Name, No Number », de Traffic.
L’artiste comptera, également, deux duos. L’un avec le groupe glam rock, Scissor Sisters, sur « Heartache by Numbers », et l’autre avec Groove Armada, sur « Shameless ».
Bryan Ferry a, pour sûr, rassemblé des artistes de renom, tous sur le même disque, c’est monumental. Vous y trouverez Flea, des Red Hot Chili Peppers, David Gilmour, de Pink Floyd, Jonny Greenwood, de Radiohead, et Mani, de Stone Roses.
Ce n’est pas tout ! La liste continue, avec Nile Rogers et Marcus Miller, qui participent, également, à ce projet de Bryan Ferry.
C’est bien la première fois, depuis 1973, que les anciens membres de son groupe, Roxy Music, seront tous réunis, de nouveau !
Le guitariste Phil Manzanera, le saxophoniste Andy Mackay et Brian Eno qui est devenu un réalisateur, désormais, très connu. Ce groupe s’était formé en 1970 et avait connu un énorme succès, à l’époque. Après la séparation, Bryan Ferry poursuivit sa carrière d’artiste, en solo.
Le disque a été produit par le producteur, Rhett Davies, et le chanteur, Bryan Ferry, lui-même. Le premier single issu de l’album, Olympia, « You can Dance », sera disponible dans les bas, à partir du 2 août.
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 15 Sep - 1:19
BRYAN FERRY
Figure emblématique du groupe Roxy Music, le chanteur, amateur d’art, soigne ses compositions musicales, et aime interpréter des reprises, notamment de Bob Dylan« Dylanesque » (2007).
Bryan Ferry naît le 26 septembre 1945, à Washington (Angleterre).
Il se tourne vers des études d’art à l’université de Newcastle. Il s’intéresse beaucoup au courant pop et à l’art contemporain, l’un de ses professeurs est d’ailleurs Richard Hamilton.
En parallèle aux cours, il joue dans un groupe de rock amateur marqué par le rythm’n blues : les Banshees. Puis dans son second groupe The Gas Board, il fait la connaissance du bassiste Graham Simpson, avec qui il forme la formation Roxy Music en 1970.
Le groupe se compose du saxophoniste Andy Mackay, du synthétiste Brian Eno, puis plus tard du batteur, Paul Thompson, et du guitariste Phil Manzanera.
Au début des 70, la formation anglaise propose un pop élégante et raffinée dont Brian Ferry est le principal compositeur. Roxy Music parvient à trouver sa place et à se créer un véritable public, de par leur non-conformité. De plus, le groupe va initier le mouvement glam.
Après deux premiers albums : « Roxy Music » (1972) et « For Your Pleasure » (1973), le groupe bénéficie d’une popularité importante au Royaume-Uni.
Néanmoins, la trop grande influence de Brian Ferry sur le groupe déplaît aux autres membres, en particulier au synthétiste Brian Eno, qui se sépare de l’équipe après l’enregistrement du second album. Ce bras de fer entre les deux grandes figures de Roxy Music, interpelle Bryan Ferry . Il choisit ainsi de laisser les autres musiciens s’occuper de la composition des chansons. Ce qui lui permet de se lancer dans une carrière solo.
L’occasion pour Brian Ferry de sortir de nombreux albums de reprises. Il reprend des chansons des Rolling Stones ou encore des Beatles (« These Foolish Things » (1973) et « Another Time Another Place »). (1976)
Tandis que Roxy Music poursuit durement sa carrière, il continue de produire des albums, et contrAIRement à beaucoup d’artistes des années 70, c’est une dizaine d’années plus tard, que l’interprète obtient ses plus grands succès.
En 1985, après la rupture du groupe, le chanteur empreinte à nouveau le chemin des studios. Il sort: « Boys And Girls » en 1985 et « Bête Noire » en 1987. Des albums qui ne comportent que des compositions de l’artiste.
Bryan Ferry reprend contact avec Brian Eno, avec qui il collabore sur « Mamouna »(1994). Bryan Ferry prend le temps de travailler à un nouvel projet de reprises, de chansons des années 30, et des nouvelles compositions, qui donnent naissance à « As Time Goes By sort » (1999). L’album est nominé pour un Grammy Award.
Contre toute attente, après tout ce temps, Bryan Ferry rejoint Andy Mackay et Phil Manzanera pour une tournée en Europe et aux Etats-Unis en 2001. Ces retrouvailles n’engendrent malheureusement pas de nouvel album.« Dylanesque », un disque de reprises de Bob Dylan, sort en 2007.
Mais en 2010, Bryan Ferry réunit pour la première fois les membre de son ancien groupe afin de réaliser son nouvel album " Olympia ".
Phil Manzanera, Andy Mackay et Brian Eno se retrouvent aux côtés d'autres artistes, notamment l'ex-Pink Floyd David Gilmour, Nile Rogers, Marcus Miller, Flea des Red Hot Chili Peppers, Mani de Primal Scream, ou encore Jonny Greenwood de Radiohead, pour ce projet disponible le 25 octobre 2010.
Avant de découvrir les dix titres de l'opus, dont les deux reprises, « Song to the Siren » de Tim Buckley et « No Face, No Name, No Number » de Traffic, Bryan Ferry lance les festivités musicales avec un premier extrait " You can Dance " le 2 août 2010.
http://www.roxyrama.com/index.shtml
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 15 Sep - 20:50
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Rock en Seine, J3 : où l'on retrouve… Roxy Music
21h à la Cascade. On est prévenu pour l’année prochaine. Pas besoin de chercher ailleurs les concerts majeurs à Rock en Seine. Trois jours durant, c’est sur la seconde scène, à la nuit tombante, que le show du jour a eu lieu. Black Rebel Motorcycle Club, le vendredi, LCD Soundsystem, le samedi.
On craignait pour le troisième, le plus attendu et du coup le plus incertain – Roxy Music reformé –, on a été comblé.
Cette confiance qu’on a appris à placer en Bryan Ferry au cours des ans n’a pas été trahie.
Ferry dont la discographie inégale en solo, entre perfectionnisme excessif (le flop Mamouna) et indolence à peine masquée (Taxi, Dylanesque), n’a jamais bâclé ses prestations live, impeccables dosages de science et d’élégance.
Seul ou, comme il l'a démontré hier soir, avec ses anciens complices de Roxy Music, Phil Manzanera et Andy McKay.
La vigueur déclinant inévitablement avec l'âge (Ferry affiche aujourd'hui 65 ans) et une formation gonflée à douze membres (en plus du trio central, Andy Newmark – remplaçant à la batterie un Paul Thompson annoncé mais porté pâle –, un bassiste, un guitariste, un pianiste, une violoniste-synthé et pas moins de quatre choristes) pouvaient faire craindre à un retour limité au Roxy suave et chic des 80's...
Mais le groupe attaqua bille en tête comme il avait surgi, tel un ovni, dans le paysage prog-glam anglais, il y a 38 ans déjà, par un Re-Make/Re-Model vitaminé, frénétique et saccadé, avec ses légendaires breaks insensés.
On cherchait Ferry, dont la voix éprouvait quelques difficultés à se mettre en route pour finir par le repérer derrière son piano. Out of the blue, de l'ère Eddie Jobson (modèle, on l'imagine, de la violoniste) suivit et on découvrit le chanteur, comme à son habitude, impeccablement mis.
Chemise blanche, costume noir, éternellement classe, jamais dépassé.
While my heart is still beating, d'Avalon, juste derrière, refait planer le doute. Ferry y retrouve ses aises de crooner décalé, la basse se fait funky chic, le saxo est à deux doigts de roucouler...
On frémit. Puis le groupe enchaîne aussitôt avec Ladytron, du premier album estampillé Eno, et les inquiétudes s'envolent pour de bon. Roxy Music s'appuie désormais sur ce répertoire unique qu'il a façonné à ses débuts : un style dément, rétro-futuriste à l'époque mais toujours aussi moderne aujourd'hui, réussissant le tour de force de bâtir à coups de structures atypiques un chapelet de chansons pop classiques.
McKay nous rappelle sobrement comment le saxophone avait pu redevenir, grâce à lui, un instrument aussi excitant dans un contexte rock tandis que l'esthète Manzanera nous délecte de ses concises embardées soniques, à la fois déchiquetées et lyriques, dignes d'un Robert Fripp modeste.
Song for Europe et son impérissable final en français, In every dream home a heartache (toujours aussi poignante chanson d'amour à une poupée gonflable), le proto disco Love is the drug qui bascule dans le quasi punky Editions of you, le final traditionnel de Do the strand...
Le rythme, le timing sont parfaits et l'on réalise ce qui rend Roxy Music si spécial, comment le groupe a gagné sa place à jamais parmi les plus grands : la musique de Roxy ne renvoie qu'à elle-même, Ferry et ses comparses connaissent leurs classiques, assument leurs références mais n'imitent personne.
Le choc jubilatoire de cette folle audace, à la fois sensuelle et énergique, iconoclaste et romantique, demeure intact, préservé.
Le set n'a que le défaut de paraître trop court (une petite heure).
Mais c'est aussi le propre des meilleurs concerts. Il y aura bien, exceptionnellement, un rappel. Symbolique. Historique. Let's stick together, reprise sautillante du standard boogie de Wilbert Harrison, single solo de Ferry qui marqua la fin du Roxy première époque.
Puis Jealous Guy, slow hommage à Lennon assassiné, certes émouvant mais qui donnait l'impression, à sa sortie, que l'art du Roxy Music, deuxième vague, s'était banalisé, aseptisé. D'où ce retour aux sources, sur la scène de la Cascade, inespéré.
Dernière édition par Bridget le Dim 26 Sep - 13:52, édité 2 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 15 Sep - 22:20
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ROXY MUSIC A ROCK EN SEINE
Roxy Music n’a pas sorti d’album depuis 1982 ans et n’a pas tourné depuis neuf ans. Le terme d’ « événement » n’est donc pas galvaudé pour qualifier leur passage à Paris. Récit de leur concert le 29 août 2010 à Rock en Seine.
Faudrait-il être sourd ou aveugle pour ne pas constater que depuis quelques années le vieux a le vent en poupe, le vieux reforme son vieux groupe avec ses vieux amis, le vieux sort ses compiles ?
Les sceptiques, et les ignorants, ont légitimement le droit de se poser des questions sur la prestation de Roxy Music à Rock en Seine. Ils sont vieux certes, mais juste dans les faits, et bien heureusement pas dans la forme, qu’ils ont habilement conservé. N’ayant jamais concouru dans la catégorie « rock de stade» mais plutôt dans celle de l’innovation chic, ils avaient par conséquent plus de chance de bien vieillir. Le temps a bel et bien passé mais l’élégance est toujours là, dans le costume et la voix de Bryan Ferry, dans la technicité de Manzanera, dans le souffle d’Andy Mackay.
Ils entament le concert avec un « Re-make/Re-model» plein de panache qu’ils enchaînent avec le très sensuel « While my heart is still beating» puis survient la rétro-futuriste « Ladytron» .
Suivirent des chansons avoisinant chacune les 6 minutes, « In every dream home a heartache» , « Out of the blue» , « My only love» , « A song for Europe» (et son phénoménal final en français), les plus audacieuses, les plus poignantes sans doute.
Un beau pari face à un parterre de djeuns qui devait se demander qui ils étaient.
Sinon j’ai beau eu chercher la petite bête je ne l’ai pas trouvé. Ah si…c’était trop court ! Et puis aussi, la fille un peu « cheesy » que je suis aurait souhaité entendre plus de morceaux issus d’Avalon ou « comment adopter la suave attitude en 10 morceaux par Bryan Ferry ».Pas d’ « Avalon» donc, ni de « More than this» ou de « To turn you on» . Mais une seconde partie de concert plus légère tout de même avec « Virginia Plain» et quelques titres issus du deuxième album For your pleasure ( le meilleur ?) : « Do the Strand» , « Editions of you» .
C’est la fête à Saint Cloud, les papis kiffent la vibes, aidés tout de même par quatre choristes, une violoniste, un pianiste, et un guitariste virtuose qui doit frôler les 22 ans à tout casser. Même la pluie s’arrête, c’est dire si leur rock cosmique et planant a une ascendance sur les cieux…
Ils terminent avec deux reprises : « Let’s stick together» et « Jealous guy» , seul morceau, malheureusement, où Bryan Ferry a joué à fond la carte du lover.
En tous cas une chose est sûre, quand il remue ses hanches sur « Love is the drug» , on constate que ce papi là ne souffre pas d’arthrose…
Ci -dessous un extrait de leur mythique concert à l’Hammersmith Apollo de Londres en 2001
Dernière édition par Bridget le Ven 17 Sep - 2:10, édité 4 fois
Bridget
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Sujet: DS Ven 17 Sep - 1:55
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BRYAN FERRY : THE BEST OF THE BALLADS
Track Listing
1. Slave To Love
2. Jealous Guy
3. This Love
4. More Than This
5. Falling In Love Again
6. Smoke Gets In Your Eyes
7. Will You Love Me Tomorrow
8. Oh Yeah
9. Is Your Love Strong Enough ?
10. Zamba
11. These Foolish Things
12. Crazy Love
13. Sonnet 18
14. Avalon
15. Where Or When
16. To Turn You On
17. Windswept
18. My Only Love
Bryan Ferry Song: Falling in love again Album: As Time Goes By
Falling in love again Never wanted to, What am I to do? Can't help it.
Love's always been my game, Play it how I may I was made that way Can't help it.
Girls cluster to me Like moths around a flame, And if their wings burn I know I'm not to blame
Falling in love again Never wanted to What am I to do? Can't help it
Girls cluster to me Like moths around the flame And if their wings burn I know I'm not to blame
Falling in love again Never wanted to What am I to do? Can't help it
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Dernière édition par Bridget le Mar 26 Oct - 20:46, édité 2 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 17 Oct - 14:49
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L’inspiration retrouvée de Bryan Ferry
ROCK Le chanteur britannique revient avec un disque de chansons originales concocté avec une nouvelle génération de musiciens.
Bryan Ferry n’avait pas publié de chansons originales depuis Frantic, en 2002.
À cette époque, il déclarait qu’il lui était devenu difficile d’écrire. La parution d’un album de reprises de Dylan confirmait, cinq ans plus tard, cette panne d’inspiration.
Aujourd’hui, Olympia clôt cette période. « Ma concentration est revenue avec ce disque, explique-t-il. Les problèmes que j’avais dans ma vie privée sont réglés, ce qui m’a permis de mieux travailler. L’équilibre entre ma vie personnelle et mon travail n’a jamais été aussi réussi. »
À 65 ans, Bryan Ferry vante toujours les mérites du travail, fruit d’une éducation modeste que ne renie pas cefils de paysan aux manières aristocratiques.
Pour son nouvel album, il s’est amusé à s’entourer de deux générations d’accompagnateurs.
Outre plusieurs membres de son ancien groupe Roxy Music (Phil Manzanera, Andy McKay et Brian Eno), il a fait appel à David Gilmour, de Pink Floyd. « Mais nous ne nous sommes pas contentés d’aligner les noms connus » , insiste-t-il.
Ainsi, il a donné sa chance à un guitariste âgé de 21 ans, camarade de classe de son plus jeune fils. Celui-ci était sur scène à ses côtés au parc de SaintCloud en août pour le premier concert de Roxy Music en France depuis la reformation du groupe, en 2001.
« Être à l’affiche de festivals d’été a constitué une bonne thérapie, après près de deux années passées en studio » , avoue le gentleman. Olympia, qui bénéficie d’une pochette glamour mettant en scène le top-model Kate Moss, a la particularité d’être le premier album de Bryan Ferry sur lequel il joue du piano depuis le dernier disque de Roxy Music, en 1982. « Je n’en avais jamais joué sur mes productions solo, jusque-là, ce qui était une erreur. Cela rendait les disques moins authentiques » , concède-t-il.
Vingt-cinq ans après, Olympia renouvelle le miracle d’élégance et de sophistication accompli avec Boys and Girls, la modernité en plus.
« La collaboration avec des groupes actuels comme Groove Armada et les Scissor Sisters m’a permis de me remettre au goût du jour. » Tara, 20 ans, un des quatre fils du chanteur, est à la batterie sur un des titres de l’album.
Des solos de Charlie Parker
La vie privée de Bryan Ferry, sur laquelle il a toujours été très discret, a été exposée lorsque son fils aîné, Otis, a été impliqué dans des manifestations d’opposants à la réforme de la chasse décidée par le gouvernement Blair voici quelques années.
« Lui rendre visite en prison a été très difficile, raconte le chanteur, mais la justice a fini par le libérer après quatre mois de détention. Il était allé au Parlement avec sept amis pour protester contre cette loi stupide que Blair avait promis à la frange la plus à gauche de son parti. La chasse concerne plus de fermiers que d’aristocrates de nos jours, ce que les gens de la ville ne peuvent pas comprendre. »
Bien que conservateur, Bryan Ferry déplore le tout répressif de l’époque. « Si cela continue, ils vont finir par interdire le port des chaussures en cuir », dit-il en souriant.
Dans un pays où la notion de classe sociale est encore prégnante, Bryan Ferry est une manière de paradoxe, à mi-chemin entre working-class et jet-set.
« Je n’analyse pas trop qui je suis. J’essaie surtout de vivre des choses plaisantes. »
Ce féru d’histoire concède qu’il aurait aimé être duc, tempérant « tout compte fait, ce n’aurait pas été si terrible : je n’aurais jamais pu monter sur une scène ».
S’il est un des derniers chanteurs britanniques à cultiver un accent anglais dans son chant, il déplore de ne pas parler mieux le français.
« Je n’ai pas d’oreille pour les langues étrangères, alors que je mémorise parfaitement les mélodies. Je me souviens par exemple de solos de Charlie Parker et Miles Davis que j’ai entendus à l’âge de 11 ans. À l’époque, je les reproduisais dans ma tête. »
Plus détendu que jamais, il découvre sur le tard les plaisirs des week-ends et du temps libre. La disparition récente de deux de ses musiciens, David Williams et Mick Green, lui aurait-elle fait prendre conscience de la fragilité de la vie ?
Olivier Nuc
Le Figaro 16 /010 / 2010
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mar 26 Oct - 13:38
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Brian Ferry, le retour de l'aristo de la pop
REUTERS/THOMAS PETER Le chanteur britannique Brian Ferry lors d'une interview à Berlin, le 12 octobre 2010.
Vingt-huit ans après Avalon, son dernier album, Roxy Music n'avait jamais semblé aussi proche d'un nouveau disque.
Reformé par intermittence, depuis 2002, pour des petites séries de concerts, le groupe phare du art-rock anglais, créé au début des années 1970 par Bryan Ferry, Brian Eno, Phil Manzanera, Paul Thompson et Andy McKay, était, paraît-il, retourné en studio, et s'inscrivait au programme de plusieurs festivals d'été.
En affichant le mannequin phare Kate Moss en vamp fatale, la pochette du disque Olympia, qui vient de sortir, prolonge l'illusion de ce retour, comme si on se retrouvait aux plus belles années du glam, quand Jerry Hall ou Amanda Lear illuminaient les couvertures d'albums de Roxy Music comme Siren ou For Your Pleasure.
Mais, si plusieurs membres du groupe sont au générique du disque, Olympia se présente finalement comme un nouvel album solo du chanteur, Bryan Ferry.
"Au départ, j'avais prévu un album de Roxy Music", confirme Ferry, affichant à 65 ans une insolente prestance, dans un costume de velours bleu mettant en valeur son teint hâlé et ses yeux azur.
Il poursuit : "J'ai finalement pensé que ce n'était pas une bonne chose. L'héritage de Roxy est si fort qu'après toutes ces années le groupe ne peut revenir qu'avec un album audacieux, plus expérimental et abstrait. Une bande originale de film serait sans doute idéale."
Cela n'empêche pas d'estimer, à l'écoute d'Olympia, joliment partagé entre funk sensuels, rock oniriques et ballades crépusculaires, que le 13e album solo de Ferry est son meilleur, sans doute, depuis Boys & Girls (1984).
Et qu'il sonne comme un honorable 9e opus de Roxy Music. "Cela tient à mon retour au piano", analyse le chanteur. "J'engage généralement un clavier mais mon producteur a insisté pour que je joue. Or, la base du son Roxy était ce jeu, pas très technique mais inhabituel."
Né à Washington, dans le comté de Durham, au nord-est de l'Angleterre, ce fils d'un éleveur de chevaux de mine est devenu un aristo de la pop en greffant ses passions d'étudiant en art à un rock dont les excentricités formelles, les partis pris ironiques et glamour requinquèrent la scène des années 1970.
A l'aube des années 1980, Roxy Music optait pour des chaloupements voluptueux, moins novateurs mais de grande classe, que le gentleman crooner a continué d'exploiter en solo.
Si le guitariste Phil Manzanera, le saxophoniste Andy McKay et même les synthétiseurs de Brian Eno apparaissent dans quelques titres d'Olympia, d'autres musiciens sont venus aider un chanteur qui avoue composer de plus en plus lentement.
Parmi les invités, de vieilles connaissances comme le guitariste de Pink Floyd, David Gilmour, et celui de Chic, Niles Rodgers.
"Niles est un génie de la guitare rythmique, estime le beau Bryan. Il raconte toujours qu'il a eu l'idée de Chic après avoir vu à la télé Roxy Music chanter Love Is the Drug."
Chaque nouvelle génération de rockers, surtout quand elle est préoccupée d'avant-garde, cite facilement Roxy Music comme influence majeure.
Aussi Ferry n'a pas de mal à s'entourer de jeunes musiciens.
Aux côtés de l'un de ses quatre fils, le batteur Tara Ferry, 20 ans, on trouve des noms comme Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead, des membres des Scissor Sisters, ou encore Mani, le bassiste de Primal Scream, et Flea, celui des Red Hot Chili Peppers.
"Flea fait un petit solo dans Heartache by Numbers, avec la basse la plus chère du monde, s'amuse le chanteur, une Fender customisée avec des papillons par son ami, l'artiste Damien Hirst. "
Brian Ferry a été l'élève du peintre pop Richard Hamilton, à l'université de Newcastle.
Il reste un passionné d'art visuel mais la création contemporaine l'intéresse moins que les artistes britanniques du début du XXe siècle, dont il est devenu l'un des collectionneurs de pointe.
Après quelques albums solos (Frantic, Dylanesque...) dont les pochettes étaient aussi pâlottes que la musique, Bryan Ferry a donc, avec Kate Moss, ancré celle d'Olympia dans la brillante tradition de Roxy Music.
Il en rappelle la genèse : "Au début des années 1970, les groupes posaient dans la rue en jouant aux durs. Je ne trouvais pas ça très attirant. Avec l'aide du styliste Antony Price, qui m'a de nouveau aidé pour cet album, nous avons créé des pochettes proches d'une esthétique liée au glamour et au pop art."
Si Olympia est le nom du studio dans lequel Ferry a passé des années à concevoir cet album, il est aussi celui d'une célèbre peinture d'Edouard Manet.
"Un tableau à l'époque très moderniste et controversé. Un des premiers, peut-être, à représenter une pin-up", ajoute celui dont on a dit un jour qu'avec son élégance il mériterait d'être accroché à la Tate Gallery de Londres.
Olympia de Bryan Ferry : 1 CD Virgin/EMI.
Stéphane Davet
Le Monde 25/10/2010
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mar 26 Oct - 20:42
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Rock.
A 66 ans, Bryan Ferry renoue avec les productions chromées pour «Olympia», son nouveau disque qui sort lundi.
Bryan Ferry, le 2 juillet 2010. (Reuters/Denis Balibouse)
Interview | 23 octobre 2010
Par DIDIER PÉRON
«Je mets une cravate pour enregistrer»
Le nouveau disque de Bryan Ferry, Olympia, sort lundi alors qu’avec son groupe, Roxy Music, splitté depuis 1982 et l’album Avalon, il poursuit une tournée mondiale - remplissant les stades en rejouant les tubes seventies.
Le crooner rock, créateur des impérissables Love is a Drug et More Than This, 66 ans, ne parle pas de retraite anticipée à taux plein.
Toujours aussi smart, yeux clairs dans le vague, voix suavement blasée, il survole les modes et l’air du temps en dix titres lancés par le rutilant single You Can Dance.
Olympia, comme celle de Manet et en référence au quartier de Londres où Ferry possède son studio d’enregistrement, renoue avec les productions chromées de l’époque Boys and Girls, son plus gros succès solo à ce jour (mené par le tube Slave to Love, clip de Mondino), et avec les pochettes soignées de la grande période Roxy (aujourd’hui, le mannequin-star Kate Moss, pin-up à diamant renversée, en lieu et place des Jerry Hall ou Marilyn Cole d’hier).
Les paroles des chansons demeurent laconiques, avec quelques sommets de cristallisation chic pour James Bond Bullshit en descente de yacht («Something incredible, so déjà-vu» ou «I like Campari sodas»).
On rencontre la légende dans un palace parisien le jour de la mort de Tony Curtis, qu’on lui annonce tout à trac («Uh, il ressemblait à un ami à moi…»)
Sur cet album, il y a des reprises (Traffic, Tim Buckley), mais surtout des nouvelles chansons de vous. Avez-vous toujours plaisir à composer ?
C’est beaucoup de travail et cela peut tourner à la torture. Quand j’étais prolifique, dans les années 70-75, je passais ma vie à composer, jouer et enregistrer. Je n’avais plus aucune existence sociale, pas de maison, pas de petite amie, rien du tout, je bossais tout le temps…
Ah bon ? On vous voyait tout le temps entouré de filles sublimes sur les photos…
Oui, [rires] rien de sérieux, à vrai dire ; rien de stable… En tout cas, après cette période intense, j’ai commencé à découvrir les plaisirs de l’existence et voulu équilibrer ma vie privée et ma carrière. Peut-être était-ce une illusion, et qu’à un moment donné, je n’étais plus suffisamment concentré, sur la brèche.
Le côté impliqué à 100% revenu depuis deux ans, j’ai acquis une sorte de régularité dans le fait d’aller tous les jours dans mon studio à Londres et d’être entouré par une équipe de types très jeunes, des gens de 20 ans pas plus, et d’autres, des vieux dans mon genre qui avons une longue expérience. Je crois que c’est une bonne combinaison et j’espère que l’album reflète ça. Mais écrire reste en effet une rude épreuve.
Le casting des musiciens est hallucinant (David Gilmour, Nile Rodgers, Jonny Greenwood de Radiohead, Brian Eno, etc.). Comment procédez-vous pour intégrer tous ces gens à votre petite cuisine ?
C’est très agréable, dans ma position, de pouvoir juste passer un coup de fil pour dire à ces musiciens d’essayer des trucs pour moi sur tel ou tel morceau. On enregistre énormément de choses et puis, avec le producteur Rhett Davies, on passe des jours en studio à fabriquer les morceaux. Un jeu de construction pièce par pièce qui est fragile, parce qu’il ne faut pas, dans ce processus de montage, qu’on perde le côté émotif, chaud, du jeu du musicien. Sur You Can Dance, par exemple, il y trois bassistes. C’est très inhabituel pour un morceau de rock, sans doute pas nécessaire, mais je trouve cela intéressant à tenter. Le grand jazzman Marcus Miller joue la ligne de basse principale ; Flea, des Red Hot Chili Peppers, apparaît au moment du chorus et, sur tout le morceau, il faut ajouter Mani, de Primal Scream, qui a fait un son de drone. C’est peut-être indétectable pour un auditeur lambda, mais je sens inconsciemment quand le morceau est parachevé ou qu’il lui manque un élément pour que l’architecture soit aussi parfaite que je le souhaite.
Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?
La littérature, les films, les choses que j’observe en voyage. J’aime être ailleurs, dans des lieux inconnus. Je ne suis pas très bon dans l’exercice de la relaxation, mais toujours assoiffé de découvertes nouvelles. Je suis un grand voyeur.
C’est une observation d’esthète, vous n’êtes pas très impliqué politiquement…
On m’a déjà incité à écrire des chansons engagées mais je dois avouer que ce n’est pas trop mon registre. Bien sûr, j’ai des convictions, comme tout le monde, mais quand j’ouvre le journal, je file directement aux pages Culture.
Le star-system a-t-il énormément changé depuis vos débuts? Les maisons de disques se sont partiellement écroulées…
Certes, mais il n’y a rien que je puisse y faire, à part essayer de rester créatif. L’industrie musicale a été obligée de se remettre en question, de se diversifier, d’être peut-être plus généreuse avec le public. Avec les gars du studio, on ne fait pas seulement de la musique ; on a tourné un making-of de l’album, on produit des clips, des remixes, on édite un livret de 40 pages pour la version Deluxe du disque. Pour les concerts de Roxy, nous avons créé toutes sortes de projections visuelles, avec plein de références pop pour rendre le show plus séduisant. Finalement, il y a un retour à une forme d’artisanat. Une certaine inclination générale à la standardisation est peut-être en train de disparaître.
Avez-vous des regrets ? Des conseils que vous auriez aimé suivre et qui vous ont manqué…
Des millions de conseils ! Je fais toujours tout de travers… Méchant garçon. J’ai toujours été très mauvais en langues étrangères, j’aurais dû mieux écouter mon professeur de français. J’aurais aimé savoir skier, être acteur…
Comment s’organise une journée de Bryan Ferry ?
J’ai un esprit latéral, il vagabonde ou fait des déductions par sauts de puce. Je regarde la fenêtre, là, devant nous, et je me demande pourquoi c’est fabriqué de cette manière, à quoi sert ce petit rebord… Donc, pour échapper à la terrible divagation du rêveur, je dois tenter de tenir un planning. Je vis à Chelsea, je me lève, je vais au studio. Je l’ai acheté il y a une vingtaine d’années parce que c’était important d’avoir un endroit où aller le matin travailler tous les jours.
Vous êtes né le même jour que le poète T.S. Eliot, dont vous êtes fan. Vrai ?
Oui, enfin je suis aussi né le même jour qu’Olivia Newton-John ! J’ai toujours été fan d’Eliot, il a toujours su exprimer la mélancolie de l’existence à travers une poésie qui est vraiment à l’origine de la modernité. Je lisais beaucoup les poétes autrefois, moins maintenant.
Pendant des années, j’avais toujours sur moi un petit volume de The Wasteland [«la Terre vaine»] ou The Four Quartets[«les Quatre Quatuors»], et j’aimais en lire une page à chaque moment perdu. Je me rappelle qu’étudiant, je découpais des poèmes de Sylvia Plath pour les coller sur les murs de ma chambre… Le côté elliptique et sombre de la poésie m’a toujours fortement attiré.
Vous êtes considéré comme un dandy, cela vous convient-il ?
[Il fait la grimace] Pour affronter le monde, il faut bien s’habiller, il faut faire un effort. Quand j’étais jeune, il y avait des stars que j’admirais, Cary Grant, Gary Cooper, Humphrey Bogart… Et je suppose que je me suis dit qu’il fallait essayer de leur ressembler. Et puis j’aime ce que disait Nick Cave, qui racontait qu’il nouait toujours une cravate avant de se mettre à son bureau pour écrire parce que c’était un travail sérieux. Moi aussi, parfois, je mets une cravate pour enregistrer une chanson.
Pourquoi Kate Moss sur la pochette de l’album ?
Il fallait quelqu’un de glamour et de controversé. Kate Moss est l’une des plus grandes beautés de notre époque, elle est liée au monde du rock, elle est parfaite, elle a quelque chose derrière le regard qui ne se laisse pas attraper. Et puis, hum, c’est une fan, elle m’a dit qu’elle avait toujours rêvé d’être une «Roxy girl»…
Bryan Ferry a 65 ans. Aujourd'hui il arbitre entre son passé (reformation récente de Roxy Music) et son présent (nouvel album solo, « Olympia »).
Il ne sera jamais aussi adulé que Mick Jagger ou aussi respecté que David Bowie. Il n'en reste pas moins un des personnages les plus intéressants du genre.
Rencontre mélancolique avec celui qu'on surnomme « le dernier dandy pop »
En juin dernier, VoxPop avait rendez-vous à Londres avec Bryan Ferry, 65 ans. Chez lui. A l'ancienne. Dans son appartement, il y a des étagères débordant d'anciennes éditions du magazine Vogue et aux murs recouverts de photos de collection. Plus loin, du côté de la cuisine ultra design, ce sont des bouteilles de vins grands crus qui suscitent une certaine attention.
Bref, l'intérieur dans lequel évolue Bryan Ferry est bel et bien celui d'un personnage de Fitzgerald. Un Gatsby le magnifique pop obligé d'évacuer avec un sourire poli les années 2.0 et la récession du milieu du disque.
Si le nouvel album de Bryan Ferry, « Olympia », s'avère une réussite de pop séduisante et éthérée, pas certain que le chanteur de Roxy Music ait besoin de surveiller ses chiffres de ventes. Et si c'était à l'esthétisme de sauver la pop ?
Extraits de l'entretien.
Avec Roxy Music, il y a toujours eu un soin particulier accordé aux pochettes, à l'objet en tant que tel.
Bryan Ferry: Je suis heureux que vous ayez apprécié cela. Nous avions l'envie, très prétentieuse sans doute, de réaliser des disques qui ne soient pas seulement de la musique pop : qu'il y ait un rapport presque fétichiste à l'objet. Que les amateurs de Roxy Music soient traités comme des collectionneurs d'art à part entière. Ils le méritaient.
Maintenant la norme musicale est devenue le fichier MP3. Comment l'esthète se positionne dans ce monde virtuel ?
C'est intéressant... Je ne sais pas si mon art s'est dévalué avec l'apparition du téléchargement. En tout cas ma position d'artiste installé me donne le droit de suggérer à ma maison de disques de mettre dans le commerce des objets qui me correspondent. Je veux que mon nouvel album sorte en vinyle.
J'ai aussi suggéré que nous en fassions une édition limitée sous forme de livre. Je sais que cette édition se vendra bien car il existe encore un public intéressé par la sensualité que peut dégager un bel objet. (Il sort de l'étagère un de ses nombreux livres d'art). Touchez les pages de ce livre ! Respirez-les ! La texture, c'est tellement important. Je ne veux pas aller contre le sens de l'histoire, mais, croyez-moi, aucun son compressé sur Facebook ou Youtube ne remplacera cette sensation. Il faut que les jeunes gens le comprennent.
Est-ce que vous vous rappelez de quelle façon la musique s'est invitée dans votre quotidien ?
J'avais dix ans, quelque chose comme ça. J'écoutais ce bluesman américain, Leadbelly. C'était la toute première fois qu'une musique me faisait cet effet tellement intense. C'est à partir de là que j'ai voulu en savoir plus à propos du blues, du jazz, du rock'n'roll. Je suis devenu totalement obsessif.
À cette époque, je gagnais mon argent de poche en livrant les journaux chez les gens et dans les débits de boisson. Il fallait marcher longtemps. Parfois c'était sous la pluie. Je lisais tous les journaux qui mentionnaient l'existence de Cole Porter ou de Charlie Parker. Je découpais les articles et je collais le tout dans un petit cahier.
Diriez-vous que la musique pop a beaucoup évolué au cours des cinquante dernières années ? Qu'un type comme vous soit encore très populaire nous semble rassurant, mais effrayant aussi.
Il ne faut pas croire que le rock est une musique qui progresse. C'est même évident qu'elle est rentrée au musée aujourd'hui. De toute façon, les formes d'art tendent, un jour ou l'autre, à se figer. J'aime beaucoup des jeunes gens comme Jack White et ses White Stripes, mais, à part livrer une version plus jeune de ce qu'on toujours fait les Rolling Stones ou Led Zeppelin, à quoi servent-ils ?
Justement peut-être à conforter les musiciens plus installés à qui ils laissent la place.
Que voulez-vous faire contre des artistes qui ont encore quelque chose de pertinent à raconter. Certains résistent si bien à l'épreuve du temps : je pense à Bob Dylan, Tom Waits, Van Morrison...
Vous allez me trouver très conservateur, mais je ne vois pas pourquoi ces gens laisseraient la place. Ils amènent encore quelque chose.
J'apprécie beaucoup Arcade Fire. Il n'empêche que, quand je les écoute, je sais d'où ils viennent : ils se sont inspirés des Talking Heads, de Roxy Music. Peut-être que les jeunes sont trop respectueux de leurs aînés
Ecoutez-vous encore des jeunes artistes ou vivez-vous totalement entouré par les icônes du passé ?
De temps à autre vous voyez apparaître une nouvelle voix totalement dans l'époque. Mais c'est devenu de plus en plus rare. La dernière à m'avoir vraiment intéressé c'est Lily Allen. Elle a une jolie voix, ce qu'elle raconte parle de la jeunesse. C'est frais et intelligent en même temps. J'aimerais beaucoup la rencontrer.
Avant elle, les seules nouveautés qui m'avaient fait un certain effet c'était Eminem et, plus généralement, toutes les productions de gangsta rap signées Dr Dre.
Dr Dre, oui, lui c'est un bon. Il restera. Sinon, Lady Gaga me fait rire. Elle est douée. Son sens du commerce est fabuleux.
J'aime beaucoup également la voix d'Alicia Keys et ces types chevelus du Tennessee, « Sex On Fire », quelque chose comme ça.
Ah oui, les Kings Of Leon. Ils ont la bonne attitude. Je suis allé les voir deux fois en concert et c'était intense, complètement sexy.
La crise du disque a entraîné un mouvement étrange: celui des reformations ou des rééditions. N'avez-vous pas l'impression que cela fausse le marché ?
Maintenant que les musiciens ont compris que l'argent n'existait plus dans ce milieu comme avant, ils ont le devoir d'être plus créatifs, plus travailleurs.
Ce n'est pas une mauvaise chose (sourire). Avant les années 2000 tout était devenu trop facile. Il suffisait de sortir un tube pour bien vivre jusqu'à la fin de ses jours.
Je suis l'exemple même de ceux qui ont profité de ce système, avec « Avalon » ou « Slave to love ». Je pensais qu'il y aurait toujours un gros chèque qui tombe à la fin du mois.
Maintenant, avec la crise nous sommes tous obligés de nous remettre en cause si nous voulons continuer à profiter de cette condition d'artiste.
Propos recueillis par Jean-Vic Chapus, photos Mathieu Zazzo.
Entretien intégral en couverture du numéro septembre/octobre 2010 de VoxPop
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Ven 12 Nov - 20:21
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Bryan Ferry, gentleman rockeur
Les années passent mais le leader de Roxy Music ne change pas. Il reste classe, léger, spirituel, arrogant et décalé.
Gilles Martin-Chauffier - Paris Match
A Paris, venu présenter son dernier album, Bryan Ferry est descendu au Hyatt Vendôme, sur la rue de la Paix, entre Cartier et Boucheron. Cet endroit lui va comme un gant, moderne et classique.
Le luxe, le silence, le service s’y lisent comme une carte de vacances : « La vie est belle. Tout va bien. » Et tout est simple. Il a des dizaines de tubes à son actif et, d’un simple coup de fil, il peut appeler n’importe quelle star pour jouer sur son prochain disque, mais il n’y a qu’une assistante pour vous accueillir.
A 65 ans, il n'a pas perdu un cheveu et n' a pas pris un gramme
Ferry porte un costume bleu marine, une chemise bleu pâle à boutons de manchette et une cravate à petits pois blancs. Vous dirait-on que c’est le chancelier de l’Echiquier venu à Paris préparer le G20, vous répondriez : « Ah oui, bien sûr ! » A côté de lui, les chanteurs qui prétendent s’habiller classe ont l’air d’avoir enfilé une toile de tente.
On dirait qu’il a été programmé dans un laboratoire pour incarner le gentleman anglais, ce croisement entre homme et lévrier qui se sert d’une pince à sucre même quand il est seul. Le modèle était parfait : il a 65 ans, n’a pas perdu un cheveu et n’a pas pris un gramme. Tout baigne.
Il vous reçoit avec le sourire et parle d’une voix calme, posée, élégante, très « Dorchester ». En sa présence, la vie a l’air de couler comme de l’eau.
Depuis le début de la matinée, il accorde des interviews. Il a envie de bouger. On part déjeuner quelque part. A 300 mètres, il y a L’Espadon, la cantine du Ritz, là où broutent toutes les vaches laitières du show-biz de passage à Paris. Il préfère le petit bistro de l’autre côté de la rue, c’est plus français. Il boit du vin rouge et commande un steak-frites comme tout le monde. Où qu’il soit, Bryan Ferry est à l’aise. On sent tout de suite pourquoi il plaît autant au diable qu’à l’archevêque.
Posé sur le givre de l’élégance anglaise, il est cool. Pas étonnant mais singulier, insolite, paradoxal. Bryan Ferry est « à part ».
La peinture est sa première passion
Contrairement aux apparences, ce n’est pas un fils de famille perché sur les branches immémoriales d’un arbre généalogique. Son père, un fermier, élevait des chevaux pour la mine. Rien à voir avec Eton et Trinity College. Mais le petit paysan du nord de l’Angleterre avait de l’oreille et il avait l’œil.
Entendait-il une fois une mélodie à la radio qu’à 11 ans il la mémorisait parfaitement. Pas question d’aller lanterner à l’école agronomique de Newcastle. Il opte pour la faculté des arts. La peinture est sa première passion.
Aujourd’hui encore, il est un collectionneur réputé parmi les spécialistes de l’école anglaise de l’époque Bloomsbury. Seulement voilà, il aime aussi le design, la mode, la musique...
Comme tout le monde à l’époque, il crée donc son groupe. Les Banshees, d’abord.
Puis Roxy Music, en 1971, à 25 ans. Et là, d’emblée, c’est le choc : du rock, et même du rock dur, mais du rock ultrasophistiqué. Il appartient à la même vague que David Bowie ou Marc Bolan, le leader de T. Rex. Ça pulse, mais ça scintille aussi. On n’est pas au pub du coin, le monde ne se résume pas à une pinte de bière et aux matchs de Manchester United. Tous les rebelles ne sont pas hippies, on peut fantasmer sur lady Hamilton et sur un portrait de Joshua Reynolds autant que sur une Barbie de Las Vegas ou sur une playmate de « Playboy ».
Les basses sont déchaînées mais la voix de Ferry a le velours d’un message de dandy, la violence du son a des voluptés d’orchestre symphonique ; c’est incroyablement excentrique, inattendu, différent – et agréable. Le succès est presque immédiat. Puis énorme.
Et, tout de suite, Ferry est ailleurs. C’est un rockeur, personne n’en doute, mais il fait tellement « old school » que personne n’en revient. Son cas ne s’arrange pas quand il cite les stars qu’il admirait : Cary Grant, Gary Cooper, Humphrey Bogart... des gros durs mais des gravures de mode. Tout est dit.
Avec Roxy Music, la « High Bohemia » a trouvé son groupe. Le plus fort, c’est que toute la concurrence joue le jeu et soulève son chapeau. On pourrait rédiger le « Who’s Who » du rock en faisant la liste des virtuoses du hit-parade qui sont un jour venus jouer les requins de studio sur un des titres de Ferry. Et ça continue.
Inoxydable, inclassable, rockeur et conservateur
Sur « Olympia », son nouvel album, on trouve David Gilmour, le guitariste de Pink Floyd, Nile Rodgers, celui de Chic, Jonny Greenwood, celui de Radiohead, ou encore Flea, le bassiste de Red Hot Chili Peppers, ainsi que Tara Ferry, 20 ans, un des quatre fils du chanteur, et plusieurs autres jeunes loups de la pop anglaise.
Bryan Ferry est inoxydable, inclassable, rockeur et conservateur.
Ne le faites pas parler de Tony Blair qui a prétendu interdire la chasse à courre pour faire plaisir à quelques bobos de Mayfair.
Evoquez, en revanche, cette bonne vieille Maggie Thatcher et vous aurez droit à un soupir nostalgique et à un sourire tendre. Il est comme ça, Bryan Ferry. C’est un marginal de luxe. Il a choisi Kate Moss pour créer sur la pochette une adaptation moderne du tableau de Manet parce qu’Olympia était une rebelle de l’establishment, comme Kate – et comme lui est un rebelle de la contre-société.
De toute façon, il ne se soucie pas trop de ce qu’on pense de lui. Il a des chiens et une fiancée de 25 ans qu’il aime.
C’est un homme heureux, et tant mieux s’il est contradictoire. Dans certains morceaux, il fait trembler les murs, dans d’autres, en crooner, il transforme la Tamise en lagon tropical. Mais, si le chien a quatre pattes, il ne prend pas deux directions : la sienne, c’est toujours la même, celle de sa musique. Tant pis si de gros durs n’aiment pas. Avec ses disques, il les gifle. En gants blancs, façon Gatsby, un personnage dans son genre, stylé.
Point final
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 28 Nov - 11:48
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Bryan Ferry en concert privé sur France Inter
Le jeudi 2 décembre sera la seule et unique date en France avant l’été 2011.
Rendez-vous à 20h pour une grande soirée présentée par Valli
Le leader charismatique de Roxy Music a choisi France Inter pour son grand retour sur une scène française avec un concert privé et unique.
Le dandy britannique du rock anglais, revient avec un nouvel album "Olympia", fidèle à son univers musical et acclamé par la critique.
Un concert intime et chaleureux qui s’inscrit dans la tradition des grands concerts de France Inter ! Un concert unique et en direct, en avant-première pour les auditeurs de France Inter.
Nouvel Album
Pour ce nouvel opus, Bryan Ferry a réuni les mousquetaires du Roxy Music vingt ans après : Phil Manzanera, Andy Mackay... et Brian Eno, pour la première fois avec lui sur un album depuis 1973.
Il a également fait appel à des maîtres es-musique : David Gilmour (Pink Floyd), Johnny Greenwood (Radiohead), Flea (Red Hot Chili Peppers), Mani (Stone Roses) et Nile Rodgers (Chic). Des groupes plus récents tels Scissor Sisters et Groove Armada ont également collaboré à ce disque.
Le premier single issu du disque se nomme "You Can Dance".
A noter également une reprise de Tim Buckley (Song To The Siren, comme This Mortail Coil) et une autre de Traffic (No Face, No Name, No Number)...
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 9 Mar - 21:37
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BRYAN FERRY A L' OLYMPIA LE 13 JUIN 2011
TOUR 2011
Wednesday 30th March 2011 – Royal Albert Hall, London (Gorbachev 80th birthday)
Tuesday 19th April 2011 – Frederic R. Mann Auditorium Tel Aviv, Israel
Friday 22nd April 2011 – Crocus City Hall, Moscow, Russia
Sunday 24th April 2011 – BKZ October, St Petersburgh, Russia
Tuesday 26th April 2011- The Congress Hall, Warsaw, Poland
Saturday 21st May 2011 – Musikhuset, Aarhus, Denmark
Sunday 22nd May 2011- Falkoner Salen, Copenhagen, Denmark
Friday 27th May 2011 – Liseburg Amusement Park, Gothenburg, Sweden
Saturday 28th May 2011 – Concert House, Malmo, Sweden
Monday 30th May 2011 – The Cirkus, Stockholm, Sweden
Sunday 12th June 2011 – Saint Brieuc Art Rock Festival, Saint Brieuc, France
Monday 13th June 2011 – Olympia, Paris, France
Thursday 30th June 2011 – Open Air, Waterford, Ireland
Friday 1st July 2011 – Hop Farm Festival, Kent, UK
Sunday 3rd July 2011 – Vienna State Opera House, Vienna, Austria
Tuesday 5th July 2011 – ZMF Freiburg, Germany
Saturday 9th July 2011 – Kew The Music, Kew Gardens, London, UK
Friday 15th July 2011 – Westonbirt Arboretum, Nr Tetbury, Gloucestershire, UK
Saturday 16th July 2011 – Thetford Forest, Nr Brandon, Suffolk, UK
Thursday, July 21, 2011 - Theatre Antique D’Arles Arles, France
Friday, July 22, 2011 - Carcassonne Festival, Carcassonne, France
Monday, July 25, 2011 - Theatre Antique de Fourvieres, Lyon, France
Saturday, July 30, 2011 - Sporting Club, Monte Carlo, France
Monday, August 01, 2011 - Dortmunder Music Fest, Dortmund, Germany
Wednesday, August 03, 2011 - Das Festival, Schaffhausen, Switzerland
http://www2.bryanferry.com/tour/bryan-ferry-2011/
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Lun 13 Juin - 13:52
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Bryan Ferry, le Dorian Gray du rock
Par Olivier Nuc
La pop star la plus élégante du Royaume-Uni vient présenter les chansons de son album « Olympia » dans la salle du même nom.
Il ne subit pas les outrages du temps. Encore plus que David Bowie, dont il est l'aîné, Bryan Ferry donne le sentiment d'être le Dorian Gray du rock. Le personnage d'Oscar Wilde conservait son allure juvénile tandis que sa représentation peinte s'enlaidissait. Le chanteur britannique continue, quant à lui, de publier de bons disques.
Le dernier en date, Olympia, paru à l'automne 2010, est un sans-faute de plus à accrocher à une discographie impeccable. Celle-ci fut amorcée il y a tout juste quarante ans, à Londres, en pleine explosion de ce qu'on appela le glam-rock. Dans un déluge de costumes et de paillettes, des jeunes hommes chics et cultivés s'amusaient déjà à déconstruire le rock, forme musicale encore jeune mais déjà menacée par l'autoparodie et le premier degré.
L'ancien élève du photographe David Hamilton, capable de chanter les chorus du saxophoniste Charlie Parker dès l'adolescence, y dévoilait un timbre et une plume remarquables.
Si l'on a beaucoup retenu sa voix, il faut se pencher sur ses textes d'alors, véritables bijoux, tel celui d'In Every Dream Home a Heartache, déclaration d'amour à une poupée gonflable !
À partir du milieu de la décennie 1970, Ferry a partagé sa carrière entre albums en groupe et disques signés sous son seul nom. En tout cas jusqu'à Avalon, dernier chef-d'œuvre de la formation, abritant le classique More Than This.
Reformé au début de ce siècle sans Brian Eno, Roxy Music donna un superbe concert dans le cadre de Rock en Seine en août 2010. Si le groupe n'annonce pas de nouvel enregistrement, Olympia constitue presque un album de Roxy, puisqu'on y retrouve les principaux membres de la formation. Chanteur impeccable et homme de scène élégant, Bryan Ferry en présentera de larges extraits lors de ce nouveau passage parisien au cours duquel il égrènera certainement les standards qui ont fait sa réputation.
Brian Eno, complice des débuts
Membre fondateur de Roxy Music aux côtés de Bryan Ferry, Brian Eno quittera la formation anglaise après les deux premiers albums du groupe seulement. Cet ancien étudiant en art deviendra ensuite une des personnalités les plus influentes de la musique populaire, menant une carrière couvrant un spectre impressionnant, de la pop avant-gardiste à l'ambient, sans oublier les collaborations à succès avec David Bowie, les Talking Heads ou U2.
Bryan Ferry, Olympia, 28, bd des Capucines, Paris (IXe) Tél. : 08 92 68 33 68. Date : le 13 juin à 20h.
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Dernière édition par Bridget le Mar 14 Juin - 19:26, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mar 14 Juin - 19:25
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En vidéos - Un Ferry de première classe
Dandy, certes, mais prêt à aller au charbon de la scène. (Sipa)
La vie de Bryan s'arrête à l'Olympia. Station obligatoire rue des Capucines pour le dandy du rock. Et peut-être, selon les plus pessimistes, gel définitif de la carrière de l'homme à la mèche rebelle via un disque intitulé : "Olympia".
Une cohérence que le crooner, puisqu'on le considère aussi ainsi, adopte jusqu'aux chiffres. Ce dernier opus, paru en 2010 est le 13e d'un Bryan Ferry qui nous revient sur une scène parisienne un 13 juin.
On ne sait s'il sera présent au mariage de Kate Moss, qui se mariera le 2 juillet avec Jamie Hince (des "Kills") le 2 juillet prochain, mais c'est bien elle que vous pouvez reconnaître, renversée et renversante, sur la pochette des dix plus récents titres du britannique de 65 ans. A noter la belle reprise de "Song to the Siren" que les spectateurs de l'Olympia attendront certainement avec émotion...
L'homme qui traversé les âges de la pop, avec "Roxy Music" ou en solo, garde la superbe.
Dernière édition par Bridget le Sam 11 Fév - 17:55, édité 2 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mer 15 Juin - 13:37
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Bryan Ferry envoûte Art Rock
11 juin 2011
Bryan Ferry, à Art Rock dimanche soir. - Philippe Brochen
Par PHILIPPE BROCHEN (envoyé spécial à Saint-Brieuc)
Dimanche
«Saint-Brieuc sous le charme d'un brillant Ferry», titre dans son édition du jour le quotidien Ouest-France.
On salue à la fois le jeu de mots et le sens de la synthèse du journaliste Bruno Alvarez. Car on ne peut mieux résumer le sentiment qui animait les milliers de spectateurs qui ont assisté à l'heure de show que le sexagénaire (66 ans, mais il en fait dix de moins) bien mis a donné dimanche soir sur la scène de Poulain Corbion.
Sa prestation aussi professionnelle que généreuse dans tous les sens de l'acception – dix musiciens et choristes sur scène au côté du dandy so english (deux batteurs, dont Ferry junior, deux guitaristes, dont un prodige de 21 ans, deux claviers, deux choristes, deux danseuses en arrière scène) était en tous points remarquable.
Tout va par paire chez Bryan Ferry, sauf lui, qui est unique. Son show huilé et enthousiaste a passé en revue les tubes de Roxy Music (Avalon...) et de Ferry solo (Slave To Love...), mais aussi des morceaux moins évidents scéniquement mais joués avec une sincérité véritable.
Et vous savez quoi? Le monsieur est aussi sympathique et simple dans la vie que sur scène, loin de tous les caprices de divas insupportables dont le milieu musical regorge.
Une suite dans un cinq étoiles? Non, non, merci. Bryan Ferry se contente d'une chambre à 70 euros. Un dîner dans un restau gastronomique? Que nenni. Une viande grillée garnie de pommes de terre fera parfaitement l'affaire. Alors vous monterez bien dans une limousine avec chauffeur pour vous aller humer l'air marin au cap Fréhel, superbe lieu à une vingtaine de kilomètres de la préfecture des Côtes-d'Armor? Vous rigolez. Une location d'une petite berline sera bien suffisante. Et pour couronner le tout, là où la plupart des artistes ont pris l'habitude de se laisser photographier au maximum trois morceaux lors de leur show, Bryan Ferry, lui, se laisser tirer le portrait pendant l'intégralité de son concert.
Pour faire court, ce sujet de sa Majesté est un véritable seigneur. Qui n'a qu'une exigeance: que sa chambre soit chauffée à 32 degrés!
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 19 Juin - 13:01
BRYAN FERRY _ LET´S STICK TOGETHER Live Paris 13/06/2011
Dernière édition par Bridget le Sam 11 Fév - 18:07, édité 1 fois
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Ven 24 Juin - 9:09
Bryan Ferry rocker de ces dames
L'ex-(futur ?) leader de Roxy Music ne change pas. La séduction est toujours son arme fatale. Le crooner, qui marie avec bonheur rock et mode, va distiller son cocktail de nostalgie et d'avant-garde dans les grands festivals de l'été.
Bryan Ferry a beau afficher soixante-cinq ans au compteur, il dégage toujours une classe folle, son costume panne de velours bleu nuit lui va même à la perfection, un peu comme sa mèche folle qui lui descend sur les yeux et souligne son sourire ravageur. Sa façon de se tenir dans un canapé relève également d'une élégance rare parce que naturelle. Bryan Ferry ne pose pas, il incarne.
Symbole du dandysme à l'anglaise, depuis ces années 1970 où son groupe Roxy Music s'inspirait de l'esthétisme hollywoodien, Bryan Ferry est chic et distingué, contrecarrant à jamais le blouson sale et vulgaire du rocker. « Vers l'âge de quinze-seize ans, je travaillais chez un tailleur dans la rue principale de Newcastle, et je me suis vite aperçu que la mode masculine était essentiellement constituée de petits détails : un dessin particulier sur la chaussure, une ceinture qui se ferme d'une manière originale... Mon goût pour les vêtements provient de cette période, j'avais sans doute remarqué que les types les mieux sapés avaient à leur bras les plus jolies filles ! »
Roxy Music a été le premier véritable lien entre le monde de la mode et le monde du rock and roll, Amanda Lear, Jerry Hall et Lucy Hellmore posèrent pour des pochettes avant de craquer pour le chanteur. Si les deux premières le quittèrent pour une autre rock-star, respectivement David Bowie et Mick Jagger, Lucy est la mère de ses quatre enfants, Otis, Isaac, Tara et Merlin. Leur histoire d'amour dura une vingtaine d'années. Kate Moss en couverture
Aujourd'hui, l'histoire se répète... presque. Kate Moss pose en effet pour la photo de pochette du nouvel album de Bryan Ferry, mais elle n'a pas craqué pour le rocker de ces dames, apparemment. Elle vit déjà avec un musicien flamboyant, Jamie Hince, le chanteur des très branchés Kills. « Kate est connue, ce n'est pas seulement une jolie fille, elle a aussi du caractère et une forte personnalité. La controverse à son encontre [NDA : Kate photographiée sniffant de la cocaïne] n'a pas lieu d'être. La photo est un clin d'oeil au tableau d'Edouard Manet, "Olympia", jugé scandaleux à son époque. La fille sur la pochette de mon disque n'est pas innocente... en cela, c'est la parfaite rock and roll girl. »
L'homme a beau être un rocker, il est avant tout un séducteur, un concurrent sérieux au titre d'objet à fantasmes. « Je n'ai jamais eu l'impression d'être le beau gosse de service, jamais, même si certaines femmes me reconnaissent et deviennent du coup encore plus pressantes... Cela fait partie de mon métier non ? Je n'ai jamais utilisé ma musique ou ma carrière comme carte de visite. » Bryan Ferry n'a pas besoin de passer des petites annonces, il est vrai, pour être bien entouré. Sa dernière conquête en date s'appelle Amanda Sheppard, elle succède à la danseuse Katie Turner. Point commun : leur jeunesse et leur beauté. Depuis son divorce d'avec la mère de ses enfants, chacune de ses conquêtes est bien sûr passée au crible par la presse britannique. « Sans présence féminine à mes côtés je deviens dépressif et paresseux, j'ai besoin que l'on me protège de la mélancolie, ça m'aide à avancer. Etre immortalisé avec des jeunes femmes et traité de play-boy jet-setteur est lassant, mais je n'y peux rien. » Amis de toujours
On parle toujours d'un retour possible de Roxy Music en studio - le dernier album du groupe remontant à 1982. Une bonne partie du chemin a été fait, lors de l'enregistrement de sa dernière livraison solo, puisque sont venus le rejoindre Brian Eno, Phil Manzanera et Andy Mackay, trois musiciens emblématiques de Roxy Music. « Cela faisait un petit moment que je n'avais pas enregistré de nouveau disque », souligne-t-il. En effet, si l'on met de côté son hommage à Bob Dylan sorti en 2007, son dernier opus remonte à 2002. « Ce qui ne m'a pas empêché de tourner régulièrement. J'avais donc quelques nouveaux titres en réserve. J'ai du mal à entretenir plusieurs projets en même temps. Je dois faire les choses l'une après l'autre et il m'était impossible de me plonger dans un éventuel nouvel album de Roxy Music sans en avoir terminé avec le mien. Mais comme les vieux amis répondent toujours présent ! Il y en a beaucoup ici... Ils me rassurent. C'est comme lorsque vous organisez une soirée chez vous - les amis de longue date sont présents. » On retrouve ainsi pêle-mêle Rhett Davies, producteur de Bryan depuis le milieu des années 1970, Marcus Miller, Nile Rodgers (Chic), David Gilmour (Pink Floyd), Chris Spedding, Dave Stewart (Eurythmics), Flea (Red Hot Chili Peppers), les Scissor Sisters ou encore son propre fils, Tara Ferry. « J'aime enregistrer en solo car je ne suis pas obligé de faire appel à chaque fois à la même équipe, je peux tester de nouveaux musiciens. C'est un "mix" de nostalgie et de nouvelles forces qui se rencontrent et s'unissent plutôt que de croiser le fer. J'aime la balance des deux. J'ai toujours travaillé ainsi. » Pionnier du punk
La musique de Roxy Music peut être perçue comme une relecture blanche de la « soul » qu'écoutait adolescent Bryan Ferry. Apparue quelques années plus tard, la disco en serait une déclinaison lointaine plus démonstrative. Tandis que le punk-rock, lui, s'inscrirait directement dans la continuité des exactions sonores que Roxy Music fut le premier groupe à expérimenter, grâce à Brian Eno, savant fou des studios. « Nile Rodgers m'a souvent dit qu'il avait créé Chic avec ses comparses parce qu'il nous avait vus nous produire à la télé. Les punks nous adoraient, mais je n'ai jamais vraiment travaillé avec eux. Pourtant nous étions, semble-t-il, une source d'inspiration pour eux... »
Bryan Ferry est un touche-à-tout de génie, un semeur de petits cailloux précieux que beaucoup se sont empressés de ramasser. Sur scène, il sait se faire crooner à la voix de miel, pour se transformer la chanson suivante en amant torride et âpre. Il y a tout un monde entre certains de ses disques, car, comme David Bowie, l'homme a souvent changé de costume. Mais il y a une constante, immuable : la frange féminine qui n'a d'yeux que pour lui et lui en demande toujours plus. Son numéro de téléphone ? Il est sur liste rouge. « What did you expect ? »
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Sam 11 Fév - 18:06
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TELERAMA Les disques rayés Le blog de François Gorin
Roxy Music (1)
Chez Diderot on ne ferait jamais l'impasse sur Roxy Music, l'album qui a secoué la pop et l'Angleterre en 1972. Ici c'est les Disques Rayés et on préfère commencer par où on a commencé.
La chose à la dame aux froufrous est de celles qui gagnent à être saisies sur l'instant, attrapées comme une fièvre. Après, ça n'a plus tout à fait le même goût.
On voit plus en relief la pose – le styliste Anthony Price comme septième membre du groupe –, le charme hétéroclite. On se laisserait aller à des formules faciles : Roxy invente le prog-punk six ans avant Magazine.
Bryan Ferry, chaînon manquant entre Frank Sinatra et Johnny Rotten (avec détour par Dylan, un détail sous-estimé avant d'être éclairé par les reprises en solo)… Do the Strand est une entame parfaite. Le saxo ronfle comme un moteur de hot rod. Les couplets, tel que parfois chez Sparks, ne sont que l'attente d'une explosion.
Refrain-slogan, invitation à danser le strand comme si quelqu'un savait comment ça se danse - Ferry, performer plutôt réservé, n'a jamais donné d'indications là-dessus. Texte à part ça truffé de people insolites : Louis XVI, Nijinsky, La Goulue, pour finir en name-dropping, Mona Lisa, Lolita, Guernica (!), indices du bazar culturel qui se trémoussait sous les bananes gominées, le mascara, les lunettes sci-fi, les gilets panthère, les plumes d'autruche…
On n'était pas chez Sha-Na-Na (ou Au Bonheur Des Dames !) et le rétro-fifties n'était qu'une des touches de la palette. Ferry, fils de fermier de Newcastle converti à Marcel Duchamp en passant par l'art school, allait bientôt adopter le smoking. Roxy Music innovait : le saxophoniste Andy Mackay jouait les premiers rôles, le guitariste Phil Manzanera n'était pas trop stonien et Brian Eno s'affichait crânement comme non-musicien, bidouillant des synthés ou même juste la console de mixage, tout en tirant le groupe du côté du Velvet. For Your Pleasure portait bien son nom et Do the Strand était son manifeste.
à suivre
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Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 12 Fév - 17:29
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Roxy Music (2)
Il y a du White light / white heat dans la joyeuse trépidation de Editions of you, lancée par Ferry au piano. Dès qu'on a écrit « joyeuse » on s'éloigne évidemment du Velvet U. et de sa noirceur essentielle. Et si le titre a quelque chose de warholien, sa déclinaison par le beau Bryan vous renvoie tout de suite une odeur moins chic et moins plastique de chambre de célibataire anglais (ce à quoi Morrissey, qui professa son amour inconditionnel pour l'album, ne pouvait être insensible). I hope something special will step into my life / another fine edition of you…
Le type de la chanson rêve à des pin-ups, en cela tout à fait raccord avec la ligne esthétique des pochettes de Roxy, alignant sans mollir et jusqu'à Siren une collection de créatures – ici Amanda Lear, une panthère noire en laisse dans la nuit de même velours.
Une fois sorti de chez lui, le garçon en goguette entend le chant des sirènes (whoo-oo) – ça le rend fou. Il faut savoir tirer les leçons de ses erreurs… and stay cool is the only rule. On ne sait pas trop à qui s'adresse Ferry.
Ni dans celle-là, ni dans les autres.
Il y avait chez Roxy Music un désir évident de plaire. Aux teenagers, comme T-Rex et maintenant Bowie ? Pourquoi pas. Mais en gardant quelque distance. Non pas second degré mais ironie, clin d'œil. Allusions, références. Drôle de mélange : mode et rétro, chic et moqueur, rock et… autre chose.
Plus le fameux goût anglais du travesti, qui sait braver le ridicule avec panache et un doigt de perversion. Musicalement, For Your Pleasure est aussi éclaté que le premier album, et plus brillant. La lenteur délétère de In every dream home…, le cabaret bancal de Bogus Man… l'enossification du morceau-titre… Editions of you est serti de trois solos, guitare, saxo, synthé. Roxy démocratique ?
Manzanera et Mackay sauront se ranger, pour leur propre intérêt, à la domination du roi Ferry. L'autre Brian, Eno, verra un monde plus vert ailleurs. Seul, avec Fripp, etc.
Dernière édition par Bridget le Mar 20 Nov - 12:31, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 12 Fév - 17:45
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Roxy Music (3)
La fille de “Stranded” (Marilyn Cole, playmate et fiancée du moment) est en moins bonne posture que ses deux devancières, en robe rouge pivoine, chiffonnée, fendue, moite… On laisse à l'auditeur-spectateur deviner l'outrage. Le goût d'interdit que diffusaient les pochettes suggérait qu'à l'intérieur se tramaient aussi des choses pas tout à fait permises.
Aux secousses T-Rex, maquillages Bowie, montagnes russes Sparks, hymnes Glitter, que pouvaient encore apporter Bryan Ferry et sa Roxy Music, une fois évaporé le farfadet Eno, préposé à l'avant-gardisme emplumé ?
Beau joueur, celui-ci prit soin de saluer le troisième album de son ex-groupe comme le meilleur. Je serais tout près de me ranger à son avis. Oui mais For Your Pleasure… Oui mais Mother of Pearl, Street Life… Tout de même, For Your Pleasure… Oui mais Song for Europe. Quoi, cet opéra boursouflé, à moitié récité en latin, avec passage en français lyrique frisant le ridicule, tûû céé momaaan… pewdou dan lanchantémaan… ?
Eh bien oui, justement. Tous ces moments, perdus dans l'enchantement. Qui ne reviendront… jamais. Pas d'aujourd'hui pour nous… il n'y a rien à partager, sauf le passé… La première fois : déjà nostalgique d'un Roxy qui n'est plus, d'un Ferry nostalgique d'une Europe qui n'est plus. 1973 est l'année de Paris 1919 (John Cale) et de Grand Hotel (Procol Harum).
Blancheur, décadence… La deuxième fois : ce morceau déjà usé collant à des moments précieux que se disputent la patine du souvenir et l'ombre de l'oubli. À jamais Ferry accoudé en smoking blanc au balcon du parc. Narrateur vaguement imbibé à la Dirk Bogarde : I remember… all those moments… lost in wonder…
Puis le ciel dans son dos s'embrase. Grand piano. Entrée de l'orchestre. Saxo hurlant à la lune, au bord extrême du kitsch.
Une invention typiquement européenne, le kitsch. Ne remettez pas cette chanson, elle va me faire pleurer. Puis si, remettez-la, ensemble on pourra peut-être en rire. Tûû cé momaan…
Dernière édition par Bridget le Mar 20 Nov - 12:35, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 12 Fév - 18:01
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Roxy Music (4)
Impossible de coller sans sourire le mot “dandy” à Bryan Ferry. Lui-même a toujours eu l'air de ne pas être dupe du côté blague de l'affaire. De la pose. Du déguisement.
Quelque chose de forcé dans l'élégance. De plaqué dans la gomina. De trop immaculé dans le smoking. Un dandy de supermarché alors, bardé de références culturelles pour donner le change ? Non plus.
Un ladie's man en perpétuelle émancipation et mise en scène de soi (mais n'est-ce pas l'essence du dandysme ?). Un zonard de palace, un dragueur de discothèque. Il aurait pu jouer James Bond (on l'a beaucoup dit) ou un gigolo (deux rôles finalement pas si éloignés, aux scènes d'action près).
Trente-six avant Shame, il chantait comme personne l'addiction au sexe.
Love is the drug a les attributs d'une grande chanson de Roxy Music, simultanément « in » et « out », totalement impliquée, parfaitement détachée. Quoi de mieux pour illustrer le principe qu'une machine à danser ?
Funky but chic et le doigt sur la couture du pantalon, Phil Manzanera y va de son riff sec et balancé, Andy MacKay de ses giclées de saxophone qui font aussi la marque du groupe.
Mieux, il co-signe le morceau, qui fut d'abord instrumental avant que Ferry n'y colle un régal de texte titubant : I stroll downtown the red light place… jump up bubble up, what's in store… love is the drug and I need to score… Tout ça brodé sur la ligne de basse de John Gustafson, dont Nile Rodgers en personne confessa s'être inspiré pour le Good Times de Chic.
Gustafson joue avec Roxy depuis Stranded, mais Love is the drug est à coup sûr son heure de gloire. Et accessoirement le premier tube américain d'un groupe jusque-là perçu comme trop terriblement british. Siren est pourtant le début de la fin pour ce premier Roxy. Il y aura encore Viva !, un live contractuel.
Bryan Ferry s'en ira naviguer en solo. Il va devoir faire le play-boy lui-même. Jerry Hall, la dernière cover girl, le quitte pour un vulgaire Rolling Stone.
Dernière édition par Bridget le Mar 20 Nov - 12:34, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mar 20 Nov - 12:30
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THE JAZZ AGE – THE BRYAN FERRY ORCHESTRA
DISPONIBLE LE 26 NOVEMBRE AU ROYAUME UNI
C'est façon jazz, celui des années 1920, que Bryan Ferry a décidé de revisiter son répertoire. "Fasciné par la période Jazz Age", assure le communiqué, l'ancien leader de Roxy music s'est entouré pour l'occasion d'un orchestre composé de jazzmen britanniques. Des musiciens qu'il connaît bien puisqu'il avait déjà joué avec eux sur "As time Goes by", album de reprises de standards du jazz.
L'album du Bryan Ferry Orchestra est tout naturellement intitulé The jaz age" et sortira le 10 décembre chez BMG Rights/ [PIAS].
“The Jazz Age”, le nouvel album de Bryan Ferry en écoute
C'est un projet bien particulier qu'offre Bryan Ferry avec son nouvel album. Avec The Jazz Age (l'album sera disponible le 26 novembre), l'ancien leader de Roxy Music présente d'anciennes compositions sous un nouveau jour : totalement instrumentales, et reprises en version jazz dans le style des années 20 par le Bryan Ferry Orchestra. Sur ces treize titres – dont Love is the Drug ou Avalon – il faudra donc se passer de la voix grave du chanteur :
« J'ai commencé mon voyage musical en écoutant pas mal de jazz, principalement instrumental, issu de périodes diverses et contrastées, a expliqué Bryan Ferry au Guardian, qui propose l'album en streaming en exclusivité.
J'aimais la façon dont les grands solistes s'appropriaient une chanson et la secouaient, allaient dans une direction totalement différente, et revenaient gracieusement sur la mélodie originale, comme si rien n'était arrivé.
Pour moi, un sommet sublime a été atteint avec la musique de Charlie Parker, et plus tard, celle d'Ornette Coleman. J'ai récemment été amené à revenir aux racines, à la magnifique et bizarre musique des années 20. »
« Après quarante années à faire des disques, à la fois en solo et avec Roxy Music, j'ai pensé qu'il serait intéressant de revisiter quelques-unes de ces chansons, de les approcher de façon instrumentale, dans le style de cette période magique, et d'apporter une nouvelle vie à ces chansons, une vie sans mots. »
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Mar 3 Sep - 22:53
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Bryan Ferry, dandy cool
La rock star anglaise décalée ouvre ce soir le festival Jazz à la villette avec un florilège «in the mood».
Bryan Ferry à Ohrid (Macédoine), le 14 juillet 2006. - Photo Ognen Teofilovski / Reuters
Fils d’un fermier élevant des poneys servant d’animaux de trait dans les mines de charbon de Washington (comté de Durham, en Angleterre), Bryan Ferry n’était pas particulièrement voué à devenir le modèle déposé du dandysme rock, qu’il a durablement incarné en tant que leader à mèche brillantinée de Roxy Music.
Déhanché.
Un temps professeur de poterie, Ferry est devenu très vite la rock star évanescente, faisant tomber les filles juste en souriant en coin, la cravate légèrement défaite et le déhanché savamment paresseux. Bien sûr, de Love Is the Drug à Is Your Love Strong Enough ou Slave to Love, Ferry a beaucoup roucoulé, roulé sa bosse de luxe, en groupe et finalement uniquement en solo, cherchant à damer le pion de la longévité à l’éternel meilleur élève issus du chaudron glam rock, David Bowie.
Ils ont presque le même âge, à deux ans près (Ferry est de 1945, Bowie de 1947), mais le beau Bryan, du moins, n’a pas connu les affres du pontage coronarien et continue d’enchaîner les concerts, soit sous forme de revival Roxy live, soit seul pour des variations ad libitum d’un vaste répertoire de compositions perso et de reprises (dont les chansons de Dylan, son idole, auquel il a consacré un album en 2007).
Sa prestation événement, en ouverture de Jazz à la Villette, prolonge la double expérience swing du disque de reprises As Time Goes By (1999), disque de reprises de standards des années 20-30 et le récent The Jazz Age, bizarre album instrumental réorchestrant ses tubes au prisme d’un thé dansant post-Cotton Club. Avec ce disque, Baz Luhrmann l’a contacté pour sonoriser une partie de son Gatsby étouffe-chrétien.
Sympathie.
Ferry flirte en permanence avec une sorte de ringardise de salon de palace, occupant la place de la harpiste exaspérante ou du pianiste dépressif, tandis que dans les fauteuils en cuir, on boit force Martini dry et whisky japonais. Pourtant, quel homme inspire une plus durable sympathie, pour son inaltérable distance à l’égard du monde, des modes, refaisant perpétuellement le même disque, la même chanson suave, le même râle de non-jouissance à vide, l’obsessionnelle reconduction du désir de disparaître dans le lac de sa propre voix engloutissant les phrases. Et nous, avec lui, si possible.
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Sujet: Re: BRYAN FERRY & ROXY MUSIC Dim 2 Nov - 14:58
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BRYAN FERRY AVONMORE
Nouvel Album à paraître le 17 Novembre 2014
1. Loop De Li 2. Midnight Train 3. Soldier of Fortune 4. Driving Me Wild 5. A Special Kind Of Guy 6. Avonmore 7. Lost 8. One Night Stand 9. Send In The Clowns 10. Johnny & Mary