Phoenix, au fait, vous connaissez ?
Bien. Résumons tout de même. http://www.artmony.biz/chanteurs-francophones-f79/phoenix-t2862.htm#17872
Ces quatre Versaillais forment le groupe français le plus connu au monde
et viennent d'écluser 300 000 albums outre-Atlantique et d'y rafler
un Grammy Award, considéré comme l'Oscar des musiques actuelles.
Si la pop apprêtée des célébrissimes Frenchies fait déjà partie de vos listes
de lecture favorites, réjouissez-vous :
La Rochelle les accueillera en juillet, flanqués de la crème de la scène
comme de la chanson française. « Ce qui se fait de mieux »,
éclaire sans trembler Gérard Pont, le patron des Francos depuis 2005,
qui déplore simplement l'absence d'un Benjamin Biolay, obligé sur un tournage.
On comprend donc, hors ce faux bond, pourquoi la perspective de voir et d'entendre
Saez, Gaetan Roussel, Wax Taylor, les Pony Pony Run Run, Indi Zahra
mais aussi Dominique A, Tété, Émilie Simon
ou encore Carmen Maria Vega a affolé les quelques jeunes Rochelais
mis dès ce week-end dans la confidence,
définitivement scotchés d'apprendre que les BB Brunes et Coeur de Pirate
seraient aussi de la partie.
De Malicorne à Paradis
« Du lourd », donc, à l'image d'un festival capable, l'an dernier et en pleine crise,
de battre tous ses records d'affluence (80 000 entrées),
de s'offrir un joli brin de polémique nationale autour de « l'affaire Orelsan »,
et de garder coûte que coûte le cap de la variété des scènes
(huit, rien que pour le « in »),
des genres, des goûts et des couleurs, issues des banlieues et même des DOM-TOM.
Tremplin revendiqué pour les jeunes artistes
(retenez les noms de Karimouche, de Ben Mazué ou d'Arnaud Fleurent Didier
issus de la pépinière des Chantiers des Francos 2009),
le festival maritime a toujours su choyer ses figures tutélaires,
les mettre en lumière, souvent les sublimer.
Le Vieux Port rochelais se bercera en l'occurrence cet été d'un
ultime hommage à Bashung, dont l'empreinte est ici indélébile.
Et les premières locomotives s'appelleront Dutronc et Souchon.
Il y aura Vanessa Paradis côté Coursive,
pour un concert acoustique et très exclusif de cordes,
M en formation solo, et peut-être aussi une cer- taine chanteuse,
actrice talen- tueuse à l'immense sensibilité,
dont il nous faut paraît-il taire le nom.
Sa réponse, très attendue, tombera dans la semaine.
Des stars et des surprises : après le retour des mythiques Magma en 2009,
les Francos accueilleront cette année...
Malicorne. Le groupe folk des seventies
(sous l'influence d'Alan Stivell, leur premier album, « Pierre de Grenoble »,
était sorti en 1973 !),
se reformera pour un concert electro-folklorique qui devrait ravir la frange
grisonnante des festivaliers.
On retrouvera le chanteur québécois Michel Rivard et, dans un tout autre style,
il faudra être aux loges d'une vraie première, celle de la comédie musicale
« Et si Didier Super était la réincarnation du Christ ? » Tout un programme.
Festif, pointu, populaire ou curieux, le festival rochelais se délecte d'une telle foison d'événements. Quitte à faire parfois le grand écart,
joyeux défi à l'identité canonique de la chanson française.
Le 17 juillet au soir, un tandem inattendu sera ainsi chargé du dernier feu d'artifice
sur l'esplanade Saint-Jean-d'Acre. Aux côtés de Diam's, la surprise du jour s'appellera...
Gad Elmaleh. « On aime bien les défis, et on est assez joueurs »,
glisse Gérard Pont dans un sourire.
Auteur : Christophe Galichon