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Sujet: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Mer 21 Mai - 18:18
Tobacco road
Peu de monuments du rock and roll peuvent se prévaloir d'un itinéraire musical aussi riche que celui d'Eric Burdon. Tout d'abord leader de The Animals, le plus audacieux groupe anglais des années 1960, il se mue ensuite en pionnier de la scène rock psychédélique de San Francisco. Puis il devient la figure emblématique de WAR, le plus grand groupe de funk des années 1970, enregistre un album avec Jimmy Witherspoon, le légendaire bluesman dont l'œuvre l'a influencé depuis le début, et revient à ses premières amours en reformant son groupe d'origine pour une série de projets et de tournées mondiales. Avec eux, il sort une série de CD enregistrés en studio ou en concert ainsi qu'un DVD. A ce jour, il a écrit deux autobiographies qui ont été traduites dans plusieurs langues.
L'aventure « The Animals »
Eric Burdon débute sa longue carrière à Newcastle en interprétant des chansons de ses idoles Ray Charles, Chuck Berry, Josh White, Brownie McGhee, John Lee Hooker et autres Jimmie Reed. Eric and The Animals est rapidement considéré comme le meilleur groupe anglais de RnB. C'est ainsi qu'il est choisi comme tête d'affiche par la radio pirate « Radio Caroline » pour sa première émission aux Etats-Unis.
Alors que le groupe d'origine se désagrège, Burdon réapparaît en Californie avec sa nouvelle formation au Festival international de musique pop de Monterey en 1967, où il interprète Paint It Black, Hey Gyp, San Franciscan Nights et une émouvante reprise de Gin House Blues. Burdon & the New Animals apparaissent à la fois dans le film du concert, «The Monterey Pop Festival » et dans le long métrage « Monterey Pop : The Film », réalisé par D.A. Pennebaker. Le groupe devient une référence musicale de l'époque, avec des chansons telles que San Franciscan Nights ou des classiques comme Colored Rain, When I Was Young, White Houses, Sky Pilot, où il dénonce les horreurs de la guerre, et Monterey, le célèbre hommage au festival.
My Secret Life
En 2004, Eric Burdon sort son premier album studio en solo depuis plusieurs années. Intitulé My Secret Life, ce dernier est produit par Tony Braunagel, qui a raflé un Grammy Award en 2001 et enregistré dans le studio de Johnny Lee Schell à Studio City, en Californie. Outre Braunagel (à la batterie) et Schell (à la guitare), les musiciens Ian Neville, Hutch Hutchinson et Red Young, qui a rejoint la dernière formation en date des Animals en 2006, ont également participé à l'enregistrement de l'album.
Margitza-yeah
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Sujet: Re: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Dim 25 Mai - 17:27
ERIC BURDON & ANIMALS REHEARSAL ROOM
Album
The Animals Retrospective
Auteurs-compositeurs
Bert Russell Berns, Wes Farrell
Une vidéo qui me fait rire
NB : Les Animals détestaient cette chanson et refusaient de l'interpréter sur scène.
liliane Admin
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Sujet: Re: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Jeu 19 Juin - 9:26
5 juillet 2007
Interview de Eric Burdon qui a joué avec son ancien groupe "The Animals" au „Monterey Pop Festival“
Eric Burdon, pouvez-vous nous décrire l’atmosphère du Festival international de musique Pop de Monterey en 1967 et l’impression qu’il vous a laissée? En quoi différait-il des autres concerts et évènements musicaux ?
Dès que nous avons atterri dans le petit aéroport régional de Monterey (avec Jimi Hendrix, Brian Jones et des membres de mon nouveau groupe The Animals), j’ai eu le sentiment que nous allions prendre part à quelque chose de très spécial. Le moment était idéal, c’était quelque chose de purement californien, un état d’esprit tout à fait particulier. À ce moment-là, j’ai senti que ce week-end verrait la plus importante réunion d’artistes partageant un même état d’esprit. En rupture avec les bonnes vieilles règles morales, ils comprenaient la beauté et la fragilité des idées démocratiques. Et ce festival ressemblait effectivement à une grande kermesse des tribus nouvelles.
Que pensez-vous aujourd’hui des idées propagées/véhiculées par les hippies en ce temps-là (Peace and love, « Turn on, tune in, drop out », changez le monde par la musique, Rassemblez-vous etc. ) ? En reste t-il quelque chose ?
Si j’ai pris part à la célébration de la pensée nouvelle, je n’ai pas pu adopter tous les aspects du style hippie. J’ai toujours détesté le mot hippie et je n’ai pas pu supporter la vie en communauté. J’ai, bien sûr, adopté le concept d’amour libre… quel jeune homme ne l’aurait pas fait ? La grande séduction poserait évidemment des problèmes. Mais, à ce moment-là, je ne pensais pas trop aux conséquences.
Pourquoi avez-vous écrit une chanson sur le festival ? Je me souviens de vous évoquant une fois les moments magiques,quand Jimi Hendrix jouait !
C’était ma façon de répandre la « bonne parole » et de documenter l’évènement.
Les « Nuits de San Francisco » ressemblaient-elles vraiment en ce temps-là à ce que vous décrivez dans votre célèbre chanson ?
Il me semble que oui. En tout cas, c’est de cette période que je me suis inspiré pour écrire cette chanson.
Avez-vous été vous-même hippie, et fait partie de l’ «été de l’amour» (l’été 67) ? Des fleurs dans les cheveux ?
Oui, mais comme je vous l’ai déjà dit, il y avait certaines choses avec lesquelles je n‘étais pas complètement d’accord ; par exemple, la présence de troupes au Vietnam ne me posait aucun problème. Je montrais mon soutien et ma compassion à travers les chansons que j’écrivais.
Beaucoup de gens pensent que la période allant du milieu des années soixante au milieu des années soixante dix a été l’une des plus créatives de la musique rock et pop. Êtes-vous de cet avis ?
Oui, et je crois qu’en fait, la musique rock et la musique pop ont été inventées dans ces années-là.
Vous êtes un « survivant », mondialement connu grâce à vos chansons et vous réussissez encore très bien dans la musique. En quoi cette activité a-t-elle changé au cours des quarante dernières années ?
Je crois personnellement que l’émergence de MTV a bouleversé cette industrie. Aujourd’hui, on s’intéresse davantage à votre apparence qu’à ce que vous dites dans vos chansons. Depuis, d’autres innovations se sont fait jour, comme par exemple … les ordinateurs, le web et les nouvelles technologies, qui ont influencé les techniques d’enregistrement. Pas toujours dans le bon sens, d’ailleurs … certains de ces progrès ont pourtant bénéficié aux techniques d’enregistrement, obligeant le monde de l’enregistrement à évoluer plus vite. Les effets spéciaux pour l’industrie cinématographique en ont également bénéficié. Je pense que la voix humaine est importante. Ma voix est mon instrument, aussi ne me suis-je pas laissé affecter par les changements, que j’essaie d’utiliser dans mon intérêt.
Interview : Thomas Neuhauser / ARTE
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liliane Admin
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Sujet: Re: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Mar 2 Fév - 18:25
LE BLOG DE FRANÇOIS GORIN
The Animals (1)
Le 1er février 2010
The House of the Rising Sun
La chanson vient de la nuit des temps. The House of the Rising Sun, c'est d'après les paroles américaines un bordel de la Nouvelle-Orléans. Alan Price, l'organiste des Animals, jurait ses grands dieux qu'une version anglaise du XVIe siècle parlait déjà d'un lieu de perdition situé à Soho. Quand le groupe de Newcastle en fait un tube en 1964, on peut mettre plusieurs noms sur ce thème rebattu : Joan Baez, Bob Dylan, Nina Simone, celle-ci modifiant les mots pour en faire l'histoire d'une femme. Le gospel-bluesman Josh White l'a chantée aussi dès 1950, et avant cela on remonte à l'archéologie des field recordings d'Alan Lomax. Dylan a, lui, piqué l'arrangement à son collègue Dave Van Ronk.
Mais c'est Price qui rafle la mise en vrillant le morceau de son orgue Hammond. L'instrument n'a pas la solennité qu'on entendra un peu plus tard chez Procol Harum, on ne peut pas dire que les Animals ramènent la chanson du bordel à l'église. Ils viennent plutôt lui brancher l'électricité, qui n'est pas ici synonyme de confort. L'autre moteur de la bête rugissante est évidemment la voix d'Eric Burdon. Sur la photo noir & blanc de mon 45-tours, il est au milieu, casquette enfoncée sur les yeux à la Andy Capp, encore gamin des faubourgs. Lui et ses potes vénéraient Ray Charles et John Lee Hooker, ils ont aligné les reprises pour enfoncer le clou. Burdon a l'air d'un gosse mais peut chanter I'm a man sans rougir. Dans la même promo venaient Van Morrison de Belfast et le tout mignon Mick Jagger de Londres (avant qu'il apprenne à danser). On ne songe plus trop à les comparer aujourd'hui, ces trois-là… Le texte de Rising Sun est lourd de repentir mais la voix chargée de menace. A l'époque, la radio donnait d'abord la version de Johnny Hallyday. Notre jeune et joli « américain » de service… Quand on finissait par tomber sur celle des Animals, c'était une autre paire de boots. A côté, Le Pénitencier ne tient plus que comme souvenir d'enfance.
A suivre
http://www.enmusique.fr/goto/33722
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liliane Admin
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Sujet: Re: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Mar 2 Fév - 18:30
The Animals (2) Le 2 février 2010
Please, dont let me be misunderstood :
Burdon, Price & co. ne connaissaient pas la version Dylan quand ils ont enregistré House of the rising sun. Dylan, lui, a paraît-il adoré celle des Animals. Pour Don't let me be misunderstoood, quelques mois plus tard, ils sont « tombés immédiatement amoureux » de l'original de Nina Simone. Cette fois, orgue et guitare électriques sont déjà dans l'arrangement d'Horace Ott (qui cosigne également le morceau sous le pseudo de Gloria Caldwell, emprunté à… son ex). L'impact universel du morceau, confirmé douze ans après en habit lamé disco par Santa Esmeralda, tient sûrement dans l'accroche initiale, trompettante et qui donne au ton confidentiel des paroles un air de corrida. Baby… do you understand me now ? Sometimes I feel a little mad…
La voix de Simone a quelque chose de naturellement implorant. Burdon n'y met pas la délicieuse arrogance d'un Jagger mais ne donne pas non plus l'impression de chanter à genoux. C'est un petit gars du Nord de l'Angleterre, il a 24 ans, peut-être pas grand-chose à se faire pardonner et la modeste ambition de gagner sa vie en chantant le blues. L'énergie qu'il insuffle aux covers de Ray Charles, John Lee Hooker ou Bo Diddley, dont le groupe s'est fait une spécialité, contamine le reste.
En parcourant la discographie des Animals première période (avant 1966, le tournant psychédélique et la Californie), on voit bien les deux côtés : face blues, qui domine les albums ; face plus délibérément commerciale, sous l'influence du manager Mickie Most, qui rêve d'imposer le groupe aux Etats-Unis. Dont' let me be misunderstood est plutôt de la deuxième catégorie, pourtant sur le EP français le titre leader est Boom Boom (de Hooker). 1965 est l'année où Jagger et Richards, poussés au train par les circonstances, la rivalité des Beatles et leur manager à eux (Oldham), se mettent à écrire des chansons. Les Rolling Stones n'auront plus de souci de répertoire. Les Animals ont surtout un chanteur formidable.
THE ANIMALS (3)
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It's my life
Dernière édition par liliane le Lun 25 Juil - 14:03, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: ERIC BURDON (THE ANIMALS) Sam 12 Oct - 13:53
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Eric Burdon, les derniers feux d’un guerrier du rock
Il fut la voix puissante des Animals. Après cinquante ans de carrière et un exil aux Etats-Unis, le vieux lion fait ses adieux à la scène.
Il est de la trempe des rockers au cuir épais et pourtant, à 78 ans, Eric Burdon s’est résolu à jeter l’éponge. Cet Olympia sera la dernière occasion d’entendre rugir sa voix tannée par six décennies de rock & soul, de rhythm’n’blues. Six ans après un concert au même endroit, où il avait eu l’impression de « boucler la boucle » et avait enregistré pour l’occasion sa version du Non, je ne regrette rien d’Edith Piaf (sous le titre No Regrets).
Le passé ne lui laisse aucune amertume mais, à jamais, ce puncheur-né reste la figure légendaire des Animals, le plus sauvage, et le plus éphémère aussi, dans la meute des groupes british apparus avec les sixties. On sait qu’il fut un Animal blessé, quand le quintette porté par son chant furieux implosa, après le départ de l’organiste Alan Price (qui s’était approprié les droits d’auteur de House Of the Rising Sun, leur adaptation triomphale d’un traditionnel folk), puis une querelle avec Mickie Most, manager accusé de leur faire enregistrer des morceaux trop formatés pop.
Le rock lui colle à la peau
C’est pourtant avec ces singles-là, plus que par leurs reprises de Ray Charles ou Bo Diddley, que les Animals imprimèrent leur marque. Demandez à Springsteen ce qu’il pense d’It’s My Life ou de We Gotta Get out of This Place… Fin 1966, moins de trois ans après avoir emmené le groupe à Londres, Burdon lançait une nouvelle mouture des Animals, moins réussie que l’autre, malgré sa version survoltée de Paint It Black. Attiré par San Francisco et son rock psychédélique, il quitte Londres en 1969.
“Le son que j’obtiens avec ce groupe, fusionnant rythmique rock et cuivres jazz,
j’y pense depuis que j’ai 20 ans !”
Là commence une deuxième vie musicale. Le petit prolo de Newcastle, qui jouait dans les ruines des bombardements et supportait mal que son père, objecteur de conscience, ne soit pas un héros de la guerre, baptise War un groupe de musiciens noirs de Los Angeles, jouant un funk-rock puissant… et pacifiste. Mais l’expérience tourne court et la suite s’écrit sous son nom propre, avec des fortunes diverses et des groupes qui changent avec les saisons. Dès 1977, il se présente comme un Survivor. La même année, une réunion des Animals d’origine donne l’album Before We Were So Rudely Interrupted. Cette histoire, jamais tout à fait soldée, lui colle tant à la peau qu’il sortira en 1988 I Used to Be an Animal, autobiographie en chansons.
Après des années en Allemagne, Eric Burdon revient vivre aux Etats-Unis et, quitte à traverser un désert, s’installe dans celui de Joshua Tree. Quand il se lasse de sillonner les pistes à moto, il reprend le collier du hurleur de blues à peine assagi. En 2004 My Secret Life signe son retour et sa production redevient régulière. Il vit désormais à Ojai, près de la côte californienne, et joue avec de jeunes musiciens recrutés grâce à Internet. « Le son que j’obtiens avec ce groupe, fusionnant rythmique rock et cuivres jazz, j’y pense depuis que j’ai 20 ans ! » Las des voyages en avion, il cessera donc de tourner. Mais pas d’écrire et d’enregistrer (1). L’animal est un dur à cuire.
(1) Dernier album : Til Your Rivers Run Dry (Abkco), en 2013.