Sean Penn nous ouvre les portes de son jardin secret et nous livre ses sentiments sur le cinéma et son parcours devant et derrière la caméra.
San Francisco.
Un immeuble magnifique de métal et de pierre, vert et blanc.
Datant de 1904, c’est l’une des curiosités historiques de la ville. Avançant en pointe à l’angle d’une rue, on dirait la proue d’un navire. C’est de là que, depuis trente ans, Francis Coppola, qui y a ouvert les bureaux d’American Zoetrope, défie Hollywood.
C’est de là aussi que Sean Penn a choisi, depuis quelques années, de regarder le monde différemment. Comme s’il avait voulu, lui aussi, s’éloigner de Los Angeles, cette ville où il est né mais pour laquelle il n’a aujourd’hui que méfiance et mépris. Comme s’il avait voulu prendre de la hauteur.
Tout en haut du Sentinel Building, il a en effet installé le siège de sa société de production, baptisée il y a quinze ans Clyde Is Hungry Films (« les films Clyde a faim » ! du nom, paraît-il, de l’un de ses chiens). Aux murs, les affiches des films du maître des lieux. Il n’est pas encore arrivé. Mais son assistante est là. Et son associé, le producteur Michael Fitzgerald aussi, dont les titres de gloire sont affichés dans le bureau : des photos de John Huston, toujours et partout. Fitzgerald a en effet produit quelques-uns de ses derniers films : Le malin et Au-dessous du volcan.
Accueillants et chaleureux, l’assistante et le producteur me font faire la visite. Une salle de réunion qui ressemble à une salle à manger. Deux autres pièces avec des ordinateurs, des cartons bourrés à craquer comme au lendemain d’un déménagement, des piles de journaux et de livres à même le sol
Et tout au bout, vraiment à l’angle de l’immeuble, avec une vue à 180 °, le poste de la vigie. Une chambre-bureau, dont ce qu’il reste de murs entre les fenêtres est entièrement couvert de photos. On reconnaît Jack Nicholson et Dennis Hopper, Charles Bukowski et Gérard Depardieu.
Et son père - Leo Penn, disparu en 1999 -, dont l’immense portrait en noir et blanc semble être le pivot autour duquel a été organisée cette pièce. Et sa mère, l’actrice Eileen Ryan, avec ses trois fils : Sean, Chris et Michael. Et Robin Wright, sa femme, seule et avec leurs enfants, un petit garçon et une petite fille tout sourires. L’histoire d’une vie.
Sur la table de nuit, à côté du divan qui occupe quasiment toute la pièce, un Polaroid de Marlon Brando faisant le clown. Et sur le bureau couvert de papiers, une bouteille de whisky entamée. Nous parlons de la sélection de The Pledge au Festival de Cannes, des autres films en compétition et du jury lorsque Sean Penn arrive.
Les yeux. D’abord, on ne voit qu’eux. Beaux, perçants, en alerte. Ceux d’un félin.
Ce n’est qu’ensuite qu’on remarque le reste. Chemise hawaïenne, jeans élimés, bottes en lézard. Les tempes rasées et, sur le dessus, les cheveux en bataille - vestiges du film qu’il a terminé il y a juste quelques jours : I Am Sam, où il joue, aux côtés de Michelle Pfeiffer, un attardé mental.
Il fouille dans ses tiroirs pour trouver des photos inédites Sa voix est étonnamment douce, et son comportement très naturel. On a l’impression de poursuivre une conversation entamée la veille.
Je lui dis à quel point j’ai été touché par The Pledge, par ses acteurs, par ce mélange de lyrisme et de retenue, par sa maîtrise du récit et ses trouvailles de mise en scène.
Et surtout, une fois de plus, par les émotions authentiques et profondes qu’il suscite.
Un éclair de gratitude passe dans son regard. En même temps, il y a dans son allure générale une sorte de modestie évidente. Une retenue naturelle. Comme s’il ne voulait pas se laisser aller à trop de satisfaction. Comme s’il se protégeait aussi.
Ici, aux Etats-unis, le film, sorti début janvier, a eu d’excellentes critiques, mais n’a pas marché. C’est d’autant plus dommage qu’il y avait longtemps (sans doute depuis Crossing Guard, de… Sean Penn !) que l’on n’avait pas vu Nicholson aussi profond, aussi émouvant, aussi vrai.
Et il est clair qu’on doit certainement à cette deuxième chance offerte au film - et à ce que sa sélection au festival de cinéma le plus réputé du monde doit signifier pour son metteur en scène - l’acceptation de Sean Penn de nous recevoir, et de réaliser avec nous ce sujet un peu spécial, qui réclame plus d’implication qu’une simple interview.
Malgré sa réserve habituelle et sa méfiance vis-à-vis des journalistes.
Cette méfiance, Sean Penn ne la manifestera à aucun moment. Au contraire. Attentif, disponible, ne pratiquant jamais la langue de bois, il n’hésite pas à aller fouiller dans ses cartons ou ses tiroirs pour trouver des photos inédites, des souvenirs de tournage ou des CD, qu’il me fait écouter.
Lorsqu’on parle des choses qu’il pourrait nous confier - comme des images des courts métrages qu’il a tournés, adolescent, avec son frère Chris, et ses voisins Charlie Sheen et Emilio Estevez -, on en vient à parler de sa maison de Malibu (qu’il avait achetée avec Madonna), que les grands incendies de novembre 1993 ont complètement détruite.
« Je n’ai eu qu’un instant pour décider ce que je pouvais emporter. J’ai pris les photos de mes enfants, j’ai emmené mes chiens, et c’est tout ! La seule copie du long métrage qu’on avait fait a donc brûlé - et les courts métrages, c’est Emilio qui les a et je ne sais pas ce qu’il en a fait. »
Lorsque j’évoque le traumatisme qu’a dû être la vision de sa maison partant en fumée, il répond avec un sourire malicieux : « Depuis, il n’y a pas plus de cinq ou six objets que j’ai regrettés. En fait, c’est comme si ça m’avait libéré de la responsabilité de tout ce qu’il y avait dans cette maison. Comme si tous les fantômes du passé avaient disparu. C’est étonnant, parfois, ce que le feu peut être libérateur. »
C’est à cette période-là que, séparé alors de Robin Wright, il s’est installé dans un mobil-home dans le canyon voisin, défiant les conventions, vivant comme un bohémien, s’amusant avec sa collection d’armes.
Je lui raconte l’histoire de Jean Cocteau à qui l’on demandait ce qu’il emporterait s’il y avait le feu chez lui et qui avait répondu : « Le feu . » Il éclate de rire.
Pas étonnant que cette histoire lui plaise. Ce pourrait être l’histoire de son propre parcours. Lui qui n’a cessé d’apporter feu et flammes à son métier, à ses films, à sa vie, au risque parfois de se brûler. Son assistante vient nous interrompre. On l’a appelé pour lui dire que Brando était tombé malade.
Tout de suite, il s’inquiète. « Il n’est pas à l’hôpital ? Il faut vraiment s’en occuper. » Il donne des consignes, le nom des gens à appeler. J’apprendrai à mon retour que Brando a été victime d’une pneumonie et a été conduit à l’hôpital de Los Angeles.
« Je l’ai eu il y a quelques jours au téléphone. Il n’avait pas une bonne voix. »
On est ensemble depuis moins d’une demi-heure et, déjà, le portrait s’est dessiné. Sa légende, ses affections, son exigence. Sean Penn tel quel.
Dernière édition par Bridget le Mar 1 Mai - 13:40, édité 11 fois
Bridget
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Ven 19 Déc - 1:01
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Il s’invente une nouvelle tête pour chaque film
Sean Penn est l’une des personnalités les plus intrigantes du cinéma américain d’aujourd’hui.
En vingt ans, il s’est forgé la réputation de « l’acteur le plus doué de sa génération » et, en même temps, du « bad boy d’Hollywood ».
Accumulant les performances impressionnantes et les éclats publics, s’inventant une nouvelle tête pour chaque film et affirmant chaque fois qu’il s’agit du dernier qu’il tourne en tant qu’acteur, affichant son indépendance et revendiquant son admiration pour ses aînés, multipliant les provocations verbales et les coups de poing.
Et le voilà metteur en scène de films, qui, tout en étant résolument contemporains, ne sont pas sans rappeler le cinéma des années 70, des films qui plongent au cœur de l’Amérique mythique, mais qui, par leur exigence et leur structure échappant à toutes les normes, ont des allures de films européens, à l’instar de ceux de John Cassavetes.
Contrairement à un Johnny Depp, dont il est proche et auquel le relient beaucoup d’admiration et de rencontres communes, Sean Penn donne toujours l’impression de passer en force.
Là où Depp, malgré quelques accidents, semble garder une certaine maîtrise, une certaine distance avec les gens et avec les choses, un curieux mélange de naïveté et d’ironie, peut-être grâce à ce succès télé qui a d’abord fait de lui une idole des jeunes, Penn semble toujours au premier degré.
Portant ses déchirures en bandoulière et n’ayant peur d’aucun lyrisme, ni d’aucune émotion. Comme si Depp marchait vers la sagesse des derniers Indiens, et Penn, vers la flamboyance des premiers cow-boys. Comme si Depp était un aventurier que le goût de la connaissance poussait à aller à la rencontre de démons éventuels, tandis que Penn passait sa vie à se battre contre les siens.
Un père réalisateur, une mère actrice et une jeunesse au bord du Pacifique. Certes, sa mère n’a jamais été une vedette et a sans doute connu des années difficiles. Certes, son père a été l’une des victimes de la chasse aux sorcières qui a régné dans l’Amérique conservatrice des années 50, sous le règne du sinistre sénateur McCarthy, ce qui l’a contraint à abandonner ses ambitions d’acteur et à devenir réalisateur pour la télévision.
À la seule évocation de cet épisode, dont Sean Penn n’a pris conscience qu’à la fin de l’adolescence, on sent une blessure mal refermée.
« Vous imaginez ce que c’est, pour un homme qui s’est battu pour son pays, qui est revenu de la guerre la poitrine couverte de médailles, de s’entendre dire cinq ou six ans plus tard qu’il est un traître à la patrie, sous prétexte qu’il a des sympathies communistes ? En plus, ce sont ceux avec qui vous travaillez qui vous “dénonce” ! Vous imaginez ce que c’est, quand à la bêtise et à l’injustice s’ajoute la trahison ? »
Une rage inextinguible et le goût de la vérité
Est-ce cela qui a grandi en lui ?
Est-ce cela qui a fait naître sa conscience politique et le fait démarrer aujourd’hui au quart de tour contre « la censure qui règne comme jamais dans le domaine artistique aux États-Unis et encourage l’abrutissement général » ou contre la peine de mort ?
Est-ce cela qui a fait qu’il n’est jamais rentré dans les rangs ?
Est-ce cela qui a fait couler dans ses veines cette rage inextinguible ?
Est-ce cela, enfin, qui lui a donné ce goût de la vérité, qui marque de manière indélébile son jeu d’acteur et ses ambitions de réalisateur ?
En tout cas, très tôt, sa quête d’absolu a été manifeste. Aussi bien dans sa passion pour le surf, à laquelle il a consacré plusieurs années de son adolescence, que dans sa volonté de devenir acteur. Il a plongé dans le jeu comme il plongeait dans l’océan.
Cherchant à faire corps avec ses personnages comme il devait chercher à faire corps avec la vague. Se nourrissant de l’exemple de De Niro (c’était l’époque de Raging Bull), qui investissait ses rôles avec un engagement proche de l’abnégation et qui fut pour lui, plus qu’un modèle, un héros. Une étoile dans la nuit.
« J’habitais alors à San Fernando Valley et j’étais fasciné par tous ces jeunes mecs qui faisaient ronfler leurs voitures dans ma rue, ces Mustang, ces Chevrolet, ces Corvette dont je rêvais…
Quasiment du jour au lendemain, ces vrombissements ont laissé la place au silence.
Les voitures étaient garées dans la rue et recouvertes d’une bâche. Tous ces jeunes mecs étaient partis au Vietnam ! Et le soir, je regardais la télé - ç’a été la première guerre télévisée - pour voir si, parmi les blessés ou les morts, je reconnaissais mes voisins ! Je me souviens de l’horreur de cette période. Et de l’époque qui a suivi.
Lorsque tout le monde se foutait de tout, que ceux qui avaient survécu foutaient leur vie en l’air, tombaient dans la drogue…
Alors, voir quelqu’un comme De Niro, qui avait une vraie raison d’être, pour qui quelque chose semblait essentiel, au point d’y consacrer sa vie entière, ne pouvait que m’inspirer. C’est ce dont j’avais besoin… »
Dès ses premiers films (Taps, Bad Boys), son exigence, son implication, son audace, cette manière qu’il a de confondre ce qu’il joue avec ce qu’il est (on dit même que, sur le plateau, il ne répond que si on l’appelle par le nom de son personnage !) lui donnent une réputation d’enfer.
Et l’impose d’emblée comme un acteur incroyablement doué, exigeant et audacieux.
Réputation qui ne se démentira jamais.
Dès ses débuts, Penn estime que le cinéma est une chose trop importante pour n’être que du divertissement. Il s’y investit totalement ; il y cherche un accomplissement personnel, au-delà de toute velléité financière ou carriériste.
Certes, cette passion poussée jusqu’à l’obsession, jusqu’au sacerdoce, et qui fait feu de tout bois, de tous les excès, ne facilite pas toujours les rapports sociaux, les politesses de façade.
À côté de son image d’acteur doué, une autre s’impose tout aussi vite : celle d’un sale gosse. Ce qui brouille les cartes un peu brutalement, c’est que sa notoriété explose alors pour une autre raison que son talent. Pour une simple histoire d’amour, qui, soudain, prend des allures de feuilleton planétaire. Il a rencontré Madonna, alors au top. Ils s’aiment, décident de se marier. Et tout s’emballe… Les paparazzi, qui ne les lâchent pas ; la presse people du monde entier, qui répercute le moindre mot plus haut que l’autre échangé par les époux… Résultat, après quelques coups de poing (sur les paparazzi ou sur ceux qui s’approchent trop près de sa femme) et une conduite en état d’ivresse, il se retrouvera plus d’un mois en prison.
Il ne cesse de répéter qu’il ne veut plus être acteur
Lorsqu’il épouse Madonna, il a 25 ans. Le monde entier le connaît, sans pour autant être capable de citer un seul de ses films. C’est sans doute le pire qui pouvait lui arriver. C’est sans doute plus que cet acteur, tout entier consumé par son art, ne pouvait supporter.
C’est à ce moment-là, en octobre 1990 - et aussi juste après sa rencontre avec De Niro, sur le tournage de Nous ne sommes pas des anges, dont il est clair qu’elle n’a pas répondu à tous ses rêves d’adolescent - qu’il annonce qu’il va arrêter d’être comédien. Depuis, il n’a cessé de le répéter régulièrement (comme il répète régulièrement qu’il va arrêter de fumer ou de boire).
Et d’autant plus qu’un an après avoir dit qu’il arrêtait, il a mis en scène son premier film, The Indian Runner. Pourquoi un acteur aussi doué que lui décide-t-il un jour d’arrêter ? « Parce que je n’y prends plus assez de plaisir », répond-il simplement quand on lui pose la question. Sans doute aussi a-t-il trop aimé ça pour se résigner.
Comme s’il avait soudain réalisé qu’on ne pouvait pas passer sa vie à être quelqu’un d’autre sans finir par s’y perdre, ou sans devoir abandonner ses exigences.
Comme s’il n’y avait pas d’autre choix que d’exploser en plein vol ou d’exercer ce métier de manière “normale” - même De Niro et Depardieu ont fini par faire ça. Il y a, pour des acteurs de leur nature, trop de douleur, trop de souffrance que le succès ni la reconnaissance ne compenseront jamais tout à fait... En même temps, Sean Penn a toujours une bonne raison pour revenir. Un scénario formidable (Les anges de la nuit, La dernière marche…), la fidélité (à Cassavetes, à Malick), le goût de la rencontre (avec Gary Oldman, Al Pacino), la soif de vrais metteurs en scène (De Palma, Stone, Allen, Bigelow)…
Sans parler du plaisir du théâtre : il a créé en novembre The Late Henry Moss, de Sam Shepard, avec Nick Nolte et Woody Harrelson. Peu d’acteurs, au fond, ont un parcours aussi limpide. Le sien montre également à quel point il se méfie du divertissement pur. ça lui a d’ailleurs valu de se fâcher avec son pote Nicolas Cage, à qui il reprochait d’aller à la soupe.
Pas plus aujourd’hui qu’hier, il ne cherche à faire carrière. Il se dit tout au plus, comme Cassavetes, que ses films d’acteur lui donnent plus de liberté pour ses films de réalisateur. Il n’a jamais été, en tout cas, quelqu’un qui rentre dans le rang. Il n’y a qu’à voir les gens qu’il aime et ceux qu’il fréquente.
Ce sont de « grands brûlés », comme dirait Richard Bohringer. Des insoumis, des hors-la-loi, des types qui biaisent avec le système, sans jamais succomber à ses sirènes. Des artistes. De Cassavetes à Bukowski, de Harry Dean Stanton à Dennis Hopper, de Nicholson à Brando.
Comme autant de pères “idéaux”. Sans parler de tous les frères de fortune qu’il s’est trouvés chemin faisant, tout autant solitaires que solidaires, à l’image de ces êtres singuliers qui habitent les films qu’il a mis en scène.
Et c’est justement ce qui est le plus frappant - et pas le moins touchant - chez lui. Cette volonté de mettre ses pas dans les empreintes des hommes qui l’ont précédé. Ce désir d’être plus le maillon d’une chaîne qui se poursuit que l’avant-garde qui invente le chemin de demain. Mais s’il lui arrive de glisser dans la conversation, avec un brin de nostalgie, que « les meilleures choses ont été faites », que « plus rien ne sera comme avant », il lui suffit de parler des derniers films qu’il a vus, Amours chiennes et Avant la nuit, pour s’enflammer. « Des films comme ça, des réalisateurs comme Alejandro Gonzalez Inarritu et Julian Schnabel, des acteurs comme Javier Bardem, ça donne envie de se retrouver derrière la caméra demain ! »
Il y a chez lui la nostalgie d’un paradis perdu, où les hommes pourraient tous être frères et s’aimer. Et, plus que tout, la nostalgie de l’innocence. Ses trois films sont, d’une certaine manière, reliés à l’enfance. À l’innocence menacée, à l’innocence saccagée. Des plaies d’enfant qui ne guérissent jamais dans The Indian Runner. Un enfant tué par un chauffard alcoolique dans Crossing Guard. Des enfants assassinés par un maniaque dans The Pledge.
Est-ce la douleur d’avoir lui-même perdu son innocence ? Ou un exorcisme pour conjurer ce danger ? À moins que ce ne soit une blessure intime, dont il ne dira jamais rien. C’est en tout cas quelque chose de trop profond pour qu’il en parle simplement. Ses mots se font alors plus confus, son discours plus théorique. Il y a des cicatrices qu’on cache à jamais.
Aujourd’hui, Sean Penn a 40 ans. Il n’aime pas le mot maturité. En même temps, comment faut-il appeler ça ? The Pledge en porte la trace. Sa vie aussi. Après une histoire pleine d’allers et retours, de ruptures, de retrouvailles et de naissances, Sean Penn et Robin Wright, une femme et une actrice magnifique qu’il a rencontrée sur Les anges de la nuit en 1990, ont fini par se marier en 1996. Et par fuir Hollywood, où l’actrice s’est fait braquer sur un parking, pour s’installer près de San Francisco. Là, l’artiste est aussi devenu père. Un père impatient que ses enfants aient l’âge de s’intéresser à son travail. « Mais j’ai déjà écrit un scénario qu’a imaginé ma fille. L’histoire d’un arbre qui veut se promener, mais réalise qu’il a des racines et qu’il doit faire des choix ! » Un franc sourire illumine son visage. On sent que cet homme a d’autres préoccupations que les siennes propres. D’ailleurs, il me demande l’heure. « Oh, déjà ! J’avais promis à ma fille d’être là cet après-midi. C’est son anniversaire, elle a 10 ans aujourd’hui. Si vous avez besoin d’autre chose, n’hésitez pas à m’appeler. » Il se lève et s’en va. Il reste encore dans l’atmosphère quelque chose de sa présence. Le feu ne brûle pas impunément.
Fin février - début mars, Sean Penn sera présent en France pour la promotion du film Milk, de Gus Van Sant. Un drame où il interprète un élu politique homoseuxel de San Francisco qui fut assassiné et où il est nommé pour son interprétation aux Oscars.
Le comédien et réalisateur sera présent à la cérémonie des César, où selon le Parisien, il remettra le César du meilleur film.
Le vendredi 27 février sur Canal+, en clair.
L'acteur américain en promo en France ira faire un petit crochet par notre cérémonie nationale pour remettre le prix le plus attendu de cette soirée.
J'ai toujours eu l'impression qu'entre le cinéma français et le cinéma américain existait une sorte de rapport amour-haine.
Comme une vague sensation d'envie, d'avoir à faire à des amis-ennemis entre lesquels auraient lieu de grandes scènes de jalousie… Le succès des productions US décriées dans notre cher pays, l'exil de nos acteurs à Hollywood city, le rêve américain qui continue de hanter nos esprits, on la connaît celle-ci, on la vit... La course au meilleur, au plus joli, n'a pas fini de confirmer ce que je dis, soyez-en avertis !
En attendant que New-York avale Paris, c'est un peu d'Etats-Unis qui sera présent à la prochaine cérémonie des Césars puisqu'on murmure que Sean Penn devrait remettre le prix du Meilleur film 2008 le 27 février prochain. Pour l'occasion, il devrait être accompagné de Charlotte Gainsbourg, avec laquelle il tenait l'affiche du film d'Alejandro González Inárritu, 21 grammes.
L'acteur sera en effet à Paris pour la promo du film Harvey Milk alors il s'est dit qu'il irait bien mettre un smoking et dire bonjour à toute la profession du cinéma français. Les histoires d'agenda parfois, c'est aussi simple que ça.
De plus, il se pourrait bien que la star reçoive même un César puisque son film Into the Wild est nominé dans la catégorie Meilleur film en langue étrangère. Ça s'arrange pas mal à Paris…
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Bridget
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Jeu 12 Fév - 23:29
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. MEILLEUR ACTEUR
Rourke veut que Penn gagne l’Oscar 12-02-2009 | 04h00
Sean Penn et Mickey Rourke, gagnant respectivement aux Screen Actors Guild Awards et au BAFTA pour leurs performances dans Milk et The Wrestler
Mickey Rourke espère que c’est Sean Penn qui remportera l’Oscar du meilleur acteur et non lui-même, parce que la vedette de Milk a changé sa vie pour le mieux, selon lui.
Les deux acteurs sont en nomination dans la même catégorie: Sean Penn pour son rôle du politicien et militant des droits des gais Harvey Milk, et Rourke pour son rôle dans The Wrestler.
Mickey Rourke est catégorique; il veut absolument que son ami remporte le prix parce que celui-ci l’a aidé à se reprendre en main lorsqu’il a été aux prises avec une dépendance aux drogues dans les années 90.
Il a déclaré: «Sean Penn est un très bon ami à moi. Lorsque j’ai touché le fond du baril, il m’a contacté et m’a dit exactement quoi faire et quoi ne pas faire. Je lui suis tellement redevable que j’espère qu’il gagnera l’Oscar.» [/center]
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liliane Admin
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Sam 14 Fév - 22:31
ean Penn, qui joue le rôle d’Harvey Milk, un élu homosexuel dans le film 'Milk', a connu une mésaventure de tournage pour le moins hilarante.
Sur le plateau de tournage, Cleve Jones a déclaré: "J’étais un peu inquiet au sujet de la scène du baiser, je me disais qu’il y aurait sans doute des moments de doute ou des blagues idiotes mais ça n’a pas été le cas. La seule chose ridicule qui soit survenue est l'atterrissage de la moustache de Sean dans la bouche de James."D'après James Franco, Sean Penn aurait par ailleurs demandé personnellement à ce que le film comporte davantage de scènes intimes.
James a expliqué: "Dans le script d’origine, il n’y avait qu’une seule scène de baiser. Un mois avant le tournage, le metteur en scène Gus Van Sant m'a envoyé un nouveau script et j'ai découvert en page 5 un scène d'amour intégrale. Je lui ai dit 'Gus, qu'est ce que c'est que ça?' Il m'a répondu 'Eh bien, c'est une idée de Sean.'"
Vous rêviez de le voir chez lui, c'est chose faite avec les deux photos qui suivent, en condition dans sa maison de Marin County. Sean est nominé pour l'Oscar du meilleur acteur, pour son rôle d'Harvey Milk dans le film de Gus Van Sant (sorti le 4 mars chez nous).
Je vous laisse en donc en compagnie de Sean, le photoshoot est plutôt sympa, avec, comme souvent, le clope au bec.
Sean Penn, Mickey Rourke, amis dans la vie, rivaux aux Oscar
Sean Penn, Oscar du meilleur acteur pour "Harvey Milk", a tenu un discours militant, comme il en a l'habitude, d'abord sur la cause gay que traite "Harvey Milk", qui avait visiblement suscité une petite manif contre le mariage gay aux portes de la cérémonie des Oscar, ensuite, sur la fierté de l'élection de Barak Obama dans son pays.
Enfin, Sean Penn a terminé son speach par une phrase solidaire sur celui qui aurait dû être logiquement sur scène à sa place : "Mickey Rourke rises again and he is my brother". Mickey Rourke qui a tout raflé (pour sa bouleversante interprétation dans "The Wrestler") hors système des studios, le Golden globe, le Bafta, le Spirit award la veille (équivalent des Oscar pour les films indépendants) et à qui l'académie des Oscar aura finalement refusé son retour symbolique dans la "grande famille" du cinéma...
Grande déception pour cette injustice malgré mon admiration inconditionnelle pour Sean Penn. Quant à Brad Pitt et Angelina Jolie, nominés respectivement pour Benjamin Button" et "L'Echange", comme toujours, ils n'ont pas décroché de prix, leur vie privée semblant passionner davantage les foules que leurs rôles...
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Dernière édition par Bridget le Mer 18 Mai - 10:52, édité 6 fois
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Bientôt, c’était au tour de Sean Penn de recevoir son oscar du meilleur acteur masculin pour son époustouflante performance dans le rôle d’Harvey Milk, légendaire maire homosexuel de San Francisco, assassiné en 1978.
«Sean! Tout le monde se demande comment tu as pu, pendant des années, jouer des rôles d’hétérosexuels, plaisantait Robert de Niro en lui remettant son trophée. Non sans avoir auparavant ironisé sur la courtoisie de ce défenseur des droits de l’homme à l’égard des chefs d’Etat, et son talent à raisonner les paparazzi, qu’il aurait plutôt tendance à boxer à la première occasion.
Sean Penn, fort choqué par les banderoles haineuses entrevues de sa limousine à son arrivée au Kodak Theater de Los Angeles, brandies par des militants hostiles au mariage gay, a conspué l’ignorance et les préjugés acquis qui poussent une minorité extrémiste à nier aux homosexuels l’égalité des droits. Ses propos faisaient échos à ceux du scénariste du film, Dustin Black, lui-même primé en début de soirée d’un Oscar du meilleur scénario pour Milk: «Fils de Mormons transplanté à Los Angeles, j’ai appris que je pouvais être moi même…».
Sean Penn : des remerciements très engagés !
Depuis toujours, Sean Penn est un acteur engagé, tant à la ville qu'à l'écran. Primé hier soir pour son rôle d' Harvey Milk , le premier avocat à revendiquer son homosexualité et à militer pour les droits des gays, l'acteur n'a pas manqué de faire un petit discours politique parmi ses remerciements, lorsqu'il est monté sur scène récupérer sa statuette. Il a effectivement plaidé en faveur des homosexuels, dont le combat n'est toujours pas abouti depuis Harvey -qui a véritablement existé . Au contraire !
Sean est revenu sur ce qu'il qualifie de "grande honte" , celle de "refuser l'égalité des droits des personnes", à savoir la proposition numéro 8, adoptée en Novembre dernier en Californie, qui interdit le mariage aux homosexuels.
L'acteur trouve tout de même de quoi se réjouir, et voit en Barack Obama , comme tant d'autres célebrités , une lueur d'espoir. Il se félicite d'ailleurs que les Américains aient élu à la tête de leur pays "un homme élégant".
En gagnant un Oscar, Sean n'a pourtant remporté qu'une petite victoire. Ses plus belles récompenses, il ne les obtient que lorsque ses combats prennent fin...
Il y a un an tout juste, Into The Wild le consacrait cinéaste de premier plan. Avec Harvey Milk de Gus Van Sant, son plus beau rôle depuis longtemps, Sean Penn prouve qu’il reste un acteur précieux.
Portrait d’un écorché vif.
A qui voudrait percer le code de la filmographie de Sean Penn, une image de 21 Grammes offrait, il y a cinq ans, une possible clef. Dans le film d’Iñárritu, où il joue un professeur d’université cardiaque, une scène le montre, littéralement, le coeur sur la main : fraîchement transplanté, son personnage est alité et on lui glisse dans la paume, archivé dans un bocal, l’organe malade qu’on vient de lui tirer de la poitrine.
L’image est un raccourci pertinent parce que Penn est probablement, de toute sa génération, l’acteur le plus viscéral, un corps éternellement secoué par un bouleversement intérieur qu’il s’agirait, toujours, de faire remonter à la surface.
Du très beau Comme un chien enragé, qui le révélait face à Christopher Walken, à La Dernière Marche (où il incarnait un autre condamné à mort), Penn joue à vif, comme on le dirait d’une blessure, et comme s’il lui fallait commencer par disséquer ses personnages, pour faire palpiter le jeu au rythme de leurs humeurs.
Enfant du sérail (père cinéaste, mère actrice), Sean Penn est nourri au lait d’une tradition, très seventies, d’acteurs expressionnistes et électriques, dont il revendique l’héritage : ses affinités avec Dennis Hopper (il joua sous sa direction dans Colors, et lui offrit un rôle dans The Indian Runner, son premier film en tant que metteur en scène) et Jack Nicholson (qu’il a dirigé deux fois, dans The Crossing Guard, puis The Pledge) n’ont rien pour surprendre.
Il paya même un double tribut à ces monstres du Nouvel Hollywood en baptisant son fils «Hopper Jack». Acteur par deux fois pour De Palma (Outrages, L’Impasse) et Terrence Malick (La Ligne rouge, le prochain Tree of Life), on sait aussi l’admiration qu’il portait à Cassavetes, à qui il dédia The Indian Runner.
Lequel Cassavetes, avant de mourir, voulait lui confier le rôle de She’s So Lovely, finalement réalisé par son fils Nick, et pour lequel Penn reçut un prix d’interprétation à Cannes.
De Cassavetes, Penn a hérité une notion du jeu comme événement purement physiologique, une manière de donner corps, littéralement, à ses personnages, et puis de précipiter ce corps dans un torrent d’affects.
Sean Penn and Robin Wright Penn get down in She's So Lovely
Logiquement, il a joué beaucoup de personnages borderline, excessifs, tous au bord d’un semblable abîme : chiens fous (Comme un chien enragé, Colors), addicts en tous genres (alcoolique dans She’s So Lovely, cocaïnomane dans L’Impasse), psychotique (L’Assassinat de Richard Nixon), s....... hystérique (Outrages), assassin repentant (La Dernière Marche), jusqu’au père ivre de chagrin de Mystic River, de Clint Eastwood.
Les rôles sont divers, mais l’exécution régulière, invariablement volcanique : toujours, il y a quelque chose qui remonte, secoue le corps, le plie à son diktat – et d’ailleurs Penn ne met rien d’autre en scène quand il dirige Viggo Mortensen dans The Indian Runner, puis Nicholson dans The Crossing Guard : il les soumet à une identique et douloureuse gymnastique.
Forcément, au-dessus d’une pareille formule, pour efficace qu’elle est (Penn collectionne les récompenses), plane le spectre du surjeu et de la pure « performance » (son rôle d’imbécile heureux, de sinistre mémoire, dans Sam, je suis Sam). Ses détracteurs pointent ses tics, le jugent trop grimaçant, et il est arrivé, c’est vrai, que l’on se lasse de ce faciès sempiternellement affligé, ce coulis de visage sur un gâteau d’affects, devenu trop identifiable, jusqu’à l’auto-caricature.
Alors que le doute menaçait de s’installer durablement, Sean Penn revient à son meilleur dans Harvey Milk. Pas tant parce qu’il se serait débarrassé de ses grimaces : au contraire, son visage semble ne s’être jamais autant plié, déplié, replié.
Seulement, les fils qui en commandent la torsion sont moins visibles, ou, du moins, raccordés à des affects moins identifiables, plus mystérieux.
Les plis qui, ici, creusent le visage, se referment sur une profondeur qui faisait défaut à ses précédents personnages, lui offrant de redéployer une gamme qu’il n’avait pas exploité de la sorte depuis L’Impasse, qui reste probablement son plus beau rôle à ce jour.
À un journaliste américain qui lui demandait récemment où il puisait son énergie, après plus de vingt-cinq ans de carrière, il répondait vivement : «la rage».
Il y a fort à parier que, vingt ans en arrière, il aurait fait une semblable réponse.
De ses rôles d’écorchés vifs à son caractère de tête brûlée, il n’y avait qu’un pas, que la presse ne se privait pas de franchir, commentant la moindre de ses frasques – de son mariage turbulent avec Madonna au séjour qu’il fit en prison après avoir tabassé un figurant sur le tournage de Colors.
Vingt ans plus tard, tandis qu’il est devenu une figure centrale du ciné-monde, comment se poursuit le dialogue entre les rôles et l’homme public ?
Retiré loin du barnum hollywoodien (il vit désormais dans la baie de San Francisco), moins prompt aux excès (il fut, à l’époque, l’un des derniers compagnons de beuverie de Bukowski), définitivement consacré pour son oeuvre de cinéaste (Into The Wild, nouvelle tranche d’americana qui le voit explorer les grands espaces dans le sillage de Thoreau, fit l’unanimité), et invité l’an dernier à présider le jury du Festival de Cannes, Penn semblé s’être, pour le moins, assagi.
Pourtant la rage demeure, recyclée dans un militantisme fiévreux qui l’a vu, ces dernières années, devenir la personnalité hollywoodienne la plus engagée depuis Jane Fonda.
Désormais, la presse se fait l’écho d’un Sean Penn citoyen du monde : elle lui ouvrait ses colonnes à l’occasion de ses fréquents voyages en Irak ou de ses rencontres avec Hugo Chavez, tandis qu’il désertait les tapis rouges pour les tribunes.
Nul doute, alors, que cette reconversion de la tête brûlée en activiste ne fut pas tout à fait étrangère à son immersion dans la trajectoire politique d’Harvey Milk.
Alors que son «double» Harvey Milk rigole de toutes ses dents sur l’immense panneau dans son dos, Sean Penn accueille avec un calme de cow-boy une cinquantaine de journalistes dans un grand restaurant des Champs-Elysées.
L’heure n’est plus au cynisme mordant lorsque, dimanche dernier, il saluait le Tout-Hollywood d’un «merci, petits cocos homophiles !»
La profession venait d’offrir à son enfant terrible l’Oscar du meilleur acteur. Le deuxième de sa carrière et la récompense méritée pour sa mue hallucinante en Harvey Milk, militant des droits homosexuels, premier élu ouvertement gay d’Amérique après qu’il fut nommé au Conseil municipal de San Francisco, assassiné par un «collègue» en 1978.
Dans le film de Gus van Sant, Penn «est» Milk. «Pourtant je me donnais 25% de chance d’obtenir l’Oscar, avoue l’acteur. Je n’avais pas préparé de petite phrase d’introduction. Ce que vous avez entendu est réellement le genre de trucs que je sors quand je suis pris au dépourvu !»
– Jouer un militant gay, c’était un devoir de citoyen ou challenge d’acteur ?
– C’est un devoir de relever un défi comme acteur. (Rires.) Il n’y a aucune décision militante à la base, l’histoire de Milk comme les aspects fiction du scénario m’ont intéressé. Mais au fil du projet je me suis senti investi dans l’histoire de ce personnage, qui trouve de véritables échos contemporains. Je retiens surtout le gâchis de son assassinat quelques années avant l’explosion de l’épidémie de sida.
Se rappelle-t-on que le président Reagan n’osait même pas prononcer le mot sida dans ses discours ? Beaucoup de vies auraient été sauvées si Harvey Milk avait été là.
– Malgré tout, peu d’acteurs hollywoodiens, en dehors de vous et de Brad Pitt, prennent la défense des droits homo…
– Je n’ai pas l’impression que le club des supporters des gays est si petit. Pour vous dire la vérité, je me suis senti bien plus seul lorsque je me suis publiquement opposé à l’invasion américaine en Irak. (ndlr: Penn s’est payé le 18 octobre 2002 une pleine page de publicité dans le Washington Post enjoignant le président Bush de cesser son cycle de violence au Moyen-Orient. Il a également réalisé plusieurs documentaires en Iran entre 2004 et 2005.)
– Vous êtes acteur mais également cinéaste: auriez-vous aimé diriger Milk ?
– Non, c’était le boulot de Gus, c’était sa sensibilité et sa vision. Certains acteurs sont doués pour se diriger eux-mêmes, ce n’est pas mon cas.
– On dit de vous que vous endossez à ce point vos personnages que l’acteur disparaît pour «devenir» ce personnage…
– Je n’ai jamais été un acteur naturel, sauf à mes débuts où j’y allais sans me poser de questions. J’ai beaucoup travaillé. J’ai un bon instinct pour écouter la musique d’un rôle et trouver l’équilibre en fonction de mes expériences antérieures.
Doit-on disparaître derrière ce rôle ? Je ne sais pas où se situe la limite. Marlon Brando n’était pas un moins bon acteur dans Le parrain, où il était «lui-même», que dans Le dernier tango à Paris, où il composait un personnage.
– Vous vous êtes retrouvé en compétition avec Mickey Rourke au titre de meilleur acteur. On dit que vous l’aviez conseillé sur la meilleure façon de faire du lobbying auprès des membres du comité des Oscars…
– Je serais la dernière personne à qui demander ça! (Rires.) Mickey est un ami de longue date. On s’est retrouvé à Toronto bien avant de savoir qu’on serait en compétition (Milk n’était même pas achevé), on a bu un verre et je lui ai juste dit: «Reste en dehors de leur chemin !» On sait tous que Mickey a tendance à être son propre ennemi. Tout ce que je retiens aujourd’hui, c’est que l’un de nos plus poétiques acteurs travaille à nouveau.
Milk, de Gus Van Sant, avec Sean Penn. Mercredi en salles.
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Bridget
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Sam 7 Mar - 23:18
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Harvey Milk : l'interview de Sean Penn
Sean Penn, récemment oscarisé, était de passage à Paris pour remettre un César et... parler de son nouveau film, Harvey Milk , dans lequel il tient le premier rôle. Il revient pour nous sur la véritable histoire d'Harvey Milk, homme politique et militant gay assassiné en 78, ainsi que sur sa collaboration avec le cinéaste Gus Van Sant qui le dirigeait pour la première fois.
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Mer 17 Juin - 20:45
SEAN PENN S'OFFRE UN CONGÉ SABBATIQUE À DURÉE INDÉTERMINÉE
Comédien et réalisateur, lauréat de l'Oscar du meilleur acteur en 2009, Sean Penn transforme tout ce qu'il touche en or. L'acteur de Harvey Milk a pourtant annoncé aujourd'hui qu'il s'octroyait un congé sabbatique à durée indéterminée. La star a décidé de se consacrer à sa famille et il a même refusé deux grands projets - Three Stooges et Cartel - pour cela. Il faut dire qu'en un an, sa femme Robin Wrigth-Penn et lui ont déjà entamé deux procédures de divorce, finalement avortées. Leur couple a souffert de nombreuses rumeurs dont une prétendue liaison entre l'acteur et Natalie Portman. A 48 ans, Sean Penn a déjà fait ses preuves et veut se concentrer sur sa vie privée. Selon les bruits qui courent, il se remettra au travail dans un an pour le tournage du premier film en anglais du réalisateur Paolo Sorrentino, This Must Be the Place. J.DLR. 17/06/2009
Synopsis : Valerie Plame, agent de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes, dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Iraq.
Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d’apporter les preuves d’une supposée vente d’uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l’administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times déclenchant ainsi la polémique.
Peu après, la véritable identité de Valerie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Avec sa couverture réduite à néant et ses contacts à l’étranger en danger de mort, Valerie voit s’effondrer sa carrière et sa vie privée.
Après des années au service du gouvernement américain, elle va devoir maintenant se battre pour sauver sa réputation, sa carrière et sa famille. Ce film est sélectionné en compétition officielle pour le 63ème Festival de Cannes.
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Bridget
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Mar 29 Juin - 12:41
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Les nouvelles têtes du Petit Larousse
Chaque année, quelques dizaines de personnalités viennent s'ajouter à la liste des 28 000 noms propres du célèbre dictionnaire Larousse.
Le cinéma est à l'honneur dans ce cru 2011 du Petit Larousse. Nouveau venu de marque, l'acteur Sean Penn, président du jury du festival de Cannes 2009.
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Dernière édition par Bridget le Dim 22 Mai - 16:33, édité 5 fois
Bridget
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Avec Emile Hirsch (Christopher McCandless), Marcia Gay (Harden Billie McCandless), William Hurt (Walt McCandless), Jena Malone (Carine McCandless), Brian Dierker (Rainey), Catherine Keener (Jan Burres), Vince Vaughn (Wayne Westerberg), Kristen Stewart (Tracy Tatro), Hal Holbrook (Ron Franz).
Le sujet
Bien que promis à un brillant avenir, un jeune Américain décide de tout quitter pour savourer son véritable destin, au coeur d'étendues sauvages.
Christopher McCandless, 22 ans, vient tout juste d'obtenir son diplôme de l'université. Il semble promis à un brillant avenir.
Mais Christopher doute de sa vocation. Très vite, il décide de tourner le dos à la société de consommation. En effet, Christopher n'apparaît pas du tout séduit par l'existence confortable et sans relief qui l'attend. Déterminé à rester libre, le jeune homme se met en tête de prendre la route. Il abandonne tout derrière lui. Le chemin qu'il emprunte répond à ses attentes. Il traverse les Etats-Unis et rencontre d'étonnants personnages.
Puis il atteint les étendues sauvages de l'Alaska. Là, il comprend qu'il est fait pour vivre en totale communion avec la nature...
« Into the wild », a été récompensé par le César du meilleur film étranger et par un Golden Globe (Meilleure chanson originale), a également été nommé aux Oscars (meilleur montage et meilleur acteur dans un second rôle) et aux Golden Globes (meilleure partition).
Notre avis
le sujet était casse-gueule, mais Sean Penn fait montre d’une grande maîtrise et d’une sensibilité remarquable. À ne pas manquer. - Pascal Mérigeau
La critique
Le voyage initiatique d'un jeune homme, par ailleurs excellent étudiant promis à un bel avenir, qui abandonne tout pour chercher la paix intérieure. Rejetant la société de consommation symbolisée par ses parents, Christopher McCandless prend la route. Successivement ouvrier agricole, bricoleur occasionnel, clochard céleste, il est l'héritier des vagabonds de Kerouac. Finalement, parvenu en Alaska, il entreprend son ultime périple, celui qui va le mener vers l'inconnu...
Adapté du livre de Jon Krakauer, « Into The Wild » est une odyssée bio, une sorte de quête brouillonne : l'histoire est authentique, et d'autant plus touchante.
Sean Penn, cinéaste désormais confirmé, a signé des films intrigants, dont « Indian Runner » et, surtout, « The Pledge », avec Jack Nicholson. Il en va de même avec « Into The Wild » : le personnage, comme dans les films précédents, s'avance vers une fin programmée, acceptée.
L'oeuvre, ainsi, recoupe deux thèmes : celui de l'auteur, qui raconte une odyssée et une aventure individuelle ; et celui du cinéaste, qui n'a de cesse de regarder des hommes engagés dans leur propre anéantissement.
Le nouveau film de Terrence Malick sort un peu plus de l’ombre.
Il semble que l’interminable attente pour le nouveau film de Terrence Malick touche bientôt à sa fin.
En plus de ces deux images dévoilées par 24 Frames, le blog cinéma du Los Angeles Times où l’on peut voir Brad Pitt et Sean Penn dans deux rôles principaux. La bande-annonce ne devrait pas non plus tarder à tomber, puisqu’elle sera diffusée pendant les séances de Black Swan ce week-end aux Etats-Unis.
Les petits chanceux qui verront ce trailer en exclusivité devraient être vite suivis par des millions d’internautes dans la semaine. Le voile se lève donc peu à peu sur ce qui est annoncé comme le nouveau chef d’œuvre de Terrence Malick, à qui l’on doit La ligne Rouge ou encore Le Nouveau Monde .
Le réalisateur a plutôt intérêt à faire fort avec Tree Of Life , puisque le mystère dont le long-métrage s’est entouré depuis deux ans lui à valu une aura de film traitant du sens même de la vie, rien que ça. Et que son absence aux derniers festivals de Cannes et de Venise a rendu encore plus attendu !
Le synopsis connu est énigmatique : nous suivons Jack, un garçon du Midwest agé de 11 ans, jusqu’à l’âge adulte, où il sera interprété par Sean Penn.
Pendant son enfance, il évolue entre une mère bienveillante ( Jessica Chastain ) et un père absent et autoritaire (Brad Pitt), et côtoie pour la première fois la mort et la maladie. Ces évènements de la vie le mèneront à une quête sur le sens de l’existence.
En attendant de découvrir la première vidéo du film, l'article du 24 Frames dévoile les premières impressions du journaliste, au vu de la bande-annonce, qu'il a pu découvrir en exclusivité. De quoi entrevoir un peu mieux ce qui nous attend dans Tree of Life : la bande-annonce commence avec des plans étranges et nébuleux de fumée et de feu, jusqu'à la naissance de Jack O’Brien.
L’enfant grandit partagé par deux visions du monde qui s’affrontent, entre sa mère qui lui explique : "il y a deux chemins à empreinter dans la vie, celui de la nature et celui de la grâce. Il te faudra choisir celui que tu veux suivre", et son père qui tient constamment un discours sévère et incite sont fils à être un homme fort, et son propre maître.
Le reste de la bande annonce présente Jack adulte sous les traits de Sean Penn, semblant traverser une épreuve de la vie qui nous est encore inconnue.
Plusieurs plans mystérieux s’enchainent : de vastes paysages, une cascade et même des planètes qui semblent mener tout droit à la naissance du personnage, comme si tout était lié.
Finalement, ces premières images de Tree Of Life satisfont autant qu'ils frustrent le spectateur avec un ensemble contemplatif : Malick pique à la fois un sentiment d’excitation avec ce qu’il nous montre, et de curiosité a propos de ce qu’il se cache derrière.
Admiré par ses plus illustres confrères et très régulièrement consacré " meilleur acteur de sa génération " par la critique, Sean Penn est sans conteste l'un des acteurs les plus charismatiques et les plus intenses que compte le cinéma américain contemporain.
La très grande majorité des personnages qu'il a incarnés, aussi différents soient-ils dans leur nature, semblent en effet exprimer une sorte de bouillonnement, de tumulte intérieur qui, par leur état de potentialité, ne cessent de captiver le regard du spectateur et combler en définitive les visées émotionnelles du film.
Cet ouvrage se propose d'analyser cette qualité actorale, d'en apprécier les écarts et les variations à travers sa riche et passionnante filmographie.
Il veille également à mettre en lumière les diverses influences subies par Penn, son approche sacerdotale du métier, sa méthode de travail tout aussi astreignante ainsi que sa persona, laquelle demeure aujourd'hui encore l'une des plus fortes du cinéma américain.
Sous-titré, L'art de la fébrilité, cet ouvrage, qui fait partie d'une collection sur les grands acteurs de ce siècle, a pour projet de nous faire découvrir la vie, le parcours, la personnalité de Sean Penn.
Souvent considéré comme le "bad boy" du cinéma américain, à l'instar d'un de ses premiers rôles dans Bad boys de Mickael O'Brian, l'auteur de cette biographie nous indiquent que le personnage est bien plus complexe.
Baigné dès son enfance dans le monde du théâtre (ses parents tous deux acteurs), il vient au cinéma très jeune par admiration pour Robert de Niro, Marlon Brandon et autres icônes formés par l'Acteur Studio.
Cependant, il se démarquera très vite de ces acteurs par son jeu personnel qui allie fébrilité et retenue. Sept ans de travail avec Peggy Fleury lui permet de se construire son propre jeu d'acteur, fidèle à la "méthode" de l'acteur studio, mais en même temps construisant ses propres personnages avec une rigueur incroyable.
Dans ce le livre qui regorge d'anecdotes, on retiendra qu'il se rendait sur les lieux du tournage, des semaines avant, pour s'imprégner de l'accent des gens de la région.
Sean Penn a joué dans les films des plus grands réalisateurs (Clint Eastwood, Dennis Hopper, Brian de Palma) avec qui il partage le goût pour l'expérimentation. Sean Penn a beaucoup évolué depuis les années 80, époque où il jouait des rôles essentiellement monolithiques (le bon ou le méchant), jusqu'à l'obtention d'un oscar dans Mystic River de Clint Eastwood dans le rôle de l'implacable Jimmy Markum.
Sean Penn sait aussi maintenant déjouer les stéréotypes. Longtemps considéré comme le symbole de la masculinité, il accepte le rôle de Harvey Milk de Gus Van Sant, ou il interprète le premier conseiller municipal ouvertement homosexuel de San Franscico.
Enfin, Sean Penn est aussi un réalisateur qui a signé le film culte Into the Wild.
Ce livre est richement illustré de photos de l'acteur mais aussi de nombreux photogrammes de ses films :
1981 : Alex Dwyer dans Taps.
1982 : Jeff Spicoli dans Fast Times at Ridgemont High.
1983 : Buddy dans Summerspell, Mick O'Brien dans Bad Boys.
1984 : Don Dillard dans Crackers, Henry Nash dans Les moissons du printemps.
1985 : Daulton Lee dans Le jeu du faucon.
1986 : Brad Whitewood Jr. dans Comme un chien enragé, Glendon Wasey dans Shanghai Surprise.
1988 Danny McGavin dans Colors, Guenther X dans Judgment in Berlin.
1989 : Meserve dans Outrages ,Jim dans Nous ne sommes pas des anges.
1990 : Terry Noonan dans Les anges de la nuit.
1993 : David Kleinfeld dans L'impasse.
1995 : Matthew Poncelet dans La dernière marche
1997 : Michael dans Loved, Eddie Quinn dans She's So Lovely , Bobby Cooper dans U Turn - Ici commence l'enfer, Conrad Van Orton dans The Game, Strange Hitchhiker dans Hugo Pool
1998 : Eddie dans Hollywood Sunrise Edward Welsh dans La ligne rouge
1999 Emmet Ray dans Accords et désaccords
2000 Rowley Flint Il suffit d'une nuit, Cuco Sanchez dans Avant la nuit,Thomas Janes Le poids de l'eau.
2001 Sam Dawson dans Sam je suis Sam.
2003 : Marciello dans It's All About Love, Jimmy Markum dans Mystic River, Paul Rivers dans 21 grammes.
2004 : Samuel J. Bicke dans The Assassination of Richard Nixon.
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Bridget
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Sujet: Re: TOUT SUR SEAN PENN Sam 16 Avr - 13:53
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FESTIVAL DE CANNES 2011
Compétition Officielle :
« The Tree of Life » de Terrence Malick
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Sean Penn ici dans « The Tree of Life » de Terrence Malick.
« The Tree of Life » de Terrence Malick, avec Brad Pitt et Sean Penn. Ce nouveau film du réalisateur américain des « Moissons du ciel » et de « Ligne rouge » sera projeté le 16 mai.
Distribué par EuropaCorp, la société de Luc Besson, il sortira en salles deux jours plus tard. Tourné il y a trois ans, « The Tree of Life » avait failli être sélectionné l’an dernier, mais Terrence Malick, 67 ans, n’avait alors pas voulu en réduire la durée de… 3h20! Il a finalement accepté de le réduire à 2h18.
Jack grandit entre un père autoritaire et une mère aimante, qui lui donne foi en la vie. La naissance de ses deux frères l'oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, alors qu'il affronte l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants.
Jusqu'au jour où un tragique événement vient troubler cet équilibre précaire.
« This Must be the Place » de Paolo Sorrentino avec Sean Penn et Frances McDormand.
Dans ce film du réalisateur italien des « Conséquences de l’amour » et « Il Divo », Sean Penn incarne Cheyenne, une ex-star du rock, quinquagénaire au look gothique, qui traverse les Etats-Unis.
Le film en une phrase: L'auteur d'Il divo filme la traque d'un ancien nazi par un fils de déporté d'Auschwitz.
L'enjeu: Ce projet est né à Cannes en 2008 quand Sean Penn, président du jury, a un véritable coup de coeur pour Il divo, de Paolo Sorrentino (couronné du prix du jury), et est allé exprimer au réalisateur italien (déjà présent en compétition avec Les conséquences de l'amour, en 2004, et L'ami de la famille, en 2006) son désir de travailler avec lui.
Trois ans plus tard, on va découvrir le fruit de cette collaboration : le voyage au coeur des États-Unis d'une rock star à la retraite à la recherche du criminel de guerre nazi qui a torturé son père, tout juste décédé, à Auschwitz.
This Must Be the Place est le premier film en anglais de Sorrentino et réunit, face à Sean Penn, Frances McDormand (qui a déjà eu quatre films sur la Croisette : Hidden Agenda, en 1990, Rangoon, en 1995, Fargo, en 1996 et The Barber, en 2001) et Harry Dean Stanton (Paris Texas, Palme d'or en 1984).
Une BO signée David Byrne
Le titre de ce film est inspiré par une chanson du groupe Talking Heads. Et Sorrentino a choisi de confier à celui qui fut son leader, David Byrne, la musique de son long métrage, en collaboration avec Bonie "Prince" Billy (musicien, mais aussi acteur vu dans Old Joy).
Auteur de la BO du Dernier empereur, Byrne y tiendra aussi un petit rôle.
L'info en plussur Sean Penn : Celui qu'on retrouvera dans Tree of Life avait vu son premier long, The Indian Runner, retenu à la Quinzaine en 1991.
Il a obtenu le prix d'interprétation en 1997 pour She's So Lovelyavant de présenter The Pledge, en 2001, Mystic River, en 2003, The Assassination of Richard Nixon à Un Certain Regard, en 2004, Panique à Hollywood, en 2008 et Fair Game, en 2010.
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Dernière édition par Bridget le Mer 10 Juil - 10:26, édité 2 fois
Bridget
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Lundi sera présenté aux festivaliers Tree of life, le nouveau film de Terrence Malick, attendu par les cinéphiles depuis maintenant six ans.
Ce qui est peu pour ce cinéaste, qui a mis 20 années à préparer La Ligne Rouge.
En quarante ans, il n'aura bouclé que CINQ longs-métrages. Que voulez-vous ? Terrence Malick est un réalisateur qui cultive le mystère, aussi bien autour de sa personne (ses contrats stipulent qu'il ne doit pas être photographié sur ses tournages et qu'il ne participera pas à la promotion de ses films), qu'autour de ses projets.
Du coup, difficile de savoir ce qui nous attend avec The Tree Of Life, une fresque sur la vie portée par Sean Penn, Brad Pitt et Jessica Chastain.
Pourtant, en fouillant bien, on décèle quelques éléments clés autour de ce film. Décryptage, à quelques jours de sa projection à Cannes.
Tourné en 2008, le film devait déjà être projeté l'année dernière lors du 63ème festival de Cannes, mais il ne faisait finalement pas partie de la sélection officielle.
Les cinéphiles l'ont alors attendu à la Mostra de Venise, en septembre dernier, mais, là non plus, aucune nouvelle du projet. Terrence aurait mis plus de temps que prévu à boucler son montage.
Il faut dire que l'homme est pointilleux. Sur les tournages, déjà, il privilégie l'improvisation et respecte la loi de la nature.
Comprenez que c'est son équipe qui dépend de la nature qui l'entoure, et non l'inverse. Par exemple, sur le tournage des Moissons du ciel (1987), il voulait absolument que son film soit filmé lors de "l'heure magique", ce laps de temps où la lumière crépusculaire du le ciel prend une teinte dorée.
Les plans mis en boîte, difficiles à accorder (en grande partie à cause de la lumière changeante, justement) a demandé DEUX ans de montage au réalisateur.
Est-ce le même type de montage qui a ralenti la sortie de Tree of life ?
Si l'on s'en tient au synopsis officiel, on ne sait pas grand-chose de The Tree Of Life :
Dans le Texas des années 50, Jack (Sean Penn, une fois adulte) grandit entre un père autoritaire (Brad Pitt) et une mère aimante et généreuse (Jessica Chastain). La naissance de ses deux frères l’oblige bientôt à partager cet amour inconditionnel, puis à affronter l'individualisme forcené d'un père obsédé par la réussite de ses enfants.
Jusqu'au jour où un tragique événement vient perturber cet équilibre fragile…Devenu adulte, Jack se remémore son enfance et se laisse envahir par les souvenirs du passé, alors qu'il s'apprête lui-même à devenir père…
Au vu de la longue bande-annonce de The Tree Of Life délivrée juste avant la projection de Black Swan, à l'hiver dernier, on se rend compte que le film ne suit pas seulement le destin d'un homme, mais traite de la vie dans son ensemble, dans son sens le plus large.
On découvre ainsi des plans de l'univers, une image de dinosaure... De quoi penser que le résultat sera une gigantesque fresque.
Le lien est alors fait avec un autre projet de Terrence Malick : Q.
Dès 1978, il s'investit dans ce drame choral situé au Moyen-Orient pendant la Seconde Guerre mondiale. Il commencera même des repérages, durant 10 semaines, transformant cette histoire en une saga sur l'évolution du monde, depuis le magma originel jusqu'à l'apparition de l'homme.
L'impatience de la Paramount et la sortie de La Guerre du Feu, de Jean-Jacques Annaud auront finalement raison du projet.
Le directeur des effets spéciaux est plus bavard !
Mike Finke a expliqué au sujet de The Tree Of Life qu'il y aurait bien "La naissance et la mort de l'univers" en plus de la vie d'un homme, là aussi du début jusqu'à la fin, au coeur de l'intrigue.
Mais ces deux histoires "ne seront pas liées par la narration. Elle seront plutôt les pièces complémentaires d'un puzzle".
Via sa société Plan B, Brad Pitt co-produit le film de Terrence Malick.
Si lui-même s'est montré très discret sur le sujet, sa collaboratrice Dede Gardner a déclaré à propos du cinéaste : "Il travaille beaucoup à l'instinct et c'est quelqu'un de foncièrement sincère. Il sait déceler les qualités et les défauts chez les autres et s'attache à mettre en valeur l'osmose qui se produit entre certaines personnes – et c'est grâce à cela que ses personnages sont si incarnés.
Ce n'est pas forcément ce qu'il y a de plus simple mais il n'y a que ça qui l'intéresse"
Le réalisateur ayant grandi au Texas, beaucoup spéculent que Tree of life, qui se déroule au sein du même Etat, sera en partie autobiographique.
Ce qui au fond ne nous apprend rien, Terrence Malick ayant réussi à garder le mystère autour de sa vie. On ne se mouille donc pas tellement en posant la question...
Les acteurs de The Tree Of Life sont prêts à tout pour Malick
C'est l'un des points forts du cinéaste : le tout Hollywood veut travailler avec lui.
Cela lui permet de choisir les meilleurs... et même de s'offrir le luxe de les couper au montage si le besoin s'en ressent.
C'est ce qui est arrivé à Billy Bob Thornton, qui a enregistré des voix durant trois heures pour La Ligne Rouge, mais que l'on n'entend finalement jamais dans le film.
Plus globalement, les comédiens acceptent de baisser leurs cachets pour jouer sous sa direction.
Sean Penn avait par exemple proposé de ne toucher qu'un dollar symbolique pour jouer dans La Ligne rouge, sorti en 1998. On ne sait s'il a refait la même proposition dix ans plus tard !
Par contre, il est connu que Mel Gibson, Heath Ledger et Colin Farrell ont tous failli obtenir l'un des rôles principaux de The Tree Of life.
Comment une quasi-inconnue a pu décrocher le rôle féminin principal de The Tree Of life ?
Jessica Chastain n'en revient toujours pas ! Elle explique dans le dernier numéro de Première (actuellement dans les kiosques) : "De grandes actrices ont fait le déplacement jusqu'au Texas pour le casting. (...) Je suis allée à l'audition très détendue car j'étais persuadée de ne pas avoir le rôle. Je ne saurais pas vous expliquer comment c'est arrivé, mais c'est arrivé."
Encore sous le choc, elle conclue : "C'est étrange d'avoir tourné ce qui sera sans doute le plus grand film de ma carrière alors que celle-ci vient à peine de commencer."
Francine Maisler, la directrice de casting de Malick nous en apprend davantage : "Terrence recherchait une comédienne qui puisse habiter le personnage à travers ses moments de silence et ses dialogues.
La première fois que j'ai vu Jessica, j'ai su qu'elle s'imposerait dans le rôle sans qu'elle ait à dire quoi que ce soit. Ce genre de situation ne se produit pas souvent".
Dede Gardner surrenchérit : "Elle a une dimension atemporelle, ce qui était important car, même si le film est situé à une époque bien particulière, il pourrait en réalité se passer n'importe où et n'importe quand. (...) il fallait qu'elle soit capable de se servir de sa propre innocence et de sa bienveillance. Et elle y est formidablement parvenue."
Amateur de musique classique, Malick avait fait appel à Hans Zimmer pour la bande-originale de son précédent film, La ligne rouge.
Pour The Tree of Life, il a misé sur un français, Alexandre Desplat. Ce dernier a décidément la cote : outre les bandes originales qu'il signe pour Jacques Audiard, il a composé la dernière d'Harry Potter et a remporté cette année un César pour celle de The Ghost-Writer.
Y aura-t-il vraiment des dinosaures dans le film ?
Il est arrivé que certaines images vues dans des bandes-annonces ne se retrouvent pas dans le film final.
Apparemment, ce ne sera pas le cas ici.
Mike Finke, en charge des effets-spéciaux sur le film, a expliqué : "On travaille sur l’animation de dinosaures, mais ce n’est pas Jurassic Park.
L’idée est de faire comme si une caméra était remontée dans le temps, quand les dinosaures se baladaient sur la planète et que les premières créatures commençaient à sortir de l’eau, quand les premiers mammifères apparaissaient.
Notre travail sur ces créatures s’appuie sur des recherches très sérieuses."
Si les projets de Terrence Malick restent aussi mystérieux, c'est grâce au pouvoir étonnement vaste que les studios lui laissent sur ses films.
Il écrit ses propres scripts, ne les tourne que lorsqu'il est prêt, comme il veut, à son rythme.
Il a le "Final cut", situation qui a de quoi rendre jaloux n'importe quel cinéaste.
Les raisons de ce traitement unique à Hollywood ?
Tous ses films se sont avérés exceptionnels. IL VALORISE TOUT CE QU'IL TOUCHE.
De plus, et c'est un véritable atout auprès des producteurs, il ne dépasse jamais ses budgets.
Sa plus grande liberté ?
Ne pas avoir "que le cinéma dans (sa) vie", comme il l'a expliqué dans l'une de ses rares interviews.
On peut donc tout attendre de The Tree Of Life, un film qu'il a porté en lui et mené à bout après six années de travail. Surtout le meilleur ? Réponse lundi, en direct de la Croistte !
Paolo Sorrentino envoie Sean Penn en rock star décatie sur les traces d’un nazi.
Dans son manoir gothique meublé design de Dublin, l’inouï Cheyenne, ex-rock star toujours gothique lui aussi, malgré ses 50 balais bien sonnés, coule des jours tranquilles de neurasthénique oisif entre pizza micro-ondes, compagne complice et voisinage pittoresque.
Poupée metal.
Il marche à deux à l’heure, parle avec une voix de fausset ralentie, objecte quelques tirades sorties de nulle part à quiconque l’importune, déteste les téléphones portables, refuse de prendre l’avion depuis trente-cinq ans et reproduit chaque jour son look immuable de poupée metal détraquée, yeux fardés, cheveux noirs de jais et bouche tartinée de rouge purpurin.
On pourrait croire que ça ne va pas fort, mais c’est une illusion, un peu comme le film, cet improbable This Must Be the Place, du très agité Italien Paolo Sorrentino (Il Divo, notamment), qui saute du coq à l’âne.
Après une demi-heure avec Cheyenne en son manoir, on boucle avec lui sa petite valise pour New York, où il part enterrer son père juif. Il s’y découvre aussi une mission : venger ce paternel, rescapé des camps, d’une impardonnable humiliation.
Là, imprévisible de bout en bout, le film bascule dans un road-movie à l’envers : Cheyenne déplace avec lui son petit nuage d’éther statique à travers les Etats-Unis, jusqu’au Nouveau-Mexique, pour une sorte de chasse au nazi la plus cool et psychédélique qu’on ait jamais vue.
Insouciante.
Fortement teinté par la musique, notamment de David Byrne qui y fait une prestation live, This Must Be the Place (le titre est aussi celui d’une chanson des Talking Heads) forme un objet indéfinissable, marrant et vain, très soigné dans sa forme et lourdaud dans les signifiants historiques auxquels il fait référence.
Une indolence à la Bagdad Café rend sa fréquentation sympathique et insouciante, et pourrait tout à fait trouver la faveur séduite d’un certain public.
Mais la vraie saveur du film tient évidemment à la stupéfiante performance de Sean Penn en Cheyenne, son immersion presque inquiétante, infaillible et parachevée, dans la peau de ce qui ressemble à s’y méprendre à un vieux trav sous LSD.