Les chanteuses à voix n’ont pas dit leur dernier mot.
Patricia Kaas avait quitté le devant de la scène depuis plusieurs années. Lara Fabian et Hélène Ségara, elles aussi, ont assisté à l’avènement d’une nouvelle génération issue de la téléréalité. Pour ces pionnières, l’heure de la reconquête a sonné.
ON NE JURAIT que par elles. Pendant des années, les chanteuses à voix ont dominé le paysage de la variété française à coups de centaines de milliers d’albums vendus. Autres temps, autres moeurs. Depuis, les Patricia Kaas, Hélène Ségara ou Lara Fabian ont été quelque peu éclipsées par une nouvelle génération féminine qui a du coffre et a pris le pouvoir.
Des artistes issues des télé-crochets, Nolwenn Leroy, Chimène Badi, Amel Bent et d’autres, ont repris à leur façon le flambeau et entretiennent la tradition. Mais attention : même si elles n’occupent plus vraiment, pour diverses raisons, le devant de la scène, les aînées qui avaient débuté avant la téléréalité n’ont pas dit leur dernier mot.
Patricia Kaas, de la Russie au Casino de Paris
C’EST la doyenne de la bande. Patricia Kaas, 42 ans en décembre, a connu la gloire dès 1987 avec « Mademoiselle chante le blues » écrit par Didier Barbelivien. Pendant les années 1990, elle vend des millions d’albums grâce à des succès comme « Il me dit que je suis belle », « Entrer dans la lumière » ou encore « Mon mec à moi ». La fin de la décennie est difficile à négocier, même si elle donne des concerts partout dans le monde. Jusqu’au 17 décembre, elle est d’ailleurs en tournée en Russie, où son étoile commerciale n’a jamais pâli. En attendant son spectacle « Kabaret » du 19 au 31 janvier 2009 au Casino de Paris. Un album du même nom sera disponible le 15 décembre en téléchargement légal* avant une sortie en CD programmée pour le printemps 2009.
* www.patriciakaas.net.
Le titre « Une dernière fois » y est disponible gratuitement.
Hélène Ségara a de la reprise
ELLE CHANTE ce soir et demain sur la scène de l’Olympia avec un nouvel album en bandoulière. Sorti cette semaine, il s’appelle « Mon pays c’est la terre » et est composé de reprises. Mais pas n’importe lesquelles : tournant autour de la paix dans le monde, ce disque propose ainsi des versions revues et corrigées de Johnny Clegg (« Asimbonanga ») et d’adaptations des traditionnels tels « Together As One », « Greensleeves », « Amazing Grace » ou encore « Yerushalayim Shel Zahav ». Tout un programme. A 37 ans, la Varoise Hélène Ségara n’en est pas à sa première métamorphose. Révélée par son duo « Vivo per lei » avec Andrea Bocelli puis, en 1999, avec son rôle dans le spectacle musical « Notre-Dame de Paris », elle explose ensuite avec son tube ultra-romantique « Il y a trop de gens qui t’aiment ». Plus tard, elle s’est essayée en 2006 au rock avec « Quand l’éternité… », une réussite en demi-teinte. Hélène Ségara est donc en reconquête.
« Mon pays c’est la terre ». Disques Mercury. Prix : 15,99 €. Ce soir et demain à l’Olympia à Paris. Places : de 35,20 à 55 €.
Lara Fabian défend les standards de sa vie
ON A vraiment découvert sa voix de soprano coloratur en 1997 avec ses tubes « Tout » et « Je t’aime ». Du jour au lendemain, Lara Fabian est ainsi devenue l’archétype de la chanteuse à voix, repoussoir pour les uns et objet d’adoration pour d’autres. Puis elle s’est dirigée vers des registres plus intimistes, enregistrant des albums plus en retenue. Depuis 2006, elle a donné peu de nouvelles, si ce n’est, du côté de la vie privée, la naissance d’une fille Lou en novembre 2007. Le père est le réalisateur de télévision Gérard Pullicino. On devrait la réentendre dès mars 2009, à l’occasion de la Journée de la femme. Dans cet album à venir, « Toutes les femmes en moi », Lara Fabian chantera des standards ayant bercé sa vie : « Message personnel » de Françoise Hardy, « Babacar » de France Gall, « Göttingen » de Barbara, « Il venait d’avoir 18 ans » de Dalida ou « L’amour existe encore » de Céline Dion.
Le Parisien 22.11.2008, 07h00
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