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 UNIVERSAL MUSIC GROUPE

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liliane
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyJeu 11 Fév - 17:42

Lucian Grainge va prendre la tête d'Universal Music Group
UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Getfil10


Jusqu'ici pdg d'Universal Music Group International, basé à Londres, Lucian Grainge remplacera Doug Morris au poste de directeur général d'Universal Music Group en fin d'année 2010, ce dernier en conservant la présidence. Il reportera directement à Jean-Bernard Levy et deviendra membre du conseil d'administration de Vivendi.

Il partira pour New York début juillet et agira en qualité de co-directeur général d'UMG, aux côtés de Doug Morris, pendant six mois. Figure emblématique du music business, Lucian Grainge a débuté sa carrière chez CBS/April Music en 1979 avant d'obtenir des postes de direction chez Polygram UK et Universal Music à l'international. « Je suis ravi que Lucian Grainge ait accepté de s'installer à New York (...). Son parcours est éloquent : il a lancé des talents exceptionnels, fait progresser le chiffre d'affaires et créé de nouveaux modèles économiques. Il possède tout à la fois l'expérience et le sens de l'innovation requis pour piloter UMG au moment où s'accélère la conversion au numérique », a commenté Jean-Bernard Levy.

http://www.musiqueinfo.com/news/biz/lucian-grainge-va-prendre-la-tete-duniversal-music-group.html
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyVen 19 Mar - 16:38

Universal veut vendre tous ses CD moins de 10 $,
mais avec quel espoir à long terme ?


Guillaume Champeau -
Universal Music, Industrie musicale

Pour enrayer la chute des ventes de disques qui continue inéxorablement, Universal Music va essayer à partir du deuxième trimestre 2010 de vendre ses CD moins cher, avec une opération "Velocity" qui prévoit d'étiqueter les disques à des prix de 6 $ à 10 $. Des versions dites "deluxe", qui devraient en fait être la norme pour continuer à séduire les consommateurs, seront vendues parallèlement à des prix plus importants. L'information rapportée par Billboard ne précise pas si l'opération Velocity concerne exclusivement les Etats-Unis, ou si la France sera également impactée.

Universal Music espère avec cette opération que par la loi de l'offre et de la demande, le prix de vente abaissé augmentera suffisamment le volume des ventes pour compenser la baisse de chiffre d'affaires unitaire, voire mieux si affinité. Mais elle continue en réalité sa marche en avant qui la conduit doucement vers sûrement vers l'abandon de la commercialisation du CD. Déjà en 2006, Universal avait révisé ses grilles tarifaires à la baisse pour proposer des versions "Basic" de ses albums à 9,99 euros.

Les nouveaux tarifs ont sans doute aidé à ralentir la chute du marché du disque, mais pas à l'arrêter complètement. Le même scénario se produira nécessairement avec l'opération Velocity. Car il ne s'agit pas que d'un problème de prix. Pourquoi un consommateur irait acheter dans une grande surface ce qu'il peut trouver par ailleurs gratuitement ? Tant qu'Universal ne redonnera pas toute sa valeur à l'objet, le CD cloné industriellement vendu entre pommes de terre et boîtes de conserve ne séduira plus.

De plus, plus le prix au détail baisse, plus la marge bénéficiaire du distributeur se réduit. Les grandes surfaces qui rechignent déjà à consacrer du linéaire à des CD qui ne se vendent plus rechigneront encore davantage si leur marge s'écroule. C'est un cercle vicieux.

Universal devrait plutôt tenter de baisser le prix de vente de la musique en ligne, qui devient beaucoup plus chère que les CD alors qu'il n'y a ni essence à payer pour le transport des disques, ni boîte en plastique à produire pour les protéger, ni stockage à rentabiliser dans les grandes surfaces, ni pochettes d'album à imprimer,...
la liste des économies est longue.

http://www.numerama.com/magazine/15297-universal-veut-vendre-tous-ses-cd-moins-de-10-mais-avec-quel-espoir-a-long-terme.html
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyLun 11 Oct - 0:57

Le livre de Pascal nègre
Sans Contrefaçon


UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Pascal10

Pascal Nègre, le PDG d'Universal Music France annonce la sortie de son livre
"Sans Contrefaçon",
disponible en librairie à partir du 3 novembre 2010 aux éditions Fayard.

Quelques coups de gueule contre le téléchargement illégal,
un rôle souvent présenté comme ingrat dans le cadre de l'« affaire Johnny »
et les remises de prix de la « Star Academy »,
voilà à quoi se résume généralement l'image de Pascal Nègre aux yeux du grand public.
Autant d'arbres qui cachent la forêt.

Car l'entreprise qu'il dirige depuis plus de quinze ans est surtout,
avant tout, une de celles qui permet chaque jour à des millions de Français
d'écouter de la musique.

Ce métier, mal connu et objet de multiples fantasmes,
a besoin aujourd'hui d'être expliqué - et défendu face aux bouleversements
qu'il a subis ces dernières années.
La dématérialisation de la musique et la crise du disque qui en a découlé
ont en effet permis à Pascal Nègre de tirer des leçons qui concernent
l'ensemble des industries dites « de contenu ».

C'est tout le problème de la place de l'art et de la culture dans la société
qui se trouve ainsi mis en lumière.
Les produits culturels peuvent-ils devenir gratuits sans porter un coup fatal à la création ?
Le rôle des professionnels de la culture est-il vraiment devenu obsolète ?

Croit-on sincèrement que la disparition des intermédiaires
entre les artistes et le public améliorera la qualité et la diversité des œuvres proposées ?

L'économie propre aux maisons de disques permettait
à celles-ci de soutenir des artistes confrontés à des périodes moins fastes,
de relancer des carrières, d'investir dans de nouveaux talents,
de prendre part à l'élaboration de la musique de demain.
La mise à mal de ce système ne risque-t-il pas d'entraîner
un appauvrissement du paysage musical en France ?

Et comment le fait d'écouter des chansons en fichiers compressés
sur les minuscules enceintes d'un ordinateur pourrait-il être considéré
comme un mieux pour la musique ?

La crise du disque n'a-t-elle pas d'ores et déjà porté atteinte à la musique
dans ce qu'elle a de plus fondamental en détériorant le son ?

N'hésitant pas à hausser le ton,
Pascal Nègre abandonne ici la retenue habituelle des chefs d'entreprise.
Ce qu'il dit de la musique s'applique déjà en partie au cinéma, à la photographie,
et demain concernera le livre.
Les métiers de la création vivent un moment crucial de leur histoire,
que le président d'Universal analyse avec une bonne longueur d'avance.

INFO UNIVERSAL
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyJeu 14 Oct - 14:20

TRES BON TEASING !!!

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 768510

SUR UN AIR DE MYLENE FARMER
vous connaissez la chanson ?

... Dis Maman !
pourquoi on a plus de belles chansons ? ...


Puisqu'il faut choisir
A mots doux je peux le dire
Sans Contrefaçon
c'est un grand Patron
Et pour un empire
Je ne vais pas le contredire
Puisque Sans Contrefaçon
c'est un grand Patron

Tout seul dans son bureau
Les yeux cernés de noir
A l'abri des regards
Il défie le hasard
même pas ringard
Dans ce monde qui n'a ni queue ni tête
il n'en fait qu'à sa tête
il sait aussi faire la fête

Tour à tour on l'agace
De vos résolutions
il n'admets aucune menace
Ses solutions
il s'en fout bien des qu'en dira-t-on
Il est caméléon
Prenez garde à ses soldats de plomb
C'est eux qui vous tueront

Puisqu'il faut choisir
des bonnes chansons
sans contrefaçon
qu'il feuillette son catalogue
il en sortira bien un artiste en vogue
Dans la musique
il n'y a jamais d'épilogue.

Le costume Blanc c'est un clin d'oeil
à Eddy Barclay ... NON !


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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyMer 3 Nov - 18:28

Pascal Nègre - SANS CONTREFACON

"Sans contrefaçon", en librairie ce mercredi, le président d’Universal Music – qui fut également juré à la Star Ac – revient longuement sur le cas Johnny Hallyday.

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Pascal10
Dans Sans contrefaçon, un livre écrit en collaboration avec Bertrand Dicale, Pascal Nègre revient sur son parcours dans l'industrie musicale. Il commence attaché de presse et prend, en 1994, la direction du label Mercury, puis d'Universal. Son grand défi quand il arrive chez Mercury, c'est redresser la carrière d'un certain Johnny Hallyday.

(R)Allumer le feu !

Le chanteur vient d'enregistrer, en anglais, Rough Town dans une tentative de se faire connaître à l'étranger. Malgré ses 400 000 exemplaires vendus, c'est un échec à l'international. Retour en France avec l'enregistrement de Lorada avec Jean-Jacques Goldman, qui s'écoule à 500 000 exemplaires. Pour apporter "une étincelle, un événement à la dimension de son mythe", comme l'écrit Pascal Nègre, l'idée est lancée du concert à Las Vegas en novembre 1996. Jean-Claude Camus, le producteur de Johnny, monte une formidable opération qui se soldera par un échec : le chanteur est fatigué, le répertoire de Las Vegas ne convient pas, le public est épuisé, la mayonnaise ne prend pas et les retombées médiatiques seront catastrophiques. L'idée était pourtant alléchante.

Le salut viendra d'une chanson, Savoir aimer, écrite par Pascal Obispo pour Florent Pagny : "Je réalise alors qu'Obispo est capable d'écrire pour des gens qui ne lui ressemblent pas." Nègre suggère alors Obispo à Johnny Hallyday, l'idée fera son chemin. Johnny suggère une chanson sur la scène, qui parle du feu. Obispo compose et Zazie écrit les paroles d'Allumer le feu.

L'album sort en 1998, porté par le buzz énorme d'une interview vérité de Johnny dans Le Monde. Nègre reconnaît que cette idée est de Johnny et qu'elle est du tonnerre ! Il y évoque sans détour sa carrière, ses excès, la drogue. "Les retombées son inimaginables, se souvient Nègre. Tous les journaux et toutes les radios reprennent l'interview (...) On dépasse de loin l'impact d'un article de sortie d'album, ce qui est l'idéal." Côté chiffres, l'album dépasse les 750 000 exemplaires, c'est alors que se joue l'incroyable tragédie du premier Stade de France de Johnny.

Johnny plus fort que jamais

Nous sommes le 4 septembre 1998, tout le monde a les yeux rivés vers ce stade où Johnny doit se produire avec orchestre, choristes, feu d'artifice et effets spéciaux. La pluie vient gâcher la fête. Pascal Nègre a vécu la crise de l'intérieur : "Après Las Vegas, Johnny ne peut se permettre de gâcher son grand retour en renonçant à une bonne partie des effets spéciaux et des surprises du spectacle." Jean-Claude Camus vit le pire soir de sa vie de producteur, monte sur la scène et annule : "C'est la mort dans l'âme..." On connaît ces images terribles. Camus s'écroulera en larmes dans les bras de Pascal Nègre, Johnny est parti dès qu'il a compris que jouer ce soir-là... mission impossible. Le lendemain, il ne pleut pas et Johnny offre un spectacle exceptionnel. Ce soir-là, "il ressuscite", écrit Pascal Nègre.

Les années suivantes, Johnny poursuit sa carrière selon la stratégie mise en place avec Pascal Nègre : "Universal ne gagne pas énormément sur les albums en studio de Johnny Hallyday, mais ses concerts constituent une bonne affaire. (...) La politique de la maison repose sur une tournée par album studio et un album live par tournée."

La suite de l'aventure, c'est l'album Sans pour sang composé par David Hallyday, qui s'écoule à 1,7 million d'exemplaires, du jamais vu pour Johnny. Pour remercier les fans, l'idée est lancée d'un concert gratuit : "Énorme succès. Mais la gratuité est toujours financée par quelqu'un. En l'occurrence, ce sera la mairie de Paris et Universal (...) Cependant, en termes d'image, c'est le moment où il devient intouchable. Français moyens, intellectuels, jeunes, vieux, droite, gauche, tout le monde revendique avoir en lui quelque chose de Johnny." Le mythe est de nouveau sur pied, plus puissant que jamais.

Du sang neuf...

L'autre grand chantier de Pascal Nègre, c'est l'éternelle jeunesse de Johnny Hallyday. Après David, Johnny travaille avec Gérald de Palmas, dont l'album Marcher dans le sable vient de sortir. Quand le disque de Johnny sortira, celui de De Palmas aura dépassé le million et demi : "L'idéal étant de dénicher des artistes qui ne sont pas encore installés quand ils commencent à écrire pour lui (...) A contrario, pour son album Ça ne finira jamais en 2008, Christophe Maé arrive trop tard dans son univers : la première vague Maé est passée, le public a l'impression que Johnny a découvert l'artiste après lui, ce qui peut accréditer l'idée qu'il est suiviste." Ce qui est faux. Pascal Nègre n'en est pas responsable. Depuis 2006, Johnny Hallyday n'est plus chez Universal, mais chez Warner.

Pour rajeunir la star, Pascal Nègre utilise la Star Academy. En 2002, les élèves travaillent pendant une semaine le tube Marie composé par De Palmas : "La chanson touche tout un public auquel Johnny n'a plus accès directement depuis des années : les moins de 18 ans (...) Nous ne rêvions pas d'un tel triomphe pour Marie. Ce succès illustre bien la nature de mon travail avec le chanteur : je veux lui apporter un public différent. C'est l'enjeu de la fameuse interview dans le Monde, c'est la raison pour laquelle je fais appel à des artistes sur le point d'éclater, c'est pourquoi j'insiste pour qu'il joue le jeu avec les gamins de la Star Ac' (...) À la Star Ac', il est le seul artiste (non Pascal, ce n'est pas le seul..., NDLR) à passer en faux direct, pour que les duos soient parfaits et pour ne laisser passer aucun plan ni aucune phrase qui pourrait nuire à son image."

Ah que coucou II

Pour Pascal Nègre, "que" restaurer l'image du Taulier n'a pas été de tout repos. En 1994, c'est l'époque de la boîte à coucou et des "ah que..." aux Guignols de l'info. Tout ça à cause d'une publicité pour le café Legal. De fait, Pascal Nègre décide de protéger au mieux l'image du chanteur. Son créneau : "J'obtiens qu'aucune association de l'image de Johnny avec une marque n'entre en interférence avec sa promotion télé pour ses albums. Je concède quelques campagnes pour des parfums, pendant les périodes creuses ou les tournées. On ne peut pas voir le clip de Marie en rotation en même temps qu'une campagne pour un produit de consommation le plus ordinaire."

En 2003 débarquent les premières campagnes Optic 2000 négociées dans le dos d'Universal. En 2004, le chanteur annonce son envie de démissionner alors qu'il vient de signer pour six albums avec Universal. Il n'en livrera qu'un - Ma vérité, en 2005 - et entamera une âpre bataille juridique pour récupérer ses masters. La justice tranchera en sa défaveur en décembre 2006.

Avec Warner, Johnny enregistre Le Coeur d'un homme et ne remporte pas le succès escompté. Pascal Nègre observe qu'à "aucun moment de sa carrière, Johnny n'aura vendu autant de disques" qu'avec lui. Le président d'Universal remarque tristement que Johnny a perdu de son aura ces dernières années. La faute aux campagnes Optic 2000 : "Lorsque Johnny chante le slogan 'oh Optic 2000', il se met au service d'une marque. Non seulement il désacralise sa voix, mais aussi son propre répertoire en revisitant une chanson classique pour chaque nouveau spot." Dernière victime, Retiens la nuit, dans un spot dont Laeticia est la vedette. "Le problème, c'est que désormais, dans les talk-shows, il y a toujours un comique pour chanter 'oh Optic 2000' quand on évoque Johnny. C'est l'effet boîte à coucou qui revient. Soit Hallyday n'en est pas conscient et c'est dommage. Soit il le sait et j'espère qu'il touche une fortune."

Après de graves problèmes de santé, Johnny Hallyday s'apprête à revenir, avec un nouveau producteur, Gilbert Coullier, et un nouvel album. Pour ce disque, il s'est entouré d'un jeune installé, Matthieu Chedid, et d'un jeune qui fait bien son trou, Yodelice.

De son côté, Pascal Nègre avoue dans Paris Match : "Fondamentalement, je n'ai toujours pas compris pourquoi il est parti [d'Universal, ndlr]. Mais il fait les choix qu'il veut, il est majeur après tout."

Tout au long de ce chapitre sur Le Taulier, on sent une vraie tendresse pour l'artiste, pour l'homme de la part de Pascal Nègre. D'ailleurs, il expliquera que la décision de Johnny de quitter Universal, ce n'est pas vraiment la sienne, mais celle d'avocats ou de comptables dans l'entourage de l'idole, qui l'ont mal conseillé.

Sans contrefaçon, de Pascal Nègre, avec la collaboration de Bertrand Dicale, éd.Fayard, 290 p., 19,90 €.
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyDim 7 Nov - 0:18

" Les paillettes çà brillent, mais c 'est pas de la poussiere de diamants"
P.NEGRE



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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyVen 12 Nov - 8:47

Pascal Nègre : « Les majors ne sont pas celles que l'on croit »

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Getfil12
Le patron d’Universal Music France raconte son parcours au sein de l’industrie de la musique dans Sans conterfaçon, un ouvrage de 300 pages paru début novembre aux éditions Fayard. Il répond à nos questions dans le n°522 de Musique Info, disponible le 25 novembre. Avant goût.

Musique Info : Votre ouvrage n’arrive-t-il pas un peu tard pour rétablir certaines vérités sur le métier de producteur auprès du public ?
Pascal Nègre : Le grand fantasme de notre métier, c’est l’argent. Quand vous regardez le chiffre d’affaires de la plus grande des majors, celle que je préside, il est ridicule en comparaison de celui de n’importe quelle entreprise de télécommunication. Comparez la valorisation boursière d’Universal Music à celle d’Orange avec celle d’Apple ou Google, vous verrez que c’est une plaisanterie ! Les majors ne sont pas celles que l’on croit. Et puis il fallait également tordre le cou à l’idée que les artistes gagnent plein d’argent, comme aime à le dire tous les ans le Figaro avec son classement. La réalité, c’est qu’un artiste qui a la chance de faire un disque d’or perçoit des revenus équivalant à 2 000 € par mois. C’est un salaire de cadre très moyen. En plus, cet artiste ne sait même pas s’il aura l’occasion de décrocher un disque d’or avec son album suivant !

M. I. : La crise, il en est bien évidemment question dans votre livre. Est-ce que, selon vous, elle a fait émerger de modèles prometteurs ?
P. N. : En 2001, Universal lançait sa plateforme de téléchargement, eCompil, dont le modèle économique était basé sur l’abonnement. Je suis convaincu, depuis presque 10 ans, que la révolution du numérique fera émerger les offres par abonnement. Bien sûr, d’un côté, les gens vont continuer à acheter des disques. Et la vente à l’acte continuera d’exister, le succès d’iTunes le prouve. Mais l’abonnement va se développer. D’ici à la fin de l’année, la France devrait compter 600 000 abonnés à des services de musique en ligne, ce qui représente 1 % de la population. J’espère qu’à fin 2011, nous en compterons le double. Avec mes responsabilités internationales, j’ai pu me rendre à quel point la France compte une offre digitale riche et diversifiée. Le streaming, par exemple, n’existe pas aux Etats-Unis, ni en Allemagne. Alors c’est méconnaître les autres marchés que de dire que la France est en retard à ce niveau-là.

Recueilli par Romain Berrod
http://www.musiqueinfo.com/interviews/decideurs/pascal-negre-les-majors-ne-sont-pas-celles-que-lon-croit-.html
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyDim 21 Nov - 7:51

"Sans contrefaçon", de Pascal Nègre : la chanson à l'ère du Net

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Pascal11
Pascal Nègre est PDG d'Universal Music France. Son contrat vient d'être reconduit jusqu'en 2015. Face à la crise que subit le marché du disque, il a, écrit-il, baissé la part fixe de son salaire de 40 %. En contrepartie, ses actionnaires ont compris qu'il fallait du temps au patron d'une "maison de musique" pour bâtir les carrières artistiques. Pascal Nègre a emprunté le titre d'une chanson de Mylène Farmer, l'une de ses artistes, Sans contrefaçon, pour expliquer, en 288 pages, comment se mènent les affaires françaises de la première major du monde.


On n'attendra pas d'un PDG en poste des révélations sur les affaires de Michel Sardou, de Bernard Lavilliers, de Calogero, de Mylène Farmer ou de Zazie. Ni sur les dessous de la rupture, en 2004, entre Universal Music et Johnny Hallyday (objet d'un chapitre récapitulatif). Dévoiler les dessous des cartes signerait son limogeage immédiat.

Or Pascal Nègre, volubile et doué, n'a pas le profil du patron viré. Il fournit en revanche - c'est une première - des "business models" (modèles économiques), tableaux à l'appui, avec calcul du résultat avant impôts et amortissements (Ebitda), qui permettent de juger de l'opportunité de garder ou non un artiste.

Universal Music Group (UMG) est né en 1998 de la fusion de la britannique PolyGram et de l'américaine MCA (Seagram). Rachetée par le groupe français Vivendi en 2000, UMG détient aujourd'hui près de 29 % du marché mondial, et 36 % en France. Première major mondiale, elle a cristallisé les critiques stigmatisant l'exploitation cynique des artistes et le formatage du goût des consommateurs.

Pour ne rien arranger, Universal Music France a été l'un des piliers de la "Star Academy" de TF1, avec apparition à l'écran de Pascal Nègre, membre du jury à partir de la saison 7. La "Star Ac'" aurait-elle tué la chanson française ? Au contraire, selon M. Nègre, l'opposition à la "Star Ac'" a favorisé l'émergence d'une nouvelle vague de chanteurs de qualité, plus intellos, comme Vincent Delerm.

"Saccage artistique"

Sans contrefaçon a par ailleurs le ton d'un réquisitoire : la "Star Ac'" a mal tourné (vers la télé-réalité bas de gamme), et Internet impose ce que le PDG sans complexe appelle "la dégénérescence de la sensibilité acoustique" : les "chansons compressées, décompressées, recompressées", écoutées sur "deux minuscules haut-parleurs d'ordinateur". Ce "saccage artistique" pourrait lui faire lâcher la profession, pas la crise.

Au passage, le PDG agrippe les politiques, qui n'ont pas vu que trois des cinq majors (EMI, BMG, Universal) étaient européennes, et non américaines ! Et les opposants à la loi Hadopi, qui pensent "qu'on peut rentrer à la Fnac et remplir son cabas sans rien payer" !

Ce livre est un plaidoyer pro domo argumenté. C'est aussi le récit d'un parcours personnel hors du commun. En 1986, Pascal Nègre est attaché de presse indépendant puis, chez BMG en 1990, il est patron du prestigieux label Barclay (Bashung, Khaled, Eicher...), qui dépend de PolyGram, dont il prend la direction en 1994. Il a 33 ans, 37 quand il propulse Johnny Hallyday au sommet des charts et au Stade de France.

Depuis seize ans, Pascal Nègre veille sur une kyrielle de labels, de Polydor à Deutsche Grammophon. Qu'on ne vienne pas, s'insurge-t-il, dire qu'Universal "n'a pas défendu la diversité".

Véronique Mortaigne
Article paru dans l'édition du 19.11.10


http://www.lemonde.fr/livres/article/2010/11/18/sans-contrefacon-de-pascal-negre_1441868_3260.html
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyLun 6 Déc - 18:07

"La musique a été sacrifiée sur l’autel du Net"

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Negre10
Pascal Nègre Dans son autobiographie, Pascal Nègre – ici, avec Scarface, son labrador – consacre un chapitre entier à Johnny Hallyday dont il dit avoir "réussi à casser l’image de Guignol que lui avait donnée Canal +". Patrick Bar

Producteur. Il y a vingt ans, le mot était associé à l’image d’Eddie Barclay : gros cigares et petites pépées. Aujourd’hui, c’est à Pascal Nègre qu’on pense le plus souvent. Vice-président de la plus grande compagnie de disques internationale (Universal), proche de Mylène Farmer, de Zazie, de Sardou, de Pagny (et jusqu’il y a peu de Johnny), parrain de la Star Academy, Pascal Nègre est aussi connu pour son combat contre le téléchargement illégal. « Empêcheur de pirater en rond » et véritable incarnation du mal pour certains, l’homme publie ces jours-ci une autobiographie en forme de plaidoyer pro domo, sous un titre emprunté à Mylène Farmer : « Sans contrefaçon ». Interview vérité…

Jurez-vous d’avoir dit toute la vérité et rien que la vérité avec ce livre ?
Le titre est un clin d’œil bien sûr, mais aussi une profession de foi. L’idée était, avant tout, d’expliquer, à travers mon parcours personnel, la réalité de notre métier et de lutter contre les a priori dont il fait l’objet.

Quels sont-ils ces préjugés, selon vous ?
Ils sont nombreux. Le plus important est lié à l’argent. Parce qu’on nous appelle des « Majors » ou des « multinationales du disque », le public croit qu’on brasse des fortunes. Or, Universal Music a beau être la première compagnie de disques au monde, elle ne génère pas plus de chiffre d’affaires qu’un hypermarché de ville moyenne. Et un artiste dont l’album est disque d’or ne gagne pas plus de 2.000 euros par mois jusqu’au prochain, qui n’aura pas forcément le même succès. Le classement annuel des dix artistes Français les mieux payés est un trompe l’œil. C’est un peu comme si on évaluait la fortune des Français en ne comptant que ceux qui ont gagné au Loto.

On vous accuse également de monopoliser les ondes avec vos « produits »...
Si c’était le cas, on ne serait pas dans une telle crise. La vérité, c’est justement qu’on a le plus grand mal à imposer nos artistes à la radio et à la télévision. L’essentiel de la programmation est fait avec des valeurs sûres et reconnues. C’est beaucoup plus dur aujourd’hui qu’auparavant, pour un jeune talent, de passer à la radio ou à la télé. Cela explique aussi pourquoi on a l’impression que la relève ne se fait pas et que la créativité baisse…

Universal a pourtant été associé à la Star Ac depuis ses débuts…
Oui, mais je raconte dans le livre la bagarre que ça a été et les relations conflictuelles que nous avons eues avec TF1 et les producteurs de l’émission.

Quel bilan en tirez-vous ?
On nous a accusés de tirer la création musicale vers le bas. Je crois, au contraire, que la Star Ac a engendré de nouveaux talents comme Jenifer, Nolwenn ou Olivia Ruiz et a permis de faire connaître d’autres artistes, grâce aux reprises de leurs chansons. J’irais même jusqu’à dire qu’elle a aidé à l’émergence de toute une génération d’auteurs-compositeurs comme Vincent Delerm… par réaction !

La crise a plus durement frappé l’industrie musicale que toute autre. Pourquoi ?
Parce que la musique a été sciemment sacrifiée sur l’autel d’Internet. Pour vendre ses abonnements, Wanadoo, compagnie d’Etat, disait aux gens : « Abonnez-vous et téléchargez toute la musique que vous voulez ». Comme il n’y avait à l’époque aucune offre légale de musique en ligne, ça revenait à dire « Piratez tout ce que vous pouvez ». Résultat : le chiffre d’affaires de notre industrie a été divisé par deux en sept ans. On a eu beau s’époumoner à crier au loup, rien n’y a fait. Ni les politiques, ni l’Europe n’ont levé le petit doigt pour arrêter le massacre. Au contraire : pour eux, on était un produit d’appel.

Pensez-vous être sortis du tunnel ?
Le pire est sans doute derrière nous. Avec le développement de l’offre légale et une législation plus contraignante, le piratage n’a plus de justification. Je crois que nous avons enfin trouvé le modèle qui nous permet de voir l’avenir en rose : c’est l’abonnement. Avec 5 ou 10 euros par mois de plus sur sa facture internet, on pourra télécharger légalement sa musique préférée et les artistes pourront être rémunérés. Il y a déjà 600.000 abonnés à une offre de musique en ligne en France et on table sur 1, 5 million l’an prochain…

Vous avez pourtant combattu la formule de « licence globale » à l’époque ?
Ce n’était pas tout à fait la même chose et les plateformes de téléchargement n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Avec 7 millions de titres disponibles en ligne, l’offre numérique est la plus importante de toute l’industrie du divertissement. Nous pouvons servir de modèle à l’édition et au cinéma.

Le support physique est-il mort ?
Je ne dis pas cela, non. Je crois, au contraire, que le CD continuera à se vendre et à s’offrir en cadeau. On n’a pas trouvé mieux pour la qualité du son et une partie des consommateurs reste attachée au support physique. La preuve : on n’a jamais vendu autant de disques vinyles qu’aujourd’hui.

Question plus personnelle pour finir : en quittant Universal, Johnny vous a-t-il trahi ?
Je consacre à l’affaire tout un chapitre de mon livre parce qu’elle illustre bien les rapports qui lient un artiste avec sa maison de disques. C’est avec moi que Johnny a fait ses meilleures ventes parce que nous avons su l’accompagner et le conseiller. On a réussi à casser l’image de Guignol que lui avait donné Canal Plus avec sa « boîte à coucou » et à l’imposer pour ce qu’il est : un artiste de patrimoine. Je n’ai toujours pas bien compris pourquoi il a voulu partir, mais il est assez grand pour savoir ce qu’il fait. Je fais juste remarquer que la pub qu’il a signée en partant (pour Optic 2000, ndlr), c’est exactement le genre de truc qui nuit à sa crédibilité d’artiste et qu’on a réussi à lui éviter quand il était chez nous.

Philippe Dupuy
http://www.varmatin.com/article/actualites/pascal-negre-la-musique-a-ete-sacrifiee-sur-l%E2%80%99autel-du-net
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyVen 14 Jan - 16:26

Christophe Lameignère rejoint Universal

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Getfil10

La rumeur bruissait depuis hier matin, le 13 janvier : Alain Artaud quitterait la direction de Polydor.

En fin d'après-midi, ElectronLibre mettait fin au suspense en confirmant ce départ et en annonçant son sucesseur : Christophe Lameignère.

Ainsi, un an après avoir quitté la tête de Sony Music France, l'ancien patron du Snep fait son retour dans le monde de la musique, mais à une poste beaucoup moins politique et aussi beaucoup plus artistique. Ce qui, d'après les premiers à témoigner sur son retour aux affaires, semble parfaitement lui convenir.

Rappelons qu'entre la chasse aux coûts imposée par la direction internationale de Sony Music et les coups essuyés pendant le vote de la loi Hadopi, l'année 2009 avait été particulièrement chargée pour Christophe Lameignère.

Celui qui a débuté en 1984 comme directeur artistique chez EMI Publishing, puis dirigé les labels Epic (1995-99) et Zomba France (1999-2003), et enfin chapeauté les majors BMG (2003-2005) et Sony BMG (2005-2010), pourrait prendre ses fonctions dans les jours à venir.

http://www.musiqueinfo.com/news/bizness/christophe-lameignere-rejoint-universal.html
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyMar 12 Avr - 20:31

Pascal Nègre : “La musique est partout, plus vivante et présente que jamais "

Il dirige Universal Music, la plus grande major du disque et martèle depuis dix ans son refus de la musique gratuite.

Alors que le secteur reprend des couleurs grâce aux abonnements, Pascal Nègre revient sur ces années noires, le mythe de l'amateur-roi, et l'image désastreuse d'un métier qu'il estime méconnu : le sien.

UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 Pascal10


Pourquoi interviewer Pascal Nègre ?
Vous serez sans doute nombreux, internautes, à vous poser cette question. L'homme a plutôt mauvaise presse.

D'abord parce qu'il est le patron, pour la France (et quelques autres pays dans le monde), de la plus grande major, Universal Music - qui vend quatre disques sur dix en France, trois sur dix dans le monde. Ensuite parce que toute l'industrie du disque, en soi, est assez mal vue, en raison de griefs listés dans notre article dans Télérama.

Ce qui n'arrange rien pour Nègre en particulier, c'est qu'il a investi avec un plaisir évident les habits de membre du jury de la Star Ac', clinquant radio-crochet de TF1, co-produit par Universal de 2001 à 2008, qui publiait chaque année les disques des lauréats. Une figure volontairement très exposée, et qui assume totalement son goût pour la variété.

Eh bien justement, c'est pour toutes ces raisons que nous avons souhaité l'interviewer. En qualité de grand témoin, et d'acteur majeur au sein d'une industrie qui se sait mal jugée, mais aussi mal connue.

Pour ces raisons, donc, et d'autres : parce qu'il est à la tête d'Universal Music, Pascal Nègre veille aussi, à son poste, sur les destinées d'artistes qui nous passionnent bien plus que Jenifer ou Martin Solveig. Des labels comme Island et Barclay faisant partie de l'écurie Vivendi (l'actionnaire de la major), il est étroitement associé aux parcours de PJ Harvey, Björk, ou plus récemment Arcade Fire et Cold War Kids.

C'est donc son regard global (des grosses productions commerciales aux groupes rock dont personne ne conteste l'intégrité artistique) sur les métiers du disque que nous avons sollicité.

L’érosion des ventes de disques physiques semble cesser, le moral est-il de retour dans les majors ?

Pascal Nègre : Ça va mieux, oui, vraiment mieux... Les plans sociaux spectaculaires – du genre 15 % des effectifs en moins – sont finis.

Et pour l’ambiance dans les labels, ça change tout, car un plan social, c’est affreux, c’est minant pour tout le monde. Et il y a deux ou trois ans, c’est vrai que l’ambiance était terrible…

Bon, chez Universal, on est plutôt passés à travers, car nous nous étions déjà adaptés aux changements du marché, on était au plus juste, ou en tout cas on essayait de l’être, et j’ai surtout le sentiment d’avoir pu préserver l’essentiel dans nos labels, c’est-à-dire toute la partie artistique, créative.

Chez nous, on n’a pas touché à ça, aux budgets de signature et de production de musique. Donc Universal a aussi souffert, évidemment, mais nos moyens en terme de créativité sont intacts.Depuis quelques mois, les ventes de disques baissent quand même beaucoup moins, alors les gens retrouvent le sourire. Et puis, avec Internet, le travail est redevenu excitant. Il y a des choses à inventer, c’est très stimulant.

On peut aussi créer des choses sans compter obligatoirement, comme avant, sur les médias classiques, qui sont souvent à la traîne. Il y a beaucoup moins de place pour la culture dans les magazines aujourd’hui, dans les grands hebdos, par exemple.

Quant à la radio et la télévision, c’est carrément la catastrophe totale. Mais avec le Web, on peut quand même, nous, promouvoir nos artistes. On passe par d’autres canaux que les médias traditionnels, ça amène un peu d’air frais. On vient par exemple de lancer Off-TV sur le Web, un programme de vidéos qui concernent toutes des artistes des labels d’Universal.

L’idée, c’est que, puisqu’il n’y a plus de musique à la télé, on va créer nos propres programmes et les mettre sur Internet. Les années très dures qu’on a vécues ont aussi permis la mise en place plus rapide de ce genre d’idées.

Depuis ce point d'observation un peu spécial qui est le vôtre, à la tête de la première major du disque, qu’est-ce qui vous a le plus frappé dans la crise que vous venez de traverser ?
L’impression d’être sur une sorte de position avancée, archi-exposée, parce que la musique, tout le monde aime ça, et que c’est simple à télécharger. Du coup, évidemment, c’est nous qui avons essuyé les plâtres et pris de plein fouet ce phénomène qu’était devenu le téléchargement illégal. En fait, depuis dix ans, on a eu l’impression d’être en première ligne.

De prendre les coups dans la tête avant tout le monde, les autres industries, le cinéma, le livre, la presse. Mais on est aussi les premiers à trouver un nouveau souffle, entre autres grâce à des modèles d’abonnement à la musique payants viables. On a souffert en premier, mais on se remet aussi à y croire avant les autres.

Et du coup, là où on passait pour les ringards il y a trois ou quatre ans, on commence à nous regarder autrement, comme les pionniers d’une nouvelle époque.

Beaucoup de métiers liés à des contenus, comme la presse ou la télé, observent ce qui se passe dans la musique avec intérêt, et désormais un brin d’espoir. Car tout le monde sait bien que si le métier du disque meurt, tous les autres secteurs de la culture et du savoir vont suivre. Mais si on s’en sort, alors peut-être…
“En fait, on a deux métiers,
c’est 1/ découvrir et produire 2/ faire connaître.
S’enflammer, et enflammer les autres.”


Qu’est-ce qui a changé, ou vous semble être en train de changer ?
Il n’y a pas si longtemps encore, on lisait qu’on allait assister à l’avènement des artistes amateurs. Que pour les pros de la musique, c’était cuit, qu’ils étaient dépassés, et toute la filiale avec, on n’avait plus besoin d’eux, plus besoin de nous, vu que les amateurs allaient s’en sortir tout seul, grâce au home-studio, grâce à Internet et aux réseaux sociaux.

Moi, quand je lis ce genre de prévision ou de pseudo-analyse, je me dis que si ce genre d’idées progresse, c’est aussi parce qu’il y a beaucoup de journalistes amateurs pour écrire des trucs pareils !

Quand je vois qu’un blogger peut écrire n’importe quoi et être repris sur des sites très lus, comme Le Post.fr, je suis atterré. J’ai rien contre l’amateurisme en soi, que je respecte évidemment, mais faut quand même pas tout mélanger.

Un exemple parlant : sur Wikipedia, ma fiche perso contient des erreurs factuelles importantes (je n’ai jamais été président du SNEP) et je n’arrive pas à les faire corriger. Or, pour beaucoup, Wikipedia, c’est la référence. Ben non, bien souvent, c’est du travail d’amateur...

Heureusement, je pense qu’on en sort enfin, de tout ça, ces mythes sur l’amateur-roi, sur la gratuité également. On dirait que la raison commence un peu à émerger à nouveau, et que les gens comprennent que, dans le milieu de la musique, il y a en réalité beaucoup de métiers différents, complémentaires, et beaucoup de compétences, qui ont une valeur, et qui sont nécessaires dans le développement d’une carrière d’artiste.

Et puis la musique, ce n’est pas une science exacte, il n’y a pas de schéma tracé à l’avance et qui vaudrait à chaque fois. Il y a des indépendants qui peuvent s’en sortir très bien tout seuls, et des artistes signés sur des majors qui peuvent se planter.

Mais il y a aussi des tas de fois où les gens qui sont des professionnels de la musique prouvent à quel point leur travail, leur apport, est important.

En fait, on a deux métiers, c’est 1/ découvrir et produire 2/ faire connaître. S’enflammer, et enflammer les autres. Et dans les deux cas, ça demande beaucoup d’argent et beaucoup de savoir-faire. Et ce n’est pas parce qu’on a traversé une énorme crise des ventes et qu’Internet s’est imposé comme un outil majeur que ces fondamentaux sont modifiés. Notre travail de fond reste le même.


Sauf que vous êtes quand même beaucoup moins nombreux à le faire : plusieurs centaines d’employés en moins dans le secteur, c’est l’hécatombe…

Oui, beaucoup de gens ont quitté le métier, et je ne doute pas que cela soit durement ressenti par beaucoup d’entre eux, mais il faut aussi parler des entrants : chez Universal, j’ai pas mal de jeunes, des gens de 22 ou 23 ans, la nouvelle génération, des fous d’internet et de nouvelles technos, et ils apportent déjà des choses à la maison, une fraîcheur, une relation différente au public, via le management de communautés par exemple, le rapport à l’image, la vidéo, les nouveaux modes d’écoute.

Je sens vraiment que l’amour de la musique et l’envie de défendre les artistes, de leur donner les moyens de s’exposer, redeviennent la préoccupation centrale dans les maisons de disques.

Les années 90 ont été trop marquées par le marketing. Il y a des gens dans le métier qui ont vraiment abusé là-dessus, des gens qui t’expliquaient qu’il suffisait de prendre de la pub à la télé pour n’importe quel artiste pour qu’il ait du succès, ce qui est évidemment une ineptie.

Et les gens qui croyaient ça ont fait un tort énorme au métier, car ils ont marqué les esprits alors qu’en fait ils étaient très minoritaires dans le milieu ! Minoritaires et de passage, puisqu’ils ne sont plus là aujourd’hui. En fait, ils étaient là pour les mauvaises raisons, la frime, le fric, et ils sont repartis avec la crise…

Aujourd’hui, dans les maisons de disques, on croise à nouveau très majoritairement des fous de musique, ou bien des fous de musique et de nouvelles technos.

“L’idée de payer un abonnement pour écouter autant qu’on veut ‘en streaming’ s’installe vraiment.”

La grande tendance du moment, c’est l’adoption par le public du système des abonnements à des services d’écoute en streaming, comme Spotify.


Vous vous attendiez à ce que ça marche aussi bien ?


Tout va vite ! Une année dans le numérique, c’est comme un an pour un chat : c’est sept ans dans la vraie vie.

Le principe de l’abonnement à un site comme Spotify n’existait pas il y a deux ans, et là, en si peu de temps, on est déjà à un million de comptes payants ouverts.

Et il y aussi Deezer, qui propose du payant, en partenariat avec Orange, et bientôt d’autres. L’idée de payer un abonnement pour écouter autant qu’on veut « en streaming » s’installe vraiment.

Et ça s’installe vite, et profondément, je crois. C’est une bonne nouvelle pour tous les métiers de la musique, les producteurs comme nous, mais aussi les gens des studios, les musiciens, les tourneurs, toute la filière. Même si, selon moi, ce mode d’écoute ne sera qu’une partie du paysage, et donc de nos revenus.


En tout cas, pour la première fois, un modèle d’abonnement payant rencontre les attentes d’une grande partie du public…
Oui, et les termes de cette sorte de contrat tacite entre le public et les producteurs semblent cette fois acceptés de tous. On sort enfin de ce fantasme du tout-gratuit, qui était juste injouable pour nous. Gratuit, ou faussement gratuit, quand c’est la pub qui finance.

Mais soyons clairs à nouveau : le modèle Deezer gratuit, avec « streaming » financé par la pub, ça ne peut vraiment pas coller pour nous.
Les types de Deezer sont venus nous proposer leur système, « on va faire un jukebox gratuit financé par la pub », mais nous on a répondu : « non merci, c’est très gentil, mais avec votre mode de répartition, nous, on meurt ».

Avec 0,1 centime par titre écouté, dites-moi comment les maisons de disques peuvent vivre, produire des artistes, les aider à se faire connaître… ?


Du côté de la promotion, du marketing, comment le métier a-t-il évolué dernièrement ?
Moi, je suis un enfant du disque, de la bande FM et de la pub télé. Quand je suis arrivé dans le métier, en 1985, c’était les trois outils majeurs. Les radios bougeaient vraiment et soutenaient la musique, le CD commençait à générer beaucoup d’argent, et la pub à la télé était perçue comme l’arme fatale.

Eh bien, aujourd’hui, on retrouve à peu près le même schéma : on a un nouveau support, le numérique, et un nouvel outil de promotion globale, qui est Internet, qu’on utilise à la fois pour la diffusion et le marketing.

La technologie change, mais les problématiques et les logiques à l’œuvre sont les mêmes : il s’agit de défendre des artistes qu’on a choisis, et de les aider à se faire connaître avec les moyens d’aujourd’hui.

Et ceux qui disaient il y a quelques années que notre industrie avait peur du numérique sont les mêmes qui regardent maintenant à la loupe de quelle manière nous l’utilisons !

Il y a plus de créativité autour du numérique dans le milieu du disque que dans tous les autres domaines !

Et c’est logique, car il y a une pression plus grande aujourd’hui, un état de fait qui nous pousse à être moins indulgents sur toute la ligne : l’artiste est moins indulgent avec lui-même, la maison de disques l’est moins avec l’artiste, et elle l’est moins avec elle-même. Franchement, aujourd’hui, ça bosse et ça invente. On ne peut plus se permettre les facilités.

“Moi, je dois penser à signer des choses qu’on écoutera encore quand je serai mort.”


Mais alors, pourquoi cette image désastreuse chez tous ceux qui vous ont vus comme rétifs au changement ?


Pendant cette énorme crise, on n’a pas assez pris le temps d’expliquer. On était pris dans une sorte de panique, alors on n’a pas su raconter ce qui nous arrivait et pourquoi c’était profondément injuste.

On n’a pas su être pédagogues sur les métiers de la musique, leur complexité, le savoir-faire.
On n’a pas su montrer le travail en studio avec les artistes, tout ce qui se passe en coulisses, tout ce qui est à mettre à notre crédit et que le public ne voit jamais.


On n’a sans doute pas su montrer, notamment, à quel point la musique que nous produisons est riche et variée.
Beaucoup m’ont vu comme le type qu’on voit à la Star academy et qui ne produit que de la variété.
Alors qu’en réalité Universal, avec ses différents labels, c’est une grande diversité.

De la chanson, du rock, du jazz, du classique, des choses populaires, aussi, oui, mais également des choses pointues. Or, cette diversité, j’en suis hyper fier et je la revendique à 100 %.

A mon poste, je dois la garantir, l’encourager et ne surtout pas suivre mes seuls goûts personnels. J’assume entièrement la variété que nous produisons autant que le rock le plus inventif.

Et quand la crise était à son paroxysme, et que tout le monde ou presque nous donnait pour morts, j’ai fait quoi ? J’ai créé un nouveau label, AZ, en plus de Polydor, Barclay, Island et les autres.

Parce que je pensais qu’il fallait se bouger encore plus et proposer plus de musique, plus variée encore, au public. Universal, c’est la seule major où l’on n’a pas touché aux budgets de création.

Tout ce qui est artistique et enregistrement, on a maintenu, alors qu’on diminuait nos dépenses sur toute la partie administrative et la partie commerciale.
D’un coup, on avait beaucoup moins de comptables et de représentants sur la route ; par contre, on a gardé nos directeurs artistiques et nos budgets d’enregistrement...


D’autres majors ont fait autrement, elles ont reposé sur leur « back-catalogue » [l’ensemble des disques passés toujours au catalogue, NDLR], ce qui peut certes suffire à générer beaucoup de revenus assez facilement, mais n’aide vraiment pas à préparer l’avenir.

Je dois ajouter que le fait que la direction d’Universal – et de tous les labels, avec leurs directeurs – ait été stable depuis longtemps [Pascal Nègre est président depuis 1998, NDLR], nous a aussi aidé à passer la tempête.

Ce n’est pas pour m’envoyer des fleurs, mais honnêtement, cette stabilité, dont la mienne, ça a joué vraiment.

Ce « back catalogue », à l’échelle du marché, ça représente quoi ?

Sur les formats physiques, vinyle et CD, c’est à peu près 20 %. Dans le numérique payant, ça grimpe à 40 %, et plus surprenant, du côté de l’écoute en streaming gratuit, c’est 60 %.

Ben oui, les gens adorent écouter la « vieille chanson » qu’ils adorent sur le Web…

On se trompe quand on pense qu’Internet est forcément synonyme de nouveauté et de branchitude. Moi, je dois penser à signer des choses qu’on écoutera encore quand je serai mort. Ça fait partie de mon métier.

Si, chaque année, j’arrive à trouver deux ou trois chansons qui me survivront, qu’on entendra encore à la radio dans cinquante ans, alors je suis content de moi, de nous.

Cette partie-là du métier, c’est notre côté développement durable, alors que le public nous voit comme une industrie volage, des gens qui essaient seulement d’être à la mode, de capter le goût du moment.

En réalité, les nouveautés, ce n’est qu’un bout de notre activité, qui consiste aussi à fabriquer et à faire fructifier un patrimoine.


Aujourd’hui, qu’est-ce qui fait un bon DA (directeur artistique) ?
Sa qualité première, comme avant, c’est la curiosité. Il doit aussi avoir une culture musicale très forte, mais la sienne – plutôt que de vouloir tout connaître sur tout.

Je préfère un type qui est fou de rap et vomit tout le reste, plutôt qu’un DA soi-disant œcuménique. Il doit aussi s’intéresser de très près au mode d’emploi : telle bonne chanson, qu’il a entendue à la radio ou chez des potes, comment a-t-elle été faite ?

Dans quel studio, avec quel producteur ? Moi-même, j’ai tout le temps cette tournure d’esprit, j’essaie sans cesse de comprendre comment un truc a été fait.

C’est comme quand tu vas au restaurant, tu te dis d’abord : « c’est bon », mais tu te dis aussi : « C’est fait comment ? Y’a quoi dans sa sauce ? Et quel autre chef a pu inspirer ce plat ? » Tous ces trucs-là me passionnent…

Et pour ce qui est des moments en studio d'enregistrement, le travail de base n’a pas changé depuis que je suis dans ce métier. Le DA qui suit la session d’enregistrement, ou moi-même quand j’y passe, on ne guette qu’un truc : la bonne chanson. C’est le nerf de la guerre, et ça ne change pas. La chanson, le son et, pour les artistes français, le texte. C’est ça qu’on recherche.

“Internet a poussé beaucoup d’artistes français à chanter en anglais.
Ça a donné des réussites, mais pas que.”


Comment travaillent-ils aujourd’hui, ces DA, comment découvrent-ils les artistes ?

Ils ne reçoivent plus des sacs de cassettes, comme dans les années 80, ou des CD gravés, comme dans les années 90 et 2000.

Maintenant, ils reçoivent des liens vers les pages MySpace, parce que c’est sur le numérique que tout se passe.

Et puis ils sont évidemment au courant des noms qui commencent à monter dans la profession, tout le monde observe tout le monde, et c’est de bonne guerre. Ils continuent aussi à aller voir des spectacles, des jeunes artistes, des petits concerts et puis ils surveillent le « buzz », ils tentent de savoir si les artistes ont un vrai « following ».

Stromae, par exemple, on l’a signé pour la force de ses chansons, le talent qui nous sautait au visage, mais aussi parce qu’il y avait un sacré début de buzz, quelque chose comme 300 000 pages vues sur son MySpace.

Mais le buzz, ça ne garantit pas un bon disque dans les mois qui suivent. Peut-être un bon premier single, mais pas forcément un bon album…

Ben justement, c’est là qu’un artiste va avoir sacrément besoin d’une bonne maison de disques, d’un DA qui l’encadre, d’une équipe qui l’accompagne. Il a besoin de regards extérieurs, de contacts, d’expertise, besoin de temps et d’argent aussi pour essayer des choses à son rythme et à l'arrivée bâtir un bon album !

Quand iTunes est arrivé, on nous a dit : l’album, c’est mort, c’est un format dépassé ; désormais, les gens n’achètent plus que un ou deux morceaux, ils ne prennent pas le disque complet, parce vos albums, c’est de la merde. Il n’y a que deux titres bien, ce sont ceux qu’on entend à la radio, et puis voilà.
Et c’est bien fait pour vous ! Argument débile, non ? C’est comme si on vous disait, à vous, la presse : plus personne n’achète vos journaux car il n’y a que deux articles valables à l’intérieur…

En fait, je ne crois pas à l’argument de la qualité en baisse. Je pense juste qu’Internet est un peu une machine à zapper, et que ça demande de la curiosité, pour le fan de musique, de découvrir tout un album. Mais cette curiosité, pour moi, est loin d’être morte.

Aujourd’hui, ce qu’on constate, c’est justement que la plus grosse progression des ventes, en numérique, concerne les albums. Les ventes de morceaux extraits progressent de 20 %, mais les albums, eux, grimpent de 50 %.

Et ça représente la moitié du chiffre d’affaires qu’on fait avec iTunes. Le public reste donc fidèle à ce format, qui est magnifique.

“Quand on se retrouve entre patrons d'Universal à Londres ou à New York, on se parle popotte ! On se parle “tour de main” !

Mais le contenu des disques évolue, non ? On a souvent l’impression d’albums plus disparates, de productions moins cohérentes…

On ose davantage le collage. Plusieurs équipes ou producteurs différents peuvent bosser sur le même album, c’est vrai ; on peut aussi passer d’un studio à l’autre, ou terminer dans un studio professionnel à gros budget quelque chose qui aura été commencé à la maison, avec très peu de matériel…

Mais le public me semble aussi avoir des goûts plus variés qu’avant, et encourager ce mouvement. Les chapelles tombent peu à peu, le numérique permet de dépasser les niches, les gens piochent, ils mélangent, ils font leur marché. Et moi, avec mes goûts, ma culture personnelle, qui est justement comme ça, variée, métissée, ça me plaît bien, je trouve ça très sympathique.

Ouf, il y a un peu moins de racisme musical qu’avant ! Les minots qui écoutent du rap écoutent aussi Black Eyed Peas et, de là, ils peuvent s’intéresser à de l’électro, de la disco, il y a des passerelles qui se mettent plus facilement en place. Alors qu’il y a dix ans, si t’écoutais du rap, tu n’écoutais strictement que ça.

Par contre, il y a une évolution que je regrette, personnellement, c’est de constater qu’Internet a aussi poussé beaucoup d’artistes français à chanter en anglais parce qu’ils se sont dit que c’était bon pour leur carrière, et que l’international leur tendait les bras. Ça a donné des réussites, mais pas que. Ça peut être un piège, une mauvaise idée. Je suis sûr qu’il y a des gens qui se seraient imposés s’ils avaient choisi de rester fidèle à la langue française…

Mais bon, je suis peut-être particulièrement sensible à cette question, et à la magie de la langue française, du fait de mes attributions et de mes déplacements très fréquents à l’étranger. Je suis un des trois patrons d’Universal à l’échelle internationale, et je couvre donc une partie du Globe en plus de la France. Ça me permet sans doute mieux d’apprécier les qualités spécifiques de la production dans notre pays.


Quand vous vous rencontrez, entre patrons d’Universal Music de différents pays, vous vous parlez de quoi ? Vous échangez vos tableaux de chiffres ?


Il y a de ça, évidemment, mais ce n’est franchement pas le plus passionnant. En fait, quand on se retrouve à Londres ou à New York, on aime bien dîner ensemble après les réunions un peu sérieuses pour se parler du métier et se parler musique, mais s’en parler vraiment, techniquement, en profondeur.

Pour reprendre mon image de cuisine, on se parle popotte ! On se parle « tour de main » !

On s’échange des trucs, des expériences. L’un explique que, dans son pays, il est en train de louper sa mayonnaise sur tel ou tel lancement de disque, alors les autres convoquent leurs souvenirs sur des cas comparables. « Moi, j’avais fait comme ça, tu devrais peut-être essayer… »

Tous les patrons des branches nationales d’Universal, dans le monde, ont une part de leur bonus fondée sur leur capacité à développer de nouveaux artistes. En clair, si tu arrives à faire percer des projets, tu seras mieux rémunéré – et c’est une part importante, de l’ordre de 50 % du salaire. C’est un système instauré par nos actionnaires en 2005, en pleine crise : en terme de symbole, ce n’est quand même pas rien !

Ça veut dire qu’Universal croit au disque, à la musique, aux nouveaux artistes, et qu’il faut signer des nouveaux talents pour l’avenir. Or je crois que cette incitation très claire n’existe que chez Universal…

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Et c’est chez Universal qu’on a vu émerger le plus de gros succès commerciaux ces dernières années…

Ben, la liste a de la gueule, non ? Lady Gaga, Black Eyes Peas, Justin Bieber, Mika, Amy Winehouse.

Et, en France, Cœur de Pirate, Olivia Ruiz et d’autres encore. A l’échelle d’Universal France, à travers tous nos labels, on arrive à faire percer 14 ou 15 nouveaux artistes tous les ans – c’est-à-dire des gens qui seront disque d’or, ou pas loin.

En tout, au catalogue, on a en permanence 200 artistes ou groupes français en contrat, dont au moins une centaine qui sont bien installés dans le paysages.

Et combien de nouvelles signature chaque année ?

40 signatures par an. Et 40 fins ou ruptures de contrats.

“LadyGaga, c’est un milliard de clics sur ses clips vidéo, c’est dément !
Or, passé un certain cap, je ne suis pas sûr que ce soit le mieux pour elle.”



Cet équilibre entre entrants et sortants, c’est à peu près le même dans tous les pays ?

Non, les Anglo-Saxons sont beaucoup plus pragmatiques. Pour eux, si un premier album auquel ils croyaient beaucoup n’a pas marché, alors il vaut mieux arrêter là et rendre le contrat.

Alors qu’en France, on va essayer à nouveau. On est plus passionnels, plus latins. Mais là-bas, ça tourne beaucoup. Ils signent beaucoup et divorcent beaucoup, et très vite… Cela dit, ça ne veut pas dire que ça soit moins actif chez nous, car, en France, et particulièrement en France, on a quand même assisté à un sacré renouvellement des générations ces derniers temps.

Ça fait du bien, car ce n’était vraiment pas comme ça dans les années 70 ou 80, ou c’était toujours les mêmes noms et à peu près les mêmes disques. Aujourd’hui, ce n’est plus comme ça, tout bouge plus vite.

Je pense que, dans les années qui viennent, les artistes pourront toujours faire de belles et longues carrières, mais c’est devenu beaucoup plus compliqué qu’avant. Et ça, ça vaut pour tout le monde, même les grandes stars américaines.

La chambre d’écho que représente Internet est énorme, mais, parfois, ça peut même être trop : l’artiste se retrouve surexposé, et il aura plus de mal à se maintenir dans la durée. LadyGaga, c’est un milliard de clics sur ses clips vidéo, c’est dément ! Or, passé un certain cap, je ne suis pas sûr que ce soit le mieux pour elle.

Et Internet, tu ne peux rien faire, rien freiner, rien contrôler, pas même l’image de l’artiste. Dans le cas d’une LadyGaga, ça échappe à la maison de disques, ça échappe à tout le monde, ça devient fou. Et le rapport au temps n’est plus du tout le même qu’avant : le succès du disque peut se faire sur un temps très lent, en trois temps distincts et successifs.



C’est-à-dire ? Quels sont ces temps ?
Avec le Web, tu as d’abord les branchés qui sont au courant de tout six mois avant la sortie des disque, qui connaissent certains morceaux et font monter le buzz ; tu as ensuite ceux qui achètent le disque quand il sort ; et tu as enfin, en tout cas quand le succès de masse est au rendez-vous, le grand public, qui découvre l’artiste six mois ou un an plus tard, quand toutes les télés du monde se mettent à en parler.

Sauf qu’à ce moment-là, les branchés du début ont tourné le dos depuis longtemps et ne supportent plus l’artiste en question !

Pour une maison de disques, ça peut devenir très compliqué à gérer : tu ne sais plus quand tu dois changer de single, de clip, quand tu dois lancer l’album suivant, ou au contraire continuer à soutenir le précédent, qui commence à dater. Tout devient vite très complexe en termes commerciaux…

Et, en même temps, même si on est confronté à des cas de figures plus compliqués qu’il y a vingt ans, quand il y avait des médias dominants et rien d’autre ou presque à côté, ben nous, ça nous éclate de travailler sur ces nouveaux schémas et d’essayer de ne pas nous tromper. Il faut réinventer les outils, c’est plus créatif aujourd’hui que jamais...

La musique, de toute façon, ça reste quand même magique, un peu mystérieux. Il y a des succès et des échecs qu’on ne peut pas toujours expliquer.

Regardez Charlie Winston : un Anglais, produit par un label français [Atmosphériques, NDLR], qui chante en anglais et cartonne en France. Jusque-là, super. Mais plus étonnant : ça reste un phénomène français, car les Anglais, eux, n’adoptent pas sa musique. Là-bas, dans son pays d’origine, ça ne prend pas.

Alors que Stromae, en téléchargement de singles payants, a été numéro un dans douze pays, en Allemagne, en Italie, partout, avec une chanson, Alors on danse, qui est, comme chacun sait, en français. Un million de téléchargements légaux !

Ce genre d’exemple montre qu’on n’est pas du tout dans une science exacte, et qu’on ne le sera jamais.

“Des gens de 22 ou 23 balais se demandent si c’est le moment de débouler dans le métier, et moi je leur réponds que oui !”


Donc il vous arrive de vous tromper, sur des choix, des « timings »

Bien sûr, ça peut arriver. Surtout quand tu démarres dans le métier, tu peux faire des mauvais choix, te tromper sur un truc, un choix de single par exemple. Mais après, tu apprends à faire la tambouille, tu t’y mets, tu apprends sur le tas. Et chaque génération a la possibilité d’apporter son regard, sa sensibilité. Moi, je suis arrivé à un moment où tout basculait.

Quand j’ai commencé, on m’a dit que j’arrivais trop tard, que j’avais raté les fêtes d’Eddy Barclay, qui avait vendu la maison quelques années plus tôt, et que la grande époque, c’était fini et que j’avais tout faux.

Ben non, la suite m’a prouvé que j’avais bien fait de me lancer dans cette carrière… Aujourd’hui, même chose : je pense que des gens de 22 ou 23 balais se demandent si c’est le moment de débouler dans le métier, et moi je leur réponds que oui !

Oui bien sûr, il faut venir, si on aime ça et si on a envie de partager sa passion pour la musique et les artistes ! Il y a de place pour les idées et le désir dans ce milieu, c'est une évidence.

Quand on nous explique que les années 50 ou 60, ou par exemple les débuts de Brel ou Brassens, c’était génial, une sorte d’âge d’or pour la musique, ben non, je réponds que c’est une facilité d’esprit de penser ça !

Ces chanteurs-là, ces futurs géants, eh bien à leurs débuts, ils chantaient devant des gens qui bouffaient dans des casinos, et leur cachet était payé par ces mêmes casinos ou la mairie du coin. Et ça tournait à 200 galas par an, à trois dans une voiture. Alors faut quand même relativiser !

Quand on me dit aujourd’hui que les maisons de disques exploitent leurs artistes, franchement, c’est un peu court… Alors que dans les années 60, pour le coup, c’était vraiment un milieu sans pitié, verrouillé par quelques producteurs, et pour les artistes, c’était pas marrant tous les jours. Les sessions en studio devaient être bouclées en quelques heures, tout se passait à la chaîne, et si la petite chanteuse était malade et avait la voix blanche ce jour-là, eh bien tant pis pour elle, elle chantait quand même !

Les photos pour les pochettes ou la presse, pareil, on faisait tout dans le même studio, avec le même photographe, et tu n’avais pas ton mot à dire.

Et puis faut voir un peu les contrats… Dalida, quand elle a été « signée », a eu royalement droit à 4 % des ventes de ses disques, alors qu’aujourd’hui personne n’aurait l’idée de proposer un contrat en dessous de 8 %.


La contradiction, pourtant, c’est que les grandes radios périphériques, à cette époque, n’hésitaient pas à soutenir les jeunes talents..

Exactement, et ça me met hors de moi de constater qu’aujourd’hui, alors que la production est très importante, et le métier beaucoup plus mûr, plus professionnel, eh bien c’est l’inverse : il devient quasi impossible pour un nouveau ou une nouvelle de passer à la radio.

Dans les années 60 et 70, tu n’avais quasiment que des nouveautés à l’antenne, et environ deux heures par jour de titres anciens, une sorte de case nostalgie. Alors qu’aujourd’hui, à peu près 60 % de ce qui est diffusé à la radio se compose d’une sorte de « best of » populaire des années 60, 70 et 80.

Plus de la moitié d’une journée de musique à la radio, c’est ça, les yeux et les oreilles dans le rétroviseur !

Plus largement, à la radio mais aussi à la télé, en 2011, quand tu es un jeune artiste, tu es en concurrence avec toute l’histoire de la musique, tout le gratin des chanteurs et des groupes du passé. Internet, en rendant toute la musique disponible en permanence, et les médias de masse, en choisissant la sécurité de la nostalgie, mettent une pression de folie sur les artistes d’aujourd’hui !

Avec ta chanson, tu te bats non seulement contre les gens de ta génération, mais aussi contre les dix plus gros standards de Balavoine, d'Abba ou des Beatles, qui, eux, passent à la radio en permanence.

C’est un peu comme si on allait dans une boutique de mode et qu’en plus de la collection de l’année, les fringues du moment, dans l’air du temps, on te présentait, dans les rayons, le meilleur des trente collections précédentes.

On est en plein post-modernisme : quand tu es artiste, tu es en permanence en concurrence avec le meilleur des 50 dernières années.



Et c’est vrai également du côté des concerts, non ? Tous les groupes qui se sont reformés et ont repris les concerts, c’est aussi une concurrence…
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On vit dans l’époque des « revivals », des retours d’artistes que personne ne pensait jamais revoir – encore un effet induit par Internet.

Pour le spectacle vivant, c’est comme pour le disque : l’économie tient globalement le coup, mais il ne faut pas croire que tout le monde s’enrichit, loin de là. Et il n’y a pas plus de visibilité que pour les disques, les modes peuvent passer très vite.

En fait, sur les deux dernières années, les « gros » remplissent comme jamais ; les « moyens » moins qu’avant ; et pour les plus petits, les artistes en développement, c’est carrément l’horreur.

Alors à part pour les tourneurs de tout premier plan, ceux qui ont des stars, c’est vraiment difficile. Il y a tellement d’offre que la personne qui ne peut s’offrir que trois ou quatre concerts par an ne va pas prendre le risque d’aller voir un artiste à peine connu, elle va aller voir ce qu’elle considère comme des valeurs sûres. La prime au vainqueur est énorme.

C’est assez similaire à ce qu’on voit dans le cinéma, où 10 ou 15 films font 90 % des recettes d’une année. Et les autres n’ont pas de quoi bouffer. Il y a des artistes installés qui ont perdu la moitié de leurs concerts, qui ne jouent plus qu’une fois dans une ville au cours d’une année alors qu’ils y jouaient deux fois par an il y a quelques temps.

Cette idée selon laquelle ce que les artistes ont perdu en ventes de disques est largement compensé par ce qu’ils gagnent sur les concerts n’est absolument pas vérifiée sur le terrain.

“Pas une seule radio ne va prendre le risque d’essayer quelque chose,
une différenciation, une audace, rien !”


Ce goût des radios pour la nostalgie et les valeurs sûres est-il un phénomène particulier à la France ?


Non, la frilosité maladive des radios, c’est un problème dans tous les pays. C’est partout pareil : les patrons des radios sont obsédés par leur audience, parce que c’est la seule chose que regardent les annonceurs publicitaires.


Et donc, de peur d’affecter leur sacro-saint chiffre d’audience, ils ne prennent aucun risque sur la musique. Ce qui est particulièrement agaçant, étant donné que rien ne prouve que le public quitterait les ondes si on lui proposait davantage de nouvelle musique ! Mais pas une seule radio ne va prendre le risque d’essayer quelque chose, une différenciation, une audace, rien !

A part Skyrock, dans son genre, et un peu France Inter, qui continue à essayer de défendre des trucs, ou encore, au niveau en dessous, Radio FG et Nova. Mais sinon, tous les autres sont d’une frilosité stupéfiante.

En France, les pouvoirs publics ont essayé de soutenir la production nationale, mais les quotas de diffusion d’artistes locaux sont totalement dévoyés – les chansons passent par exemple à 7 heures du matin…

En fait, quand on parle de nouveaux talents à la radio, 90 % de ce qui est diffusé se concentre sur 12 ou 13 titres. Et ce n’est pas même pas 12 ou 13 nouveaux artistes, mais bien 12 ou 13 titres ! Et quand un truc accroche, on peut l’entendre jusqu’à dix fois par jour, pendant des semaines, jusqu’au dégoût… Dix fois le même truc, et rien pour les autres. Bonjour la diversité…

Ensuite, les types des radios reprochent aux maisons de disques de ne pas sortir assez de nouveaux talents, alors que des milliers de chansons inédites sont publiées chaque année ! Parfois, on a vraiment l’impression qu’on se paye notre tête. Quand je pense que Stromae, qui est numéro un dans les clubs, ne passe pas sur Fun Radio, qui est censée être la radio des clubs, ça me rend dingue.


Pour finir, revenons sur cette notion d’abonnement à des contenus en streaming, via Spotify ou Deezer. En tant que patron d’Universal, vous voyez donc ce nouveau mode de consommation d’un bon œil ?

Oui, et d’ailleurs on a essayé de proposer ce genre de choses, nous-mêmes, dès 2001, mais ça n’a pas bien fonctionné.

Mais, bien sûr, je suis persuadé qu’une grande partie de l’avenir de la musique passe par ces abonnements. De même qu’une partie de l’avenir de la presse à l’ère du numérique passera pas le système d’abonnements à des kiosques virtuels. Cette idée d’un accès payant à un vaste ensemble de contenus, avec la possibilité de partager ses playlists avec ses amis également abonnés, ou encore d’écouter sa musique sur plusieurs lecteurs, de l’ordinateur au téléphone portable, cette idée-là nous semble évidemment très pertinente et pleine de promesses.

Fin 2010, 12 % des foyers suédois avaient déjà un abonnement à Spotify. Alors ils achètent moins de disques sous forme physique, mais ils la payent d’une autre façon, sous forme de forfait.

Mais encore une fois, je suis persuadé qu’il y aura des modèles, et pas un seul. Le téléchargement de titres ou d’albums marche de mieux en mieux, le vinyle reprend fort (c’est la plus grosse progression physique de l’an dernier), et le CD va continuer encore bien des années.

Parce que le plaisir de la collection reste entier. Parce qu’un CD, même si l’objet a pu paraître ringard il y a quelques années, ça se conserve, ça se prête, ça s’échange entre amis. Et je ne crois absolument pas à la disparition des objets. La musique est partout, elle est plus vivante et présente que jamais, et les façons de l’écouter et la posséder seront multiples, et adaptées à chacun.



Propos recueillis par Emmanuel Tellier

http://www.telerama.fr/musique/pascal-negre-la-musique-est-partout-plus-vivante-et-presente-que-jamais,67359.php
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyLun 18 Avr - 10:18

Universal démultiplie les talents de ses artistes

Concerts privés, téléphonie, merchandising, placement de produits dans les clips... Frappée de plein fouet par la crise du disque, la filiale musicale de Vivendi se diversifie tous azimuts.


L'Olympia, boulevard des Capucines à Paris. A l'affiche ce soir-là : Sting. L'ancien leader du groupe Police donne un concert privé pour la marque d'automobiles Audi, à l'occasion du lancement de la nouvelle A8. Pour ce concert exceptionnel, la rock star, bien connue pour son engagement écologique, accorde un privilège rare au fabricant de grosses cylindrées en ne chantant que ses plus grands succès (Roxane, Message In A Bottle... ). Aucune chanson de son nouvel album, qui est loin d'être un succès commercial. Selon la rumeur, Sting empocherait 500 000 euros pour ce genre de prestation. En coulisses, c'est Universal, sa maison de disques, également propriétaire de l'Olympia, qui s'est occupée de l'opération, moyennant une commission sur le cachet de l'artiste et le loyer de la salle. Crise du disque oblige, les concerts privés sont devenus l'une des activités les plus prometteuses de la major - filiale de Vivendi - qui s'efforce de faire feu de tout bois.

Ainsi, en mars, le groupe Jamiroquai a été prié de venir chanter pour les 15 ans de la marque de prêt-à-porter Paul & Joe, et la chanteuse Micky Green a récemment rendu le même service pour l'horloger JaegerLecoultre. « Nous ne pouvons plus nous contenter de vendre des disques, explique Pascal Nègre, le président d'Universal Music France. Au sein du groupe, la filiale française est une sorte de laboratoire pour cette diversification. » En 2008, il a même créé une division baptisée U Think !, chargée d'explorer et de développer toutes les possibilités de nouvelles activités. L'heure était grave. Depuis 2002, début de la crise du secteur en France avec l'arrivée de l'Internet à haut débit et le développement du téléchargement illégal, le marché du disque a fondu de plus de 60 %. Dans un premier temps, cette industrie qui avait l'habitude de mener grand train a dû se serrer la ceinture. Les artistes les moins rentables ont été remerciés et des centaines d'emplois ont été supprimés.

La force du catalogue

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Mais il fallait aller plus loin encore, sous peine de disparaître. « Ils ont été confrontés à un bouleversement aussi dramatique que l'arrivée du numérique pour les fabricants d'appareils photo, commente Serge Assayag, associé au cabinet Weave. Mais la force d'Universal, c'est son catalogue et un portefeuille unique d'artistes. Une vraie mine d'or à une période où tout le monde était à la recherche de contenus. » Tout en exigeant urbi et orbi une loi répressive contre le piratage, Pascal Nègre a trouvé de nouveaux débouchés à son entreprise.

A défaut de vendre de la musique, il a utilisé son catalogue d'artistes pour séduire des entreprises désirant s'adresser aux jeunes. Ainsi, il s'est associé à Bouygues Telecom pour lancer Universal Mobile en 2004, opérateur dans la téléphonie mobile spécialisé dans les forfaits bloqués, qui compte aujourd'hui 1,5 million d'abonnés. En 2008, il a lancé la carte de paiement So Music avec la Société générale - 200 000 détenteurs à ce jour. En incluant une offre de musique numérique dans des packages téléphoniques et bancaires, il récupère des clients payants. Ceux-ci sont persuadés que la musique qui leur est offerte dans ces packages est gratuite ; en réalité, ils la paient bien et deviennent même abonnés.

Dans le même temps, la major a mis l'accent sur une activité jusqu'alors marginale : le merchandising, c'est-à-dire la vente, très lucrative, de produits estampillés du nom des artistes. « Cela faisait déjà plusieurs années que nous avions eu l'idée de vendre des tee-shirts, des casquettes et des briquets d'artistes en dehors des tournées, à la Fnac, à Carrefour et à Virgin, explique Cécile Rap-Veber, directrice d'U Think !. Depuis 2005, nous sommes passés à la vitesse supérieure. »

Ainsi, aujourd'hui, Universal vend une large gamme de textiles auprès de Zara, H & M, Cache-Cache, Pimkie, Jennyfer, La Redoute et les 3 Suisses, mais aussi, en fonction de l'actualité, dans les enseignes de supermarchés et les magasins de disques. Ses marques les plus fortes ? Les Rolling Stones et leur célébrissime logo en forme de bouche, AC/DC, Metallica, portées aussi bien par les enfants que les grands-parents de la génération des papy-boomeurs, Lady Gaga ou encore Michael Jackson, qui avait confié lui-même son merchandising à Universal avant sa mort.

Mais la cash machine du moment s'appelle Justin Bieber. Le jeune chanteur canadien est la coqueluche des gamines de 7 à 14 ans, comme en témoigne son concert à guichets fermés à Bercy le 29 mars. « Le phénomène est tel que nous avons pu faire de la publicité télévisée uniquement pour les produits dérivés lors des dernières vacances scolaires, en rappelant juste à la fi n du spot que le disque de l'artiste est également en vente », explique Cécile Rap-Veber, qui a conçu un assortiment adapté à ce public avec des bracelets à 3 euros, des agendas, des stylos et des tee-shirts à 15 euros vendus dans plus de 200 magasins en France.


Prochaine opération d'envergure : « En 2012, pour les 50 ans des Stones, on va utiliser leur marque tous azimuts avec leur appui total, explique la directrice de U Think ! qui a récemment signé un accord de licence avec l'éditeur d'agendas Quo Vadis pour le compte des rockers britanniques. « Ils sont d'accord, c'est maintenant ou jamais », s'exclame cette avocate de formation qui passe le plus clair de son temps à négocier des contrats de licence et de distribution.

Autre débouché stratégique : Universal démarche les annonceurs pour qu'ils recrutent des chanteurs dans leurs publicités. « La chanteuse du groupe Coeur de pirate était une fan des Pokémon. Nous l'avons signalé à Nintendo qui l'a engagée pour la publicité de sa console portable DS. » C'est aussi Universal qui est allé convaincre Coca-Cola de confier à Mika le design d'une série limitée de bouteilles. De la même façon, Melody Gardot fait la promotion de la gamme Bose de Renault ; Jenifer celle de la Ford Ka ; Zazie, celle d'une marque de vêtements... « Nous avons une licence d'agence de mannequins pour répondre aux demandes des annonceurs », explique-t-on à Universal. Johnny Hallyday avec Optic 2000, Vanessa Paradis avec Chanel ou Marc Lavoine avec Cerruti 1881 avaient montré la voie, mais désormais, une maison de disques est dans la boucle, en rapprochant artistes et annonceurs, en négociant pour le compte de ses chanteurs et... en percevant une commission de l'ordre de 20 % du cachet.

La réconciliation avec Internet

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Une autre activité se développe aussi très vite à Universal Music : le placement de produits dans les clips. La loi française, poussée par la législation communautaire, a ouvert cette possibilité il y a quelques mois seulement. « Nous avons placé une montre dans le clip des Black Eyed Peas, Lacoste dans celui de Ben L'Oncle Soul, Swarovski dans celui de Jennifer Lopez et les enceintes Parrot dans le clip de Lady Gaga... » La chanteuse déjantée pousse très loin le principe, puisque dans ce même clip, pas moins de dix marques font une apparition publicitaire (iPod, Wii, Parrot, La Perla, Nemiroff...). Aux Etats-Unis, certains ricanent de cette artiste devenue une papesse du téléachat. Cela lui réussit : elle a empoché 62 millions de dollars en 2010.

Mais à Universal Music, la révolution la plus spectaculaire s'est faite sur Internet. Après une période de haine puis de méfiance pour ce média qui lui siphonne son principal actif, sa musique, la major a fi ni par se convaincre que le Web 2.0 lui offrait une plate-forme très efficace pour attacher le public à ses artistes. « Plus le lien sera fort entre un artiste et sa communauté de fans, et plus il sera possible de remplir les salles de concerts et de générer des ventes de produits dérivés, explique Serge Assayag, du cabinet Weave.

C'est d'abord sur YouTube, Facebook et les autres réseaux sociaux qu'un lien a été tissé avec le jeune public via des pages consacrées aux artistes et sur lesquelles de plus en plus de contenus ont été laissés en accès libre. Puis, en janvier, Universal Music, fort d'une base de plus de 3 millions de clients, a franchi un nouveau pas en lançant sa propre webtélé, baptisée Off.

Il s'agit d'un portail offrant une profusion de vidéos et d'interviews d'artistes Universal. Rock stars, rappeurs, chanteurs à texte, musiciens... ils sont tous mis à contribution, filmés en coulisses, en promotion, en studio, répétitions et concerts. De quoi réjouir n'importe quel fan. « Nous produisons la totalité des contenus nous-mêmes », explique Xavier de Baillenx, le directeur d'Off. Alors qu'ils se prêteraient sans doute moins au jeu avec des cameramen inconnus, les chanteurs ouvrent leurs portes et leurs studios à l'équipe télé de leur maison de disques. « Ils considèrent cela comme de la promo, reconnaît Xavier de Baillenx. On les met en valeur, mais cela ne ressemble pas à de la pub. » Déjà, les séances live ont séduit d'autres médias, tels que les portails BlackBerry et Samsung, qui achètent certains contenus clés en main à Universal, et SFR (groupe Vivendi) lui offre un canal pour créer une chaîne de télé musicale en septembre. « Nous nous rémunérerons par la publicité », annoncent les responsables d'Universal qui veulent voir Off atteindre l'équilibre financier dès la première année. En créant son propre média, qui va promouvoir ses produits et apporter de nouveaux revenus, la major compte devenir moins dépendante des radios et chaînes de télé.

Le tri dans les business

De quoi redonner le sourire à Pascal Nègre. Il consacre déjà un tiers de ses moyens humains à l'ensemble des « nouveaux business » qui, logiquement, comptent pour un tiers de ses bénéfices. Mais le succès s'apprécie aussi aux orientations que l'on a évitées : « Je ne regrette pas de ne pas avoir racheté de producteur de spectacles. » Ce métier est loin d'être l'eldorado que certains prédisaient.



Live nation, le trublion de l'industrie musicale

A l'échelle mondiale, les quatre majors - Universal, Sony, EMI et Warner - se partagent près de 80 % du marché de la musique enregistrée. Mais si les petites maisons disparaissent, la domination des Big Four a été sérieusement affaiblie par la crise. En 2007, Live Nation, le leader mondial de la production de spectacles, propriétaire de nombreuses salles américaines, a profité de cette situation pour offrir 120 millions de dollars à Madonna, jusqu'alors chez Warner, en échange d'un contrat global pour l'ensemble de sa production discographique, son merchandising, ses contrats publicitaires et ses spectacles. Aujourd'hui, Warner et EMI sont à vendre. « Nous regardons forcément les dossiers sans intention précise et déclarée », confie Pascal Nègre, à Universal Music.
Sony Music et plusieurs fonds d'investissement sont sur les rangs. Son PDG refuse de l'avouer, mais Live Nation, qui vient de racheter le marchand de billets de spectacles Ticketmaster, aimerait bien s'offrir une major. Le gouvernement américain a bloqué l'absorption de Ticketmaster pendant près de deux ans avant d'accepter, mais il pourrait bien s'opposer à la construction d'un tel géant intégré de la musique.

Jean-François Arnaud

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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyVen 10 Fév - 9:52

En France, Universal Music contrôle près de la moitié du marché musical

Dirigée par Pascal Nègre depuis 1998, Universal Music France conforte sa première place année après année dans l'Hexagone. Elle est la seule major à enregistrer une progression de son chiffre d'affaires.

Incontournable Pascal Nègre. Treize ans après avoir pris la présidence d'Universal Music France, il a fait de la major qu'il préside l'une des rares entreprises florissantes du secteur dans l'Hexagone. La France symbolise à elle seule la domination qu'exerce Universal Music sur le marché de la musique enregistrée et les inquiétudes qu'inspire le projet de rachat d'EMI. Selon les données obtenues par « Les Echos », Universal Music a été la seule et unique major à voir son chiffre d'affaires progresser l'an dernier, dans un marché globalement en baisse de près de 6 % (hors droits voisins).

Avec 231 millions d'euros de revenus en 2011 ( 2 %), Universal Music France s'offre le double luxe d'accroître sa part de marché, à 45 % (contre 41 % en 2010), et de creuser l'écart avec les autres majors. Son premier concurrent, Sony Music, n'a atteint que 19 % de part de marché l'an dernier, son chiffre d'affaires ayant chuté de 19 %. La situation a aussi été difficile pour EMI, qui a vu son chiffre d'affaires fondre de 23,5 % et sa part de marché ramenée à 13 % en 2011. Seul Warner Music, racheté au printemps dernier par le milliardaire américain d'origine russe Len Blavatnik, a mieux résisté l'an dernier (- 5 % pour son chiffre d'affaires et une part de marché maintenue à près de 14 %). Mais les trois majors sont loin derrière Universal Music, qui semble surfer sur la crise.

Le calcul est rapide : le rapprochement entre Universal Music et EMI créerait, en France, un groupe doté d'une part de marché de près de 58 % ! Sur certains créneaux, le nouvel ensemble serait encore plus dominant. Ainsi, dans la musique classique, sa part de marché frôlerait les 80 %... Universal Music d'un côté, avec Deutsche Grammophon et Decca, et EMI Music de l'autre sont en effet, et de très loin, les deux maisons de disques les plus actives dans ce domaine. Le pouvoir de négociation d'Universal Music avec la FNAC, par exemple (43 % des ventes de musique classique en France) serait donc, dans ce domaine, sans comparaison avec celui des autres labels de musique classique. Dans le jazz, le mariage créerait une entité régnant sur 75 % du marché.

Mais ce n'est pas tout. Universal Music-EMI aurait aussi un poids considérable dans les relations avec les médias, qui sont stratégiques pour l'industrie musicale.

Accès privilégié aux médias

Le nouvel ensemble représenterait en effet 60 % des investissements publicitaires de la filière en radio, et 54 % en télévision. De quoi lui donner un accès privilégié à ces deux médias qui, même avec l'essor d'Internet, restent prédominants pour faire émerger un artiste ou promouvoir un album. Exemple de la suprématie dont bénéficie déjà Universal Music : aux derniers NRJ Music Awards de fin janvier à Cannes, devenus l'événement médiatique incontournable pour la filière musicale devant les Victoires de la musique, la moitié des artistes présents sur le plateau (Mylène Farmer, Calogero ou Mika) étaient issus de labels appartenant à Universal Music. Détenteur de l'un des plus vastes catalogues internationaux, qui lui assure des ventes récurrentes, mais aussi découvreur incontestable de talents français, Pascal Nègre est déjà l'homme fort de la musique en France. Le rachat d'EMI le rendrait encore plus puissant.
G. P.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/tech-medias/actu/0201882716536-en-france-universal-music-controle-pres-de-la-moitie-du-marche-musical-285283.php
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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptyMar 20 Juil - 6:44

Universal Music : Bill Ackman revoit son projet avec Vivendi



Le financier américain pourrait prendre moins de 10 % de la filiale et obliger le français à trouver d’autres fonds.

Claudia Cohen

MUSIQUE L’organisme fédéral amé­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ricain de réglementation et de contrôle des marchés financiers a mis son véto. Les actionnaires de Pershing Square Tontine Holdings (PSTH), le Spac du financier américain Bill Ackman, ont dû revenir sur l’accord signé avec Vivendi le mois dernier pour l’acquisition de 10 % de sa filiale Universal Music Group (UMG). L’opération, proche d’un montant de 3,5 milliards d’euros, valorisait l’ensemble du groupe, numéro un de la musique à 35 milliards d’euros. La Securities and Exchange Commission (SEC) a fait preuve de réticence sur le recours à un Spac pour mener à bien l’opération. « Notre décision a été motivée par des problèmes soulevés par la SEC avec la transaction originale proposée. Concernant notamment sa conformité aux règles de la Bourse de New York », a déclaré PSTH. Dès son annonce le 4 juin dernier, l’opération suscitait le doute chez les investisseurs. Car les Spac, véhicules d’acquisition sans activité opérationnelle, ont jusqu’à présent largement ciblé des entreprises dans leur ensemble, et non une partie seulement du capital. « Nous avons sous-estimé la réaction de certains de nos actionnaires face à la structure de la transaction », a expliqué Bill Ackman. Depuis un mois et demi, l’action de PSTH avait chuté de près de 18 %

Cotation en septembre 

Bill Ackman s’est déclaré prêt à se substituer à PSTH, via un ­ensemble de fonds d’investissement, pour acquérir « entre 5 % et 10 % » d’UMG. Une proposition acceptée par Vivendi. « Si cette quotité s’avérait inférieure à 10 %, Vivendi a toujours l’intention de céder la différence à d’autres investisseurs », a précisé le géant français des médias.

Quand Vincent Bolloré a pris le contrôle de Vivendi en 2014, Universal Music était valorisé 7 milliards d’euros. Puis, entre 2020 et 2021, Vivendi a cédé 20 % du capital au conglomérat chinois Tencent sur la base d’une valeur de 30 milliards. Aujourd’hui, il compte céder 10 % supplémentaires, sur la base « inchangée » d’une valorisation d’UMG à 35 milliards.

L’histoire n’est pas terminée. Vivendi a indiqué son intention de coter UMG à la Bourse d’Amsterdam le 21 septembre. Le même jour, il distribuera 60 % du capital d’Universal Music aux actionnaires de Vivendi. C’est une fois coté que l’on connaîtra la valeur de marché d’Universal Music. Vivendi s’est engagé à conserver 10 % du capital d’UMG pendant au moins deux ans, mais il n’aura plus aucun rôle opérationnel. Porté par la croissance du streaming audio, le chiffre d’affaires du groupe dirigé par Lucian Grainge progressait de 9,4 %, à 1,8 milliard d’euros au premier trimestre 2021.

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MessageSujet: Re: UNIVERSAL MUSIC GROUPE   UNIVERSAL MUSIC GROUPE - Page 2 EmptySam 20 Nov - 7:11

]Au cœur des archives secrètes d’Universal Music

Propriétaire de nombreux trésors de la musique française depuis 1950, la maison de disque s’apprête à sortir des intégrales pour Noël, comme celle de jeanne moreau, après Brassens et Montand. À cette occasion, nous avons pu visiter cet antre très protégé Et suivre le travail d’archéologue qui permet la transmission de ce patrimoine.

Léna Lutaud

Ce matin de novembre, la route qui file vers la Normandie est nappée de brouillard. Vers Giverny, sur la droite, des grilles s’ouvrent en silence. En contrebas, la chef de la sécurité a ­repéré nos phares. Derrière une haie d’arbres apparaît un long bâtiment sans inscription. Aucune photo n’est auto­risée. Le lieu est tenu le plus secret ­possible pour éviter les groupies. Le souvenir du fan de Mylène Farmer entré au siège parisien d’Universal Music une arme à la main reste dans toutes les ­mémoires. Or, c’est justement ici que sont cachées les archives de la plus grande maison de disque de l’Hexagone, soit de merveilleux trésors de la chanson française de 1950 à aujourd’hui.

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Un gilet fluorescent sur le dos, on se faufile dans un dédale à travers la pénombre. Au fond, une porte s’ouvre. La lumière jaillit, un bourdonnement de climatisation brise le silence. Derrière une affiche de Calogero, des kilomètres linéaires de bandes qui proviennent de studios d’enregistrement reposent sur des rayons. Ici, les débuts de Brassens. Là, ceux de Johnny Hallyday. Vanessa Paradis côtoie Niagara, France Gall et Barbara. Le répertoire de Juliette Gréco repose à côté de ceux d’Yves Montand et de Dalida. Sur une boîte cartonnée, quelqu’un a dessiné Nicole Rieu sur la scène du Palais des sports devant un public qui crie « bravo ». Sur une autre, une feuille jaunie scotchée indique « Polydor. 24/4/70. Jeanne Moreau ». Il y en a pour tous les goûts, y compris de la musique de chasse à courre, militaire et religieuse. À de rares exceptions, comme Nana Mouskouri venue embrasser le directeur des archives le jour de son départ à la ­retraite, et Bernard Lavilliers passé par curiosité, les visites sont limitées.

En refermant la porte, on note la ­température à 16 degrés, l’humidité à 33,4 % et les rangées de bouteilles vertes de deux mètres de haut remplies de gaz ­argon prêtes à étouffer un éventuel feu. La maison ne plaisante pas avec la sécurité depuis le drame d’Universal à ­Hollywood le 1er juin 2008. Un incendie a détruit à jamais les bandes de centaines de légendes, dont Louis Armstrong, Duke Ellington, Chuck Berry, Ella Fitzgerald, Judy Garland, Quincy Jones, Elton John, Iggy Pop et même Eminem. 500 000 chansons sont parties en fumée.
Ces archives françaises vont faire ­saliver les passionnés de musique, car le moindre bout de bande peut dissimuler un trésor. Toutes ont un code-barres et une puce, mais beaucoup n’ont encore jamais été écoutées. Pour des raisons ­financières et de temps, ce travail est fait au fur et à mesure quand la maison sort l’intégrale d’un chanteur. Écouter les 1 700 masters cellophanés et rangés sur des palettes apportés par Charles Aznavour il y a une dizaine d’années a nécessité trois ans. Quand la décision est prise de lancer une intégrale, à la campagne dans les fameuses archives, Noëlle Debailleul, responsable de la documentation, rassemble tous les masters de l’artiste. « Il en existe deux sortes, explique-t-elle. Les bandes mixées où l’ingénieur du son a travaillé pour donner un son, une couleur à l’album. ­Elles sont le résultat final du travail artistique. Envoyées aux usines, elles servent à presser les vinyles et les CD. On sait exactement quels titres sont dessus. »

S’il existe une chanson inédite ou des versions inconnues, elles sont « cachées » sur l’autre bande : la multipiste. « Ces bandes sont les plus proches du processus de création, détaille Xavier Perrot, chef de projet qui s’occupe de Jeanne Moreau ou encore de Johnny Hallyday. Sur la première piste, vous avez la guitare, sur la seconde la batterie, sur la troisième la voix et ainsi de suite. Au début des années 1960, un artiste comme Johnny enregistrait sur des trois-pistes. À la fin des années 1960, il était passé à huit pistes. Une fois l’enregistrement terminé, ces bandes multipistes sont souvent mises de côté par le producteur qui se concentre alors sur le mixage de l’album qui aboutit à la bande finale. À partir du moment où le disque était paru, plus personne ne s’intéressait à ces bandes. Certaines dorment depuis soixante-dix ans ! Il manque toujours des informations sur la pochette. Au mieux, le producteur y a glissé une feuille avec le nom de quelques titres, mais souvent ce ne sont pas les bons. Pour Mouskouri, cela peut être écrit en grec ! Avec un peu de chance, il y a l’année ou le nom du studio. »

Pour savoir ce qu’il y a dessus, une seule solution : les écouter. Comme leur format varie selon les époques, il faut la machine adéquate. Dûment protégées et transportées dans un véhicule anonyme, ces bandes sont envoyées près de ­Versailles au studio Tonehouse. Ses dirigeants, deux ingénieurs du son et musiciens, possèdent l’une des plus belles collections de magnétos au monde. « Les acheter, trouver les pièces détachées et un technicien capable de bichonner ces vieux coucous est un sacerdoce, plaisante à moitié Jean-Étienne Loose. Mais nous sommes capables de lire les bandes de toutes les époques. » La première chose à faire, c’est vérifier la date de l’enregistrement. La technologie n’a pas toujours eu du bon. « De 1950 à 1978, pour des artistes comme Serge Gainsbourg, les bandes sont impeccables, explique Geoffroy Dauptain. Mais celles de 1978 à 2000 vieillissent très mal, une détérioration du liant entre l’oxyde de fer et la bande les rendent inutilisables. Pour les lire sans les dégrader, il faut les cuire. »

Les masters de Renaud et de Johnny Hallyday ont ainsi mijoté dans une étuve à 57 degrés pendant huit à quarante heures de cuisson avant d’être numérisés et donc sauvés. « Il faut rassurer les artistes et les ayants droit. Toutes les bandes à risque ont été numérisées », précise Xavier Perrot. Ensuite, Loose et Dauptain enfilent leur casque et lisent les bandes sur leur console. « Nous avons une discographie exhaustive de l’artiste et dès qu’on entend un texte ou un son différent, nous lançons une ­recherche sur Google ou sur Shazam. On sait très vite si on a trouvé un trésor ou pas. » C’est ainsi que ces deux-là ont été les premiers à avoir entendu la ­version alternative des Feuilles mortes d’Yves Montand ou l’inédit J’étais ­devenu un homme de Daniel Balavoine.

Depuis dix ans, ils croulent sous le ­travail. Avant 2010, Universal Music s’intéressait moins à ses « actifs dormants ». La maison se concentrait sur les nouveaux albums. Aujourd’hui, une foule d’artistes majeurs comme Michel ­Polnareff ont derrière eux une longue carrière et les fans sont avides d’inédits et d’intégrales. Après ces deux ans de pandémie, la dimension nostalgique est devenue primordiale. Les chansons ­anciennes rassurent. Il faut aussi ­« nourrir » les plateformes de streaming comme ­Spotify dont l’utilisation se ­démocratise. « Le back catalogue », comme on ­l’appelle dans le jargon de la musique, est une priorité. Au label ­Panthéon, ­spécialisé dans les artistes patrimoniaux et dirigé par Georges De ­Sousa, les chefs de projet se sont réparti les répertoires. En dix ans, ils ont ­accompli un travail de titan. Marie ­Laforêt, Eddy Mitchell, Christophe… Les sorties d’intégrales ­sortent à un rythme soutenu.

Chacun travaille à la manière d’un détective. « C’est une immense enquête où avant de plonger dans nos archives, il faut consulter un large spectre de sources, des réseaux de fans aux ayants droit », détaille Philippe Zouari, qui planche sur une intégrale Hugues Aufray avec l’aide de l’intéressé. Pour Bruno Haye, chef de projet, « le secret de notre métier, c’est la patience et savoir écouter les ­passionnés qui passent leur vie à suivre un artiste. Un jour, un instituteur fan de ­Balavoine me fait écouter un 45-tours acheté une fortune, au moins 6 000 euros, sur lequel il chante en ­mexicain ! La pochette était blanche, il y avait juste l’année. On a tiré le fil ­rouge et retrouvé l’enregistrement aux ­archives. »

Polnareff est une autre jolie histoire : « Les bandes de sa première partie de carrière dormaient dans un coffre à la Barclays depuis trente ans. Nous y avons trouvé une foule de pépites, car c’était la première fois que ces bandes étaient écoutées ! Au Japon, les fans étaient ­déchaînés, ils ont fêté cela autour d’un gâteau aux couleurs de l’album. » Pour Jeanne Moreau aussi, les archives ont révélé des trésors. « Sa fondation m’a donné accès à ses archives personnelles, raconte Xavier Perrot. Dans une interview, elle raconte avoir écrit quatorze chansons. Seules douze étaient connues. En écoutant la bande multipiste, nous avons retrouvé les deux titres manquants, Alexandre et Nous. » Quand ce travail d’archéologue est couronné de succès, c’est un formidable coup de projecteur sur une œuvre. Le travail de transmission du patrimoine est fait. « Si Édith Piaf, Jacques Brel et tous les autres peuvent continuer à vivre cinquante ans de plus, le but est atteint », conclut Bruno Haye.
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