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 QUELQUES EXTRAITS DE "PAPILLON LIBERE"

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liliane
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liliane


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MessageSujet: QUELQUES EXTRAITS DE "PAPILLON LIBERE"   QUELQUES EXTRAITS DE "PAPILLON LIBERE" EmptyDim 8 Jan - 7:09

SUR SON ENFANCE




 
« Quelques semaines seulement après la rentrée des classes, par un dimanche après-midi d’ennui, Henri, qui joue seul devant les portes de l’internat, voit arriver par la route montant de la gare d’Aubenas, un cortège très sombre où il reconnaît son père, ses oncles et tantes. Un cortège qui s’approche doucement vers lui. Un flottement dans l’espace, un temps qui se ralentit, un cœur qui palpite et qui semble s’arrêter, des regards éperdus qui se croisent sans se voir, son père qui s’avance, qui le prend dans ses bras et lui dit :

- Elle est morte en prononçant ton nom.

Cette fois, le temps s’arrête, le monde bascule. Il n’y a plus rien, qu’une douleur insoutenable, incroyablement aiguë, un fardeau impossible à porter.
Henri s’évanouit dans les bras de son père.
Marie-Louise, décédée le 7 octobre 1917 à Lanas, seule et sans avoir pu revoir son époux et ses enfants, est enterrée dans le cimetière de ce village. Elle laisse un mari âgé de quarante et un ans et trois enfants. Yvonne, Hélène et Henri ont respectivement quatorze, treize et onze ans.

Mais les réalités ne seront plus jamais les mêmes, Henri n’a pas onze ans. Henri n’a plus onze ans. Henri n’a plus d’âge. Sa mère est bien partie avec lui, celui d’avant, celui du temps du bonheur. En enterrant quelques jours plus tard Marie-Louise, personne alors ne se doute qu’on enterre aussi et à tout jamais l’enfance et l’innocence de son petit Henri. »
 

SUR LE BAGNE




 
« Mais l’immense et maudit sablier arrive au bout, et, le 18 septembre 1937, soit deux ans jour pour jour après son entrée, Papillon quitte sa cellule et le quartier disciplinaire de la Réclusion. Totalement ébloui par le soleil, après seulement une cinquantaine de mètres de marche, il est obligé de s’arrêter pour ne pas s’évanouir. Il repart lentement, après s’être habitué à la lumière du jour. Il a gagné son pari, il est bien sorti vivant de la « mangeuse d’homme » !

Par contre il ne sait pas, et il ne saura sans doute jamais, que cette coupure d’avec le monde des hommes et de la nature, que cet isolement forcé à l’ombre du jour, que ces milliers d’heures passées dans un monde intérieur, que cette faculté de dédoublement pour survivre, ont modifié en profondeur et à jamais la perception des choses et de sa propre vie.

Bien sûr, avant la réclusion, il y avait cette faille profonde et secrète, cette souffrance en partie inconsciente liée au tiraillement entre les leçons données par ses parents et ce qu’il en a fait, entre l’enfant qu’il était et l’adulte qu’il est devenu, entre son appartenance sociale modeste et honnête et le milieu auquel il appartient désormais. C’était un combat intérieur difficile à vivre.

La Réclusion a creusé et élargi la faille, toujours plus loin, toujours plus profondément jusqu'à l’engloutir et le perdre, ou plutôt, le faire renaître autrement, au cœur d’un monde dont il est désormais le héros. Puisque la vie a voulu qu’il ait perdu la place qui était la sienne dans sa famille et son milieu, mais toujours conscient d’être quelque part cet enfant unique et incomparablement aimé, il devient un aventurier héroïque, admiré par tous, fortement respecté des hommes, tendrement aimé des femmes.

Le passé, le présent, le futur sont désormais vécus dans une autre dimension, inaccessibles à ceux qui n’ont pas souffert. Tout est grandi, embelli et magnifié, à commencer par sa propre vie. Puisqu’il faut mettre des mots sur les choses, la médecine et plus précisément la psychiatrie appelle ce phénomène la « mythomanie ». Pour Papillon, cette compagne est née dans la souffrance des cachots de la Réclusion de l’île Saint-Joseph. Fidèle et discrète, elle l’accompagne maintenant jusqu’au bout, car c’est elle qui lui a permis de survivre à l’enfer ! »
 
 

SUR SON LIVRE PAPILLON



 
 
«  Il va écrire, écrire et écrire des heures durant, le jour, la nuit, dans son bureau, à la terrasse d’un café, dans son appartement. Il laisse toute l’intendance à Rita pour ne se consacrer qu’à l’écriture. Les mots glissent sur le papier, les pages se noircissent. Il écrit sa vie comme il l’a vécue, comme il l’a rêvée dans ses cachots humides de la Réclusion, comme il se l’est construite et comme il la raconte depuis quinze ans. Ces lépreux, qu’il connaît bien pour les avoir rencontrés en Guyane ou ailleurs, il va cette fois vivre avec eux, le temps de se faire donner un bateau pour sa première cavale.


Et les Indiens, ces Indiens dont il est devenu l’ami à Maracaibo, lui qui a été le premier, le seul à les comprendre et à les approcher dans cette chaîne de montagne de la Sierra de Périja, il va maintenant partager leur quotidien une année entière, toujours dans cette même évasion, vivre ses journées de pêche aux perles, ses nuits entre deux jeunes sœurs belles et ardentes : Lali et Zoraïma.


 Pour sa deuxième cavale, il part cette fois de l’île du Diable. Il la connaît bien, il y a vécu. Il se remémore parfaitement la côte pour l’avoir longée et pour s’y être enlisé des heures durant, pensant mourir à chaque instant. Cette traversée entre île et continent, mille et mille fois rêvée, aujourd’hui il la revit vraiment. Il ressent tout profondément : les risques, la fatigue, l’épuisement, les odeurs de l’océan et de ses rives, la chaleur suffocante du soleil implacable. Nul autre que lui ne peut raconter de manière aussi véridique cette incroyable traversée dont il ne sait plus toujours s’il ne l’a vécue qu’en rêve ou s’il y était réellement, tant il se souvient précisément de toute cette aventure.


Pour le reste, tout le reste, ces longues années de détention sur les îles, il n’en est plus seulement le témoin, il devient l’acteur principal de toutes ces histoires qui font le bagne et ses légendes. Au fil des pages, son histoire se mêle à celle du bagne et il devient lui, Papillon, le bagne tout entier. Il devient aussi écriture, tant son être ne fait plus qu’un avec la plume. Tel un peintre, mais avec ses outils qui pour lui sont les mots, il dessine le tableau de cette fresque impressionnante des bagnes de Guyane…


… Parce que son support est extrêmement vaste, son vécu personnel impressionnant, ses souvenirs précis, son imagination importante, son verbe haut et son souffle puissant, il possède sans vraiment s’en rendre compte l’alchimie unique et complexe à la réalisation et au succès d’une œuvre littéraire. »
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