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 UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE

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liliane
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liliane


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MessageSujet: UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE   UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE EmptyVen 3 Fév - 11:22

Un violon sur le toit du monde

Neige qui scintille, virtuoses qui brillent... Les sommets musicaux de Gstaad sont un moment rare, chic et authentique. Cette année, le violon est à la fête. Petit aperçu d'un week-end d'ouverture emballant.

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En bas le lac Léman s'est noyé dans la brume. Les sapins virent au noir. Par petites tâches de plus en plus rapprochées, la neige gomme les vertes montagnes suisses. Le crépuscule joue les fantômes... Des ados survoltés, rentrant du collège, sautent du train à chaque station, s'évanouissent dans la pénombre, tels des elfes.

Arrivée à Gstaad sous une averse de neige. En ce vendredi soir de janvier, la petite station chic scintille dans une atmosphère bleutée : chalets aux toits sertis de lampions, boutiques de luxes illuminées - ici c'est Noël tout l'hiver... Pas le temps d'arpenter la rue centrale : le coup d'envoi des Sommets musicaux 2012 est donné dans moins d'une heure dans l'église de Saanen, à quelques kilomètres de là. Des sommets placés cette année sous le signe de « la magie du violon ». Et c'est l'étoile russe Vadim Repim qui va donner le « la ».

Dans l'église Saint-Maurice aux peintures murales chatoyantes, l'ambiance est plus feutrée qu'effervescente. Car le festival développé à l'initiative de la banque privée Edmond de Rothschild et d'un enfant du pays fou de musique, Thierry Scherz, joue la carte de l'intime. Les trois églises qui l'accueillent à Saanen, Rougemont et Gstaad ont une capacité limitée. Pas plus de trois cents personnes, mix de jet-set en tenue de soirée et de locaux en jeans assisteront à ce concert brillant, où Repim (accompagné de la Camerata Bern) électrise le public avec une version primesautière du premier concerto pour violon de Mendelssohn et une relecture pleine d'esprit des « Fantaisies sur des thèmes de Carmen », de Waxman. Le dîner de gala qui suit, dans le spectaculaire Gstaad Palace (style Ludwig II) est à l'avenant. On fait la fête entre mélomanes avertis...

Emotion à fleur de peau

Gstaad, le lendemain après-midi. Il a beaucoup neigé et la rue piétonne est recouverte d'une épaisse couche poudreuse. Dans la charmante petite chapelle, aux murs plus blancs que neige, se joue une autre partition. C'est là que vont se produire, pendant huit jours, de jeunes prodiges du violon. Celui qui aura le plus impressionné le jury, présidé cette année par la grande violoniste et pédagogue Dora Schwarzberg, pourra enregistrer un disque avec grand orchestre - « La Nouvelle Star » version classique en quelque sorte...

On est bluffé par les deux premiers concerts. Samedi, Callum Start, quinze ans, accompagné de Gordon Back au piano, épate par son assurance, son sens du rythme, son énergie savamment canalisée, dans l'élégiaque « Poème » de Chausson et les périlleuses variations sur un thème original de Wieniawski. Dimanche, le Coréen Chansik Park, même âge, impose son élégance, son émotion à fleur de peau dans Elgar (le concerto pour violon) et Kreisler.

Dora Schwarzberg est visiblement aux anges... mais elle n'a pas le temps de s'attarder. Le soir, elle nous offre une soirée spéciale « entre amis », dans un autre bijou de l'architecture romane : l'église voisine de Rougemont. Les gros pulls ont remplacé les tenues de soirée pour ce rendez-vous chaleureux, conclu par une mégafondue dans une auberge du coin.

Tango bouleversant

Entourée de sa fille, Nora Romanoff-Schwarzberg à l'alto, de Jorge Bosso au violoncelle, de Tamara Atschba et de Sophie Pacini (lauréate des Sommets en 2011) au piano, la grande dame a concocté un programme composé uniquement de « morceaux qu'elle aime ». Elle nous emballe avec les danses roumaines de Bartok, nous émeut avec « La Valse sentimentale » de Tchaïkovski, et nous fait tanguer... avec un tango bouleversant de Piazzola fougueusement arrangé pour le quintette, par Jorge Bosso.

Entre les concerts, les dîners fins et les rostis sur le pouce, reste le temps des balades dans le village et sur les chemins. Un plein de chocolats chez Early Beck, un ou deux soldes dans une boutique chalet « outlet », avant d'emprunter les routes enneigées pour goûter le romantisme des reliefs immaculés, nimbés de nuages gris argent. Vu de haut, sous un léger voile de brume, Gstaad ressemble à un village endormi. Un skieur virevolte sur la piste, tel un archet. On prendra le chemin du retour des notes et des flocons plein la tête. Après un week-end de fête, avec violon, sur le toit du monde.

PHILIPPE CHEVILLEY

http://www.lesechos.fr/journal20120203/lec1_les_echos_week_end/0201872621290-un-violon-sur-le-toit-du-monde-283877.php
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MessageSujet: Re: UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE   UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE EmptyVen 3 Fév - 11:41

La leçon de violon

UN VIOLON SUR LE TOIT DU MONDE Captur94

Dora Schwarzberg, mentor des Sommets musicaux de Gstaad, consacrés cette année à la «Magie du violon», vit la musique comme un idéal
.

«Ne jouez pas, mais vivez, osez, posez les questions sans attendre de réponses autres que celles que vous saurez vous donner à vous-même, face à la musique…» C’est en substance la seule indication et la seule énergie que transmet jour après jour, à ses étudiants de la Wiener Akademie, la violoniste et pédagogue russe Dora Schwarzberg. C’est la leçon qu’elle donnera, lors des Sommets musicaux de Gstaad, aux musiciens prometteurs invités à se produire en récital, chaque après-midi, en préambule à des concerts d’ensembles confirmés. «Mentor», à l’image de l’ami d’Ulysse, elle sera à l’écoute et ne suscitera rien d’autre que l’essentiel: la conviction, l’intégrité, la force d’une musique incarnée. «Toute expérience musicale doit nous transformer, affirme-telle d’une voix aux intonations étranges, voilées et voyageuses. Si l’on sort d’un concert identique à ce qu’on était en entrant, c’était inutile. J’ai la chance d’avoir vécu des concerts nécessaires et je sais que j’en vivrai encore.»

Sens du sacré. Son rôle, cette fois de nouveau, sera donc d’être «honnête», de refuser de cautionner les artifices. De même qu’elle refuse de jouer en concert avec des artistes qui truquent, brillent ou routinent, elle renonce à suiwvre des jeunes musiciens qui ne partagent pas son sens du sacré: «La musique est tellement plus grande et importante que nous! La servir est une mission, une religion, une quête.»



Née dans les coulisses d’un théâtre juif d’Odessa, où ses parents étaient musiciens, Dora Schwarzberg a appris toute gosse que son violon devrait être capable de parler, de dire, de pleurer, mais que tout bavardage était proscrit! «La seule exigence est de ne jouer que si on a quelque chose à exprimer…» Elle conserve aussi l’expérience et la mémoire de toutes les années durant lesquelles des œuvres musicales pouvaient être plus subversives que les mots – «la musique n’est jamais anodine» – et, si elle se dit, dans un soupir sourire, «au début de ses dernières journées de vie», elle demeure toujours aussi avide d’apprendre et de partager.

Croire pour aimer. «Donner des leçons de musique, c’est parfois dire qu’on ne sait pas, marcher à côté d’un étudiant pour l’aider à devenir qui il est, parler, rire et pourquoi pas pleurer avec lui… mais ne jamais chercher à le guider!» Dora Schwarzberg se souvient de ses premières expériences avec des étudiants japonais, il y a plusieurs années: «Ils étaient tellement dans l’obéissance qu’ils faisaient tout ce que je disais: c’était absolument terrifiant pour moi… Ce n’est heureusement plus du tout le cas aujourd’hui.»


Claire Huangci, piano

«Si je ne crois pas à ce que j’entends, je ne peux pas aimer», glisse-t-elle encore. Dora Schwarzberg aime les jeunes musiciens, mais elle souffre de les sentir souvent trop pressés d’arriver à leurs fins, trop enclins à gommer leurs particularités pour se plier au jeu des concours, tellement avides d’être à la pointe qu’ils risquent à tout moment de se perdre. Le talent est une chose, le devenir en est une autre. Quand on évoque sa parenté de pensée avec Menuhin, elle sourit et précise: «Je ne l’ai jamais vu courir! Peut-être bien qu’il courait parfois, qui sait, mais je ne l’ai jamais vu autrement que prenant le temps et donnant du temps.»

Dora Schwarzberg cherche, au-delà du mot juste, l’émotion, l’expression, le sens nécessaire. Elle observe et écoute les autres comme s’ils étaient musique. Avec une attention incisive et généreuse, intuitive et sans concession. Les Sommets musicaux vibreront, avec elle, d’une âme de fer, de chair et de feu.

Dominique Rosset

http://www.hebdo.ch/la_lecon_de_violon_141662_.html
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