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 LA MUSIQUE ADOUCIT LES COEURS

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liliane
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liliane


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MessageSujet: LA MUSIQUE ADOUCIT LES COEURS   LA MUSIQUE ADOUCIT LES COEURS EmptyMar 14 Sep - 17:39

La musique adoucit les cœurs


Petit conseil de la science aux Don Juan en manque de réussite : faites écouter des chansons d’amour aux dames, cela augmente nettement vos chances d’avoir un rendez-vous galant…

LA MUSIQUE ADOUCIT LES COEURS Amour-10


Vous avez trucidé des zombies à la tronçonneuse pendant cinq heures sur votre console vidéo tout en écoutant en boucle le dernier tube hard rock intitulé “Explose ton voisin” ? Dans ce cas, ne sortez pas tout de suite faire vos courses au supermarché du coin. Vous risquez fort de transformer votre chariot en rouleau compresseur sur la petite grand-mère qui – ARGHHH !!! – cherche ses pièces à la caisse depuis trois minutes pour payer sa salade, parce qu’elle ne s’est toujours pas habituée aux euros. C’est prouvé depuis de nombreuses années, l’exposition à des médias violents (jeux, vidéos, chansons) augmente l’agressivité. Mais l’inverse est-il vrai ? Ecouter une jolie chanson romantique incite-t-il à l’amour ?

C’est ce qu’a voulu tester une équipe de psychologues français dans une étude aussi astucieuse qu’amusante, parue dans le numéro de juillet de la revue Psychology of Music. Nicolas Guéguen (dont Slate.fr a déjà parlé lorsqu’il a montré que le succès d’une auto-stoppeuse était directement relié à la grosseur de sa poitrine…), Céline Jacob et Lubomir Lamy ont mis sur pied une vraie petite machination, comme c’est souvent le cas en psychologie, pour que les cobayes ne se doutent pas une minute de ce que l’on mesurait réellement.

Le scénario était le suivant. Plusieurs dizaines d’étudiantes en sciences sociales ou sciences du management, dont une enquête préliminaire s’était assuré qu’elles n’avaient pas de petit ami, étaient recrutées pour un sondage-produit. Chacune devait goûter deux sortes de cookies en compagnie d’un étudiant et discuter avec lui des qualités des biscuits en présence d’une sondeuse. Un sondage très banal en apparence. Mais, lorsqu’elle se présentaient, l’étudiant en question (en réalité un complice choisi pour son physique avantageux) n’était pas encore arrivé. On invitait donc la jeune femme à patienter trois minutes dans une salle d’attente, laps de temps pendant lequel une chanson était diffusée. Soit Je l’aime à mourir, de Francis Cabrel, sélectionnée par un panel féminin pour les pensées et sentiments amoureux qu’elle suscite, soit L’heure du thé, de Vincent Delerm, retenue par le même panel pour sa neutralité de ton. A la fin de la chanson, l’étudiant arrivait et on pouvait goûter les cookies. Au bout de quelques minutes, la sondeuse faisait une pause et laissait en tête-à-tête la fille et le garçon.

Celui-ci jouait alors un petit sketch, toujours le même. D’abord un grand sourire puis deux phrases : “Je m’appelle Antoine, je te trouve très jolie et je me demandais si tu me donnerais ton numéro de téléphone. Je t’appellerai plus tard et nous pourrions prendre un verre la semaine prochaine.” Puis silence, regard charmeur et re-sourire. Si la jeune femme acceptait, Casanova-pour-la-science notait son numéro. S’il se prenait un râteau, il répondait : “Dommage. Mais bon, pas de problème.” Et re-re-sourire. A ce moment-là, la sondeuse revenait… et dévoilait le pot-aux-roses à l’étudiante.

Aucune n’a jamais fait le rapprochement entre la chanson écoutée et le jeu de séduction. Et les résultats ? Quand la chanson de Francis Cabrel était diffusée, plus de la moitié des demoiselles a accepté (23 sur 44, soit 52,2 %) de donner son numéro de téléphone et l’invitation à boire un verre y afférente. Lorsque c’était le titre de Vincent Delerm, un bon quart seulement de ces jeunes personnes s’est laissé enjôler (12 sur 43, soit 27,9 %). Quel tue-l’amour ce Delerm…

Pour les chercheurs, la différence – quasiment du simple au double – est significative et la musique adoucit vraiment les cœurs. “Ecouter les paroles d’une chanson romantique, par comparaison avec des paroles neutres, augmente la probabilité d’accepter, quelques minutes plus tard, une demande de rendez-vous galant, écrivent en conclusion les auteurs de l’étude. Cet effet confirme l’impact comportemental d’une exposition à un contenu médiatique. Cependant, il le confirme dans un nouveau registre comportemental qui n’avait pas été testé auparavant, étant donné que les recherches précédentes s’est surtout concentrées sur l’effet des médias violents sur les comportements, pensées et sentiments violents ou agressifs.” Cela dit, Nicolas Guéguen et Céline Jacob devaient s’attendre à ce résultat car, en 2009, avec deux autres collègues, ils avaient noté que les hommes dépensaient plus d’argent chez le fleuriste lorsqu’une chanson d’amour y était diffusée… Il faudrait aussi calculer l’impact des violonistes de restaurants sur la consommation de champagne. Et on ne saurait trop suggérer aux clubs de rencontres, agences matrimoniales et autres organisateurs de speed datings d’investir dans la sono et quelques CD romantiques.

Un dernier point. Francis Cabrel lui-même n’avait-il pas le pressentiment de ce phénomène quand il écrivait, précisément dans Je l’aime à mourir