Je tourne et je vire je tourne à l'orage je vais pleuvoir des larmes de sang j'enrage après ce mauvais temps passé sans tes passages
Mon coeur se cogne aux murs de la raison qu'on avait bâti de nos corps et là, c'est l'enfer du décor comme unique horizon
tu peux pas savoir ce que tu me manques tu peux pas savoir ce que çà me flanque
je sais même pas où tu te planques dans le bourbon, le blues et le noir tu peux pas savoir
ce que tu me manques ce que çà me flanque tu peux pas savoir...........
des fourmis dans les jambes à ton cou comme quand je te priais longtemps à genoux
Je traîne dans les bars de la rue du départ je refais le monde avec mon ombre je revois les jours qui coulaient sans fard avant que la nuit ne tombe
Quand quelqu'un s'en va moi j'en reviens pas et je reste les bras ballants dans les silence après le bal j'ai mal et je crie vers toi vers toi
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Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 4 Aoû - 4:00
counting cross
COLORBLIND
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 9 Aoû - 1:46
LES LILAS
Je rêve et je me réveille Dans une odeur de lilas De quel côté du sommeil T'ai-je ici laissé ou là
Je dormais dans ta mémoire Et tu m'oubliais tout bas Ou c'était l'inverse histoire Etais-je où tu n'étais pas
Je me rendors pour t'atteindre Au pays que tu songeas Rien n'y fait que fuir et feindre Toi tu l'as quitté déjà
Dans la vie ou dans le songe Tout a cet étrange éclat Du parfum qui se prolonge Et d'un chant qui s'envola
O claire nuit jour obscur Mon absente entre mes bras Et rien d'autre en moi ne dure Que ce que tu murmuras
Louis Aragon
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Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 9 Aoû - 14:02
L'existence est-elle prisonnière du temps ?
Pascal est très explicite sur ce point :
l'homme, en s'intéressant à son passé ou à son avenir, cherche en réalité à échapper au présent qui est pourtant le seul temps qui soit véritablement à nous.
Ici, il n'y a pas seulement le témoignage d'une « pensée » écrite à la hâte, mais l'expression réfléchie d'une lettre rédigée en décembre 1656 par Pascal à l'intention de Mlle de Rouanez, au moment où elle souhaite entrer en religion :
... « Le passé ne doit pas nous embarrasser, puisque nous n'avons qu'à avoir regret de nos fautes, mais l'avenir nous doit encore moins toucher, puisqu'il n'est point du tout à notre égard, et que nous n'y arriverons peut-être jamais. Le présent est le seul temps qui est véritablement à nous, et dont nous devons user selon Dieu. »...
Et pourtant Pascal le sait bien (Pensée 139), tout nous montre le contraire.
Les hommes ne cessent de s'agiter, de se jeter dans le monde, d'aimer le jeu, la conversation des femmes, de courir les emplois. En un mot, ils ne cherchent qu'une chose :
le DIVERTISSEMENT.
Frénésie de l'action qui ne vise, en sortant sans cesse de soi, qu'à s'oublier soi-même. Aussi, si l'on en cherche plus finement les raisons , on les trouve dans la nature même de l'homme. Ce dernier n'a pas tort et a le juste pressentiment de son malheur.
Il y a un malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près.
Chaque jour scande ainsi un événement à venir. L’absence de certains creuse les failles de l’inquiétude et de l’interrogation sur les raisons de l’absence. Par à-coups, on s’approche d’un point précis, parfois doute, comme un enfant que l’on guide par des “froid” ou “chaud”.
Ne pas voiler les jours avant d'avoir laissé s'échapper le passé. Gagner pas à pas la mesure de ses battements. L'air qui m'enveloppe ne semble pas être le même celui que j'aspire. Nous pouvons en déduire que pour parvenir à s’oublier comme nous le faisons si bien, rien de mieux que de penser très fort à notre sort. Mais en attendant, j'avance et rivalise avec mes peurs. ********************************************* citation : "Il arrive parfois que deux êtres aient cette impression de se retrouver sur le chemin de la Vie. Comme s'ils n'avaient été jusque là que provisoirement séparés. Comme si l'un et l'autre s'attendaient." LOCKERT Olivier extrait de: Core gem
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 9 Aoû - 22:59
QUELQUE SOIT LA QUESTION
Quelque soit la maladie, l'Amour est la réponse. Quelque soit la douleur, l'Amour est la réponse. Quelque soit la peur, l'Amour est la réponse. L'Amour est toujours la réponse, car l'Amour est tout ce qui est.
le temps c'est comme le pain, gardes en pour demain.
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 19 Aoû - 3:50
Où se situe la véritable solitude
La plus dévastatrice ne serait-elle pas dans la cohue ?
Un homme reconnu ne serait-il pas finalement plus seul qu'une personne marchant dans la rue ? Les gens s'imaginent alors connaitre une personne, savoir tout d'elle, cependant que devient-il seul dans le noir à la nuit tombée si ce n'est un individu pris dans la tournante, ne sachant sans doute plus qui il est! Son esprit s'embrume, il se perd, perdant aussi son identité. Ce n'est pas seulement qu'une douce absence de regard, elle est aussi un homme prisonnier au milieu de la foule qui s'arme d'une certaine image! Sa provenance est sans doute le fait d'être incompris. Dans cette solitude du monde, il y aura néanmoins toujours un endroit où l'on peut s'envelopper dans "le cocon de son âme" (August Strindberg).
Elle peut aussi bien être perçue comme un moyen de préservation sur autrui, un astucieux stratagème qui revient à mener une vie secrète à l'abri des indiscrétions !
La solitude n'est pas singulière, mais employons alors plutôt "des solitudes". Cependant, "la solitude peut être très belle à vivre, quand on a quelqu'un près de soi à qui en parler" (Gustavo Adolfo Bécquer).
Dans le simple fait de vivre la solitude du monde à deux, les choses deviennent plus douces et le fardeau moins lourd à porter !
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Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 26 Aoû - 2:12
BALLADE DE BILL & JANE
*********************** L'essentiel c'est que l'absence fait rage. L'absence d'un instant. L'absence d'une nuit. L'absence d'une poignée de jours. Jusqu'à l'absence qui dure toute une vie.
Cette vie qui serait tellement plus simple si l'on ne ressentait pas l'absence. Tellement plus simple si nous étions absent à l'absence. Être ailleurs pendant qu'elle est là.
Si seulement nous pouvions être absent au moment où l'absence passe. Ne pas répondre au téléphone quand elle vous appelle. Ou plutôt qu'elle ne vous appelle pas. Pourquoi ne pas dormir avec les bonheurs du quotidien à l'esprit et les bonheurs du lendemain dans le cœur ?
Parce que les gens heureux n'ont rien d'exceptionnel.
Et que l'on préfère s'accrocher à la moindre parcelle de malheur comme si elle allait faire de nous des êtres hors du commun.
Comme si se plaindre allait attirer vers nous la grâce de Dieu ou la grâce d'une simple personne, qui passait par là, qui n'a pas vu la lumière mais qui est entrée quand même. La plus belle des dignité, c'est la dignité de la tristesse. Elle est si difficile à atteindre. Apprendre à vivre, ce n'est pas tant apprendre à mourir, c'est surtout apprendre à souffrir pour transformer cette souffrance en quelque chose de vivant. Alors, la véritable exception, c'est celle des gens malheureux heureux.
c'est une douleur sourde, l'absence, sourde et violente, une souffrance réelle une envie de hurler de s'entendre souffrir , mais on ne peut plus parler ni crier ni même parler, on ne peut que faire semblant, faire semblant de vivre l'absence, faire semblant que tout va bien, qu'on est heureux alors qu'on est lacéré dans tout son corps, dans toute son âme et pardessus tout dans son coeur…
Pourtant, on lutte, sans cesse et pour toujours en attendant la fin de cette souffrance tellement cruelle…. mais s'arrêtera-t-elle un jour cette souffrance ?
Longtemps je serais prisonnière de ton absence…..
Un texte de N. Dymeg
Nine Admin
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Comment te dire ce que je ressens près de toi ? Je n'ose imaginer ce que par ton absence Ma vie aurait été, tellement l'insouciance Vient effacer les doutes quand tu es dans mes bras YVES JAMAIT
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 9 Oct - 1:02
PAR DE LA LE MANQUE ..
Nous sommes faits de mémoire. De l’empreinte en nous de ce qui a disparu. De ceux qui ont disparu. De la présence de l’absence. De l’oubli de ce qui demeure en nous de tous ceux qui nous ont fait naître.
Et avant de construire, nous reconstruisons. Avant d’inventer, nous réinventons. Nous nous réapproprions ce qui nous a été transmis et dont nous éprouvons le manque.
Tout sourire d’enfant est d’abord un écho au sourire d’une mère. Tout mot que nous prononçons, toute langue que nous parlons, tout geste, toute main tendue vers l’autre, tout sourire, toute plainte, tout soin, toute consolation sont d’abord un écho au sourire, à la langue, à une consolation que nous avons reçus. De quelqu’un qui l’avait reçu et qui l’a rendu à qui ne lui avait encore rien donné.
Dans tout partage, il y a la mémoire d’un partage ancien. Dans tout partage, il y a la reconnaissance du manque de ce qui n’est pas partagé. « Tu aimeras l’étranger comme toi-même » nous dit le Lévitique « car vous avez été étrangers dans le pays d’Egypte ». tu as connu le manque avant même d’être né !
« Les plaintes de la souffrance sont à l’origine du langage » a écrit Raymond Queneau. Mais c’est un langage d’avant les langues, dont l’écho persiste aux marges des mots. Dans l’ébauche d’un geste, dans l’effroi d’un regard. Dans le cri et les pleurs d’un enfant qui ne sait pas encore parler. Dans le gémissement d’un bête blessée.
Quelque chose d’ancien et d’originel traverse toute plainte. Quelque chose qui nous bouleverse. “Sympathie”, “empathie”, ces termes qui expriment l’une des formes les plus universelles de communion signifient littéralement “souffrir avec”, “prendre en nous la souffrance de l’autre”, se mettre à sa place pour mieux ressentir sa peine la partager, et vouloir faire en sorte qu’elle cesse, compenser le manque qui la fait émerger. c'est aussi çà AIMER au sens le plus large du terme.
CAMILLE à chanté ceci : (extrait)
Lève toi c'est décidé Laisse-moi te remplacer Je vais prendre ta douleur Doucement sans faire de bruit Comme on réveille la pluie Je vais prendre ta douleur prendre ta douleur Je vais prendre ta douleur
Elle lutte elle se débat Mais ne résistera pas Je vais bloquer l'ascenseur...
prendre ta douleur Je vais prendre ta douleur Saboter l'interrupteur prendre ta douleur Je vais prendre ta douleur ...
Mais c'est qui cette incrustée Cet orage avant l'été Sale chipie de petite soeur ? Je vais tout lui confisquer Ses fléchettes et son sifflet Je vais lui donner la fessée... Je vais prendre ta douleur La virer de la récrée Je vais prendre ta douleur ...
Des philosophes ont nommé “théorie de l’esprit” cette capacité que nous avons d’intérioriser les intentions et les émotions de l’autre, de nous approprier, en le revivant, ce qu’il y a de plus intime, de plus singulier, et a priori de plus incommunicable en chacun de nous, cette expérience étrange, obscure et merveilleuse qu’évoque Jorge Semprun dans L’Écriture ou la vie, « cette expérience de la vie que la vie fait d’elle-même, de soi-même en train de vivre ».
Et les neurosciences ont commencé à découvrir l’un des supports biologiques de cette capacité de partage : des réseaux de cellules nerveuses “miroir”, qui nous permettent de mimer, de vivre, en nous, ce dont nous ne percevons chez l’autre que le reflet.
« Rien ne devient jamais réel tant qu’on ne l’a pas ressenti » disait John Keats.
Ressentir, c’est tenter de faire entrer la vie intérieure de l’autre dans la réalité. Dans notre réalité. C’est reconnaître l’autre comme sujet. Aller vers lui. Et c’est cette reconnaissance qui tisse, depuis l’origine, la trame de notre commune humanité.
Le manque est là, présent avant même toute vie il est programmé déjà sur le Grand Ordinateur, après il se décline de diverses manières. Et si le 6ème sens s'appelait "LE MANQUE".
Dernière édition par Nine le Jeu 1 Avr - 2:48, édité 2 fois
Nine Admin
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Superbe clip, délicieux tourment tout comme l'auteur de cette chanson, lumineux de noirceur, brillant de douleur, un vrai diamant je ne peux que l'intégrer dans ce sujet sur le manque et l'absence. quel talent .. juste quelques images pour dire qu'on reste : "Dieu merci à la merci d'une étincelle" quelle aventure oui c'est la superbe !
un ballet sur, je t'aime vas t'en, reste je te hais cours dans ta fuite et je te rattrape entre amour et répulsion la vie et ses pulsions la douloureuse passion. ... superbe ... le soleil est assis du mauvais coté de l'amer on perd on gagne on perd la gagne la superbe.
Une interprétation très juste de M.Agnés Gillot danseuse étoile à l'Opéra de Paris et une réalisation sobre et toute en finesse de Clarisse Canteloube Benjamin Biolay donne toute sa mesure dans cette oeuvre. une belle étincelle. cette fille qui roule à terre, sur le béton cet homme debout le visage défait. quelle image ! Merci Liliane pour la découverte.
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 18 Oct - 1:44
PRESENCE DE L'ABSENCE
Tu es né mêlé à moi comme à l'archaïque lumière les eaux sans pesanteur, Tu es né loin de moi comme au bout du soleil les terres noyautées de feu, Tu nais sans cesse de moi comme les mille bras des vagues courant sur la mer toujours étrangère ; C'est moi ce charroi d'ondes pour mûrir ton destin comme midi au sommet d'une cloche ; Cette gorgée d'eau qui te livre la cime du glacier, c'est mon silence en toi, Et c'est le sillage de mon défi cette odeur qui t'assujettit à la rose ; Cette pourpre dont tu fais l'honneur de ton manteau, c'est le deuil violent de mon départ ; C'est moi l'amour sans la longue, la triste paix possessive... Moi, je suis en toi ce néant d'écume, cette levure pour la mie de ton pain ; Toi, tu es en moi cette chaude aimantation et je ne dévie point de toi ; C'est moi qui fais lever ce bleu de ton regard et tu couvres les plaies du monde. C'est moi ce remuement de larmes et tout chemin ravagé entre les dieux et toi. C'est moi l'envers insaisissable du sceau de ton nom. Si ton propre souffle te quittait, je recueillerais pour toi celui des morts dérisoires ; Si quelque ange te frustrait d'un désir, ce serait moi la fraude cachée dans la malédiction. Toi, tu nais sans cesse de moi comme d'une jeune morte, sans souillure de sang ; De ma fuite sont tes ailes, de ma fuite la puissance de ton planement ; De moi, non point l'hérédité du lait, mais cette lèvre jamais sauve du gémissement. Je suis l'embrasement amoureux de l'absence sans le poids de la présence.
Rina Lasnier, Présence de l’absence (1956), L’Hexagone, 1992. *********************************** L'absence est un chapelet, une prière pour chaque défaillance l'absence est un collier, une perle pour chaque errance. la présence une perle noire précieuse et intense. nin@artmony
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Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 23 Oct - 2:48
Sagesse de l'amour
Relire ou lire les philosophes, c'est le meilleur antidote à la dictature de l'air du temps. Cette satanée société de consommation - même s'il serait trop simple de lui imputer toutes nos infortunes - a modifié nos vies jusqu'à influencer notre relation avec l'être aimé.
Triomphe du superficiel : nous sommes sommés de considérer l'autre comme un objet de satisfaction immédiate et de tourner la page dès que la passion inaugurale, naturellement, s'affaiblit «On n'a qu'une vie» : c'est la grande formule des temps nouveaux pour dire qu'il faut saturer notre existence d'émotions fortes - manière bien paradoxale de lui donner du sens !
Finalement, nous ne jouissons plus jamais du présent, tout à l'attente d'un plaisir plus excitant qui, par définition, n'est pas là, puisque c'est cette absence même qui lui donne tant de prix à nos yeux.
Spinoza (1), lui, nous dit l'inverse :
l'amour est une joie, accompagnée de l'idée d'une cause extérieure. L'amour, ce n'est pas l'attente, le manque, un au-delà jamais atteint, un horizon qui se dérobe à mesure qu'on l'approche. C'est l'opposé : la plénitude d'être que vous éprouverez par le seul fait que l'autre existe.
Ainsi sont les couples heureux : dans la passion dévorante, l'autre vous manque même quand il est là; dans l'amour véritable, l'autre ne vous manque pas, même s'il est absent En vérité, il n'est jamais absent de vous. C'est précisément cela que l'on appelle l'amour.
«Le plaisir, c'est le bonheur des fous» , disait Barbey d'Aurevilly, «et le bonheur, c'est le plaisir des sages .» Comme il est tentant d'être sage ! Amants, heureux amants, lisez les philosophes. Relisez-les souvent C'est désormais, contre l'empire de l'éphémère, un acte militant.
(1)«Spinoza, le maître de liberté», hors-série du «Nouvel Observateur» .
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 17 Nov - 3:58
LA LETTRE LEO FERRE
Ton ombre est là, sur ma table, et je ne saurais te dire Comment le soleil factice des lampes s'en arrange Je sais que tu es là, que tu ne m'as jamais quitté, jamais Je t'ai dans moi, au profond, dans le sang, et tu cours dans mes veines Tu passes dans mon cœur et tu te purifies dans mes poumons Je t'aime Je te bois, je te vis, je t'envulve et c'est bien Je t'apporte, ce soir, mon enfant de longtemps, celui que je me suis fait, tout seul, Qui me ressemble, qui te ressemble, qui sort de ton ventre, de ton ventre qui est dans ma tête Tu es la sœur, la fille, la compagne et la poule de ce Dieu tout brûlant Qui éclaire nos nuits depuis que nous faisons nos nuits Je t'aime Je t'aime Il me semble qu'on m'a tiré de toi et qu'on t'a sortie de moi Quand tu parles, je m'enchante Quand je chante, je te parle Nous venons d'ailleurs, tous les deux. Personne ne le sait Quand je mourrai, tu ne pourras plus vivre que dans l'alarme Tu n'auras plus un moment à toi Tu seras mienne, par-delà le chemin qui nous séparera Et je t'appellerai Et tu viendras Si tu mourais, tu m'appellerais Je suis la vie pour toi, et la peine, et la joie, et la Mort Je meurs dans toi, et nos morts rassemblées feront une nouvelle vie, unique, comme si deux étoiles se rencontraient Comme si elles devaient le faire de toute éternité, comme si elles se collaient pour jouir à jamais Ce que tu fais, c'est bien, puisque tu m'aimes Ce que je fais, c'est bien, puisque je t'aime A ce jour, à cette heure, à toujours, mon amour Mon amour...
LEO FERRE
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 18 Nov - 1:54
LETTRE A L'ABSENT
Il y a les peines d'amour, qui existent depuis la nuit des temps. Et il y a la perte amoureuse, l'abandon. Pire il y a la lâcheté. La lâcheté d'un côté et l'attente éternelle de l'autre. Ecrire à l'absent sans savoir si la lettre sera lue un jour ... le chagrin ne se raconte pas il s'écrit à noircir des pages blanches avec le temps on en vient à connaître la différence entre tenir la main d'un amour et enchaîner celui-ci. on en vient à accepter ses défaites avec la dignité d'un adulte et non plus avec la détresse d'un enfant.
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 19 Fév - 2:05
Il suffirait de presque rien ...
Paroles C.Lemesle/Musique : F. Bernheim
Il suffirait de presque rien Peut-être dix années de moins Pour que je te dise "Je t'aime" Que je te prenne par la main Pour t'emmener à Saint-Germain T'offrir un autre café-crème
Mais pourquoi faire du cinéma Fillette allons regarde-moi Et vois les rides qui nous séparent A quoi bon jouer la comédie Du vieil amant qui rajeunit Toi même ferais semblant d'y croire
Vraiment de quoi aurions-nous l'air J'entends déjà les commentaires "Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire Elle au printemps, lui en hiver"
Il suffirait de presque rien Pourtant personne tu le sais bien Ne repasse par sa jeunesse Ne sois pas stupide et comprends Si j'avais comme toi vingt ans Je te couvrirais de promesses
Allons bon voilà ton sourire Qui tourne à l'eau et qui chavire Je ne veux pas que tu sois triste Imagine ta vie demain Tout à côté d'un clown en train De faire son dernier tour de piste
Vraiment de quoi aurais-tu l'air J'entends déjà les commentaires "Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire Elle au printemps, lui en hiver"
C'est un autre que moi demain Qui t'emmènera à St-Germain Prendre le premier café crème Il suffisait de presque rien Peut-être dix années de moins Pour que je te dise "Je t'aime"
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 19 Fév - 2:15
L'absence n'est-elle pas, pour qui aime, la plus certaine, la plus efficace, la plus vivace, la plus indestructible, la plus fidèle des présences ? Marcel Proust
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Fév - 1:20
CHANSON DU GEÔLIER
Où vas-tu beau geôlier Avec cette clé tachée de sang Je vais délivrer celle que j'aime S'il en est encore temps Et que j'ai enfermée Tendrement cruellement Au plus secret de mon désir Au plus profond de mon tourment Dans les mensonges de l'avenir Dans les bêtises des serments Je veux la délivrer Je veux qu'elle soit libre Et même de m'oublier Et même de s'en aller Et même de revenir Et encore de m'aimer Ou d'en aimer un autre Si un autre lui plaît Et si je reste seul Et elle en allée Je garderai seulement Je garderai toujours Dans mes deux mains en creux Jusqu'à la fin des jours La douceur de ses seins modelés par l'amour.
J.PREVERT
Dernière édition par Nine le Mar 11 Mai - 1:08, édité 3 fois
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Jeu 1 Avr - 2:12
Toujours ensemble, jamais séparés
Nous sommes ensemble, toujours Même si nous sommes séparés Quelle que soit la distance mise entre nous chaque jour Dans nos cœurs nous ne sommes jamais éloignés
Car lorsque nous sommes réunis Nous fabriquons de merveilleux souvenirs Ainsi, nous sommes toujours proches et unis Au-delà des montagnes et des vallées, par le même désir
Par le petit murmure de la brise d’été Ou par les étoiles brillantes d’un ciel de nuit Notre amour sait trouver des messagers Qui parlent à nos cœurs et accompagnent nos vies
Nos cœurs, nos âmes ne forment qu’un Une union indifférente à l’espace et au temps Tu es toujours ici avec moi, même quand tu es loin Je suis toujours avec toi, là-bas et à tout moment
D’après le poème "Always Together, Never Apart" de Ethel G.G Kent
Dernière édition par Nine le Mar 11 Mai - 1:11, édité 2 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 11 Mai - 0:50
LES SEPARES
N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau N'écris pas !
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais N'écris pas !
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire Une chère écriture est un portrait vivant N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon coeur; Et que je les voix brûler à travers ton sourire; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur N'écris pas !
Marceline Desbordes-Valmore
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Sam 28 Aoû - 14:30
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 3 Sep - 2:00
SANS BAGAGES BARBARA
Le jour où tu viendras, le jour où tu viendras, Le jour où tu viendras, ne prends pas tes bagages. Que m'importe, après tout, ce qu'il y aurait dedans, Je te reconnaitrai à lire ton visage. Il y a tant et tant de temps que je t'attends. Tu me tendras les mains, je n'aurai qu'à les prendre Et consoler les voix qui pleurent dans ta voix. Je t'apprivoiserai, les lumières éteintes. Tu n'auras rien à dire, je reconnaitrai bien
Le tout petit garçon, le regard solitaire Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus, Qui ne savait jouer qu'aux billes ou à la guerre, Qui avait tout donné et n'avait rien reçu.
Si je venais vers toi, je viendrais sans bagages. Que t'importe, après tout, ce qu'il y aurait dedans. Tu me reconnaîtrais à lire mon visage. Il y a tant et tant de temps que tu m'attends. Je te tendrai les mains, tu n'aurais qu'à les prendre Et consoler les voix qui pleurent dans ma voix. Tu m'apprivoiserais, les lumières éteintes. Je n'aurais rien à dire, tu reconnaîtrais bien
La toute petite fille, aux cheveux en bataille Qui cachait ses chagrins dans les jardins perdus Et qui aimait la pluie et le vent et la paille Et le frais de la nuit et les jeux défendus.
Quand viendra ce jour-là, sans passé, sans bagages, Nous partirons ensemble vers un nouveau printemps Qui mêlera nos corps, nos mains et nos visages. Il y a tant et tant de temps que l'on s'attend. A quoi bon se redire les rêves de l'enfance, A quoi bon se redire les illusions perdues ? Quand viendra ce jour-là, nous partirons ensemble, A jamais retrouvés, à jamais reconnus.
Le jour où tu viendras, le jour où tu viendras, Il y a tant et tant de temps que je t'attends...
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Ven 11 Fév - 18:22
ALCALINE BASHUNG
Si tu veux j'peux t'aider Ca m'a l'air un peu lourd à porter Sûr, t'as rien oublié ? Les bateaux que tu me démontais
En vertu des rasoirs Tu viens couper court à notre histoire À tiroirs Dehors l'incandescence N'approuve que les larmes d'un sampler J'veux tout réécouter Vaguement brisé Sur une plage alcaline
Où veux-tu qu'j'te dépose ? Tu m'as encore rien dit T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ?
J'aimais ta géométrie Exacerbée d'une pensée profonde À tourner l'dos au soleil On n'est pas pour ça plus fort en nombre
Décor décortiqué Reconstitué Sur une plage alcaline
Où veux-tu qu'j'te dépose ? Tu m'as encore rien dit T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ?
Comme l'anaconda aime à s'griser au Temple d'Angkor Des cotillons, il nous en faudrait encore Plus des confettis
Où veux-tu qu'j'te dépose ? Tu m'as encore rien dit T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ?
Où veux-tu qu'j'te dépose ? Tu m'as encore rien dit T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ?