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Sujet: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 0:46
Quand il ne reste plus qu'un objet pour combler le vide De l’un à l’autre la parole a cessé Dans l’air flotte un étrange parfum
SUR L'OREILLER Paroles et Musique: Juliette Noureddine 1991 Le Rideau Bouge
J'aurai beaucoup trop chaud peut-être Il fera sombre, que m'importe Je n'ouvrirai pas la fenêtre Et laisserai fermée ma porte Je veux garder pour en mourir Ce que vous avez oublié Sur les décombres de nos désirs Votre parfum sur l'oreiller
Laissez-moi deviner Ces subtiles odeurs Et promener mon nez Parfait inquisiteur Il y a des fleurs en vous Que je ne connais pas Et que gardent jaloux Les replis de mes draps Oh, la si fragile prison! Il suffirait d'un peu de vent Pour que les chères émanations Quittent ma vie et mon divan Tenez, voici, j'ai découvert Dissimulées sous l'évidence De votre Chanel ordinaire De plus secrètes fulgurances Il me faudrait les retenir Pour donner corps à l'éphémère Recomposer votre élixir Pour en habiller mes chimères Sans doute il y eut des rois Pour vous fêter enfant En vous disant "Reçois Et la myrrhe et l'encens"
Les fées de la légende Penchées sur le berceau Ont fleuri de lavande Vos yeux et votre peau J'ai deviné tous vos effets Ici l'empreinte du jasmin Par là la trace de l'oeillet Et là le soupçon de benjoin
Je pourrais dire ton enfance Elle est dans l'essence des choses Je sais le parfum des vacances Dans les jardins couverts de roses Une grand-mère aux confitures Un bon goûter dans la besace Piquantes ronces, douces mûres L'enfance est un parfum tenace Tout ce sucre c'est vous Tout ce sucre et ce miel Le doux du roudoudou L'amande au caramel Les filles à la vanille Les garçons au citron L'été sous la charmille Et l'hiver aux marrons
Je reprendrais bien volontiers Des mignardises que tu recèles Pour retrouver dans mon soulier Ma mandarine de Noël
Voici qu'au milieu des bouquets De douces fleurs et de bonbons S'offre à mon nez soudain inquiet Une troublante exhalaison C'est l'odeur animale De l'humaine condition De la sueur et du sale Et du mauvais coton Et voici qu'ils affleurent L'effluve du trépas L'odeur d'un corps qui meurt Entre ses derniers draps
Avant que le Temps souverain Et sa cruelle taquinerie N'emportent votre amour ou le mien Vers d'autres cieux ou d'autres lits Je veux garder pour en mourir Ce que vous avez oublié Sur les décombres de nos désirs Toute votre âme sur l'oreiller
Dernière édition par Nine le Dim 28 Juin - 2:07, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 1:57
Je pense que si le parfum est le plus puissant évocateur de souvenirs, c'est que le nez est plus près du coeur que les yeux. Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable (1998) Citation de Hervé Le Tellier
Dernière édition par Nine le Sam 17 Juil - 1:41, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 12:53
... Dis, quand reviendras-tu? Dis, au moins le sais-tu Que tout le temps qui passe Ne se rattrape guère... Que tout le temps perdu Ne se rattrape plus!
Le printemps s'est enfui depuis longtemps déjà Craquent les feuilles mortes, brûlent les feux de bois À voir Paris si beau en cette fin d'automne Soudain je m'alanguis, je rêve, je frissonne Je tangue, je chavire, et comme la rengaine Je vais, je viens, je vire, je me tourne, je me traîne Ton image me hante, je te parle tout bas Et j'ai le mal d'amour, et j'ai le mal de toi ...
liliane Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 15:45
GILBERT BECAUD - L'ABSENT 1960 - Paroles : Louis Amade - Musique : Gilbert Bécaud
Interprétation : Jean-Claude PASCAL
Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami, L'ami qui tous les soirs venait à cette table Et qui ne viendra plus, la mort est misérable, Qui poignarde le coeur et qui te déconstruit.
Il avait dit un jour : "Lorsque je partirai Pour les lointains pays au-delà de la terre, Vous ne pleurerez pas, vous lèverez vos verres Et vous boirez pour moi à mon éternité."
Dans le creux de mes nuits, pourtant, je voudrais bien Boire à son souvenir pour lui rester fidèle, Mais j'ai trop de chagrin et sa voix qui m'appelle Se plante comme un clou dans le creux de ma main.
Alors je reste là au bord de mon passé, Silencieux et vaincu, pendant que sa voix passe Et j'écoute la vie s'installer à sa place, Sa place qui pourtant demeure abandonnée.
La vie de chaque jour aux minuscules joies Veut remplir à tout prix le vide de l'absence Mais elle ne pourra pas, avec ses manigances, Me prendre mon ami pour la seconde fois.
Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami. Qu'elle est lourde à porter l'absence de l'ami !
liliane Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 15:55
JEAN JACQUES GOLDMAN - L'ABSENCE
il s'agit d'une chanson de Rose LAURENS, écrite par Jean-Jacques GOLDMAN (texte) et Jean-Pierre GOUSSAUD, mari de Rose Laurens(musique) extraite de son album "J'TE PRETERAI JAMAIS" en 1991 que Jean-Jacques Goldman a reprise par la suite.
Le tango lent de ton sang dans mes veines J'entends battre ta vie plus que la mienne Quand la nuit rapproche ceux qui sont loin Le matin prend ma place et je m'éteins
Nulle envie, nulle pensée pour personne L'absence a tout pris, que l'on me pardonne Quand on n'est même plus la moitié d'un Comme un billet déchiré ne vaut rien
Les saisons ne sont plus que de passage Les couleurs ont déserté mes images Je reverrai tout quand tu seras là Je repeindrai tout quand tu reviendras
Je reverrai tout quand tu seras là Je repeindrai tout quand tu reviendras
liliane Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 16:29
L'ABSENCE Calixa Lavallée - Remi Tremblay
Te souvient-il quand ta chère présence Troublait mes sens, exaltait mon amour? Seul, aujourd'hui, je pleure ton absence, Jetant ma plainte aux échos d'alentour. O toi que j'aime Plus que moi-même, Puisse ton coeur garder le souvenir Des jours d'ivresse Où ta tendresse Me promettait un heureux avenir.
Te souvient-il de l'aveu de ma flamme, Nous étions seuls, c'était par un beau soir. D'un long regard incendiant mon âme, Tes yeux si beaux me versèrent l'espoir. Rayon céleste, Trouble de l'âme, et pudique candeur, Tendre délire, Je croyais lire, Dans ton oeil noir, l'arrêt de mon bonheur.
Te souvient-il avec quelle constance Je recherchais ce regard de tes yeux? Pour le revoir, Vers toi mon coeur s'élance, Et je me sens brûler des mêmes feux, Joie éphémère! Pensée amère! Je ne pourrai donc jamais te franchir, Longue distance, Mon existence Je donnerais, Destin, pour te fléchir!
Souvent la nuit je crois revoir tes charmes, Tu m'apparais, pressant encore ma main. Puis dans mon coeur renaissent les alarmes, Et je crains le réveil du lendemain. Le jour m'enlève Un si doux rêve; C'est en vain que mon regard éperdu Te cherche encore Après l'aurore, Je reste seul, navré, triste, abattu.
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Dim 28 Juin - 23:43
Dans l'île de Ré Ma belle adorée Je t'emmènerai Demain Ta main dans la mienne Come rain or come shine Comme reine ou comme chaîne Je t'aime Rois mages en cohorte Barbe-Bleue des Portes L'océan t'apporte La clé La clé du mystère A toi, ma Miss Terre Que tu sauras taire Dans l'île de Ré
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 1 Juil - 1:04
La lettre Juliette duo avec G. DEPARDIEU
...Mon amour, ma bien aimée, Me voici trop loin de toi, Comment survivre éloigné, De ton cœur et de tes bras ? ...
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 1 Juil - 1:25
L'absence qui embellit, amplifie et sublime l'être qui vous manque
"L'absence est une charmeresse, l'absence est une bonne déesse, l'absence est une fée ! Qu'elle touche un de nous du bout magique de sa baguette, le voilà soudain enveloppé d'un nuage rose, un cercle d'or au front, des étoiles dans chaque main... Oui, l'absence embellit tout..."
Alphonse Daudet (Les absents)
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 1:50, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mer 1 Juil - 1:39
C'est ce qui manque qui donne la raison d'être... Lao-Tseu
Une fuite amoureuse, ce gouffre, ce vide, cette sensation d'oppression, ces larmes, et puis cette absence envahissante. Ces nombreuses questions, cette douleur lancinante, fulgurante, incontrôlable :
Tout ne tient que par un fil ! et toujours les mêmes questions ...
- Pense t'il encore à moi ? - Ressent-il lui aussi ce que j'éprouve ? - Est-il lui aussi malheureux ou indifférent ? - Y a t il une nouvelle femme dans sa vie ? - Est-elle plus jolie que moi ? -Mais que fait il de ces jours, de ces nuits ? -quel temps fait il dans sa ville ... dans son coeur ?
Toutes ces questions n'apporteront pas de réponses mais de nouvelles questions.
(Ma thérapie s'appelle Musique, elle me fait rêver sans m'endormir)
Alors j'attends , j'espère, j'imagine notre rencontre que je rêve et je sublime et je le garde en moi , je me nourris de son absence, je me remplis d'espoir, je me laisse envahir par nos souvenirs. Je l'attends...Ce vide, cette absence, ce silence voilà de quoi je me nourris ...ce qu'il me reste de lui...et tout cela est devenu " Mon tout". Surmonter une rupture, implique de le laisser sortir de sa tête, de son coeur, de sa vie... mais c'est impossible. Il ne peut pas s'en aller comme çà, s'échapper au petit jour comme un rêve. Je ferme portes et fenêtres et je reste dans ma bulle. Rien ne doit en sortir c'est le silence la vraie définition de l'absence, l'intensité d'une douleur ne se raconte pas on la garde pour soi. Douce et amère solitude, ma meilleure Amie, ma confidente c'est la musique, elle seule me raconte ... me contente. c'est ma survie.
Et on a envie que le temps passe vite, très vite, 10 semaines, 10 mois, 10 ans ...presque .. 10 Noel et autant d'anniversaires. Il y a même eu des guerres, des tremblements de terre, des inondations, des explosions ... j ai même vu s'écrouler les Twins Towers un jour de septembre sur mon écran de télévision.
Le temps apaise, c'est écrit dans les livres est ce vrai ? et un jour peut être qu'un appel viendra juste une sonnerie une seule, une que l'on reconnaitra entre mille comme par hasard ce jour là on aura enfin un signe ... quelqu'un qui connait quelqu'un bref ... çà faisait longtemps, juste quelques nouvelles de la vie courante, et le fleuve tranquille se transforme en torrent, la vie revient intacte, l'espoir est vivant. Il est là juste quelques mots, une voix familière, une fréquence particulière, qui demande " mais comment çà va", comme si on s'était vu la veille ... on a presque envie de rajouter "quel temps fait il chez toi ?" voilà tout çà pour çà, et puis le silence qui parle mieux que les mots qui font le marathon. Grande solitude du coureur de fond.
L'absence apprend à mieux se connaître, aussi à se détruire pour mieux renaître, c'est dans l'épreuve et la douleur que la vraie personnalité se forge, est ce une chance alors ?
Il restera dans le coeur ce goût acidulé et lointain d'une passion jamais éteinte, qui conforte ce sentiment que nous sommes devenus ce que nous sommes, parce que nous pouvons nous souvenir d'hier, sans amertume et sans regrets. Est ce çelà que l'on nomme "expérience, recul" ? Et ce temps qu'on voulait rapide et fulgurant on a envie de l'arrêter ... de le déposer comme une plainte parce qu'il vous a volé tant de moments. Il faut lui pardonner et ne plus le laisser tourner à sa guise c'est peut être çà la vraie maitrise.
Et pour clore mon écrit, me revient comme un écho cet air d'Alain Bashung imprimé à jamais dans mon âme ...
...mon ange je t'ai puni à tant me sacrifier icône idolâtrée immondices à la nuit mon ange je t'ai haï je t'ai laissé tuer nos jeunesses ébauchées le reste de nos vies si loin de moi...
Toutes les histoires, peuvent s'écrire comme çà avec des chansons, des morceaux de vie, des bouts de chagrin, et ce n'est pas rien. C'est ma thérapie.
Nine en Har'Mony
Nine Admin
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Vivre à coté de l’autre Et partager sa vie Aimer tout ce qu’il est Son odeur ses gestes aussi
Avancer cote à cote Et s’arrêter ici Au milieu des regrets Et de tout c’qu’on s’est dit
Le souvenir de l’autre Est tellement précis On l’entend on le frôle On caresse son ombre la nuit
Le temps pousse à la faute Et on en paie le prix Avoir le premier rôle Et plus rien aujourd’hui
On est si peu de chose Quand l’autre s’en va Quand le manque s’impose Quand on a plus le choix On apprend tant de choses Quand l’autre n’est plus là Plus là
On refait son décor On range les photos On a peur quand on sort On se dit que c’est trop tôt
On est mal dans son corps On ne se trouve pas beau L’impression d’être mort Sans l’autre contre sa peau
On est si peu de choses Quand l’autre s’en va Quand le manque s’impose Quand on a plus le choix On apprend tant de choses Quand l’autre n’est plus là Plus là
On est si peu de choses Et tellement à la fois Quand le manque s’impose On est plus vivant que l’on croit On comprend tant de choses Quand l’autre n’est plus là Plus là
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Lun 6 Juil - 10:08
LETTRES ET MUSIQUES
La musique comme l'amour laisse des traces, des ombres, des notes disséminées dans un espace infini. La musique, tel le silence, est un cri, une espérance de lien avec l'autre et avec soi. Sans elle, le silence se perd dans le vide sidéral. Il est appel désespéré, sans écho. Un rien. Une angoisse pétrifiante. La musique est un lien silencieux, quand l'être aimé est loin.
J'aime méditer cette citation :
"Dans la vie, il n'y a pas de solutions. Il y a des forces en marche, il faut les créer et les solutions suivent" (Antoine de Saint-Exypéry)
Outre la musique, l'écriture fait partie aussi des solutions "placebo" pour atténuer le manque, le chagrin, lettres écrites mais jamais envoyées aux destinataire, carnet et cahiers à spirales noircis à l'encre noire ou bleue, selon les périodes et les humeurs ... traces de pages déchirées , griffonnées, qu'on relit longtemps après comme pour vérifier si les choses ont changées, évoluées, bref une trace d'apaisement éphèmere mais efficace dans l'instant. écrire, dévider les mots dans un complément d’absence le vide des mots est désir d’écriture comblé par le vide des choses
Le paquet de lettres devient volumineux, et on joue à en tirer une au hasard, comme dans un jeu de carte pour la lire, c 'est un exercice surprenant ? Nin@rtmony
et alors surgit dans l'inconscient de la mémoire ce poème de circonstance :
Les Séparés
N'écris pas - Je suis triste, et je voudrais m'éteindre Les beaux été sans toi, c'est la nuit sans flambeau J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau N'écris pas !
N'écris pas - N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes Ne demande qu'à Dieu ... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais N'écris pas !
N'écris pas - Je te crains; j'ai peur de ma mémoire; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire Une chère écriture est un portrait vivant N'écris pas !
N'écris pas ces mots doux que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon coeur; Et que je les voix brûler à travers ton sourire; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur N'écris pas !
Marceline Desbordes-Valmore
Dernière édition par Nine le Mar 11 Mai - 0:56, édité 5 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Lun 6 Juil - 10:42
BEETHOVEN lui, avait le talent d'écrire une lettre sans un mot, juste quelques notes de musique, évoquent bien plus les maux.
quand la musique, seule se fait l'empreinte de la nostalgie et du manque elle est "parlante".
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Lun 6 Juil - 15:03
LES PARFUMS DE SA VIE
C'est vrai que dans ses draps fourbus Jusqu'aux aurores un inconnu Elle a roulé à demi-nue Son corps de bras en bras tendus
C'est vrai qu'au vent de ses cheveux A ce parfums de safran bleu Elle a brûlé à petit feu Sa liberté manière d'un jeu Elle a dans son regard Un reste d'étendard L'ombre d'un corbillard Que poussent des pillards
Moi je l'ai tant aimée Tant aimée, tant aimée Que mon corps est pétri Des parfums de sa vie Moi je l'ai adorée Adorée Que mon corps est pétri Des parfums de sa vie
C'est vrai qu'au bord de ses écarts Ses yeux froissés sont en retard Quand sonne l'heure de leur départ Ou d'un sourire ou d'un regard Elle a le corps ouvert aux rives adultères A la caresse amer des amours passagères Moi je l'ai tant aimée Tant aimée, tant aimée Que mon corps est pétri Des parfums de sa vie Moi je l'ai adorée Adorée Que mon corps est pétri Des parfums de sa vie C'est vrai qu'elle a donné souvent Des nuits, des rêves éblouissants
Je l'ai tant aimée, tant aimée Que mon corps est pétri Des parfums de sa vie
ART MENGO
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 1:52, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 7 Juil - 2:26
Les caresses des yeux
Les caresses des yeux sont les plus adorables ; Elles apportent l'âme aux limites de l'être, Et livrent des secrets autrement ineffables, Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ; Leur langage est plus fort que toutes les paroles ; Rien n'exprime que lui les choses immortelles Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses, Elles gardent encor leur limpide tendresse ;
Faites pour consoler, enivrer et séduire, Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes ! Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
Texte de Auguste Angellier (1848-1911)
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 1:53, édité 3 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Sam 11 Juil - 14:30
...Si tu veux j'peux t'aider Ca m'a l'air un peu lourd à porter Sûr, t'as rien oublié ? Les bateaux que tu me démontais
En vertu des rasoirs Tu viens couper court à notre histoire À tiroirs Dehors l'incandescence N'approuve que les larmes d'un sampler J'veux tout réécouter Vaguement brisé Sur une plage alcaline
Où veux-tu qu'j'te dépose ? Tu m'as encore rien dit T'aimes plus les mots roses Que je t'écris ?
J'aimais ta géométrie Exacerbée d'une pensée profonde À tourner l'dos au soleil On n'est pas pour ça plus fort en nombre
Décor décortiqué Reconstitué Sur une plage alcaline
... extrait chanson ALCALINE Alain Bashung
Dernière édition par Nine le Mer 26 Aoû - 2:05, édité 6 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Lun 13 Juil - 2:39
I'M YOUR MAN
... If you want a lover I’ll do anything you ask me to And if you want another kind of love I’ll wear a mask for you If you want a partner Take my hand Or if you want to strike me down in anger Here I stand I’m your man ... Leonard Cohen
Dernière édition par Nine le Sam 1 Aoû - 20:27, édité 6 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 14 Juil - 3:19
Je me suis tellement manquée Véronique Sanson
C'est une histoire de folle Qui commence vraiment bien C'est devenu rock'n'roll Presque tous les matins Et puis des jours ignobles Ont saboté ma fête J'ai cru que je devenais folle J'ai su que je perdais la tête
Je me suis tellement manquée Je me suis tellement fait mal J'ignorais tous les gens Ca me paraissait normal Je m'étais tellement trahie J'avais rendu les armes Et j'ai tout démoli A cause d'une petite larme
C'était mon Lucifer Qui tremblait devant moi C'est pas que j'en sois bien fière Mon hôte était à moi Je pleurais des larmes de kirsch Aux petites heures du matin Dommage qu'il faille qu'on triche Avec tous nos chagrins
Je me suis tellement blessée Je me suis tellement maudite Je me sentais violée Diminuée et petite
Je m'étais tellement perdue Dans une flamme allumée J'ai une longueur d'avance Sur toute l'éternité
J'ai du mal à vous le dire Tellement honte d'en sourire Heureusement que j'ai eu mal Tout ça était fatal
Je me suis tellement volée je me tellement faite mal Ca me fait rire qu'à moitié Ca me fait rire en silence S'il me reste un sanglot Une petite lampe allumée dans mon âme Je les offrirai aux autres Je me suis pardonnée
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 1:46, édité 2 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Lun 27 Juil - 16:27
LE TREMBLE EST BLANC
Le temps irrévocable a fui. L'heure s'achève. Mais toi, quand tu reviens, et traverses mon rêve, Tes bras sont plus frais que le jour qui se lève, Tes yeux sont plus clairs. . A travers le passé ma mémoire t'embrasse. Te voici. Tu descends en courant la terrasse Odorante, et tes faibles pas s'embarrassent Parmi les fleurs. . Par un après-midi de l'automne, au mirage De ce tremble inconstant que varient les nuages, Ah ! verrai-je encore se farder ton visage D'ombre et de soleil ?
¤¤¤¤¤ Paul-Jean Toulet
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 1:40, édité 1 fois
Nine Admin
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 28 Juil - 0:32
LE CHAGRIN
Connais-tu l'herbe amère, le liseron, la plante Toute noire et très belle enroulée dans la gorge ? Ô que quelqu'un la dise, ô que quelqu'un la chante Seulement sur le bruit d'un coeur et d'une horloge Et le train de Dunkerque au loin sur son refrain Le chagrin
Cet animal familier, ce chien que tu traînes Dans les couloirs et les vieux escaliers du corps Il est un peu méchant, pas très beau mais tu l'aimes Il tire vers les ponts, le soir, quand tu le sors Et tu as beau être son maître, tu le crains Le chagrin
Son couteau à douleur et sa gouge artisane A sculpter des oiseaux de bois sur les potences Des épines aux lilas, des pétales aux larmes Et tout le désespoir qu'il faut à l'espérance C'est le meilleur de toi qui brille dans l'écrin Du chagrin
Un jour il t'offrira son collier de morsures Un jour, demain, ta main prendra dans la corbeille Emplie de raisins ronds une grappe un peu sûre Il a de belles vignes, il soigne bien ses treilles Il a le temps pour lui, il presse grain par grain Le chagrin
Laisse-le libérer ses sources sous tes cils Son fleuve qui n'a que tes paupières pour grèves Cet océan profond sans bateau et sans île Qui met son grain de sel sur les phrases des lèvres Tu peux lâcher la corde, il a le pied marin, Le chagrin
A se sentir lavé, presque beau, transparent Aux bras des vieux matins édentés de la ville A appeler encore son règne de tyran Ses carrefours muets, ses grands théâtres vides Le vent chargé de clous, de soleils souterrains Du chagrin
Ami, pardon, c'est à ton rire que j'accroche Son manteau qui me tient bien froid quand il fait froid Une enveloppe bleue déchirée dans la poche Eteignez en sortant, et ne me plaignez pas, Plaignez plutôt celui que n'a jamais étreint Le chagrin Le chagrin ALLAIN LEPREST
Dernière édition par Nine le Mar 15 Déc - 2:38, édité 2 fois
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 28 Juil - 1:33
Ecoute…
Ecoute, apprendras-tu à m’écouter de loin, Il s’agit de pencher le cœur plus que l’oreille, Tu trouveras en toi des ponts et des chemins Pour venir jusqu’à moi qui regarde et qui veille.
Qu’importe en sa longueur l’Océan Atlantique, Les champs, les bois, les monts qui sont entre nous deux, L’un après l’autre un jour il faudra qu’ils abdiquent Lorsque de ce côté tu tourneras les yeux.
Jules Supervielle (« Le forçat innocent », 1930)
Dernière édition par Nine le Mar 28 Juil - 4:24, édité 2 fois
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Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Mar 28 Juil - 2:45
L'ABSENCE
C'est un volet qui bat C'est une déchirure légère Sur le drap où naguère Tu as posé ton bras Cependant qu'en bas La rue parle toute seule Quelqu'un vend des mandarines Une dame bleu-marine Promène sa filleule
L'absence, la voilà, l'absence D'un enfant, d'un amour L'absence et la même Quand on a dit je t'aime un jour Le silence est le même
C'est une nuit qui tombe C'est une poésie aussi Où passaient les colombes Un soir de jalousie Un livre est ouvert Tu as touché cette page Tu avais fêlé ce verre Au retour d'un grand voyage Il reste les bagages
L'absence, la voilà, l'absence D'un enfant, d'un amour L'absence et la même Quand on a dit je t'aime un jour Le silence est le même
C'est un volet qui bat C'est sur un agenda la croix D'un ancien rendez-vous Où l'on se disait vous Les vases sont vides Où l'on mettait les bouquets Et le miroir prend des rides Ou le passé fait le guet J'entends le bruit d'un pas
J'ai chanté aux étoiles mon amour pour toi Et j'ai fait le calcul Ma voix leur parviendra dans 3 milliards d'années Surement elles vont s'éteindre De n'avoir pu t'aimer car moi seul peut t'étreindre A ton seul souvenir mon bonheur perle en larmes Et s'en va, dévalés en cascades et vacarmes Si la ville panique Ca n'est que d'ignorer que mille torrents d'amour viennent l'abreuver
Qu'on me redise un jour que l'amour n'a qu'un temps Tant que courera l'amour, je t'aimerai autant T'en fais pas mon amour Laissons le défiler Il est temps de s'étendre pour mieux le défier
J'ai voulu voir du beau ailleurs que sur ton corps Mais mes yeux sans repos doivent fouiller encore Je n'ai d'autre sommeil que dormir sur ton ventre Je n'ai d'autres folies que rentrer dans ton antre j'ai le coeur qui pense et le tête qui pompe Bonheur d'etre a l'envers, la raison qui s'estompe quand Quand de tes doigts glacés tu me brûles la peau Quand dans tes petits bras je couche un château
Et qu'on me redise un jour que l'amour n'a qu'un temps, non, Tant que courera le temps je t'aimerai autant T'en fais pas mon amour Laissons le défiler il est temps de s'étendre Pour mieux le défier
S'agit pas d's'en aller sinon qui va m'aider ? Me dire qu'il faut manger puis aussi respirer Je ne sais plus rien faire que de penser à toi Non c'est vrai, j'exagère, je veux parler de toi Tu t'es offerte à moi et j'ai gagné ma mort Ma même, ma pareille Me voilà couvert d'or pour te dire que je t'aime J'ai dû en faire des couches A ton prochain sourire j'en rajouterai trois louches
Et qu'on me redise un jour l'amour n'a qu'un temps Non tant que courra le temps je t'aimerai autant T'en fais pas mon amour Laissons le défiler il est temps de s'étendre Pour mieux le défier
Loïc Antoine
Nine Admin
Nombre de messages : 12705 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: L'ABSENCE ET LE VIDE Sam 1 Aoû - 20:30
« Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandit. » Robert Desnos
SI TU SAVAIS ...
Loin de moi et semblable aux étoiles, à la mer et à tous les accessoires de la mythologie poétique, Loin de moi et cependant présente à ton insu, Loin de moi et plus silencieuse encore parce que j' t'imagine sans cesse, Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir. Si tu savais. Loin de moi et peut-être davantage encore de m'ignorer et m'ignorer encore. Loin de moi parce que tu ne m'aimes pas sans doute ou ce qui revient au même, que j'en doute. Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés Loin de moi parce que tu es cruelle. Si tu savais. Loin de moi, ô joyeuse comme la fleur qui danse dans la rivière au bout de sa tige aquatique, ô triste comme sept heures du soir dans les champignonnières. Loin de moi silencieuse encore ainsi qu'en ma présence et joyeuse encore comme l'heure en forme de cigogne qui tombe de haut. Loin de moi à l'instant où chantent les alambics, l'instant où la mer silencieuse et bruyante se replie sur les oreillers blancs. Si tu savais. Loin de moi, ô mon présent présent tourment, loin de moi au bruit magnifique des coquilles d'huîtres qui se brisent sous le pas du noctambule, au petit jour, quand il passe devant la porte des restaurants. Si tu savais. Loin de moi, volontaire et matériel mirage. Loin de moi c'est une île qui se détourne au passage des navires. Loin de moi un calme troupeau de boeufs se trompe de chemin, s'arrête obstinément au bord d'un profond précipice, loin de moi, ô cruelle. Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète. Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l'étoile enclose dans le verre, il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi, tu es loin de moi. Si tu savais. Loin de moi une maison achève d'être construite. Un maçon en blouse blanche au sommet de l'échafaudage chante une petite chanson très triste et, soudain, dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison : les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans les chambres des belles inconnues et leurs rêves même à minuit, et les secrets voluptueux surpris par les larmes de parquet Loin de moi, Si tu savais. Si tu savais comme je t'aime et, bien que tu ne m'aimes pas, comme je suis joyeux, comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, desortirs de l'univers. Comme je suis joyeux à en mourir. Si tu savais comme le monde m'est soumis. Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière. Ô toi, loin-de-moi à qui je suis soumis Si tu savais. ¤¤¤¤¤ Robert Desnos