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Sujet: JAMIE CULLUM Jeu 8 Mai - 16:16
JAMIE CULLUM
Depuis l’âge de 8 ans, Jamie Cullum ensorcelle le moindre piano qu’il touche. Ce jeune anglais, égérie de la nouvelle scène jazz, a longtemps élevé au rang de supershow les mariages et baptèmes qu’il anime jusque ses 19 bougies soufflées. Sa majorité révolue, en effet, il change de scène et préfère les clubs de jazz parisiens dans lesquels il teste sa voix de crooner sur des reprises d’Ella Fitzgerald et de Franck Sinatra.
S’ensuit un premier album «Heard It All Before» qui ne s’écoulera qu’à 600 exemplaires seulement. Jamie se concentre alors sur ses études de lettres mais la passion ayant raison de tout, il revient sur le devant de la scène en 2002 avec un nouvel opus «Pointless Nostalgic».
Après un combat acharné entre maisons de disques, Universal obtient finalement sa signature et produit l’année suivante «Twenty Something». Avec 2 millions d’exemplaires vendus dans le monde, Jamie se hisse dans la cour des grands jazzmen.
En mai 2005 enfin, il s’attaque au mélange des genres et accouple rap, soul, rock et jazz au sein d’un même maxi : «Catching Tales». Encore un succès.
un simple click pour l'écouter :sunny:
http://www.myspace.com/jamiecullum
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Sam 10 Mai - 20:59
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Invité Invité
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Sam 9 Aoû - 13:22
Merci Anny pour les infos et Liliane pour ce choix
Je me permets de mettre mon coup de coeur concernant Jamie Cullum c'est sa merveilleuse reprise du classique "I get a kick out of you"
Simplement magnifique
Nine Admin
Nombre de messages : 12721 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Ven 30 Jan - 8:18
UN SURDOUE !
Dans un milieu du jazz aussi cloisonné qu’exigeant, Jamie Cullum fait figure de surdoué. En 2003, il réconcilie le grand public avec la musique jazz en écoulant deux millions d’exemplaires de son album Twenty something à travers le monde. Cinq ans et cinq albums plus tard, Jamie Cullum est toujours là. Son énergie sur scène et son style inimitable ont fait de lui un artiste éclectique incontournable.
Jamie Cullum est un chanteur et pianiste qui possède une voix unique oscillant entre douceur et raucité. Son répertoire couvre un large panel musical empruntant des thèmes aux comédies musicales de Broadway, au swing d'avant-guerre, mais aussi au rock alternatif des années 90, au folk, au blues, au funk, à la bossa nova ... Jamie Cullum propose également des compositions signées par lui-même ou par son frère Ben Cullum.
Dernière édition par Nine le Ven 30 Jan - 8:28, édité 2 fois
Nine Admin
Nombre de messages : 12721 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Ven 30 Jan - 8:24
ITV FIGARO
Jamie Cullum : «Je ne fais pas du karaoké !»
Propos recueillis par CAMILLE LE GALL
15/10/2007
Le Figaro Magazine -
Qui sont vos icônes musicales ? Jamie Cullum -
Miles Davis et Herbie Hancock. Ce sont de grands musiciens, au style unique et particulièrement novateur. Mais aussi Beck ou Björk, exactement pour les mêmes raisons : ils n'ont peur de rien. Côté jazz contemporain, Brad Mehldau est un artiste incroyable...
On trouve sur votre dernier album, «Catching Tales», aussi bien des standards que des titres que vous avez écrits. Que préférez-vous chanter ?
Je mets autant de créativité et de passion dans mes propres chansons que dans les standards jazz. Je ne suis pas là pour faire simple chanteur de karaoké ! Pourquoi cet album est-il plus pop que jazz ? Je ne crois pas qu'il soit plus pop. Si on l'écoute bien, on se rend compte qu'il est beaucoup plus jazzy. Des chansons comme Oh God ou 7 Days to Change Your Life sont des ballades jazz, Get Your Way est basé sur un sample de jazz. De toute façon, je ne veux pas faire des albums copiés/collés. C'est l'évolution que je souhaitais.
Etes-vous déçu que «Catching Tales» se soit moins bien vendu que le précédent, «Twentysomething» ?
Twentysomething, au-delà de la musique, a été un véritable phénomène en Angleterre et ailleurs. Les gens l'achetaient par effet d'entraînement.
C'est toujours difficile de faire un album après. Comment expliquez-vous votre succès planétaire ?
Mes CD ont plu à beaucoup de gens : aux fanas de jazz, mais aussi à ceux qui aiment la pop, aux jeunes, à leurs parents et à leurs grands-parents... Le concert que j'ai donné à l'Olympia en janvier dernier est l'un de mes meilleurs souvenirs : en observant la salle, j'avais devant moi des gens de toutes générations. Par exemple, Agnès Varda accompagnée de ses petits-enfants.
Les jeunes savent-ils apprécier le jazz ?
Il est faux de dire qu'on doit s'y connaître pour aimer cette musique. Pas besoin d'être érudit, il faut juste se sentir bien quand on l'écoute.
Vous considérez-vous comme un crooner ?
Ça a pu m'arriver de faire le crooner, mais ce serait complètement faux de me coller cette étiquette. On ne peut pas me comparer à Bublé ou Cincotti, même si ce sont de bons artistes. Ecoutez mes albums, venez à mes concerts, vous verrez... Etre pris pour un crooner, ça sous-entend un côté vieux jeu. C'est exactement l'inverse de ce que je veux être. Mes albums sont ancrés dans le présent, pas dans les années 50.
Vos projets ?
Je continue ma tournée et je prépare de nouvelles chansons pour sortir un disque, probablement l'année prochaine. J'ai tellement d'idées que je vais devoir faire au moins deux albums pour les utiliser toutes !
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Dim 30 Aoû - 16:18
Jamie Cullum de retour dans les bacs en novembre
Le talentueux et non moins séduisant Jamie Cullum, dévoilera en novembre prochain, son cinquième et nouvel album studio, "The Pursuit", actuellement porté par un premier single, "I'm All Over It" : écoutez un extrait !
http://www.jamiecullum.com/
Depuis ses 15 ans, Jamie Cullum se produit en concert. Autant dire qu'il en a assuré des milliers ce qui, à 30 ans, impose le respect auprès des professionnels. Sa carrière ayant été propulsée par ses trois albums et par divers récompenses (dont une nomination en 2005 au Grammy Awards), l'artiste de jazz n'a aucune raison de ralentir son rythme. C'est pourquoi il dévoilera en novembre prochain, son cinquième opus studio (si l'on exclu le concept "In The Mind Of Jamie Cullum" paru il y a deux ans), "The Pursuit", actuellement porté par un premier single extrait : "I'm All Over It" - à découvrir sur son site officiel.
Jamie Cullum en concert, c'est tout simplement extraordinaire ! L'artiste se distingue grâce à son énergie débordante qui enlève toute la salle, et à son incroyable émotion qui laisse tout le monde béat dans un silence religieux.
Il chante merveilleusement bien, techniquement et émotionnellement (ce qui est rare - souvent on retrouve chez les interprètes l'une ou l'autre des qualités, mais rarement les deux), il a une présence et une aura indéniables, joue à la fois du piano, de la guitare, des percussions (qu'il exécute directement sur le dessus de son piano), chante ses morceaux et reprend également, à la sauce jazzy, Jeff Buckley, Radiohead, Jimi Hendrix ou Franck Sinatra. Enfin, Jamie Cullum est - pour couronner le tout, communicatif et charmeur : une vraie bouffée d'air frais !
http://www.enmusique.fr/goto/27125
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Mer 28 Oct - 1:16
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Jamie Cullum, l’Anglais qui détrône les crooners américains
Entre jazz classique et dance, les explosions répétées de son cinquième album consacrent les goûts éclectiques du vocaliste, et l’excellent travail du producteur Greg Wells. Dix ans après son apparition canon, Cullum lâche la bride, et continue à fissurer le mur du son.
Un coup de tonnerre éclate après l’exposé du thème du premier morceau de The Pursuit, le disque, que Jamie Cullum plus jazz que jamais, s’apprête à sortir début novembre sur le label DECCA. Ne fermez pas la fenêtre. C’est naturel. Quand l’orchestre de Count Basie s’empare d’un standard comme Just One of Those Things, les murs tremblent.
Les musiciens du Count, convoqués par Cullum, actionnent le distributeur d’éclairs. Éblouis, les techniciens du studio de Tony Bennett, à New York, ont enregistré une seule prise de la chanson.
Dans un disque de vocaliste guère avare d’enthousiasme, Jamie Cullum nous assène une performance de classe maximum. Le titre phare, Love ain’t gonna let you down, chante les bienfaits de l’être cher dans un univers musical tourbillonnant.
Les influences bondissent des standards de Gershwin aux influences trip-hop les plus tendances. Sans hors-piste. Avec une touche personnelle de l’harmonie. Et la vitesse d’une éruption volcanique. J’ai rencontré le jeune homme (quelle figure de bambin effronté!) à Paris. Il sait ce qu’il veut. Dors tranquille Tony Bennett, ô toi le Grand! Voici la succession assurée.
ITV Jamie Cullum :
Pourquoi avoir attendu quatre ans pour sortir l’album?
J’ai pris une année sabbatique. Le disque était prêt fin 2008. Là-dessus, Clint Eastwood m’appelle. Je le connaissais par l’entremise de son fils Kyle. Ce dernier utilise mon studio (Terrified Studios) dans le quartier de Shepherd’s Bush à Londres. J’avais croisé Clint à la première du film Grace is Gone de John Cusack. Il m’a persuadé de jouer au festival de Jazz de Monterey, dont il est proche. Clint a adoré le show. Il m’a commandé dans la foulée la bande originale du film Gran Torino. Il a composé la musique; m’a confié les textes.
Quel gars relax! Pas l’idée qu’on se fait d’une star. Nous avons été nominés aux Golden Globes. J’ai assuré la promo du film avec lui. Dans l’intervalle, j’ai enrichi le matériel du premier projet de disque. De nouvelles compositions ont vu le jour. Des reprises également, comme Don’t Stop the Music. J’ai tenu à rendre hommage à mes influences contemporaines et à mes racines.
JC4 Quelles racines?
J’admire depuis toujours le déchaînement de Jimi Hendrix. Dans le fond, mon ambition me poussait à devenir écrivain. La musique représentait un passe-temps. Or jouer de la guitare dans des groupes, assurer le rôle de DJ dans les soirées, me valaient un succès fou. Cette réussite m’a détourné de l’objectif. Alors j’ai voulu devenir un musicien, mais complet, comme Herbie Hancock. Une tâche compliquée.
Cependant, petit à petit, j’ai pris goût à essayer. J’ai copié chaque disque qui passait, à l’oreille. Un jour enfin, après l’université, j’ai réalisé que j’étais musicien. Entretemps, l’inspiration des song-writers m’a conquis: Elton John, Jeff Buckley et Harry Connick Jr. L’apport des hip-hoppers, comme A Tribe Called Quest, m’a séduit. Restait à écrire les paroles. Le plus aisé, puisque l’ambition figurait dans mes aspirations premières.
Comment vous voyez-vous aujourd’hui?
Un musicien. Tel que je l’ai voulu. Qui joue selon son cœur. Qui a la chance de porter sans complexe l’héritage des grands jazzmen du siècle dernier, de Sydney Béchet à Joshua Redman. Qui rebondit sur les groupes actuels de hip-hop et d’électro.
Tout cela sans avoir grandi dans ces milieux, mais en ayant ramassé le plus possible. Je n’ai pas souffert comme eux, certes. Mais j’ai considérablement travaillé mon expression pour accueillir l’apport phénoménal de ces gens. J’ai bougé en moi, également. A l’arrivée, j’observe que je suis devenu un produit particulier.
JC3 Quels sont vos disques de chevet?
Pour le piano: Brilliant Corners, de Thelonious Monk, un monument. Headhunters, d’Herbie Hancock. Le duo Bill Evans et Tony Bennett. My Song de Keith Jarrett. Closer de Paul Bley. Tous les morceaux de Wynton Kelly et de Lennie Tristano.
Pour les autres: le trio vocal Lambert/Hendricks and Ross. In a Silent Way, de Miles Davis. Mention particulière pour A Love Supreme, de John Coltrane. L’œuvre m’accompagnera toute la vie; elle recèle des mondes qui ouvrent des portes sur d’autres univers. Je télécharge beaucoup. J’aime le Old Style. A chaque passage parisien, je claque plusieurs centaines d’euros dans les boutiques de vinyles.
Influences pop?
Tom Waits. Pour la progression du style piano/voix au fil des albums. Un modèle. Et Radiohead pour les airs.
Question piano/voix, Nat King Cole semble une filiation majeure. Vous jouez ses morceaux?
Rien de moins facile. Son jeu est plus complexe qu’il ne paraît. Je me plonge dans les bons pianistes quand j’ai le temps. La semaine dernière, je disposais de trois jours. J’ai appris par cœur un morceau de Sony Clark. Bill Evans? Trop dense. Brad Mehldau? Trop riche harmoniquement. Lui et Evans sont des prodiges. Et j’ai de toutes petites mains, voyez.
Comment s’est passée la prise de contact avec l’orchestre de Count Basie ?
Indescriptible! Frank Foster a dirigé l’orchestre. Le type, un saxophoniste de la grande époque du Basie Band, a dépassé 80 ans. Quand les cuivres ont démarré le riff à l’ancienne, j’ai eu l’impression qu’un train s’engouffrait dans le studio. Quelle puissance! Je suis littéralement tombé du piano, je vous jure ! comme soufflé par une explosion (blown away). Les mecs se marraient. Le directeur musical Bill Hughes m’a confié une anecdote: la dernière fois que l’orchestre a joué Just one of those Things, Ella Fizgerald était derrière le micro, mais elle avait oublié les paroles!
JC6 Quel est le fil rouge de The Pursuit?
Je viens de fêter mes 30 ans. Cette année, je me marie. Je peux le proclamer sans me cacher en France, car en Angleterre la presse people me saute dessus : j’en ai pour trois jours. Ces deux évènements participent de ma quête du bonheur. Une quête ininterrompue. Je veux du bien-être, poursuivre ma recherche de bonne musique, et partager l’ensemble. Il s’agit de cette poursuite-là. Voilà ce qui porte le disque. Mon exemple? Miles Davis, un innovateur incessant. Changer sans jamais de repos.
Pourquoi l’explosion d’un piano sur la jaquette du CD?
Je veux provoquer des sentiments inattendus. Un piano suscite habituellement des images d’apaisement. De sérénité. Pas le mien! Je veux de la casse. De la surprise. Démolir pour engendrer quelque chose de nouveau. En concert, même comportement: je perds très vite mon calme. La scène me réveille. Quand le public réagit, on dégénère ensemble. La vibration me communique les impressions des jazz band des années swing. Jouer dans le cratère d’un volcan. J'ai opté pour un traitement à contre-pied du standard Just one of those Things. J’ai pris au mot le parolier Cole Porter. En fait, l’histoire évoque un type qui sort en douce d’un hôtel, après une virée.
Pourquoi alors avoir suivi le chemin habituel, et avoir entamé la chanson de façon suave?
Intro classique, certes. La posture m'a paru naturelle. Mais après je l’ai saupoudrée de piment. Cole Porter a beau avoir composé des balades sublimes, roucoulé comme un malade et chanté les amoureux. En fait, c’est un gros cochon.
Dernière édition par Bridget le Ven 22 Juil - 13:27, édité 2 fois
Bridget
Nombre de messages : 2631 Age : 73 Localisation : Paris Date d'inscription : 13/05/2008
Sujet: Re: JAMIE CULLUM Ven 6 Nov - 23:17
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. Jamie Cullum pop star du jazz
par Olivier Nuc 06/11/2009
Tout juste trentenaire, le chanteur et pianiste britannique publie «The Pursuit», un cinquième album très séduisant.
Dix ans après la sortie de son premier disque autoproduit, Jamie Cullum est toujours rangé dans la catégorie des musiciens prometteurs.
The Pursuit, qui paraîtra lundi , devrait le faire basculer du côté des artistes majeurs de notre époque. Le pianiste et chanteur y accomplit une impressionnante synthèse de ses différentes influences, sans jamais choisir entre jazz et pop. Sur ce cinquième album, il a travaillé avec le réalisateur Greg Wells, collaborateur de Mika ou Katy Perry. «Il fait des disques pop, mais il a les mêmes racines jazz que moi : il a des posters de Monk et Basie dans son studio !»
Jamais auparavant Cullum n'avait osé s'aventurer sur le terrain d'une pop aussi décomplexée qu'avec I'm All Over It Now, chanson aux allures de tube immédiat. Capable de passer sans problème de Radiohead à Duke Ellington, Cullum a appliqué cet éclectisme à fond pendant la confection de ce nouveau disque. «On a regardé des photos de Count Basie en studio pour observer le placement des micros. Mais on s'est aussi livré à de fantastiques bœufs à la manière d'un groupe de rock. Je tenais à mêler méthodes anciennes et techniques modernes.»
Certains titres, notamment If I Ruled the World, ont été assemblés piste par piste à l'aide de machines. «Je n'avais jamais travaillé de cette manière auparavant», explique le musicien.
Marié l'an prochain
Après le triomphe de Catching Tales, en 2005, Cullum s'est octroyé une pause de plusieurs années. «J'avais passé six ans sans discontinuer entre scènes et studio. J'ai passé du temps à faire des choses simples : me reposer, faire la cuisine, jouer au foot, faire du vélo, voir ma famille.»
Il en a aussi profité pour collaborer avec Clint Eastwood sur la bande originale de Gran Torino. Le début d'une carrière hollywoodienne ? « Le problème, c'est que j'ai démarré avec Eastwood, un des meilleurs réalisateurs du monde. J'adorerais retravailler pour le cinéma, mais il faudra que ce soit Godard ou rien !», plaisante-t-il. Il rêve par ailleurs de composer le score d'un film d'animation, comme ceux que tisse Randy Newman pour les productions Pixar.
À la différence de nombreux artistes estampillés jazz, Jamie Cullum tient à conserver sa singularité, en particulier son accent anglais. « Ce n'est pas toujours facile d'être anglais en Angleterre, mais mon âme est définitivement britannique. Je viens d'acheter une maison à la campagne, et je me marie l'an prochain.»
Pour accompagner les changements induits par ce nouvel album, Jamie Cullum a recruté de nouveaux musiciens, plus à l'aise dans les champs pop et rock. «C'est la première fois que je suis plus vieux que mes accompagnateurs !» s'amuse-t-il.
Il n’en est qu’à son cinquième disque en neuf ans, et pourtant Jamie Cullum, la petite trentaine, est déjà l’artiste de jazz anglais le plus célèbre et le plus vendu de l’histoire.
« Vendu », comprenez bien, on parle ici de chiffres de vente, pas de compromission morale et esthétique. Celle-ci, on l’a vue à l’œuvre dans le show de l’Américain qui a précédé le Britannique sur la scène de Jazz à Juan, mercredi 20 juillet 2011. Un médiocre saxophoniste et crooner dégoulinant de charme apprêté, empruntant gestuelle et mimique à George Clooney, et jouant, lui, le second degré au premier degré. Il s’appelle Curtis Stigers, et il a raison de s’étonner d’être invité dans un festival de jazz aussi renommé.
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Que Jamie Cullum a peut-être signalée avec ironie en disant au public que ce Curtis-là (publié comme lui sur Verve) atteint l’équilibre entre « being enormously talented and being incredibly handsome (joli garçon) ». Drôle de public aussi, qui applaudit sans discrimination à peu près tout ce qu’on lui vend, du moment que la simple présence sur une grande scène garantit à l’artiste sa célébrité.
Mais on a vu avec Jamie Cullum qu’en réalité, ce public est en attente de vraie joie. C’était la troisième fois que le lutin d’Essex, déboulé d’une comédie de Shakespeare dans les premières années du XXIe siècle pour se jeter sur un piano, le faisait à Juan-les-Pins.
Et pour le faire, il le fait. Du début à la fin, avec une énergie, une générosité, une drôlerie, une gentillesse, une tendresse, une non-niaiserie sans égales aujourd’hui dans le monde de la pop-jazz. Un souvenir me revient, un moment qui me l’a rendu à tout jamais sympathique : dans les coulisses de l’Olympia, nous étions une trentaine à faire la queue en attendant que le lutin sorte de sa loge pour que nous puissions le saluer, chroniqueurs courtisés par les attachées de presse, quelques beautiful people, des directeurs de grands festivals également, ça durait. Jamie Cullum repéra un peu à l’écart une vielle dame seule, se précipita sur elle, et ils restèrent quelque trois-quarts d’heure à se parler et à rire en confidence.
C’était Agnès Varda. Il avait écrit sur son film Les Glaneurs et la Glaneuse (2000) son mémoire de fin d’études cinématographiques. C’était au moment de son deuxième album et son premier grand succès : Twenty something. Son âge à l’époque : vingt ans et des poussières. Le titre se référait à une série télévisée anglaise qui n’a jamais été diffusée en France, Thirty something, que le philosophe André Gorz aimait beaucoup, en VO, parce qu’elle traitait avec charme, pudeur, intelligence, du vieillissement, qui commence dans la trentaine, avec aussi les incertitudes du désir : rester jeune ou devenir adulte ?
L’âge que Jamie a atteint aujourd’hui et auquel plusieurs de ses chansons se réfèrent, celles qui proviennent de son dernier album, The Pursuit. Car il y a aussi une adorable mélancolie chez ce jeune homme à ressorts qui ne cesse de courir, tignasse ébouriffée, sur la scène pour taper sur tout ce qu’il trouve quand il n’est pas au piano.
Les gens passent ainsi de la danse sur place à l’attendrissement sur leur propre jeunesse, qu’elle soit derrière eux ou encore à venir ou qu’ils soient en plein dans ses tourments et ses jubilations. Quand il chante, vers la fin, la ballade peu connue Spring can really hung you up the most (Le printemps peut vous filer la pire déprime), de Wolf et Landesman (1955), sa voix « poivrée », comme dit Teddy, vous donne une envie de caresse.
Côté jazz qui réveille, on est servi aussi. L’orchestre de Jamie Cullum ne recèle aucun soliste exceptionnel, ce sont des Londoniens qui ont ce qu’il faut en vigueur et en swing, qui assurent autant que la Lloyd’s (du moins on l’espère pour les clients de celle-ci dans les années qui viennent).
Le show c’est Jamie. Son jeu de piano, ses chansons (These are the days, Twenty something avec un arrangement emprunté à Charlie Mingus), le traitement original qu’il accorde à celles des autres : Just One of Those Things, I’ve got you under my skin (Cole Porter), un funky Come together (John Lennon).
Toute la pinède finit debout, Jamie et ses musiciens descendent jouer Caravan au milieu du public. Il remontera sur scène le temps d’envoyer encore une ballade et un tube, puis il ira piquer une tête dans la grande bleue toute miroitante sous la lune et les filles rêveront à lui, le plus sexy des grands talents pas prétentieux et sans doute le plus cultivé des jeunes jazzmen. « See you next time, mes amis », crie-t-il encore.
Michel Contat
Le 21 juillet 2011 .
Une citation de Jamie Cullum sur son site : « The artists I most admire are people like Miles Davis and Tom Waits, who make all kinds of different records, and change and evolve over the years, but still remain themselves. That's what I aspire to. I'm only about five per cent of the way there, but I've got time. » (« Les artistes que j’admire le plus sont des gens comme Miles Davis et Tom Waits, qui font toutes sortes de disques différents, et qui changent et évoluent au cours des ans mais restent toujours eux-mêmes. C’est à quoi j’aspire. Je n’en suis qu’à cinq pour cent du chemin qui y mène, mais j’ai le temps. »)