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Sujet: ASAF AVIDAN Mer 13 Fév - 19:34
ASAF AVIDAN
«Pousser ma voix vers l’aigu, c’est comme me scarifier, et cette sensation m’a fait du bien, m’a fait ressentir physiquement la douleur et m’a permis de la traverser.»
Asaf Avidan (né en 1980) est un auteur-compositeur-interprète et musicien israélien.
Sa voix, si particulière, lui a valu d’être comparé à Janis Joplin, Robert Plant et Jeff Buckley. Il a aussi été qualifié de “nouveau Messie” (Rolling Stone Mexico), d’“ange à la voix rauque”, de “force de la nature” voire d’“enfant de l’amour de Dylan & Joplin”.
Fin 2006, en tournée solo dans le pays, Avidan réunit les musiciens qui deviendront The Mojos.
En 2007, le groupe se retrouve pour la première fois en studio et enregistre les 15 titres de “The Reckoning”, savant mélange de Rock, Folk et Blues. L’album sort en mars 2008 et sera, l’année suivante, disque de platine en Israël ! “The Reckoning” sort en Europe en 2009 et recueille d’excellentes critiques. L’album se classe à la 8e place sur iTunes France.
POOR BOY, LUCKY MAN
Le deuxième album “Poor Boy/Lucky Man” sort en septembre 2009 en Israël et sera disque d’or en 5 mois ! Sorti en Europe en avril 2011, il est nommé album du mois par la radio FIP et le quotidien Libération en France, et par le magazine allemand Eclipsed.
Fin 2011, Asaf Avidan & The Mojos annoncent une “pause créative illimitée”. Asaf Avidan poursuit sa carrière et continue de tourner en solo. Il enregistre, seul, un nouvel opus intitulé “Different Pulses” (sortie en France le 28 janvier 2013).
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liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mer 13 Fév - 19:46
DIFFERENT PULSES Sortie le 28 janvier 2013
Tracklisting:
1. Different Pulses 2. Setting Scalpels Free 3. Love It Or Leave It 4. Cyclamen 5. 613 6. Thumbtacks In My Marrow 7. Conspiratory Visions Of Gomorrah 8. A Gun And A Choice 9. Turn 10. The Disciple 11. Is This It?
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liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mer 13 Fév - 19:49
Asaf Avidan : «La musique comme exutoire»
Il est le nouveau phénomène de la scène musicale. Asaf Avidan, dont la voix incroyable est comparée à celle de Janis Joplin, a frappé un grand coup en publiant l'album Different Pulses. Un disque porté par le single One Day/Reckoning Song que les radios diffusent en boucle et dont on ne se lasse pas. Le chanteur israélien, connu dans son pays pour avoir formé le groupe de folk-rock baptisé The Mojos, connaît désormais une notoriété internationale. Il ne l'a pas volé tant son talent apparaît évident. La partie n'était pourtant pas gagnée d'avance. «Je pense que si j'étais britannique ou américain, cela aurait été plus simple, confie l'auteur devant les caméras du Live-Le Figaro, dont il est le nouvel invité. Il y a quelques années encore, il était encore tabou de chanter en anglais en Israël. Donc, même si j'ai un large public dans mon pays, j'ai aussi dû emprunter un chemin sinueux.» Et Asaf Avidan d'ajouter: «Et puis, les choses sont plus compliquées en Israël parce qu'il faut prendre un avion pour aller n'importe où. Vous ne pouvez pas juste prendre un van pour aller jouer ailleurs»
Sa passion pour son art semble éminemment forte. «Le fait que je sois Israélien n'a jamais joué un rôle très profond. Cela n'a rien à voir avec ma musique. Je pense que le public en a conscience. Je ne suis pas un artiste israélien mais un artiste qui vient d'Israël. Ce qui est une grande différence.»
«Un outil de plus dans ma thérapie»
Il est également revenu sur les raisons qui l'ont conduit à épouser cette carrière plutôt qu'une autre. «J'ai toujours voulu trouver un exutoire pour mes sentiments, explique-t-il encore. J'ai tout essayé dans ma vie. Quand j'étais très jeune, j'ai fait du théâtre, puis de la sculpture et de la peinture. Et ensuite j'ai trouvé le cinéma. Mais après j'ai découvert l'animation. J'ai cru que cela me suffisait. Mais le processus est long. Il faut beaucoup de patience pour ça.. Même si c'est pour un festival de court-métrage, cela nécessite quand même des mois et des mois. Voire une année.»
La musique lui a ouvert d'autres perspectives. «Je pouvais vraiment avoir une émotion et la retranscrire immédiatement, la regarder, comme si je recyclais mes sentiments intimes. Je me suis aperçu que c'était ce que je voulais faire. Cela m'a fourni un outil de plus dans ma thérapie.» Le chanteur, qui a été atteint d'un cancer à l'âge de 21 ans, s'est volontiers dévoilé dans notre émission, avec des mots d'une grande justesse. «Cela m'a permis de me sentir plus mortel. Cela m'a aidé à me souvenir que je ne suis pas là pour toujours. Mais j'ai toujours eu un problème avec la vie et la mort.» Sa quête? «Trouver la raison de ma présence ici. Et s'il y a une raison, essayer de trouver de l'espoir. Je pense que cela a toujours été un thème dans mon travail.» Un travail qui ravit désormais des millions de fans.
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liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mer 13 Fév - 19:59
Asaf Avidan transcende la douleur
Le chanteur-compositeur israélien de 32 ans est le phénomène de cette rentrée avec "Different Pulses", un album porté par une voix qui tient de la grâce.
Si l'on avait des doutes sur ce que raconte le timbre de voix écorché d'Asaf Avidan, une explication de texte viendrait vite les chasser. Dans Different Pulses, il est question de blessures, de peine, de douleur. Tout le champ lexical de la souffrance, décliné en des métaphores parfois très dures. Mais le jeune homme récuse l'idée d'un album sombre. "Au contraire, il parle d'espoir : comment on le trouve, comment on le perd. Évidemment, il s'agit d'un travail introspectif, ce qui implique d'explorer ma part sombre. Mais ce n'est pas un album dépressif." Tout de même, à le lire, le trentenaire semble éminemment torturé. On insiste, citations à l'appui : "Ma vie est comme une blessure, je gratte, alors je saigne", et plus loin "La mort grandit en moi comme un arbre planté dans ma poitrine." Il sourit, poliment, posément. Silhouette frêle, coupe à la Travis Bickle, le taxi driver de Scorsese. "Si vous lisez la suite, vous constatez que je dis que l'écriture me nourrit, qu'elle m'aide à avancer." À chasser la mort justement, lui qui, dix ans plus tôt, était au corps-à-corps avec un lymphome.
Malentendu
Une rémission et une rupture plus tard, il quitte Tel-Aviv et le studio d'animation dans lequel il travaille pour Jérusalem, la musique et un groupe, The Mojos. Le succès est immédiat. "Je ne me l'explique pas, confie celui qui aujourd'hui encore se considère comme à part sur une scène israélienne qui l'a pourtant adoubé. Sans doute étais-je là au bon endroit, au bon moment." Deux autres albums vont suivre avant que le jeune homme ne prenne la tangente, dépassé par le phénomène. "Je désirais écrire de la musique qui ne soit plus confinée à un style ni à un groupe précis." Ce sera Avidan in a box puis Different Pulses, longue plainte glaciale entre pop et électro qui sert surtout d'écrin à la voix du jeune homme. Voix à l'écoute de laquelle toute la critique se pâme, à juste titre. Et le public suit puisque, vingt-quatre heures seulement après sa sortie, Different Pulses était déjà numéro deux des ventes iTunes.
L'engouement ne s'explique pas seulement par la qualité de l'opus, mais pourrait tenir au malentendu suscité par le remix à (énorme) succès d'un précédent titre, "One Day", par le DJ Wankelmut. En 2011, porté par Internet et Youtube (73 millions de vues), le morceau s'est mué en machine à danser, déferlant dans tous les clubs. Oui mais voilà : Asaf Avidan n'est pas vraiment fan de cette version 2.0. D'ailleurs, il a longtemps refusé aux DJ les droits de s'approprier le titre puis il s'est fait prier par Sony, sa maison de disque de l'époque, pour autoriser sa diffusion en radio. On dit même que ce serait la cause de son départ de la Major. "Si je devais écrire mon histoire, il est sûr que cet épisode n'en ferait pas partie. Mais aujourd'hui, je trouve une sorte de beauté au fait qu'un artiste n'ait pas le contrôle sur son art."
Fuir le mainstream
Reste qu'il ne faut pas trop insister sur le sujet. Il aurait refusé le Grand Journal parce que la programmation de Canal+ exigeait de lui qu'il joue "One Day", condition, reconnaissons-le, quelque peu indélicate envers un artiste qui vient faire la promo de son nouvel album. L'anecdote est savoureuse et dit beaucoup de celui qui fuit le mainstream, même lorsque ce dernier avance masqué sous le sceau du branché. "Je regardais hier les top 10 des ventes iTunes selon les pays... : ce sont les mêmes ! Et pour l'essentiel, il s'agit de musique fast-food." Il en fait pourtant partie, de ce classement, et on lui argue que, sans être calibré pour les grandes ondes FM, Different Pulses est un album plutôt accessible. Il le reconnait volontiers. "J'essaie de faire ce que j'estime être de l'art, mais je ne prétends pas faire de l'avant-garde ni même de la musique alternative. Je veux seulement écrire sur ce qui se passe en moi."
Il serait donc vain de chercher un témoignage générationnel dans ses textes. "Je refuse l'idée d'appartenir à une catégorie et j'écris de manière très égoïste, non pas pour provoquer des choses chez les autres mais plutôt pour avoir un écho de ma propre existence." Il n'y a pas non plus chez ce fils de diplomates, réformé après quelques mois d'armée - "je ne dormais plus, je cauchemardais" -, la volonté de parler de politique. "Aussi loin que je puisse aller pour voir ce qui me trouble, ça n'a rien à voir avec la situation politique ou sociale. Tout ça ne m'intéresse pas, ce n'est qu'une façon de nous masquer la vraie question : pourquoi sommes-nous là ?" Rencontré quelques jours seulement après les élections législatives en Israël, où le parti centriste de Yaïr Lapid a créé la surprise, il ne rechigne pourtant pas à donner son avis. "La notion de centre me fait peur, elle me semble trop floue", avant d'évacuer : "Le gouvernement n'est pas une entité différente, la population est tout aussi responsable que les politiques au pouvoir."
Les different pulses qui donnent son nom à l'album sont donc exclusivement siennes, pas celles d'un territoire marqué par le conflit, encore moins celles, musicales, de la génération MP3. "Je veux seulement trouver un sens à ma vie par la musique..., même si je sais que c'est aussi ridicule que de prétendre trouver Dieu."
Solidays, Longchamp : 28 au 20 juin 2013 Garorock, Marmande : du 28 au 30 juin 2013 Cognac Blues Passion : 2 au 7 juillet 2013 Main Square Festival, Arras : samedi 6 juillet 2013 Les Déferlantes d'Argelès : du 7 au 10 juillet 2013 Lives au Pont du Gard, à Uzès : 12 juillet 2013 Musilac, Aix les Bains : 14 au 17 juillet 2013 Crazy Week Nice : 17 juillet 2013
liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Jeu 14 Fév - 17:51
"The Disciple"
Lying on the floor, I hear it pounding down the door All them fuzzy, awful thoughts are floating into shore
See these broken strings, you tore them with your lazy heart The wind in our open, tired grave - it's tearing us apart
Cry! Oh angel cry Your favorite disciple is tearing out his eyes
All the things these eyes have seen, this time they've really crossed the line I think I'll pack up all my shit and cross to Palestine
Strip down all my clothes, I'm gonna run into the wild Leave you with my bitter wounds, leave you with my pride
Cry! Oh angel cry Your favorite disciple is tearing out his eyes
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liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Sam 16 Fév - 16:58
L’évidence Asaf Avidan
L’album de l’Israélien Asaf Avidan procure une expérience forte et rare, croisant la sensualité glaciale de Portishead et la liberté de Jeff Buckley. Le fruit d’un parcours chaotique. Critique et écoute.
Ce matin, le bonheur a le visage délicat et juvénile d’Asaf Avidan. À peine son bonnet de laine ôté, sa crête de jeune coq redressée, sa langue se met à darder joyeusement du verbe, chaque question donnant lieu à une réponse précise et panoramique. Quel sens donner à Different Pulses, chanson-titre de son troisième album, le premier en solo ? :
“Elle est assez explicite et contient toute la philosophie du disque. Il s’agit de l’interaction et du conflit permanent qu’il y a entre l’espoir et la perte de l’espoir. Quoi que je puisse faire, il en sera toujours ainsi. Ces ‘différentes impulsions’ rythment ma vie. Elles encadrent la seule loi possible, désespérante et stimulante, en ce monde. À l’image de Sisyphe qui montait son rocher au sommet de la colline pour aussitôt le voir redescendre, nos actions sont marquées par le sceau de l’échec mais aussi de l’obstination.”
Il est rare de rencontrer un musicien de rock coiffé à l’iroquoise comme au temps du punk’s not dead qui soit à ce point réfléchi, articulé et dont les chansons exhibent aussi crûment le noyau dur de la vie. Et puis, vous initiant à une forme de sensualité glaciale, il y a ses chansons envahies par une voix radicalement étrange et qui pourtant ne vient pas d’ailleurs. Une voix déchirée et déchirante, terriblement humaine quoique d’un genre indéfini, qui rampe sur le fil du rasoir, qui pendule entre extase et agonie. Décrire la nature singulière de ce timbre revient à convoquer dans la même sphère sonore Björk et Roy Orbison, Jeff Buckley et Eartha Kitt. C’est dire si cette voix est androgyne et passionnée. Les mots non plus n’ont rien d’anodin, qui systématiquement vont tripoter du côté de la douleur, de l’épuisement, de la maladie, de la mort, du côté du corps et même de la viande. “Mon album, prévient-il, c’est comme une opération chirurgicale sans anesthésie.”
“Ma vie est comme une plaie que je gratte pour mieux saigner.” Ainsi s’ouvre Different Pulses dont le beat lourd et solennel conduit une sorte de marche funèbre. D’ailleurs, deux lignes plus loin, “La mort est comme un arbre planté dans ma poitrine.” Chez Asaf, le corps cache tant de choses inattendues. Dans Setting Scalpels Free, quelque chose comme un doo wop lynchien, “un prophète change l’eau en vin” dans son estomac et “un bossu fait sonner les cloches” dans son thorax. Et puis il y a la noirceur orbisonienne de Cyclamen, soit L’Écume des Jours de Boris Vian en mode electropop, avec ce parallèle entre le nénuphar qui pousse dans les bronches de la Chloé du roman et le cyclamen qui envahit celles du personnage de la chanson, alité, entubé, en mal d’oxygène. C’est assez de métaphores tragiques, d’organes douloureusement personnifiés pour que, par contraste, le visage rayonnant d’Asaf en cette matinée d’hiver nous interroge. Certes, il y a la vie. Ou mieux, l’instant présent que le chanteur israélien entend savourer. À Paris pour la promotion de ce disque, le premier pour un nouveau label, il est entouré d’une équipe qui le materne comme un petit Jésus.
Il y a trois semaines, il envisageait de s’installer dans la capitale française avec Michelle, sa compagne. Histoire de fuir l’hystérie que promettent les élections israéliennes… “Tout ça me déprime. Je n’allume plus la télé. Je ne veux plus être nourri par cette peur qui seule va rendre possible la réélection de Netanyahu. Mais cette peur, je la retrouve partout où je vais…” Pour ce fils de diplomate, né à Jérusalem en 1980, qui a passé une partie de son enfance en Jamaïque, la posture serait presque convenue. Celle du bobo de gauche s’indignant en boucle mais au final impuissant face au populisme ambiant incarné par un Premier ministre qui n’a jamais cru possible un processus de paix en Israël.
Sauf qu’Asaf n’a rien du pacifiste planqué dans son loft. Quand il a atteint ses 18 ans, âge où tout Israélien est appelé à effectuer son service militaire (trois ans pour les hommes), il a joué le jeu. “Tous les élèves de la classe de l’école d’art dont je sortais ont cherché à contourner le problème en obtenant la plus mauvaise note aux tests physiques, afin d’être aiguillés vers les sections les moins exposées comme la documentation ou le cinéma. Moi, je ne voulais pas bluffer. Je voulais rendre à mon pays ce qu’il m’avait donné. J’ai obtenu 97 points sur 97 et bien que je n’aie rien d’un athlète, j’ai été incorporé dans l’infanterie mobile, l’un des corps les plus exigeants.”
Au bout de quelques mois, ses certitudes sévèrement fissurées, il est sujet à des troubles psychologiques, fait des cauchemars, se réveille en pleine nuit en hurlant, au désespoir de ses camarades de chambrée. Le moment de rupture vient après un entraînement particulièrement éprouvant qu’il exécute plombé par trois nuits d’insomnie consécutives. “Nous devions marcher 65 kilomètres dans le désert avec un barda de 60 kilos. Puis courir les deux derniers kilomètres et à l’arrivée faire des séries de pompes. J’ai terminé le parcours Dieu sait comment. Je ne me suis évanoui qu’au moment des pompes. Je me suis réveillé à l’hôpital militaire avec des tubes dans les bras. On m’a réformé après un séjour en psychiatrie. J’ai continué à faire des cauchemars pendant un an.”
C’est ici le moment décisif, celui où le processus de création se met en marche. Un cancer du système lymphatique l’isole dans une bulle et une rupture amoureuse le laisse désemparé : il découvre la fécondité paradoxale de certaines expériences négatives. “Chaque traumatisme aura été source d’inspiration. Ces épreuves ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui : un chanteur de blues, quelqu’un qui va au plus profond puiser dans la douleur afin de s’en montrer digne et de pouvoir s’en défaire.”
Cette référence au blues, peu audible sur l’album, renvoie à la formule plus stoïcienne que masochiste “It serves you right to suffer” (“souffrir t’est profitable”) que John Lee Hooker utilisa sur l’une de ses complaintes parmi les plus lugubres et vitales, comme pour souligner cette capacité qu’a la vie à toujours conquérir quelque chose, même dans ses défaites, même dans ses plus apparentes dégradations. “Quand j’ai rompu avec cette fille, ce n’était pas seulement une rupture. Je venais de passer six ans avec elle. Elle était mon premier amour. Elle représentait tout ce que je connaissais de la vie d’adulte. J’avais tout construit autour de cette relation. Je n’imaginais pas que cela puisse se briser un jour. Je venais de terminer des études de cinéma d’animation à l’université et j’avais commencé à travailler dans un studio, à réaliser des spots publicitaires pour les enfants. Cette rupture m’a littéralement anéanti. Elle m’a aussi aidé à comprendre que je n’étais pas fait pour ce travail, que ce que j’avais à exprimer ne pouvait être contenu dans ce seul cadre.”
Lui qui, hormis deux accords plaqués sur une guitare, n’a jamais fait de musique se met à écrire des chansons pour régurgiter tout ça. Plein de chansons. De quoi remplir deux albums – The Reckoning et Poor Boy/Lucky Man – qu’il enregistre avec The Mojos, ce qu’Israël a sans doute produit de plus classique en matière de rock’n’roll, la voix d’Asaf lancée sur des rampes à la Robert Plant en surplomb de beats lourds et de chorus de guitares enflammées. Un triomphe. Et un tube, One Day, qui tourne en boucle sur les ondes de Galei Zahal, la radio de l’armée ! “Nous étions parmi les premiers à chanter en anglais dans un contexte de patriotisme exacerbé où c’était mal vu.”
En 2011, fatigué par trois années ininterrompues de concerts un peu partout dans le monde, et jusqu’en Chine, il suspend sa collaboration avec The Mojos pour se tourner vers Tamir Muskat du groupe d’electro oriental Balkan Beat Box. Muskat, sorcier du mix, va habiller les titres de Different Pulses de parures sonores composites, ou rétrofuturistes comme on dit, où sont fixées ses attentions pour le trip-hop, le dubstep, pour Moby, Ennio Morricone, la twanging guitar et le son fifties en général. Un lit de braise et de glace sur lequel Asaf vient se coucher comme un lépreux béatifié, l’amour et la mort en guise de piliers de baldaquins et, cupidon aux flèches empoisonnées, Leonard Cohen lui soufflant à l’oreille des “broken hallelujahs” d’une impressionnante grâce létale. Tel ce Is This It final où désirs d’aimer et de mourir finissent par se confondre. “La chanson pour moi n’est pas un art mais un outil qui permet de mieux me comprendre, qui m’aide à vivre. Une thérapie.” Prions pour qu’il ne guérisse pas trop vite.
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Jeu 9 Mai - 9:57
Love It or Leave It
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liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mar 30 Sep - 17:07
Asaf Avidan dévoilera son nouveau single le 6 octobre
Asaf Avidan termine actuellement son troisième album, dont la sortie vient d'être annoncée par son label. Il faudra encore patienter jusqu'au mois de janvier 2015 pour en découvrir la teneur, mais un premier extrait arrivera en radio prochainement.
Actuellement sur les routes pour assurer une série de concerts acoustiques, Asaf Avidan peaufine son troisième album. C'est que vient de révéler le label Polydor (Universal Music) par la voix de son directeur Eric Lelièvre. D'après l'un de ses derniers tweets, le chanteur israélien sera de retour chez les disquaires en janvier prochain avec « un excellent album ». Aucune autre information n'a filtré à ce sujet, mais il sera possible d'écouter son premier single dès le 6 octobre, date de son envoi aux radios.
Sur la scène des Folies Bergère en début de semaine, Asaf Avidan se produira à Avignon le 2 octobre, à Perpignan le 4, à Bordeaux le 5 puis à l'Opéra de Vichy le 7. Des représentations sont également prévues à Grenoble le 9 et à Mulhouse le 14. L'occasion pour le chanteur de défendre ses premiers morceaux, dont le tube "One Day/Reckoning Song", "Love It or Leave It" ou encore "613", et peut-être quelques extraits de son prochain disque.
Sorti en janvier 2013, le dernier album "Diffrent Pulses" d'Asaf Avidan s'est écoulé à près de 130.000 exemplaires en France. Un succès surprise porté par le remix de la chanson "One Day Reckoning Song" réalisé par Wankelmut. Cette version a fait danser la France entière mais n'est absolument pas représentative de la patte d'Asaf Avidan, davantage empreinte de folk et de blues. Le chanteur de 34 ans devra donc jouer serré s'il veut à nouveau se faire une place sur le devant de la scène, sans l'aide d'un DJ cette fois-ci.
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mer 1 Oct - 18:40
OVER MY HEAD is the 1st single from the upcoming new album - "Gold Shadow". Sortie le 7 octobre 2014
liliane Admin
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Jeu 9 Oct - 18:01
LOVE IT OR LEAVE IT
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Jeu 18 Déc - 11:01
LITTLE PARCELS OF AN ENDLESS TIME
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Dim 24 Déc - 10:21
ASAF AVIDAN, LE CŒUR MÉLANCOLIQUE
À 30 ans, le chanteur israélien à la voix haut perchée dissèque ses peines de cœur dans un troisième album épatant.
Même si le ravissement de la première fois s’est émoussé, l’émotion reste palpable. La voix d’Asaf Avidan est toujours aussi incroyable, c’est celle d’un ange, mais un ange sexué dont ce nouvel album raconte les peines de cœur. C’est même le sens premier de cette étude de la chute qui a donné son titre au disque. « “Gold Shadow”, mon disque précédent, s’interrogeait déjà sur le sentiment amoureux, comment “toujours” peut-il se transformer en “plus jamais”, confie l’Israélien. Et l’une des premières phrases de ce disque est née lorsque j’écrivais à propos de ma solitude, ce réveil sans personne à mes côtés… Je me pose une question que tout le monde s’est un jour posée : comment en suis-je arrivé là ? Je ne sais pas mentir et il n’y a qu’à lire mes textes pour deviner ce que j’ai traversé ces deux dernières années. « To Love Another » raconte cette étrange relation à trois que mon ex m’a imposée. « A Man Without A Name », ce moment très précis où tu ne sais pas si tu vas te relever de cette peine de cœur. C’est peut-être ce que je sais faire de mieux, chanter mon chagrin. »
Dans ce disque, « Green And Blue » sont les noms de code donnés aux deux femmes qui ont partagé sa vie. Asaf était amoureux d’une femme qui en aimait une autre ; il dissèque ce partage et les bouleversements que cela lui procura, ce qui se marie parfaitement avec le vibrato de son chant. D’ailleurs, le titre « Good Girls Are Falling Apart » n’est pas une énième attaque machiste contre le sexe dit faible mais un cri libérateur. Comment se reconstruire après un tel désastre ? « Pour la première fois de ma vie, j’ai pensé à me jeter par la fenêtre. J’étais chez moi à Tel-Aviv et je me suis demandé : à quoi bon ? Puis j’ai commencé à écrire quelques chansons. Ce n’est pas de la mélancolie au sens premier car je ne regrette pas les jours heureux, au contraire, j’aime ce grand huit qu’est la vie. Il me transporte. » Nous aussi.
« The Study On Falling », Polydor. Tournée française du 21 mars au 9 avril 2018. asafavidanmusic.com
Par Christian Eudeline Crédit photo : D. R. - ANTOINE GIACOMONI/MANDRAKIMAGE - OJOZ Par Christian Eudeline
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN Mar 8 Mar - 8:28
CONCERT Il défend son 7e album, "Anagnorisis", sur la scène du Dôme
Inès ZEGHLOUL et Louise GARCIA
Voix haut perchée et rythme pop folk, Asaf Avidan est un condensé d’émotions sur scène. Après l’isolement et la crise sanitaire, il revient ce soir transcender le Dôme de sa fragile poésie avec Anagnorisis, sorti en 2020.
❚ On dit souvent que vos influences musicales sont multiples, et qu’il est difficile de vous mettre dans des cases. Vous êtes né à Jérusalem, fils de diplomates, et vous avez passé votre enfance en Jamaïque. Cela a-t-il influencé votre identité musicale ?
Oui effectivement, mais peut-être pas dans le sens où vous l’entendez. Enfant, j’ai voyagé et vécu entre différentes cultures et peuples, j’ai développé un brouillage des frontières. Les lignes imaginaires auxquelles les gens attachent tant d’importance semblent ne plus exister. Non seulement en termes de race, d’ethnie, de religion et de coutumes… Mais l’idée même de genres musicaux me semble aujourd’hui complètement désuète. Pour moi, on peut se servir de plusieurs types de musique pour exprimer différentes émotions, et en utiliser qu’un seul reviendrait à n’utiliser qu’une seule couleur pour une image.
❚ Il y a quelques années dans votre album "Different Pulses", vous avez comparé votre vie à une blessure. Vous évoquez les ruptures et la maladie dans vos précédents albums. Votre musique vous a-t-elle aidé à évacuer ces émotions ?
Oh non, pas du tout ! Je pense que la pire des erreurs est de croire que l’on peut ou même que l’on doit "évacuer" ces sentiments. Ils font partie de nous, et chacun doit apprendre à vivre avec en paix et avec résilience. Leur donner de la beauté et de la dignité à travers l’art, c’est ce qui me permet de les affronter et de les reconnaître. La volonté constante des gens de refuser de faire face à leurs blessures, l’injonction au bonheur -le fait de devoir être constamment heureux- est désastreuse pour nos vies et pour la société.
❚ En 2019, à l’âge de 39 ans, vous avez décidé de faire un break après dix ans de tournée ininterrompue. Pourquoi avez-vous eu besoin de cette pause ? Que cherchiez-vous à fuir ?
Comme je l’ai dit, je n’étais pas en train de fuir. C’est le contraire. J’étais prêt à me regarder en face, sans m’évader à travers le rock’n’roll. J’étais prêt à aller dans un endroit calme et à écouter toutes les parties de moi-même, afin de leur donner une voix. Les tournées étaient devenues une routine fastidieuse, et il m’était devenu difficile d’évoluer. Donc j’ai décidé de rompre ce cycle pour un moment, et d’essayer quelque chose de nouveau.
❚ Pendant cette période d’absence, vous vous êtes isolé dans une ferme italienne pour écrire et enregistrer la musique de votre septième album, "Anagnorisis". Vous avez même enregistré une partie de votre album pendant le confinement. Comment cela a-t-il influencé votre travail ?
C’est intéressant parce que cette année de calme dont nous venons de parler a donné naissance à des chansons sur des thèmes spécifiques. L’album sur lequel j’étais en train de travailler parlait d’un manque de forme, d’un sentiment d’effilochage. Un hymne à l’impuissance et à l’insignifiance… mais pas de manière nihiliste. L’opposé. C’était plutôt… comment trouve-t-on un sens dans un univers indifférent ? C’était très personnel et introspectif. Mais quand la pandémie est arrivée, tout le monde s’est trouvé confronté aux mêmes questionnements psychologiques et philosophiques. J’ai l’impression que l’album reflète aussi d’une certaine manière la situation dans laquelle nous nous trouvons tous.
❚ L’album "Anagnorisis" semble être davantage pop que "The Reckoning" ou "Different Pulses"… Ce "virage" est-il une volonté de votre part ? Qu’est ce qui vous a inspiré pour cet album (artistes, collaboration avec des producteurs etc.) ?
Je ne pense pas que Anagnorisis soit nécessairement plus pop que Different Pulses. Tous mes albums sont une mosaïque de plusieurs choses qui m’intéressent et je ne suis pas sûr qu’Anagnorisis soit différent. Il y a des influences qui ne font pas du tout partie de la pop comme Radiohead, Motown ou Nick Cave. Il y a des choses qui relèvent un peu plus de l’art-pop, comme David Bowie, et il y a aussi une petite allusion au hip hop des années 90 avec les Fugees ou The Roots. Je ne pense absolument pas me détourner de quoi que ce soit. J’aime élargir ma gamme afin de mieux dépeindre des émotions et des pensées spécifiques.
❚ La véritable signification du mot "Anagnorisis" se réfère au moment où une personne est confrontée à sa véritable identité. Qu’est ce que cet album révèle sur votre personnalité, que les précédents albums n’ont pas révélé ?
Quand j’ai écrit Anagnorisis, je traversais une période où j’étais en perte d’identité. Une nébuleuse confuse de voix ne se soumettait pas à un cadre cohérent. Au début, je pensais que c’était dû à un manque de ma part. Peut-être par manque de courage, de talent, ou de patience pour décrypter tous ces sentiments désordonnés et brumeux. J’ai eu un moment de grâce lorsque j’ai compris ce que j’étais au plus profond de moi-même. J’ai fini par accepter cette nébuleuse de personnages différents en moi, et que mon travail consiste à leur donner une voix à tous.
❚ Vous êtes de retour sur scène avec votre groupe, notamment au Dôme de Marseille. Quelles émotions voulez-vous transmettre à votre public ? Les performances en direct vous ont-elles manqué ?
Je sens qu’une partie de moi est restée endormie, en hibernation. C’est excitant d’accueillir à nouveau cette bête endormie dans ma vie, mais avec tout ce que j’ai appris pendant cette période de calme. Quant à ce que je souhaite transmettre au public, je veux qu’il découvre ses propres émotions à travers ma musique. À travers cette expérience, je veux que nous partagions tous ensemble. Si je fais bien mon travail, alors je disparaîtrai et deviendrai juste un paysage à l’intérieur duquel ils pourront voyager.
Ce soir à 20h au Dôme, Marseille. 41/63¤. dome-marseille.com
"L’injonction au bonheur est désastreuse pour nos vies."
"Je veux que le public découvre ses propres émotions à travers ma musique."
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Sujet: Re: ASAF AVIDAN
ASAF AVIDAN
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