La beauté gracile d’Audrey Hepburn, à l’instar de celle de Greta Garbo, d’Ava Gardner ou de Marlene Dietrich a laissé une empreinte inaltérable dans l’iconographie du XXème siècle.
Les beaux rôles qu’elle a interprétés dans les brillantes comédies de Billy Wilder, Stanley Donen, Blake Edwards ou George Cukor ont forgé pour partie la légende. Mais son élégance naturelle et sa générosité ont aussi laissé une trace indélébile dans la psyché du public. Son influence sur la mode des années 60 jusqu’à nos jours est encore vivace.
Pourtant lorsqu’elle tourne son premier succès en 1953, « Vacances Romaines », les canons de beauté des actrices de l’époque se situaient à l’exact opposé de son physique. C’était le règne des beautés blondes explosives aux formes généreuses : Marilyn Monroe, Kim Novak, Grace Kelly, Lana Turner…
À l’autre extrême, Audrey illumine l’écran de son charisme : sa silhouette élancée de danseuse bouge comme celle d’un jeune chat, ses cheveux noirs et ses sourcils bien dessinés en circonflexe mettent en valeur ses immenses yeux de faon au travers desquels passent toutes les émotions.
Pour « Vacances Romaines », la géniale costumière hollywoodienne Edith Head lui créée une ligne immédiatement reconnaissable de « rebelle sage » : jupe évasée, chemisier sans manches, foulard et cheveux courts.
En 1954, elle rencontre le couturier Hubert de Givenchy dont elle devient la muse absolue et l’amie.
Intemporelle, la petite robe noire toute simple, aux bretelles nouées de « Sabrina » est restée dans toutes les mémoires et s’est déclinée depuis en de multiples variations.
Pour «Diamants sur canapé », Givenchy la drape dans un fourreau noir d’une classe invraisemblable : call-girl au spleen nonchalant, elle séduit le monde entier, un fume-cigarette à la main et son chat sur l’épaule. « Moon River », chanson mélancolique composée par le génial Henry Mancini, fredonnée par une Holly en pantalon corsaire sur un escalier de fer est devenue un classique du romantisme hollywoodien.
Deux rôles vont conforter ce statut d’icône de mode.
Dans « Drôle de Frimousse » en 1957, elle incarne un jeune modèle qui pose pour un grand photographe joué par Fred Astaire. Le photographe Richard Avedon, présent sur le tournage, a lui même donné des indications pour ce film inspiré par sa propre vie, il a insufflé un style flamboyant aux scènes de séances de pose.
Audrey va connaître un autre succès phénoménal dans une comédie musicale ultra stylisée de George Cukor en 1964 : « My Fair Lady » dont le directeur artistique n’est autre que le grand photographe Cecil Beaton. La scène des courses d’Ascot reste encore à ce jour un modèle de graphisme, d’esthétique extrémiste et de perfectionnisme.
Jusqu’à aujourd’hui et pour longtemps, des générations de jeunes actrices admirent l’actrice et tentent de suivre ses traces sans jamais égaler son élégance : Natalie Portman, Wynona Ryder ou Audrey Tautou…
Sa féminité gracile, son innocence lumineuse, son instinct infaillible pour la mode, ses mouvements de danseuse lui donnaient un charme irrésistible, unique.
Audrey Hepburn avait la grâce : une fragilité délicate, illuminée parfois d’un sourire solaire, inoubliable.
Audrey Hepburn est née Audrey Kathleen Ruston le 4 mai 1929 à Ixelles, en Belgique, fille d'une baronne néerlandaise et d'un père anglais ayant des racines autrichiennes, irlandaises, écossaises et françaises, qui ajouta plus tard au nom de la famille celui de sa grand-mère, Kathleen Hepburn, descendante du troisième époux de la reine d'Ecosse Marie Stuart.
Après avoir passé sa petite enfance entre Londres, les Pays Bas et la Belgique, et s'être prise très jeune de passion pour la danse, Audrey Hepburn est envoyé en pension dans le Kent en 1935 suite à la séparation de ses parents. Suite à l'entrée de l'Angleterre dans la seconde guerre mondiale en 1939, sa mère la fait revenir aux Pays-Bas. Elle entre alors au conservatoire d'Arnhem où elle étudiera la danse jusqu'en 1945.
Durant l'occupation des Pays-Bas par l'Allemagne, elle danse pour lever des fonds pour la résistance. Après la guerre Audrey s'installe à Amsterdam, puis en 1948 à Londres, où elle tient un petit rôle au cinéma. Elle continue sa formation prometteuse de ballerine mais sa grande taille et ses problèmes de santé dus à la malnutrition durant la guerre l'incitent à abandonner la danse.
En 1951 et 1952 elle joue plusieurs rôles secondaires au cinéma, avant d'être remarquée par Colette qui lui propose alors d'interprêter le rôle principal de Gigi à Broadway.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Portrait of Audrey as Gigi in New York, 1951. Copyright Richard Avedon.
En 1953 elle obtient son premier grand rôle au cinéma, dans "Vacances romaines" de William Wyler, aux côtés de Gregory Peck, tellement impressionné par la performance de la jeune actrice qu'il exigera que leurs deux noms soient au même niveau sur l'affiche du film. Ce rôle lui vaut plusieurs récompenses, dont l'oscar de la meilleure actrice.
Elle retrouvera le réalisateur William Wyler par deux fois, en 1961 pour "La Rumeur", film sur l'intolérance envers l'homosexualité féminine, où elle partage l'affiche avec Shirley Mac Laine, puis en 1966 pour le beaucoup plus léger "Comment voler un million de dollars", avec Peter O'Toole.
Son second grand film est "Sabrina", en 1954, avec Humphrey Bogart, dans un rôle à contre emploi, et William Holden, avec qui elle aura une aventure. Ce film sera l'occasion de sa rencontre avec Hubert de Givenchy, qui créera ses tenues dans de nombreux films et avec qui elle entretiendra une amitié toute sa vie, et avec le réalisateur Billy Wilder, qu'elle retrouvera en 1957 pour "Ariane", une comédie où elle flirte avec un Gary Cooper en playboy vieillissant.
En 1954, elle joue au théâtre dans la pièce de Jean Giraudoux Ondine, avec Mel Ferrer qu'elle épousera plus tard la même année et dont elle aura un fils en 1960. Ils partageront plus tard l'affiche au cinéma dans Guerre et Paix de King Vidor (1956) d'après le roman de Tolstoï, puis en 1959 elle jouera dans le film Vertes Demeures, réalisé par son époux.
En 1957, elle partage l'affiche avec Fred Astaire dans la comédie musicale Drôle de Frimousse. Sur la musique de Gershwin, le film est l'une des rares occasions qu'aura eu Audrey Hepburn de danser au cinéma.
Le film est réalisé par Stanley Donen, qu'elle retrouvera en 1963 pour la comédie d'espionnage Charade, où elle donne la réplique à Cary Grant, qui avait jusque là refusé de jouer avec elle à cause de leur différence d'âge. En 1959 elle joue une religieuse missionaire en Afrique dans Au risque de se perdre de Fred Zinnemann, loin de son image de femme sophistiquée.
Puis en 1960 dans le western anti-raciste, Le vent de la plaine de John Huston. En 1961 elle interprète Holly Golightly dans Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany's), l'adaptation de Blake Edwards du roman de Truman Capote, Petit déjeuner chez Tiffany. A l'occasion de ce film elle interprète la chanson Moon River pour laquelle Henry Mancini et Johnny Mercer reçurent l'oscar de la meilleure chanson. En 1964, elle retrouve William Holden dans la comédie Deux têtes folles, remake du film La fête à Henriette de Julien Duvivier. La même année elle interprète Eliza Doolitle dans My Fair Lady, qui remporta un immense succès.
Alors que son mariage bat de l'aile, elle retrouve Stanley Donen pour un film sur les problèmes conjugaux, Voyage à deux, en 1967. La même année elle joue le rôle d'une aveugle dans le thriller Seule dans la nuit, avant de mettre fin à sa carrière.
Peu après son divorce en 1968, elle se remarie avec le docteur Andrea Dotti, dont elle aura son second enfant. Ils divorceront en 1982 et Audrey s'installera avec l'acteur Robert Wolders. Elle fera encore quelques rares apparitions au cinéma, notamment avec Sean Connery dans les rôles de Robin des bois et Marianne vieillissants (La Rose et la flèche, 1976). Elle fera une dernière apparition dans Always de Steven Spielberg en 1989.
A partir de 1988, elle devient ambassadrice de l'UNICEF, et s'investit pour aider les enfants dans de nombreux pays d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Elle poursuivra son engagement jusqu'à sa mort en 1993 à Tolochenaz, en Suisse d'un cancer du côlon.
Couverte de récompenses, cinq fois nominée aux oscars, Audrey Hepburn reste une icone parmi les stars des années 50 et 60. Symbole de la sophistication, ce n'est pas un hasard si aujourd'hui des images d'Audrey Hepburn se retrouvent sur toutes sortes d'objets, du livre de photos au paravent. Sa vie a fait l'objet d'une biographie au cinéma, en 2000 sous le titre The Audrey Hepburn Story.
Un portrait de la star hollywoodienne Audrey Hepburn, figure emblématique du cinéma américain et de la féminité flamboyante des années 50-60.
Née en Europe, à Bruxelles, le 4 mai 1929, Audrey Hepburn a été profondément marquée par l'occupation allemande des Pays-Bas, le pays natal de sa mère. Après des études de danse, Audrey Hepburn se tourne vers la comédie. Elle éclate à Broadway dans «Gigi». Elle enchaîne ensuite les succès, «Guerre et Paix», de Vidor, «Diamants sur canapé», de Blake Edwards, ou «My Fair Lady», de Cukor.
Disparue en 1993, Audrey Hepburn avait depuis longtemps choisi de mettre sa notoriété au profit de grandes causes, humanitaires notamment, qui lui permettaient d'exprimer son amour profond pour les autres. Elle fut ainsi choisie comme ambassadrice spéciale de l'Unicef en 1988.
Avec sa frange, ses ballerines et ses jupes froncées, elle était un modèle de chic, de grâce, d'élégance. A l'aide d'archives, de photos, d'extraits de films et de témoignages très émouvants, Gero von Boehm brosse le portrait de cette figure emblématique du cinéma américain des années 1950-1960, qui fut en même temps une femme de coeur.
Fille d'une baronne d'origine hollandaise, elle est à jamais marquée, petite, par le départ de son père : « Cette absence, explique l'acteur Robert Wolders, son dernier compagnon, sera à l'origine d'un sentiment d'insécurité permanent. » Confrontée aux horreurs de l'occupation nazie en Hollande, elle fera alors l'apprentissage de la souffrance et de la compassion. Révélée à Broadway dans « Gigi », elle devient très vite une des actrices les plus prisées de Hollywood.
Mais elle a beau tourner avec les plus grands (William Wyler, George Cukor ou encore Blake Edwards), elle n'oubliera jamais son brûlant besoin d'humanité : « C'était une femme profondément généreuse », dit d'elle son ami Harry Belafonte.
En devenant ambassadrice de l'Unicef en 1988, elle se consacre enfin pleinement aux déshérités : « C'était pour elle une expérience très dure, dit son fils Sean Hepburn Ferrer. A chaque voyage, elle revenait bouleversée. »
Jusqu'à sa mort pourtant, le 20 janvier 1993, elle n'aura de cesse de témoigner de la misère du monde et de clamer son indignation.