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 BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE

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Nine
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MessageSujet: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 0:58

« Brassens ou la liberté »
à la Cité de la musique


BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE Brasse10

DU 15 MARS AU 21 AOÛT 2011

Dans la continuité de plusieurs expositions visant à éclairer
le parcours de figures emblématiques de la scène musicale du xxe siècle,
en France et à l’étranger :
« We want Miles » (autour de Miles Davis, en octobre 2009),
« Gainsbourg 2008 » (2008), « John Lennon, unfinished music » (2005),
« Pink Floyd Interstellar » (2004), « Jimi Hendrix Backstage » (2003),

la Cité a souhaité rendre hommage à un monument de la culture musicale française :
en 2011, Georges Brassens, mort il y a tout juste trente ans, aurait eu 90 ans.

Qui ne connaît pas Brassens ?

Tout le monde a chantonné un jour l’une de ses chansons :
Le Gorille, Les Amoureux des bancs publics, Auprès de mon arbre et bien d’autres.
L’homme est installé dans la mémoire collective
avec l’image parfois consensuelle du père tranquille
que l’on chante en famille au coin du feu ou celle de l’ami qui nous rassure.

Il est temps de redécouvrir que derrière la figure fleurant bon la France d’antan,
se cache un individu rare, hautement lettré,
fin connaisseur des grandes figures de la poésie française,
et aussi un formidable musicien pétri du swing et amoureux de Charles Trenet ;
un libertaire qui choisira une voie individuelle plutôt que les combats collectifs,
sans renier ses convictions, s’opposant à la guerre,
à la morale bien-pensante ou à l’arbitraire de la justice et de la police ;
une force tranquille, inébranlable dans le tourbillon du succès,
qui n’a jamais suivi que sa petite musique intérieure.

Mais comment exposer Brassens ?

Comment évoquer une personnalité si populaire
mais si volontairement peu spectaculaire ?
La Cité de la musique a voulu, au-delà des images stéréotypées,
le faire découvrir sous un angle inédit et parfois surprenant.

Elle a demandé au dessinateur et auteur Joann Sfar
– le père du Chat du Rabbin mais aussi réalisateur
d’un premier long-métrage consacré à Serge Gainsbourg –,
ainsi qu’a la journaliste Clémentine Deroudille,
de transmettre leur passion pour Brassens.

Les commissaires proposent un parcours à la fois ludique et didactique,
incitant à la déambulation au milieu d’une forêt d’arbres,
où le public découvrira de nombreux documents inédits,
manuscrits et carnets exceptionnellement confiés par la famille
et les proches du chanteur, mais également sons d’archives,
images télévisuelles, photographies, guitares…

La scénographie de cette première rétrospective consacrée à l’artiste a été confiée
à des artistes-décorateurs de cinéma.
Christian Marti, Antoine Fontaine et Gladys Garot
ont imaginé un écrin fait de matériaux bruts et de tulles tendus,
créant plusieurs atmosphères dans lesquelles les visiteurs découvriront
un Brassens immortalisé par les photographes Robert Doisneau,
Jean-Pierre Leloir et Pierre Cordier.

Les dessins de Joann Sfar, répartis tout au long du parcours,
sont à l’image de son univers :
sagace, drôle, déroutant. Mis en scène par le graphiste Philippe Ravon,
ils dialoguent avec les œuvres ; illustratifs, monumentaux,
ils éclairent à leur façon la vie de Brassens et racontent des histoires
– celles qui ont émaillé la vie du chanteur comme celles que le dessinateur
a imaginées pour le public.

Le parcours musical de l’exposition offre au public le Brassens qu’il aime
et d’autres pépites inédites.
Il permet d’entendre des archives sonores méconnues
réunies par Clémentine Deroudille,
et un univers musical confié au musicien Olivier Daviaud,
rassemblant de nombreuses chansons de l’artiste,
mais aussi plusieurs textes inédits.

L’exposition recèle aussi de multiples surprises pour que parents et enfants
puissent partager l’exposition. Dans « Brassens ou la liberté »,
les enfants sont libres de faire ce qu’il n’ont pas le droit de faire habituellement :
voler des bijoux, tirer les poils du chat, parler de travers,
se prendre pour Brassens, toucher des guitares…
Des mini-concerts seront régulièrement proposés au sein des espaces
et des ateliers pour chanter Brassens seront organisés.

Les commissaires

Joann Sfar :

Dessinateur, scénariste et réalisateur,
Joann Sfar a suivi parallèlement des études de philosophie
et les cours des Beaux-Arts de Paris. En 1994,
l’Association Delcourt et Dargaud publient ses premiers albums.
Il participe depuis au renouveau de la bande dessinée française.
Seul ou accompagné, Joann Sfar a signé plus de 150 albums,
quelques romans, des films d’animation
et le long métrage Gainsbourg, une vie héroïque.

Clémentine Deroudille :


Après une formation d’historienne de l’art,
Clémentine Deroudille est entrée à RFI en 2002 où elle a collaboré
notamment au magazine quotidien « Le Monde Change ».
Elle a produit l’émission musicale « 100% français »
destinée à faire connaître la chanson française à travers le monde.
Très attachée à la mise en valeur des archives sonores,
Clémentine Deroudille a réalisé le parcours sonore de l’exposition
« Robert Doisneau, Paris en liberté » présentée à l’Hôtel de Ville de Paris en 2007,
ainsi que le coffret sonore Robert Doisneau, le braconnier de l’éphémère
(Radio France/INA).
Actuellement directrice de la collection « La voix au Chapitre »
aux éditions Textuel/INA/France Culture, qui donne à entendre
une sélection de grands moments radiophoniques dédiés à des figures
majeures des sciences humaines et sociales.
Elle est aussi l’auteur du livre/disque Jacques Higelin en cavale (Textuel).

Autour de l’exposition

Concerts
Forum Brassens ou la liberté
Collège : dix séances sur Brassens

Dans le cadre de l'exposition Brassens ou la liberté,
la Cité de la musique propose un cycle de concerts.
En savoir + : Du 16 mars au 15 juin
Itinérance

Une version légère de l’exposition sous forme de panneaux
et de modules multimedia, en version française et anglaise
(sur demande pour autre langue) sera disponible à partir de mars 2011.
En savoir +
Contact : Clara Wagner,
Directrice-adjointe de la communication,
chargée des relations internationales, cwagner@cite-musique.fr

Horaires

Du mardi au samedi de 12h à 18h
Nocturne le vendredi jusqu’à 22h (sauf juillet et août)
Le dimanche de 10h à 18h
Ouverture exceptionnelle jusqu’à 20h du 16 au 19 mars

http://www.cite-musique.fr/francais/musee/expo_temporaires.aspx
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 1:03

GEORGES BRASSENS

C'est un chanteur français né le 21 octobre 1921 à Sète
et décédé dans cette ville le 29 octobre 1981.
Personnalité incontournable de la chanson française, artisan, poète et rebelle,
Georges Brassens a révolutionné la chanson et bousculé les règles du music-hall.
Se produisant généralement seul avec sa guitare,
sans se livrer à des interprétations spectaculaires,
Brassens développa un style très personnel.

Evoquant dans ses morceaux des personnages marginaux
et s’attaquant à des sujets tabous ou coquins,
en utilisant un vocabulaire populaire sans euphémismes,
Brassens étonna tout le monde, enthousiasmant les uns, froissant les autres.
Il laisse pour héritage un répertoire riche de dizaines de succès,
devenus autant de classiques.

L'ORAGE



Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps
Le beau temps me dégoute et m'fait grincer les dents
Le bel azur me met en rage
Car le plus grand amour qui m'fut donné sur terr'
Je l'dois au mauvais temps, je l'dois à Jupiter
Il me tomba d'un ciel d'orage

Par un soir de novembre, à cheval sur les toits
Un vrai tonnerr' de Brest, avec des cris d'putois
Allumait ses feux d'artifice
Bondissant de sa couche en costume de nuit
Ma voisine affolée vint cogner à mon huis
En réclamant mes bons offices

" Je suis seule et j'ai peur, ouvrez-moi, par pitié
Mon époux vient d'partir faire son dur métier
Pauvre malheureux mercenaire
Contraint d'coucher dehors quand il fait mauvais temps
Pour la bonne raison qu'il est représentant
D'un' maison de paratonnerres "

En bénissant le nom de Benjamin Franklin
Je l'ai mise en lieu sûr entre mes bras câlins
Et puis l'amour a fait le reste
Toi qui sèmes des paratonnerr's à foison
Que n'en as-tu planté sur ta propre maison
Erreur on ne peut plus funeste

Quand Jupiter alla se faire entendre ailleurs
La belle, ayant enfin conjuré sa frayeur
Et recouvré tout son courage
Rentra dans ses foyers fair' sécher son mari
En m'donnant rendez-vous les jours d'intempérie
Rendez-vous au prochain orage

A partir de ce jour j'n'ai plus baissé les yeux
J'ai consacré mon temps à contempler les cieux
A regarder passer les nues
A guetter les stratus, à lorgner les nimbus
A faire les yeux doux aux moindres cumulus
Mais elle n'est pas revenue

Son bonhomm' de mari avait tant fait d'affair's
Tant vendu ce soir-là de petits bouts de fer
Qu'il était dev'nu millionnaire
Et l'avait emmenée vers des cieux toujours bleus
Des pays imbécil's où jamais il ne pleut
Où l'on ne sait rien du tonnerre

Dieu fass' que ma complainte aille, tambour battant
Lui parler de la pluie, lui parler du gros temps
Auxquels on a t'nu tête ensemble
Lui conter qu'un certain coup de foudre assassin
Dans le mill' de mon cœur a laissé le dessin
D'un' petit' fleur qui lui ressemble.

GEORGES BRASSENS


Dernière édition par Nine le Mar 18 Jan - 2:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 1:07

Un poète du XXème siècle

Chaque siècle a son chanteur.
Et pour le XXème, tout le monde est unanime :
personne n'a marqué le siècle comme a pu le faire Georges Brassens.

Personnage d'une immense discrétion,
Georges Brassens a inscrit son nom dans le patrimoine artistique français
en créant un style unique sculpté autour de mélodies simples
et de textes qui sont autant de chefs-d'œuvre poétiques..



Dans l'eau de la claire fontaine

Dans l'eau de la claire fontaine
Elle se baignait toute nue
Une saute de vent soudaine
Jeta ses habits dans les nues

En détresse, elle me fit signe
Pour la vêtir, d'aller chercher
Des monceaux de feuilles de vigne
Fleurs de lis ou fleurs d'oranger

Avec des pétales de roses
Un bout de corsage lui fis
La belle n'était pas bien grosse
Une seule rose a suffi

Avec le pampre de la vigne
Un bout de cotillon lui fis
Mais la belle était si petite
Qu'une seule feuille a suffi

Elle me tendit ses bras, ses lèvres
Comme pour me remercier
Je les pris avec tant de fièvre
Qu'ell' fut toute déshabillée

Le jeu dut plaire à l'ingénue
Car, à la fontaine souvent
Ell' s'alla baigner toute nue
En priant Dieu qu'il fit du vent
Qu'il fit du vent...
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 1:17

A une interview où on lui demandait
"qu'est ce qu'une femme pour un homme ?",
il a repondu:
"une femme , c'est un cadeau qui vous choisit"




Je me suis fait tout petit
Georges Brassens


Je n'avais jamais ôté mon chapeau
Devant personne
Maintenant je rampe et je fait le beau
Quand ell' me sonne
J'étais chien méchant, ell' me fait manger
Dans sa menotte
J'avais des dents d'loup, je les ai changées
Pour des quenottes

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

J'était dur à cuire, ell' m'a converti
La fine bouche
Et je suis tombé tout chaud, tout rôti
Contre sa bouche
Qui a des dents de lait quand elle sourit
Quand elle chante
Et des dents de loup quand elle est furie
Qu'elle est méchante

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

Je subis sa loi, je file tout doux
Sous son empire
Bien qu'ell' soit jalouse au-delà de tout
Et même pire
Un' jolie pervenche qui m'avait paru
Plus jolie qu'elle
Un' jolie pervenche un jour en mourut
A coup d'ombrelle

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche

Tous les somnambules, tous les mages m'ont
Dit sans malice
Qu'en ses bras en croix, je subirais mon
Dernier supplice
Il en est de pir's il en est d'meilleures
Mais à tout prendre
Qu'on se pende ici, qu'on se pende ailleurs
S'il faut se pendre

Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui ferm' les yeux quand on la couche
Je m'suis fait tout p'tit devant un' poupée
Qui fait Maman quand on la touche
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 1:23

"Pour connaître une femme, il faut toute une vie."    
Georges Brassens


" La Non demande en mariage" 



Ma mie, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche
Tant d´amoureux l´ont essayé
Qui de leur bonheur ont payé
Ce sacrilège

J´ai l´honneur de ne pas te demander ta main
Ne gravons pas nos noms au bas d´un parchemin

Laissons le champ libre à l´oiseau
Nous seront tous les deux
prisonniers sur parole
Au diable les maîtresses queux
Qui attachent les cœurs aux queues
Des casseroles !

Vénus se fait vieille souvent
Elle perd son latin devant
La lèchefrite
A aucun prix, moi je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite

On leur ôte bien des attraits
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine
L´encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets
des livres de cuisine.

Il peut sembler de tout repos
De mettre à l´ombre au fond d´un pot
De confiture
La jolie pomme défendue
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût nature

De servante n´ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense
Qu´en éternelle fiancée
À la dame de mes pensées
Toujours je pense !

Dans ce texte le poète nous rappelle qu'avec l'amour de sa vie,
35 ans de complicité, ils n’ont jamais habité ensemble,
mais se sont toujours débrouillés pour vivre à quelques rues l’un de l’autre.

Mêmes en vacances, la résidence secondaire louée avait toujours deux chambres.
Ils préféraient se fixer rendez-vous,
se retrouver chez l’un où chez l’autre comme si rien n’était acquis.
"Laissons le champ libre à l’oiseau, nous serons tous les deux prisonniers sur parole".

Dans ce texte, Brassens décrit par de nombreuses métaphores
les travers auxquels peut mener le mariage :
"A aucun prix, moi je ne veux, Effeuiller dans le pot-au-feu, la marguerite".
ou "L'encre des billets doux pâlit, Vite entre les feuillets des livres de cuisine".

Brassens explique lui-même le sens de cette chanson dans l’interview
qu’il accordait au Journaliste Philipe Nemo en 1976 :

"Le mariage, Je ne suis pas tellement partisan,
mais je ne suis pas tellement contre non plus.
En réalité, je laisse les autres libres de faire ce qu’ils veulent.
J'ai voulu dire
“ne vous mariez pas”, parce que la femme va être dépoétisée.
Elle va cesser d'être une vénus.
Elle va s'occuper des soins domestiques.
Tout ça, on sait bien que c'est emmerdant.
C'est une prise de position contre la cohabitation".


Rien d’étonnant donc, que l’auteur de la non demande en mariage
ait opté lui-même pour le célibat.

Il a préféré rester "prisonnier sur parole"
et garder sa compagne en "éternelle fiancée".
On retiendra cette jolie formule qui résume si bien
les dangers du mariage aux yeux du poète.




Dernière édition par Nine le Mer 19 Jan - 2:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 1:42

Georges Brassens
LE BLASON


BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE Le_vio10
Man ray Violon d'Ingres.

Ayant avec lui toujours fait bon ménage
J'eusse aimé célébrer sans être inconvenant
Tendre corps féminin ton plus bel apanage
Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.

C'eût été mon ultime chant mon chant du cygne
Mon dernier billet doux mon message d'adieu
Or malheureusement les mots qui le désignent
Le disputent à l'exécrable à l'odieux.

C'est la grande pitié de la langue française
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
A cette incomparable instrument de bonheur.

Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
Tendre corps féminine c'est fort malencontreux
Que la fleur la plus douce la plus érotique
Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.

Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres pas plus familier coutumier
Il est inexplicable il est irrévocable
Honte à celui-là qui l'employa le premier

Honte à celui-là qui par dépit par gageure
Dota de même terme en son fiel venimeux
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure
Celui-là c'est probable en était un fameux.

Misogyne à coup sûr asexué sans doute
Au charmes de Vénus absolument rétif
Était ce bougre qui toute honte bue toute
Fit ce rapprochement d'ailleurs intempestif.

La malpeste soit de cette homonymie
C'est injuste madame et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie
Porte le même nom qu'une foule de gens.

Fasse le ciel dans un trait de génie
Un poète inspiré que Pégase soutient
Donne en effaçant d'un coup des siècles d'avanie
A cette vraie merveille un joli nom chrétien

En attendant madame il semblerait dommage
Et vos adorateurs en seraient tous peinés
D'aller perdre de vue que pour lui rendre hommage
Il est d'autre moyen et que je les connais
Et que je les connais.


Blason :

Forme de poème court, datant du XVIe s.,
décrivant élogieusement ou satiriquement quelqu'un ou quelque chose

Les Blasons Anatomiques Du Corps Féminin (1536)

Clément Marot semble être à l'initative de la publication en 1536 d'un ouvrage nommé
"Les Blasons Anatomiques Du Corps Féminin".
Ce recueil rassemble plusieurs blasons honorant le corps féminin,
sur le modèle l'épigramme du "Beau Tétin"
qu'a écrit Clément Marot à l'intention de quelque belle demoiselle.
Voici une nomenclature des Blasons qui composent cet ouvrage :

- la Chevelure blonde, par de Vauzelles
- le Coeur, par Albert le Grand
- la Cuisse, par Lelieur
- la Main, par Claude Chapuys
- l'Oeil, par A. Heroet
- l'Esprit, par Lancelot Carle
- la Bouche, par Victor Brodeau
- la Larme, par Maurice Sceve
- l'Oreille, par Albert le Grand
- le Sourcil, par Maurice Sceve

Fin lettré, il est fort à penser que cette liste n'était pas étrangère à Georges Brassens,
et qu'il a pris coquin plaisir à la compléter.
La forme du blason ... détail subtil !
Détail amusant qui n'aura pas échappé à l'auteur,
un blason, un vrai, qui porte les armes d'une famille noble,
a la forme d'un écu, d'un triangle renversé...
qui évoque souvent le sexe féminin.

Il doit être bien difficile pour une femme de ne pas ressentir
la tendresse et le respect dont Georges Brassens fait ici preuve à leur égard.
Magnifique hommage sur un sujet bien délicat à traiter et notez que par deux fois,
il utilise le terme "madame", en signe d'humilité manifeste.

A une époque ou on lapide, muselle et recouvre la femme de tissus,
ou même de chape de plomb, il est bon de lire, d'entendre ce texte,
à l'écriture d'une rare qualité.
Un exemple de délicatesse.

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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 2:32

Biographie
Georges Brassens


BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE Brasse12

Fils de maçon, italien par sa mère,
Georges Brassens naît le 21 octobre 1921 à 18 heures, à Sète dans l’Hérault,
rue de l’Hospice.
Sa mère, Elvira, fille d’un napolitain, et son père, Jean-Louis,
sont des gens simples et honnêtes.

Georges grandit au sein d’une famille nombreuse composée de sa demi-soeur,
ses parents, ses grands-parents et leurs chats…
A l’école, il n’est pas très en verve, se réveillant à la récréation,
et préférant ses cours de musique.

Le poète tranquille

Dès 14 ans, il commence à écrire quelques « fadaises »,
et c’est au collège que la lecture des poètes l’éveille réellement à l’écriture.
Avec ses amis, il découvre la musique et la liberté de l’école buissonnière.

Mais à l’aube de ses 18 ans, une sombre histoire de vol
le fait écoper d’un an de prison avec sursis,
l’humilie auprès de ses proches et des voisins, et le fait renvoyer du lycée.
C’est ce déclic malheureux qui le pousse à rejoindre Paris,
chez sa tante Antoinette, en février 1940, rue d’Alésia.

Son premier boulot le conduit aux usines Renault de Boulogne Billancourt.
Le soir, sur le piano de sa tante, il s’essaie à ses premiers accords.
Mais les Allemands envahissent Paris, et Brassens retourne à Sète.
Cependant, trois mois plus tard, il ne peut s’empêcher de retrouver la capitale.
Ne pouvant reprendre son poste chez Renault,
il se jette dans un travail acharné :
la découverte de la musique sur le vieux piano d’Antoinette.
Il lit beaucoup, pour tuer le temps dans ce Paris désert :
Paul Fort, Rimbaud, et surtout Villon.

Ce travail le mène en 1942 à publier son premier recueil de poésie,
‘Des coups d’épées dans l’eau’, suivi rapidement de ‘A la venvole’.

Il rencontre, parmi les amis de sa tante, Jeanne Le Bonnier,
« la Jeanne » qui habite à deux pas de là.
Leur relation durera à jamais, malgré la différence d’âge (elle est née en 1891!),
d’abord amicale, puis amoureuse.



JEANNE

Chez Jeanne, la Jeanne,
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu,
On pourrait l'appeler l'auberge de Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une,
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche...

Chez Jeanne, la Jeanne,
On est n'importe qui, on vient n'importe quand,
Et, comme par miracle, par enchantement,
On fait partie de la famille,
Dans son coeur, en se poussant un peu,
Reste encore une petite place...

La Jeanne, la Jeanne,
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie,
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie,
Par la façon qu'elle le donne,
Son pain ressemble à du gâteau
Et son eau à du vin comme deux gouttes d'eau...

La Jeanne, la Jeanne,
On la paie quand on peut des prix mirobolants:
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs,
Un semblant d'accord de guitare,
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comme pourboire...

La Jeanne, la Jeanne,
Dans ses roses et ses choux n'a pas trouvé d'enfant,
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents,
Et qu'on accroche à son corsage,
Et qu'on arrose avec son lait...
D'autres qu'elle en seraient toutes chagrines...

Mais Jeanne, la Jeanne,
Ne s'en souci pas plus que de colin-tampon,
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon!
Quand elle est mère universelle,
Quand tous les enfants de la terre,
De la mer et du ciel sont à elle...


Dernière édition par Nine le Mar 18 Jan - 3:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 2:40

La guerre

"Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin"


Mais c’est la guerre et Brassens est envoyé en Allemagne début 1943.
C’est alors qu’il rencontre Pierre Onteniente, dit Gibraltar,
son ami, secrétaire et compagnon.
C’est aussi au STO qu’il fait ses premières armes devant un public,
un public si particulier avide d’émotion, d’amour et d’amitié en ces temps difficiles.

Lors d’une permission, Brassens « oublie » de revenir en Allemagne,
et c’est encore chez Jeanne qu’il se cache à Paris, impasse Florimont,
cette cour des miracles où se côtoient poules, chats et chiens, et au milieu,
« la cane de Jeanne ».

L’appartement est vétuste, mais Georges y restera plus de vingt ans, jusqu’en 1966.
Il y vit des moments fabuleux avec ses amis, dont un certain René Fallet.
Pendant cette période, jusqu’à la fin de la guerre,
Brassens vit caché, profitant de sa réclusion pour écrire, jusqu’à la libération.
Ensuite, tout en écrivant, il continue à vivre chez Jeanne.

En 1947, il rencontre Jona, sa Püppchen.
Sa vie est rythmée par ses chansons,
mais il n’ose pas encore les interpréter et elles restent ignorées de tous.
Par relation, il commence à écrire dans la revue ‘Le Libertaire’, revue anarchiste,
sous différents pseudos. Mais, lassé, il quitte le journal.
Ses démarchages auprès des cabarets parisiens restent vains…

Fin 1951, un ami réussit à faire passer Brassens au Caveau de la République.
Ce passage, quoique peu applaudi, redonne confiance à Georges.
Il retravaille alors quelques-unes de ses chansons, et le 6 mars 1951,
Patachou l’auditionne en public, parmi lequel un certain Pierre Nicolas,
futur ami et musicien de Georges.
Tout le monde est subjugué, et c’est ce soir-là que Georges devient Brassens…

BRASSENS L'INSOUMIS



LA MAUVAISE HERBE
... Quand l'jour de gloire est arrivé
Comm' tous les autr's étaient crevés
Moi seul connus le déshonneur
De n'pas êtr' mort au champ d'honneur

Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
La mort faucha les autres
Braves gens, braves gens
Et me fit grâce à moi
C'est immoral et c'est comm' ça

Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Que j'vive un peu

La fille à tout l'monde a bon cœur
Ell' me donne au petit bonheur
Les p'tits bouts d'sa peau, bien cachés
Que les autres n'ont pas touchés

Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu'on m'aime un peu
Et je m'demande
Pourquoi, Bon Dieu
Ça vous dérange
Qu'on m'aime un peu

Les hommes sont faits, nous dit-on
Pour vivre en bande, comm' les moutons
Moi, j'vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin

Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
C'est pas moi qu'on rumine
Et c'est pas moi qu'on met en gerbes
Je suis d'la mauvaise herbe
Braves gens, braves gens
Je pousse en liberté
Dans les jardins mal fréquentés ...


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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 2:50

Jacques Canetti

Ses vrais débuts ont lieu le 9 mars.
Jacques Canetti, ami de Patachou et gérant des Trois Baudets,
où débutèrent Brel, Mouloudji et Devos, invite Brassens à jouer chez lui.
C’est enfin, à plus de trente ans, le succès tant attendu.

Chez Polydor (Philips), Brassens enregistre Maman Papa avec Patachou,
puis Le Gorille, La mauvaise réputation, Le petit cheval, …
Les concerts s’enchaînent, Bobino en 1953, deux Olympias en 1954,
et les récompenses pleuvent :
Grand Prix de l’Académie Charles Cros, édition de ses chansons chez Denoël, …

1957 est une année riche pour Brassens. Bobino, l’Alhambra, l’Olympia,
une tournée à l’étranger,
mais aussi une année difficile avec l’apparition de coliques néphrétiques très douloureuses.

Les années passent et se ressemblent, de succès en succès,
entrecoupées parfois par des faits dramatiques,
comme la perte de sa mère en 1962,
une alerte grave la même année en plein Olympia et le décès de son père en 1965.

En 1966, après un triomphe au TNP,
Georges quitte l’impasse Florimont que Jeanne habite désormais avec son nouveau mari.
Très attaché à « son » 14e arrondissement, il déménage non loin de là,
près de son ami Brel.
Mais un nouveau malheur vient le frapper le 24 octobre 1967 :
Jeanne, « sa » Jeanne meurt. C’est tout un monde qui s’écroule.

Les années qui suivent le voient triompher dans toutes les salles,
à Paris comme en Province, en France comme à l’étranger,
avec souvent en première partie, des jeunes chanteurs tels que :
Philippe Chatel, Maxime le Forestier, ou Yves Simon.

Il achète aussi une maison en Bretagne, région d’origine de Jeanne,
et s’y évade de temps en temps en se mêlant aux villageois et en recevant ses amis.

En 1973, il entame sa dernière tournée,
d’abord en Belgique puis en Grande-Bretagne où sera enregistré son album
Live in Great Britain.
Et en 1976, à la sortie de son dernier disque,
il occupe Bobino durant cinq mois, jusqu’en 1977.

Novembre 1980 :
sa santé est préoccupante. Il est opéré d’un cancer.
Pendant l’été 1981, au plus mal, il trouve encore la force de retourner au pays,
à Sète, et il y meurt le 29 octobre 1981, à 23h15 à Saint Gély-du-Fesc.
Il est enterré au cimetière Le Py, le cimetière des pauvres,
bien loin du cimetière marin cher à Paul Valéry…
Un musée est aujourd’hui consacré à Georges Brassens dans sa ville natale de Sète.

UN TESTAMENT  :
SUPPLIQUE POUR ETRE ENTERRE A LA PLAGE DE SETE





La Camarde qui ne m'a jamais pardonné
D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
Me poursuit d'un zèle imbécile.
Alors cerné de près par les enterrements
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament
De me payer un codicille.

Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion
Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion
Et de ta plus belle écriture
Note ce qu'il faudra qu'il advînt de mon corps
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord
Que sur un seul point : la rupture.

Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson
Celles des titis, des grisettes
Que vers le sol natal mon corps soit ramené
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée
Terminus en gare de Sète.

Mon caveau de famille, hélas ! n'est pas tout neuf
Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte
Il risque de se faire tard et je ne peux
Dire à ces braves gens : poussez-vous donc un peu
Place aux jeunes en quelque sorte.

Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux
Une bonne petite niche
Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins
Le long de cette grève où le sable est si fin
Sur la plage de la corniche.

C'est une plage où même à ses moments furieux
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux
Où quand un bateau fait naufrage
Le capitaine crie : "Je suis le maître à bord !
Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord
Chacun sa bonbonne et courage".

Et c'est là que jadis à quinze ans révolus
A l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus
Je connus la prime amourette
Auprès d'une sirène, une femme-poisson
Je reçus de l'amour la première leçon
Avalai la première arête.

Déférence gardée envers Paul Valéry
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris
Le bon maître me le pardonne
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens
Mon cimetière soit plus marin que le sien
Et n'en déplaise aux autochtones.

Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau
Ne donnera pas une ombre triste au tableau
Mais un charme indéfinissable
Les baigneuses s'en serviront de paravent
Pour changer de tenue et les petits enfants
Diront : "Chouette, un château de sable !"

Est-ce trop demander : sur mon petit lopin
Plantez, je vous en prie une espèce de pin
Pin parasol de préférence
Qui saura prémunir contre l'insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D'affectueuses révérences.

Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie
Tout chargés de parfums, de musiques jolies
Le Mistral et la Tramontane
Sur mon dernier sommeil verseront les échos
De villanelle un jour, un jour de fandango
De tarentelle, de sardane.

Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller
Une ondine viendra gentiment sommeiller
Avec rien que moins de costume
J'en demande pardon par avance à Jésus
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus
Pour un petit bonheur posthume.

Pauvres rois, pharaons, pauvre Napoléon
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon
Pauvres cendres de conséquence
Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant
Qui passe sa mort en vacances.

Vous envierez un peu l'éternel estivant
Qui fait du pédalo sur la plage en rêvant
Qui passe sa mort en vacances.


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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 3:08

ONCLE ARCHIBALD

Oncle Archibald, d'abord rebelle,
consent finalement à mourir,
sensible  aux promesses de la camarde......
... "Hors de portée des Hommes, des Loups
et des Imbéciles ...
Ton temps de dupe est révolu
Personne ne se paiera plus
Sur ta bête
Les "Plaît-il, maître?" auront plus cours
Plus jamais tu n'auras à courber la tête" ..




O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans
Les prophètes
Comptez plus sur oncle Archibald
Pour payer les violons du bal
A vos fêtes

En courant sus à un voleur
Qui venait de lui chiper l'heure
A sa montre
Oncle Archibald, coquin de sort!
Fit, de Sa Majesté la Mort
La rencontre

Telle une femme de petite vertu
Elle arpentait le trottoir du
Cimetière
Aguichant les hommes en troussant
Un peu plus haut qu'il n'est décent
Son suaire

Oncle Archibald, d'un ton gouailleur
Lui dit: "Va-t'en faire pendre ailleurs
Ton squelette
Fi! des femelles décharnées!
Vive les belles un tantinet
Rondelettes!"

Lors, montant sur ses grands chevaux
La Mort brandit la longue faux
D'agronome
Qu'elle serrait dans son linceul
Et faucha d'un seul coup, d'un seul
Le bonhomme

Comme il n'avait pas l'air content
Elle lui dit: "Ça fait longtemps
Que je t'aime
Et notre hymen à tous les deux
Était prévu depuis le jour de
Ton baptême

"Si tu te couches dans mes bras
Alors la vie te semblera
Plus facile
Tu y seras hors de portée
Des chiens, des loups, des hommes et des
Imbéciles

"Nul n'y contestera tes droits
Tu pourras crier "Vive le roi!"
Sans intrigue
Si l'envie te prend de changer
Tu pourras crier sans danger
"Vive la Ligue!"

"Ton temps de dupe est révolu
Personne ne se paiera plus
Sur ta bête
Les "Plaît-il, maître?" auront plus cours
Plus jamais tu n'auras à courber la tête"

Et mon oncle emboîta le pas
De la belle, qui ne semblait pas
Si féroce
Et les voilà, bras dessus, bras dessous,
Les voilà partis je ne sais où
Faire leurs noces

O vous, les arracheurs de dents
Tous les cafards, les charlatans
Les prophètes
Comptez plus sur oncle Archibald
Pour payer les violons du bal
A vos fêtes
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 3:20

LE TESTAMENT



Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis"
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil

S'il faut aller au cimetière
J'prendrai le chemin le plus long
J'ferai la tombe buissonnière
J'quitterai la vie à reculons
Tant pis si les croqu'-morts me grondent
Tant pis s'ils me croient fou à lier
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers

Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damnées
Je rêv' d'encore une amourette
Je rêv' d'encor m'enjuponner
Encore un' fois dire: "Je t'aime"
Encore un' fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui est la marguerite des morts

Dieu veuill' que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon
Et qu'pour lui fair' verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit
Il pourra profiter d'mes bottes
Et d'mes pantoufl's et d'mes habits

Qu'il boiv' mon vin, qu'il aim' ma femme
Qu'il fum' ma pipe et mon tabac
Mais que jamais - mort de mon âme
Jamais il ne fouette mes chats
Quoique je n'aie pas un atome
Une ombre de méchanceté
S'il fouett' mes chats, y a un fantôme
Qui viendra le persécuter

Ici-gît une feuille morte
Ici finit mon testament
On a marque dessus ma porte
"Fermé pour caus' d'enterrement"
J'ai quitté la vie sans rancune
J'aurai plus jamais mal aux dents
Me v'là dans la fosse commune
La fosse commune du temps
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMar 18 Jan - 3:28

La complainte des filles de joie

   Remerciements
   Le 16 juin 1976 le collectif des prostituées de Paris adresse
à Georges Brassens la lettre suivante :

   "Cher Georges Brassens,
   Nous les Putains vous disons merci pour vos si belles chansons
qui nous aident à vivre.
Malheureusement nous n'avons eu votre adresse que très tard.
Voici une invitation.
Nous vous embrassons toutes.
   Vos Copines du Collectif de tout coeur avec vous toujours."


live @ Bobino.



Cette chanson comme tant d'autres de Brassens a subi
les foudres de la censure ...
Une initiative des "politiquement corrects" qu'on appelait autrefois
les "bien pensants".
***************
Chanson écrite par Georges Brassens, diffusée en 1961.

Bien que ces vaches de bourgeois
Les appell'nt des filles de joie
C'est pas tous les jours qu'ell's rigolent
Parole, parole
C'est pas tous les jours qu'elles rigolent

Car, même avec des pieds de grues
Fair' les cents pas le long des rues
C'est fatigant pour les guibolles
Parole, parole
C'est fatigant pour les guibolles

Non seulement ell's ont des cors
Des œils-de-perdrix, mais encor
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles
Parole, parole
C'est fou ce qu'ell's usent de grolles

Y a des clients, y a des salauds
Qui se trempent jamais dans l'eau
Faut pourtant qu'elles les cajolent
Parole, parole
Faut pourtant qu'elles les cajolent

Qu'ell's leur fassent la courte échelle
Pour monter au septième ciel
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent
Parole, parole
Les sous, croyez pas qu'ell's les volent

Ell's sont méprisées du public
Ell's sont bousculées par les flics
Et menacées de la vérole
Parole, parole

Et menacées de la vérole

Bien qu'tout' la vie ell's fass'nt l'amour
Qu'ell's se marient vingt fois par jour
La noce est jamais pour leur fiole
Parole, parole
La noce est jamais pour leur fiole

Fils de pécore et de minus
Ris par de la pauvre Vénus
La pauvre vieille casserole
Parole, parole
La pauvre vieille casserole

Il s'en fallait de peu, mon cher
Que cett' putain ne fût ta mère
Cette putain dont tu rigoles
Parole, parole
Cette putain dont tu rigoles
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMer 19 Jan - 1:24

LA PRIERE

La Prière paraît sur l’album Les Sabots d’Hélène en 1954.
Georges Brassens reprend dans cette chanson des extraits des poèmes
Les Mystères douloureux et Les Mystères joyeux de Francis Jammes
(poète français, 1868-1938). La musique a été composée par Brassens.

Le texte de La Prière aborde le sujet sensible de la solidité de la foi
face aux injustices quotidiennes.
Ce choix de thème est d’autant plus étonnant chez Brassens
qu’il était plutôt réputé pour être un athée et un anticlérical convaincu.
C’est aussi en cela que cette chanson tient une place à part
dans l’œuvre gigantesque de Georges Brassens.



Poème de Francis James

Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre;
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent:
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre,
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Par l'humiliation de l'innocent châtié,
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée:
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie: "Mon Dieu!" Par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène;
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne
Je vous salue, Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins:
Je vous salue, Marie.

Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée,
Par le baiser perdu par l'amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie:
Je vous salue, Marie.
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMer 19 Jan - 1:55

LE PERE NOEL ET LA PETITE FILLE



Avec sa hotte sur le dos
Avec sa hotte sur le dos
Il s'en venait d'Eldorado
Il s'en venait d'Eldorado
Il avait une barbe blanche
Il avait nom "Papa Gâteau"

Il a mis du pain sur ta planche
Il a mis les mains sur tes hanches

Il t'a prom'née dans un landeau
Il t'a prom'née dans un landeau
En route pour la vie d'château
En route pour la vie d'château
La belle vie dorée sur tranche
Il te l'offrit sur un plateau

Il a mis du grain dans ta grange
Il a mis les mains sur tes hanches

Toi qui n'avais rien sur le dos
Toi qui n'avais rien sur le dos
Il t'a couverte de manteaux
Il t'a couverte de manteaux
Il t'a vêtue comme un dimanche
Tu n'auras pas froid de sitôt

Il a mis l'hermine à ta manche
Il a mis les mains sur tes hanches

Tous les camées, tous les émaux
Tous les camées, tous les émaux
Il les fit pendre à tes rameaux
Il les fit pendre à tes rameaux
Il fit rouler en avalanches
Perles et rubis dans tes sabots

Il a mis de l'or à ta branche
Il a mis les mains sur tes hanches

Tire la bell', tir' le rideau
Tire la bell', tir' le rideau
Sur tes misères de tantôt
Sur tes misères de tantôt
Et qu'au-dehors il pleuve, il vente
Le mauvais temps n'est plus ton lot

Le joli temps des coudées franches
On a mis les mains sur tes hanches


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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyMer 19 Jan - 2:04

LE MODESTE

Brassens lui-même ne s'est jamais considéré comme un poète.
Lors d'une interview, au côté de Jean Ferrat,
il avait même affirmé qu'aucun des artistes chanteurs n'étaient des poètes.
Il s'auto-définissait comme un faiseur de chansons.

Brassens avait lu les poètes et notamment Victor Hugo
(qu'il cite au cours de cette interview).
Il avait lu Hugo, Baudelaire, Aragon, Verlaine, Lamartine ...
et en était arrivé à la conclusion que la poésie volait tout de même
au dessus de ses propres chansons.

Brel, lui aussi, ne s'est jamais pris pour un poète.
Il s'est souvent complu à se dévaloriser,
voire à s'auto-flageller en disant à qui voulait l'entendre que " Le plat pays",
c'était de la poésie bon marché ou que "Les risques du métier"
était un bon film belge.
Lorsqu'un journaliste a situé l'écriture de l'auteur de "Amsterdam"
entre celle de Paul Valéry et d'Edmond Rostand,
il a dit simplement après un tonitruant éclat de rire:
-On voit que cet homme n'a jamais lu ni Paul Valéry, ni Edmond Rostand.



Les pays, c'est pas ça qui manque,
On vient au monde à Salamanque
A Paris, Bordeaux, Lille, Brest
Lui, la nativité le prit
Du côté des Saintes-Maries,
C'est un modeste.

Comme jadis a fait un roi,
Il serait bien fichu, je crois,
De donner le trône et le reste
Contre un seul cheval camarguais
Bancal, vieux, borgne, fatigué,
C'est un modeste.

Suivi de son pin parasol,
S'il fuit sans mêm' toucher le sol
Le moindre effort comme la peste,
C'est qu'au chantier ses bras d'Hercule
Rendraient les autres ridicules,
C'est un modeste.

A la pétanque, quand il perd
Te fais pas de souci, pépère,
Si d'aventure il te conteste.
S'il te boude, s'il te rudoie,
Au fond, il est content pour toi,
C'est un modeste.

Si, quand un emmerdeur le met
En rogne, on ne le voit jamais
Lever sur l'homme une main leste.
C'est qu'il juge pas nécessaire
D'humilier un adversaire,
C'est un modeste.

Et quand il tombe amoureux fou
Y a pas de danger qu'il l'avoue
Les effusions, dame, il déteste.
Selon lui, mettre en plein soleil
Son coeur ou son cul c'est pareil,
C'est un modeste.

Quand on enterre un imbécile
De ses amis, s'il raille, s'il
A l'oeil sec et ne manifeste
Aucun chagrin, t'y fie pas trop:
Sur la patate, il en a gros,
C'est un modeste.

Et s'il te traite d'étranger
Que tu sois de Naples, d'Angers
Ou d'ailleurs, remets pas la veste.
Lui, quand il t'adopte, pardi !
Il veut pas que ce soit le dit,
C'est un modeste.

Si tu n'as pas tout du grimaud,
Si tu sais lire entre les mots,
Entre les faits, entre les gestes.
Lors, tu verras clair dans son jeu,
Et que ce bel avantageux,
C'est un modeste.
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyLun 31 Jan - 10:42

Brassens: des textes inédits retrouvés

Une quarantaine de chansons inédites de Georges Brassens ont été retrouvées à l'occasion de l'exposition Brassens ou la liberté qui se déroulera à la Cité de la musique à Paris à partir du 15 mars, selon une information du Parisien.

Ces textes, collectés par la journaliste Clémentine Deroudille, commissaire de l'exposition et le dessinateur Joann Sfar, se trouvaient dans différentes demeures du chanteur situées à Paris. La plupart de ces textes sans partition musicale datent de la période 1938-1952, avant l'enregistrement des premiers disques du chanteur.

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/01/31/97001-20110131FILWWW00381-brassens-des-textes-inedits-retrouves.php
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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyDim 13 Mar - 15:30





.
Portrait de Brassens en jeune homme



BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE Sipa-210
Adolescent, Georges Brassens voulait être poète ou écrivain. © Dalmas / Sipa




Propos recueillis par MARION COCQUET


La chanson, il connaît, et il aime. Depuis quinze ans, Olivier Daviaud travaille avec tous les noms de la scène française en tant que compositeur et arrangeur.
Mais Brassens, sa langue, sa musique, restent à ses yeux incomparables : "Je l'écoute comme du Purcell", dit-il.

Pour la grande exposition "Brassens ou la liberté", qui ouvre ses portes le 15 mars à la Cité de la musique, et qu'il a préparée avec la journaliste Clémentine Deroudille et le dessinateur Joann Sfar, il a mis en musique des textes de jeunesse de son idole dont les mélodies avaient disparu. Il parle de ce travail au Point.fr.


Le Point.fr : Connaissiez-vous ces textes de Brassens avant l'exposition ?



Olivier Daviaud : Non. C'est lorsque nous avons commencé à réfléchir sur le contenu de l'exposition, avec Joann Sfar et Clémentine Deroudille, que nous avons découvert que Brassens avait écrit des dizaines de chansons avant son premier disque en 1952.
Les paroles de la plupart d'entre elles avaient déjà été publiées, dans les OEuvres complètes de Jean-Paul Liégeois, mais il n'existe malheureusement pas de traces des musiques.
Pour mettre en lumière son travail d'écriture de l'époque, nous avons décidé de "re-composer" des musiques sur ces textes de jeunesse.



Comment avez-vous mené ce travail ?


Je suis allé en Ardèche, dans une petite maison au bord d'une rivière, et j'ai commencé à composer. En essayant de ne pas trahir l'esprit de Brassens : pour les textes les plus vieux, j'ai écrit des musiques qui évoquaient les années 30-40, pour ceux où l'on sentait poindre le "nouveau style" de Brassens, des musiques qui, avec toutes les réserves que vous devinez, auraient pu être écrites par lui.
Je me suis bien sûr posé la question de la légitimité de ce travail. Pourquoi reprendre des textes de jeunesse si Brassens avait décidé de ne pas les chanter ?

Mais c'était pour nous une sorte de témoignage dans l'exposition, une mise en lumière de sa première écriture, alors je me suis lancé.



Laisse-t-elle apparaître un Brassens différent de celui qu'on connaît ?



En un sens, tout est déjà là. Dans la thématique du moins : on retrouve son irrespect, son côté anarchiste qui emmerde les bourgeois, et puis la mort, le temps qui passe, les rapports compliqués entre les hommes et les femmes, un rapport ambivalent à la religion, une vraie liberté.

Mais l'écriture est davantage d'un jeune homme, elle est plus fleur bleue, et la construction est un peu moins rigoureuse.



Quelle était la vie de Brassens à cette époque, et son rapport à la chanson ?



Adolescent, il voulait être poète ou écrivain. Il chantait pour ses copains, il pianotait, mais il ne comptait pas être chanteur, même s'il avait baigné tout petit dans la chanson.

Ses premiers textes sont très influencés par Trenet, par Jean Tranchant, par Mireille et Jean Nohain - on sent qu'il n'a pas encore trouvé son style à lui.
En 1943, il est envoyé par le STO à Basdorf en Allemagne, dans une usine de BMW, où il écrit d'autres chansons, et l'année suivante il profite d'une permission à Paris pour se planquer. Il arrive alors impasse Florimont, chez la fameuse Jeanne, la femme de l'Auvergnat, où il a vécu pendant 20 ans.
Entre 43 et 52, il mène une vie très marginale, partagée entre l'écriture et l'anarchisme. C'est dans cette période qu'il élabore son "nouveau style".



Vous allez poursuivre l'aventure ?



Oui, je me suis pris au jeu : dans l'expo, on pourra entendre dix-huit chansons de jeunesse, dont six interprétées par François Morel et Bertrand Belin ; mais j'ai mis en musique une quarantaine de textes. Pour le moment, ils n'existent que sur le papier, mais je vais les enregistrer l'été prochain et ils feront probablement l'objet d'une publication discographique.


http://www.lepoint.fr/culture/portrait-de-brassens-en-jeune-homme-09-03-2011-1304289_3.php



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MessageSujet: Re: BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE   BRASSENS CITE DE LA MUSIQUE EmptyVen 18 Mar - 12:37

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Portrait Brassens décrypté


Par Gilles Médioni, publié le 15/03/2011



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La moustache, la pipe, les polos et Les Copains d'abord...Derrière ces images qui perdurent se cachait un homme sportif, élégant, cinéphile,amoureux des belles-lettres.

Portrait intime de l'auteur de Gare au gorille, à l'occasion d'une exposition qui lui est consacrée à la Cité de la musique.





Une exposition, Brassens ou la liberté, présentée à la Cité de la Musique, à Paris, rend hommage au grand "arbre" de la chanson, disparu en 1981, à 60 ans. Conçue comme une déambulation ludique dans l'univers de l'artiste, cette rétrospective, qui mélange dessins inédits de Joann Sfar et scénographies intimes, documents et photographies rares, est l'occasion de faire tomber les clichés.

Et de découvrir, derrière l'image fixe du poète tranquille de Sète, un homme moderne, farceur, sportif et bon vivant.

Décryptage du personnage avec les commissaires de l'exposition, Clémentine Deroudille et Joann Sfar (voir l'interview de Joann Sfar: "Si Brassens était un animal, ce serait un chat et rien d'autre!")




Un burlesque à la Chaplin



Brassens est un cinéphile averti, amateur des chefs-d'oeuvre du muet, de westerns - tout jeune, il en avait même réalisé un avec un âne -, des polars des années 1950, des Maigret et des films avec Lino Ventura, Jean Gabin ou Bourvil.
L'esprit de Charlie Chaplin a laissé des traces en lui; ses chansons sont des courts-métrages burlesques joués par des personnages récurrents. "Je dois te remercier de te servir de Chaplin dans ta comparaison, écrit-il à son ami Roger Toussenot, et aussi d'avoir vu quelle influence a exercée sur moi le rythme saccadé et poétique du cinéma muet."


Rattrapé par la célébrité, qui l'empêche de sortir, Brassens fait venir le 7e art à domicile. Il s'achète un projecteur 16 millimètres et montre la série des Fantomas à ses amis. Puis fait l'acquisition, en plusieurs exemplaires, des premiers magnétoscopes. C'est un passionné de high-tech qui craque pour les chaînes hi-fi, les machines à écrire IBM à boule ou les Walkman.




Une élégance à la Cary Grant



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Georges Brassens, jeune homme, à Sète. La cravate avant le polo. Coll. P. er F. Onteniente


Jeune homme, Brassens s'habille à la façon des grands séducteurs américains, comme Cary Grant.

Puis il entre dans sa période bohème: pantalons de velours et cols roulés synthétiques achetés sur le catalogue Manufrance.
A chacune de ses tournées, il commande à son tailleur, rue Daguerre, à Paris, "deux costumes qui font déjà vieux".
Qu'il porte avec chemise blanche et cravate noire. "Je ne voudrais pas que l'on pensât que je suis un vieil anar qui se déguise pour aller en scène, précise-t-il.
Alors j'aime mieux me déguiser dans la tenue réglementaire."

"Aujourd'hui, quand je revois ses photos, confie Agathe Fallet, l'épouse de l'écrivain René Fallet, grand ami de Brassens, sa ressemblance avec Orson Welles jeune me frappe. Une même force de la nature aux traits délicats.
Mais Georges avait, en plus, cette légère coquetterie dans l'oeil."




Des livres pour l'amitié


Un jeune professeur, Alphonse Bonnafé, initia Georges Brassens à la littérature: "A 14 ou 15 ans, on était des brutes et on s'est mis à aimer les poètes. Tu mesures le renversement?" confie-t-il à son ami André Sève.

L'amour des livres et des écrivains ne le quittera pas. Une photo de Léautaud est même glissée dans son portefeuille.
Brassens fait recouvrir les livres de sa bibliothèque de couvertures de couleurs différentes pour les reconnaître: la poésie en marron, la philosophie en noir, etc.



"Il y a chez lui, comme chez Albert Cohen ou Jean Giono, explique Joann Sfar, cette idée d'une culture des belles-lettres. Brassens est un mélange de grand érudit et de facteur Cheval."
"Quand il rencontre des personnes avec qui il pense s'entendre, ajoute Clémentine Deroudille, il leur offre des livres comme des passeports pour l'amitié: Mon oncle Benjamin, de Claude Tillier, Le Bachelier sans vergogne, d'Albert Marchon, les Fables de La Fontaine."
Etre son ami, c'est partager son goût du verbe.



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Georges Brassens sur la plage de Sète avec ses amis, dans les années 1950. Coll. Mario Poletti




Des 33-tours d'Elvis



Dans le "bunker" qu'il s'est aménagé rue Santos-Dumont, à Paris, Georges Brassens possède une collection impressionnante de 33-tours. Sur les étagères figurent en bonne place ceux de Charles Trénet, qui l'a influencé, d'Elvis Presley, de Johnny Hallyday, de Claude François et du jazz qui l'a fait naître à la musique.
Le jazz lui rendra d'ailleurs le compliment: Sidney Bechet et André Revéliotty sont les premiers à enregistrer en version jazzy Brave Margot et La Cane de Jeanne.Brassens déteste la musique classique et dit lui "préférer le bruit du rasoir électrique".

Sa maison de disques, Philips, lui faisait parvenir tous les vinyles des poulains de la variété française. C'est ainsi qu'il programme - entre autres - Yves Simon en première partie d'un tour de chant à Bobino alors que le premier album du chanteur n'est pas encore sorti.




Ses amis les bêtes



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Ce n'est pas une légende: l'impasse Florimont, à Paris, abrite les chats et les chiens errants du quartier. Mais aussi une buse aveugle, un singe et un perroquet.

Des dizaines d'albums rassemblent les images de ces animaux que Brassens photographie et filme avec tendresse, parfois durant des heures.
"J'inscrivais leur nom, leur date de naissance - jour d'adoption - et celle de leur mort sur le plâtre du mur de ma chambre. La liste était longue. C'était en quelque sorte leur monument funéraire." Il garde la cendre de ses animaux préférés dans de petites boîtes.




Monsieur muscle



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Fan d'exercice physique, le chanteur n'hésitait pas à soulever des haltères (ici, dans la cour de sa maison de Bretagne, près de Paimpol, au milieu des années 1970.)
Coll. Mario Poletti


Couché tôt (20 heures), levé aux aurores (4 ou 5 heures), Brassens pratique la culture physique dès son réveil. Il range sous son lit une planche pour travailler ses abdominaux, tire sur des extenseurs et, la pipe aux lèvres, enfourche son vélo posé sur des rouleaux.
Il adore la petite reine et les voitures de sport, rêve de conduire une Ferrari rouge, lui qui, dit-on, n'a jamais passé son permis - il l'aurait acheté en Belgique et fait valider en France.

Pour faire de l'exercice, le week-end, dans son moulin à Crépières (Yvelines), il creuse avec ses copains des trous qui ne servent à rien, joue au ping-pong et tire à la carabine sur des boîtes de fer.
Brassens avait posé dans l'allée des haltères de 100 kilos qu'il soulève négligemment devant son entourage.




Farceur et blagueur



"Georges adorait faire des choses insolites, raconte Agathe Fallet. Lui, si digne, mettait soudain un casque à pointe ou un faux nez." Il faisait provision de fluide glacial et de poil à gratter qu'il mettait dans les draps de ses copains.

En 1971, à l'arrivée de la course Paris-Roubaix, qu'il avait suivie avec René Fallet, il déclare à un spectateur qui le fixait: "Bonjour, je m'appelle Jacques Brel."
"Le Brassens dionysiaque, solaire et rieur reste méconnu, insiste Joann Sfar.

D'où l'idée de l'affiche de l'exposition, où il apparaît dépoitraillé."




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"Son anarchisme est poétique"


Bertrand Dicale, auteur de Brassens? (Flammarion), s'est interrogé sur l'évolution politique du chanteur.

Brassens était-il de gauche ?


Oui, mais pas seulement. Lui qui n'a jamais voté ni appelé à voter, par exemple pour François Mitterrand en 1981, appartient à une gauche morale, humaniste, éthique. Ses chansons ne parlent pas de lutte de classes, de prolétariat, de masses laborieuses. Il ne prend jamais de positions politiques, même au plus fort des années 1960. Mais le Georges Brassens de la maturité - vers 1953-1955 - est plutôt centriste.



C'est-à-dire ?

Ses textes invitent à se méfier des extrêmes. La charge est si exagérée qu'elle semble viser les autres et ne provoque pas de mécontentements à droite. Par moments, c'est du François Bayrou.
Une chanson comme Boulevard du temps qui passe est même explicitement centriste.


Finalement, comment le définiriez-vous ?



Il est plus nihiliste de droite qu'anar de droite. Si un consensus s'est fait autour de Brassens, c'est parce que son anarchisme est poétique et cultivé.
Au fond, cet anarchisme-là n'est-il pas soluble dans la République ?







Des repas de conserves


On imagine Brassens fin gastronome. "Pas du tout, il se nourrissait de conserves, précise Clémentine Deroudille.
Parfois, lorsqu'il dînait chez des amis, il apportait ses boîtes de couscous, de lentilles ou de choucroute."
A une époque, Brassens, mangeait un poulet entier ou des sandwiches à la douzaine. Lorsqu'il est en tournée, il fait provision de charcuterie.
"Après son concert, il lave sa chemise, la fait sécher sur un cintre et suspend sur un autre les saucissons achetés dans la journée et qu'il dévore comme des bananes", rappelle Clémentine Deroudille.

Origines italiennes obligent, il adore les spaghettis, les macaronis, les lasagnes et autres pâtes. Lino Ventura vient d'ailleurs en préparer chez lui avec sa propre machine.




L'obsession de la camarde



La mort, qu'il avait fini par apprivoiser, est au centre de son oeuvre. "Il assistait à tous les enterrements, avait une fascination pour les objets funéraires et notait la date du décès de ses proches un peu partout, raconte Clémentine Deroudille.

Dans ses carnets, derrière une horloge, sur les murs ou un calendrier." "Ce n'était pas un prof de désespoir, ajoute Joann Sfar, mais un morbide gourmet comme Romain Gary.

Pour Brassens, la mort signifie qu'il faut vivre encore plus intensément." A Jacques Canetti, qui lui a demandé de changer de nom, Brassens, farouchement opposé à cette idée, avait rétorqué: "Alors, ce sera Pépin cadavre."



A écouter, à lire

Brassens ou la liberté, le livre par Clémentine Deroudille et Joann Sfar (Dargaud). 1 coffret CD/DVD. INA.

Georges Brassens. L'intégrale des albums originaux (Mercury/Universal).

Georges Brassens. Gare au gorille. 1952 -1960. 2 CD (Discograph).

Brassens, chansons illustrées , par Joann Sfar (Gallimard).

Brassens intime, par Pierre Cordier (Textuel).

Georges Brassens. Auprès de son âme . Commentaire de Bernard Lonjon (Textuel).

Brassens, homme libre, par Jacques Vassal (Cherche Midi).

Brassens me disait, par Mario Poletti (Flammarion).


Brassens ou la liberté. Cité de la musique, Paris (XIXe). Jusqu'au 21 août.



http://www.lexpress.fr/culture/musique/brassens-decrypte_972105.html
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