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Sujet: JULIETTE Mer 29 Déc - 1:14
JULIETTE NO PARANO
LIVRÉ LE 10 JANVIER 2011 chez POLYDOR
Succédant notamment au Festin de Juliette (2002), à Mutatis mutandis (2005) et Bijoux & babioles (2008), La chanteuse toulousaine revient avec un 11e album aussi piquant que d'habitude.
Née Juliette Noureddine, Juliette est une chanteuse, auteur et compositrice française, née le 25 septembre 1962 à Paris.
Elle fait ses débuts à Toulouse et se produit dans les bars et les restaurant de la ville comme pianiste, après s’être essayée à la faculté de lettres.
En 1985, elle est présente aux Découvertes du Printemps de Bourges, festival représentant de jeunes talents. Juliette reçoit le grand prix de la chanson française à Sarrebruck, puis le prix du jury et du public au Tremplin de la chanson des Hauts-de-Seine en 1991. Ces récompenses lui permettent de produire elle même son premier album, Que tal ?. Elle est nommée aux Victoires de la musique en 1994 et remporte le prix de la révélation en 1997. La chanteuse remporte également deux prix Charles Cros et une médaille de Chevalier des Arts et Lettres. En 2005, Juliette sort l’opus Mutatis Mutandis
Véronique Sanson ne dit que des bonnes choses sur elle : « Je la trouve drôle, avec elle on ne s'ennuie jamais. Et puis elle fait partie de ces filles qui composent : exactement ce que j'aime. »
L'ex-Deschiens François Morel lui a demandé de le mettre en scène en version chanteur, registre Bourvil, dans le spectacle « Un soir, des lions… » Même quand elle n'est pas aux avant-postes, Juliette rugit en coulisses, très appréciée pour son sens de la formule et son rire généreux.
La chanteuse toulousaine ne va pas tarder à faire reparler d'elle. Son nouveau (et 11e disque) s'appelle « No parano » et sortira le 10 janvier 2011 chez Polydor, trois ans après le précédent, « Bijoux et babioles ». Avançant à son rythme, dans un registre rare (chanson à texte bien troussée, toujours en équilibre entre un style très classique et un brin de folie douce), Juliette a su trouver un public ultra-fidèle, qui transforme tous ses disques en or ou en diamant depuis dix ans. Le fruit, évidemment, d'une présence scénique très forte, avec 800 concerts à son actif.
Avec « No parano », on retrouve la Juliette qu'on connaît, tendre et gouailleuse. Cette fois-ci, elle a réussi « à faire taire ces petits démons » qui, à chaque conception d'album, exacerbent « (ses) scrupules, auto-censures-et-critiques ».
Ses textes piquants évoquent « les nuits d'insomnie, les désirs silencieux, les amours compliquées ». T
aquine jusqu'au bout, Juliette Noureddine raconte son enfance en banlieue parisienne, « alors que tout le monde pense que t'es toulousaine. »
Auteur de la plupart des 12 chansons, ce diable de femme a aussi mis en musique Prévert (« Dans ma rue ») et Hugo (« La chanson de Dea »), repris Gainsbourg (« Les dessous chics ») et même Gardel (« Volver »). Pour le grand Victor, c'est un clin d'œil à une autre Juliette (Drouet), « qui transformait les vers en poésie ».
Musicalement, « No parano », bénéficie de la riche palette de Vincent Segal, directeur musical qu'on a souvent entendu à Toulouse comme violoncelliste et bassiste dans le cadre de Jazz sur son 31… et qui a aussi collaboré avec -M-, Sting et beaucoup d'autres. La gourmandise de Juliette est toujours bien partagée…
Nouveau disque « No parano », sortie le 10 janvier
http://juliette.artiste.universalmusic.fr/
ALBUM EN ECOUTE ICI : prochainement .. http://www.deezer.com/fr/music/juliette/no-parano-731577#music/juliette/no-parano-731577
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Nine Admin
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Sujet: Re: JULIETTE Mer 29 Déc - 1:23
Juliette en concert
Une artiste à voir sur scène, vivre et interpréter une chanson au sens propre du terme il faut voir Juliette ... qui sait donner la vraie dimension au texte une conteuse hors normes avec une diction rare de nos jours. De la bonne Chanson Française.
samedi 12 mars TORCY (77) dimanche 13 mars NANTERRE (92) – Maison de la musique mercredi 06 avril HEROUVILLE ST CLAIR (14) – Théâtre d’Hérouville vendredi 08 avril LA CHAPELLE SUR ERDRE (44) – Espace culturel Capellia samedi 09 avril OLORON STE MARIE (64) – Espace Jeliote mardi 12 avril LYON (69) – Bourse du travail samedi 30 avril SCHILTIGHEIM (67) – Salle des Fêtes jeudi 05 mai PARIS (75) – Folies Bergeres vendredi 06 mai PARIS (75) – Folies Bergeres jeudi 12 mai BOULAZAC (24) – Agora vendredi 13 mai SAINT MEDARD EN JALLES (33) – Le carré des jalles mercredi 29 juin TOKYO (JAPON) – Petite salle publique de Suginami-ku jeudi 30 juin TOKYO (JAPON) – Bunkamura Orchard Hall vendredi 01 juillet TOKYO (JAPON) – Uchisaiwaicho Hall lundi 04 juillet Fukuoka (JAPON) – Fukuoka International Convention Center mardi 05 juillet Osaka (JAPON) – Osaka International Center
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Nine Admin
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Sujet: Re: JULIETTE Mer 29 Déc - 1:26
THE SINGLE ALBUM NO PARANO http://juliette.artiste.universalmusic.fr/
"The Single"
J’ai écrit une chanson et pour tenter ma chance Un single suffira, j’ai du talent je pense Et puis mon manager supervise l’affaire Mon look, mon univers et mon plan de carrière…
Mon texte est trop génial et très provocateur Pour le défendre c’est bien que je sois un peu Beur La crédibilité c’est ça qu’on aime maint’nant C’est assez consensuel ça rassure les parents.
Un peu de révolte n’est pas la révolution Mais écoutez plutôt ce que dit ma chanson :
Qu’il est bon de savoir que tout l’monde fait c’qu’il doit Le bébé fait areuh, la commère fait blabla Le canard fait coincoin le coucou fait coucou Et notre coeur fait boum, quand l’ jupon fait froufrou !
Il faut soigner mon look ca c’est indispensable Je suis ronde et alors, je trouve ça formidable ! Bousculer les clichés tendance irrévérence Maintenant que Gossip a fait jurisprudence!
Au niveau de mon style, il faut que ça arrache Tout en gardant quand même un petit côté trash ! Qu’on voit mes origines sociales et culturelles Surtout bien maquillée, avec des porte-jarretelles
En Vivienne Westwood de la tête aux talons Et voici maintenant ce que dit ma chanson :
Qu’il est bon de vouloir c’que tout l’monde veut déjà La porsche fait vroum vroum, le cheval tagada La photo fait clic-clac, l’iphone fait dring dring La braguette fait zip, la rolex fait bling bling
Les Inrocks salueront tout au long de leurs pages La diva du mainstream la pop star pas si sage ! J’irai sur les plateaux parler de ma musique De l’électro-pop-chic à tendance acoustique
Un peu d’anglais par ci, de franc parler par là Prime time, play list, people, fuck off et caetera Je citerai des noms en bonne intellectuelle Parlerai de Deleuze à la une de Elle
(Si le titre cartonne, on le remixera A Bollywood et par Dj Zarathoustra)
Qu’il est bon de savoir que tout l’monde se sent bien Le couplet fait crin-crin et le refrain tsoin tsoin Le clavier fait clic-clic et la porte fait slam Quand le vent fait du buzz les goinfres font miam miam
Une fois qu’je s’rai lancée, je f’rai de l’humanitaire Et je me montrerai citoyenne solidaire En offrant mon soutien militant sur Facebook Pour l’adoption massive des gosses du Pernambouc
Je serai lumineuse pour les paparazzi Un peu Lady Gaga et un peu Lady Di Une célébrité pleine de contradictions Mais qui n’oublie jamais de vendre sa chanson :
Qu’il est bon de redire ce dont tout l’monde se doute Le chagrin fait snif snif et le mépris fait prout les fusils font panpan les pompiers font pinpon Et quand le loup fait hou, les moutons font ronron Petit patapon !
JULIETTE
Voilà de l'actualité vue par Juliette bien sûr ! en plein dans l'air du temps, qui lance du "single" .... çà nous rappelle bien des choses bien sûr merci Juliette !!! je vous laisse savourer tranquillement cette perle. Juste une dédicace à ceux et celles qui chantent que "la pluie çà mouille alors que le soleil lui il brûle" !
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Nine Admin
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Sujet: Re: JULIETTE Mer 29 Déc - 1:33
RIMES FEMININES
A part "Une Sorcière comme les autres" de la grande Anne Sylvestre, nulle n'aura chanté aussi bien la Femme que la généreuse Juliette...
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Nine Admin
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Sujet: Re: JULIETTE Mer 29 Déc - 1:54
Juliette Noureddine séduit par la virtuosité de ses musiques, la qualité de ses textes, la justesse du ton de son univers tout entier. Sobre et belle écriture. La rencontre évidente entre la chaleur de la mélodie et le caractère charnel des mots. En voici un exemple ... D'une érudition délectable, Juliette est une conteuse drôle et passionnée.
SUR L'OREILLER Paroles et Musique: Juliette Noureddine 1991
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: JULIETTE Lun 10 Jan - 10:04
La famille musicale de Juliette
Alors que sort No Parano, vivifiant album latino, la chanteuse dresse l'arbre généalogique de sa famille musicale. Des surprises ? Il y en a.
Arrière-grand-oncle: Maurice Ravel
"Mon admiration est sans borne pour ce père fondateur. Ravel travaillait comme ces peintres qui superposaient sur la toile différentes couches de couleurs afin que la lumière prenne. Les fondations de sa musique, ce sont des lavis de cordes invisibles. Quand je lis les partitions de ses écritures d'orchestre, je pleure d'impuissance."
Grands-mères: Amalia Rodrigues et Fairuz
"Ce sont les voix de mon enfance et elles ne rigolaient pas au niveau du timbre. Leur répertoire était composé de chansons d'amour a priori futiles, pourtant toutes deux sont devenues des ambassadrices de leurs pays. On ne chante plus pareil au Portugal après Amalia, on n'aborde plus la chanson orientale de la même manière après Fairuz. Sans parler d'Oum Kalsoum, définitivement à part."
Papa: Claude Nougaro
"Il s'est nourri à mille sources musicales et je me sers de la musique à sa façon, en explorant le champ de tous les possibles. Nougaro est l'homme que j'ai le plus vu sur scène. Chaque fois, il m'a mis une grosse "claquasse", comme on dit à Toulouse."
Cousin d'Amérique: Frank Zappa
"Un génie qui admirait Ravel sans doute pour les mêmes raisons que moi. Cela saute aux oreilles. J'ai beaucoup écouté Zappa, notamment Sheik Yerbouti. Mais je ne saurais pas faire sa musique. C'est quelquefois tordu, parfois expérimental, très pensé et baigné d'humour."
Frangin: François Morel
"Mon frère aîné, qui serait comme un petit frangin. Je lui ai mis le pied à l'étrier en l'invitant à interpréter le duo Mémère dans les orties et à le chanter avec moi au Grand Rex. Mais il serait venu à la chanson de toute façon."
Frère d'Argentine: Daniel Melingo
"Il est né en Argentine à l'époque où le tango était récupéré par le fascisme militaire ou populiste. Aujourd'hui, et c'est bien normal, toute une jeune génération exècre ce tango ancestral : c'est la négation de la musique natale. Melingo y revient en le démarquant de son empreinte politique, en s'attachant respectueusement à sa culture. Moi, j'ai grandi avec le tango et je viens de reprendre avec un grand plaisir Volver, de Carlos Gardel, alors que je ne parle même pas espagnol."
Fils des voisins: Julien Doré
"Je l'ai d'abord découvert dans un clip, puis comme comédien, dans la collection de courts-métrages Ecrire pour un chanteur, où je faisais moi aussi l'actrice. Sur scène, Julien Doré, c'est Jim Morrison. Aussi barré mais le propos en moins."
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Nine Admin
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Sujet: Re: JULIETTE Jeu 13 Jan - 2:36
Juliette : «A moi les dessous chics»
Vivant entre sa maison du Tarn et un atelier parisien où elle a mis ses « petites affaires », Juliette Nourredine est toujours toulousaine du côté des souvenirs.
Souvenirs d'artistes et mémoire des rues de la nuit tranquille, qu'elle arpentait dans les années 80 en compagnie de Léon l'accordéoniste. « Très heureuse en ce moment », Juliette sort un disque composé au clavier, écrit sur papier (« parce qu'on peut relire sous les ratures »), et parfois laissé de côté pour plonger dans un jeu vidéo…
Jeudi matin, Juliette nous donnait une interview pour la sortie de son petit dernier… album… « Alors que toutes mes pochettes sont dans des tons très sombres, au mieux un peu fauve, celui-là est blanc et rose, et je crois que ça veut dire plein de choses ! »
Il s'appelle No Parano, ne l'êtes-vous pas un peu ?
Moi non, c'est l'époque qui est parano, c'est un moteur essentiel de la vie moderne : on a peur de tout, des autres, du monde qui nous entoure, parfois à juste titre, parfois d'une manière exagérée. J e me suis dit que c'était un titre un peu choc, un peu amusant, et qui sonne du côté de No Pasaran…
On vous présente souvent comme chanteuse toulousaine, or vous ne l'êtes pas…
On m'appelle la chanteuse toulousaine parce que j'y ai fait mes débuts, mais je n'oublie pas que je suis née à Paris et que j'ai grandi en banlieue jusqu'à l'âge de 13, 14 ans. Ceci dit je me sens toujours beaucoup plus toulousaine que banlieusarde. Je ne serais pas devenue ce que je suis sans l'apport de cette ville et de cette ambiance qu'il y avait à cette époque.
Toulouse, c'est Nougaro, c'est Gardel ?
Absolument, il y a d'ailleurs du Gardel dans le nouvel album. Nougaro, c'est d'abord son écriture qu'on reconnaît au premier jet, aujourd'hui, on fait du Nougaro dès qu'on joue sur la sonorité des mots… Je viens d'écrire une chanson dans lequel il y a un peu de Nougaro, mais c'est pour le prochain disque de Maurane. Maurane, quelle voix superbe ! et c'était aussi le cas de Nougaro. On parle du poète mais on oublie de dire que c'était un chanteur hors pair, magnifique.
Vous connaissiez tellement les rues de Toulouse que vous auriez pu être chauffeur de taxi !
J'ai un peu perdu, et quand je redescends dans la région, c'est pour profiter de la très belle campagne tarnaise, mais à une époque j'ai énormément sillonné Toulouse, à pied, en solex et en 2 cv. Pour aller au collège, puis quand j'ai commencé les piano-bar place Arnaud-Bernard, et aussi dans les restaurants du centre, « La table ronde », « Le Van Gogh », où on faisait la manche avec un copain accordéoniste, Léon. C'était tranquille les années 80, on se croisait avec les vendeurs de rose.
Nostalgique, Juliette ?
Je ne regrette pas forcément les lieux, parce qu'il y en a toujours des nouveaux qui s'ouvrent, mais une ambiance générale de la ville, oui. A partir du milieu des années 90, cet esprit toulousain de gros village du sud a changé, on n'entend plus l'accent. Je me souviens de ce vieux monsieur qui vendait la Dépêche dans les bars [ndlr : Dédé Carsalade] , il y avait encore des mémés qui vendaient des violettes. Pour moi qui arrivait de banlieue ça a été un choc culturel, j'adorais ça.
Vous vous enfermez pour créer ? Surtout pas, j'aime la lumière du jour et j'essaie de garder une vie sociale minimum, et puis j'aime bien travailler, je suis une bosseuse, mais j'ai besoin de moments pour m'arrêter et voir du monde.
Vous reprenez Les dessous chics de Serge Gainsbourg, pourquoi ce choix ?
Je l'aime énormément, la mélodie est très belle, elle est plaisante à chanter et le texte est sublime, chaque mot choisi avec un soin incroyable. Pour moi par exemple, elle est féministe, e lle dit de vraies choses sur la condition des femmes, ce qu'on appelle « l'éternel féminin ». Même chantée par Jane Birkin, c'est une chanson d'homme, un regard d'homme sur la femme, c'est très ambigu tout ça. C'est tout l'intérêt de la poésie, de parler à chacun selon sa sensibilité.
Alors, d'accord avec lui : la chanson est un art mineur ?
Ce qui n'est pas majeur dans l'art de la chanson, c'est qu'un jeune chanteur va arriver en pensant qu'il est le premier chanteur au monde, alors que pour un peintre qui arrive dans la peinture sans une petite notion de ce qui s'est passé avant et de l'histoire de l'art, ça va être plus compliqué. Et puis, il y a des différences dans la chanson, il y a des Gainsbourg, des Brassens, ce sont des auteurs majeurs dans la langue française et à côté de ça, vous avez François Valéry… que par ailleurs j'aime beaucoup, mais on ne peut pas les mettre sur le même banc.
Et on vous met sur le même banc que Barbara ?
Parce qu'on m'a vu chanter au piano… Mais franchement, dès qu'on entre vraiment dans mon univers, c'est fondamentalement différent. Et il y a autre chose, c'est le côté fantaisiste, que moi j'assume totalement. Alors que Barbara était hilarante dans la vie, elle n'a pas voulu en faire montre dans ses chansons, si ce n'est un peu à ses débuts. Moi j'adore chanter des chansons idiotes et faire la con sur scène !
A un internaute qui regrettait votre discrétion sur la vie privée, vous avez répondu : « Je suis pacsée, ça vous va ? »…
Depuis je me suis dépacsée, donc tout va bien ! Ma vie privée, c'est ma vie privée, cela ne présente pas un intérêt fou de savoir avec qui je vis et avec qui je couche, mais je suis très heureuse en ce moment, tout va bien.
Lavilliers et fallout
« J'ai bien aimé le dernier album de Bernard Lavilliers, je trouve que Bernard Lavilliers fait du Lavilliers, ce qui est très rassurant, et en même temps ça bouge, c'est bien. J'adore sa voix, ça m'a fait très plaisir, cet album qui est arrivé à Noël. Ce sera mon coup de cœur musique du moment, mon deuxième coup de cœur sera pour un jeu vidéo, parce que j'adore ça, c'est le deuxième tome de « Fallout », c'est un jeu de rôles qui se situe dans un futur post apocalyptique, j'ai failli en écrire une chanson.»
Son coup de gueule : le mal logement
« On est en train de commencer une campagne avec François Morel, pour la fondation Abbé Pierre sur les conditions du mal logement en France. J'ai lu le rapport ce matin, qu'on peut trouver sur le site de la fondation (www.fondationabbepierre.fr). C'est purement honteux les conditions dans lesquelles beaucoup de nos concitoyens sont pas ou mal logés aujourd'hui».
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Sujet: javascript:bbstyle(-1) Lun 24 Jan - 7:52
La marque Juliette
24 janvier 2011
Comparable à nulle autre, la chanteuse sort un album plein de bonnes surprises. Elle en parle avec sa verve inimitable.
Elle est toujours là où on ne l'attend pas, Juliette. La chanteuse qui ne rentre pas dans le moule de l'industrie du show-biz est de retour avec un nouvel album, «No parano». Un titre qui dévoilerait une tendance à être parano? «Oh ben oui! La société est complètement partie là-dedans. La bonne illustration, pour moi, c'est la théorie du complot. Je n'en suis pas cliente, je trouve que c'est un très bon moteur pour beaucoup de dérives autoritaires.»
Dans le salon de l'hôtel où elle est descendue, la chanteuse parle avec verve de son dernier disque: un mélange entraînant de swing, valse, rythmes sud-américains et d'autres influences musicales encore, glanées çà et là. Et entre quelque histoire d'amour ou autre considération nostalgique, la dame a fait appel à des auteurs de prestige pour habiller sa galette, de Gainsbourg («Les dessous chics») à Prévert, en passant par Victor Hugo et Salvatore Adamo. «J'ai appelé quelques jeunes auteurs pour travailler avec moi. (Rires.) Je l'ai fait surtout en spectacle, peut-être moins sur les albums. Par exemple, «Les dessous chics», je l'avais déjà chantée sur scène, j'avais fait l'arrangement pour Nolwenn Leroy. J'aime bien cet arrangement, et j'aime beaucoup chanter cette chanson, alors je l'ai gardée.»
Parodie du show-biz
Sur «No parano», Juliette, qui s'est toujours démarquée de la production musicale commerciale basée sur le paraître, pousse le vice à parodier un tube formaté, avec la chanson «The Single». «Vous savez quoi? Il n'y a personne que cela fait autant rire que les gens de chez Polydor, par exemple, les gens de l'industrie du disque. J'étais inquiète, je me disais que ça n'allait pas leur plaire, qu'ils allaient peut-être se vexer, mais quand ils ont écouté, ils étaient morts de rire.» Au-delà de l'aspect comique, la chanson traduit bien la pensée de son auteure, avec des phrases comme «Prime time, playlist, people, fuck off, et cætera». «C'est toujours difficile d'être juge et partie: on va toujours vous dire que si vous adoptez ce point de vue, c'est parce que vous n'êtes pas content de ne pas en être. Mais cette chanson a aussi un arrière-plan sur la volonté d'en être, justement: les gens veulent absolument passer à la télé, on leur a expliqué que pour être heureux il faut être célèbre, et donc, ils sont prêts à se ridiculiser, à se compromettre. (...) La société du spectacle a gagné le droit de ridiculiser les gens, et je trouve ça dommage.»
Produite par une grande maison de disques, l'artiste atypique assure ne ressentir aucune pression et pouvoir s'exprimer en toute liberté sur ses albums, avec son style inimitable. «Je ne suis jamais aussi fière que quand on me dit «ça, c'est du Juliette!», car ça veut dire que Juliette existe, qu'on n'est pas obligé de me comparer à autre chose. Quand on me fait le «procès» de dire «c'est toujours un peu la même chose», je suis ravie, parce que ça veut dire qu'il y a une marque de fabrique, un style.»
La musique avant tout
Pour Juliette, qui se sent «plus compositrice qu'auteure», une bonne chanson se définit avant tout par la musique. «Je pense qu'elle est plus importante que le texte. Mais les amateurs de chansons «françaises» ne seront pas d'accord avec moi, car ils sont très sensibles aux textes. Je pense qu'ils ne sont pas toujours capables d'analyser ce qu'il y a d'intéressant dans la musique, aussi. La musique demande des compétences particulières... Maintenant, je pense que les chansons qui marquent beaucoup les gens sont des chansons en musique, dont ils retiennent la mélodie, l'idée générale, mais pas forcément le texte... Après, il y a des cas particuliers, comme Brassens, où le texte est particulièrement important, évidemment: tout le monde s'y retrouve, comprend ce qu'il dit. Brassens, à la fois, emploie et n'emploie pas une langue savante. En fait, il emploie savamment la langue populaire.»
Après plus de vingt ans de carrière, Juliette estime qu'elle a beaucoup progressé, qu'elle se sent moins timide qu'à ses débuts et ose ainsi aborder des sujets plus personnels dans ses créations: «A titre personnel, je suis beaucoup plus zen. Je ne sais pas si on parle de progrès ou d'évolution, mais en tout cas, ça a changé et je pense que ce n'est pas fini.»
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Bridget
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Sujet: Re: JULIETTE Ven 28 Jan - 1:36
Un petit flash back de l'album Mutatis Mutandis sorti en 2005 avec La Lettre oubliée , magnifique chanson ou elle est accompagnée par notre Guillaume depardieu , bien aimé !
Beaucoup de vos chansons évoquent le passé, comme Une lettre oubliée, qui se passe pendant la Première Guerre mondiale. Un goût pour l'histoire ?
En fait, j'avais pensé, au début, à une période historique plus proche. Peut-être les camps de concentration. Mais il fallait qu'il se soit écoulé un long laps de temps avant que la fille, dans la chanson, ne relise la lettre et se demande qui l'a écrite.
Je voulais parler de la mémoire, qui fonctionne de manière très sélective : elle a peut-être oublié cet amoureux parce qu'on oublie des choses très importantes, traumatisantes. J'ai été très touchée par les lettres des poilus, ces types de vingt ans qu'on envoyait à la guerre et qui allaient mourir.
Comment s'est fait le choix de Guillaume Depardieu pour chanter avec vous en duo sur cette chanson, Une lettre oubliée ?
Comme un casting de cinéma. Au départ, ce n'était pas un duo mais quand j'ai fait écouter la maquette de la chanson, tous mes proches m'ont dit qu'on ne comprenait pas la chanson si je chantais seule la voix du passé et celle du présent.
Dès qu'on m'a suggéré de faire un duo, j'ai dit que je ne voulais pas le faire avec un chanteur. Même avec ceux que j'aime et qui ont des belles voix – comme Marc Lavoine –, il y a trop de connotations variées. Donc : un acteur. Mais toutes les voix très reconnaissables au cinéma sont celles d'hommes mûrs, et il fallait une voix assez jeune. J'ai pensé à Vincent Cassel mais, avec son personnage au cinéma, il est du genre à revenir de la guerre. Et puis sa nana ne l'oublie pas, sinon il lui file deux marrons ! (rires)
Quand on m'a parlé de Guillaume Depardieu, il s'est imposé comme une évidence. Je le trouve très beau, c'est un impeccable comédien, hyper sensible. Et puis, il connaît bien une certaine lignée de la chanson, il a fréquenté Barbara, a écrit un titre pour elle. De lui, j'avais la même image que tout le monde : un enfant terrible vu à la télé, de temps en temps dans la rubrique des faits divers, un type très rock'n roll. Quand il est venu en studio, il s'est passé quelque chose d'incroyable. Il était tétanisé et, à sa première prise, tout le monde dans le studio était en larmes.