RFM PARTY 80

Tout est parti de l’idée un peu folle de deux producteurs, Hugues Gentelet et Olivier Kaefer. Réunir les artistes des années 1980 dans un seul spectacle regroupant leurs plus grands tubes avait tout d’un doux délire.

Et c’est finalement un coup de génie : quatre ans après sa création, la tournée a regroupé plus de 800.000 spectateurs et pourrait bien atteindre le million avec des dates prévues jusqu’en 2011.

Pour Jean-Luc Lahaye, ce n’est pas surprenant : « Ça confirme qu’il y a un vaste public mobilisé pour cette période. » Jeanne Mas, Desireless, Bibie, Jimmy Sommerville, Jean-Pierre Mader, Gold, Hervé Christiani… Des noms qui évoquent une époque révolue où un tube efficace et populaire matraqué à l’envi garantissait une notoriété durable. Depuis, l’image de has been leur colle à la peau. Pourtant, comme ils l’expliquent à France-Soir, François Feldman, Début de Soirée et Phil Barney, débordent toujours d’activité. Comme le chantait Claude François, « ça s’en va et ça revient ! ».


F.-S. Quelle est la genèse de votre tube, Nuit de folie ?
D.-d.-S. On était DJ, on l’a créée pour déconner ! Quelqu’un l’a entendue et a voulu en faire un disque. Ça nous a beaucoup amusés à l’époque. Notre première réaction a été de dire qu’on n’était pas chanteurs.

F.-S. Avez-vous pris des cours de chant ?
D.d.S. Non, la chanson n’est pas techniquement compliquée. C’est peut-être pour ça qu’elle est populaire. Vingt ans après, les gens l’écoutent encore et la chantent en gala. On revendique la nostalgie liée à cette chanson, ça nous permet de voyager et de durer.

F.-S. Vivez-vous toujours de votre musique ?
D.d.S. Oui, on ne vit que de ça. On fait de la production, des nouveaux morceaux qu’on met en ligne sur des plate-formes de téléchargement légal, des galas, la tournée RFM Party 80.



Phil Barney : “C’est un peu frustrant de chanter toujours la même chanson… ”

F.-S. Comment vivez-vous l’aventure RFM Party 80 ?
P. B. J’ai intégré la tournée cette année, et c’est génial, chaleureux et familial. Même si c’est un peu frustrant qu’on me demande toujours de chanter Un enfant de toi alors que j’ai eu une dizaine de titres au top. Mais les gens veulent des tubes, c’est une sorte de karaoké géant. On n’est même pas obligé de chanter. On est limite payé à ne rien faire !

F.-S. Après ce tube, comment avez-vous géré la notoriété?
P. B. Très bien parce qu’elle est arrivée tard, quand j’avais trente ans. Je me suis dit que c’était un coup de bol. Aujourd’hui, je ne cherche pas le vedettariat à tout prix – c’est pour ça que j’ai refusé toutes les conneries comme Le Retour gagnant ou La Ferme célébrités.

F.-S. On vous propose beaucoup d’émissions de ce genre ?
P. B. Oui ! Delarue m’appelait tous les quinze jours pour savoir si je n’étais pas mort, ce que ça me faisait d’avoir bien vécu avec une chanson et de n’être plus rien aujourd’hui. Alors que s’il connaissait mon travail, il verrait que j’ai fait un huitième album, le Casino de Paris, et que je pars en tournée en 2011.



F.-S. Comment expliquez-vous le succès de RFM Party 80 ?
F. F. Je n’en suis pas surpris ! Moi qui fais des concerts depuis des années, j’avais déjà remarqué que le public avait la nostalgie des années 1980.

F.-S. Quel bilan tirez-vous de votre carrière ?
F. F. Je viens d’une cité du « neuf-trois », alors devenir chanteur, me retrouver à Bercy et à l’Olympia et faire un disque de diamant… j’ai réalisé mon rêve. Il y a un ou deux albums qui ont fonctionné et ensuite j’étais moins crédible. Le métier commençait à tourner et à changer.

F.-S. Pensez-vous avoir vécu une traversée du désert ?
F. F. Non, puisque je n’ai jamais arrêté les concerts. C’est vrai que je ne fais plus de disques, je n’en ai pas envie. Mais je fais toujours de la musique à la maison et ça me convient très bien.

RFM Party 80, à 20 h 40 sur TMC

http://www.francesoir.fr/musique-television/rfm-party-les-annees-1980-ont-de-l-avenir.11985