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Sujet: Patti Smith Mar 13 Juil - 10:21
Patti Smith - "Just Kids" Edition Française sortie le 14 Octobre 2010
Icône américaine du mouvement punk, Patti Smith a écrit un livre sur ses années folles à New York, « Just Kids ».
Tout commence en 1967, lorsqu’elle débarque à Brooklyn, âgée de 20 ans et sans un dollar en poche. Elle commence par faire la connaissance de Robert Mapplethorpe, tombe amoureuse de lui et ratisse en sa compagnie les milieux culturels de New York. Ils s’installent au Chelsea Hotel, comme beaucoup d’autres artistes de la beat generation : Janis Joplin, Allen Ginsberg, Sam Shepard ou Tom Verlaine.
Dans les années soixante-dix, Patti Smith est l’une des rockeuses au style le plus prégnant, et Robert Mapplethorpe devient un photographe de renommée internationale. Au-delà même de leur séparation dans le privé, ils resteront étroitement attachés l’un à l’autre, jusqu’à la mort de Robert en 1989. « Just Kids » est une émouvante histoire d’amour, la peinture d’une époque exaltante.
Metropolis découvre désormais les qualités d’écrivaine de la musicienne et artiste Patti Smith.
liliane Admin
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Sujet: Re: Patti Smith - Just Kids Mar 13 Juil - 10:51
Née le 30 décembre 1946 à Chicago, d’une mère serveuse et chanteuse de jazz et d’un père ouvrier, Patricia Smith témoigne dès son plus jeune âge d’un intérêt pour la musique. Bercée dans son enfance par le jazz, la musique noire et les disques des Rolling Stones, Bob Dylan, Jimi Hendrix et autres musiciens du moment, Smith se découvre tout d’abord un goût et un talent pour l’écriture et en particulier pour la poésie. C’est en lisant Rimbaud, Camus ou d’autres auteurs comme William S. Burroughs qu’elle décide de quitter l’état du New Jersey où elle a été élevée pour tenter sa chance à New York.
Chelsea Hotel
Agée d’à peine 20 ans, la jeune Patti Smith fréquente alors les hauts lieux de la scène artistique new-yorkaise underground tel que le CBGB’S. C’est d’ailleurs au Max’s Kansas City qu’elle fait ses premières apparitions en public ; elle assure parfois les premières parties de concerts en y lisant ses propres textes, qu’elle met en musique de temps à autre. Accompagnée d’un ami guitariste et rock-critic, Lenny Kaye, elle pose ainsi les bases du Patti Smith Group, bientôt complétées du pianiste Richard Sohl et du disc-jockey du CBGB's, Jay Dee Daugherty à la batterie. Le photographe Robert Mapplethorpe, avec qui Patti Smith emménage au Chelsea Hotel, finance son premier EP, Hey Joe /Piss Factory, en 1973. Parallèlement, elle fait paraître son premier recueil de poésies, crée une pièce de théâtre et collabore ici et là à diverses revues musicales (Creem, Rolling Stone...)
Année charnière dans la carrière de Patti Smith, l’année 1975 voit la sortie de son album Horses sur lequel on retrouve notamment le morceau « Gloria ». Produit (officiellement) par John Cale, ce recueil punk est considéré comme un chef d’œuvre, une véritable profession de foi qui pose les fondements du style musical de Patti Smith, un intelligent mélange entre un rock indompté, poétique et militant… A sa sortie, le disque est accueilli comme un petit brûlot, l’effet médiatique se voit amplifié avec la polémique qui entoure la pochette de l’album réalisée par Mapplethorpe. Le cliché en noir et blanc y dévoile en effet une Patti Smith à l’allure androgyne et arborant fièrement un duvet à la lèvre supérieure de sa bouche. Au grand dam de sa maison de disque, Patti Smith refuse formellement le culte de l’image et de l’apparence auxquelles on veut la soumettre. Artiste féminine et engagée, Patti Smith réaffirmera plus tard son opposition en laissant cette fois apparaître des poils sous ses aisselles sur la pochette de son album Easter.
Proto-punk
Militante pacifiste, son art musical ou littéraire lui sert à de nombreuses prises de parole : opposition à la Guerre du Vietnam et plus récemment à la Guerre en Irak. Mère d’une musique que l’on pourrait qualifier de proto-punk, Patti Smith fait preuve d’esprit critique, de colère, mais aussi d’humanisme et de spiritualité. Ses concerts sont autant d’occasions de sensibiliser chants, « spoken words » (textes récités), incantations mystiques, vidéos et exhortations apportent à ses performances une dimension unique et intense.
L'’album Horses ayant lancé la carrière de Patti Smith, la chanteuse collabore à plusieurs albums du groupe Blue Öyster Cult et sort dans la foulée trois autres albums Radio Ethiopia (1976), Easter (1978) et Wave (1979) et offre ainsi au rock quelques beaux standards : « Pissing In The River » ou encore le fameux « Because The Night » (écrit par un Bruce Springsteen encore inconnu). Ce goût pour l’écriture qu’elle développe à travers ces nombreuses collaborations musicales, Patti Smith le cultive également en s’adonnant à la littérature. Passionnée de Rimbaud et entourée de ses amis écrivains de la première heure, elle réussit tout au long de sa carrière à maintenir un équilibre entre musique et lettres, passerelle vivante entre les écrivains de la Beat Generation et le songwriting rock et folk. Patti Smith publie quelques recueils de poésie dont Babel (écrit de 1974 à 1981) et La Mer de Corail en l’honneur de Mapplethorpe ; elle y évoque ses rencontres, ses expériences, ses souffrances dans un style propre à elle, teintée d’onirisme, de cruauté et de spiritualité.
Dans les années 1980, Patti Smith décide de mettre sa carrière en suspens pour échapper momentanément à la célébrité ; elle profitera de cette pause pour se marier avec Fred « Sonic » Smith, ex-guitariste des MC5 et s’occuper de leurs deux enfants, Jackson et Jesse. C’est donc après huit ans de silence que Patti Smith revient avec un nouvel album en 1988, Dream Of Life, qui passe relativement inaperçu, malgré le succès de « People Have The Power ». Les années suivantes laissent place à une nouvelle période de silence, et les décès successifs de son mari et de son frère cadet, épreuves qui la laissent seule avec ses enfants, profondément marquée malgré le soutien d'amis de toujours tels Lenny Kaye. Longuement mûri à l'aune de ces bouleversements, Gone Again, paru en 1996, tente d'exorciser les fantômes par le chant pétrifié de douleur de la chanteuse.
L’année suivante voit le retour des vétérans du Patti Smith Group (Kaye et Daugherty) et la parution de Peace and Noise : même musiciens, même envie de jouer et retour aux sources, aux premières inspirations. Suivent alors les albums Gung Ho (2000) où l’on retrouve un ami de longue date de Patti Smith, le chanteur Michael Stipe de R.E.M. sur un titre ( Patti Smith avait déjà poussé la chansonnette sur un album de R.E.M. pour le titre « E-bow The Letter »). En 2002 sort la compilation Land, mesurant le cheminement d'une chanteuse intègre. Toujours aussi concernée par le monde qui l’entoure, Patti Smith écrit Trampin’, album publié en 2004 qui réagit à sa façon à la Guerre en Irak, notamment dans le titre « Radio Baghdad ».
Trente ans après, la rage et la ferveur de Horses résonne encore dans le rock contemporain quand paraît une édition doublée de nouvelles versions des titres légendaires. Pour sa carrière remarquable et son parcours exceptionnel, Patti Smith se voit décerner à Paris le titre de Commandeur des Arts et des Lettres. Considérée comme sa patrie d'adoption en raison des goûts littéraires de la « poétesse du rock », la France accueille en mars 2008 une expostiion-rétrospective de sa carrière protéiforme (chant, poésie, photographie) intitulée Land 250, à la Fondation Cartier (Paris). Discrète, bien qu'hissée au rang d‘égérie, son héritage reste vivace chez de nombreuses artistes actuelles, à l'image de PJ Harvey ou de Kim Gordon (Sonic Youth).
Dernière édition par liliane le Jeu 14 Fév - 10:00, édité 2 fois
Bridget
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Sujet: Re: Patti Smith - Just Kids Ven 14 Jan - 16:05
Patti Smith & Philip Glass
Hommage à Allen Ginsberg
Salle Pleyel Vendredi 21/01 2011 20:00
Patti Smith : voix, guitare Philip Glass : piano Lenny Kaye : guitare, voix
Trois noms synonymes d’une certaine Amérique, si loin mais si moderne à la fois : la prêtresse punk Patti Smith, le pape du minimalisme Philip Glass et le trublion Allen Ginsberg.
Les deux premiers rendent hommage à leur ami disparu au printemps 1997, sans doute le poète américain le plus inclassable du XXe siècle. Un apatride de l’esprit qui fusionna Dylan et Kerouac, le jazz et le rock, les beatniks et les hippies, l’engagement politique et la libération sexuelle.
Figure majeure de la Beat Generation, Ginsberg était un instantané à lui seul d’une Amérique d’après-guerre dont il aimait à chatouiller et ébranler le sacro-saint rêve, armé d’un fouet de liberté qu’il fit claquer tout au long de sa vie…
À la Salle Pleyel, ses amis et compagnons de route Patti Smith et Philip Glass se recueillent en musique et en poésie.
Dans le cadre du Domaine privé Patti Smith à la Cité de la musique du 17 au 22 janvier 2011.
Patti Smith à la Cîté de la Musique en janvier 2011
De passage par l'hexagone en juillet, Patti Smith sera de retour en France en janvier 2011 invité par la Cîté de la Musique pour un cycle Domaine Privé.
Au programme la projection du documentaire "Dream of life" (Steven Sebring), des lectures, un hommage à Allen Ginsberg avec Philip Glass et deux concerts à ne pas manquer : en trio acoustique le 20/01 à la Cîté de la Musique et le 22/01 à la salle Pleyel où elle jouera dans son intégralité son premier album "Horses" paru en 1975.
Patti Smith - Picturing Robert Une soirée de poèmes et de musique en souvenir de Robert Mapplethorpe
mardi 18 janvier 2011 / 20:00
Dans une interview intitulée Because the Light (juin 1996), Patti Smith revenait sur ses essais poétiques et ses lectures : « Mes premières aspirations, c’était de pouvoir écrire le genre de choses qu’écrivaient Robert Louis Stevenson et Rudyard Kipling.
Et, en tant qu’adolescente, je m’imaginais aussi faire de la poésie jazz. J’écoutais simplement Coltrane et j’écrivais de la poésie.
Lorsque j’ai découvert la poésie de Rimbaud, j’ai en fait arrêté d’écrire pour un temps. Je me souviens d’avoir vu un exemplaire des Illuminations en vente sur une table de livres d’occasion. Quand je l’ai ouvert, je ne comprenais pas vraiment. Pourtant, de quelque manière, je savais que c’était le langage parfait. Il avait l’air de scintiller. Je savais qu’un jour je le déchiffrerais. »
Non seulement elle l’a déchiffré, mais elle n’a cessé de s’inspirer de lui et de bien d’autres – Dylan, Genet, Camus, Burroughs, Ginsberg… – dans ses propres textes qu’elle lit en public depuis les années 1970, pour le plus grand bonheur de ses auditeurs.
Dernière édition par Bridget le Ven 9 Sep - 20:41, édité 1 fois
Bridget
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Sujet: Re: Patti Smith - Just Kids Ven 9 Sep - 20:40
Patti Smith en concert unique à New York pour France Inter
A l’occasion de la journée spéciale de France Inter à NewYork, le 9 septembre prochain, Patti Smith, icône de la scène rock, se produira en concert dans la salle mythique du Webster Hall, le jeudi 8 septembre 2011.
De New York à Paris, les auditeurs auront le plaisir de découvrir son nouvel album Outside Society, rétrospective de son parcours artistique lors de ce concert unique.
01. Gloria 02. Free Money 03. Ain’t It Strange 04. Pissing In A River 05. Because The Night 06. Rock 'N' Roll Nigger 07. Dancing Barefoot 08. Frederick 09. So You Want To Be A Rock 'N' Roll Star 10. People Have the Power 11. Up There Down There 12. Beneath The Southern Cross 13. Summer Cannibals 14. 1959 15. Glitter In Their Eyes 16. Lo And Beholden 17. Smells Like Teen Spirit 18. Trampin
Un concert exceptionnel qui sera retransmis sur les ondes de France Inter dès le vendredi 9 septembre, à 20h.
liliane Admin
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Sujet: Re: Patti Smith - Just Kids Dim 20 Nov - 20:15
J'ai retrouvé Rimbaud avec Patti Smith
D’une manière inexplicable, je ne suis pas malheureuse. C’est un jour de joie, pas un jour de tristesse. Sa mort l’a délivré de la douleur. Je crois que pour lui, la mort est comme une nouvelle journée, une belle journée. Car Arthur était un voyageur.”
Dans l’église Saint-Rémi de Charleville-Mézières, Patti Smith est heureuse. Veste noire, rangers pacifiques aux pieds, déglinguée sans en avoir l’air, à 64 ans, la chanteuse américaine semble apaisée.
“C’est un grand bonheur d’être parmi vous aujourd’hui, merci de me recevoir”, lance-t-elle d’une voix doucereuse à un public venue voir en vrai l’icône punk-rock des années 70. Ce jeudi 10 novembre, on a suivi l’interprète de Because the Night, en déplacement dans la ville natale de Jean-Nicolas Arthur Rimbaud. Objectif : célébrer les 120 ans de la disparition du poète, source d’inspiration inépuisable pour elle, la fan absolue. Elle a donc fait les choses en grand. Au programme : performance à l’église, réception au musée et concert au théâtre. A 16 heures, à quelques pas de la place Ducale, copie quasi conforme de la place des Vosges, Patti Smith allume un cierge puis retrouve le pupitre préparé pour l’occasion.
“Je connais Arthur depuis toujours, lance-t-elle, mystique. Je m’imagine dans cette église le jour de sa communion, et je le vois en colère. Je peux imaginer le jeune homme dans toute sa grâce. Il n’était peut-être pas parfait, mais qui l’est ? Et puis sa poésie l’était, et je remercie Dieu pour ça”, s’exclame l’ancienne compagne de Robert Mapplethorpe, les bras levés au ciel. Portée par la célébration, galvanisée, Patti apparaît en grande forme, déclamant textes, poèmes et chansons en l’honneur du génie littéraire. Une heure plus tard, direction le musée Rimbaud. Photos de l’auteur, oeuvres d’art, ustensiles en tout genre, hommages venus d’ici et d’ailleurs : à l’intérieur, l’expression poétique est à son paroxysme. “Arthur incarne le changement”, rappelle la chanteuse, comme amoureuse transie d’un homme né en 1854, le 20 octobre. Photographe à ses heures, elle offre des clichés pris à Charleville-Mézières, avant de recevoir le titre de marraine du musée, décerné par la mairie à l’occasion de son passage dans les Ardennes. Une médaille à la saveur particulière.
“Je suis venue ici pour la première fois en 1973”, confie-t-elle, alors. A l’époque, encore inconnue du grand public, recroquevillée dans un coin, elle dessine un portrait de son idole qui deviendra vingt ans plus tard l’une des pièces les plus prestigieuses de la collection.
“Ce bâtiment m’est cher, et je sais qu’il va être rénové. A ce propos, il ne faut pas oublier que Rimbaud était un visionnaire, passionné par le futur. Il faudra en tenir compte.” De la poésie à la chanson, il n’y a qu’un pas. Le soir venu, Patti Smith joue au Théâtre de Charleville, à guichets fermés. Là encore, l’émotion est grande, et le clin d’oeil à son amant, lui, un peu plus prononcé. “Je suis allée me recueillir sur la tombe d’Arthur aujourd’hui. Un jeune homme qui passait par là m’a demandé un baiser.” On n’en saura pas plus.