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Sujet: WHEN YOU'RE STRANGE : THE DOORS Dim 9 Mai - 14:41
When you're strange Date de sortie cinéma : 9 juin 2010
Produit par Peter Jankowski Réalisé par Tom DiCillo Narré par Johnny Depp
Long-métrage américain . Genre : Documentaire , Musical Durée : 01h30min Année de production : 2009 Distributeur : MK2 Diffusion
A l'origine, il y a Les portes de la perception, le livre d'Aldous Huxley sur son expérience de la mescaline et d'autres drogues hallucinogènes. La citation de William Blake, qui lui a fourni le titre de ce livre, inspira également Jim Morrison et Ray Manzarek pour le nom du groupe - The Doors - qu'ils fondèrent en 1965 à Venice Beach avec John Densmore et Robby Krieger. Ils allaient devenir l'un des groupes les plus importants et les plus influents du rock américain.
Dernière édition par liliane le Dim 9 Mai - 15:05, édité 3 fois
liliane Admin
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Sujet: Re: WHEN YOU'RE STRANGE : THE DOORS Dim 9 Mai - 14:53
Le document audiovisuel ultime sur les Doors
L'HISTOIRE : Utilisant uniquement des images d'archives tournées entre 1966 et 1971, le film dessine le portrait des Doors et de l'Amérique des années 60 avec l'urgence et l'immédiateté d'aujourd'hui.
Il est toujours agréable d'avoir des nouvelles de Tom DiCillo, auteur de Ça tourne à Manhattan et plus récemment Delirious. Cinéaste atypique, toujours là où on ne l'attend pas, il présente cette fois When You're Strange, un documentaire qui pourrait bien devenir le document audiovisuel ultime sur les Doors.
"When you're strange / Faces come out of the rain / When you're strange / No one remembers your name"
Dès les prémices du voyage, on pense à Sur la route de Jack Kerouac où Jim Morrison apparaitrait comme un guide spirituel, ivre de femmes et de musique. Un road trip où le désert révèlerait ses secrets. Sous le sable, sexe, drogue et perception. Tom DiCillo prévient : inspiré des vers d'un poème de William Blake, le nom du groupe résonne comme un laisser passer au paradis perdu, au paradis confus, au paradis infernal. Chronologiquement, le cinéaste propose un portrait d'une Amérique en fusion à travers un groupe qui a permis la fusion entre rock et jazz et que les frasques de son leader ont fait rentrer dans la légende. N'utilisant que des images d'archives tournées entre 1966 et 1971, le réalisateur livre une oraison funèbre sans concessions, un hymne empli de grâce et de crasse, une ode à la joie de hurler sa liberté pendant qu'on vous fustige, les battements de coeur d'un groupe qui a atteint l'infini.
Tom DiCillo tente, en fil conducteur, de faire partager le plane de Jim Morrison qui pousse The Doors au spleen autant qu'à la poésie. Il ne nous épargne ni les frasques du chanteur qui asphyxia sa bande ni comment John Densmore, Robby Krieger et Ray Manzarek sortirent leur ami du gouffre. Le parti pris du réalisateur - des images brutes, les États-Unis qui suivent leur cours en parallèle du groupe - amène le documentaire à devenir un espace d'incantation et de mystère, où s'entremêlent la voix d'un crooner fatigué (dixit Jim Morrison sur lui-même), le besoin d'amour et le refus systématique de politisation. Le cinéaste propose en point d'orgue une séquence d'anthologie où The Doors interprète This Is The End sous un faisceau rouge incandescent pendant que les images de Richard Nixon et des manifestations de la contre culture s'enchaînent. Un instant unique où un ange trop vite disparu semble s'inviter au bal du diable.
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Sujet: Re: WHEN YOU'RE STRANGE : THE DOORS Dim 9 Mai - 15:01
"When you're strange" rouvre les portes des Doors
Le documentaire de Tom Di Cillo, When you’re strange, va peut-être rendre justice aux Doors, à leur blues-rock hanté, à leur fantomatique aura, à leur importance fondamentale dans l’histoire du rock. Extrait en exclusivité avant la sortie en salles le 9 juin.
Par un de ces twists tordus dont la passion du rock a le secret, les Doors souffrent parfois d’une réputation exécrable. Le culte morbide et parfois ridicule que vouent des millions de fans au chanteur Jim Morrison y est sans doute pour quelque chose. La fiction lourdingue et frisant le grotesque que le réalisateur Oliver Stone avait consacré au groupe (The Doors, 1991) n’a probablement pas arrangé les choses. Les Doors ont fini par se confondre avec leur légende, souvent pour le pire.
Le documentaire de Tom Di Cillo, When you’re strange, va peut-être rendre justice aux Doors, à leur blues-rock hanté, à leur fantomatique aura, à leur importance fondamentale dans l’histoire du rock.
When you’re strange est exclusivement composé d’images d’archives (c’est sa belle étrangeté) commentées par un texte de Di Cillo lu en voix off par Johnny Depp. La majorité de cette matière est inédite. On y voit par exemple une sorte de western métaphysique à la Monte Hellman, réalisé par Morrison, avec lui-même dans le rôle d’un cowboy-routard motorisé, errant dans le désert Mojave.
On voit aussi les premières répètes et les premiers concerts, qui rappellent qu’avant le culte rimbaldo-gonflant, avant la tombe du Père-Lachaise recouverte d’objets divers et maculée de tags, les Doors étaient un fumant groupe de rock, inventif, sauvage et sexy. Outre leur inspiration mélodique, ils se distinguaient par la prééminence de l’orgue, l’absence de basse et la voix sépulcrale de leur chanteur - qui n’est pas tombée dans l’oreille de sourds, n’est-ce pas Ian McCullouch, Ian Curtis, Bono, etc ?!
Une large part du doc est consacrée à l’affaire de Miami : lors d’un concert dans la cité floridienne, Morrison fit mine de se masturber, choquant l’Amérique prude, déclenchant les foudres des autorités et des ligues de bienséance. Les Doors furent interdits, et Morrison poursuivi en justice. Le chanteur est mort avant l’issu du procès.
When you’re strange saisit bien le paradoxe Morrison, beau et charismatique jeune homme, rapidement détruit par la célébrité, l’alcool, les drogues : d’abord atout principal des Doors (il écrit et compose, chante, incarne le groupe sur scène), il finit par devenir un boulet (défoncé, bouffi, il est toujours en retard aux séances d’enregistrement, agace les autres membres du groupe…).
Les Doors ont duré cinq ans, gravé trois ou quatre albums inoxydables (The Doors, Strange days, Morrison hotel, LA woman), inventé des chansons qui n’ont pas pris une ride (Light my fire, Crystal ship, You’re lost little girl, Love me, LA woman, The end…), imposé des singles radio de plus de 3 minutes. Ils étaient le Velvet de la côte ouest, n’ont jamais fait de compromis et sont restés droits dans les bottes de leur ligne esthétique tout au long de leur existence.
Comme le conclut le film de Di Cillo, leurs chansons n’ont jamais été recyclées dans des clips publicitaires – ce qui est devenu en effet une exception. Inspirés, sexys, mystérieux, populaires, incorruptibles, oui, il est temps de rechanter les louanges des Doors et de réouvrir les portes de la perception.