Mary's Dream
Interview pour la sortie de 10Y
par ftitf2e le 9/12/2009
dans l'actualité Musique de melty.fr
A l'occasion de la sortie de leur premier album 10Y,
je suis partie à la rencontre de Sandro Boschi, chanteur et guitariste du groupe parisien
Mary's Dream.
Nous nous sommes rencontrés avec Benoit, son attaché web
dans un petit café aux Tuileries.
Sandro, comment tout a commencé pour toi ?...
Comment vous vous êtes rencontrés avec les autres membres?...
Quels sont leur nom?... Leur place dans le groupe?La première fois où j'ai eu la chair de poule en écoutant de la musique
c'était quand j'avais 8 ans en écoutant du Tchaikovski, Casse Noisette.
A 15 ans (j'ai 32 ans aujourd'hui) j'ai eu ma première guitare et j'ai appris tout seul.
A la voix, à la guitare, je suis un autodidacte.
Puis j'ai rencontré Christophe Foultier, le bassiste, avec lequel on forme le pilier du groupe.
On s'est rencontré au lycée et depuis on ne s'est jamais séparé.
Cédric nous a ensuite rejoint, c'est un mec complètement déjanté avec les cheveux longs,
on le surnomme Jésus l'absinthe (rire).
Il a lâché le projet plusieurs fois, mais là il est de retour pour de bon.
Ensuite, Sebastien Branchu, le batteur ,
on l'a rencontré il y a deux ans par hasard sur myspace où il a laissé un commentaire
disant qu'il adorait It Kills Me Inside,
nous l'avons rencontré et il a intégré le groupe illico presto.
Et le petit dernier de 21 ans, Corentin le violoncelliste,
un vrai génie, il joue de la musique depuis l'âge de cinq ans.
Faisiez-vous chacun partie d'autres groupes avant de vous rencontrer?(Rire) Chris faisait partie du meilleur groupe du lycée de l'époque,
avec le meilleur guitariste, le meilleur bassiste…
Et il leur manquait un chanteur,
ils m'ont donc proposé de chanter avec eux pour l'évènement de fin d'année
et on s'est éclaté. On a repris du Led Zep, du Pearl Jam…
Déjà à l'époque, Chris et moi nous savions qu'une longue route nous attendait...!
Tu me parles de groupes comme Led Zep, Pearl Jam,
ce sont des groupes qui vous ont influencé?
Oui oui Pearl Jam et Radiohead sont les deux principaux,
mais à côté il y a aussi Damien Rice, Sufjan Stevens,
Lou Barlow pour la partie plus folk et indé rock qu'on adore.
Sinon bien sur les grands comme Ben Harper ou les Beatles…
L'album s'appelle 10Y (10 Years) symbolisant 10 ans de gestation avant de concevoir
ce premier disque, était-ce voulu?(Rire), non on a jamais voulu attendre 10 ans, c'est qu'on a eu du mal on va dire (rire).
Alors pour t'expliquer, on connaissait Lionel Gaillardin, un pote à nous.
Petite parenthèse sur lui car c'est un sacré Monsieur.
Pour info, il était guitariste du groupe Il Etait Une Fois "J'ai encore rêvé d'elle,
la la la" tu vois? (rire).
Puis dans les années 80 il s'est mis à son compte et a enregistré plein d'artistes
comme Voulzy, Souchon, et plus récemment il a fait l'album de
Benjamin Biolay et de Keren Ann.
Il a ensuite créé la société Bonsai avec Pierre Darmon et Bertrand Coqueugniot,
notre producteur actuel... Donc 10 ans? (Rire)...
Lionel qui était (et est toujours) notre pote a présenté notre musique à Bertrand
mais celle ci ne lui plaisait pas trop.
Il voulait quelque chose de plus actuel, sur l'air du moment,
et a donc a refusé plusieurs de nos maquettes.
Du coup on a quand même maintenu nos titres un peu avant gardistes
pour les sortir 10 ans après… qui au final colle avec le son qui se fait actuellement.
Pour dire vrai, d'autres maquettes ont été présentées à d'autres maisons de disque
mais nous avons eu des refus aussi, car, pour l'époque,
chanter en anglais était quasiment impossible pour un groupe français.
Il aura fallu attendre une Keren Ann, une Cocoon, des the Doo pour vraiment
démocratiser l'anglais…
Mais du coup on arrive peut être un peu en retard à mon gout
sur l'ère du rock français qui joue en anglais.
Pourquoi ce choix de chanter en anglais ? Alors plusieurs choses. La première c'est que c'est beaucoup plus simple
de s'exprimer en anglais, tu peux dire I love you sans passer pour un con (rire).
Deuxio, quand t'écoutes une chanson en français,
malheureusement tu écoutes plus les paroles que la musique,
or nous, on se considère plus comme des musiciens qui se cachons derrière des textes,
des thèmes qui nous sont propres : politique, amours etc…
Et enfin l'anglais est une langue beaucoup plus nasal et donc plus simple à chanter,
alors que le français reste plus poétique et c'est beaucoup plus dur
de faire sonner un morceau en français.
Vous avez fait de la scène pendant ces dix années ? On en a fait les premières années de 2000 à 2003,
date ou on a splitté le groupe et on s'est retrouvé Chris et moi tous les deux…
Puis quatre ans de remise en question avant de reprendre les concerts en 2007,
deux avant la sortie de cet album, notamment au Cadran-Omnibus à Colombes.
Pour l'anecdote, Jimmi Hendrix a joué dans cette salle la première fois
qu'il est arrivé en France (rire)…
On a aussi fait des festivals comme le Folk Fest,
qui nous a permis de nous produire dans des salles comme le Trabendo.
Qu'est-ce qui vous inspire pour vos chansons, des choses vécues ? Oui c'est du vécu car on s'imprègne de chose de l'actualité,
de chose qui nous touche dans la vie de tous les jours.
Par exemple dans la chanson Tale,
on s'inspire d'un SDF qu'on a croisé tous les jours et qu'on a vu évoluer…
La chanson No Rule parle de l'arrivée de Bush au pouvoir, de la conquête du "blackgold"…
Chaque texte a son propre vécu…
Et bien sûr il y a peut être deux ou trois chansons d'amour (…)
It Kills Me Inside, Whatever et La Route Et Longue…
Aujourd'hui on tend de plus en plus vers des sujets environnementaux
qui nous touchent au quotidien.
La chanson Je pars est considérée comme votre tube ?
Était-ce un choix délibéré? Non c'est le morceau qu'on voulait le moins mais que les radios et que la maison de disque
ont mis en avant.
A la base c'était juste une guitare et une voix, un morceau très folk.
On a ainsi donné libre cours à Lionel Guillardin et Christophe Grenelle,
animateur de OUI FM, pour "arranger" le morceau à leur sauce…
Et ca a donné la chanson que vous connaissez avec tous les bons ingrédients
qui font que c'est 'un tube'
Comment décrirais-tu la musique de ce premier album ? Un bel éventail de musique avec plein de couleurs.
Certaines critiques prétendent ressentir le mélange de texte écrit il y a dix ans
et de texte plus récents ce qui rendrait l'album un peu immature (septique)…
Je ne suis pas vraiment d'accord avec ça,
on a toujours le droit de faire du rock un peu à la Pearl Jam…
Par exemple MFD (Motherfuckin'Day), et on retrouve dans cet album vraiment
tout ce qu'on aimait, et qu'on aime encore, le côté rock, folk,
electro et le côté un peu barré avec la chanson Psychologist.
Pourquoi le nom Mary's Dream ? (Ému) C'est un hommage à ma maman qui a fuit la dictature franquiste
lorsqu'elle avait seulement 20 ans.
Je l'admire beaucoup, elle s'est toujours débrouillée seule et je suis fan de son combat.
A bientôt 60 ans elle re-déménage bientôt en Italie.
Troisième changement dans sa vie. J'avais envie de lui rendre hommage c'est tout.
Concernant la pochette de l'album, pourquoi cet univers à la Tim Burton ? La pochette a été réalisée par l'illustrateur Sébastien Mesnard,
qui est un fan de Tim Burton. Nous l'avons rencontré grâce à Zoé Veighart,
avec laquelle je chante en duo sur le morceau September Rainy Day.
Zoé est également la fille de Lionel Gaillardin, notre réalisateur.
Vous suivez ? (rire)
Pour revenir à la pochette, elle peut paraitre enfantine et naïve,
mais elle reflète bien notre univers quand je te disais tout à l'heure
qu'on se cachait derrière des mots en anglais pour dire ce qu'on ressent.
La grisaille de la vie, en fond, reflète plein de chose,
les tours seraient celles du World Trade Center…
En fait, il y a plein de petits messages subliminaux.
Et le message évident, celui de la nature, fuir la grisaille, la pollution,
le stress, pour se ressourcer en soi dans un univers un peu plus pur.
Quels sont vos projets pour l'avenir ? Premièrement l'évènement du 17 décembre
qui reflète complètement notre personnalité.
Certaine de nos fans nous demandent de venir à Lille, à Bordeaux, à Bruxelle
s mais on ne peut pas, on n'a pas les moyens,
donc on a décidé de leur offrir un concert @ home,
un concert diffusé en direct sur notre site internet marysdreamtheband.com.
Deuxièmement, on va partir sur la route avec une première date
le 11 février à la maroquinerie à Paris, suivi de deux showcases en FNAC.
Troisièmement, un second album qu'on commencerait en avril,
il sera différent de celui ci, on compte aller plus loin dans l'electro,
plus loin vers le punk à la Pearl Jam, il y aura aussi des balades...
L'éventail sera encore plus large…
Mais tout en restant cohérents et égal à nous même.