Art contemporain: Tout à moins de 5.000 euros, ou l'art sans se ruiner
05/06/2009 11:22
Le dessin original est à 150 euros, la toile à 1.000 ou la sculpture à 3.000. Tout à moins de 5.000. L'art contemporain à portée de presque toutes les bourses fait salon à Paris, à la fois pour attirer l'acheteur novice et, crise aidant, pourquoi pas le collectionneur plus averti.
Cette fin de semaine, deux salons distincts - L'Affordable Art Fair (AFF, 4-7juin) et Art Shopping (6-7 juin) - proposent de l'art contemporain avec la même idée de base : toute oeuvre d'art vendue, originale et contemporaine, doit coûter moins de 5.000 euros.
C'est de "l'art contemporain à des prix raisonnables. Pas du low-cost", s'empresse de dire Cécile d'Aram, directrice de l'Affordable Art Fair qui propose pendant quatre jours, sur 5.000 m2, les oeuvres d'artistes mis en avant par 77 galeries, françaises et étrangères.
L'idée de cet "Foire d'art à prix abordable" est née il y a dix ans dans la tête de Will Ramsay, un Ecossais de 40 ans qui depuis en monte dix par an à Londres, New York, Sydney, Amsterdam et Paris. Lui-même raconte à l'AFP que jeune homme, il a eu "peur d'entrer dans une galerie". Il s'agissait alors de "briser ce facteur +peur+ et de montrer aussi que l'on n'a pas besoin d'être millionnaire pour acheter de l'art", dit-il.
Les gens "s'intéressent de plus en plus à l'art contemporain", renchérit Corinne Ménégaux, fondatrice d'Art Shopping, qui propose au Carrousel du Louvre 2000 m2 de stands tenus par des artistes eux-mêmes ou des galeries. "Ils ont envie d'acheter, mais ne savent pas comment".
Il faut désacraliser l'art, décomplexer le visiteur, disent les responsables des deux foires. Toutes les deux ont le même public, plutôt jeune, cultivé, parisien, et qui a rarement poussé la porte intimidante des galeries.
L'ambiance se doit donc d'être conviviale. On parle au visiteur, les stands sont ouverts. Pour ne pas l'intimider, les prix sont affichés.
Les oeuvres sont également "accessibles". "L'art très conceptuel, l'art vidéo, vous n'en trouverez pas ici", dit Mme d'Aram, mais il y a de la photo, de l'art abstrait, des collages, des sculptures de toutes tailles, de jeunes artistes ou de plus confirmés.
Dans les travées d'AFF, la galerie Daniel Guidat (Cannes) vend des oeuvres de cristal de Czeslaw Zuber, un sculpteur très coté. "Je n'en baisse pas les prix, je vends des oeuvres plus petites", dit le galeriste.
Reine Ullmann Okuliar (Galerie EGP, Paris) attend "des amateurs mais aussi des collectionneurs, ils sont toujours là mais pas aux prix délirants d'avant".
Car crise aidant, des collectionneurs plus avertis peuvent fréquenter ces foires. Les "gens sont plus sensibles au bon rapport qualité-prix quand c'est la crise", dit-on à l'AFF.
Matthieu Exposition, un jeune artiste de Toul de 27 ans, présenté par la galerie Mondapart (Boulogne-Billancourt) à l'AFF, vend ses dessins entre 100 et 1.200 euros. Etre dans ce genre de salon est aussi pour lui "un engagement social. Je dessine dans les bars, le seul lieu où il y a toutes les strates sociales. Ma démarche artistique va jusqu'au niveau du tarif demandé", dit-il.
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