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 DANIEL DARC

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Nine
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Nine


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MessageSujet: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptySam 17 Mai - 13:09

Daniel DARC

DANIEL DARC Image_13

Le destin de cette icône du rock français des eighties a longtemps été menacé par les excès
et l’autodestruction.
Des rencontres lumineuses en décidèrent autrement et Daniel Darc est aujourd’hui devenu
une référence pour toute une génération de chanteurs.


le son indémodable et mythique des taxi girl

Daniel Rozoum, dit Daniel Darc, naît le 20 mai 1959 à Paris.
En 1976, il reçoit, grâce au groupe punk anglais The Sex Pistols,
un choc musical qui va complètement bouleverser sa vie.
En 1978, alors qu'il est au lycée Balzac à Paris, il rejoint le groupe Taxi Girl, fondé par quatre amis:
Mirwais Stass (guitares), Laurent Sinclair (claviers),
Stéphane Erard (bassiste) et Pierre Wolfsohn (batteur).

Très influencé par le rock littéraire américain de Patti Smith
et par l’attitude provocatrice des punks et d’Iggy Pop,
Daniel Darc se lance à corps perdu dans cette aventure artistique et humaine qui durera huit ans.
Inédite en France, la musique de Taxi Girl doit autant au rock urbain et noir du Velvet Underground
qu’à la musique électronique de Kraftwerk.
Grâce à ses prestations musicales sur le fil et à l’attitude jusqu’au-boutiste de son chanteur
(il s’ouvre les veines sur scène en première partie d’un concert de Talking Heads en novembre 1979),
Taxi Girl acquiert très vite une réputation sulfureuse qui fait hésiter les maisons de disques.

C’est finalement avec EMI qu’ils enregistrent en 1980 un premier simple "Mannequin"
suivi par un deuxième "Cherchez le garçon".
Cette chanson froide, synthétique mais dansante,
va connaître un immense succès dans l’Hexagone avec plus de 300.000 exemplaires vendus
et impose le style Taxi Girl marqué par la voix blanche de Daniel Darc et des synthés,
très influencés par ceux de The Doors.

Tout arrive très vite pour eux mais, trop de bruit, de concerts et de drogues
n’aident pas les membres de Taxi Girl à lutter avec leurs démons intérieurs.
Le bassiste Stéphane Erard décide de quitter le groupe et quelque mois plus tard,
en juillet 1981, le batteur, Pierre Wolfsohn meurt d’une overdose de cocaïne.

En 1982, Taxi Girl sort son premier véritable album "Seppuku",
produit par le bassiste des Stranglers Jean-Jacques Burnel.
Pour l’occasion, Daniel Darc s’est inventé un double, Viviane Vog,
pour signer une partie de ses textes plutôt morbides (meurtres, dépression, suicides…)

Malgré des bonnes critiques et des prestations scéniques impressionnantes
(le Casino de Paris en 1982 et une tournée française avec Indochine en première partie),
les ventes ne suivent pas et en avril 1983, Laurent Sinclair abandonne le trio.
Taxi Girl publie en mai 1983 un mini-album
"Quelqu’un comme toi" et quelques simples jusqu’en
1986 mais le duo ne retrouve pas le succès de ses débuts et se sépare, épuisé.

Darc en solo


La seule fille sur terre


Seul, Daniel Darc a du mal à surmonter ses problèmes de dépendance à l’alcool et à la drogue
mais la vie va mettre sur son chemin quelques bonnes fées.
La première s’appelle Jacno avec lequel il va réaliser son premier album solo,
"Sous Influence Divine" qui sort en 1987 :
huit titres qui tournent autour du thème de l’amour impossible.
Moins provocateurs, ses textes gagnent en poésie et en mélancolie
mais l’album ne touche que les aficionados et le grand public passe à côté malgré
une reprise de Françoise Hardy, "Comment te dire adieu".  

En 1988, nouvelle rencontre, celle d’Etienne Daho qui produit "La Ville",
une chanson plus apaisée et la même année,
Daniel Darc enregistre "Parce que", douze titres co-écrits avec l’anglais Bill Pritcharddont
une reprise de Charles Aznavour ("Parce que"):
le courant passe à merveille entre ces deux ultrasensibles et l’album,
même s’il ne connaît qu’un succès d’estime,
reste aujourd'hui une œuvre mythique et précieuse pour ses fans.

Fan de littérature, l’ex-chanteur de Taxi Girl publie aussi en parallèle quelques recueils de textes
("Mélancolie d’Edie" et "Energie dramatique de la rue" en 1991,
"A love supreme" en 1998 en hommage à une de ses idoles John Coltrane
et "Le Drugstore du ciel" en 2000 ).
Sur la recommandation de Patrick Eudeline,
il s’essaie à la critique musicale dans le magazine Best
et traduit aussi quelques livres de William Burroughs.

Toujours démangé par la musique, Daniel Darc réitère l’expérience en 1994 avec "Nijinsky",
deuxième album solo enregistré avec le groupe The Weird Sins et réalisé
par son ami du groupe Pure Sins, Georges Betzounis
qui ne rencontre pas plus de succès que ses précédentes tentatives.

Marqué par la déveine commerciale, Darc enchaîne les collaborations diverses:
textes pour Marie-France ou Marc Minelli, reprises ("She's so untouchable" de Johnny Thunders,
"Les Champs-Elysées" de Joe Dassin en compagnie de Bertrand Burgalat)
et conseils aux groupes Diabologum et Brent.

2004 : "Crève cœur"

La fin des années 1990 le voit errant dans Paris,
brûlé par une vie marquée par les abus (qui l'ont amené à faire quelques semaines de prison)
et les échecs commerciaux.
La sortie du tunnel a lieu grâce encore à une rencontre en 2003 avec le compositeur Frédéric Lo
qui lui propose d’écrire un texte pour le nouvel album de la chanteuse Dani.
Daniel Darc signe celui de "Rouge Rose" et mis en confiance par Lo,
décide de prolonger l’expérience en enregistrant douze nouvelles chansons composées par celui-ci.

Dédié au chanteur country Johnny Cash, décédé la même année,
"Crève Cœur" sort début 2004 chez Mercury :
le chant de Darc a mué vers un talk over  très gainsbourien
et raconte avec un désenchantement et une sensibilité inimitables,
des histoires d’amour, de rédemption et d’amitié.
Cette fois-ci, le succès est au rendez-vous:
les médias célèbrent le retour d’un talent unique qu’on croyait perdu
et le public succombe aux mélodies subtiles
("Je me souviens, je me rappelle", "Mes amis") de Frédéric Lo.
Emu par tous ces témoignages,
Daniel Darc semble enfin avoir fait la paix avec ses démons intérieurs:
comme il l’a souvent dit, le rock lui a sauvé la vie.

Pour couronner ce grand retour, "Crève cœur"
est élu Album révélation de l'année aux Victoires de la musique 2005.
En mai de la même année, Daniel Darc démarre sa tournée avec des passages en France,
en Belgique et en Espagne.
Jouant notamment au premier étage de la Tour Eiffel à Paris en juin !
Il multiplie aussi les collaborations avec différents artistes :
un duo avec Cali sur son album "Menteur",
l'écriture de chansons pour l'acteur Tcheky Karyo ou pour de jeunes chanteurs comme
Elisa Tovati, Thierry Amiel et même Alizée.

2008 : "Amours suprêmes"

Du 11 au 18 janvier 2007, il accompagne Richard Kolinka,
Raphaël, Alain Bashung ou encore Jean-Louis Aubert
sur la tournée "Les Aventuriers d'un autre monde".
Puis il se penche sur son nouvel album, "Amours suprêmes",
qui sort en janvier 2008.
Le titre est un hommage à John Coltrane et son célèbre "A love supreme".

Comme pour "Crève Cœur", il en a confié la composition et la réalisation à Frédéric Lo,
qui semble déchiffrer mieux que personne la fibre artistique de Daniel Darc.

Musicalement, le disque est plus riche, les ambiances différentes d'un titre à l'autre.
Pour les textes, Daniel Darc se montre toujours aussi inspiré, entre fragilité et noirceur.
Sur "Amours suprêmes", on retrouve des invités de choix :
Alain Bashung pour un duo en anglais, "L.U.V.", Robert Wyatt dans "Ça ne sert à rien",
et la chanteuse de Cocoon, Morgane Imbeaud dans "J'irai au Paradis".
Une tournée à travers al France est organisée dès le mois d'avril.
© RFI Musique
son mypsace ici :
http://www.myspace.com/danieldarc
le site :
http://www.danieldarc.com/?page=presses



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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptySam 17 Mai - 13:28

Amours suprêmes
[Album CD - 2008 - Mercury]



Si vous détachez la voix de Daniel Darc de la musique,
si vous ne gardez que ses propos,
vous vous rendrez compte qu'il est une sorte de bébé doué de la parole
à l'article de la mort après une vie entière d'existence où les coups se rendent,
où la joue esquive l'impact de la réalité
en gardant cette candeur que seuls les enfants ont au fond du coeur.

Dans Amours suprêmes, Darc est au summum de son art pour faire un mélange de ses goûts,
qu'on cadenasse trop vite entre Céline et Johnny Cash alors qu'il y aurait tant de modèles à citer.
Le voilà depuis Crève coeur d'il y a 4 ans, plongé dans un bain de sang auto-constructeur.

La mythologie du personnage est dure à porter.
Avec Robert Wyatt sur Ca ne sert à rien,
Darc prouve qu'un souffle et une voix suffisent à embellir un titre;
les deux comparses se complètent pour faire du neuf avec du vieux.

Les 2 premières chansons Les remords et le single J'irai au paradis
filent une belle leçon à tous les pseudo rockeurs post Noir Désir
et rappellent à notre souvenir que l'amour de la vie est dur à supporter.
Les percussions tutélaires, la guitare gainée de cuir et l'électronique pourléchée
peuvent se marier et raconter l'histoire d'une veuve joyeuse en quelque sorte.

Morgane Imbeaud du groupe Cocoon prête son timbre de voix à ce disque
et succède au frisson du single et à L.U.V., le duo avec Bashung.
L'album s'enfonce ensuite dans le magistral tant au niveau des textes que de la musique
qui varie dans plusieurs directions avec des titres comme La seule fille sur terre,
magnifique chanson d'amour de bistrot enfumé,
et Ca ne sert à rien, dopé par une bossa-nova étonnante.

Jusqu'au bout du disque, l'écrivain derrière le chanteur arrive en deux rimes
à mettre tout le monde d'accord.
Ca va, ça vient, c'est amer, pertinent, jamais inutile.
La vie est mortelle est une sorte de psaume moderne
ou le religieux Darc exprime sa philosophie de la survie dans la normalité des autres.
J'aurais aimé dire un peu de mal de ce disque mais là vraiment, ce serait mentir...

Pierre Derensy

Liste des titres :

Les remords
J'irai au paradis
L.U.V. (En duo avec Alain Bashung)
Un an et un jour
La seule fille sur terre
Ça ne sert à rien
Amour suprême
La vie est mortelle
Serai-je perdu
Environ


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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMar 29 Déc - 2:23

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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMar 29 Déc - 2:42

Daniel Darc le dernier des maudits

DANIEL DARC 26641810

L’ex chanteur de Taxi Girls connaît depuis 5 ans, une résurrection,
après s’être perdu dans les excés.
Il était temps de rallumer les étoiles.
C'est un coquillage, un simple coquillage jeté sur le bord de la mer.
Et quiconque le portera à son oreille, pourra entendre ses sentiments,
ses espérances, comme le chant des étoiles qui toujours l'accompagnent.
Il existe une harmonie triangulaire entre l’auteur,
son expérience de la vie et l’intime de ces créations.
La vie nourrit l’œuvre et inversement.
C’est pour cette raison que “Crève-cœur” porte si bien son nom :
il vous prend au cœur et ne vous lâche plus.
Nin@rtmony




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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMar 29 Déc - 3:07

DANIEL DARC VIVANT

DANIEL DARC Noumat10

Daniel Darc affirme qu’il a eu du mal à enchaîner après CrèveCoeur et pourtant.
Amours Suprêmes. son dernier album est un nouveau chef-d’œuvre.
Même si l’ex-chanteur de Taxi Girl y exprime d’emblée la permanence des remords.
il ne cherche pas tant à revenir sur son propre passé.
et se concentre sur un avenir possible.
Fort de sa très riche culture musicale et littéraire.
il nous révèle certains de ses fantasmes.

Il apparaît clairement que l’album Amours Suprêmes de Daniel Darc est un nouveau succès.
La critique. aussi bien que le public.
n’avait peut-être pas complètement cru à un successeur possible à CrèveCoeur.
désigné à tort comme le chef-d’œuvre ultime qui n’appelait pas de suite.
À peine l’avait-on ressuscité.
que certains ont souhaité inconsciemment à Daniel Darc de disparaître aussitôt.

histoire de l’inscrire un peu plus dans la légende.
À en lire les récits des rencontres. ici ou là. on se dit qu’on ne retient guère la leçon.
Naturellement. Daniel Darc n’est pas quelqu’un de commun.
Et même s’il arbore fièrement un t-shirt avec la photo de Keith Richards
et un slogan qui s’annonce comme un défi à la vie

“Too tough to die” — la réplique de celui qu’arborait Patti Smith en 1976 —.

les blessures continuent d’affecter sa manière de bouger.
Mais ne peut-on admettre qu’on a affaire à une personne qui cherche simplement à vivre.
et que ça n’est définitivement pas chose aisée.
et s’intéresser enfin à ce qu’il cherche à nous dire.
Nous pouvons l’affirmer. nous avons rencontré une personne d’une extrême lucidité.
d’une grande sensibilité et d’une énorme générosité.
une personne qui s’enquiert. qui regarde son interlocuteur.
s’enflamme et s’inquiète parfois. sans chercher forcément à séduire
— « Là. tu ne te fais pas chier. dis-moi ? ».
« Ça n’est pas la réponse que tu attendais. je suis désolé. »

Qu’il ne soit pas désolé. de l’entendre parler de free-jazz.
de Robert Wyatt ou de Gram Parsons.
entre autres sujets abordés dans le cadre d’un entretien nourri.
ça nous fait vivre un instant magique. avec ce sentiment que tout fait désormais sens.
Nous partageons avec lui cette idée très simple qui dit que le rock est à la base de tout.
que nos choix esthétiques en art. en littérature et au cinéma. viennent de là.
et de nulle part ailleurs.
Non. nous ne faisons pas “chier”. Daniel. rassure-toi.
nous prenons simplement conscience que nous retournons à la source.
.../...


Dernière édition par Nine le Mer 30 Déc - 1:09, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMar 29 Déc - 3:12

...ITV SUITE ...
(L'INTÉGRALE POUR LES AMATEURS)
On suppose que ça te tenait à cœur d’enchaîner rapidement après ton dernier album.
CrèveCoeur…

Finalement. c’était assez long…

Ça fait un peu plus de trois ans.
une durée normale entre deux albums aujourd’hui…
À l’avenir. j’ai envie d’aller beaucoup plus vite.
J’aimerais en faire un autre dès l’année prochaine.
Jusqu’à présent. CrèveCoeur compris.
je voulais faire mon Berlin [chef d’œuvre de Lou Reed. sorti en 1973. ndlr].
un disque quasiment définitif. Je n’ai jamais réussi à le faire et je pense que c’est normal.
Même si. et c’est peut-être prétentieux de le dire ainsi.
j’ai le sentiment d’écrire de mieux en mieux. Amour Suprême.
c’est le premier que j’aborde d’une façon différente.
C’est pour moi. un pas de plus.
vers quelque chose qui me permettra de peindre mon chef d’œuvre.
comme disait Dylan. Ça me permet d’avoir moins de chagrin et de moins chercher le bonheur.
Ce que disent les gens à propos de mes disques.
les chiffres de vente. ce sont des choses qui me touchent moins parce qu’aujourd’hui
je sais que je poursuis ma route vers quelque chose.

Aujourd’hui. les critiques affirment que ton chef d’œuvre existe déjà.
Il s’appelle CrèveCoeur. ça te gêne. non ?

Ça me gêne parce que je viens de faire un nouveau disque
et que je le trouve meilleur que le précédent.
Personnellement. je le trouve au moins aussi bon…
Moi. je le préfère. En même temps. c’est normal. je viens de le faire.

J’ai aussi le sentiment qu’il se situe dans la continuité.
Oui je crois. CrèveCoeur évoquait l’amour et Dieu. des choses qui comptent.
Quand je l’ai fait.
il y avait quelque chose de l’ordre du nouveau converti et j’ai eu besoin de faire mon deuil
de la douleur qui s’exprimait dans mes rapports amoureux.
Là. ma foi est enracinée. et je me sens curieusement plus équilibré —
même si ça peut prêter à sourire quand c’est moi qui le dis.

Les deux disques sont complémentaires. ils abordent différentes facettes de ta personnalité.
Peut-on envisager l’existence d’un diptyque ?

Ce que tu dis est intéressant. mais je crois qu’un triptyque. ça serait mieux.
CrèveCoeur. on peut le rattacher à l’idée du Cantique des Cantiques
qui met en relation Salomon et sa maîtresse. Dieu et le peuple d’Israël.
Amours Suprêmes est plus libre.
Quoi qu’il se passe. j’ai posé les bases d’un troisième album.
Si Frédéric [Lo. compositeur. arrangeur et producteur des deux albums. ndlr]
le voulait bien. j’aimerais faire ce disque avec lui.
Je pense qu’on peut aller encore plus loin ensemble.
Après CrèveCoeur. je me suis retrouvé dans la situation de ne plus savoir quoi écrire.
un peu comme si je m’en étais voulu.
alors que pendant l’enregistrement et le mixage d’Amour Suprême.
je ne cessais d’écrire davantage. Je ne sais comment l’expliquer.
mais j’ai ouvert quelque chose.

Tu débutes ton deuxième album par un titre fort. Les Remords.
Était-ce une manière de solder quelque chose ?

Non. pas solder. Si j’avais été catholique.
j’aurais dit que c’était une manière de me confesser.
mais je préfère que tu me rattaches à la psychanalyse qu’au catholicisme.
Comme je suis protestant.
c’est pour moi une façon d’en parler à un ami. De manière plus générale.
je ne crois qu’on puisse avancer en âge sans remords.
à moins d’être un enculé
— tu trouveras toujours un nazi prêt à te dire qu’il n’a pas de remords.
Moi en tout cas. j’en ai. Et quand vraiment c’est trop dur. j’ai besoin d’en parler.

Parle-nous de ta relation d’écriture à Frédéric Lo.
J’ai le sentiment que ce disque-là est plus toi et qu’on ressent moins sa touche musicale.

Je pense que tu te trompes dans la mesure où c’est encore plus lui.
Même si c’est encore plus moi. Comme il a réalisé des disques pour d’autres.
ça lui a permis de se sentir plus libre par rapport à moi.
C’est un mec super intelligent. un mec vraiment bien. et il m’a parfaitement compris.
Et puis. on se connaît mieux désormais. on se ressemble plus. Il est plus proche de moi.
je suis plus proche de lui. et sans parler d’osmose.
il est évident qu’il y a un truc qui se passe aujourd’hui.
mais qui ne se passait pas au début.

Peut-on parler aujourd’hui d’apaisement ?

Il ne faut pas exagérer. Cet apaisement n’est pas total. Je continue à me réveiller la nuit.
dès qu’il y a le moindre bruit. Je ne pense que je puisse être apaisé.
ni connaître le bonheur. Je peux être content. je peux être bien et je peux être mal.

L’écriture sur Amours Suprêmes semble plus directe.

Beaucoup plus directe oui. Et beaucoup plus simple aussi. En fait.
quand j’entends une mélodie.
je couche sur le papier des éléments qui se rapprochent d’une forme de scansion.

Les choses te semblaient-elles beaucoup plus aisées à exprimer ?

Non. pas forcément… À l’époque de CrèveCoeur. j’avais plein de choses à exprimer.
Et j’aime bien écouter ce qui en a résulté.
alors que je trouve que ce que j’avais écrit pour Taxi Girl. sur Seppuku.
est vraiment très mauvais.
à l’exception de Viviane Vog et Armées de la Nuit éventuellement.
Non. pas Viviane Vog. mais Armées de la Nuit.
Là. même s’il s’est passé du temps entre les deux disques.
ça n’était pas aisé pour moi. En même temps.
contrairement à beaucoup de choses qui sont proposées
dans la nouvelle chanson française — des choses trop prévisibles !
—. ça peut encore paraître prétentieux. mais mes rimes. ça n’est pas n’importe quoi.
Même quand je les casse. je le fais volontairement.

Comment te situes-tu. par rapport à la chanson française ?

Tu vois. à l’exception de Keren Ann que je trouve vraiment bien — et je ne dis pas ça.
parce qu’elle me plaît. mais tu peux écrire qu’elle me plaît !
— les artistes de la nouvelle chanson française nous ramènent en arrière.
Tu as le sentiment qu’ils n’ont écouté que Jacques Brel et Georges Brassens toute leur vie.
Ma mère m’a rappelé qu’il y avait trois choses qui me faisaient peur à la télévision.
quand j’étais petit. les clowns au cirque.
Laurel et Hardy qui passaient leur temps à se taper dessus et Georges Brassens.
Dès que je le voyais avec sa moustache et sa pipe.
je me mettais à flipper et je me planquais sous la nappe.
Maintenant. je ne me planque plus sous la nappe. mais je ferme simplement les yeux.
Et en même temps. j’ai plus de respect pour Georges Brassens que pour Jacques Brel
en tant qu’auteur. même s’ils sont humainement très respectables tous les deux.
J’entends chez Brassens un truc qui. curieusement. swingue dans la voix.
C’est l’un des premiers en France à montrer qu’il connaît Cole Porter.
après Serge Gainsbourg et Boris Vian bien sûr.
En revanche. j’aime beaucoup Léo Ferré à ses débuts.
Fréhel ou Marianne Oswald.
et puis j’adore Charles Trenet que je trouve extrêmement moderne.

Aujourd’hui. on est parfois affligé par la pauvreté des mots utilisés dans les chansons…

En fait. il faut se méfier. On nous dit par exemple que dans le domaine du hip hop.
on privilégie le choix des mots. mais c’est faux.
J’aime beaucoup Jean Genet.
mais l’usage de l’argot qui semblait moderne à une époque peut paraître bizarre aujourd’hui.
Tout comme mon père qui trouvait tout était “bath !”.
Tu vois quelqu’un s’exprimer ainsi aujourd’hui ?
Les textes de rap sont malheureusement très pauvres.
à l’exception de ceux d’Abd al Malik. Mais là. je ne suis pas objectif.
Ça le fera sans doute sourire. mais Malik c’est mon frère !

L’album est baptisé Amours Suprêmes au pluriel.
en hommage au Love Supreme de John Coltrane.
En leur temps. les Stooges se revendiquaient du free-jazz. John Coltrane.
The Stooges. Daniel Darc. une même filiation ?

Je crois. même si musicalement tu trouveras difficilement quelqu’un qui aime les trois.
Ce qui est amusant. c’est qu’Iggy Pop justement. lui. aime les trois.
Il m’a dit combien il aimait ce que je faisais. Il y a cependant une intention.
une pureté dans le jazz. que personne n’a comprise dans le rock.
mis à part le MC5. un peu. et les Stooges. beaucoup.
C’est ce que disait Iggy :
« Je veux être un saxophone hurlant comme John Coltrane. »
Moi. je veux être comme Albert Ayler aussi.
On parle de rock attitude. mais cette attitude existait déjà dans le jazz.
il suffit de s’intéresser à Art Pepper. pour s’en rendre compte.
J’ai vu Chet Baker au New Morning et Johnny Thunders au Gibus.
et je peux t’assurer que j’ai vu la même chose. mais de manière différente.


Sur l’album. on trouve quelques contributions lumineuses. dont celle d’Alain Bashung…

Oui. c’est un mec que j’aime. C’est pour moi le meilleur chanteur français aujourd’hui.
Il a cette capacité à s’emparer des textes qu’on lui soumet.
un peu comme je le fais avec la musique.

Une autre contribution d’exception. celle de Robert Wyatt…
Comment s’est passée la rencontre ?

Tu le sais sans doute. je suis excessivement timide. à la limite de la phobie sociale.
Et c’est drôle. pour l’occasion. je n’étais pas le seul à exprimer cette timidité-là.
Autour de moi. tout le monde était flippé !

Quand Robert Wyatt arrive. c’est tout de même quelque chose.
Il est venu nous voir avec Alfie
[son épouse. à qui l ‘ex-Soft Machine dédie les morceaux Alifib et Alife sur l’album Rock Bottom. ndlr].
Mais ce que je ne savais pas. c’est qu’il était très timide lui aussi.
En plus. il venait d’arrêter de boire. Je lui ai demandé pourquoi il avait arrêté.
il m’a répondu que c’était sa femme qui lui avait demandé.
Il disait qu’il y avait un moment où c’était vraiment dur.
c’était le soir avant de se coucher.
l’instant de la ”dernière tisane” à laquelle il n’avait plus droit.
Le coup de la “dernière tisane” m’a fait beaucoup rire.

Sur le disque. il est discret.
Il est crédité pour ses instants de “respiration” sur Ça ne sert à rien.
En fait. c’est un monsieur d’une très grande gentillesse.
Il est venu avec une trompette et nous a joué un air.
mais comme ça ne fonctionnait pas sur le titre. il ne s’est pas formalisé.
Il nous a simplement dit. à Frédéric et à moi.
d’utiliser le passage si on jugeait bon de le faire sur ce titre-là
ou sur un autre dans la même tonalité. sinon de laisser tomber.
Après. il nous a produit ses petits effets de respiration. il m’a montré comment faire.
j’en étais incapable. Lui. il a presque le souffle circulaire.
il peut le faire autant de fois qu’il le veut.
À la fin. il a chantonné comme dans Sea Song de Rock Bottom.
c’était exactement ce que je voulais. Je peux te l’assurer. c’est vraiment un mec génial !

Robert Wyatt. une figure de légende.
tout comme Gram Parsons qu’il t’arrive de citer en affirmant qu’il “transcende” tout…

C’est drôle. parce que c’est justement le genre de type qui n’a justement
pas cherché à devenir un monument. Il a tout fait pour déplaire à tout le monde.
J’ai peut-être fait la même chose. avec moins de talent malheureusement.
Ce type est présent. quand les Stones enregistrent Exile On Main Street.
Il apprend bien des accords à Keith Richards. et bien des choses sur la country.
Sans lui. les Stones n’auraient pas été pareils.
Et puis. il y a cet instant où Keith le pousse à retourner avec son groupe.
The Flying Burrito Bros. parce que ça le fait suer. Moi. j’adore ça.
et puis me rappelle des trucs avec Taxi Girl.
ces moments. tu vois. où tu n’as vraiment pas envie d’y aller. Au départ.
c’était un fils de riche et tu sais combien je n’aime pas les fils de riche.
Lui. il avait un problème avec ça et c’est sans doute ce qui explique
qu’il ait agi de la sorte. Tout en lui est de l’ordre du mythe.
tu comprends. Tout est foiré dans son histoire.
même sa mort. avec Kauffman qui brûle son corps de manière honteuse.
qui le brûle mal en plus.
Il est loin devant. après il y a Nico et moi. je viens loin derrière.
De toute façon. j’aurai toujours une nette préférence pour les beautiful losers
comme ceux-là que pour les “gagnants merdeux” qu’on a à la tête du pays.

Quels sont aujourd’hui tes fantasmes rock ?

Ce serait quelque chose de l’ordre d’un free-rock que j’aimerais aider à inventer.
quelque chose que Tim Buckley avait déjà eu en tête à l’époque de Starsailor.
tu vois. Il a été visionnaire par rapport à cela.
en mélangeant free-jazz. folk et rock. ça reste incroyable.
J’aimais assez quand un guitariste que Jeffrey Lee Pierce du Gun Club
reprenait sur scène. avec sa Stratocaster blanche.
des morceaux de Pharoah Sanders comme The Creator Has A Masterplan
ou A Love Supreme de John Coltrane.
Il avait compris ce truc. et je suis sûr que s’il était resté vivant.
il jouerait avec une section de cuivres.
Et puis dans le domaine du punk. même si je reste plus attaché aux
New Yorkais qu’aux Anglais.
je dois admettre que j’aime quand les Damned font jouer le clarinettiste
Lol Coxhill sur leur reprise des Stooges. I Feel Alright. sur leur premier album.
Des gens comme Wayne Kramer ou Fred ‘Sonic’ Smith du MC5 ont eu cette vision.
Iggy l’a toujours eu aussi.
Bon. maintenant je dois bien admettre que j’ai passé l’âge de m’interroger
sur ce que va être l’avenir du rock.
mais. tu vois. ce que je ne cesserai d’aimer. c’est la notion de danger.

Propos recueillis par Emmanuel Abela.
le 14 janvier 2008 dans le café le Polichinelle à Paris.
Dernier album : Amours Suprêmes. Mercury
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMar 29 Déc - 14:30

J'IRAI AU PARADIS

DANIEL DARC 67559310

Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie

J’ai creusé un trou, j’y ai enfoui mon cœur
Je l’ai couvert de sang de boue et de sueur
Et quand je mourrai j’irai au paradis parce que c’est en enfer que j’ai passé ma vie

Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
J’ai gâché ma vie,

Combien de rupture combien de blessure
Un sourire hélas qui s’enfuit s’efface, brûle et s’enfuit encore
Je serai indécis, je serai déjà mort

Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
J’ai gâché ma vie,

J’ai cru être fou et ça ma fait peur
J’ai perdu mon sang froid, ma chaleur saoulant d’ennui
Sous nos belles torpeurs je serai loin d’ici je serai ailleurs

Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
Quand je mourrai j’irai au paradis, c’est en enfer que j’ai passé ma vie
J’ai gâché ma vie
J’irai au paradis
DANIEL DARC


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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMer 30 Déc - 0:48

Daniel Darc - Amours Suprêmes

DANIEL DARC Daniel10
article écrit par Christophe Leiciaguecahar

Le deuxième album post-résurrection de l’ex Taxi Girl
n’est pas encore celui de la rémission. Brinquebalant mais touchant.

Il y a deux manières d’aborder ce nouvel album de Daniel Darc.
Soit on se réfère à l’histoire de l’homme et Amours Suprêmes
est un nouveau cadeau de la vie pour celui qui a connu toutes
les outrances et tous les outrages.
Soit on se cantonne à l’analyse froide d’un disque de la fameuse scène française
par un acteur capital de sa génèse, et le troisième effort solo de l’ex-Taxi Girl s’affadit,
ce dernier proposant des textes toujours tranchants
mais habillés d’arrangements un peu trop souvent convenus.

Dans le premier cas, sur le fond, Amours Suprêmes est un album encore
plus important que Crèvecœur.
Si ce dernier, en 2004, donnait d’inespérés signes de vie de l’icône esquintée
de toute une génération, Amours Suprêmes lui offre la consécration,
lui autorisant à inviter ses propres idoles :
Robert Wyatt, Alain Bashung, Steve Nieve et Pete Tomas,
ce qui n’est pas rien pour un ex-mort vivant.

Et ce générique ne perturbe en rien l’éternel punk qui ne se prive pas
pour continuer à écrire des textes lourds de sens.
La vie brûlée par les deux bouts, les expériences physiques ultimes,
la mort affrontée dans le blanc des yeux, la foi, l’amour, les remords insupportables.

L’univers de Daniel Darc est ici encore plus saignant que sur son précédent requiem,
ou même son œuvre antérieure.
Un air de cracher que
« oui, je suis revenu de tout, oui le monde est à mes pieds, mais oui,
j’ai été une merde, faible et violent, et ce succès je le mérite à peine e
t je le paierai forcément un jour ».

On frissonne à l’écoute de “J’Irai Au Paradis”, “Ça Ne Sert A Rien”,
“La Vie Est Mortelle” ou “Serais-je Perdu”.

Et l’écorché, dans cet exercice d’automutilation, n’oublie jamais d’être bouleversant,
toujours apte à écrire des textes au romantisme brut,
des chansons d’amour foudroyantes.`
En cela, “Un An Et Un Jour” est un joyau absolu qui, en une poignée de mots,
voit le chanteur donner sa lecture de La Belle Et La Bête.
Une version modeste où un prince charmant, le cœur en sang et le torse en labeaux,
pose le genou à terre devant sa promise.

C’est cette simplicité qui rend la sensibilité de Darc contagieuse,
jamais ridicule dans sa posture de Roméo des bas-fonds,
étrange personnage qui aurait bourlingué entre les univers antinomiques de
Hubert Selby Jr. et de Maupassant.
Autre temps fort d’Amours Supêmes, “Environ” qui le clôture avec une délicatesse infinie,
par la grâce de vers élégiaques :

« Environ je dispose de presque / Un peu moins que rien / Presque un peu moins que rien ».

La forme maintenant.
L’écoute plus objective d’Amours Suprêmes délivre un verdict davantage en demie-teinte.
Frédéric Lo, ce musicien discret qui a tendu la main à un homme en perdition
pour lui offrir Crèvecœur, un disque aussi riche que délicat,
semble ici se reposer sur ses lauriers à plusieurs reprises.
Quand en 2004 il offrait des pluies d’arpèges de guitares, des violons soyeux
et des pianos virevoltant, il a décidé en 2008 de durcir le ton.
Manque de chance, le soufflet retombe avec les guitares à peine abrasives
des titres d’ouverture, les claviers y sont souvent décoratifs
et certains choix d’arrangements pop, sensés rendre un hommage appuyé à Gainsbourg,
font beaucoup de bruit (enfin, pas tant que ça) pour pas grand chose.
Cette inconstance, laissant un arrière goût désagréable,
nous fait penser qu’on y reviendra moins facilement qu’à l’inusable Crèvecœur.

A quelques reprises, toutefois, ce subtil arrangeur réussit de jolis coups d’éclats
dont il a le secret.
Comme sur “L.U.V.” où l’on voit Darc et Bashung énumérer, s
ur un tapis electro sarcastique, des mots clichés de la culture rock,
avec une morgue d’adolescents assez amusante.
Ou encore sur “Ça Ne Sert A Rien”, formidable croisement entre la respiration hypnotique
de Robert Wyatt et une trompette arrogante et insaisissable.
Il y a aussi les arrangements classiques guitare/voix de “Environ”,
une vignette sans prétention, fière dans sa fragilité printanière.

Heureusement Daniel Darc est un personnage certes pertubant et perturbé,
souvent incontrôlable, mais terriblement attachant.
Surtout, c’est un auteur précieux et rare,
encore capable de textes sublimes dans leur impudeur sauvage.
Et Amours Suprêmes un album qui se picore en fonction de ses humeurs,
comme si on prenait régulièrement des nouvelles de l’ami que l’on avait autrefois
perdu de vue et que l’on a vu revenir au moment où l’on s’y attendait le moins,
histoire de ne plus jamais couper le contact
.


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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyMer 30 Déc - 0:52


« Les regrets ça va droit au cœur, et ça y reste jusqu’à ce qu’on meurt…
Quand on est mort que reste-t-il ?
Quelques bouquets de roses inutiles, bien trop fragiles. »  
Daniel Darc

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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyLun 7 Fév - 11:25

FRANCE INTER - COMME ON NOUS PARLE
PASCALE CLARK
2 février 2011



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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyLun 7 Fév - 11:34

Daniel Darc en concert ce soir, 7 février, au Palace
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptySam 22 Oct - 1:14

LA TAILLE DE MON AME
Date de sortie : le 7 novembre 2011

DANIEL DARC Captur32

Un album qui ne fleure pas l'after-shave de puceau. Des amours cabossées et sublimes, des filles qui surviennent comme l'orage sur un verger, des amis perdus depuis longtemps, des récits spirituels irradiés de vérité...et un grand album.

"J'avais envie de retrouver l'envie d'aller au studio, j'avais envie que la musique entre à fond. Avec Laurent Marimbert, nous avons eu les mêmes envies : faire la plus belle chanson de tous les temps, faire la chanson que l'on rêve d'entendre depuis toujours. Et alors on se fout de savoir de qui est chaque partie de chaque chanson. Pour la première fois de ma vie, je suis incapable de dire qui a fait quoi sur cet album, même si je suis censé être l'auteur et Laurent, le compositeur", explique l'ex-chanteur du groupe Taxi Girl dans un communiqué.

Pour ce nouveau disque, l'artiste a choisi de proposer des morceaux bruts et instinctifs : "Je suis un être humain. C'est ma vie, c'est ma sueur. Je ne veux pas que ce soit propre, je ne veux pas que ça pue le savon", a-t-il ajouté.

Tracklist

1. Ira
2 C'est moi le printemps
3 La taille de mon âme
4 C'était mieux avant
5 Ana
6 Variations 1
7 My Baby Left Me
8 Seul sous la lune
9 Vers l'infini
10 Variations 2
11 Quelqu'un qui n'a pas besoin de moi
12 Les filles aiment les tatouages
13 Variations 3
14 Les vœux de bonne année
15 Variations 4
16 Sois sanctifié



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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptySam 3 Déc - 19:41

L’éternel rescapé du rock français parvient encore une fois à nous crever le coeur. Critique et écoute

DANIEL DARC Daniel11

Le sachant séparé artistiquement de Frédéric Lo, qui orchestra son retour parmi les vivants avec le splendide Crèvecoeur (2004) et le moins aimé Amours suprêmes (2008), on ne donnait pas cher de la peau tatouée de Daniel Darc. C’était mal connaître la force de résistance et l’appétit de combat de celui qui, depuis Taxi Girl, défie en parallèle les lois de la médecine et celles de l’attraction pour toujours se sentir férocement en vie quand de la plupart de ses semblables des années poudreuses ne restent que des cendres.

Désormais en tandem avec Laurent Marimbert, revenu quant à lui d’enfers encore plus terribles (2B3, Jenifer et la plupart des purges musicales de la télé réalité), Darc en reprend pour quelques saisons et convoque le Céline de Mort à crédit – C’est moi le printemps, single enjoué – pour mieux enfoncer le clou d’une renaissance perpétuelle qui intrigue autant qu’elle ravit.

Malgré un départ engourdi (Ira), ce nouveau tour de force se déploie bientôt en une suite majestueuse de chansons-travellings entrecoupées de Variations parfois cocasses, dialogues de films ou de studios dans lesquels Darc n’est jamais plus émouvant que lorsqu’il s’amuse de sa légende cabossée. C’était mieux avant est en l’espèce un sommet, poignant et hilarant à la fois – “J’ai peur des noix de coco depuis Keith Richards, j’irai en enfer avec Richard Hell”.

Et Marimbert, qui a aussi oeuvré pour Christophe et pour le cinéma, a su trouver l’équilibre parfait entre chanson sous influence divine, BO de film et rock racé (My Baby Left Me, Quelqu’un qui n’a pas besoin de moi), épousant chaque pas de ce rôdeurparleur- chanteur comme si la musique avait été taillée à même sa carnation, sa démarche et sa diction si particulières. Du très léger Les filles aiment les tatouages au plus profond Sois sanctifié, c’est sans doute l’album qui révèle le mieux Daniel Darc, son âme de maudit et son âme d’enfant entremêlées. Taille XXL.
http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/73721/date/2011-12-01/article/daniel-darc-ame-xxl/
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyLun 16 Jan - 10:45

Daniel Darc : « Je pense être un animal » 



Revenu des enfers sur le devant de la scène rock avec « Crève-cœur » en 2003, Daniel Darc semblait avoir perdu la flamme sur le disque suivant, « Amours Suprêmes », en 2008. Mais l’ex-Taxi Girl prouve avec le très beau « La taille de mon âme » que l’envie est toujours là. Rencontre avec le chanteur avant le début de sa tournée.

Daniel Darc arrive, très souriant, au QG de Sony. Il embrasse tout le monde, s’enthousiasme de tout, note frénétiquement des noms et des impressions sur son agenda. Quand il s’assoie, finalement, après une difficile respiration, il s’excuse de son retard et avale des médicaments. Il n’a pas dormi, alors il bredouille un peu et parle de ses insomnies chroniques. Mais quand on évoque La taille de mon âme, Daniel Darc s’anime comme un adolescent : Elvis, Tom Waits, les films de Cassavetes, son album, Dieu, Laurent Marimbert (son bras-droit sur La taille de mon âme) sont autant de sujets qui font toujours battre le cœur de Daniel Darc.

Vous donnez un concert au Palace le 7 février pour présenter votre dernier album La taille de mon âme. Comment appréhendez-vous ce retour sur scène ?

J’ai toujours très peur de monter sur scène et quoi qu’il arrive, je suis toujours terrorisé. Avant, je vomissais systématiquement avant les concerts, mais maintenant ça a l’air d’aller mieux. Mais une heure avant, il ne faut pas me parler, je reste dans un coin. Dès qu’on arrive dans la ville du concert, j’angoisse. Je fais quand même de la scène, parce que c’est ce que je préfère. La plupart des gens disent « quand je commence à chanter, ça va mieux », mais moi j’ai peur tout du long.

Vous avez refait surface il y a un peu moins de 10 ans, en 2003, avec Crève-cœur. Comment définiriez-vous votre évolution entre Crève-cœur, Amours Suprêmes et La taille de mon âme ?

À chaque fois que je fais un album, ça colle au moment où j’en suis dans ma vie. Beaucoup de gens ont préféré Crève-cœur à Amours Suprêmes, peut-être qu’ils ont raison… C’est sûrement parce qu’à l’époque de Crève-cœur, je n’avais rien sorti depuis longtemps, il y avait plus de choses à dire par rapport à Amour Suprêmes. Forcément, La taille de mon âme est mon préféré, parce que c’est le dernier que je viens de faire et que c’est celui qui colle à mon âge, à ma vie telle qu’elle est.

J’ai lu que vous n’aimiez plus trop Amours Suprêmes…

Au moment où on l’a sorti, je l’adorais. Puis, avec le temps, je trouve qu’on a perdu beaucoup d’énergie. Pour Crève-cœur on n’avait pas d’argent, pas forcément de moyens… Le matériel n’était pas exceptionnel et on faisait avec. Pour Amours Suprêmes, on a eu plus d’argent, plus de temps, et entre Frédéric Lo et moi il n’y avait plus le coup de foudre du premier disque. Je crois que ça se sent. Et puis on avait invité beaucoup de gens comme Robert Wyatt, que j’adore, mais qui finalement n’a pas fait grand-chose par notre faute. Nos envies entre Frédéric et moi étaient tellement divergentes qu’il fallait que quelqu’un ferme sa gueule et ça a été moi, parce que je suis très timide. Le disque a été produit presque uniquement par Frédéric Lo donc il y a aussi des gens qui ont été invités comme les musiciens d’Elvis Costello… Et je déteste la musique d’Elvis Costello ! Je préférais quand on était à deux à faire notre truc…

Sur ce disque, vous avez collaboré avec Laurent Marimbert, qui a composé toutes les musiques. Est-ce lui qui vous a permis de retrouver l’étincelle de Crève-cœur ?

Pour Amours Suprêmes, on s’était embarrassés de personnes dont on n’avait pas besoin, et en essayant de faire quelque chose de plus produit, on a perdu beaucoup. Là, il y a eu un vrai coup de cœur entre Laurent et moi. Ça se passait vraiment bien. Il a beaucoup écouté mes envies, on est resté 8 à 14 heures ensemble en studio chaque jour donc on a appris à se connaître et à savoir ce qu’on voulait tous les deux. On s’est respecté, on s’est aimé et on s’aime toujours. C’est mon disque et c’est le sien. J’espère refaire quelque chose avec lui.

Comment s’est passée la rencontre ? Il a un parcours un peu spécial, à priori assez éloigné de votre univers, il a beaucoup travaillé avec des gagnants de télé-crochets comme la Star Academy.

Il a fait beaucoup de choses bizarres avant, il a travaillé avec les 2be3, et avec des artistes de variété que je ne connais pas trop… C’est le chanteur Christophe qui m’a appelé pour me dire qu’il fallait que je rencontre un des ses amis avec qui il a travaillé. Je suis allée chez Christophe et Laurent était là, il était très timide. Il y avait un piano, alors il a commencé à jouer et j’ai trouvé ça super. On a décidé de se voir en studio, je ne savais pas ce qu’il avait fait avant. Le lendemain, je devais faire un texte sur une musique qu’il m’avait jouée et que je trouvais sublime. Je n’ai pas fait le texte, je ne l’ai toujours pas fait d’ailleurs. On a fait d’autres chansons entre temps et on était content tous les deux. Pendant l’enregistrement de La taille de mon âme, il a été vraiment respectueux de ce que j’aimais, de ce que je lui disais. « Ana », par exemple, ce n’était pas vraiment une chanson. Le micro était branché tout le temps, et par moments il me disait « vas-y, chante ce que tu veux, je ne suis pas prêt », ce qui était vrai ou non d’ailleurs. Et « Ana » pour moi c’était quelque chose comme ça, entre deux chansons. On se disait que c’était peut-être la maquette d’une chanson ou quelque chose qu’on virerait. On ne cherchait pas à faire des chansons, on avait envie de faire une espèce de BO d’un film qui n’existerait pas. C’est un peu prétentieux de dire un « concept album » parce que c’était un concept album sur rien. Flaubert disait : « mon rêve, c’est d’écrire un roman sur rien ». C’est un peu ça.

L’album comporte beaucoup de passages parlés. Avez-vous pensé à ce que ça va donner sur scène ?

t. Laurent m’a dit : « je vais faire des trucs, tu me diras si ça te va ou pas. » J’ai écouté et j’ai dit : « oui c’est bien », mais je parle de Dieu tout le temps, c’est chiant. Sur scène je ne sais pas. Il y aura des improvisations et il y aura des chansons qui seront différentes de ce qu’il y a sur disque. Moi j’écoute surtout de la musique live d’Eric Dolphy, de John Coltrane… J’ai des disques pirates de Coltrane dans lesquels il joue « My Favorite Things » en boucle pendant 1h30. J’ai envie que ça soit comme ça, que les gens puissent être un peu désarçonnés. Il faut que je respecte un peu les paroles quand même. Dylan par exemple change ses chansons au dernier moment. Rien ne m’ennuie plus que les concerts qui sont tous les jours bien mais tous les jours pareils. Autant aller au cinéma.

Vous avez évoqué il y a quelques temps un album de reprises. Est-ce que c’est toujours d’actualité ?

J’ai voulu faire un disque de reprises, avec des jazzmen, un quartet. J’aimerais des versions françaises, car j’ai un accent qui n’est ni Maurice Chevalier ni bien. Mais j’aimerais bien reprendre des morceaux de Cole Porter, de Gershwin, des gens comme ça. Avec Laurent Marimbert, pour Noël prochain, on fera un album avec un ou deux titres originaux et sinon des standards, comme « White Christmas » ou « Little Drummer Boy ».


Écrivez-vous toujours des nouvelles ? Où en est votre projet de recueil ?

Je publierai peut-être un recueil de nouvelles.  Je suis surtout en train d’écrire une autobiographie avec Bertrand Dicale, que j’aime beaucoup. C’est plutôt moi qui vais réécrire ce qu’il écrit, ce qui n’est pas du tout la démarche habituelle. Je lui parle beaucoup, et d’autres gens lui parlent de moi. Il y a des passages qui sont de moi et d’autres qu’il écrit et que je vais réécrire avec ma façon de voir. Je n’ai pas envie de faire un livre avec la mention « avec la participation de Bertrand Dicale » alors que c’est lui qui a tout fait. Ce n’est pas une question de prétention, mais ça me semble important que ce soit autant son travail que le mien.

Votre nouveau clip vient de sortir. L’image vous intéresse autant que le son ?

J’aimerais bien faire un jour un clip avec des mecs que j’aime, mais ils sont presque tous morts. J’aurais voulu faire des clips ou des films avec Cassavetes, Sergio Leone, Scorsese… Je peux être une personnalité à l’écran… Pleurer, foutre un pain à un mec,  je peux. Je suis un truc brut, une sorte d’animal... C’est ça, je pense être un animal.
Propos recueillis par Pauline Le Gall
http://www.evene.fr/musique/actualite/interview-daniel-darc-nouvel-album-la-taille-de-mon-ame-750138.php


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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyLun 16 Jan - 13:43



Ouais
Je t’emmènerai sur le Scénic railway

Si c’est ce que tu veux
C’est facile
Ouais
Je t’emmènerai sur le Scénic railway
On verra ça demain
C’est promis
Mais ne te sens-tu pas
Quelque peu inconsciente
Tout ce qu’aimer veut dire
Le sauras-tu un jour
Ouais
Je t’emmènerai sur le Scénic railway
Tu n’as que ça en tête
C’est terrible

Ouais
Je t’emmènerai sur le Scénic railway
Mais ces émotions-là
C’est facile
Ouais
Je t’emmènerai sur le Scénic railway
Et cesse de bouder
C’est d’accord
Je t’y verrai ainsi
Que je te veux cruelle
Agrippée à mon bras
Par tes ongles blessé
Ouais
Je vais te sembler un peu cynique ouais ouais
Y a pas que les machines
Pour s’envoyer en l’air ...

S. GAINSBOURG

Daniel Darc est rare.

Rare, car depuis sa séparation d'avec Taxi-Girl, il n'a sorti que très peu d'albums ;
et rare, car revenu de tout.
Il dégage une sensibilité qui le rapproche de l'innocence.
Daniel Darc a donc choisi le parti des vivants.
Trop de regrets pour une seule vie, mais assez d'espoirs pour réussir sa résurrection.

Son dernier album, La Taille de mon âme, est dans les bacs depuis novembre 2011.
Des textes "gainsbouriens" et une collaboration avec Christophe en font un album intimiste,
élégant et généreux, à l'image de l'homme…


Un timbre suave et fantomatique,
des chansons pop folk qui parlent d'amour perdu et d'un passé familial bien trouble :
GreenShape, c'est un peu tout ça en même temps.

Fraîchement signé sur le label Sober & Gentle (Hey Hey My My,Cocoon, Kid Bombardos),
le chanteur de GreenShape, qui suit une carrière de boxeur en amateur,
vous délivre ses compositions qui vous arrachent le cœur sans douleur,
qui ramènent tous vos souvenirs les plus émouvants à la surface,
avec l'envie d'en redemander encore.

La réalisation de l'album a été confiée à Tore Johansson (Franz Ferdinand,
The Cardigans, Emiliana Torini...).
Cette collaboration vous livre un album d'une rare intensité, dans les bacs depuis octobre 2011.
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyLun 23 Jan - 0:25

The cool side of the (Daniel) Darc

Toujours debout, Daniel Darc part sur les routes avec La Taille de mon âme, son récent album clair et radieux. Comme lui, qui s’est mis au vélo et au tai-chi, qui veut se marier et lit la Bible tous les jours : rencontre.


Il commence par vouloir enlever son T-shirt Rosa Parks pour vous l’offrir. Daniel Darc n’a pas changé. Il y a trente ans, c’était une paire de sandales de plomb, servant à se muscler les abdos, dont il vous faisait cadeau. Taxi Girl venait d’enregistrer Seppuku, album maudit du rock français produit par Jean-Jacques Burnel, bassiste des Stranglers et ceinture noire de karaté. Entre deux prises au studio Aquarium, Burnel racontait ses stages d’endurance au Japon où il fallait se lever à 4 heures du matin et partir courir pieds nus dans la neige.

Dans la foulée, Daniel et moi nous sommes inscrits aux cours de maître Ignacio, rue du Faubourg-Poissonnière à Paris. Deux à trois fois par semaine, on se retrouvait là, à suer dans un dojo qui servait aussi de salle de danse. Daniel trimballait dans son sac de sport les oeuvres de Yukio Mishima, qui à l’adolescence s’était mis à pratiquer l’haltérophilie et les arts martiaux pour endurcir un corps défaillant. De manière assez solidaire, rock et arts martiaux nous semblaient constituer la meilleure voie pour procéder à ce que l’écrivain japonais appelle, dans Le Soleil et l’Acier, “la vérification ultime de l’existence”.

Le culte du corps, de la pureté, de la puissance infinie dopait nos âmes chétives et vacillantes. Parvenu au sommet de son potentiel physique, préférant la mort au déclin, Mishima s’était finalement suicidé en 1970, à l’âge de 45 ans, selon le rituel propre aux samouraïs, le seppuku. Au fond, Daniel aurait bien aimé en faire autant. “Mais ça n’a pas marché. Alors je me suis dit : autant aller jusqu’au bout.”

A 52 ans, et malgré un corps abîmé, il se sent encore loin du bout. “Quand je me lève le matin, je me dis que c’est du bonus, que chaque jour qui commence est une bénédiction.” Depuis quelques mois, il a repris l’exercice physique, parcourt à vélo la distance entre Bastille et le parc Monceau, pratique le tai-chi et le krav-maga (close-combat israélien). Du coup, vous n’imaginez pas son déplaisir lorsqu’on le tarabuste encore sur l’épisode pathétique du Palace en 1979. Cette fameuse première partie des Talking Heads où il se trancha les veines sur scène… Au Daniel Darc tragique et suicidaire, il aimerait bien offrir des vacances.

La meilleure preuve de sa farouche envie de vivre, il l’a sans doute donnée la fois où, au réveil d’une nuit en gruyère, il a basculé de la mezzanine de son appartement et s’est retrouvé sur le carreau avec deux vertèbres lombaires explosées. “Je suis con de te dire ça. J’ai toujours prétendu que j’avais eu un accident de moto.” Au diable le prestige dylanien. La vérité, quoique plus crue, n’est pas moins héroïque. “Je suis resté immobile pendant deux jours sans pouvoir atteindre le téléphone. Incapable de prévenir quiconque, j’ai même dû boire ma pisse pour ne pas crever de soif.”

Jeune, il ressemblait à Alain Cuny dans Les Visiteurs du soir de Marcel Carné. Depuis son accident, il marche un peu voûté comme le Quasimodo de Notre-Dame de Paris. Lui qui adore les églises et le son des cloches ne saurait s’offusquer. Au demeurant, il semble enfin avoir trouvé son Esmeralda. Elle s’appelle Sophie. Il l’a connue il y a un an et demi. Elle a quinze ans de moins et ça le panique un peu. Il a fait graver leurs deux prénoms sur les bagues en or blanc qu’ils se sont échangées lors des fiançailles. Grand fan d’Elvis Presley, membre du fan-club, il espère célébrer leur mariage à Graceland. “Sauf qu’elle s’en fout d’Elvis, déplore-t-il, elle, c’est plutôt Metallica qui la branche.”

A part ça, il revient de loin, du côté de l’alcool, des drogues dures, de l’autodestruction, de la pulsion de mort, de tout ce qui tourne autour de la “grande fêlure existentielle”. Inutile de préciser qu’être encore de ce monde l’étonne. “Je me suis shooté avec des mecs qui, depuis, sont morts du sida et je ne suis même pas séropositif. J’ai bien une hépatite C, mais elle s’est endormie.” Comme le Daniel de la Bible, il a même survécu à la fosse aux lions après une condamnation pour deal et un passage en prison à Bois-d’Arcy. “Je partageais ma cellule avec un Antillais particulièrement odieux avec moi. Jusqu’au jour où il m’a demandé ce que je faisais. Quand j’ai dit chanteur, il a voulu que je lui chante quelque chose. J’ai commencé Redemption Song de Bob Marley. A la fin, il s’est mis à pleurer et m’a dit : si quelqu’un te touche, je serai là pour te protéger.”

Métaphore d’une vie où la musique l’a souvent sorti du trou et veille encore à son salut. Ainsi La Taille de mon âme, son nouvel album, serait presque une manière d’ex-voto, une offrande en remerciement d’une grâce obtenue, d’une prière exaucée. Sur la photo du disque, Darc est agenouillé dans l’allée d’une église, coude posé sur une valise, poitrine recouverte d’un tatouage représentant un coeur surmonté d’une croix. “Je me le suis offert avec les royalties de Coeur sacré, une chanson écrite pour Thierry Amiel”, glisse-t-il, sourire espiègle aux lèvres. Un de ses nouveaux titres, Les filles aiment les tatouages, s’en inspire.

Sauf que Daniel ne se contente pas d’exhiber ses tattoos ou de prendre la pose. Il s’est vraiment converti, a même été baptisé en juillet 1997, quelques mois après la mort de son père, et fait depuis partie d’une fraternité protestante. “J’essaie d’aller au temple tous les dimanches. Je lis la Bible tous les jours.” Cela étant, La Taille de mon âme ne se répand pas spécialement en bondieuseries, sauf peut-être à la fin avec l’absolution de Sois sanctifié : “Sois pardonné, ta douleur te bénit/ Sois ordonné saint parmi les maudits de l’amour.”

Quelques mots sur un chapelet de notes au piano qui en disent long sur la difficile remontée des abysses vers la lumière. Car lumière il y a dans cet album, et même joie de vivre et humour. On est loin du Daniel d’Inutile et hors d’usage sur Crève-coeur (2004), de ces aveux désespérés : “Déjà en moi je sens l’automne qui doucement ronge mon corps.” Non, aujourd’hui, il chante sur un ton un peu folâtre C’est moi le printemps, avant d’éclater de rire.

Laurent Marimbert, qui a réalisé le disque et coécrit les chansons, parle d’une “belle rencontre”, d’une “superbe aventure”. “On riait beaucoup en studio. Un matin, près de la machine à café, je lui ai dit qu’une chanson joyeuse serait la bienvenue. Comme il est du mois de mai et moi aussi, il a commencé à fredonner ‘C’est moi le printemps…’ C’est venu comme ça.” Pour une première collaboration, ce travail étalé sur toute une année fut du bonheur pour l’un et l’autre. “Je n’ai jamais connu une telle complicité, excepté aux débuts de Taxi Girl”, insiste Daniel.

Quand l’émulation se teinte de respect et d’affection, le rendu est souvent imparable. L’habillage évoque parfois le Gainsbourg des années Initials B.B. (My Baby Left Me), voire celui plus tardif d’Aux enfants de la chance (Ira), avec cette voix devenue plus profonde avec les années : “Les épreuves sont là, gravées. Personnellement, je la préfère comme ça.” Question de tessiture et d’attitude. Plus relâché, parfois goguenard, Daniel se fait moins dark et plus “crade”, cet autre lui-même.

Préférant ironiser sur son déclin et prendre le parti d’en rire, il détricote l’histoire de sa vie, celle d’un enfant du paradis (“du purgatoire aussi”) qui a trouvé amour et foi en chemin. Avec les années, la mélancolie a perdu en âpreté (Seul sous la lune). Dans ce monde imparfait, Daniel semble avoir enfin trouvé sa place. Celle incertaine des foudroyés dont Kafka dans son journal disait qu’elle est “extorquée à l’incompréhension, à la pitié, à la lâcheté, à la vanité et où seul un mince ruisselet digne d’être appelé amour coule dans les profondeurs du sol”. Quant à ce corps dont il faisait jadis grand cas, qu’il glorifiait par la contrainte et l’endurance, il le réduit aujourd’hui à que dalle : “Si tu savais mes bras… rien. Si tu savais mes jambes… rien”. Mais si vous saviez la taille de son âme…

Francis Dordor

http://www.lesinrocks.com/musique/musique-article/t/76265/date/2012-01-19/article/the-cool-side-of-the-daniel-darc/

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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyDim 21 Juil - 7:45

LE GARÇON QUI SE CHERCHAIT
ALEXIS CAMPION De Marc Dufaud et Thierry Villeneuve.

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Daniel Darc, au cimetière de Montmartre, en 1994.


HOMMAGE Porté par ses archives inédites, Marc Dufaud livre un documentaire émouvant sur Daniel Darc, le chanteur de Taxi Girl 



Daniel Darc, Pieces of My Life 



Mort brutalement en 2013 à 53 ans, la veille de la parution de l’un de ses albums les plus aboutis, Chapelle Sixteen, Daniel Darc n’aura jamais rien fait comme les autres. Pieces of My Life, le documentaire qui lui rend hommage aujourd’hui, est à son image de titi parigot, beau gosse nihiliste et ambigu, à la fois poseur candide et junkie destructeur, tour à tour séducteur et assoiffé de culture, citant aussi bien Lautréamont que Godard ou Debord. On le voit, aussi, déclarer son admiration suprême pour John Coltrane ou confesser ses contradictions assumées dès le début de son parcours au sein de Taxi Girl : « J’étais punk donc ils m’ont pris, mais on n’a jamais été un groupe punk. »

Un peu chaotique sinon joliment bancal dans sa façon de cerner le garçon, le doc n’est ni chronologique ni exhaustif. Étranger aux classiques interviews de témoins célèbres (pourtant, de son compère Mirwais à Étienne Daho, ils auraient pu être nombreux), il relève le pari de nous faire connaître et sentir Daniel Darc, autour de deux personnages moins connus mais l’ayant bien connu : son guitariste Georges Betzounis et le réalisateur lui-même, Marc Dufaud. Des premiers fans du groupe Taxi Girl au tournant des années 1980, Dufaud devint, à partir de leur rencontre lors d’un concert au Gibus en 1990, l’ami et l’intervieweur préféré du chanteur.

Un ami derrière la caméra


C’est à ce titre qu’il a pu tourner ce qui rend le film si unique : une somme d’images et d’entretiens très intimes avec un artiste alors dans le creux de la vague et pas encore libéré de son démon préféré, l’héroïne. Mais porté par une sorte d’aplomb lunaire et inspiré qu’il faut voir pour croire. Disponible, complice et lucide, ou presque, Darc s’y dévoile comme rarement : on sent que derrière la caméra il a un ami. C’est cette singularité qui a guidé Dufaud dans sa collaboration avec Thierry Villeneuve qui, quatre années durant, l’a épaulé afin que le montage du vaste puzzle finisse par apparaître comme une évidence. « Ce sont des images de Marc, c’est son histoire, explique Villeneuve. N’étant pas impliqué émotionnellement, je me suis dit que je pouvais aider à faire de cette histoire très personnelle un film universel. » Faire le tri mais oser, aussi, des choix forts comme garder cette séquence où, sans vergogne et se sachant filmé, Daniel Darc injecte de l’héroïne dans son bras hyper tatoué… « La drogue faisait partie de sa vie, nous l’avons montré simplement », estime Dufaud, indiquant au passage qu’il a renoncé à des scènes bien plus obscènes, comme cette interview où un journaliste demande au chanteur s’il est vrai qu’il a fait 52 overdoses.

Le réalisateur n’a pas, pour autant, chercher à embellir la personnalité de son ami. « Daniel pouvait être incroyablement cabot, il s’agitait dès qu’il y avait une caméra. C’était une personnalité envahissante. » Un mélange fascinant de force et de fragilité, de pudeur et d’impudeur que le film restitue avec une précision certaine, notamment lorsqu’il s’autorise à retourner dans l’appartement vide du défunt. Constitué de nombreux extraits tournés au temps où les caméras utilisaient de la pellicule, le travail de remontage a été techniquement assez lourd mais il n’en paraît rien. À la façon d’une promenade sans but précis mais parsemée de visions et de rêves rock’n’roll où les époques se confondent, il ravive le parfum du Paris des années 1980-1990 qui forgea le chanteur, et dont on s’aperçoit qu’il disparaît déjà à grande vitesse.



LE JDD 
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyDim 21 Juil - 13:14



Un artiste Mystique
du punk rock
de l'époque
magnifique auteur
revenu des enfers
un soleil dans le Dark
le plus sombre
...
la voix de taxi girl
DANIEL DARC Daniel-darc0jpg

qui a chanté le psaume 23
avec tellement de force.
Sa prière favorite.
"le Seigneur est mon Berger. etc"
je suis sure que ce psaume
fait partie du Film
comment passer a coté !

Ca donne envie
d'aller se réfugier
dans une salle sombre de
 CINEMA
pour l'entendre
le voir !

et peut être même en ressortir
en larmes
mais avec force et espoir
le charme de la Nostalgie
que transmet
 cet Artiste.
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyDim 21 Juil - 13:34



c'était en 1981
un soupir de ce temps là
indémodable, moderne
toujours en avant garde
en bande magnétique et sur un écran géant
c'était Daniel Darc ..
le style, le texte
la musique
le son
on fait des héritiers
comme E. DAHO
Biolay
et surtout INDOCHINE
j'en oublie surement
***
ne cherchez plus le garçon
c'est LUI.
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptyJeu 15 Aoû - 22:52

Daniel Darc, de la dope au Christ

Le chanteur a été retrouvé mort chez lui il y a 6 ans


par
Sophie Bachat
 - 1 août 2019


Pieces of my life est un documentaire réussi sur la vie du punk français leader de Taxi Girl. Les fans émus y retrouvent l’interprète de « Cherchez le garçon« .






Ce n’est pas facile pour moi de m’asseoir devant mon ordinateur pour m’exprimer au sujet de Pieces of my life le documentaire de Marc Dufaud et Thierry Villeneuve sur Daniel Darc sorti en salles le 24 juillet. 
Pas facile car Daniel Darc fit partie de ma vie, comme pour beaucoup de gens de ma génération biberonnés au punk et ses vestiges, et je ne voudrais pas trahir sa mémoire et, plus égoïstement, la jeune fille que j’étais.

Un docu hyper réaliste et travaillé




Daniel Darc fut la figure définitive du perdant magnifique en France et Pieces of my lifegravite autour de ce soleil noir avec beaucoup d’émotion et de justesse. Le film est construit autour des images d’archives personnelles de Marc Dufaud. Ami de Daniel, il le filma pendant de longues années. Il y aussi des archives télévisuelles et la voix off de Dufaud en témoignage. C’est tout, et cela donne un film dans la veine du journalisme gonzo à la fois hyperréaliste et travaillé. Marc Dufaud m’a confié son admiration pour le cinéma expérimental de Kenneth Anger mais j’ai plutôt vu des références très françaises, d’Eustache pour les plans fixes et la déambulation en passant par le Garrel sulfureux de J’entends plus la guitare la drogue et sa relation avec Nico la chanteuse du Velvet Underground. 


Le film s’ouvre sur le visage de Daniel, certainement peu avant sa mort, le regard embrumé par une quelconque substance et la diction pâteuse. Très vite, il lâche le mot : sincérité.  « J’ai voulu toute ma vie être sincère et c’est fatigant. » Effectivement il éleva la sincérité au rang des beaux arts, et c’est le genre de type à qui on pardonne tout. Sur Taxi Girl le groupe culte des années 80 au succès tragique et foudroyant : « Je ne voulais pas faire de musique, mais j’étais punk et j’avais les cheveux courts, alors ils m’ont pris. » Sur la fois où il s’est tailladé les veines sur scène : « Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça, je trouvais ça marrant, j’avais toujours un cutter sur moi parce que j’aimais bien me bastonner, alors je l’ai fait. » 

Enfant terrible et moitié juif




Le sale môme des rues parisiennes prend le pas sur le poseur rock’n’roll. La pose, DD connaissait et l’admettait volontiers. Il fut ainsi un cliché ultime, avec la foultitude de références littéraro-rock qui vont avec : Rimbaud, Lou Reed, Burroughs, Dylan… Daniel fut un peu tout ça, mais il fut surtout Daniel Rozoum dit Daniel Darc, issu d’une union entre un Juif et une femme qui fut amoureuse d’un officier de la Wehrmacht, un proscrit et une réprouvée. 

Il n’évoqua publiquement ses racines juives que relativement tard dans sa carrière, ainsi que sa grand-mère raflée au Vél d’Hiv. Peut-être y retourna-t-il lors de sa conversion au protestantisme, mais on devinait son attachement, notamment lors de sa belle reprise de “Juif et Dieu” de Gainsbourg, sur laquelle il déclare « C’est une grande vérité Juif est Dieu. »

DD comme Dope et Dieu, les deux grandes affaires de sa vie. Après sa conversion, la dope, il ne l’a jamais oubliée, un grand classique chez les junkies, il la remplaça par le Christ. Et il mêle Lou Reed qui dans Heroïn chantait « I feel like Jesus son », au Psaume 23 « I gonna stop wasting my time » et ça marche. 
 

Un hommage parfait


J’ai toujours eu le sentiment que le rock’n’roll avec ses rituels et son mode de vie, était comme un ultime avatar du christianisme, et la drogue où le rituel est primordial en fait partie. Il y a dans le film un plan fixe où l’on voit DD se shooter, et bizarrement on ne ressent aucun malaise, mais plutôt comme un apaisement où le visage d’ange « déçu » de DD évoquerait presque une image pieuse…
Du cliché – Flaubert le savait – jaillit toujours la Vérité. Daniel Rozoum/Darc est ce mélange de clichés qui lui collaient à la peau et de lui-même : ce petit parisien à moitié juif qui mettait les doigts dans la prise quand il était enfant pour se sentir exister plus intensément. DD exista douloureusement et légèrement et Pieces of my life, à la caméra à la fois légère et insistante, lui rend parfaitement hommage.
https://www.causeur.fr/daniel-darc-le-bi-le-retrouvent-au-cinema-164004
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MessageSujet: Re: DANIEL DARC   DANIEL DARC EmptySam 17 Aoû - 14:07

Daniel Darc,
le rockeur de l’extrême
qui récitait des psaumes
DANIEL DARC Daniel_darc_005
© DORMONT Nicolas - Wikipedia
Daniel Darc lors des Eurockèennes 2008.


Disparu en 2013, le chanteur Daniel Darc a connu le succès dans les années 1980 avec son groupe Taxi Girl. Il tutoyait les anges avec sa prose et goûtait à l’enfer durant ses overdoses.

Le titre « Cherchez le garçon » sorti en 1980 a propulsé Daniel Darc, chanteur de Taxi Girl, sur le devant de la scène. Écrivain et musicien né, Daniel Rozoum, à l’état civil, trouva après le succès du groupe, auquel il n’était pas préparé, l’inspiration dans l’héroïne ou dans l’alcool, avec William Burroughs ou Serge Gainsbourg pour compagnon quand il n’était pas avec ses amis musiciens du milieu parisien. Le rock, la drogue et l’anarchie furent ainsi son credo jusqu’à la trentaine. C’était sa vie, avec la drogue au centre qu’il essayait de combattre malgré tout. Il a même “décroché” quelques fois, pour continuer d’écrire vraiment. A la fin de sa vie, il n’acceptait les interviews qu’à l’intérieur des églises. Là où rien ne pouvait lui arriver de mal. Il se promenait volontiers avec une petite bible contre son cœur. Attendu par ses fans, il n’hésitait pas à demander le silence pour réciter un psaume, assisté de ses musiciens favoris à la guitare, au violon ou au violoncelle. Mort à 53 ans, la carrière de Daniel Darc fut malgré quelques vides aussi longue que ses nuits.

Le pétrisseur d’étoiles

Au-delà de ses allures de voyou, Daniel Darc est surtout un artiste incapable de réfréner sa générosité, sa puissance créatrice. Il sort deux albums personnels (Sous influence divine en 1989 et Nijinsky en 1994) qui n’ont cependant pas le succès escompté. Pendant ce temps, il change de valeurs et oublie l’anarchie. L’interprète de “Pourquoi tu pars ?” et “Paris” avait habitué son public aux frasques du rock, comme se couper les veines sur scène ou se marquer au fer rouge, il les invite maintenant à chercher plus haut avec lui. “Le pétrisseur d’étoiles”, comme on l’appelle, revient en force avec l’album Crèvecœur (2004) d’où jaillit une “foi non simulée en la rédemption”, écrit alors Les Inrockuptibles, grâce à son style élégant et de vraies belles chansons. Il sera le disque révélation de l’année aux Victoires de la Musique et classé disque d’or. Alors que son ancien acolyte Mirwais commence à travailler sur les albums de Madonna, Daniel Darc affine ses textes et s’impose enfin en solo. La qualité des partitions musicales traduit finesse et sensibilité, il transporte l’auditoire et paraît alors se racheter, se relever, avec des titres comme “Je me souviens, je me rappelle”, “Et quel crime?” ou le touchant “Un peu, c’est tout”.

Son petit frère Amours suprêmes (2008) remporte le même succès, alors qu’il repense au titre A Love supreme de John Coltrane, composé comme une prière en quatre temps, et au Cantique des Cantiques pour retrouver l’inspiration après une dépression. Ça donne des chansons d’amour, pour Dieu et pour les femmes! C’est là qu’il chante “J’irai au paradis”. Bertrand Dicale du Figaro y voit “un album fascinant qui n’évoque que des questions centrales : la mort, les limites de l’amour, Dieu, le sacrifice du Christ, le rock’n’roll…” Et avec ça, il redonne surtout ses lettres de noblesse au rock français, à l’unanimité. D’ailleurs, pour lui “le christianisme et le rock’n roll sont les dernières formes d’honnêteté” confirmait-il à Thierry Ardisson. Et du haut de sa célébrité, passant ses quarante ans, il disait prier Dieu le Père en plein plateau télé. Ensuite, ses textes plaisent si bien qu’il en écrit pour d’autres, comme Marc Lavoine, Alizée ou la chanteuse Berry, avant de composer son dernier album Chapelle Sixteen (2013).

L’homme qui tatouait son âme sur le corps

Dans la magnifique biographie de Christian Eudeline, Daniel Darc, une vie (éditions Ring), l’auteur a retranscrit toutes les questions qu’il a osé poser au fil de leur amitié, récolté des témoignages et rendu un hommage ultime au musicien. Le sujet ne cache rien ni ne triche, avec une liberté de ton propre aux années 1980 qu’il n’a jamais vraiment quittée. On découvre un bad boy en recherche de la grâce. Son ami l’interroge sur sa foi, protestante, intrigué par la propension des anciens junkies à se tourner vers Dieu. “Dieu est plus fort que l’héroïne, à part ça je ne vois pas grand chose”, lui répond-il sans détour. Et quand il lui demande quel a été son déclic, d’expliquer : “En tout cas, tout ce que je peux dire, c’est que ce n’est pas pour la frime. Le déclic s’est produit quand mon père était en train de mourir : j’avais ce truc de Jésus qui revenait tout le temps. J’étais obsédé par Jésus. Je n’espère pas que ça m’apporte du bien. Ce n’est pas dans ce sens là qu’il faut aller. Je crois en quelque chose, je veux l’exprimer c’est tout.” Sa mère est catholique, mais il choisit d’embrasser le protestantisme même s’il entre dans les églises : sa conversion marque un tournant radical dans sa vie. L’artiste en quête de paradis trouve enfin quelque chose à “la taille de son âme”, qui sera le nom de son prochain album.

Daniel Darc est parti après avoir laissé au répertoire français La taille de mon âme (2011), son Élégie #2, ou encore sa sublime interprétation du Psaume 23.  Sa voix habitée, bien que fragile, devait sans nul doute son timbre à une vie intérieure bien présente et indestructible. Car le rockeur sans limites avait la foi, et même un Sacré-Coeur tatoué sur le torse en plus d’une croix sur son épaule. Une ferveur qui l’a porté à bout de bras durant ses combats difficiles, lui qui était né juif et qui est mort chrétien. Et dans le milieu de la musique, on se souvient de lui comme d’un chanteur chrétien. Comme si sa fin avait fini par faire oublier l’enfant du rock qu’il a été. Candide et radical, les deux extrêmes l’ont toujours bercé jusqu’à finir par le tuer. Il savait dire un texte comme personne et l’infuser de sa verve poétique, quasi mystique, à travers sa présence légendaire sur scène. Un monstre sacré à réécouter pour ne pas l’oublier trop vite.
DANIEL DARC Daniel-darc-une-vie-9791091447164_0Ring
Pour aller plus loin : Daniel Darc, une vie,

de Christian Eudeline, préface de Dominique A.,
aux éditions Ring, 2014
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