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Sujet: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 15:02
Tom Waits a envoûté le Grand Rex Hubert Lizé | 26.07.2008
"Le piano a bu, pas moi." Tom Waits
Le Grand Rex, Paris (II e ), jeudi soir. Les admirateurs de Tom Waits étaient en manque. Huit ans après le dernier passage à Paris du légendaire chanteur et songwriter californien, une standing ovation a salué son entrée sur scène, pour le premier de ses deux concerts exceptionnels au Grand Rex, complets depuis des mois. Costume trois pièces sans âge, silhouette toujours mince, son éternel petit chapeau sur la tête (certains de ses fans l’ont adopté), le chanteur de 58 ans s’avance, tel un clochard céleste, sur une estrade surplombant ses musiciens, et scande sa première chanson, « Lucinda », de sa voix grave et râpeuse, debout, accroché au micro, en martelant le sol d’où s’élèvent des nuages de poussière.
Un univers unique
Il accompagne ses mots de grands gestes des bras en direction du public, à la manière d’un sombre prédicateur de western. Le ton du concert est donné. Plus qu’un classique récital, Waits délivre un show très théâtralisé, entre ambiance de cabaret décati et atmosphère de bastringue, alternant les morceaux bluesy, les rumbas, les ballades folk et les airs à la Kurt Weill, compositeur qu’il contribua, avec les Doors, à populariser auprès du public rock. Il est épaulé par cinq musiciens très au point, où figure d’ailleurs son fils Casey Waits à la batterie. Le bonhomme est en effet venu à Paris avec femme et enfants, s’offrant hier une visite en famille du Louvre et une promenade dans les catacombes.
Sur scène, il exhume quelques-uns des plus grands tubes de sa carrière, comme « Rain Dog », « Falling Down », « I’ll Shoot the Moon », qu’il revisite en les triturant, au point que le public a parfois du mal à les reconnaître. Mais l’ensemble constitue un univers unique et inclassable. Et quand il s’installe au piano pour interpréter « Waltzing Matilda » ou « Innocent when you Dream », qu’il fait reprendre aux spectateurs, le concert atteint des sommets. Jusqu’au final hallucinant sur un « Make it Rain » incantatoire, où le chanteur et acteur (il vient de tourner dans le dernier film de Terry Gilliam) salue longuement la foule sous une pluie de confettis argentés. Le Parisien LOWSIDE OF THE ROAD
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 15:03
CONNAISSEZ-VOUS TOM WAITS ?
« Le Diable n’existe pas, c’est juste Dieu qui est bourré » Tom Waits
BIOGRAPHIE
THOMAS ALAN WAITS est né à POMONA, CALIFORNIE, le 7 décembre 1949, lors du 8ème anniversaire du bombardement de Pearl Harbour. Ses soeurs et lui ont grandi en Californie, déménageant de ville en ville. Ses parents, tous deux professeurs, divorcèrent quand il eut 10 ans. Ils déménagèrent alors à National City. Le grand-père de Tom s'appelait Jesse Franck Waits et son père Franck Waits. Tom est écossais et irlandais par son père, et norvégien par sa mère.
Il s'intéressa tôt à la musique et commença à afficher les textes de Bob Dylan dans sa chambre, allant jusqu'à en encadrer d'autres dans le reste de la maison. Il gardait un bloc et un stylo près de son lit afin de pouvoir se remémorer les paroles auxquelles il pensait au beau milieu de la nuit. Il apprit seul à jouer du piano, chez un voisin, puis se mit à la guitare sur une Gibson. Au lycée (1965), le groupe dans lequel il jouait reprenait des standards de R'N'B. Tom s'imprégna également de la culture Beatnik en lisant Kerouak et la revue Down Beat (1968)
Waits entra dans le monde musical très jeune, tout en vivant de petits métiers (pompier, laveur de voitures, vendeur, barman, pizzaiolo). Durant l'été 1970, il travailla comme portier au 'Heritage' de San Diego et s'y produisit occasionnellement. Ses performances furent remarquées par Herb Cohen (manager de Zappa, Buckley, Beefheart) qui lui signa un contrat pour le label Asylum à l'âge de 22 ans : En 1972, c'est la sortie de son premier album "Closing Time" et le début de tournées intensives lors desquelles il rencontre divers acteurs comme Charlie Rich, le pianiste Billy Preston, John Hammond et Franck Zappa, fréquente un cercle d'amis autour de la chanteuse Rickie Lee Jones et de Chuck E. Weiss.
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Durant cette période, Tom se calque sur le style de vie décrit dans ses chansons : Il boit et fume beaucoup. La musique des albums "The Heart of Saturday Night" (1974) et "Nighthawks at the Dinner" (1975) est teintée de folk, de Jazz-bluesy dans un style piano-bar, et les influences Beatnik de Waits se traduisent par la peinture d'un monde de bohème, de loosers, de gueules cassées et de prostituées, le tout très inspirés de moments de sa vie. Pourtant, un certain romantisme très doucereux, emprunté au genre de la comédie musicale, à Sinatra, Cab Calloway et Louis Amstrong, vient tempérer parfois cette vie excessive qu'il dépeint, notamment sur les album "Small Change" (1976) , "Foreign Affairs"(1977) et Blue Valentine (1978)
Au moment où Tom semble tiraillé au niveau de ce qu'il veut faire, deux événements positifs ont lieu dans sa vie : la première est son travail avec Francis Coppola et Zoetrope (1980). Il doit composer les musique de " One from the Heart " dont l'histoire évolue dans l'univers musical. Il apprécia cette expérience car Coppola lui enseigna la manière de se poser et d'écrire la musique. Grâce à lui, Tom acquit plus de contrôle sur sa vie et son amour de la musique. La deuxième chose positive de ce travail avec Zoetrope est sa rencontre avec le rédacteur du script, Kathleen Brennan.. Ils se marièrent en août 1980. Tom a non seulement immortalisé son amour pour elle dans une chanson comme " Johnsburg, Illinois " (l'endroit où elle est née) mais elle est aussi devenue une collaboratrice non négligeable dans l'écriture de la musique.
Progressivement, son style musical ira en se durcissant jusqu'à l'album "Heartattack and Wine" (1980) et surtout "Swordfishtrombones" (1983) qui marque une certaine cassure par rapport au style de la période Asylum et Electra : c'est d'ailleurs une nouvelle maison de disque (Island) qui l'épaule désormais et le suit dans un genre plus dissonant et proche de l'esprit punk : les paroles deviennent un peu plus profondes et sa musique passe des racines Folk et Jazz à une curieuse combinaison d'instrumentations bizarres, percussions, orgues... Il se met à travailler avec le guitariste Marc Ribot sur "RainDogs" (1985), mais aussi avec Keith Richard. Il s'inspire non seulement de Kurt Weill et Nino Rota dans "Franks Wild Years" (1987) mais aussi du blues primitif de Guitar Slim dans "Bone Machine" (1992), et co-signe avec Kathleen Brennan la plupart de ses chansons.
Tom Waits a inventé pour ainsi dire un style basé sur la déconstruction, le bricolage, l'univers du théâtre et du cirque : "The Black Rider" (1993) en est le meilleur exemple, puisqu'il résulte de sa collaboration avec le metteur en scène Robert Wilson et le poète Beatnik Williams Burroughs. Avec son dernier album "Mule variations" (1999), on assiste à la maturité du chanteur qui produit là une synthèse impeccable entre ses différents styles, de la ballade piano au blues primitif, en passant par un univers bruitiste et sauvage qu'il explore dans ses profondeurs les plus insondables...
SON MYSPACE :
http://www.myspace.com/tomwaits
SON SITE OFFICIEL :
http://www.tomwaits.com/
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 17:04
"je n'ai pas de problèmes de boisson, excepté lorsque je ne peux pas me servir un verre. ” citation de Tom Waits
Dans les années 1970, Tom Waits combine des paroles ciblées sur le désespoir et des personnages de petite vie avec son charisme qui semble issu du même style de vie, le tout chanté de sa voix râpeuse, presque issue du tombeau.
A partir des eighties, son travail se fait de plus en plus théâtral alors qu’il commence à jouer la comédie et à composer de la musique de film. Tom Waits grandit dans le sud de la Californie, il attire l’attention du manager Herb Cohen, qui s’est aussi occupé de Frank Zappa, et se fait signer au début des seventies.
Il sort rapidement deux albums, The Early Years, et The Early Years, Vol.2,
mais son véritable début vient avec Closing Time en 1973, chez Asylum Records. L’album contient la chanson « Ol’55 » qui sera reprise par ses collègues de label The Eagles sur leur disque On the Border. Waits attire les bonnes critiques et un public culte avec ses disques suivants :
The Heart of Saturday Night (1974),
le double album Nighthawks at the Diner (1975),
Small Change (1976),
Foreign Affairs (1977),
Blue Valentine (1978)
Heart Attack and Wine (1980).
A partir de 1978, il joue dans plusieurs films et/ou y écrit des chansons : Paradise Alley (1978), On the Nickel (1980), Francis Ford Coppola lui demande d’écrire la musique de son One from the Heart (1982) qui lui vaut une nomination aux Academy Award. A cette époque, il rencontre et épouse l’écrivaine de pièces Kathleen Brennan, avec qui il collabore par la suite.
Passé chez Island Records, Waits écrit Swordfishtrombones (1983) où il expérimente les cuivres, les percussions et de nouvelles techniques de studio. Il apparaît dans le Rumble Fish, The Outsider et The Cotton Club, tous trois de Coppola.
Il sort l’album Rain Dogs en 1985 et fait son début au théâtre dans Down by Law, une comédie musicale écrite avec sa femme. Les albums se succèdent, les films aussi, montrant un Tom Waits toujours à un bon niveau.
Parmi les plus importants, le disque live Big Time (1988),
Bone Machine (1992) qui lui vaut un Grammy,
Mule Variations (1999), un succès critique qui lui vaut le Grammy du meilleur disque folk.
Waits se met alors au travail sur deux albums, Alice et Blood Money (2002) et assure une petite tournée brillante, avant de retourner en studio pour
Real Gone (2004).
Fin 2006, Tom Waits, jamais en panne d’inspiration, sort un triple album, The Orphans.
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 17:14
TOM WAITS ... UN UNIVERS
Lorsque Tom Waits rejoint Island en 1983, le climat change. Sa période 'Tin-Pan-Alley' à base de jazz nocturne à haute pression et de ballades matinales à basse pression, fait place à un temps très couvert, puis à la tempête, aux trombes d'eau, aux éclairs, aux inondations soudaines et aux grêlons gros comme des cailloux.
Le pays où réside la muse de Waits a connu un changement radical de climat. Au lieu de narrer ses histoires à base de couplets chantés, Tom Waits commence alors à agencer ses mots dans un style impressionniste et les plonge dans un contexte particulièrement sombre, bardé de fils de fer barbelés et truffé de démons rampants. C'est la rencontre entre Cole Porter et Edgar Allan Poe.
Comparé avec la première période de Tom Waits (de 1972 à 1980, sur Elektra / Asylum), on pourrait dire que la demoiselle qui lui aurait servi de modèle se retrouverait avec un nouveau nez, un œil vert démesuré et un front à damiers.
Certains titres de la période Island sont des petites nouvelles très noires. D'autres semblent avoir été trouvés dans un journal oublié au fond d'un tiroir dans une maison abandonnée. On y trouve aussi des éloges, des odes, des mises en garde, des titres au rythme soutenu, des élégies, des essais sur la mort, des récitations journalistiques, des berceuses tragiques ou des mélodies vieilles comme le monde. Certains sont poignants et tordus, comme "Good Old World" par exemple, qui est une lamentation sous forme de valse dans laquelle le fantôme d'un mort chante son désespoir de ne plus être en vie.
La grêle n'a cessé de tomber durant la période où Tom Waits est sur Island, dix années qui ont donné sept albums très élaborés. Une histoire racontée sur Beautiful Maladies-The Island Years, à travers 23 chansons que Waits a choisies et répertoriées. Rien que les titres de ces chansons évoquent l'intensité d'ensemble et la diversité de son œuvre : "Jockey Full Of Bourbon" (Le Jockey Plein De Bourbon), "Earth Died Screaming" (La Terre Est Morte En Hurlant), "I Don't Wanna Grow Up" (Je Ne Veux Pas Grandir), "Innocent When You Dream" (Tu Es Innocent Quand Tu Rêves).
C'est pendant ces années-là que Waits commence à modifier certaines choses... notamment au niveau de l'écriture, en collaborant activement avec sa femme Kathleen Brennan, et en se produisant lui-même. La production prend alors une place aussi prépondérante dans son processus créatif que le choix des instruments ou les textes. Waits s'oriente vers le 'lo-fi', si l'on peut dire, en refusant toute technologie digitale de pointe au profit de prises très naturelles et organiques. D'autres artistes ont été influencés par son style de production et si certains d'entre eux ont aujourd'hui le souci "de faire sonner le définitif comme la démo " dès qu'ils entrent en studio, c'est en grande partie grâce à Tom Waits. Une partie de Bone Machine a été enregistrée chez lui sur un magnétophone portable.
Pendant ce temps, la formation 'piano + groupe' (avec de temps en temps des parties orchestrées sous-jacentes) des multitudes d'instruments que Lewis Carroll aurait certainement appréciés : des claviers 'calliopes', des grosses caisses et autres batteries de fanfare, une scie à main, un orgue à pédale, un méllitron, un optigon, un farfisa, un piano trafiqué, un banjo... et même quelque chose que Waits a fabriqué pour l'album Bone Machine : un instrument à percussions qu'il a baptisé 'conundrum' (jeu de mot entre devinette et tambour / batterie). Comme il l'a expliqué un jour à un journaliste à propos de l'album Swordfishtrombones : « Tu écris deux chansons, tu les enfermes toutes les deux dans la même pièce et elles font des enfants. »
Tom Waits : compositeur de musique de films Tom Waits fait de la musique depuis un quart de siècle.
Son dernier album The Black Rider, musique d'un conte populaire allemand dirigé par Robert Wilson, remonte à 1993. Depuis il s'est consacré à d'autres projets.
Il a écrit plusieurs nouvelles chansons avec Kathleen Brennan, son épouse et collaboratrice : "The Fall Of Troy" et "Walk Away" pour le film Dead Man Walking (La dernière Marche) de Tim Robbins ; "Louise" pour le nouvel album de duos de Jack Elliot, intitulé Friends Of Mine (interprété par Tom Waits et Jack Elliot) et "A Little Drop Of Poison" pour le film de Wim Wenders The End Of Violence . Tom Waits a également enregistré des voix pour une étude orchestrale de 75 minutes du compositeur Gavin Bryars, intitulée "Jesus' Blood Never Failed Me Yet", dans lequel il chante sur un enregistrement datant de 1971 d'un vieux clochard entonnant l'hymne du même nom.
Après Black Rider, Tom Waits et Kathleen Brennan sont partis en Allemagne pour co-écrire les chansons et la musique de l'opéra d' "Alice aux Pays des Merveilles" de Robert Wilson, dont l'histoire est basée non pas sur le livre de Lewis Carroll mais sur sa relation avec la fille qui a inspiré cette histoire, Alice Little. " Alice " est toujours à l'affiche du Thalia Theater d'Hambourg et devrait vraisemblablement passer au Lincoln Center de New York, de même que The Black Rider.
Tom Waits a également participé au concert "Not In Our Name" à Los Angeles en mars 1998 destiné à récupérer des fonds pour aider les familles des victimes de crimes et également des condamnés à mort, avec Ani DeFranco, Lyle Lovett, Steve Earle, Eddie Vedder et Michele Shocked.
Parallèlement aux deux bandes originales mentionnées auparavant, Tom Waits en a également signé deux autres : Coup de Cœur de Francis Ford Coppola (1980), nominée aux Oscars en tant que 'Meilleure Musique de Film et Night On Earth de Jim Jarmush en 1992. C'est en 1980 qu'il a commencé à travailler pour le cinéma écrivant et chantant le thème de "On The Nickel" de Ralph Waite sur les mauvais quartiers, suivi en 1985 de deux chansons pour un documentaire sur les enfants de la rue à Seattle, intitulé Street Wise.
Tom Waits : acteur
Tom Waits a également fait une carrière d'acteur qui a démarré en 1978 avec un petit rôle dans La Taverne de l'Enfer de Sylvester Stallone. Il a ensuite joué des seconds rôles ou des rôles principaux dans plusieurs films de Francis Ford Coppola, Outsiders (83), Rusty James (84), Cotton Club (84) et Dracula (92), de Jim Jarmush, Down By Law (1986) et Ironweed (87), de Robert Frank, Candy Mountain (88), Cold Feet (89), Queen's Logic (90), The Bearskin (90, sorti uniquement en Europe), Fisher King (91, une apparition), At Play In The Fields of Lord (91), ainsi que Short Cuts de Robert Altman (93).
Tom Waits a également interprété le rôle principal dans une adaptation pour la scène de la comédie musicale Frank's Wild Years, qu'il a co-écrite avec Kathleen Brennan, avec la Steppenwolf Theater Company à Chicago en 1986.
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Nine Admin
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 17:49
I'm still here
by Tom Waits
You haven't looked at me that way in years You dreamed me up and left me here How long was I dreaming for What was it you wanted me for You haven't looked at me that way in years Your watch has stopped and the pond is clear Someone turn the lights back off I'll love you til all time is gone
You haven't looked at me that way in years But I'm still here
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 11 Déc - 17:58
Heartattack and Vine
. Liar liar with your pants on fire, White spades hangin' on the telephoneWire, Gamblers reevaluate along the dotted line, You'll never recognizeYourself on heartattack and vine. . Doctor lawyer beggar man thief, Philly joe remarkable looks on in disbelief, If you want a taste of madness,You'll have to wait in line, You'll probably See someone you know on heartattack and vine. . Boney's high on china white, shorty found a punk, Don't you know there ain't No devil, there's just god when he's drunk, Well this stuff will probably killYou, let's do another line, What you say you meet me down On heartattack and vine. . See that little jersey girl in the see-through top, With the peddle pushers sucking on a soda pop, Well i bet she's still a virgin But it's only twenty-five 'til nine, You can see a million of 'em On heartattack and vine. . Better off in iowa against your scrambled eggs, Than crawling down cahuenga on a broken pair of legs, You'll find your ignorance is blissful every goddamn time, Your're waitin' for the rtd on heartattack and vine. TOM WAITS
VIDEO (ma preferée) ... assez rare a trouver mais j ai eu de la chance !
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Ven 3 Avr - 9:09
I don't go to church on Sunday I don't get down on my knees to pray I don't memorize the books of the Bible Cause I've got my own special way Still I know Jesus loves me And have to say maybe just a little bit more
Cause I fall down on my knees every Sunday At Zerelda Lee's candy store
Well it's got to be a chocolate Jesus Really makes me feel so good inside Well it's got to be a chocolate Jesus If you're gonna keep me satisfied
Well I don't want no Anna Zabba And I don't want no Almond Joy Cause there ain't nothing that is better That could be suitable for this boy I say it's the only thing That can pick me up I say it's better than a cup of gold I say only a chocolate Jesus Can ever satisfy my soul
Now when the weather gets rough And it's whiskey in the shade It's best to wrap your savior Up in cellophane He flows like the big muddy But that's ok Pour him over ice cream For a nice parfait
Well it's got to be a chocolate Jesus Make me feel so good inside Got to be a chocolate Jesus If you're gonna keep me satisfied
Nine Admin
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Ven 3 Avr - 9:40
Son travail se distingue généralement par sa voix rocailleuse, sa forte personnalité, sa présence sur une scène de théâtre et l'humour de « bar nocturne enfumé » de ses textes : « I'd rather have a bottle in front of me than a frontal lobotomy » (calembour signifiant : « je préfère avoir une bouteille devant moi qu'une lobotomie frontale »)..
liliane Admin
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Lun 16 Nov - 17:27
Date de sortie cinéma : 11 novembre 2009 Réalisé par Terry Gilliam Avec Heath Ledger, Johnny Depp, Christopher Plummer, Jude Law, Colin Farrell, Tom Waits Titre original : The Imaginarium of Doctor Parnassus Long-métrage français, canadien Genre : Fantastique, Aventure Durée : 2h02 min Année de production : 2007
Dernier film (posthume) de Heath Ledger, ”L’imaginarium du Docteur Parnassus” est une réécriture du mythe de Faust et une invitation au voyage dans l’imaginaire de personnages aussi fous qu’attachants.
Terry Gilliam, comme d’habitude, parvient à nous emporter dans son univers décalé haut en couleurs. A noter également l’astuce scénaristique, certes dictée par de tristes circonstances, qui est vraiment originale et très réussie avec la triple performance de Tony - à travers le miroir - alias Depp/Law/Farrell. Quand les saltimbanques inspirent des images aussi belles, et quand Tom Waits interprète le diable, se précipiter comme des enfants pour rêver face à un grand écran est impératif. Car Tom Waits, avec sa vieille redingote et son air de banquier roublard, il EST le diable. Impossible de trouver meilleure incarnation que celle donnée à l’écran du Seigneur des Ténèbres
Au final, c’est aussi un bel hommage au talentueux Heath Ledger. “L’Imaginarium du Docteur Parnassus” se termine d’ailleurs sur ce joli carton : “Un film des amis de Heath Ledger”.
Synopis de “L’Imaginarium du Docteur Parnassus” De ville en ville, le Docteur Parnassus et sa troupe de théâtre ambulant, voyagent dans leur roulotte d’un autre temps. Cet homme sans âge possède le pouvoir de projeter les gens dans leur propre imaginaire, mais ce fascinant voyage se conclut toujours par un choix, qui peut mener au meilleur comme au pire. Le Dr Parnassus cache un terrible secret : il a une forte tendance a parié avec le Diable, et il ne gagne pas toujours. Maintenant, il est l’heure de payer le prix : sa fille unique de 16 ans, Valentina…
liliane Admin
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Mar 17 Nov - 12:32
ALICE AU PAYS DES MERVEILLES A INSPIRE TOM WAITS
Sorti en même temps que Blood Money, Alice fût pourtant composé bien avant celui-ci. 10 ans que ces chansons attendaient patiemment, précieusement conservées dans un tiroir du sieur Waits . Et l’on ne peut s’empêcher de s’étonner tant ces deux albums semblent se compléter. Là où Blood Money exprimerait la résignation face à la perte d’un monde à jamais disparu, sombrant dans l’hystérie et la violente folie, Alice semble explorer le versant nostalgique et poétique d’un temps révolu. La musique de Tom Waits ne peut se décrire que par les images qu’elle fait naître, les univers, les ambiances qu’elle génère. Remontez le temps et arrêtez vous dans la pénombre bleutée d’un tripot de la Nouvelle-Orléans des années 30...
Le violon pleure, crisse, gémit... le piano-bar désaccordé égraine lentement une mélodie chaloupée, mélancolique et délicate. De la pénombre sort un petit homme, les épaules voûtées...Sur sa tête est vissé un vieux chapeau usé et sale. Les balais frissonnent sur la batterie et sa voix s’élève, accompagnée d’une clarinette rassurante.
Ainsi débute un voyage de 48 minutes dans les tristes mondes décalés d’Alice. La musique est emprunte de nostalgie, celle de l’enfance, d’Alice au Pays des Merveilles, peut être aussi de ces nuits d’été étoilées aux tons pastels. S’ouvre devant nous un vieux livre de photographies sépia, cornées, jaunies par le temps mais plus intenses que jamais...une photographie, une chanson, un univers.
Sur l’une d’elle un grotesque cabaret allemand des années folles dans lequel résonne les accords d’un jazz lointain et emballé...Une voix criarde et hystérique aboie des mots s’apparentant à de l’allemand ( Komiennezuspadt) A coté de cette photo est épinglé un texte, sur fond de clarinette et de marimbas discrets, une voix enrouée et couverte le récite, le déclame « I watch you as you disapeared »
Puis le décors se renverse, se dressent maintenant de grands hêtres fantomatiques, des yeux nous guettent à travers le feuillage, un chapelier fou assène ses vérités au spectateur ébahit « We’re all mad here » Alice et ses merveilles ne sont pas loin...
Sur le cliché suivant, il est possible de distinguer une vieille gare abandonnée et alors que l’écho d’un train se fait entendre, l’orchestre se met en branle, lourdement, progressivement, un monstre crache ses mots avec violence, « everything you can think of is true » , illustrations sonores d’un conte de fée effrayant, fantomatique.
Plus nous progressons dans ce recueil, plus les images s’affinent, des couleurs bleutées naissent des nappes de violons sinueuses, du piano désabusé. Entre chiens et loups...l’ombre des saules pleureurs se balançant lentement accompagne les ballades mélancoliques et saisissantes « Flower’s Grave »
Puis la nuit tombe, les arbres s’effacent, la pluie commence doucement à tomber. Dans un port embrumé et froid, un vieil homme se confesse en pleurant, sa fin est proche « I still have a couple of years, and then I can come back to the Harbour... »
La page se tourne encore, la fin n’est pas pour tout de suite. Sur cette photographie en noir et blanc apparaît un homme à deux visages, est-ce l’illustration d’une fable ? Des accords de guitares acoustiques s’égrènent, et un conteur dont l’émotion est presque perceptible nous raconte l’histoire de ce pauvre Edwards, aidé pour cela par un violon tremblant, sanglotant, emplit d’une nostalgie tellement présente qu’il en devient difficile de retenir ses larmes.
Alors que la dernière page s’apprête à être tournée, un feuillet de couleur s’échappe du livre. Sur celui-ci est dessiné à l’encre rouge un petit homme trapu assis derrière son piano. Sur un rythme léger et jazzy il nous raconte sa vie et comment l’a musique l’a sauvé, lui, rejeté par sa famille et qui en trouva une nouvelle dans un cirque de Coney Island. « Table Top Joe »...
Mais la fin ne peut être repoussée éternellement, et alors que commence à poindre une mélancolie inexplicable, que le livre s’achève, que le disque se termine, l’on découvre la dernière image, peut être la plus touchante, la plus délicate aussi. Elle symbolise à elle seule ce disque majestueux. Qu’y voit-on ? Je ne peux répondre à cette question, car c’est à vous, après ce long voyage d’y trouver le sens de cet album. Ce violon suraigu et crissant s’exprimant seul, vous-y verrez peut être la tristesse d’un homme regardant en arrière sur le chemin qu’il a parcouru...vous-y verrez peut être la complainte d’un vieillard effacé, regrettant amèrement les longues soirées d’été de sa jeunesse...
Voilà, c'est finit, enfin, déjà... le voyage fut effroyablement court, plus rien n'importe autours de soi, le brouillard Waitsien est comme ça, il lui faut du temps pour se dissiper, mais jamais totalement...jamais on ne ressort indemne de ce voyage, non...Comment après avoir accumulé autant d'émotions, de couleurs, d'images, de souvenirs, comment s'en remettre? Tout semble fade après Tom Waits, car rien ne peut être plus authentique que sa musique...violente, douce, poétique mais pathétiquement grotesque...des moments simples sublimés par une âme à fleur de peau...un clair de lune, un chien qui aboie, une chaise à bascule grinçant, et derrière, un air de jazz sur une vieille platine, qui crépite puis s'arrête...
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liliane Admin
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Dim 22 Nov - 18:16
Tom Waits, monstre de scène
IMAGESSONS | Un disque «live» retrace la dernière tournée du chanteur.
EPA | Tom Waits
FABRICE GOTTRAUX | 21.11.2009
Dix villes, dix-sept chansons. De Get Behind The Mule joué à Tulsa, Oklahoma, un soir de juin 2008 que l’on imagine très moite, à ce Trampled Rose frétillant telle une légère averse portuaire, adressé un mois plus tard au public dublinois, Tom Waits livre les meilleurs moments de sa dernière tournée planétaire.
Glitter And Doom. Littéralement, paillettes et catastrophes. De la poudre aux yeux, en somme. Fidèle à son humour décalé, Tom Waits a concentré sur ce nouveau disque «live» (le deuxième après Big Time paru en 1988) l’essentiel de son grand œuvre.
Carrousel déglingué
En petite formation, avec saxophoniste, clarinettiste, guitariste, bassiste, batteur et claviériste (le chanteur assure le piano), Tom Waits sert ses standards maisons réarrangées de fond en comble. Où l’on reconnaîtra I’ll Shoot the Moon, Make it Rain ou encore Lucky Day.
Tandis que le moins connu Lucinda, présenté il y a trois ans sur un triple album consacré aux fonds de tiroir et autres pépites inédites, fusionne avec un «vrai» standard du temps jadis, le titre Ain’t Goin’ Down to the Well no more, du bluesman afro-américain Lead Belly (1888-1949).
Alors quoi? Le punch incroyable dont Tom Waits fait preuve depuis bientôt quatre décennies (son premier disque remonte à 1973) laisse pantois, une fois encore. Alternant tour à tour blues embourbés, musique de carrousel déglingué ou free-jazz adipeux – rien de novateur, certes – Tom Waits embarque son auditoire pour une autre raison, bien connue elle aussi: sa voix. Caverneuse, grinçante, crachotante, voix d’ours asthmatique ou chant de mulet barrissant. Musicale? A vrai dire, plus le temps passe et plus Tom Waits devient théâtral.
Conteur électrique
Sur scène, Tom Waits raconte. D’autant mieux que la capture «live» s’accompagne des imperfections liées à la scène, échos, encouragement du public, ovation. On écoute et on comprend. Et ce quand bien même on ne saisit – presque – rien du texte, tant la diction reste… étrange. A ce propos, le passage du chanteur au Grand Rex (deux titres sur le disque en témoignent, Falling Down et I’ll Shoot The Moon) avait valu ces mots de circonstance dans Le Monde du 26 juillet 2008: «Tom Waits aurait bien pu passer la soirée à marmonner la recette de l’endive à l’eau, son public l’aurait fêté avec la même dévotion.»
Plus intelligible (le contraire eût été dommage), les Tom Tales, les contes dont fait l’objet le second disque accompagnant cette sortie, présentent les petites histoires dont Tom Waits agrémente les interludes entre ses chansons, posé à son piano.
Pling, plong, vous aimez les vautours? Où l’on apprendra que si les «vultures» passent leur temps en vol, c’est qu’ils n’ont rien à bouffer. «Ça les rend léger.» Au total, la tournée planétaire du Sieur Waits s’achève sur une demi-heure de racontars absurdes enchaînés comme autant de whiskies au bar. Le public en redemande.
Tom Waits, «Glitter And Doom Live» (2 CD Anti/Phonag)
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien Mer 31 Mar - 2:36
LONG WAY HOME
Nine Admin
Nombre de messages : 12721 Date d'inscription : 03/05/2008
Sujet: Re: TOM WAITS le californien Mar 15 Fév - 2:46
BLUE VALENTINE
She sends me blue valentines All the way from Philadelphia To mark the anniversary Of someone that I used to be And it feels just like there's A warrant out for my arrest Got me checkin in my rearview mirror And I'm always on the run That's why I changed my name And I didn't think you'd ever find me here
To send me blue valentines Like half forgotten dreams Like a pebble in my shoe As I walk these streets And the ghost of your memory Is the thistle in the kiss And the burgler that can break a roses neck It's the tatooed broken promise That I hide beneath my sleeve And I see you every time I turn my back
She sends me blue valentines Though I try to remain at large They're insisting that our love Must have a eulogy Why do I save all of this madness In the nightstand drawer There to haunt upon my shoulders Baby I know I'd be luckier to walk around everywhere I go With a blind and broken heart That sleeps beneath my lapel
She sends me my blue valentines To remind me of my cardinal sin I can never wash the guilt Or get these bloodstains off my hands And it takes a lot of whiskey To take this nightmares go away And I cut my bleedin heart out every nite And I die a little more on each St. Valentines day Remember that I promised I would Write you... These blue valentines Blue valentines Blue valentines
Label : Elektra Sortie : octobre 1978
Le sixième album de Tom Waits sorti en 1978 est considéré aujourd'hui comme un de ses chefs-d'oeuvre voire son chef d'oeuvre absolu.
Pourtant à sa sortie, il fut boudé par les fans de Tom Waits et fut un bide commercial. Comme quoi certains albums semblent se bonifier avec l'âge (comme le vin me direz vous). Alors si je continue cette comparaison, Blue Valentine est un véritable milésime.
Mais pourquoi cet album fut boudé par le public ? Tout simplement il est très différent des précédents car Blue Valentine est nettement plus jazz et ressemble plus à Alice qu'aux autres albums. Cet album produit une véritable ambiance.
En l'écoutant, on est directement transporté dans les quartiers jazz de la Nouvelle Orléans à minuit en train de siroter une bière chaude, cet album sent la sueur, le désespoir du petit matin. De cette ambiance se dégage une véritable poésie racontant des histoires d'amour blessées (comme le présageait le titre de cet album).
Maintenant que le cadre est posé, passons à la musicalité de l'album. Tom Waits reprend les coutumes jazz existantes et y greffe sa voix rauque pour arriver à un album très travaillé. L'album commence par "Somewhere" qui est une reprise d'un titre de West Side Story absolument magnifique. Des accents blues se font aussi sentir comme sur la chanson "Blue Valentines".
Le tout est très mélancolique comme la chanson "Kentucky Avenue" pour aboutir à une oeuvre minimaliste du point de vue musicale pour mettre en avant la voix magnifique de Tom Waits.
En résumé un album qui se révèle comme un chef d'oeuvre en tout point. Tom Waits délivre ici une poésie pure et mélancolique pour produire un album qui à une ambiance unique.
Assez rare pour l'écouter encore et encore ! et pas uniquement parce que c'est la Saint Valentin.
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: TOM WAITS le californien Sam 22 Oct - 1:47
BAD AS ME Sortie le 24 octobre 2011
Tom Waits, musicien singulier vénéré par ses pairs, est de retour lundi après sept ans d’absence avec "Bad as me", un album plus accessible que le précédent où le blues et le jazz servent d’écrin à sa poésie explorant les marges de la société.
A 61 ans, l’Américain n’a jamais rencontré le grand public. En 16 albums studio ("Bad as me" est le 17e), il a pourtant construit un répertoire repris avec ferveur par Bruce Springsteen, Robert Plant ou encore Scarlett Johansson. Le musicien fait aussi occasionnellement l’acteur, promenant notamment sa dégaine d’ours mal léché chez Jim Jarmush.
"Bad as me" est son premier album-studio en sept ans. Il succède à "Real Gone" (2004), un album au son distordu et aux paroles cryptiques.
Cette fois-ci, Kathleen Brennan, sa femme et partenaire musicale depuis 1980, lui a demandé d’écrire "12 chansons de trois minutes chacune", a-t-il confié au site internet américain Pitchfork. "Bad as me" compte finalement 13 titres, mais la consigne d’une approche plus directe a été respectée.
Jazz, blues, rockabilly... le disque, solidement ancré dans le patrimoine américain, est d’une incroyable variété musicale, tout comme l’est la voix rauque si singulière de Tom Waits, qui passe d’un hululement inquiétant à une douceur éraillée.
Certaines ballades sont d’un classicisme tellement dépouillé qu’elles semblent tout droit sorties du folklore anglo-saxon. Elle mettent en lumière la poésie toujours aussi imagée, mais ici plus limpide de Tom Waits.
A côté d’histoires d’amour, de virées dans les bars louches et de récits de réveillon raté (l’excellent "New Year’s Eve"), le musicien jette aussi un regard noir d’encre sur la société américaine.
"Ce sont des temps difficiles pour certains/Doux pour d’autres/Quelqu’un fait de l’argent/Quand il y a du sang dans la rue", chante-t-il sur "Talking at the same time". Sur "Hell broke Luce", bruits de bombes et débit martial accompagnent le récit glaçant de vétérans de la guerre en Irak.
Mais dans l’univers de Tom Waits, la folie et l’humour ne sont jamais loin. La chanson titre "Bad as me" est un rock déglingué sur lequel il chante en schizophrène: "Tu es la lettre de Jésus sur le mur de la salle de bain/Tu est la mère supérieure en soutien-gorge/Tu es la même sorte de méchant que moi".
"Satisfied" est une réponse au tube des Rolling Stones où il s’adresse directement à "M. Jagger" et "M. Richards". Un numéro d’autant plus savoureux que c’est Keith Richards lui-même qui tient la guitare sur le titre.
Au côté du bassiste de Red Hot Chili Peppers Flea ou de l’harmoniciste de blues Charlie Musselwhite, le guitariste des Stones est un des invités de luxe de l’album.
Il rejoint même Tom Waits pour un duo dans l’émouvant "Last Leaf", qui évoque le temps qui passe. "Je suis la dernière feuille sur l’arbre/L’automne a pris le reste/Mais ils ne me prendront pas", y assurent-ils en choeur.
01. Chicago 02. Raised Right Men 03. Talking At The Same Time 04. Get Lost 05. Face To The Highway 06. Pay Me 07. Back In The Crowd 08. Bad As Me 09. Kiss Me 10. Satisfied 11. Last Leaf 12. Hell Broke Luce 13. New Year's Eve
Dernière édition par liliane le Jeu 7 Fév - 18:37, édité 1 fois
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: TOM WAITS le californien Jeu 27 Oct - 11:05
BAD AS ME IS REALLY NOT BAD
Dans la jeune soixantaine, Tom Waits explore la vieillesse comme s’il l’avait attendue toute sa vie. Comme en témoigne Bad As Me, 17e album du vieux briscard, la folie ne s’estompe pas toujours avec l’âge. La créativité non plus. Ce sont plutôt la sagesse et l’expérience qui y ajoutent du corps.
Après 40 ans de carrière à débroussailler des avenues inexplorées, Tom Waits possède tant de cordes à son arc qu’il pourrait en faire une harpe. C’est d’ailleurs un peu ce qu’il fait sur Bad As Me : il active tour à tour différentes facettes acquises au fil du temps, tantôt avec l’entrain du jeunot (Chicago, Get Lost, Bad As Me), tantôt avec la plume affûtée et posée d’un grand clerc (Last Leaf, Face to the Highway).
Sans piétiner sur place, ce nouvel opus regorge de renvois aux albums précédents de l’excentrique Waits. Face to the Highway emprunte l’approche folk et la douce cadence trottée de Mule Variations. Get Lost rappelle le swing de Lie to Me, premier extrait de Orphans. Le jazz de bar de ses premières années refait également surface sur Kiss Me, alors que Satisfied ressemble autant à une suite au blues endiablé de Big Black Mariah (sur Rain Dogs) qu’à une réponse 45 ans plus tard au classique au nom semblable des Rolling Stones (dont les deux figures de proue, Mick Jagger et Keith Richards, sont explicitement nommées dans le texte).
Waits s’est aussi bien entouré de fidèles collaborateurs, à commencer par le guitariste de longue date Marc Ribot qui se fait présent sur toutes les pistes sauf la dernière. Le vieux pote Keith Richards (des Stones ci-haut mentionnés) complète aussi quelques pistes de guitare ici et là, en plus d’ajouter sa voix à celle de Waits pour Last Leaf, une jolie ballade acoustique tout à fait à l’image des deux vieux loups, une ode à la persistance. Quelle belle image que cette dernière feuille à l’automne qui refuse de tomber avec les autres!
Les Claypool (Primus) réapparaît discrètement (sur Satisfied) alors que Flea (Red Hot Chili Peppers) claque les cordes de basse sur Raised Right Men et Hell Broke Luce. Le fiston Casey Waits est également de retour aux tambours, alors que l’inséparable épouse Kathleen Brennan cosigne toutes les chansons, comme c’est le cas depuis le début des années 1980.
Bien entendu, l’organe vocal de Waits constitue le principal instrument de l’album. Grognements, voix de tête, chant maniéré, chuchotement rauque; cette voix d’argile, malléable et polymorphe, domine l’album comme il se doit et porte des textes rédigés de main de maître.
Contenu politisé
Avec les années, il semblerait que Tom Waits se sente finalement de plus en plus à l’aise à quitter son petit monde imaginaire peuplée d’ivrognes, de perdants et de gens désabusés, pour aborder des sujets plus politiques, comme il l’avait fait avec Day After Tomorrow sur Real Gone en 2004, puis Road to Peace sur le volet Brawlers du coffret triple Orphans en 2006.
Cette fois, Everybody’s Talking At the Same Time traite avec une certaine poésie de l’opportunisme capitaliste en temps de crise. Quelques phrases assassines viennent assombrir la douce splendeur de la mélodie:
« Someone Makes Money when there’s blood in the street », « Ain’t no one coming to pull you from the mud / You gotta build your nest high enough to ride out the flood » ou encore, en conclusion, « Well we bailed out all the millionaires / They’ve got the fruit, we’ve got the rind ».
Un ton revendicateur qui n’est pas coutume chez Waits.
Toutefois, le contenu le plus percutant de l’album provient de Hell Broke Luce, une oeuvre éclatée et déstabilisante au sujet des séquelles qui affligent les soldats au terme de guerres aux intentions discutables. Là, les gants blancs ne sont plus d’usage: le Président (ancien Président ?) est pointé du doigt, la subordination est sévèrement questionnée et les dégâts sont décrits sans ménagement, dans un texte canon récité dans un mélange de rap et de chant militaire. Tout ça baigne dans une musique qui ressemble aussi à un champ de mines: très percussive et ponctuée d’une guitare électrique coup de poing, de bruits de mitraillettes et de cuivres évoquant une ambulance. Sans doute l’une des compositions les plus étonnantes de Waits depuis son retour, au tournant du nouveau millénaire.
Quelques textes romantiques s’insèrent également au lot, mais il reste que la principale source d’inspiration de Tom Waits demeure ces portraits de gens, de lieux, d’anecdotes forgés par son imaginaire d’une richesse inouïe. Bad As Me se conclut d’ailleurs sur un très bel exemple de ce genre de tableau brossé avec une mélancolie étonnante pour une scène fictive: New Year’s Eve, une jolie valse qui se termine en beauté sur l’air de Ce n’est qu’un au revoir (Auld lang syne). Puisque Bad As Me ne démontre aucun signe de fin de carrière, tout porte à croire, en effet, que ce ne soit qu’un au revoir.
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: TOM WAITS le californien Lun 13 Aoû - 8:52
liliane Admin
Nombre de messages : 19569 Age : 50 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
Sujet: Re: TOM WAITS le californien Lun 9 Déc - 10:31
DANS LES ARCHIVES DE MATCH
Tom Waits en 2004 : "J'ai accepté cette bizarrerie en moi"
Paris Match | Publié le 07/12/2019
Clément Mathieu
Tom Waits en 2004.
Lex van Rossen/MAI/Redferns/ Getty Images
Tom Waits fête, ce samedi 7 décembre 2019, ses 70 ans. À cette occasion, redécouvrez le long entretien donné à notre magazine pour la sortie de son album «Real Gone»... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers les archives de Paris Match.
« Original, déconcertant, émouvant, tellement drôle ». Tom Waits, comme l'écrivait Match, c'est un personnage. En 2004, il avait reçu notre journaliste Sacha Reins chez lui en Californie, pour la sortie de son album «Real Gone». Le chanteur avait évoqué sa méthode d'écriture (en voiture !), le mandat de Bush Jr., mais aussi sa longue évolution. Tom Waits a entamé sa carrière au début des années 1970 en se cherchant une identité quelque part entre la folk de Dylan et le blues de piano-bar. Au milieu des années 1980, sous l’impulsion de son épouse notamment, il a définitivement embrassé, de sa voix profondément éraillée à la cigarette et au bourbon, sa « différence » : « J'ai accepté cette bizarrerie et cette excentricité qui étaient en moi. J'ai mon public et c'est parfait, je ne veux pas du public de quelqu'un d'autre». Une excentricité dont Waits fera la démonstration au long de l’interview, en évoquant soudain l’ossature des souris, et le cirque autour de la jambe de Sarah Bernhardt...
Voici l’interview de Tom Waits, publiée dans Paris Match en 2004…
Paris Match n°2891, 14 octobre 2004
Tom Waits, le désaxé
Un entretien avec Sacha Reins
Il est un mythe, une icône. Sa musique, une référence absolue, inspire autant Norah Jones, qui a repris un de ses titres et en a vendu des millions, que les cinéastes Jim Jarmush ou Robert Altman, qui l’ont choisi dans leurs castings. Il nous a reçus chez lui en Californie. Original, déconcertant, émouvant, tellement drôle. Un personnage !
Tom Waits en 2004.
:copyright: Rob Verhorst/Redferns/Getty Images
Paris Match. Votre album "Real Gone" est, une fois de plus, un mélange hétéroclite de rythmes et de sons. Est-ce une volonté de déconcerter l'auditeur? Tom Waits. Non, je fais du funk cubiste, c'est tout. Tout est dans la manière de synthétiser des musiques qui existent. J'aime écouter des musiques “inappropriées”. Des musiques qui ne collent pas au lieu, à l'heure, aux gens, des musiques qui dérangent. J'aime bien avoir deux ou trois radios allumées en même temps, le choc des programmes donne parfois des choses très intéressantes. Quelque chose se passe dans votre cerveau. Quelque chose d'inattendu, la musique est faite pour ça.
De quelle façon travaillez-vous? On travaille sur soi, on ne travaille pas sur sa musique. Je travaille a cappella. Comme je n'ai pas d'endroit chez moi pour écrire, que cela fait longtemps que je ne contrôle plus ma maison (qui est celle de mes enfants et où je suis juste toléré), quand je veux écrire, je m'installe dans l'endroit le plus silencieux, le plus solitaire et qui m'appartient toujours: ma voiture. J'enregistre sur un petit magnéto à cassettes tout ce qui me passe par la tête. Paroles et musique, elles viennent toujours ensemble. Les mots sont la musique, si vous avez les mots, vous avez la musique.
Et vous restez garé devant chez vous? Non, non. Je roule. Je reste concentré sur la route et je pense. Ecrire une chanson n'est guère différent d'aller à la pêche. Il faut rester calme, attendre, une chanson est vivante comme un poisson. Il faut l'attendre, bien l'appâter, ne pas lui faire peur. Parfois, je la rejette après l'avoir attrapée.
En tant qu'artiste, vous sentez-vous parfois incompris ou pas apprécié comme vous devriez l'être? Je ne me sens pas incompris, je suis différent. Au début de ma carrière, quand j'étais artistiquement plus influençable par le “music-business”, j'allais dans une direction artistique plus populaire. Puis j'ai accepté cette bizarrerie et cette excentricité qui étaient en moi. J'ai mon public et c'est parfait, je ne veux pas du public de quelqu'un d'autre.
Comment se passe la collaboration avec votre épouse? Il faut quelqu'un qui puisse dire au roi qu'il est nu. C'est ce qu'elle fait. J'ai besoin d'elle. Elle n'a pas peur de me dire quand je déconne, quand je fais de la merde. Je l'écoute toujours.
Et vos enfants, vous les écoutez? Les rapports sont différents, je suis leur père. Ils ne me voient pas comme un chanteur ou un écrivain. Ce n'est pas mon rôle avec eux. Mais ils aiment bien ma musique. Les enfants en général aiment bien ma voix parce qu'elle est entre celle d'un clodo et celle d'un clown. Je parle de la mort dans mes chansons et ils aiment bien. Les enfants sont très curieux sur tout ce qui touche la mort.
Les textes de vos chansons sont effectivement souvent très sombres, êtes-vous sombre? Non.
Tom Waits au début des années 1970.
:copyright: GAB Archive/Redferns/Getty Images
Tom Waits en 1976.
:copyright: Michael Putland/Getty Images
Citation :
Je voudrais qu’on m’enterre avec une clochette. Je suis terrifié à l’idée d’être enterré vivant.
Alors pourquoi écrivez-vous des choses sombres? Parce que cela ne me fait plus peur. Les gens pensent que s'ils parlent de la mort elle va venir chez eux. Moi, ma théorie est que si l'on en parle beaucoup elle passera à côté de la maison sans s'y intéresser. En vieillissant, je n'ai plus peur de la mort. Quelqu'un vous offre un bouquet de fleurs, elles sentent bon, elles sont belles, vous les mettez dans un vase. Trois jours plus tard, c'est fini, elles sont mortes, elles commencent à sentir mauvais et vous les jetez à la poubelle. C'est rien d'autre que cela, la mort. J'y pense souvent, je n'ai pas peur. Ma seule terreur est d'être enterré vivant. Saviez-vous qu'autrefois les morts étaient enterrés avec une petite corde attachée au poignet et reliée à une clochette accrochée au-dessus de la tombe ? Si jamais ils se réveillaient, ils pouvaient sonner. Je voudrais qu'on m'enterre ainsi.
Il y a sur votre nouvel album une chanson politique qui s'intitule "Day After Tomorrow". Toutes les chansons sont des actes politiques, les chansons qu'on écrit et celles qu'on choisit de ne pas écrire. Ecrire “C'mon. Get Happy" en 1929, au moment du grand krach boursier quand tout le monde est ruiné, c'est une chanson politique. “Day After Tomorrow” n'est qu'une lettre d'un soldat en Irak à ses parents. Tout le monde peut y trouver ce qu'il veut.
Avez-vous regardé le débat Kerry-Bush? Je n'ai pas la télé. Je n'en ai plu depuis quinze ans. Je ne supporte plus les infos télévisées, cela me rend malade, le contenu et le contenant, c'est de la manipulation cynique. Quand nous avons déménagé ici, j'ai dit: “Plus de télé”, nous avons sorti la télé de notre maison de Los Angeles, nous l'avons mise dans le jardin et nous l'avons lapidée. Nous l'avons tuée. Si je veux connaître les résultats sportifs, j'achète le journal. Ce qui est bien, c'est qu'après l'avoir lu, quand vous êtes bien écæuré et au bord de la crise cardiaque, vous le pliez et vous le mettez sous votre bras. Et vous vous sentez mieux. La télé reste devant vous à vous narguer et à vous envoyer des ondes pour que vous la rallumiez à nouveau.
Aimez-vous revoir les films que vous avez tournés? Je ne revois jamais mes films, je ne suis pas vraiment un acteur, je suis juste un type qui joue un peu, un plombier qui fait aussi un peu d'électricité, une mère de famille qui fait de la peinture pendant ses loisirs. Jouer la comédie n'est pas désagréable, mais il faut aller s'enfermer loin de chez soi au bout du monde. Je n'ai aucune envie d'aller me terrer dans une caravane au fin fond de l'Idaho pendant trois semaines pour tourner juste trois scènes. Je n'ai pas renoncé au cinéma, j'attends la bonne proposition comme une araignée sur sa toile attend la belle mouche.
Quand Norah Jones reprend une de vos chansons ("The Long Way Home"), cela vous fait-il plaisir? C'est rassurant, cela montre que la chanson, aussi personnelle puisse-t-elle être pour vous quand vous l'écrivez, signifie aussi quelque chose pour les autres. Oui, cela fait plaisir.
Surtout quand elle en vend des dizaines de millions d'exemplaires... Ce n'est pas pour cela que j'écris, mais c'est agréable de toucher le gros lot, une fois de temps en temps. (Un silence s'installe, il consulte un petit calepin rempli de notes, il trouve ce qu'il y cherchait. L'araignée mâle, après qu'elle a construit sa toile, s'installe dans un coin de celle-ci, et avec une de ses pattes fait vibrer sa toile comme un guitariste fait vibrer une corde, et le son produit attire toutes les araignées femelles.
C'est pour cela que vous avez commencé à faire de la musique? Oui, pour attraper les filles ! C'est une des raisons. Si tu n'es pas bon en sport, si tu n'es pas spécialement drôle ou beau gosse, si tu es socialement bizarre, alors il ne te reste que la musique. C'est ça ou s'enfuir de chez soi pour rejoindre un cirque. Et c'est le seul métier où tu continues à gagner de l'argent après ta mort.
Si vous pouviez recommencer votre vie, quelle erreur éviteriez-vous? Je ne fumerais pas.
Mais c'est parce que vous avez fumé un jour que vous avez cette voix et, par conséquent, ce succès... Je n'ai jamais dit que j'étais quelqu'un de simple. [Il se replonge dans son calepin.] Une souris a plus d'os qu'un être humain.
Et? Rien, c'est étrange. Ces trucs-là m'intéressent et m'intriguent. Vous, vous vous en foutez?
C'est-à-dire que… Vous connaissez Sarah Bernhardt ? C'était une actrice célèbre qui, à 70 ans, jouait toujours Juliette. Elle avait dû se faire amputer et était unijambiste. Mais elle faisait toujours pleurer son public. Barnum & Bailey, le cirque, avait racheté la jambe amputée et l'exposait dans un bocal. Un soir où elle jouait dans la même ville que le cirque, elle a découvert que le public payait plus cher pour voir sa jambe que pour la voir dans sa pièce. Elle était hystérique ! “Majambe morte rapporte plus d'argent que le reste de mon corps en vie !”
Pourquoi me racontez-vous cette histoire? C'est l'histoire du show-business.
Tom Waits en 1981.:copyright: David Corio/Redferns/Getty Images
Tom Waits en 1981.:copyright: David Corio/Redferns/Getty Images
Citation :
Bruce parle si bien que moi, après cinq minutes, je passe pour un barjot.
La technologie vous fait-elle peur? Oui, parce que c'est un monde que je ne comprends pas. Je suis le genre de mec qui crie au téléphone quand son correspondant appelle de loin. Mes enfants me demandent: “Mais pourquoi tu cries comme ça ? - Parce que je parle à quelqu'un qui est en Arizona !” Les ordinateurs me font peur. Quel est le plus grand ennemi de l'ordinateur ? C'est l'eau. Est-ce que les ordinateurs peuvent fonctionner au fond de l'eau ? Non. Nous leur avons transféré toute notre intelligence et ils sont tous connectés les uns aux autres comme une communauté. Ils savent que l'eau est leur plus grand ennemi. Or quel est l'élément essentiel à notre vie, nous humains ? L'eau. Ils vont lentement éliminer toute l'eau de la planète. Et donc, nous. Ils seront alors les maîtres de la planète.
Vous croyez vraiment cela ou est-ce une autre de vos belles histoires déjantées ? J'y pense. J'aime me poser des questions, j'aime réfléchir aux choses, je n'aime pas les réponses, je ne vais pas sur Internet pour trouver les réponses, j'aime réfléchir.
De quoi avez-vous le plus peur aujourd'hui ? Que Bush soit réélu. J'ai peur pour mes enfants car on parle de restaurer le service militaire et la conscription. S'il est réélu, comme j'ai des garçons qui sont en âge d'être appelés, nous allons partir vivre en Nouvelle-Zélande. Pour cette administration, les soldats ne sont que du gravier sur la route qui mène au pétrole.
Bruce Springsteen, R.E.M., James Taylor et bien d'autres font une tournée des stades pour appeler les gens à ne pas voter Bush, pourquoi ne vous y joignez-vous pas? Je suis trop excentrique pour eux, je ne suis pas assez politicien, ces gars sont crédibles, ont de l'éducation, savent parler devant une foule. Bruce parle si bien que moi, après cinq minutes, je passe pour un barjot. Je fais plus de tort que de bien à la cause. J'aide à ma façon, je donne de l'argent, je fais des concerts de mon côté. Les gens savent qui ils viennent voir.
Etes-vous à l'aise sur scène? Oui, j'aime être sur une scène et jouer ma musique, c'est pour cela que tous mes concerts sont gratuits.
Mais vos concerts ne sont pas gratuits ! Si, totalement gratuits ! Vous payez juste le fait que j'ai dû sortir de chez moi et prendre l'avion pour venir jusque chez vous. Je travaille gratuitement, je facture juste le déplacement.
«Real Gone», chez Anti/Epitaph.
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Sujet: Re: TOM WAITS le californien
TOM WAITS le californien
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