liliane Admin
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| Sujet: Anna Pavlova Sam 8 Fév - 8:05 | |
| Anna Pavlova, Nijinski au féminin
Une biographie retrace le destin de cette star du ballet russe au caractère bien trempé.Ariane BavelierC’est un nom, une sorte de féminin de Nijinski, pour signifier la déesse dans l’Olympe de la danse. Contrairement à lui, il reste des films où on la voit danser. Les regarder donne raison à Diaghilev, qui avait interdit qu’on filme Nijinski. Les silhouettes ont changé, les performances aussi, et les mouches qui papillonnent sur la pellicule en noir et blanc brouillent le charisme. La Mort du cygne, pièce d’à peine quatre minutes créée pour Anna Pavlova par le premier chorégraphe des Ballets russes, Michel Fokine, en 1907 sur la musique de Saint-Saëns, sa pièce bannière, ne rend pas honneur à sa poésie. Mieux vaut lire la biographie juste publiée par Martine Planells.[/size]
La ballerine méritait d’entrer dans la légende. Elle-même en était une. Yeux de biche, délicatesse de porcelaine, gestuelle aérienne mais caractère épouvantable. Le maître de ballet Cecchetti l’avait forgée à la danse. Il voulait la perfection et parlait vrai pour l’obtenir, faisant claquer ses critiques comme un forgeron son marteau. Bizarrement, la grâce la plus poétique a surgi de ce traitement. L’air et le feu : « Les frêles épaules (magnifiques dans la fureur et la provocation dédaigneuse) et les minces bras portent docilement le fardeau des sentiments immensément vécus », écrit le critique André Levinson à propos de sa première interprétation de La Bayadère. Il écrira encore sur elle. À chacune de ses apparitions. Elle n’a pas 18 ans que déjà, au Mariinski, les « Pavlovski » retiennent leur souffle : « Personne ne pourra faire mieux. (…) Elle est l’émotion, la grâce. Elle a du génie », note Tamara Karsavina, future étoile des Ballets russes, quand elle la voit danser Giselle.
Une vie de tournée
Les Ballets russes de Diaghilev, Pavlova ne les rejoint pas. Malgré les demandes répétées de l’impresario. Malgré la révolution russe. Elle y fera une apparition dans Le Pavillon d’Armide . Victor Dandré, qui lui sert d’impresario et d’amant lorsqu’elle n’en a pas d’autre, se méfie du motto « Étonne-moi ! » que Diaghilev lance à tous les artistes et compositeurs. Il préfère les valeurs sûres aux scandales. Elle s’installe à Londres, à Ivy House, donne des cours entre les tournées, d’où elle rapporte des oiseaux, métaphores de sa légèreté et de son élégance : cacatoès à huppe rose, paradisier papou, colibri topaze, oiseau-mouche. Car elle vit en tournée. Pour celle de 1913, elle emmène « 85 personnes, 180 malles, 3 000 costumes, et Purchfors, son pékinois », écrit Martine Planells. Pavlova met du spectacle dans les spectacles et la danse à la une des journaux. Elle gifle son partenaire en scène, assure ses pieds 100 000 dollars, tourne à Hollywood où elle est « l’Incomparable ». À une époque où on se déplace en train et en paquebot, elle ira avec sa compagnie en Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Chine, Inde, Afrique du Sud, Java… Elle mourra à 50 ans, en 1931, d’un coup de froid et d’une immense fatigue à l’Hôtel des Indes, à La Haye. Martine Planells révèle que cette femme terrible et blessée aura aimé une fois : Alexandre Iacovleff, peintre et voyageur, qu’elle retrouvait au château de Vigoleno en Italie. Les fresques du théâtre en gardent encore le souvenir.[/size]
Anna Pavlova. L’incomparable,par Martine Planells, Éditions Gremese, 174 p., 20 €.[/size][/color][/size] LE FIGARO
Dernière édition par liliane le Ven 29 Déc - 0:14, édité 3 fois | |
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liliane Admin
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