liliane Admin
Nombre de messages : 19401 Age : 49 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: Quand les chansons rétrécissent Dim 23 Juin - 9:53 | |
| Quand les chansons rétrécissent STREAMING Pour optimiser leurs revenus sur les plateformes en ligne, les artistes raccourcissent la durée des morceaux et adaptent leur structureBeaucoup de mélomanes le pressentaient. On en a désormais la confirmation. Les artistes produisent des chansons de plus en plus courtes. De quatre minutes trente secondes en moyenne en 1995, on est descendu à trois minutes quarante-deux aujourd’hui. Près d’une minute de perdue ! Que s’est-il passé ?Ce phénomène s’explique par le changement du mode de rémunération des interprètes et des musiciens. Avec les CD, ils étaient payés à chaque vente de support physique. Même chose avec les fichiers en téléchargement. Mais avec le streaming, un nouveau mode de calcul est apparu. L’artiste n’est payé qu’après trente secondes d’écoute. Le morceau aura beau s’étirer, la rémunération restera la même.Tant que l’essentiel des ventes provenait des CD et du téléchargement, on n’y prêtait guère attention. Mais le streaming n’a cessé de progresser alors que les autres canaux s’effondraient. Il est devenu la première source de revenus sur le plan mondial. Ils sont donc nombreux à avoir cherché à optimiser leurs gains. Charlie Harding, musicologue et spécialiste des plateformes numériques, est attentif à cette transformation depuis plusieurs années : « L’exemple de Scorpion, le dernier double album de Drake, est éloquent : il dure une heure et demie. Mais il multiplie les morceaux courts. Ça donne plus de matière à écouter. Donc plus de revenus potentiels. » Le refrain arrive plus tôt
Selon l’expert, ces changements s’observent jusque dans la conception des chansons. Les longues introductions ont été abandonnées et le refrain arrive désormais plus tôt. Objectif : accrocher dès le début pour s’assurer que l’on restera jusqu’à la barre fatidique des trente secondes. Il est toutefois important d’emmener l’auditeur jusqu’à la fin du morceau. Non seulement l’artiste empochera un bonus, mais il aura plus de chances d’apparaître dans une playlist ou d’être diffusé sur une radio. Finira-t-on par n’avoir que des morceaux optimisés de trente et une secondes ? « Certainement pas ! corrige Charlie Harding.Il y a tout de même des conventions à respecter pour les concerts, les radios ou les boîtes de nuit. Enfin, il ne faut pas frustrer l’auditeur. En dessous de deux minutes, on est plus proche de l’interlude que d’un vrai morceau. » AN.M.Le JDD | |
|