Sur 1.400 mètres carrés, il offre une scénographie interactive et un parcours olfactif. Déconnecté de toute marque industrielle, il veut attirer 300.000 visiteurs par an, français et étrangers.
Malgré un contexte morose et la désaffection des touristes étrangers à Paris, voilà un nouveau venu ambitieux dans le paysage muséal de la capitale. Le Grand Musée du Parfum ouvrira le 22 décembre sur 1.400 mètres carrés, dans un hôtel particulier qui abrita la famille des champagnes Roederer ou encore la maison de couture Christian Lacroix, au 73 de la rue du faubourg Saint-Honoré, quartier du luxe par excellence.
Pourtant, on ne doit pas cette initiative à des industriels du parfum mais à quatre associés aux profils complémentaires : Guillaume de Maussion, un entrepreneur multirécidiviste, Dorothée Lepère, une financière, Nicolas de Gaulmyn, un publicitaire, et Sandra Armstrong, une experte de la parfumerie. Ensemble ils ont réuni 7 millions d'euros, apportés par de grandes familles, des fonds d'investissements, et des emprunts garantis par l'IFCIC et la BPI. « Deux ans ont été nécessaires entre la naissance du projet et l'ouverture. Il manquait à Paris un lieu emblématique pour explorer ce rituel à la fois universel et individuel », observe Guillaume de Maussion.
L'objectif est de sensibiliser à l'art du parfum alors que la France excelle dans ce domaine, même si ce musée se veut aussi un lieu de référence scientifique.
Un réseau de partenaires
Grâce à un parcours immersif et innovant conçu par des scénographes, designers et artistes (comme l'agence Projectiles), le visiteur découvre l'histoire des parfums depuis l'Egypte des pharaons jusqu'à nos jours, ainsi qu'une collection olfactive unique constituée de 70 odeurs à sentir. Une galerie des séducteurs est consacrée aux parfums de célébrités, de Cléopâtre à Casanova, de Catherine de Médicis à Napoléon. Des expositions temporaires et une boutique complètent l'offre.
Car l'ambition de ses fondateurs est élevée : le site compte attirer 300.000 visiteurs par an, s'inspirant du musée de la mode Galliéra, qui, lui, séduit 250.000 personnes par an. Indépendant, ce musée qui mise sur un budget de fonctionnement de 3 millions d'euros par an, compte en revanche de puissants relais tels le Syndicat français de la parfumerie ou l'International Flavors & Fragrances (leader dans la création de parfums pour les industriels), l'Osmothèque de Versailles, la Mairie de Paris, la Région Ile-de-France, qui, tous, y voient l'opportunité d'une vitrine sur une filière d'excellence française. Il bénéficie aussi de prêts du musée Carnavalet, du Musée de la Parfumerie de Grasse, de la collection privée Storp, ou encore des grandes maisons de parfums.
Martine Robert, Les Echos
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