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 Pierre Lescure : In the Baba

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liliane
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MessageSujet: Pierre Lescure : In the Baba   Pierre Lescure : In the Baba EmptyLun 20 Fév - 11:49


In the baba
Pierre Lescure, Sylvie Champenois
Sortie le 22 février

Pierre Lescure : In the Baba 97822411

Le Mot de l'éditeur : In the baba

« A 65 ans, c’est le moment, s’est-il sans doute dit, l’homme qui a le sens du timing, qui ne redoute rien tant que l’assoupissement et l’ennui, qu’affole le temps qui passe en ce qu’il pourrait l’empêcher de faire. Rien ne fatigue plus Lescure que l’ennui, fut-ce à l’état d’idée, d’éventualité. Pierre Lescure voulait écrire l’histoire à sa façon, se la réapproprier, avec ses propres prismes, marottes, personnages. » (Sabrina Champenois).

Pierre Lescure fait partie de ces « tycoons » de la communication, toujours en mouvement, dont on pensait qu’il n’écrirait jamais ses Mémoires. Trop pressé d’aller de l’avant, pas assez nostalgique. Et pourtant, les voici ! Et quelle vie ! Avec la complicité de la journaliste de Libération Sabrina Champenois, l’enfant de Choisy, le fils de communiste, l’infatigable curieux de toute information, le zappeur de la planète fait un arrêt sur image : comment devient-on Lescure ? Comment un journaliste formé à la dure peut-il prendre les rênes de ce qui fut, à Canal , l’invention la plus excitante du PAF ? Et si l’on est un saltimbanque, un ami des artistes, un meneur de jeu, peut-on s’improviser patron de milliers de salariés et homme de chiffres ? Quand l’édifice chancelle, qu’on part avec fracas, que ressent-on ? Colère, rancune, soulagement ?

Les coulisses du pouvoir, la politique, les émissions cultes, les grandes figures, de Pierre Desgraupes à André Rousselet en passant par Rupert Murdoch, les vrais amis, les véritables traîtres, et même, chez un homme pudique et sensible, quelques beaux portraits de femmes dévoilées, Catherine Deneuve en tête, voilà ce que l’on aura au programme.

Le mystère Lescure ? Il subsiste, bien sûr, jusque dans sa manie des collections et sa générosité un peu folle, mais au moins nous en saurons plus, beaucoup plus. Il était temps !
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liliane
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MessageSujet: Re: Pierre Lescure : In the Baba   Pierre Lescure : In the Baba EmptyMer 22 Fév - 8:08

Lescure pour tous

C'est l'histoire d'un "glandeur" qui aura repoussé les limites de son art et de son surnom, la "Glandouille", vers l'impossible et au-delà. La trajectoire d'un dilettante hyperactif, collectionneur compulsif, amoureux cyclothymique, jouisseur hypocondriaque... Un cas d'école buissonnière sans égal. Celui d'un saltimbanque dévoué à la cause, exigeante, de prendre plaisir à vivre et d'honorer chaque jour ce à quoi il résume sa mystérieuse et enviable vocation. À savoir: "Faire des trucs".

Le nom de cet oiseau posé comme en guetteur sur les branches du journalisme et du divertissement ? Pierre Lescure. Son dernier "truc" en date ? Un livre de souvenirs que le continuel appétit de l'auteur pour, subtile variante, "faire des choses", laisse espérer n'être que provisoirement fini.

Un livre gigogne. Nonchalamment chronologique. Avec un titre, In the baba, qui lui ressemble comme deux gouttes d'espièglerie et de forfanterie tombées du ciel des Trente Glorieuses sur sa tête d'insubmersible baby-boomer. In the baba! Carrément un truc de cour de récréation des écoles d'avant. Mais surtout, un livre étonnant par son éclectisme, ses anecdotes, sa gouaille. Un livre qui aurait pu tout aussi bien s'intituler, pour ce fils de famille communiste séparée mais pratiquante, à une époque où n'existait qu'une chaîne en noir et blanc: "Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents abonnés à Canal+".

À l'arrivée, dans tous les sens du terme, un document qui échappe aux étiquettes du genre. Un ovni éditorial un peu foutraque, lucide et rêveur, affectueux, bancal de construction, généreux et pudique en même temps, aigre-doux, mélancolique et drôle. Très drôle.

À part ça, le Pierre ? Un personnage. Une carrière et un caractère comme on n'en fait plus.

Parce que, Lescure, c'est... 67 ans d'inlassable curiosité au compteur. C'est RTL avec -déjà !- Gildas. C'est RMC, Europe 1... C'est Antenne 2 avec Desgraupes. C'est Canal+ avec Rousselet, De Greef, Gildas, De Caunes, et tant d'autres... C'est la révolution du foot filmé comme jamais avant, c'est l'apparition du porno sur une antenne française, c'est les Guignols, le cinéma à domicile. C'est aussi, de moins riante mémoire, la World Vivendi Company qui signera la fin d'une aventure unique en son genre. Viré ! K.O debout. Chaos ici couché sur le papier.

Le moins qu'on puisse dire c'est que ce parcours, qui va de l'initiation radiophonique à la création de rendez-vous définitivement cultes (Les Enfants du Rock), puis au lancement-firmament de ce qui sera le plus beau succès audiovisuel des trente dernières années (Canal +) et à la chute de la maison Lescure dans la constellation Messier, n'était pas écrit d'avance.

Encore que, il y avait des signes.

Curieux paroissien du spectacle, en effet, que cet athée de Pierre Lescure. Impénitent bavard aussi surnommé: "La Concierge" et "kachimi malicieux" (du nom d'un "échassier du Brésil") chez les scouts de Choisy-Le-Roi. Écolier renvoyé du lycée de Savigny (sur Orge) où l'on savait, mieux qu'ailleurs, ce que glander veut dire. Ado pas trop sûr de lui avec les filles (pléonasme), mais déjà maniaque et redoutable amateur de rock, de BD, de films de genre, et de photos d'actrices. Voilà le Lescure des débuts. La suite est de la même eau. Il n'a rien renié de ces amours-là.

À peine ouvert, on sent bien qu'avec ce livre c'est nous qui allons l'avoir In the baba. Parce qu'il y a là un ton, une voix, une manière de se confier sans fioritures ni fausse modestie qui n'appartiennent qu'à lui. Qu'il évoque des amitiés ou engouements successifs, qu'il restitue convictions, états d'esprits ou humeurs, il le fait avec cette ironie, cette décontraction, et cette forme de sauvage sérénité dont seuls sont pourvus ceux qui sont montés très haut sur la montagne du succès et qui ont, un jour, dangereusement "dévissé", caressé la paroi du gouffre.

De ce point de vue, on a ici à faire à un "revenant" en très grande forme et qui, justement, a des trucs à nous dire. Ça tombe bien, c'est un sacré (ra)conteur qui n'a pas fait des années de micro pour rien.

L'ensemble du livre se décline alors -on pourrait dire s'écoute- en mode grande vadrouille professionnelle et libidinale. Au fil des rencontres et des étapes, Lescure fait son nid et se nourrit de tout. Reporter omnivore, voyageur gourmand, dépensier hors normes et en froid durable avec les nuisibles concepts d'économie et de comptabilité. Lescure, c'est une indépendance, une autonomie et un mode de fonctionnement qui passeront, aussi, à l'occasion pour de l'indifférence ou du j'm'en-foutisme rock' n' roll. L'animal est insaisissable. Réfractaire à tout plan de carrière comme à tout engagement politique militant. Ce qui ne l'empêche pas de se revendiquer comme étant "ontologiquement de gauche". En clair, son panthéon personnel regorge davantage de Little Richard, de Dashiell Hammett, de Philippe Garnier et de Gérard Manset (au hasard) que de guides, suprêmes ou non, pour des avenirs radieux auxquels il ne croit pas.

Indépendant, oui, mais pas solitaire. Ce qui frappe même, au contraire, c'est le désir de n'être jamais seul, notamment parce que convaincu qu'en s'y mettant "...à plusieurs, moyennant motivation et plaisir de faire les choses ensemble, on peut niquer la terre entière". D'où cette double notoriété, pas forcément contradictoire, de glandeur et d'acharné du boulot. Forçat volontaire du divertissement. Dopé à la curiosité constante, occasionnellement au gin fizz et, un temps, à d'autres substances que le Code pénal désapprouve. Bosseur, dur à la tâche, oui, mais à la condition, surtout, que ça ne se voit pas et que la chose se déroule comme il se doit. C'est-à-dire de nuit, entre potes et en musique, dans un restaurant parisien, un club de New York ou au bar d'un palace italien.

Jamais seul... Sauf, peut-être, dans le capharnaüm de ses diverses "collections" -postes de radio, disques, photos, pin-up des années quarante-cinquante, DVD...- entassées dans d'improbables appartements et entrepôts. "J'ai deux obsessions principales, prévient-il les âmes sensibles: les pin-up et les objets ménagers du quotidien, américains. Je suis du genre à devenir fou devant un presse-agrume". Aveu qui laisse imaginer l'état de loup tex-averyen où doit le conduire ne serait-ce qu'un cliché sage de Bettie Page (s'il en est). "J'ai même eu une période housses de pressing", s'empresse-t-il d'ajouter, croyant réintroduire un peu de mesure et de normalité dans cet autoportrait en serial-accumulateur.

Plus sérieusement, In the baba, est aussi une captivante plongée dans les eaux profondes du paysage audiovisuel mondial. On y croise une faune tour à tour attachante, dangereuse, séduisante, mortelle... Murènes, crabes et requins. Des Murdoch, des Lagardère, des Bouygues, des Barry Diller-killer... Mais pas seulement. Les pages consacrées à l'ami de toujours qui s'est suicidé (Jean-Michel Desjeunes, "mentor", "complice et ange gardien"), tout comme celles retraçant à la fois l'ascension de Canal+ et l'amitié quasi filiale pour celui qui l'avaient choisi à ce poste (André Rousselet, "Une gueule à la Gary Cooper", "fier, courageux, ombrageux", mais aussi "cassant", "féroce") jusqu'à une brouille et une rupture entre eux manifestement douloureuse, ne manquent pas d'intensité.

Elles ne manquent pas, non plus, ces pages, de douceur, et de nostalgie quand sont évoquées les femmes de sa vie. Et quelles femmes ! Lui qui, par exemple, s'était convaincu très jeune qu'il épouserait Audrey Hepburn ou personne, partagera quelques années la vie de Catherine Deneuve, période Dernier métro de Truffaut. On ne peut pas être plus fidèle à ses rêves d'adolescent... "Être compagnon de Deneuve: l'idée, en soi, était stratosphérique". Ce n'est rien de le dire.

Au final, et si l'on met de côté les interventions en forme de chapitres inopinés de "grands témoins" (Alain Chabat, Katherine Pancol, Laurent Chalumeau...) qui, pour être tous intéressants, n'en sont pas moins, parfois, comme une redondante confirmation de ce qui se suffisait dans la bouche de l'auteur (et qui finissent par faire un peu "enquête de voisinage" qu'on n'a pas bien su où caser), In the baba est un livre qui tranche avec bonheur sur le tout-venant des "Mémoires" de personnalités. On y découvre ou retrouve, avec jubilation, ce qui fut, à la fois la naissance et l'âge d'or d'une télévision pour tous enfin décomplexée, chaleureuse et provocante, intelligente sans se prendre au sérieux. Autant dire un truc en voie de disparition.


Philippe Kieffer
Journaliste et producteur audiovisuel spécialiste des médias
http://www.huffingtonpost.fr/philippe-kieffer/lescure-pour-tous_b_1290140.html?ref=france
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