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 ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme

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liliane
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liliane


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ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme Empty
MessageSujet: ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme   ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme EmptyMar 17 Aoû - 8:49


ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme 10070810
CONDAMNEE A MORT PAR LAPIDATION


Mohamad Mostafaei était, jusqu’il y a quelques jours, l’avocat de Sakineh Mohammadi Ashtiani. C’était, par delà son métier, l’une des voix libres de l’Iran et l’une de ses consciences. Harcelé par les mollahs, plusieurs fois emprisonné, soumis à un insoutenable chantage moral chaque fois que l’on s’en prenait à sa femme et à sa fille, il a fini par quitter son pays.

C’est de la chambre d’hôtel, à Oslo, où il a trouvé refuge depuis hier, dimanche, qu’il a répondu à mes questions. Soit, directement, en anglais. Soit avec l’aide de Mahmood Amiry-Mohgad, fondateur et animateur de l’ONG, basée en Norvège, « Iran Human Rights ». Voix claire. Esprit lucide. Capacité de résistance manifestement inentamée. L’homme ne fléchit pas. Il continue le combat. Mais il a, pour cela, plus que jamais besoin de nous. Pour l’heure, écoutons-le. C’est la première fois qu’il s’exprime, depuis son départ d’Iran.

Bernard-Henri Lévy

BHL : Bonsoir, Monsieur Mostaafei. Je suis très ému de vous parler. Où êtes-vous, exactement?
M. Mostafei : Là, à l’instant, je suis dans une chambre d’hôtel, à Oslo.

BHL : Comment s’est passé votre départ d’Iran ?
M. Mostafei : J’ai passé la frontière entre l’Iran et la Turquie. Cinq heures de marche. Puis à cheval.

BHL : Et, ensuite, en Turquie ?
M.Mostafei : Je suis arrivé dans la ville de Van. Des organisations humanitaires comme Amnesty International ont pris mon cas en mains. Nous avons écrit au gouvernement turc. Ils m’ont fait prendre un avion pour Istanbul. Et, là, j’ai passé six jours. Trois au poste de police de l’aéroport. Trois dans un centre de rétention pour étrangers en situation irrégulière. Et c’est grâce à l’intervention de gens de l’ONU, de l’Union européenne et du gouvernement norvégien que j’ai pu arriver à Oslo.

BHL : Quel est l’état présent de votre esprit?
M. Mostafei : Epuisé mais combatif. J’aurais préféré rester en Iran, bien sûr, pour continuer le combat pour Sakineh et pour les droits humains dans mon pays. Mais ils m’auraient arrêté. Ou, pire, ils auraient gardé ma femme en prison.

BHL : Parce que votre femme est sortie de prison ?
M. Mostafei : Oui, naturellement. Ils ne la détenaient que pour m’obliger à me rendre. A l’instant où j’ai posé le pied en Norvège et où ils ont compris qu’ils ne m’attraperaient plus, ils l’ont libérée. Après quatorze jours d’enfermement sévère.

BHL : Une chose frappe, dans cette affaire Sakineh : l’acharnement sur une femme qui, après tout…
M. Mostafei : C’est vrai. On s’est acharné sur elle de toutes les manières possibles. D’abord, il y a eu cette condamnation à la lapidation. Elle a vécu avec ce cauchemar, cette épée de Damoclès, au dessus de la tête. Et puis, maintenant, comme la République islamique d’Iran, émue par la mobilisation internationale, hésite à appliquer le verdict et songe à transformer la lapidation en pendaison, Sakineh attend. Et c’est une autre forme de torture.

BHL : Oui. Mais pourquoi elle? Pourquoi cet acharnement sur elle en particulier ?
M. Mostafei : Elle est un symbole. Elle est le symbole de toutes les femmes iraniennes victimes de la famille, de la société, de leurs lois discriminatoires.

BHL : Vue de l’extérieur, toute cette affaire semble parfois très obscure. De quoi est-elle accusée au juste ?
M. Mostafei : Concrètement, elle a été condamnée à 99 coups de fouet pour « relation immorale » avec un homme pendant que son mari était en vie. Après le meurtre de son mari, elle a été condamnée à dix ans de prison pour complicité. Et, au même moment, un autre tribunal l’a rejugée pour son soi disant adultère et l’a condamnée, cette fois, à la lapidation. Il n’y a évidemment rien de vrai dans tout cela. Aucune preuve. Aucun aveu. Mais, quand l’affaire a été jugée, trois des cinq juges l’ont déclarée coupable avec, pour seule base, leur intime conviction. C’étaient, tous les trois, des religieux. Et des religieux particulièrement fanatiques.

BHL : Quel genre de femme est-elle ?
M. Mostafei : Une femme simple. Très simple. Elle ne parle quasiment pas le farsi par exemple. Seulement le Azari.

BHL : Est-ce pour cela qu’elle n’a pas compris, quand il a été prononcé, le verdict de lapidation ? On dit que c’est seulement une fois rentrée dans sa cellule que ses codétenues lui ont expliqué et qu’elle a compris…
M. Mostafei : Non. Ça, c’est autre chose. C’est parce que le mot employé par les juges a été “Rajam”, le mot arabe pour dire lapidation.

BHL : C’est étrange qu’on utilise un mot arabe…
M. Mostafei : C’est vrai. Mais c’est la règle. C’est ce mot, ce mot arabe, qui est utilisé dans le système pénal iranien. Et c’est ce mot qu’elle n’a pas compris.

BHL : Qu’en est-il, selon vous, de ces images télévisées où on la voit, presque entièrement cachée par un voile, confesser ses prétendus crimes. Est-ce bien elle, d’abord ?
M. Mostafei : Je n’ai pas personnellement vu les images. Mais, selon toute vraisemblance, oui, c’est elle.

BHL : Est-ce sous la torture qu’on lui a extorqué ces aveux ?
Mostaafei : C’est ce que j’ai entendu, oui. Qu’elle a été soumise, disons, à très forte pression. Et qu’elle a été contrainte de dire ce qu’elle a dit.

BHL : Qui est l’avocat qui vous a succédé? Est-ce la famille qui l’a choisi ? Ou a-t-il été commis d’office ?
M. Mostafei : Je ne connais pas Monsieur Javid Kian. Je ne sais pas s’il a été désigné par les autorités ou par la famille.

BHL : Le cas de Sakineh est-il exceptionnel ? Y a-t-il des cas similaires? Quel sont le derniers cas de lapidation dont vous ayez entendu parler ou dont vous ayez été saisi ?
M. Mostafei : J’ai eu treize clients condamnés à la mort par lapidation. Pour dix d’entre eux, j’ai, soit gagné en appel, soit obtenu que la peine soit commuée en coups de fouet. Il en reste trois…

BhL : Quel est, à votre connaissance, la dernière lapidation qui ait effectivement été exécutée ?
M. Mostafei : Le dernier cas dont je me souvienne est celui de Jafar Kiani, lapidé à mort à Takestan à l’été 2007. Mais les organisations de défense des droits de l’homme en Iran en ont documenté d’autres. Un homme, en mars 2009, dans la ville de Rasht. Trois autres, à Mashad, en décembre 2008 – dont un qui a réussi à s’extraire du trou et qui a donc sauvé sa vie.

BHL : Vous êtes connu pour avoir attiré, depuis l’Iran, l’attention de la communauté internationale sur le cas Mohammad-Reza Haddadi et, maintenant, sur celui de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Est-ce que ce type de mobilisation est une bonne chose?
M. Mostafei : Oui, bien sûr. On n’en voit pas toujours les effets tout de suite. Mais, à plus ou moins long terme, il n’y a aucune doute : c’est capital.

BHL : Vous n’êtes donc pas d’accord avec ceux qui disent qu’il est plus efficace d’agir en coulisse?
M. Mostafei : Non. Il faut les deux.

BHL : Que pensent les autorités iraniennes de ces campagnes ? Comment régissent-elles ?
M. Mostafei : Elles n’aiment pas ça. Mais ells ne peuvent pas les ignorer. Toutes ces dernières années, par exemple, j’ai tenu, sur des blogs, la chronique des cas exemplaires que j’ai plaidés. Les autorités bloquent systématiquement ces blogs. J’en ouvre d’autres.

BHL : Que pouvons-nous faire, aujourd’hui, pour vous aider, aider Sakineh, aider les femmes iraniennes en lute contre l’obscurantisme?
M. Mostafei : Déjà, ce que nous faisons là. Parler. Dire les choses. Expliquer que la violation des droits de l’homme en Iran mérite au moins autant d’attention que la question de l’énergie nucléaire.

BHL : Viendrez-vous le dire à Paris ?
M. Mostafei : Je serai à en Allemagne, la semaine prochaine. Mais pourquoi pas, oui, ensuite, en France ?
BHL : Eh bien nous vous attendons.

http://laregledujeu.org/2010/08/15/2613/les-premiers-mots-de-lavocat-de-sakineh/
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Nine
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MessageSujet: Re: ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme   ONU : L'Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme EmptyMar 17 Aoû - 15:21

A L'OMBRE DES MARIS
GEORGES BRASSENS


"Ne je jetez pas la pierre à la femme adultère"...


....... et la condition des enfants c'est pour quand ?


No comment.
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