| | ERNEST HEMINGWAY | |
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liliane Admin
Nombre de messages : 19374 Age : 49 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: ERNEST HEMINGWAY Ven 28 Mai - 18:19 | |
| ERNEST HEMINGWAY (1899-1961) "Quand certains entendent un écho, ils s'imaginent avoir produit le son." Ernest Hemingway est né le 21 juillet 1899 près de Chicago, à Oak Park. Fils d'un dentiste et de son épouse Grace Hall, il est le deuxième enfant d'une fratrie de six.
Très jeune, ses parents l'habituent à la vie et aux activités de plein air : chasse et pêche dans la région d'Hortons Bay, sur les bords du lac Willon.
Dès ses 13 ans, Hemingway étudie au lycée d'Oak Park. Là, il découvre des auteurs comme Dickens, Shakespeare et Stevenson. Le jeune garçon s'implique beaucoup dans la vie culturelle et sportive de l'établissement.
En 1916 paraissent ses premiers écrits dans les revues de son école, « Tabula » et « Trapèze ». L'année suivante, Hemingway obtient son diplôme mais refuse de poursuivre ses études, préférant devenir journaliste au Kansas City Star.
Rêvant de devenir écrivain, Ernest Hemingway renonce à suivre des études universitaires. Son oncle lui trouve en 1917 un emploi de journaliste de faits-divers au Kansas City Star, publié dans le Missouri. Parallèlement, il s'imagine un avenir dans l'armée à la suite de l'entrée des États-Unis dans la première guerre mondiale, en avril 1917, mais son incorporation est refusée en raison d'une ancienne blessure à l'oeil. Le fils de médecin doit attendre l'année suivante pour s'engager à la Croix Rouge. Envoyé comme ambulancier sur le front italien, Ernest Hemingway est grièvement blessé aux jambes par des tirs de l'artillerie autrichienne en juillet 1918. Il est transféré à l'hôpital de Milan où il tombe amoureux d'une jeune infirmière, Anna Von Kurowski, qui le repoussera mais lui inspirera le personnage de Catherine Barkley dans un futur roman, L'Adieu aux armes
Après une convalescence de trois mois en Italie, Ernest Hemingway quitte le service de la Croix Rouge et retourne aux Etats Unis. En 1919, il trouve un emploi de reporter au Cooperative Commonwealth. L'année suivante, il épouse une amie d'enfance, Elizabeth Hadley Richardson, et s'installe dans la maison paternelle de Bear Lake (Michigan).
En 1922, le couple part vivre à Paris. Ernest Hemingway écrit des articles pour des journaux américains comme le Toronto Star et le Star Weekly, mais il travaille surtout son style, inspiré par les techniques narratives journalistiques -- traitement choc de "l'évènement", concision, phrase courte, mot juste --, et par divers modèles littéraires (Mark Twain, Joseph Conrad, Ezra Pound, Gustave Flaubert,...). Le jeune écrivain fréquente les américains de la "Génération perdue" installés dans la capitale française pendant les années folles, de Gertrude Stein à Ezra Pound en passant par Francis Scott Fitzerald, Sherwood Anderson, James Joyce ou encore Ford Madox Ford. Il voyage en Europe, rencontre Benito Mussolini, part couvrir la guerre gréco-turque.
Lorsque sa femme donne naissance à un fils, en 1923, Ernest Hemingway revient aux Etats-Unis mais il souhaite désormais se consacrer uniquement à la littérature et abandonne le journalisme. Il publie son premier recueil, Trois histoires et dix poèmes, puis retourne vivre seul à Paris où il a une aventure avec Pauline Pfeiffer, qu'il épousera en 1927, après avoir divorcé d'Elizabeth Richardson.
En 1925, Ernest Hemingway publie un recueil d'une quinzaine de nouvelles intitulé In our time (De nos jours), suivi en 1926 de Torrents de printemps (une parodie du Rire noir de Sherwood Anderson) et de son premier grand roman, Le Soleil se lève aussi, inspiré d'un voyage à Pampelune (Espagne) où il a découvert ce qui deviendra l'une de ses passions, la corrida. Il vit maintenant à Key West, en Floride (Etats-Unis), où sa femme donne naissance à un fils.
En 1927, il publie un recueil de nouvelles intitulé Hommes sans femmes, suivi en 1928 d'un autre recueil, Cinquante mille dollars. Son père, dépressif, se suicide la même année. L'évènement marquera durablement le jeune écrivain qui connaît lui aussi des phases dépressives.
L'adieu aux armes, publié en 1929, roman inspiré de son expérience de la guerre, devient rapidement un immense best-seller dont les royalties lui permettent d'aider financièrement sa famille et d'acheter une maison à Key West.
En 1931, alors que naît son troisième enfant, il publie Mort dans l'après midi, un récit inspiré par l'art mortel de la tauromachie. Il continue à écrire et à voyager, notamment à Cuba et en Afrique, malgré une pneumonie devenue incurable.
En 1936, Ernest Hemingway rencontre la journaliste Martha Gelhorn et part avec elle pour couvrir la Guerre d'Espagne, dont il tirera d'abord une pièce de théâtre (La Cinquième Colonne, 1937) puis plus tard un de ses romans les plus lyriques, Pour qui sonne le Glas (1940). Entre-temps, il publie Les Neiges du Kilimandjaro (1936) et Les vertes collines d'Afrique (1937), tous deux tirés de ses périples en Afrique, ainsi qu'un bref roman sur le thème du crime, En avoir ou pas (1937). En Espagne, il fait la connaissance d'André Malraux et collabore au film de Joris Ivens, Terre d'Espagne.
1935 En 1940, Ernest Hemingway divorce pour épouser Martha Gelhorn mais cette dernière, très indépendante, ne viendra pas vivre avec lui lorsqu'il fait l'acquisition de Finca Vingia, une grande maison blanche située sur une colline de Cuba (Finca Vingia, où l'écrivain passera plus d'une vingtaine d'années, est aujourd'hui un Musée Hemingway).
À La Havane, il crée une petite organisation para-militaire, la "Crook Factory", destinée à traquer les nazis présents sur l'île. Il patrouille lui-même sur son bateau de pêche baptisé "El Pilar", en compagnie de son fidèle capitaine Gregoria Fuentes qui servit plus tard de modèle au héros du vieil homme et la mer.
En 1944, Ernest Hemingway se retrouve à Londres (Royaume-Uni) où il tombe amoureux de Mary Welsh. Pour le magazine américain Collier's, il couvre à titre de Correspondant de guerre le débarquement des Alliés en Normandie et la Libération de Paris. Son fait le plus marquant consiste toutefois à cette époque à libérer le bar du Ritz avec une douzaine d'hommes de la Deuxième Division Blindée. Il rentre ensuite à Finca Viagia pour épouser Mary Welsh en 1946.
Ernest Hemingway sombre progressivement dans l'alcoolisme et la dépression. Il écrit Iles à la dérive et Le jardin d'Eden, qui seront publiés à titre posthume en 1970 et en 1986. En 1950, il publie Au-delà du fleuve et sous les arbres et en 1952, son livre le plus célèbre: Le Vieil Homme et la mer, composé sur le modèle épique du Moby Dick d'Herman Melville.
Le Vieil Homme et la mer lui vaut successivement le Prix Pulitzer 1953 et le Prix Nobel de Littérature 1954. Cette reconnaissance internationale n'apaise toutefois pas l'auteur qui est de plus en plus malade.
Il voyage une dernière fois en Europe en 1956 et 1957, tombe encore amoureux d'une nouvelle muse, Adriana Ivancich, âgée de 19 ans, puis revient apporter son soutien à la révolution cubaine de Fidel Castro en 1959.
En 1960, il retourne aux Etats-Unis où, souffrant à la fois de diabète, de dépression et de perte de mémoire, il est admis deux fois dans une clinique psychiatrique qui le soigne à coups d'électrochocs. Le 2 juillet 1961, Ernest Hemingway se suicide d'un coup de fusil dans son châlet de Ketchum (Idaho).
Plusieurs livres écrits pendant sa jeunesse seront publiés après sa mort, dont notamment Paris est une fête (1964) et Ernest Hemingway, apprenti reporter (1972). Le volume Oeuvres, traduit en français dans la collection "Quarto" des éditions Gallimard regroupe quelque 78 nouvelles et un choix de lettres.
Plusieurs de ces nouvelles ainsi que ses six grands romans ont été adaptés, parfois à plusieurs reprises, au cinéma.
De nombreuses biographies ont également été publiées. L'écrivain y est salué pour son style et son influence sur la littérature américaine mais l'homme y est également souvent égratigné, sa personnalité et le contenu de ses livres étant parfois traités de racistes, sexistes et antisémites.
Les safaris, les conquêtes féminines, les quatre mariages, l'amour des corridas, de la pêche au gros et des boissons fortes, la guerre civile espagnole, et toutes les caractéristiques flamboyantes qui valurent au personnage public trois unes du magazine Life, éclipsent désormais l'écrivain. Pourtant, comme l'écrit Jérôme Charyn dans Portrait de l'artiste en guerrier blessé: "De Paris à Key West, de Madrid à Cuba, cet homme qui aimait chasser les mots exorcisa sa mort toute sa vie (...). Il n'y a pas un écrivain postérieur à Hemingway qui n'ait appris de lui. Il a changé notre style, notre manière de considérer les archipels de mots et les espaces blancs infinis qui les entourent".
Copyright Noël Blandin / La République des Lettres, lundi 21 juillet 2008
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| | | liliane Admin
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| Sujet: Re: ERNEST HEMINGWAY Ven 28 Mai - 19:31 | |
| BIBLIOGRAPHIE
| LE SOLEIL SE LEVE AUSSI - 1926 C' est le premier roman d'Hemingway, celui de la force de l'âge, mais aussi celui du désarroi. L’absurde et la mort hantent cette génération d’écrivains américains, appelée par Gertrude Stein (l’amie parisienne d’Hemingway) " la génération perdue ". Il raconte l'histoire d'un Américain, Jake Barnes, vivant en France car travaillant à Paris en tant que journaliste. Entre un amour inabouti et une amitié plus que pesante, Jake est un héros discret et émouvant. Le roman dresse un beau portrait du Paris des écrivains de l'entre-deux-guerres ainsi que des fameuses fêtes de San Fermín à Pampelune où une majeure partie de l'action se joue. Ce roman contribua par ailleurs à populariser ces fêtes de manière internationale.
| | 50 000 DOLLARS ET AUTRES NOUVELLES - 1928 « Walcott s'approcha de Jack en le regardant. Jack le toucha du poing gauche. Walcott secoua simplement la tête et accula Jack aux cordes. Il le mesura de l'œil, envoya un très léger crochet du gauche sur le côté de la tête de Jack et tapa au corps du droit, aussi fort qu'il pouvait taper. Il avait bien dû toucher Jack à cinq pouces au-dessous de la ceinture. Je crus que les yeux de Jack allaient lui sortir des orbites. Ils jaillissaient. Sa bouche s'ouvrit. L'arbitre retint Walcott. Jack avança d'un pas. S'il tombait, cinquante mille dollars tombaient avec lui. Il marchait comme si tous les boyaux allaient lui sortir du ventre. - C'était pas trop bas, dit-il. C'est un accident. » | | L'ADIEU AUX ARMES - 1932 L'action se déroule lors de la Première Guerre Mondiale sur le front italien. Le héros , Frédéric Henry (l'auteur lui-même) , jeune américain volontaire dans les ambulances, est grièvement blessé à la jambe. Lors de son hospitalisation, il fait la connaissance d'une jeune infirmière anglaise, Catherine Barkley. L'histoire d'amour commence ... Après quelques semaines d'idylle clandestine, il repart sur le front. Lors de la retraite de l'armée italienne, il déserte. C'est l'adieu aux armes et le retour vers Catherine. Pour fuir les douaniers et l'armée, il traverse le lac de Côme et rejoigne la Suisse, pays neutre. Mais le destin finira par les rejoindre... Un des meilleurs romans de guerre. Un des plus grands romans d'amour.
| | MORT DANS L'APRES MIDI - 1932 « La queue du taureau se dressa, sa tête se baissa. Il chargea, et, quand il atteignit Hernandorena, l'homme agenouillé fut enlevé d'un bloc, balancé en l'air comme un paquet, les jambes alors dans toutes les directions, puis retomba à terre... Hernandorena se leva, avec du sable sur son visage blanc, et chercha après son épée et l'étoffe. Quand il se mit debout, je vis, dans la soie lourde et le gris maculé de ses culottes de location, une ouverture nette et profonde par où l'on voyait le fémur à nu depuis la hanche et presque jusqu'au genou. » Une arène inondée de lumière (« El sol es el mejor torero », disent les Espagnols), un toro brave, un homme qui connaît son métier, voilà ce qu'il faut pour que prenne tout son relief ce' spectacle par excellence qu'est la corrida. Hemingway en explique le déroulement phase par phase avec une passion d'aficionado et un talent de reporter qui font de cet entretien familier sur l'art de la tauromachie un document précieux en même temps qu'un récit vif et brillant qui se lit comme un roman.
| | LES NEIGES DU KILIMANDJARO - 1936
Le Kilimandjaro est une montagne de neige, haute de 6021 mètres, et que l'on dit être la plus haute montagne d'Afrique. La cime ouest s'appelle le "Masai Ngaje Ngai", la Maison de Dieu. Tout près de la cime ouest il y a une carcasse gelée de léopard. Nul n'a expliqué ce que le léopard allait chercher à cette altitude précise, en préambule de cette nouvelle, Ernest Hemingway. Relativement courte, elle est suivie de onze autres nouvelles encore plus réduites. Les Neiges du Kilimandjaro, entremêle récit d'aventures et souvenirs de ses nombreux périples de par le monde, comme l'illustre cette anecdote sur la Turquie en pleine brousse africaine. | | LES VERTES COLLINES D'AFRIQUE - 1937 C'est au Kenya, dans un de ces paradis de l'Afrique orientale anglaise, qu'Ernest Hemingway (entre deux romans ou deux reportages) va chasser le gros gibier. Sous la conduite d'un guide professionnel, Hemingway et sa femme partent en safari. Mais on se doute qu'il ne s'agit pas seulement pour Hemingway, d'un récit ironique et documentaire sur la façon de chasser le koudou. Il s'agit aussi d'une poursuite spirituelle, à la recherche du bonheur, ou tout au moins de ces moments privilégiés où l'individu accepte son destin. La chasse est le moment privilégié où se fondent les trois états du temps : passé avec le souvenir, futur avec la poursuite, et aussi présent heureux. Sur la piste des grands koudous, Hemingway rejoint son propre passé.
| | POUR QUI SONNE LE GLAS - 1940 Grand roman d'Hemingway, "pour qui sonne le glas" a comme toile de fond la guerre civile Espagnole vers 1935. Au milieu de la faune hétéroclite des maquisards Espagnols, on y rencontre le personnage central, un artificier Américain qui tente de rassembler les rebelles en un même projet. Au milieu de cette troupe, une jeune rebelle Espagnole... Ce décor, propice à l'action, est surtout le terrain d'une interrogation sur l'existence, le sens de la vie et le devoir... tout ceci entrecoupé de scènes violentes et crues (notamment un massacre de fascistes par les maquisards, montré sans concessions). Le personnage principal communique cependant peu d'émotions, et parait comme idéalisé (on sent que l'écrivain a largement du puiser en lui-même). | | EN AVOIR OU PAS - 1945 Harry Morgan a tout perdu : équipement coûteux et argent, le touriste amateur de pêche sportive qui loue depuis une quinzaine ses services et son bateau s'étant éclipsé sans lui payer ni son dû ni le matériel tombé à la mer. Pour Morgan, c'est dramatique car, s'il y a des riches dont le yacht luxueux vient s'ancrer dans le port de Key West ou des favorisés comme l'écrivain Gordon qui traîne de bar en bar son âme vaine en quête d'une vérité qu'il ne sait pas voir, les autres se débattent dans la crise des années 30 qui raréfie le travail et multiplie le chômage. Key West étant située à l'extrême Sud de la Floride en face de Cuba, la contrebande est une ressource pour ne pas mourir de faim. Jeu dangereux. Morgan y perd un bras et son bateau. Pour les hommes de sa trempe, le mot défaite n'existe pas. Il prépare une nouvelle expédition. Mais que peut-on contre la malchance qui s'acharne, même quamd on a du coeur au ventre ? | | PARADIS PERDU - 1949 Les nouvelles qui composent ce recueil ont toutes été écrites entre 1921 et 1938. On y retrouve les thèmes chers à Hemingway : les hommes et leurs émotions, sur fond de guerre et d’exotisme. « La grande rivière au cœur double » raconte l’immersion en pleine nature de l’inévitable Nick (personnage récurrent des écrits d’Hemingway). Déposé par le train dans une région déserte, sans gare, ni bourgade, Nick entame l’ascension pénible d’une montagne qu’il a connue dans le passé, afin de rejoindre le cœur d’une forêt où il pourra s’adonner à sa passion de la pêche et …de la solitude. Au sein d’une nature luxuriante, Nick s’installe, campe, mange, pêche, pense. Et la communion de l’homme avec la nature se fait sentir, tout comme l’idée farfelue que seul…on est si bien ! | | AU DELA DU FLEUVE ET SOUS LES ARBRES - 1950 Juste après la guerre, le Colonel Cantwell (cinquante ans), officier de l'armée américaine, se retrouve cantonné à Trieste. Là, il n'est pas loin de sa ville bien-aimée : Venise, la ville de sa jeunesse pour laquelle il s'est battu lorsqu'il avait vingt ans au cours de ' l'autre" guerre, qui fut sa guerre. Livre émouvant et désespéré, où la Mort plane comme une grande ombre, car ce n'est pas seulement par sa propre mort que le héros est obsédé, mais par celles, innombrables, de ses compagnons broyés par la monstrueuse machine à tuer qu'est la guerre. Au seuil de sa vie, au moment où il va passer " sous les arbres de l'autre rive " le Colonel Cantwell, qui a choisi comme métier de donner la mort et qui aime passion¬nément la vie, essaiera de reconquérir la plénitude de son existence à travers les bribes merveilleuses d'un dernier grand amour. | | LE VIEIL HOMME ET LA MER - 1952
Santiago, un vieux pêcheur cubain n'a ferré aucun poisson depuis quatre-vingt-quatre jours. Laissant son jeune ami Manolin, le seul qui croit toujours en lui, il décide de partir en mer, très loin sur le Gulf Stream, en quête de la prise qui lui vaudra à nouveau l'estime de ses pairs. Loin des côtes, sa ligne se tend enfin. La chance serait-elle de retour ? Santiago réalise très vite qu'il s'agit là d'une prise hors du commun. Toute la nuit, il se laisse entraîner dans l'espoir de l'épuiser. À l'aube du second jour, son adversaire, remontant des eaux sombres de la mer, se révèle enfin à lui. Un gigantesque espadon, tel qu'il n'en a jamais vu ni même entendu parler, jaillit devant lui dans toute sa splendeur. Les espoirs et les craintes du vieil homme se confirment. Il savait déjà que la bataille serait longue, il sait maintenant qu'il y aura un seul gagnant. Le poisson replonge aussitôt comme s'il n'était venu que pour lui lancer un défi… | | L'ETE DANGEREUX - 1960 Un an avant de se donner la mort, Hemingway suit, tout un été, en Espagne, l'affrontement de deux grands matadors : Dominguín et Ordóñez.
Luis Miguel Dominguin, à trente trois ans, s'est retiré des arènes, alors qu'il était considéré comme le premier matador de son temps. Il profite de la vie et de ses gains, avec sa femme, sur la Côte d'Azur où il fréquente, entre autres, Picasso, Prévert, Montand et Signoret, tous très liés. Mais voilà qu'un jeune matador, beau-frère de Dominguin de surcroît, Antonio Ordonez, défie son aîné d'oser venir défendre son titre contre lui. | | PARIS EST UNE FETE - 1964
L'auteur y témoigne de ses premières années d'écrivain désargenté à Paris. Jeune journaliste, il arrive dans la capitale française avec sa charmante épouse ; le couple vit d'amour et de vin frais... Mais Hemingway élargit très vite ce cadre aux allures de conte bleu. Les personnages et surtout les personnalités apparaissent : on rencontre la collectionneuse Gertrude Stein qui tâche de régner en prophète des destinées artistiques sur le petit monde des bohèmes américains de Paris ; le poète Ezra Pound que ses enthousiasmes généreux conduisent aux pires erreurs ; ou l'écrivain américain Francis Scott Fitzgerald, fou et charmant, qui entraîne le narrateur dans un aller-retour pour Lyon aux rebondissements étonnants... | | ILE A LA DERIVE - 1970
Le héros de ces trois récits, Thomas Hudson, romancier et peintre, est peut-être le double d'Hemingway tel qu'il se voyait. Il vit en solitaire sur une petite île du Gulf Stream, Bimini. La monotonie de son train-train quotidien est rompue par l'arrivée de ses enfants pour les vacances. Thomas Hudson-Hemingway évoque pour eux le Paris des années vingt. Il organise pour son fils David une partie de pêche au marlin; elle se solde par un échec. Cet épisode, l'un des plus beaux, évoque Le Vieil Homme et la mer, récit d'ailleurs extrait de la première version d'Îles à la dérive. Survient la guerre : Thomas transforme son bateau de pêche en bâtiment de combat, et improvise un commando de chasse aux sous-marins allemands le long des côtes cubaines. Somme des expériences d'un homme et d'un écrivain qui n'aimait pas la guerre, mais la décrivait avec génie, qui savait voir les hommes, et les faire vivre, ce roman est une mine d'éléments autobiographiques. | | LE JARDIN D'EDEN - 1989 Apprenant le succès de son second roman, David Boume, jeune écrivain américain qui passe sa lune de miel sur la côte méditerranéenne, est impatient de se remettre à écrire. Jalouse de son travail, sa femme Catherine lui fait rencontrer une inconnue, Marita, et s'emploie à créer une étrange relation érotique qui les enferme dans le triangle d'un invivable huis clos. Jusqu'à quelle extrémité peut aller l'amour de l'autre, le désir de le connaître et de s'assimiler à lui ? L'art a-t-il tout à perdre ou tout à gagner de cette passion excessive ? | | LA VERITE A LA LUMIERE DE L'AUBE - 1999
Écrit au lendemain de deux accidents d'avion survenus au Congo belge, mis en forme par son fils Patrick, ce roman inédit de Hemingway forme le contrepoint des récits africains et du premier safari que fit l'écrivain. Au pied du Kilimandjaro, en compagnie de sa quatrième femme, Mary, qui elle aussi est décidée à tuer son lion, Hemingway, promu gardien de réserve, est chargé de protéger les populations massaï et kamba. Dans ce récit, Hemingway mêle les souvenirs du Montana, du Michigan et du Paris de sa jeunesse avec les réflexions sur les écrivains et l'écriture. L'humour féroce alterne avec une nostalgie poignante. |
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| | | liliane Admin
Nombre de messages : 19374 Age : 49 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: Re: ERNEST HEMINGWAY Lun 31 Mai - 19:42 | |
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| | | liliane Admin
Nombre de messages : 19374 Age : 49 Localisation : dans la galaxie Date d'inscription : 02/05/2008
| Sujet: Re: ERNEST HEMINGWAY Sam 14 Mai - 7:57 | |
| "Paris est une fête", de nouveaux morceaux d'Hemingway à découvrir
Cinquante ans après le suicide d’Ernest Hemingway sort enfin la version intégrale de "Paris est une fête", avec huit vignettes inédites où l’on retrouve la folie des Fitzgerald et le Paris arty des années 20. Sur fond de mélancolie amoureuse. La nouvelle version de Paris est une fête, augmentée de huit courts textes inédits, ne changera pas fondamentalement votre vision de ce livre que vous avez lu à 19 ans, en débarquant de votre province à Paris. Ce livre qui "(...) contient des matériaux tirés des remises de ma mémoire et de mon coeur. Même si l'on a trafiqué la première, et si le second n'est plus", comme le disait Hemingway sans savoir à quel point il serait visionnaire. Car il se suicida trois ans avant la publication en 1964 de ses souvenirs de sa vie à Paris. Entre 1961 et leur parution, "le manuscrit subit d'importants amendements de la main des éditeurs, de Mary Hemingway (la dernière épouse de l'écrivain - ndlr) et de Harry Brague de la maison Scribner. Quelques textes, au demeurant peu nombreux, qu'Hemingway avait prévu d'inclure dans l'ouvrage sont supprimés, tandis que sont ajoutés d'autres fragments qu'il avait certes destinés à cet ouvrage mais n'avait finalement pas retenus (...)", précise Sean Hemingway, petit-fils de l'auteur, dans son introduction. Huit vignettes inédites, des fragments de brouillons à la fin du livre qui nous plongent dans le laboratoire obsessionnel de l'écriture d'Hemingway, ne changeront donc pas exactement notre lecture de cette oeuvre aussi légère qu'un pastis à la terrasse du Dôme, aussi mélancolique que le champagne du Dingo Bar, rue Delambre, avalé par un Scott Fitzgerald au bord du coma. N'empêche qu'on s'y plonge avec le plaisir maniaque de voir se compléter ce texte-puzzle de nouvelles pièces, découvrir le paysage "géographique" d'un homme rongé par le remords prendre forme encore plus nettement. Exemple :enfin publié dans son intégralité, le texte "Le Poisson-Pilote et les Riches" se révèle être un petit chef-d'oeuvre d'équilibre, et donne un sens rétrospectif à la tristesse de phrases jetées sur le bonheur de l'écrivain et d'Hadley, sa première femme, tout au long du recueil : "(...) L'arrivée du printemps dans les montagnes, l'amour et la confiance que nous éprouvions l'un pour l'autre, ma femme et moi, notre joie à voir que tous les riches étaient partis, ma conviction que nous étions à nouveau invulnérables. Mais invulnérables, nous ne l'étions pas, et ce fut la fin de notre première période parisienne, et Paris ne fut plus jamais le même." Faites lire ces lignes à ceux qui doutent encore de la qualité de l'écriture d'Hemingway (un vieux snobisme...). Elles sont hantées par le remords d'un homme écartelé entre deux femmes. Les riches vont faire du ski l'hiver, le poisson-pilote est ce type qui gravite autour d'eux et leur amène des pauvres, mais des "pauvres intéressants", capables de les distraire, de tromper leur frivolité, de les détourner de leur vide. "J'allais même jusqu'à lire à haute voix certains passages de mon roman que j'avais déjà récrits : difficile d'imaginer tomber plus bas pour un écrivain (...)."
C'est par ce petit jeu cruel de la vanité que l'écrivain rencontrera Pauline, pour laquelle il trahit Hadley. Invulnérables, ils ne le seront plus jamais : quand il écrit Paris est une fête, Hemingway se replonge dans le temps de l'innocence fort (ou fragilisé) du savoir que la vie le fusille toujours, tôt ou tard. Quand il écrit sur Scott Fitzgerald, raconte cet hallucinant voyage qu'ils firent ensemble en province, avec crises d'hypocondrie à la clé et portrait de Scott en emmerdeur cinglé, et quand la vignette inédite "Scott et son chauffeur parisien" ne fait que le confirmer (Zelda et Scott font craquer leur chauffeur à force de dinguerie), il sait que Zelda est morte après avoir sombré dans la folie, que Scott s'est achevé à coups d'alcool. Il sait aussi que Paris, après le bonheur insouciant de leurs années 20, de la bohème joyeuse et de ses figures arty (belles pages sur Sylvia Beach, Pascin, Picasso, Ezra Pound, etc.), fut ravagé par la guerre - perdant à jamais toute innocence aussi. Il sait tout cela, jette ce savoir mélancolique en filigrane de ses souvenirs du temps de l'innocence - ce qu'est profondément Paris est une fête -, et met un point final au livre en forme de suicide, le sien en 1961, histoire qu'on ne doute jamais de la véritable coloration de ce texte en apparence gracieux. Un désespoir élégant : ce qui définit le mieux la "lost generation", appellation que lui jeta un jour au visage la formidable Gertrude Stein que le couple Hemingway visitait régulièrement au 27, rue de Fleurus. Elle lui disait aussi : "Vous ne devez rien écrire qui ne soit inaccrochable. Cela ne mène à rien. C'est une erreur et une bêtise." Génial. Elle lui conseillait aussi de ne pas penser à ce qu'il écrivait aux heures où il n'écrivait pas, mais plutôt de faire l'amour avec celle qu'il aimait. On souscrit. "En réalité, aux yeux d'Hemingway, le livre n'a jamais été achevé", précise Sean Hemingway. Parce que Paris ne finit jamais ? A chacun d'en faire revivre un fragment en soi. Nelly Kaprièlian 13/05/2011 Paris est une fête (Gallimard), édition revue et augmentée, édité et introduit par Sean Hemingway, avant-propos de Patrick Hemingway, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Marc Saporta et, pour l'avant-propos, l'introduction et les inédits, par Claude Demanuelli, 299 p., 19,50€. http://www.lesinrocks.com/livres-arts-scenes/livres-arts-scenes-article/t/64968/date/2011-05-13/article/paris-na-pas-de-fin-1/ | |
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