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 HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...

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Nine
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MessageSujet: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 14:43

HENRY MILLER

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Henry-10

C'est parfois l'échec qui est le meilleur gage de succès
et souvent un retard s'avère plus utile qu'un progrès.
Nous sommes rarement en mesure de nous rendre compte à quel point le négatif
sert à produire le positif, à quel point le mal engendre le bien.
Henry Miller

(Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.12)

Henry Miller est né d'Heinrich Miller, un modeste tailleur et de Louise Marie Neiting,
à Manhattan, New York où il grandit dans un environnement allemand catholique.
La jeunesse de Miller est marquée par l'errance :

il enchaîne les petits boulots, entame de brèves études au City College of New York, puis décide en 1930 de partir pour la France où il vécut jusqu'à ce qu'éclate la Seconde Guerre mondiale.

C'est à cette époque que Miller décide de se consacrer totalement à la littérature.
Ses premières années de bohème à Paris furent misérables,
Miller devant lutter contre le froid et la faim alors qu'il vivait à la cloche.
Dormant chaque soir sous un porche différent, courant après les repas offerts ;
la chance se présentera en la personne de Richard Osborn, un avocat américain,
qui lui offrit une chambre de son propre appartement.
Chaque matin, Osborn laissait un billet de 10 francs à son intention sur la table de la cuisine.

À l'automne 1931, Miller obtint un premier emploi de correcteur d'épreuves au journal
La Tribune grâce à son ami Alfred Perlès.
Il en profita pour soumettre des articles signés sous le nom de Perlès
(puisque seuls les membres de l'équipe éditoriale pouvaient proposer un papier).

Il écrit la même année son Tropique du cancer à la Villa Seurat de Montparnasse,
qui sera publié en 1934.
C'est ce roman qui entraîna aux États-Unis des procès pour obscénité,
selon les lois contre la pornographie en vigueur à l'époque.

Ce choix de Miller de lutter contre le puritanisme fit beaucoup pour libérer les tabous sexuels
dans la littérature américaine ; à la fois d'un point de vue moral, social, et légal.
Il continua à écrire des romans, tous censurés aux États-Unis pour obscénité.
Il publia Printemps Noir (1936), puis Tropique du capricorne (1939)
qui parvinrent à se diffuser aux États-Unis, vendus sous le manteau,
contribuant à forger sa réputation d'écrivain underground.

Il retourna s'installer aux États-Unis en 1940, à Big Sur (Californie) où il continua à produire une littérature puissante, colorée et socialement critique.

La publication de son livre "Tropique du Cancer" en 1961 lui a coûté toute une série de procès pour obscenité, tant son livre avait mis à l'épreuve les lois et la morale américaines sur la pornographie.
En 1964, la Cour Suprême cassa le jugement de la Cour d'État pour obscénité en affirmant la valeur littéraire de l'œuvre de Miller.
Ce jugement représenta une avancée majeure dans la naissance de ce qui serait plus tard connu
sous le nom de révolution sexuelle.
Elmer Gertz, l'avocat qui avait brillamment défendu le cas Miller lors de la parution du livre en Illinois est par la suite devenu un des plus proches amis d'Heny Miller.
Des volumes entiers de leurs correspondances ont été publiés.

Au-delà de ses talents indéniables d'écrivain, Miller s'adonnait également à la peinture.
Il a d'ailleurs écrit quelques livres sur ses peintures.
Il était très proche du peintre français Grégoire Michonze et était aussi un pianiste amateur.

Henry Miller mourut à Pacific Palisades en Californie.
À sa mort, Miller fut incinéré, et ses cendres dispersées à Big Sur.
Il existe deux musées dans lesquels on peut aller admirer ses œuvres:
The Henry Miller Museum of Art à Nagano au Japon et
The Henry Miller Art Museum à la Coast Gallery à Big Sur.


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 14:51

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Miller10

Fuyant la guerre, Miller se rend en Grèce à Corfou,
où l'a invité son ami Lawrence Durrel
(romancier et poète britannique amoureux de la complexité
et de la beauté des paysages méditerranéens;
lire Correspondance Privée qui reconstitue son amitié avec H. Miller)

et en rapporte le Colosse de Maroussi (1941),
consacré à la Grèce de simples paysans vivant en communion avec l'âme du passé et de l'univers.
À son retour en 1940, un voyage à travers les États-Unis en compagie du peintre
Abe Rattner lui inspire le Cauchemar climatisé (1945),
suivi de Souvenirs, souvenirs (1947),
féroce diatribe contre "!
la civilisation américaine qui n'a abouti qu'à créer un désert spirituel et culturel!".

Seuls sont épargnés les anticonformistes, ceux qui ont su préserver leur innocence primitive
et résister à l'aliénation de la civilisation industrielle.
Retiré à BigSur (son "Jardin des Délices"), en Californie, où il mène une vie de reclus,
Miller évoque NewYork (Dimanche après guerre, 1945), la nature paradisiaque de BigSur,
qui incite au retour à la sagesse, à la dignité et à l'harmonie dans l'univers
(BigSur et les oranges de Jérôme Bosch, 1957).

Des essais (le Monde du sexe, 1940!; les Livres de ma vie, 1952!;
The Time of the Assassins: A Study of Rimbaud, 1956)
révèlent le souci de bâtir une légende personnelle mais aussi le gauchissement de l'écriture,
devenue "!littéraire!",
au sens péjoratif où l'entendait Miller. La seconde trilogie, la Crucifixion en rose (Sexus, 1949!; Plexus, 1953!; Nexus, 1960) participe de la même mythologie de l'écriture
ainsi que d'une volonté anthropocentrique:

revenant sur les années 1923-1928, Miller dit, à travers un enchevêtrement de portraits,
de dialogues et de confidences, tout ce qui a marqué sa sensibilité ou son esprit.
Manifestant un vif intérêt pour la peinture, seule apte à appréhender le réel
(Peindre, c'est aimer à nouveau, 1960!; Virage à 80, 1973),
Miller est également l'auteur de Jours tranquilles à Clichy (1966)
et d'une correspondance avec Lawrence Durrell (publiée en 1963)
et Wallace Fowlie (publiée en 1975).

Souvent jugée scandaleuse parce que incomprise, parfois qualifiée d'antiféministe,
son œuvre a exercé une profonde influence sur les écrivains de la Beat Generation.

L'œuvre de Miller est presque totalement autobiographique.

Comme les grands écrivains américains de sa génération,
Miller est un prodigieux conteur. Mais, par ses élans prophétiques,
l'omniprésence dans ses textes du rêve et du fantasme, il s'en démarque profondément,
tandis que le sens même de sa démarche artistique reflète une exigence vitale
qui l'apparente à Rimbaud :
"Je cherche tous les moyens d'expression possibles et imaginables
et c'est comme un bégaiement divin."

Miller est en outre un contempteur impitoyable de l'Amérique, de son matérialisme,
de la perversité de ses mœurs, de son "cauchemar climatisé".

À cela, il faut opposer la jeunesse de ses quatre-vingts ans (Virage à 80, 1973).
L'obscénité, qu'il manie avec une violence incomparable, est d'abord une arme dirigée
contre l'hypocrisie de la morale puritaine.
Mais elle apparaît aussi, dans une perspective érotique propre à l'auteur,
comme un instrument de libération du moi qui dépasse largement l'émancipation sociale.

Mystique et sensualiste tout à la fois,
Henry Miller aspire à une transformation totale de l'homme,
une accession à un plan supérieur où,
ayant touché au paroxysme de la joie et de la douleur,
l'individu pleinement réalisé puisse, avec Miller, déclarer :
"Ma vie n'a été qu'une longue crucifixion en rose" (Nexus).

La recherche d'une telle intensité, dans l'existence comme dans la création,
lui confère une place unique dans la littérature moderne.
Il meurt à Pacific Palisades, Californie en 1980

Miller est-il vraiment l'un des responsables de cette libération des mœurs que l'on a observée
dans les années 1960-1970 non seulement en Amérique mais aussi
dans le monde occidental tout entier, ou ne l'a-t-il que prévu avec beaucoup d'acuité ?

Toute la question de l'importance et de l'influence de l'écrivain est ainsi formulée.
Après que les hippies , ainsi que la plus grande partie de la jeunesse américaine en révolte,
eurent été sous les feux de la rampe, on a perdu de vue le rôle capital qu'a eu Miller dans l'ébranlement, non seulement du puritanisme,
mais de toute cette société étriquée du XIXe siècle qui se perpétue dans le XXe.

On dit que les jeunes ne lisent plus Miller ou presque pas.
Mais ils ont lu les Kerouac, les Ginsberg, Mailer, Corso, Ferlinghetti,
qui tous sont issus presque directement de Miller.

Bien sûr, avant Miller, il y avait eu D. H. Lawrence.
Mais il faut savoir mesurer la distance entre les deux, qui n'est rien de moins qu'énorme.
Une Kate Millett (Sexual Politics ),
qui ne peut certainement pas être accusée de préjugés favorables,
puisqu'elle condamne Miller au nom de la femme,
dit que Lawrence aurait probablement été scandalisé par lui.
On oublie peut-être que, en s'attaquant avec une telle férocité aux mœurs sexuelles,
Miller s'en prenait en toute connaissance de cause au fondement même de l'édifice social,
qui pour lui emprisonne l'homme. Il le dit clairement dans Tropique du Cancer .

Si les jeunes ne le lisent plus, en cela même ne sont-il pas fidèles à cet aspect
tellement antilittéraire de Miller, " où l'art, dit-il, doit être le fait de chacun " ?

Cet autre aspect typiquement millérien, les jeunes le mettent de plus en plus en pratique.

Henry Miller semble être de la taille de ces géants authentiques qui dépassent leur époque,
pour aider à la création de celles à venir,
et qui ne peuvent être jugés à leur vraie mesure qu'avec beaucoup de recul.


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 15:05

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Soleil11

Peindre, c'est se remettre à aimer.
Pour voir comme le peintre voit, il faut regarder avec les yeux de l'amour.
Son amour à lui n'a rien de possessif: le peintre est obligé de partager ce qu'il voit.
Le plus souvent, il nous fait voir et sentir ce que nous ignorons
ou ce contre quoi nous sommes immunisés.
Sa manière d'approcher le monde vise à nous dire que rien n'est vil ou hideux,
que rien n'est banal, plat ou indigeste si ce n'est notre propre puissance de vision.
Voir n'est pas seulement regarder; ce qu'il faut,
c'est regarder-voir; c'est pénétrer du regard et observer. ...
H.Miller
(Peindre c'est aimer à nouveau, Livre de Poche n° 3640, trad. G. Belmont, p.23)


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 15:20

UN FILM
ADAPTE D'UN ROMAN D'HENRY MILLER


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... 39340910

Au départ, il y a un roman d’Henry Miller, écrit en 1940 et publié en 1956,
qui propose une promenade enlevée et autobiographique dans le Paris des années 30.

A la bonne époque où Miller n’était pas encore écrivain et passait ses journées
à multiplier les conquêtes féminines en compagnie de son colocataire Carl.
Inutile de dire que sa parution a fait l’effet d’une sacrée bombe dans le milieu littéraire,
principalement pour la vivacité de son écriture entre crudité des mots et pudeur des sentiments.

Des années plus tard, lors de sa présentation au festival de Cannes au début des années 70,
son adaptation réalisée par le peintre Jens Jørgen Thorsen a généré le même impact
en allant jusqu’à heurter les bien-pensants.
En représentant le sexe de manière décomplexée, le cinéaste, comme le romancier en son temps,
a décoincé tous les tabous tenaces dans une France post-soixante-huitarde en pleine évolution.

Aujourd’hui, Jours tranquilles à Clichy,
loin du scandale, se regarde avec un plaisir incommensurable.
Sans doute parce qu’avant de déranger ou de provoquer les mirettes,
il cherche surtout à faire du bien partout dans la tête et dans le corps.
Si bien qu’il réussit quelque chose de pas si fréquent :
rendre le spectateur heureux.
Explications d’une réussite ancrée dans son époque et pourtant génialement intemporelle.

"Revoir cette parenthèse enchantée dans la grisaille cinématographique actuelle
est aussi exaltant qu’un rayon de soleil après la pluie."

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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 17:06

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Colomb10

« Ma définition de la peinture, c’est qu’elle est une recherche,
Comme n’importe quel travail créateur.
En musique, on frappe une note qui en
Entraîne une autre.Une chose détermine la suivante.
D’un point de vue philosophique,
L’idée est que l’on vit d’instant en instant.
Ce faisant chaque instant décide du suivant.
On ne doit pas être cinq pas en avant ; rien qu’un seul, le suivant ;
si l’on s’en tient à cela,
On est toujours dans la bonne voie.
Les gens pensent trop à l’avance et font trop de détours.
Ne jamais penser qu’à ce
Qui suit immédiatement. Faire seulement ce qu’on a sous le nez.
Rien de plus simple ;
Rien de plus difficile pour la plupart des gens.. »
H.Miller
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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 17:20

La meilleure façon de tuer un artiste
est sûrement de lui donner
tout ce dont il a besoin.
Henry Miller


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Portra12


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 18:04

LA RENCONTRE AVEC ANAIS NINE
- Une liaison passionnée et passionnante-

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Y1pjfc11
HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Anasni11

«Les chambres intérieures de l'âme sont comme la chambre noire du photographe.
On ne peut y séjourner longtemps, sinon cela devient la cellule du névrosé.»
Anaïs Nine.

A l’automne 1931, par l’intermédiaire de l’avocat Richard Osborn,
Henry Miller est invité à déjeuner chez Anaïs et Hugh Guiler, à Louveciennes.
Anaïs a vingt huit ans, Henry quarante.

Lorsque j’ai vu Henry Miller s’avancer vers la porte où j’attendais debout,
j’ai fermé les yeux un instant pour le voir de l’intérieur. II était chaleureux, détendu, naturel…
Il ressemblait à un moine bouddhiste, un moine à la peau rose,
avec son crâne à moitié chauve auréolé de cheveux argentés et sa bouche pleine et sensuelle.

Cette rencontre improbable marque le début d’une grande amitié littéraire,

Malgré les obstacles, ces deux êtres si différents vont s’apporter beaucoup
et resteront proches toute leur vie.

À l’époque, ce sont tous deux des écrivains en herbe, autodidactes,
amoureux de la littérature, grands lecteurs et graphomanes invétérés :

lui écrit d’innombrables lettres, elle alimente son journal de ses moindres pensées.
Anaïs vient de terminer son premier livre sur D.H. Lawrence, l’auteur, alors sulfureux,
de L’Amant de Lady Chatterley qu’elle a découvert avec enthousiasme,
et qui paraîtra au printemps 1932.

Henry se prépare à lancer sa première bombe, Tropique du Cancer,
livre jugé si scandaleux que, paru en France en 1934,
il sera interdit par la censure américaine jusqu’en 1961.
L’enfant de Brooklyn qui a quitté, à 33 ans, son emploi de directeur du personnel
à la Compagnie des Télégraphes à New-York pour devenir écrivain,
mène en France une vie de bohème, sans le sou, hébergé chez des amis.

Rien de plus éloigné de l’univers raffiné, cosmopolite d’Anaïs que celui d’Henry,
vagabond obsédé par les femmes, qui aime les prostituées et les rues de Paris,
parce qu’elles parlent le langage triste et amer de la misère humaine,
du désir, du regret, de l’échec, de l’effort gaspillé.

Anaïs, elle, est en attente d’expériences nouvelles. La vie de tous les jours ne m’intéresse pas…
Je me sens moi-même, ma maison, ma vie, comme un laboratoire de l’âme bien équipé,
où n’a encore commencé aucune expérience explosive, féconde ou destructrice.

Elle envisage d’abord leur relation comme une amitié littéraire,
ils s’échangent leurs manuscrits, se corrigent mutuellement :
Henry a tendance à déborder, à tellement s’étaler qu’il s’y perd.
J’arrive à voir ce qui est superflu, trop développé et confus.
Mon style est plus sobre, plus condensé et cela m’aide.

Anaïs pense qu’Henry ne l’intéresse pas physiquement.
Comment expliquer alors que seules sont vraiment vivantes pour elle,
les heures passées près de lui, avec ce mélange bizarre d’adoration de la vie,
d’enthousiasme, d’intérêt passionné pour tout, d’énergie, d’exubérance,
de rires et de brusques orages destructeurs.

la femme de Miller, June, vient à Louveciennes.
Anaïs, subjuguée, découvre une femme nerveuse, fantastique, comme enfiévrée.
Sa beauté m’a inondée écrit-elle dans son journal.
Pendant le séjour de quatre semaines de June à Paris,
les deux femmes se font une cour étrange et trouble, qui ira sans doute (Anaïs le niera)
jusqu’à une relation sexuelle.
June, femme si complexe et tant aimée, dont Miller ne cessera de faire le portrait dans
la Crucifixion en Rose (Sexus, Nexus, Plexus) repartira à New-York,
et ils divorceront trois ans plus tard.

La Passion


C’est au mois de mars 1932 que la relation entre Anaïs et Henry change de nature.

Tiraillée par des besoins latents et insatisfaits, et,
souhaitant avant tout ne pas faire de mal à son mari, elle écrit à Henry, de Louveciennes.
Je serai la seule femme que vous n’aurez jamais…
Une vie trop intense diminue l’imagination :
nous ne vivrons pas,
nous ne ferons qu’écrire et parler pour faire gonfler les voiles.

Belle illusion à laquelle, bien entendu, elle ne croit pas elle-même.
Vite enflammée par le désir brûlant que Miller lui témoigne,
elle laisse bientôt libre cours à une passion dévorante.

Henry est le centre de mon existence et de mon être
- le point fixe - la passion de ma vie.

Pour la première fois, Miller aime une artiste, une femme intelligente,
qui le laissera libre de créer.

Tu me rends terriblement heureux en me permettant de ne pas me couper en deux,
en laissant vivre en moi l’artiste, sans pour autant le faire passer avant l’homme,
l’animal, l’amant affamé, insatiable…

Dès qu’il le peut, Miller prend le train ou enfourche son vélo,
et part voir Anaîs à Louveciennes.
En août 1932, ils y passent quatre jours seuls, soudés l’un à l’autre non comme des corps
mais comme des flammes, écrit-elle.
Plus que jamais, Anaïs va soutenir Henry, qui s’est installé à Clichy avec son ami Fred Perlès,
et l’aider financièrement.
Elle le couvre de cadeaux, de livres et assure sa sécurité matérielle en tous points.
Elle est persuadée de son génie :
Je crois que tu es le plus grand écrivain vivant aujourd’hui lui dit-elle.
J’ai donné de l’amour…
Henry a merveilleusement bien utilisé mon amour
:
il en a fait des livres note-t-elle dans Inceste.

Miller a éveillé en elle la femme, et donné à l’écrivain sa pleine mesure.
Je suis physiquement obsédée par Henry…
Je lui appartiens par un lien vital, brûlant, créateur et intellectuel.
Ensemble, ils lisent, écrivent. Elle cherche ses mots dans l’infini du rêve,
Miller les trouve dans l’odeur de la rue selon la traductrice d’Anaïs
et biographe de Miller, Béatrice Commengé.
Anaïs s’enivre de sexualité, Henry aime sa fringale de libération, sa force et sa gaîté.

Je ne vis que pour les moments d’extase… J’aime l’extravagance, la chaleur…
Je suis névrosée, perverse, destructrice, ardente, dangereuse…
J’ai l’impression d’être un animal sauvage échappé de sa cage.

C’est grâce à l’argent de son mari Hugo
- dont elle disposera généreusement au profit de tous ses amants dans le besoin -
qu’Anaïs fait imprimer en 1934 Tropique du Cancer. Elle en rédige la préface.

Miller réalise ce rêve fou : la vie et la littérature mêlées, exaltées par l’amour.
C’est pour lui une période de grande effervescence littéraire.

La rupture

Mais ce festival de travail, d’amour fou, de lettres et de rêves ne dure qu’un temps.
Anaïs ouvre les yeux sur des aspects peu reluisants d’Henry, que la passion lui avait cachés :
son égoïsme forcené -
que Lawrence Durrell définira comme son aimable myopie vis-à-vis de tout ce qui ne le concerne pas directement - sa vulgarité, ses obsessions sexuelles…

Je me sentais blessée qu’Henry ne fasse aucun effort pour me comprendre,
qu’il m’impose ses goûts pour les bistrots, la Bénédictine, la musiquette,
les passants, les enfantillages…

En mars 1937, elle lui adresse une sévère lettre de reproches.

Quel amour tordu, rentré, négatif, tu as donc !
Au lieu de donner à chaque femme un visage différent,
tu prends plaisir à les réduire à une ouverture, une identité biologique…
L’homme qui commence à voir le monde entier comme un sexe est un malade.

Henry rentre en 1940 aux U.S.A.
mais continue de l’aimer, et ne désespère pas de pouvoir vivre un jour avec elle,
si elle accepte de quitter son mari.
Hugo ne te protège pas, il a fait de toi une esclave, et là est la source de tous tes malheurs.

Repartie vivre en Amérique en 1939, elle lui écrit en juin 1941

Tes lettres sont froides, égoïstes et tournent autour de ton seul bon plaisir…
Tu m’as guérie de toute réaction affective. Pour de bon.

Puis le 12 juillet 1941 Un nouveau cycle commence. Le temps est venu de se séparer.

Néanmoins leur amitié durera, et Henry restera un grand admirateur de l’œuvre d’Anaïs.
Il l’incitera à continuer d’écrire son journal,
même si ses romans n’ont pas le succès escompté.

Tu seras tout à fait acceptée, et même royalement, quand paraîtra ton grand œuvre.
Je veux parler du Journal…
Je suis d’avis de le publier dans son ensemble depuis le tout début.
Je crois que ton Journal est vraiment plus important que toutes mes œuvres réunies.
30 juillet 1941

En octobre 1953, Anaïs écrit à Henry J’ai dû ressortir certains journaux,
et le Henry qui en est émergé est merveilleux…
Probablement, si j’avais eu à époque le sens de l’humour que j’ai aujourd’hui,
et si tu avais alors les qualités que tu as maintenant, rien ne se serait brisé.

Pour Henry Miller, C’est de Louveciennes que date l’époque la plus importante de ma vie.


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyDim 15 Nov - 18:53

EXTRAITS EPISTOLAIRES
Lettre d' Henry Miller à Anaïs Nine

Tu me rends follement heureux de me prendre en entier ,
de me laisser être un artiste , sans oublier l'homme...
Aucune femme ne m'a jamais accordé tous les privilèges dont j'ai besoin et toi ,
tu m'invites à aller de l'avant , à être moi-même, à tout tenter .
Je t'adore pour cela. c'est en cela que tu es un vrai régal, une femme extraordinaire.

Lettre d'Anaïs Nine à Henry Miller

Pour rester une nuit avec toi , je donnerais toute ma vie,
je sacrifierais cent personnes, je brûlerais Louveciennes , je serais capable de tout.
Ce n'est pas pour te tourmenter que je dis cela, Henry ,
c'est que je ne peux m'empêcher de le dire, que je déborde d'amour pour toi,
que je suis désespérément amoureuse de toi comme je ne l'ai jamais été de personne.

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Anais-10

« Les idées sont un élément séparateur.
L'amour est une communion avec autrui. Les univers mentaux sont des isolants.
L'amour fait embrasser toutes les races, le monde entier, toutes les formes de création.
L'artiste, en fait, est à la recherche d'un langage universel,
et des artistes de toutes les parties du monde arrivent à se comprendre. »

extrait de Journal 2 d'Anaïs Nin.


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyLun 16 Nov - 11:54

ANAIS NINE
F.BERNHEIM/C.BOUCLIER
2005



Romane Serda & Renaud - Anais Nin
Anaïs Nine a le diable au coeur
La douleur assassine
Anaïs Nine Anaïs
Infiniment féminine
Anaïs Nine a le diable au coeur
La douleur assassine
Anaïs Nine
Anaïs
Miller
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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyLun 16 Nov - 12:15

L'artiste est en guerre perpétuelle avec la mort, sous quelque forme,
quelque déguisement qu'elle se présente.
Il n'est pas contre la condition mortelle - vie et mort, en ce sens, sont pour lui synonymes.
Il est contre la stagnation, la cristallisation, l'immobilité.
Donc, contre la civilisation, qui est l'expression suprême des forces de mort.
H.Miller


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Miller12

Les seuls artistes à qui je céderais mes murs, ce sont les enfants.
Pour moi, les oeuvres des enfants ont leur place à côté des chefs-d'oeuvre des grands maîtres.

Henry Miller


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyLun 16 Nov - 16:45

Le mal est une partie du bien

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... 39329411
Vivre ses désirs, les épuiser dans la vie, et, ce faisant,
en altérer subtilement la qualité, tel est, ce me semble,
le grand dessein de l'existence.
H.Miller


L'accès au moi authentique, pour Miller, n'est possible
qu'à condition d'un dépassement des problèmes moraux, par-delà le bien et le mal.
C'est un des points spirituels essentiels qui ressurgira tout au long de sa vie :

le mal n'est qu'un des visages du bien, ou plutôt du Bon, de la bonne façon de vivre.

« Le monde n'a pas à être mis en ordre :
le monde est l'ordre incarné. C'est à nous de nous mettre en unisson avec cet ordre »

dira-t-il dans Sexus. Ainsi, philosophe de l'acceptation,
Miller pense que vivre revêt les traits du miracle quotidien qui s'offre à celui qui sait le voir. L'intégration des données du cosmos assurant l'authenticité
conduit Miller à un système de pensée :
une fois que la conscience de soi et la conscience cosmique n'auront fait qu'un.
Si tant est qu'il existe un docte-Miller,
une leçon de vie à tirer de son oeuvre, elle tient en ceci :

débarrassez-vous du sentiment du péché et jouissez de la vie.
Une arme contre la morosité, sûrement.



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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyLun 16 Nov - 17:02

EXTRAIT DE LA PLUME DE
HENRY MILLER


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Mod_ar10

Toute grande oeuvre d'art, si elle atteint la perfection, sert à nous rappeler, mieux,
à nous faire rêver l'intangible éphémère - c'est à dire l'univers.
Elle ne jaillit pas de l'entendement - on l'y admet ou on l'en rejette.
Admise, elle instille une vie nouvelle. Rejetée, nous en sommes diminués d'autant.

Quel que soit son objet, elle ne l'atteint jamais :
elle contient toujours un plus dont le dernier mot ne sera jamais dit. (....)
Si nous nous admettions nous-même aussi complètement que nous admettons
l'oeuvre d'art, l'univers entier de l'art périrait de carence alimentaire."

Ainsi mèle-t-il l'homme et l'art de façon inextricable, et qui plus est vitale.
Puis il se livre dans le même passage à la véritable définition de l'art :

"Il n'est pas de jour où n'importe quel pauvre type ne voyage immobile,
à tout le moins durant les quelques heures où son corps repose, les yeux clos.
Un jour viendra où il sera du pouvoir de quiconque de rester éveillé.
Mais bien avant ce jour, les livres auront cessé d'exister
car lorsque la plupart des hommes connaîtront l'art d'être parfaitement éveillé et de rêver,
leur pouvoir de communier (entre eux, comme avec l'esprit qui meut l'humanité)
se trouvera si renforcé que l'art d'écrire n'aura alors pas plus de sens
que les grognements rauques et inarticulés d'un idiot."


Ouvrir les yeux et l'esprit en quelque sorte....

Et enfin, il passe à celle de l'artiste :

"La jouissance que procure une belle pensée
n'est rien à côté de la joie qu'on éprouve à la fixer dans sa forme - dans sa forme permanente.
En fait il est quasi strictement impossible de se réfréner de formuler une grande pensée.
Nous ne sommes que des instruments dont joue une force qui nous dépasse.
On nous permet, on nous accorde la grâce pour ainsi dire, de créer.
Personne ne crée tout seul, de soi-même, par soi-même.
L'artiste est l'instrument qui enregistre ce qui existe déjà,
quelquechose qui est la propriété du monde entier et que,
si l'individu en question est vraiment un artiste,
il est contraint et forcé de restituer au monde."

Tout est dit.

Extrait Livre Sexus
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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyMar 17 Nov - 3:00

LES DERNIERES LETTRES
Lettres d'amour à Brenda Venus


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Lettre11

Cette correspondance (1976-1980)
est le fruit d’une « grande affaire de cœur ».


Henry Miller, âgé de quatre-vingt-cinq ans, malade, quasi aveugle,
une arthrite et une sclérose des jambes l’obligent aux déplacements restreints
et au déambulateur.

Il a connu le grand amour avec Mona, June, Betty et Anaïs.
Il ne se remet pas du divorce récent avec Hoki, une charmante pianiste japonaise,
perd confiance, se retrouve seul et grabataire.
La chance lui fait rencontrer Brenda Venus, une actrice peu connue,
une très belle femme beaucoup plus jeune que lui.
Elle le maintint en vie littéralement grâce à sa générosité, son tact,
sa sensibilité et son intelligence.
Elle fut la muse nourricière d’un grand esprit sur le déclin.
Dans les mille cinq cent lettres qu’il lui adressa lors de ses quatre dernières années,
il redevint le jeune amant, le joyeux renégat de ses premiers bouquins.
Henry Miller termina ses jours dans une miraculeuse euphorie amoureuse
grâce à cette amitié féminine qui lui donna le pouvoir de dominer ses infirmités
et de connaître toutes les joies d’avant la fin.

Extraordinaire échange épistolaire, d’une exubérance et d’une force vitale incroyables !
Tant de passion alliée à tant d’amour en dit long sur la force, la tendresse,
la vérité de ce dernier amour.
Les explications de texte en italique de Brenda Venus nous éclairent :

« Je n’arrivais jamais à concilier les deux aspects d’Henry que je connaissais :
l’homme timide, simple, doux,
qui m’initiait avec une rare délicatesse à la beauté de l’amour physique,
par les livres, l’art, et la poésie,
et l’autre Henry, qui se vantait du réalisme, aussi cru qu’il soit,
de tant de ses descriptions sexuelles. »
Grivois, romantique, délirant, drôle, choquant,
Henry Miller nomme un chat un chat, dans un style « anatomique ».
Plein de vitalité, d’esprit, il déverse ses humeurs tel un torrent en pleine force de l’âge.
Spontanées, intimes, ses lettres ont de l’allant, viennent d’un cœur énorme.
Certaines sont érotiques et imaginaires, d’autres ancrées dans la réalité.
Miller aimait la vie et riait beaucoup.

« J’ai toujours soutenu que si la Vie est bonne, la Mort doit l’être aussi.
Toutes deux sont des mystères, pas des désastres. »

Son optimisme et sa curiosité l’aidèrent à ignorer la vieillesse et sa santé déclinante.
Le plus remarquable est qu’il ouvrait les yeux à la jeunesse tout en donnant l’impression
d’avoir le même âge.
Plus il aimait, plus il était jaloux, devenant drôle et charmant, parfois difficile à comprendre.

Brisé par le Nobel qu’il espérait et n’obtint jamais car les responsables attendaient qu’il devienne respectable
(« Jamais de la vie ! Je ne deviendrai jamais quelqu’un de respectable,
je ne serai jamais rien d’autre. Je ne me vois pas m’arrêtant un jour d’écrire.
Il se peut que je finisse par écrire de la merde, mais j’écrirai toujours ce que je sens.
Je mourrai peut-être la plume à la main. »),


Henry Miller rend hommage à la littérature en citant ses amis
— Isaac Bachevis Singer,
Blaise Cendrars
— des ouvrages fétiches — L’Idiot, Que ma joie demeure, etc. —
ou en nous honorant de grandes phrases :
« Je ne pense pas qu’il faille lire pour s’instruire,
mais pour donner à son âme une chance de s’épanouir. »

Fasciné par l’astrologie, l’astronomie et la numérologie, il se considérait comme un voyant,
s’attribuait des pouvoirs de perception métapsychiques,
faisait des prédictions et certaines finissaient par se réaliser.

Il occupait ses journées entre les aquarelles qu’il peignait sur sa table de ping-pong,
le courrier quotidien colossal auquel il répondait en opérant un grand tri,
la lecture et l’écriture, et surtout il rêvait et fantasmait sur Brenda,
lui écrivait souvent plusieurs fois par jour !
Ce fut un amour fou, passionnel. Il pensait à elle tout le temps et même entre-temps.

« Et tu es cet un, ce tout dans tout, qui inspire le désir fou, la beauté,
le courage, la témérité. »

Leur relation, plus céleste que terrestre, était de nature spirituelle,
une union d’âmes sacrée. Jamais rassasié, Henry Miller vécut un amour orphique,
prodiguant des conseils éclairés à sa chère Brenda Venus :
« N’essaie pas de changer le monde. Change de monde ».
Il mourut la plume à la main, gribouillant en français et en anglais :

« Je peux écrire jusqu’à la mort. Pas mal quoi ! »
Lettres d'amour à Brenda Venus

Éditions 10/18. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Denis Authier.
Texte de Brenda Venus, préface de Lawrence Durrell.


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyMar 17 Nov - 4:12

«L'homme a ce choix :
laisser entrer la lumière ou garder les volets fermés.»
Henry Miller


HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... Henry-14

Hommage à Mister 1000 heures
Paris 14 Avril 1995
Nin@rtmony


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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyVen 29 Jan - 1:51

HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... 25anai10

"De toutes les femmes que j’ai connues au cours de ma vie,
rares sont celles qui ont approché Anaïs en beauté, et en grâce féminine.
Elle était à la fois une charmeuse, une aristocrate…
et une personne farouchement réservée.
Mais elle était aussi un écrivain au génie indéniable.
Et toutes ces raisons additionnées font qu’elle appartient désormais au monde entier …"

Henry Miller, l’ami intime de Anaïs Nin.
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MessageSujet: Re: HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ...   HENRY MILLER UN HOMME DE PASSION ... EmptyMar 23 Nov - 3:27

Anaïs Nin 1969 Interview
1ÈRE PARTIE

Quand on connaît un être à travers son oeuvre,
on a l'impression qu'il vivra éternellement.
Anaïs Nin