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 LES ADIEUX DE MANUEL LEGRIS

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Nine
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Nine


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MessageSujet: LES ADIEUX DE MANUEL LEGRIS   LES ADIEUX DE MANUEL LEGRIS EmptyMar 28 Avr - 10:25

Les adieux de Manuel Legris, meilleur danseur du monde
Ariane Bavelier

LES ADIEUX DE MANUEL LEGRIS Elofer10
Étoile de l'Opéra, le Français tire sa révérence, à 44 ans, dans «Onéguine» au Palais Garnier.

Que reste-t-il d'un danseur après qu'il s'est retiré ? C'est la question qui tenaille à la veille des adieux. Manuel Legris fera les siens le 15 mai sur la scène du Palais Garnier, à 44 ans et 6 mois. La retraite comme un couperet pour la seule raison que l'âge est atteint : c'est la règle à l'Opéra de Paris, alors que dans les grandes compagnies du monde, on laisse les étoiles choisir elles-mêmes le moment de se retirer de scène.

Garnier, c'est sa maison depuis qu'il a 11 ans. Tout a filé entre ses murs : la vie de rat, les concours pour grimper dans la hiérarchie du corps de ballet, la nomination d'étoile par Maurice Béjart annulée par Noureïev qui voulait encore attendre, les prises de rôles, les ovations : « Le souvenir qui me bouleverse encore, c'est l'examen d'entrée à l'École de danse. Je me revois remontant en bus l'avenue de l'Opéra avec le Palais Garnier au bout ; était-ce là vraiment que j'allais passer ma vie ? Les admissions se décidaient sur la visite médicale : on était cent vingt gamins en slip. Ma mère flippait : “De ma vie, je n'ai jamais vu autant d'enfants aussi beaux, comment serais-tu pris ?” Après, je n'ai plus jamais eu peur. » La fusée Legris avait trouvé sa rampe de lancement.

Car tout va vite avec ce danseur qui dit entretenir avec son art « une relation fusionnelle ». Enfant discret à l'École de danse, où le moindre rat montre pourtant l'étoffe d'un cabochard, il a explosé à 16 ans en découvrant la scène. Et avec elle, l'adrénaline : «Manu, c'est l'élan. L'enthousiasme. Il a une musicalité et une cooordination naturelle extraordinaires. En scène, il lâche tout et parfois personne n'arrive à suivre : c'est son défaut», dit Élisabeth Platel, partenaire et aujourd'hui directrice de l'École de danse.

«C'est un pur-sang»

À 8 ans, il a appris d'Yvonne Goubé, qui l'a sorti d'un cours de banlieue et lui a offert une bourse dans son école Salle Pleyel, qu'«un danseur ne pleure et ne se plaint jamais. Même s'il a mal, même s'il est fatigué». Noureïev, arrivé à la tête du Ballet de l'Opéra en 1983, complète cette éducation : « C'était un TGV. Mais je l'ai vu se faire huer. Il réagissait aussitôt, enfonçait son béret et retravaillait. Jamais il ne lâchait prise.»

Quand Noureïev le nomme étoile à 22 ans sur la scène du Met de New York, Manuel a déjà dansé tous les grands classiques. Il les a ingurgités en 48 heures sur cassette pour des prestations inopinées à Vienne ou à la Scala avec Noureïev. C'est là qu'il commence à travailler sur lui-même pour apprivoiser l'adrénaline. Avec, toujours en ligne de mire, Laurent Hilaire, rival aîné de deux ans, brun comme lui est blond, moins souple mais plus puissant. « On était deux challengers et ça nous a permis d'avancer. On voulait aller au bout, et même plus loin que le bout », dit Hilaire.

LES ADIEUX DE MANUEL LEGRIS Manuel10
Legris ne se connaît qu'un maître : son miroir. C'est en le regardant qu'il mesure si sa danse est assez belle. Les chorégraphes peuvent lui proposer des rôles, il ne cède pas si le miroir lui dit d'attendre. Du coup, il déguste ses emplois, se révélant à 40 ans prodigieux en Charlus ou en Bernarda Alba, après avoir joué les princes pendant quinze ans. En 2000 à Monte-Carlo, il est sacré meilleur danseur du monde. « Ça veut dire quoi ? La danse n'est pas quantifiable en records. Ce qu'il faut, c'est harmoniser ce qu'on est pour produire quelque chose de rare.»

Pour Brigitte Lefèvre, directrice du Ballet, Manu, c'est un État dans l'État : il a son groupe de danseurs qu'il fait travailler et un avis sur tout ce qui touche à la danse, puisque toute sa vie est là : « On a des coups de gueule, des regards qui tuent, mais il est respectueux. C'est un pur-sang. Comme il donne le maximum, il veut le meilleur. Il a un œil très exercé, et dit ce qu'il pense avec une précision de scalpel. J'aime le voir en scène. Au Liceu, j'étais dans la coulisse. Il dansait Dances at the Gathering de Robbins et faisait vers moi une diagonale en reculant et en montant un bras. Ce n'était rien, mais c'était tout. »

Pour ses adieux, elle lui offre Onéguine, qui entre au répertoire exprès. « C'est un ballet parfait qui va bien à 20 ans comme à 40, car le personnage est entre deux âges », dit Legris. Le dernier spectacle, le 15 mai, sera précédé du grand défilé du corps de ballet donné uniquement dans les grandes occasions, une fois par an. Les 100 élèves de l'École de danse et les 154 danseurs du ­Ballet descendent la scène solennellement. « J'ai dansé tout ce que je voulais, évolué dans mes rôles. J'ai fait mon chemin. Diriger le Ballet de Vienne en Autriche est un sacré projet, dit-il. Mais pour mon départ, je voulais le défilé. Pour que toute la maison soit à mes côtés ce jour-là. » Manière de fermer la boucle. Parfaitement mais dans les larmes.

Manuel Legris fera ses adieux le 15 mai. Il dansera «Onéguine» les 24 avril, les 6 et 11 mai. Puis Charlus dans «Proust» fin mai.

LE FIGARO
http://www.manuel-legris.com/biographie.html


Dernière édition par Nine le Mar 28 Avr - 10:36, édité 1 fois
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