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 PHILIPPE JAROUSSKY

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Nine
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MessageSujet: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMer 12 Nov - 15:44

PHILIPPE JAROUSSKY : SA BIOGRAPHIE


PHILIPPE JAROUSSKY 840_te10

Le jeune contre-ténor Philippe Jaroussky, né en 1978, débute ses études musicales par le violon (premier prix du CNR de Versailles), puis le piano, ainsi que l'analyse et l'écriture musicale. Depuis 1996, il étudie le chant auprès de Nicole Fallien. En 1997, il entre au Département de Musique Ancienne du CNR de Paris, où il obtient en 2001 son diplôme avec les félicitations du jury.
Parallèlement, il entame en 1999 sa carrière de soliste aux festivals de Royaumont et Ambronay dans l'oratorio inédit d'Alessandro Scarlatti Sedecia, Rè di Gerusalemme, avec Gérard Lesne et son ensemble Il Seminario Musicale, repris au Mans et à Montpellier. Il s'est illustré notamment dans la Trilogie de Monteverdi (tournée en France en 2000 et reprise en 2001 au Théâtre des Champs-Elysées), Catone in Utica de Vivaldi, tous deux sous la direction de Jean-Claude Malgoire, avec qui il a aussi récemment chanté la Messe en si mineur et La Passion selon Saint Matthieu de Bach, L'Incoronazione di Poppea dirigée par Gabriel Garrido (enregistrement disponible chez K617), La Verità in Cimento de Vivaldi avec l'Ensemble Matheus (tournée de l'ARCAL en 2002 - CD Opus 111).
Il a également pris part aux Vêpres de la Vierge de Monteverdi avec La Fenice (Festivals de Namur et de Pontoise, Sinfonia en Périgord). Il a aussi chanté le Nisi Dominus de Vivaldi avec Matheus en tournée. Au cours de la saison 2002-2003, il a interprété le Stabat Mater de Pergolèse et le Nisi Dominus de Vivaldi au Théâtre du Châtelet, et Agrippina de Haendel au Théâtre des Champs-Elysées sous la direction de Jean-Claude Malgoire.
Avec l'ensemble Matheus, il a chanté des airs de Vivaldi en compagnie de Veronica Cangemi au Théâtre du Quartz à Brest. Philippe Jaroussky a aussi participé à plusieurs émissions pour la télévision, notamment avec Eve Ruggieri pour France 2. Son premier disque-récital consacré à Benedetto Ferrari est paru en janvier 2003 chez Ambroisie.
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Cara sposa.






PHILIPPE JAROUSSKY - contre tenor
 










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Mystères et fascinations des voix de haute contre
Pour ceux qui sont fascinés par les couleurs vocales du contre ténor, l’opéra de Stefani Landi, Il Sant’Alessio constitue une véritable fête grâce à une distribution à 100% masculine. Avec huit contre ténors incarnant tous les rôles et tous les registres vocaux. Deux chanteurs de cette distribution exceptionnelle, Philippe Jourousky et Max-Emanuel Cencic évoquent la magie de leur tessiture.
Déchirant le silence ou les accents soutenus de la viole, les voix de Philippe Jaroussky et de Max Emmanuel Cencic sont des fils de soie tendus à la limite extrême de la rupture.
Aérien jusqu’à l’extase, illuminé de l’intérieur par une jubilation ardente, le timbre du contre-ténor tire son intensité - et le trouble qu’il inspire - de son artifice même. L’un comme l’autre, ils refusent de considérer leur voix comme un phénomène. « Ce n’est que la voix la plus aiguë dont un homme est capable. rappelle Jaroussky. " L’émission vocale passe par la tête et non par la poitrine. C’est ce qui la différencie de celle de ténor ou de basse. Son ambiguïté naît de ce qu’elle ne se situe pas entre la voix d’homme et de femme, mais entre celle de d’homme et d’enfant. »
Un no man’s land, entre authenticité dogmatique et l’adaptation musicale moderne
Je ne crois pas que ma voix soit extérieure ou magique, insiste Max Emmanuel Cencic. "Nous exploitons simplement une autre facette de nos voix d’homme. Plus on analyse l’histoire – à travers les témoignages et manuels que ces chanteurs ont laissés, plus leur interprétation en devient finalement logique. Par la virtuosité de ses effervescences vocales, le contre ténor semble recréer à chaque souffle un miracle. Cette "impression que les siècles remontent leur cours " selon le compositeur britannique Michael Tipett, mêle fascination et ravissement
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Le mystère de ces voix au registre si inouï, mezzo soprano pour Cencic, ténor pour Jaroussky, cristallise déjà sa définition technique : " C’est très confus, reconnaît Jaroussky, il y a beaucoup d’appellations différentes. On parle de haute-contre pour la musique baroque française : Lully, Rameau…La voix de contre-ténor, proche du registre très haut du fausset, s’apparente à une voix de ténor léger, aux aigus puissants. En revanche, un contre-ténor peut chanter Bach, Vivaldi, ou Purcell

Et avec quelle volupté !, serait-on tenté de dire quand on écoute la richesse de la discographie de Jaroussky, des ‘Heroes’ de Vivaldi au ‘Dixit Dominus’ de Haendel, ou de Cenci et ses « airs héroïques » de Rossini (tous chez Virgin Classics) ! Au fil de l’émotion , entre ambiguïté et charme, nos oreilles distillent ce qui est limpide, dés la première écoute. Des contrées de grâce et de miel insérés dans ces répertoires italiens, français ou allemands où musique et verbe se séduisent l’un l’autre !
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Chanteur et caméléon
Un chanteur de musique ancienne doit être un caméléon. Cencic précise : « Je suis dans le travail historique, avec la même technique quelques soit l’évolution de ma voix – d’enfant à mezzo soprano. Pour captiver l’énergie du chant et la restituer au public. Avec - et ce qui nous différencie des pratiques de l’époque - un respect total du texte et du style ». Jaroussky ne dit pas autre chose même si par provocation, il n’hésite pas à se dire imposteur tant la réalité historique de la voix des castrats est éloignée de la sienne. "Ce qui compte, c’est de faire de la musique, de restituer l’œuvre dans son jus le plus pur". tout en gardant une certain lucidité sur ce qu’un chanteur d’aujourd’hui peut obtenir en comparaison des prodiges obtenus par les castrats.
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Des voix de tête et de virtuosité
Dans son hommage au castrat Carestini (Virgin Classics), Jaroussky ne prétend pas simuler les gammes irréelles des castrats ; il en évoque seulement la saveur et les vertiges ; ces airs de Porpora, Leo ou Graun en passant par Haendel et Gluck en constituent le plus vibrant et délicat témoignage. Cet âge d’or fascine aussi les compositeurs contemporains : Jaroussky s’apprête à chanter Dalbavie ou Giraud ! Avec les airs de Tancredi de Rossini, Cencic à son tour exhale des couleurs sonores d’une séduction vraiment insolite. Quasi surnaturelle. En récital ou en troupe, ces deux chanteurs, dans leur quête de perfection, ouvrent plus de mystères qu’ils n’en comblent.

www.philippejaroussky.fr


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMer 12 Nov - 15:53

UNE TRES BELLE ITV DE PHILIPPE JAROUSSKY  


http://www.evene.fr/musique/actualite/interview-philippe-jaroussky-contre-tenor-840.php


Un CHAT sur le monde de la musique, pour mieux le découvrir encore

http://www.lemondedelamusique.fr/communaute/chats-archives/chat-avec-philippe-jaroussky.html


Après avoir obtenu le prix de la révélation en 2004 et celui de l'artiste lyrique en 2005, Philippe Jaroussky a obtenu le prix du meilleur enregistrement aux victoires de la musique 2008. Il est ainsi récompensé pour son formidable disque Carestini, l'histoire d'un castra.

Ce jeune chanteur à la voix exceptionnelle (contre ténor, voix aigue),
est l'étoile montante de la musique classique
et l'un des chanteurs les plus virtuoses de sa génération.
Retenez bien son nom !



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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyVen 14 Nov - 15:53

PHILIPPE JAROUSSKY CHANTE VIVALDI



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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyVen 14 Nov - 16:01

LASCIA CH'IO PIANGA
PHILIPPE JAROUSSKY 12323914
aria opéra Haendel  






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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyLun 12 Jan - 14:40

Donovan et Philippe Jaroussky
décorés dans l'ordre des Arts et Lettres


Le musicien écossais Donovan, figure de la pop des années 60, et le jeune contre-ténor français Philippe Jaroussky seront décorés dans l'ordre des Arts et Lettres par la ministre de la Culture, Christine Albanel, dimanche à Cannes, a-t-on appris lundi auprès du ministère. Lire la suite l'article

Donovan, 62 ans, recevra l'insigne d'officier et Jaroussky, 30 ans, celui de chevalier, dans le cadre du Midem (Marché international du disque et de l'édition musicale), la grand-messe annuelle de l'industrie musicale (18-21 janvier).

Qualifié de "réponse britannique à Bob Dylan" à ses débuts au milieu des années 60, Donovan a été une figure marquante de la pop de cette décennie grâce notamment aux disques "Sunshine Superman" (1966) et "Mellow Yellow" (1967).

Un DVD retraçant sa carrière est paru fin 2008 sous le titre "Sunshine Superman - The journey of Donovan". En outre, Donovan a coécrit et interprète le premier single de l'album "Team up!" du projet français Variety Lab, qui sortira le 16 février.

Pour sa part, Philippe Jaroussky est un des nouveaux grands noms de la musique lyrique.

Le jeune falsettiste (chanteur qui émet en voix de fausset, dans une tessiture de femme) a reçu l'an dernier la Victoire de la musique classique du meilleur enregistrement pour son album consacré au répertoire du castrat Carestini, après avoir déjà été sacré révélation en 2004 et artiste lyrique de l'année en 2007.

http://fr.news.yahoo.com/2/20090112/ten-donovan-et-philippe-jaroussky-decore-1dc2b55.html


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMer 25 Fév - 21:06

Jaroussky, une voix tirée
à quatre épingles


PHILIPPE JAROUSSKY Jarous10  

Propos recueillis par Nicolas d'Estienne d'Orves

« J'emploie une tessiture que l'on a “découverte” voici un demi-siècle »,
explique Philippe Jaroussky.


À 30 ans, le contre-ténor le plus brillant de sa génération occupe tous les fronts.

Tandis qu'il chante ce soir Ercole sul Termodonte, de Vivaldi, au Théâtre des Champs-Élysées, il participe à l'album Teatro d'Amore, un best of de Monteverdi avec Cristina Pluhar, chez Virgin Classics, et nous offrira, le 23 février, Opium, un disque de mélodies françaises.

LE FIGARO. - Des concerts, deux CD, 2009 sera-t-elle l'année Jaroussky ?

Philippe JAROUSSKY. - Dans Ercole, je n’ai qu’un petit rôle, mais il me tient à cœur, car il a été créé par le castrat Carestini. De même, je ne fais que participer au disque Monteverdi de Christina Pluhar, qui permet de découvrir l’incroyable modernité de ce compositeur. En revanche, Opium est un projet très intime. La mélodie française du tournant du XIXe au XXe siècle est un répertoire que j’adore et qui n’est pas assez défendu, voire qui est dénigré. On le chante souvent de façon trop affectée, et finalement datée. J’ai voulu retourner à l’essence du texte et chanter ces mélodies comme si je les disais.

Ce n'est pourtant pas écrit pour votre voix.


Comme 95 % de ce que je chante ! La majorité de mon répertoire était destinée aux castrats, alors que j’emploie une tessiture que l’on a « découverte » voici un demi-siècle.

On confond souvent contre-ténor et haute-contre…


Les hautes-contre utilisent une voix de poitrine, alors que les contre-ténors emploient avant tout une voix de tête. Les rôles de haute-contre « à la française » sont ceux que l’on trouve dans les opéras de Lully ou de Rameau. Ils peuvent être chantés par des ténors capables de monter dans les aigus.

Pourquoi avoir choisi cette tessiture ?


Mes parents m’ont mis assez tôt au piano et au violon, mais j’ai découvert cette voix si particulière à un concert de Fabrice di Falco. Ça a été un choc, la naissance d’une vocation ; je me suis dit : «Je veux faire comme lui !»

Vous êtes le fer de lance d'une nouvelle génération de chanteurs. Vous sentez-vous une forme de responsabilité ?

Il est vrai qu’avec Natalie Dessay, Roberto Alagna, Rolando Villazon, je fais partie d’un groupe souvent exposé dans les médias, ce qui ne manque pas d’agacer un certain microcosme musical. Sans vouloir être démagogue, je crois qu’il faut populariser la musique classique.


:musique:

Dimanche, 22 Novembre 2009
Commence à: 16.00
Billets Philippe Jaroussky
 Hamburg, Allemagne
Laeiszhalle Hamburg

Lundi, 23 Novembre 2009
Commence à: 20.00
Billets Philippe Jaroussky
& Concerto Köln
 Berlin, Allemagne
Konzerthaus Berlin

. ⭐  Philippe Jaroussky, Ensemble Artaserse
Date :
Le dimanche 02/03/2008
Ville :
Paris 1er Arr.
Horaire :
11h00
Lieu :
Théâtre du Châtelet
2, rue Edouard Colonne (plan)


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyJeu 26 Fév - 9:51

Le chanteur lyrique français Philippe Jaroussky
lors des 14es Victoires de la musique classique


PHILIPPE JAROUSSKY Bbca4210
à la Salle Pleyel à Paris, le 28 février 2007.

AFP/STÉPHANE DE SAKUTIN

l s’en amuse : le contre-ténor Philippe Jaroussky est l’un de ces rares chanteurs lyriques, qui, à l’instar de Roberto Alagna ou deNatalie Dessay, passent au journal télévisé de France 2, ou dans l’émission “T’empêches tout le monde de dormir”, de Marc-Olivier Fogiel, sur M 6.
Lui, est d’ailleurs terriblement éveillé, chaleureux, volubile, à l’image de cette voix haut perchée,
qui associe dans un corps d’homme la voix aiguë de l’enfant ou de la femme.
Une voix rayonnante, qu’il fourbit avec des armes de musicien jeune premier,
à découvrir dans deux disques qu’il vient de publier.


Philippe Jaroussky est atypique, comme son mentor, Gérard Lesne, qui l’a fait débuter.
“J’ai eu au collège un professeur de musique génial qui nous a fait enregistrer
un CD distribué par la Fnac.
Je n’avais pas encore mué et je chantais une chanson intitulée Le Petit Prince“, raconte-t-il.

Devenu violoniste “boulimique et passionnel”, puis pianiste “obsessionnel et dévoreur de partitions”, Philippe Jaroussky s’est reconnu contre-ténor en entendant le sopraniste martiniquais Fabrice di Falco : “Jusqu’alors, je m’amusais en chantant “Casta diva” avec Callas ! Je suis alors allé voir Nicole Fallien, qui a fait travailler les contre-ténors Henri Ledroit, Dominique Visse et Gérard Lesne. Onze ans plus tard, j’y suis toujours.” C’est néanmoins au Conservatoire national de région, à Paris, où enseignent alors les pionniers en la matière, qu’il fait ses classes baroques : “Nous, les baroqueux de la quatrième génération, ne faisons que faire fructifier les fruits de leur travail”, affirme-t-il.

Philippe Jaroussky aura 30 ans le 13 février, jour des Victoires de la musique, dont il est l’enfant chéri - “Révélation artiste” de l’année 2004 et “Artiste lyrique” de l’année 2007. Timbre de lumière et musicalité solaire, raffiné comme il sied, pyrotechnique comme il se doit, le chanteur est à la tête d’une discographie dont certains albums ont cartonné. Ainsi Heroes, où il arbore, en costume cravate décontracté, des allures de yuppie en rupture de ban : un époustouflant récital Vivaldi, paru en 2006 chez Virgin Classics, désormais Disque d’or.

Philippe Jaroussky veut en finir avec le fantasme des castrats, ces garçonnets que l’on opérait avant la puberté afin qu’ils conservent leur voix d’enfant, dans l’Italie des XVIIe et XVIIIe siècles. Le chanteur revendique en effet pour lui et ses pairs (ils seraient quelque cinq cents contre-ténors dans le monde) le même statut que les autres chanteurs. “C’est une voix de tête dont la tessiture épouse celle des femmes, mais sa technique n’est pas différente de celle des autres, affirme-t-il. Dans l’opéra Sant’Alessio, de Landi, que nous reprenons à Nancy ces jours-ci, il y a neuf contre-ténors sur scène. Bien sûr, c’est excitant, mais on entend très vite des chanteurs et non une catégorie de voix.” Envolée l’aura des Senesino, Farinelli, Caffarelli, Carestini, ces castrats qui stupéfiaient les scènes européennes de leurs excentricités vocales et de leurs extravagances personnelles ? Révérence en forme de contre-pied ludique, le beau disque Virgin Classics consacré à Carestini, qui voit Philippe Jaroussky le visage couvert d’un loup noir en forme de papillon à la Casanova. “Bien sûr, concède-t-il, mon répertoire est à 90 % celui des castrats. J’ai d’ailleurs poussé l’identification jusqu’à copier leurs excès. Je crois que ma version du Scherza infida, dans l’Ariodante de Haendel, est l’une des plus ornementées. Au point qu’on me l’a reproché.”

Si Philippe Jaroussky refuse de faire l’ange, il ne fait pas pour autant la bête, abordant des répertoires plus intimes. Ainsi le magnifique Nisi dominus de Vivaldi, qui sort chez Naïve et, pour mai, un récital en concert de mélodies françaises. “La mélodie n’est pas écrite pour la voix mais pour l’expression d’un poème, dit-il. Je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas les chanter .” Tout comme il créera, le 8 mars à Lyon, un cycle écrit pour lui par le compositeur Marc-André Dalbavie sur des sonnets de Louise Labé. “Aujourd’hui, la voix de contre-ténor est entrée dans les moeurs, conclut-t-il. Elle intéresse les compositeurs pour sa simplicité et son épure, qui rappellent l’enfance.” Une enfance qui n’a pas quitté les traits gracieux de Jaroussky.

Carestini, histoire d’un castrat, 1 CD Virgin Classics ; Nisi dominus et Stabat Mater de Vivaldi, avec Marie-Nicole Lemieux (contralto), 1 CD Naïve.


Marie-Aude Roux

Amen, arte, CULTURA, Cum dederit, Marie-Nicole lemieux, musica, Nisi Dominus, Philippe Jaroussky, Stabat Mater, Vivaldi


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyJeu 26 Fév - 9:59

UN POSTCAST D'UNE GRANDE QUALITE A ECOUTER ****


Croisées
On croise un regard, mais on croise aussi le fer. Se croiser, c’est le début de tout, une naissance en somme. Epiphénomène générateur d’amitié, comme de haine. Mehdi Mahdavi reçoit des personnalités du monde musical et devise avec eux. Il les croise et nous les croisons avec lui. C’est ça, Croisées.

Philippe Jaroussky, contre-ténor
La star des contre-ténors français se livre à Mehdi Mahdavi et évoque ses projets discographiques et scéniques et toute décontraction avec la petite pointe d'humilité qui le rend tellement sympathique aux yeux de la ménagère (et de ses fils).

Emission enregistrée le 11 février 2009 dans les studios Qobuz (Paris).
Présentation: Mehdi Mahdavi, Ingénieur du son: Guillaume Robert. Production et montage: Camille De Rijck.

SITE : QUI MERITE LE DETOUR

http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=755&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01dateformat=%d-%m-%Y&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=20

le superbe forumopera.com  


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MessageSujet: LA RICHE SAISON DES CONTRE-TENORS   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyDim 27 Sep - 17:53

.
La riche saison des contre-ténors


PHILIPPE JAROUSSKY 0a97a610
Philippe Jaroussky. La coqueluche du public français. Crédits photo : Le Figaro




Avec le récital de Lawrence Zazzo, mercredi soir, au Théâtre des Champs-Élysées, s'ouvre une saison lyrique faisant la part belle à la voix androgyne de ces chanteurs.

Au fait, qu'est-ce qu'un contre-ténor ?
Peu de dénominations ont suscité autant de querelles d'experts ! Tout, d'ailleurs, a commencé par un malentendu. En 1943, le compositeur Michael Tippett entend à Canterbury un chanteur à la voix angélique, qui semble n'avoir pas mué : Alfred Deller. Il croit avoir retrouvé la trace de ce mystérieux «contre-ténor» qu'évoquaient Purcell et Bach. Deller, pourtant, ne revendique nullement ce titre : il se qualifie d'alto ! Autrement dit, la voix féminine grave. D'où vient la méprise ?


Klaus Nomi un contre-ténor à l'heure du rock

À l'époque baroque, le terme « contre-ténor » ne désigne pas une technique de chant, mais une ligne sur une partition : celle qui est au-dessus de la partie de ténor. Le terme le plus juste pour qualifier le type de voix ressuscité par Deller serait celui de «falsettiste», car il a recours à la voix de fausset, la «voix de tête».

À ne pas confondre avec la «haute-contre», ténor aigu chantant en voix de poitrine ! Les falsettistes (ceux que nous appelons aujourd'hui «contre-ténors», vous suivez toujours ?) ont fleuri au début de l'époque baroque, mais ils ont progressivement disparu, remplacés au XVIIIe par les tout puissants castrats, et au XIXe par les ténors à la voix virile et puissante. Finie, la nostalgie du troisième sexe, fascination pour un corps d'homme produisant des sons de femme.





PHILIPPE JAROUSSKY 48703810
David Daniels. Bouleversant dans Theodora de Haendel.



Deller fut le premier à redécouvrir cette manière de chanter. Sa voix pure était délicate, plus appropriée aux chants religieux qu'à l'opéra.
Mais dès les années 1950, l'Américain Russell Oberlin, montra que l'on pouvait être contre-ténor et acteur. Sa fragilité vocale (épine dans le pied des contre-ténors) ne résista pas à l'opéra, jusqu'à ce que l'Anglais James Bowman vienne montrer que le falsettiste pouvait avoir une voix puissante.
La lame de fond de la musique baroque, dans les années 1970, fit éclore des générations de contre-ténors influencés par René Jacobs et son chant complet : voix de poitrine incarnée dans le grave, voix de tête éthérée dans l'aigu. Henri Ledroit, Gérard Lesne, plus tard Andreas Scholl suivirent cet exemple, tandis que l'extraterrestre Klaus Nomi mettait le contre-ténor à l'heure du rock.


Côté américain s'imposait une image virtuose et théâtrale du contre-ténor, loin de tous les clichés : David Daniels, Lawrence Zazzo, Bejun Mehta, sont ces bêtes de théâtre qui affrontent les personnages de guerriers des opéras de Haendel.

Du moins quand on les leur confie : car leur ex-collègue Jacobs, devenu chef, s'est mis à soutenir qu'une mezzo soprano était plus appropriée ! D'ailleurs, quand Haendel ne disposait pas d'un castrat, ne recourait-il pas à une femme ? En revanche, le répertoire s'étend, car les compositeurs de notre temps se sont vite intéressés à cette voix : de Britten, avec Le Songe d'une nuit d'été, à Peter Eötvös, dont l'opéra Trois Sœurs est écrit pour trois contre-ténors.


Cette saison fera la part belle aux plus charismatiques d'entre eux. En récital, au Théâtre des Champs-Élysées demain soir, l'Américain Lawrence Zazzo y reviendra les 14 novembre et 2 décembre, et, en mai, dans La Calisto de Cavalli.

Merveilleux acteur, il s'intéresse aussi à la musique contemporaine. Bouleversant dans Theodora de Haendel à Glyndebourne, son aîné David Daniels, au Théâtre des Champs-Élysées, le 7 octobre, fut l'un des premiers à montrer que le contre-ténor pouvait aussi chanter le répertoire romantique (Berlioz).

Le phénomène croate Max Emanuel Cencic (17 octobre au Théâtre des Champs-Élysées, 24 mars à Gaveau), est un fabuleux virtuose, qui n'hésite pas à chanter des rôles de femmes. Car si Daniels affiche sa virilité, Cencic joue de l'ambiguïté sexuelle.

Last but not least, Philippe Jaroussky, à 31 ans, est la coqueluche du public français : récompensé par deux victoires de la musique, il possède une voix d'une pureté immaculée, idéale en récital (jusque dans Debussy et Fauré !), peut-être encore un peu désincarnée pour l'opéra. Il sera le 17 octobre, au Théâtre des Champs-Élysées (rencontre au sommet avec Cencic), et le 24 octobre à Gaveau.

http://www.lefigaro.fr/musique/2009/09/22/03006-20090922ARTFIG00395-la-riche-saison-des-contre-tenors-.php
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 3 Nov - 1:07

J.-C. Bach: airs d'opéras
PHILLIPE JAROUSSKY -2009-
LA DOLCE FLAMMA


PHILIPPE JAROUSSKY Iozaka10

Philippe Jaroussky s'engage pour rétablir Jean-Chrétien Bach à sa juste place:
celle d'une étoile pour le chant lyrique à la charnière du baroque et du classicisme.

Jaroussky y dégage et diffuse l'extase vocale en soignant comme toujours
le legato et la fluidité de la ligne.
Sur les traces du castrat Giovanni Manzuoli, le soliste époustoufle par sa facilité vocale,
son aisance technique et naturelle...


Décidément la légende des castrats italiens ne cesse d'inspirer nos meilleurs vocalistes:
après l'album d'inédits Sacrificium défendu par Cecilia bartoli,
voici La dolce fiamma... de Philippe Jaroussky.

Jean-Chrétien Bach (1735-1782) fut le plus grand compositeur d'opéras
entre Haendel et Mozart, soit à la même période que Haydn :

PHILIPPE JAROUSSKY Bach_j10
Portrait Gainsborough

le dernier fils de Jean-Sébastien réussit tout ce que son père avait atteint pour l'église, au théâtre.
Tel est l'enseignement de cet album thématique où Philippe Jaroussky
s'engage pour rétablir Jean-Chrétien Bach à sa juste place:
celle d'une étoile pour le chant lyrique à la charnière du baroque et du classicisme,
un auteur qui atteint des prodiges dans l'épanchement tendre,
les pâmoisons attendries et caressantes...

Jean-Chrétien Bach (1735-1782):
airs d'opéra et airs de concerts.
La Clemenza di Tito (1778), Artaserse (1760), Orfeo ed Euridice (de Gluck, 1774),
Adriano in Siria (1765), Carattaco (1767), Temistocle (1772).
Airs de concerts :
"Sentimi, no npartir... al mio bene" (1779);
"Ebben si vada... Io ti lascio" (1778).

Philippe Jaroussky, contre-ténor.
Le Cercle de l'Harmonie.
Jérémie Rhorer, direction.

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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 3 Nov - 1:37


Nicola Porpora: Alto Giove, from Polifemo.
Philippe Jaroussky, countertenor
(live audio performance)
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyVen 18 Déc - 1:08

A claire voix
Portrait



Avec son nouvel album consacré à Jean-Chrétien Bach,
le brillant contre-ténor français Philippe Jaroussky ressuscite un répertoire inédit
consacré aux castrats, ces anciens chanteurs au registre aérien.
Une occasion d’ouvrir la musique classique au grand public.

Par ERIC DAHAN -Libération

Philippe Jaroussky La Dolce fiamma Airs pour castrats de Jean-Chrétien Bach
CD Virgin Classics

Encore un album d’airs pour castrats ?

Après le Sacrificium de Cecilia Bartoli, disque d’or en moins d’un mois,
après le Lava de Simone Kermes également consacré à l’école napolitaine du XVIIIe siècle,
puis le récent Pyrotechnics de Vivica Genaux, Philippe Jaroussky tente lui aussi,
avec sa Dolce fiamma, de capitaliser sur cette vogue de la vocalise ultra-athlétique.
Certes, cela fait dix ans que Bartoli enregistre des airs pour castrats.
Quant à sa concurrente Vivica Genaux, elle avait déjà publié un disque d’airs conçus
pour Farinelli.
Tandis que les contre-ténors Andreas Scholl et Philippe Jaroussky gravaient,
le premier, un CD d’airs écrits pour Senesino,
et le second, un album d’airs composés pour Carestini.
Le succès de tous ces disques et, en ce qui concerne Bartoli, des ventes colossales,
semblent promettre un bel avenir au phénomène…

Fascination sexuelle pour la bizarrerie

Alors pourquoi le grand public qui écoute peu de musique classique
(même s’il fait des exceptions pour Karajan, Maria Callas ou Pavarotti)
se passionne-t-il aujourd’hui pour une Bartoli ou un Jaroussky
ressuscitant l’art vocal des castrats ?

On peut tenter plusieurs explications. Le néophyte trouverait dans ces performances
une virtuosité tranchant singulièrement avec la nouvelle chanson française,
dont les têtes d’affiche semblent le plus souvent lire le Bottin d’une voix blanche
et asthmatique.

En mal de pop stars dignes de ce nom, c’est-à-dire «monstrueuses»
(étymologiquement dignes d’être montrées),
certains se tourneraient vers les monstres sacrés de l’art vocal qui régnèrent en Europe
pendant près de trois siècles et dont le film Farinelli rappela l’histoire
tragique et flamboyante.
Qu’on les écoute par goût de l’exploit sportif ou par fascination sexuelle pour la bizarrerie,
il reste que tous ces disques consacrés au répertoire des castrats offrent
avant tout des airs de fureur ou des déplorations musicalement irrésistibles
et inédites au disque.

Car, à l’instar de Bartoli, son cadet Philippe Jaroussky passe lui aussi
beaucoup de temps à rechercher des partitions jamais enregistrées et son nouvel album,
de ce point de vue, comble un vide discographique.

A 31 ans, dont déjà dix dans le métier, Jaroussky a choisi de faire découvrir
des airs de Jean-Chrétien Bach, 18e des 20 enfants de Jean-Sébastien Bach
(dont dix moururent en bas âge).
En 14 airs et récitatifs, il prend la mesure d’un compositeur,
qui se construisit en totale opposition avec son illustre père,
abandonnant style de vie sédentaire, polyphonie allemande et foi luthérienne
pour sillonner les routes d’Europe.
Converti au catholicisme et au style enflammé de l’opéra italien,
il développera un style préclassique qui influencera directement Mozart.

Si le «Pugna il guerriero» introductif, extrait de la Clemenza di Scipione,
est de facture typiquement baroque, la cavatine «Perché tarda é mai la morte»
extraite d’Artaserse lorgne déjà vers le classique.
Puis vient l’un des premiers sommets du disque :

le rondo «Al mio bene» qui évoque le «Ch’io mi scordi di te» de Mozart
et annonce de fait les Noces de Figaro et Idomenée,
ce qui, pour un mélomane, n’est pas rien.
On pourrait continuer avec «La legge accetto»
d’Orfeo ed Euridice aux coloratures redoutables, dans la logique baroque,
mais à l’orchestration mozartienne avant l’heure - notamment l’écriture des vents.
Ou encore l’aria «Vo solcando un mar crudele» duquel Mozart semble
avoir puisé l’inspiration du premier air d’Arbate dans Mitridate, re di Ponto.
Quant à l’air «Cara, la dolce fiamma», extrait de Adriano in Siria
et qui donne son titre à l’album, il se passe de toute justification historique,
et prouve en treize minutes l’originalité, la richesse et l’importance musicale
de Jean-Chrétien Bach.

Il n’est pas indifférent à la splendeur de ce disque que Philippe Jaroussky
ait choisi pour orchestre le Cercle de l’harmonie,
une formation jouant sur instruments anciens et dont le fondateur et chef, Jérémie Rhorer,
est sans doute le meilleur mozartien du moment avec René Jacobs.
De même, il n’est pas anodin que la voix de Jaroussky ait encore gagné en flexibilité,
en rondeur, en legato et en volume depuis ses débuts que l’on salua dans ces colonnes
comme on salua ceux de Rhorer.

On se souvient encore de cette Verita in Cimento de Vivaldi que dirigea
Jean-Christophe Spinosi, en version de concert salle Gaveau à l’hiver 2002.
«Au cœur de l’écrin de timbres superbes, écrivions-nous alors, un véritable joyau :
le jeune Philippe Jaroussky dont les aigus d’une souplesse étonnante,
l’émission d’un naturel étourdissant, la perfection dans la conduite de la ligne,
la projection superbe dans une acoustique pourtant sèche laissent le public interdit.»
Rencontré après sa performance, Jaroussky avait surpris par sa maturité :
«Je n’aime pas les critiques dithyrambiques, car on n’a pas toujours des rôles aussi flatteurs…
J’ai vu des gens qui s’étaient emballés pour ma voix être déçus
par d’autres concerts et dire des choses très dures à mon sujet.»

Ce qu’on ne mesurait pas alors, c’est l’impact que son physique d’adolescent sage
combiné à sa voix angélique aurait sur les téléspectateurs -
il a remporté trois victoires de la musique classique -
et sur les acheteurs de disques, qui firent de Heroes,
son CD du moment consacré à des airs pour castrats de Vivaldi,
le numéro un des ventes de disques classiques pendant plusieurs semaines.

Les aigus d’un enfant, le souffle d’un géant

Certes, la voix de tête fut toujours populaire et connut autrefois d’illustres passeurs pop
dont l’Allemand Klaus Nomi.
Mais sans minimiser la floraison récente de jeunes contre-ténors
ou l’importance historique de ses prédécesseurs -
d’Alfred Deller à Andreas Scholl en passant par James Bowman -,
il est incontestable que Jaroussky représente l’aboutissement actuel de cette voix.
Une tessiture réinventée il y a cinquante ans pour tenter de rendre justice
à une musique créée pour une autre voix :
celle, par définition inimitable, des castrats puisque ces derniers
avaient la voix et les aigus d’un enfant mais avec la cage thoracique et le souffle d’un géant ;
la castration ayant également un effet sur leur constitution.

On ne naît donc pas contre-ténor, on choisit de le devenir.
Il s’agit souvent de barytons développant leur registre de tête au prix de longs efforts;
et sans garantie quant à la solidité et à la longévité de cette voix,
une fois mise à l’épreuve des scènes d’opéra.

Jaroussky, né le 13 février 1978 à Maisons-Laffitte, dans une famille
«non musicienne mais ouverte à tous les styles de musique»,
raconte qu’enfant il exerçait déjà sa voix de tête sur les disques de Maria Callas
et… les génériques d’émissions télé.

Il avait néanmoins caressé, dans un premier temps, l’idée d’une carrière d’instrumentiste,
de chef ou de compositeur.
Autant dire que sa formation musicale a été plutôt solide, pour un chanteur.
Après avoir hésité entre la flûte traversière («au contact trop froid»),
le trombone («au répertoire limité») et le hautbois («un investissement trop important»),
Jaroussky adopte le violon à 11 ans, avant d’y ajouter l’étude du piano.

Il est admis au Conservatoire national de Versailles d’où il sortira avec un premier prix,
puis en classe de solfège, d’analyse et d’écriture à Boulogne,
et enfin dans la classe de chant de Michel Laplénie au conservatoire de Paris.
Jaroussky se détermine finalement après avoir entendu Fabrice di Falco
en concert dans une église parisienne.
Le contre-ténor étant suivi par Nicole Fallien, Jaroussky décide de la rencontrer et,
avec elle, développe cette voix qui l’entraîne aujourd’hui à Londres, au Japon ou à Istanbul.

Lancé par Gérard Lesne (qui l’a pris à ses côtés dans son stage à Royaumont,
puis engagé en 1999 dans le Sedecia, Re di Gerusaleme de Scarlatti)
et par Jean-Claude Malgoire (qui lui propose de chanter Nerone dans sa trilogie Monteverdi),
Jarroussky obtient son prix de chant en musique ancienne
avec les félicitations du jury en 2001 et fonde un an plus tard
son propre ensemble intitulé Artaserse.

En moins de dix ans, il va multiplier les rôles d’opéras sur scène et les expériences
avec les chefs baroques du moment,
de Jean Tubéry à Jean-Christophe Spinosi en passant par Emmanuelle Haïm et Fabio Biondi,
gravant autant de disques sous son nom pour Virgin Classics qu’il participe
à des intégrales d’opéras chez d’autres éditeurs, notamment l’édition Vivaldi de Naïve.

Entre justesse et lyrisme

S’il ne convainc pas totalement dans le répertoire sacré -
il a enregistré le Magnificat de Bach et le Dixit Dominus de Haendel -
où on lui préfère des chanteurs moins extravertis et moins sensuels,
et si l’on a peu goûté son capiteux récital de mélodies françaises intitulé Opium où,
tant qu’à faire dans le registre lascif, on préfère entendre une voix de femme comme
celle de Susan Graham,
force est de reconnaître que Jaroussky fait mouche avec ce récital Jean-Chrétien Bach.
La synthèse qu’il tente d’opérer depuis des années entre la justesse
très française du haute-contre Henri Ledroit
et le lyrisme sopranisant de l’Américain David Daniels,
trouvant dans le style classique et la rigueur qu’il exige son point d’équilibre.

On peut donc être las de ces histoires de castrats,
voire horripilé par le timbre de contre-ténor. Il reste que la musique composée pour eux
- les 11 airs en première mondiale du dernier Bartoli et les 9,
également inédits au disque, du dernier Jaroussky - est délectable.
Et que de l’homogénéité de son timbre sur toute l’étendue du registre
à la riche palette de couleurs en passant par l’émission fluide, la projection éblouissante,
les aigus d’une clarté exceptionnelle et la souplesse dans les coloratures les plus vives,
Jaroussky ne manque pas d’atouts pour séduire les musiciens. Et les mélomanes.


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyVen 18 Déc - 1:16

Airs de castrat oubliés.
Neuf airs en première mondiale



Une presse unanime ! « La voix de Jaroussky nous entrouvre l’univers mystérieux
et troublant des castrats. Le contre ténor est au meilleur de lui-même
et nous offre ce qui est peut-être son plus beau disque » Classica

« Jaroussky :
un peu de mystère, beaucoup de douceur, de nuances… la magie fait le reste.
Et la musique ?
Une merveille, et je pèse mes mots !
Jaroussky est à son meilleur.
Ce qui chez d’autres ne serait que prouesse devient pur enchantement » Diapason
« Pouvoir d’émotion envoutant ; virtuosité transcendante…
et surtout, beauté suprême de la musique. C’est tellement beau – et tellement bien chanté –
qu’on attend avec impatience les da capo. »
Opéra Magazine


En véritable défricheur de répertoire,
Philippe Jaroussky nous ouvre les portes d’un répertoire oublié, inédit,
véritable chaînon manquant entre Haendel et Mozart.
Pour la première fois, nous entendons l’influence fondatrice que Jean-Chrétien Bach
eut sur Mozart et l’écriture de ses opéras.
« Bach n’est plus, quelle perte pour la musique ! »
L’exclamation de Mozart, son ami intime, témoigne de la renommée de Jean-Chrétien,
le dernier fils de Jean-Sébastien Bach.

Européen avant l’heure, tour à tour surnommé « le Bach de Milan »
ou « le Bach de Londres », Jean-Chrétien fut surtout « Bach le cosmopolite »,
poursuivant sa carrière à travers toute l’Europe, entre son Allemagne natale,
son Italie bien-aimée et l’Angleterre dont il fit sa terre d’adoption.
A la Cour d’Angleterre, il fut le musicien attitré de la Reine.
Tournant résolument le dos aux traditions familiales,
il fut le seul Bach à s’immerger dans le monde de l’opéra.
Avec un talent unique, « Bach l’Italien » sut y marier la culture héritée de son père
et l’ivresse mélodique que lui avait inoculée son séjour italien,
unissant la veine mélodique de l’école napolitaine avec la science de son père dans les harmonies.
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyJeu 7 Jan - 20:19

GRAND PRIX ACADEMIE CHARLES CROS 2010

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Dans la catégorie grand prix du disque et du DVD :
Philippe Jaroussky (soliste lyrique)
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 9 Fév - 0:30

VICTOIRES DE LA MUSIQUE CLASSIQUE 2010

ARTISTE LYRIQUE DE L'ANNEE

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Le contre-ténor Philippe Jaroussky a été sacré ce soir artiste lyrique de l'année
lors des 17e Victoires de la musique classique, retransmises sur France 3 et France Inter
en direct du Corum de Montpellier.
Le falsettiste (chanteur émettant en voix de fausset, de tête),
qui fêtera ses 32 ans le 13 février, est un habitué des Victoires:
révélation en 2004, déjà artiste lyrique en 2007,
il a été récompensé pour son album Carestini en 2008
et participait à l'enregistrement "Lamenti" primé l'année dernière.


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyDim 14 Fév - 12:50

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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyJeu 12 Aoû - 17:51

Connaître et apprivoiser sa voix

PHILIPPE JAROUSSKY 13981610
AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN


Cela s'appelle un coup de bol : le contre-ténor Philippe Jaroussky a un trou dans son emploi du temps. Un rendez-vous a été annulé entre son retour du Concertgebouw d'Amsterdam, où il s'est produit le 5 juillet, et son séjour à Cologne, du 12 au 19 juillet, afin d'enregistrer un récital d'airs d'opéra de Caldara avec les musiciens de Concerto Köln, qu'il donnera en concert au Théâtre des Champs-Elysées le 1er décembre.

"Jarouss" a donc une heure de libre ce 7 juillet à 11 heures dans un café, près du métro Temple, à Paris. Des vacances dans la vie de ce chanteur d'à peine 32 ans ? "Je n'ai jamais vraiment arrêté de chanter. Je n'ai jamais vraiment pris de vacances, s'exclame-t-il, mais j'ai la ferme intention de faire un énorme break de huit mois en 2013. J'aurai 35 ans et je me poserai la question de savoir comment et pourquoi je continue, à quel rythme, et si j'ai ou non envie de faire autre chose."

En attendant 2013, Jaroussky a développé un système qu'il appelle ses "microvacances", un laps de deux ou trois heures qu'il s'octroie, comme ce lendemain de concert à Amsterdam, où il a pris le temps de visiter le Musée Van Gogh avant de s'étendre sur la pelouse au soleil. "Pour nous les artistes, les vacances sont quelque chose de très subjectif, car on a la chance de vivre de notre passion. Notre rapport au travail est à la fois une nécessité et une drogue."

Pour être en bonne intelligence avec cette passion (dans tous les sens du terme), le chanteur éprouve le besoin de contrôler en permanence cette mécanique de haute précision qu'est la voix. Il prend toujours de nombreux cours avec la professeure de ses débuts, Nicole Fallien. "Même quand je suis en voyage, je l'appelle. Je chante par téléphone et elle me donne son avis. Elle a des oreilles de sorcière !" Le chanteur a aussi des masseurs attitrés, qui pratiquent différentes techniques - "Une heure d'un bon massage équivaut à une semaine de vacances."

Le reste est affaire de discipline de vie, notamment avant un concert. "Je dîne légèrement la veille, en évitant les aliments qui génèrent de l'acidité dans l'estomac. Puis je dors au minimum douze heures d'affilée. Enfin, j'observe la fameuse règle de sécurité du silence : quinze heures pendant lesquelles il ne faut même pas parler."

Philippe Jaroussky a peu à peu appris à connaître et à apprivoiser sa voix, en même temps qu'il apprenait, par elle, à mieux se connaître lui-même. "Ma voix me bonifie. Cela vient peut-être du fait d'être en permanence dans un état vibratoire supérieur à la normale : grâce à elle, j'ai l'impression de prodiguer plus d'attention aux choses et d'être d'une redoutable lucidité. Le plus difficile a été de concilier le moi sur scène avec le moi dans la vie."

Philippe Jaroussky supporte mal d'être l'objet de désirs et de fantasmes. Il voudrait ne pas être aimé seulement pour sa voix, même s'il se dit de plus en plus qu'elle et lui sont au fond indissociables. Au point que la frontière entre l'art et la vie en devient parfois floue. Le chanteur avoue par exemple avoir été déprimé par le rôle-titre d'Il Sant Alessio, de Landi, un rôle de martyr sacrificiel qu'il interprétait en 2007 sous la direction de William Christie.

De même qu'il s'est surpris à de vifs mouvements d'humeur, à force de chanter Néron dans Le Couronnement de Poppée, de Monteverdi, toujours sous la direction de William Christie, au Teatro real de Madrid en mai. "Je ne sais pas si c'était de porter un costume d'empereur, d'avoir exigé le suicide de Sénèque et de m'apprêter à répudier mon épouse Octavie pour Poppée, mais à partir du troisième acte, je me sentais devenir féroce et il m'est arrivé en répétition d'envoyer bouler l'assistant ou le metteur en scène !"

Avec quatre-vingts concerts et quinze programmes différents par an, Philippe Jaroussky a conscience du risque qu'il prend. Perfectionniste, il refuse l'idée de ne pas être toujours à 100 % et de perdre progressivement ce qu'il appelle la sincérité pour céder à une forme de facilité - apathie expressive, tics d'interprétation à l'instar de ces cadences indéfiniment reprises parce qu'on sait qu'elles plaisent au public : "Quand on est un jeune artiste, on veut prouver qu'on peut chanter fort, juste et vite, reconnaît-il. On a peur de trop croire à ce qui nous arrive. Après dix ans de carrière, il y a comme une forme d'épure qui se met en place. On est toujours dans la perspective de s'améliorer - gagner en aigus, en graves, en projection, en qualité expressive -, mais on a accepté d'être un artiste."

Marie-Aude Roux
http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/08/12/connaitre-et-apprivoiser-sa-voix_1398296_3246.html#xtor=RSS-3208


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyDim 22 Aoû - 10:20

VIVALDI
Cantata: Qual per ignoto calle, RV677
II. Aria "Quel passagier son io"
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyDim 22 Aoû - 10:27

Ave Regina coelorum
(Andrea Mattioli) 



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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyJeu 11 Nov - 0:51

Philippe Jaroussky, Caldara In Vienna



Jaroussky ressuscite Caldara
(Caldara, Philippe Jaroussky, Opéra)
Album disponible sur: http://links.emi.com/CALDARA ...
Philippe JAROUSSKY
- Caldara in Vienna. Parution le 29 octobre 2010.

Trente ans, trois disques d'or consécutifs, des salles combles,
des rappels sans fin... Philippe Jaroussky est LE chanteur que l'on s'arrache aujourd'hui.
Philippe Jaroussky remet aujourd'hui à l'honneur Antonio Caldara, un compositeur jadis célèbre, injustement oublié, dont l'art subtil et virtuose s'accorde parfaitement au sien.

Antonio Caldara est né à Venise en 1671, dans une famille de violonistes.
Comme beaucoup de musiciens talentueux de son époque,
il fût rapidement invité à se rendre auprès des Cours européennes,
Mantoue, Rome, Paris, Vienne enfin,
où il se fixa, comme maître de chapelle de Charles VI.

Caldara composa près de 3000 pièces, dans à peu près tous les domaines.
La maigre discographie ne rend guère compte de cette oeuvre très importante,
à l'exception de quelques pièces instrumentales et de musique religieuse.

Récemment, Max-Emmanuel Cencic et Sandrine Piau
ont enregistré plusieurs jolies cantates profanes.
Toutefois, sur une production lyrique de près de 90 oeuvres,
seule "La Clemenza de Tito" a été gravée au disque,
par une maison italienne très confidentielle.

C'est donc avec une vive impatience que j'attendais
le récital découverte de Philippe Jaroussky, qui a choisi de se concentrer
sur la production lyrique viennoise de Caldara,
la plus fertile, celle durant laquelle naquirent ses grands chefs-d'oeuvre.
Il est intéressant de noter que les arias sélectionnés, tous inédits, s
ont extraits d'opéras que Caldara composa sur des livrets
écrits spécialement pour lui par le grand Métastase :
La Clémence de Titus, Achille in Siria, L'Olimpiade,
Demofoonte, Temistocle, Scipione nelle Spagne, Ifigenia in Aulide,
Lucio Pappiro dittatore, Enone et Adriano in Siria.

Ce qui frappe d'emblée, à l'écoute de ces airs,
est la forte personnalité de l'écriture de Caldara.
Subtilité des ruptures rythmiques, usage habile du contrepoint,
caractère souvent surprenant des développements mélodiques,
Caldara avait du métier, cela s'entend.
A défaut d'avoir la partition sous le nez,
on ne peut mesurer les parts respectives du compositeur et de l'interprète
dans les ornements et les cadences mais, d'emblée,
on en perçoit le raffinement et l'originalité.

La pureté du timbre de Jaroussky et la parfaite mesure de son expressivité
servent à merveille ces airs,
pour la plupart magnifiques
(le "Vado, o sposa" extrait d'Enone, est d'une rare beauté),
qui ne laissent pour seul regret que celui de ne pouvoir découvrir
dans leur intégralité les oeuvres dont ils sont issus.
Mais cela viendra, sans nul doute.

On doit enfin mentionner le soin, assez inhabituel pour l'époque,
notamment dans ce répertoire bien souvent au service du seul chant,
avec lequel Caldara élabore les parties instrumentales.

La direction brillante et nerveuse d'Emmanuelle Haim,
à la tête du Concerto Köln lui rend pleinement hommage.

JEF pour CitéGAY ( http://jefopera.blogspot.com/ )
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyVen 19 Nov - 2:37


Philippe Jaroussky, la voix du ciel


Par Thierry HILLERITEAU / Le Figaro

À 32 ans, le contre-ténor est une star en France comme à l'étranger. Son nouvel album dédié à Caldara caracole déjà en tête des ventes.


PHILIPPE JAROUSSKY 6d05ec10
« Avec Caldara, je voulais montrer que, contrairement aux idées reçues, sa musique viennoise n'était pas composée pour répondre aux goûts de l'empereur, affirme Philippe Jaroussky.

Depuis trois ans, ses disques se vendent comme des petits pains. Son tout nouveau ne déroge pas à la règle: avec 1700 exemplaires écoulés en France dès la première semaine, il est déjà numéro un des charts, devant le CD de Cecilia Bartoli sorti trois semaines plus tôt.

Rien, chez ce tranquille jeune homme à la voix d'or, ne traduit pourtant la «starification» dont il fait l'objet depuis plusieurs années.

Philippe Jaroussky n'a de mots que pour la musique. Une musique à laquelle il n'hésite pas à consacrer aujourd'hui des mois entiers de recherche.
Il est intarissable sur Antonio Caldara, compositeur prolixe mais méconnu de la fin du XVIIe siècle, chez qui il a puisé les treize titres inédits de son album Caldara in Vienna (Virgin).

«J'ai parcouru quarante manuscrits de ses opéras avant de trouver les airs que je souhaitais, explique-t-il.
Au départ, je ne pensais pas lui consacrer tout un album. Je suis juste allé voir chez lui par curiosité, car je voulais faire un disque autour du poète Métastase dont il avait été l'un des tout premiers à mettre les mots en musique.»



Cette quête d'inédits a de plus en plus la cote chez les chanteurs classiques.
«C'est pour nous l'occasion de nous concentrer sur la musique elle-même, sans avoir à subir le poids des interprétations de référence», avoue humblement Jaroussky.
L'occasion, surtout, de maîtriser un programme dans sa conception de A à Z.


La force de ces chanteurs, stars des temps modernes dont il fait aujourd'hui partie, c'est d'avoir su transcender l'interprétation pour faire valoir une personnalité artistique complète, aussi compétente en matière de technique vocale qu'érudite en matière d'histoire de la musique.

«Avec Caldara je voulais montrer que, contrairement aux idées reçues, sa musique viennoise n'était pas composée pour répondre aux goûts de l'empereur, argue-t-il en fin connaisseur. Les airs pour castrats que je chante ont tous été écrits lorsqu'il officiait à Vienne et montrent combien son langage subtil fuyait la séduction immédiate de la virtuosité en vogue à l'époque.»

Direction d'orchestre et création contemporaine


Les débats musicologiques, Philippe Jaroussky y est habitué.
Lui qui découvrit la voix de contre-ténor en chantant par-dessus les disques de la Callas a dû affronter les foudres des nombreux mélomanes qui jugent encore que les voix de mezzo-soprano sont les plus à même de rendre la puissance des grands castrats d'autrefois.

«Je ne pense pas que les rôles de castrats ne doivent échoir qu'à des hommes, je trouve simplement que mezzos et contre-ténors se complètent : la particularité des castrats, ce n'était pas tant leur virtuosité dans l'aigu que ce mélange de force et de fragilité qu'on trouvait dans leurs voix.

De toute façon, on est loin d'en avoir fini avec eux, alors je me garderais bien de trancher le débat.»

Il a pour l'instant bien d'autres projets.
Comme la direction d'orchestre, qu'il pratique à la tête de son ensemble Artaserse (avec lequel on le retrouvera le 11 décembre au Théâtre des Champs-Élysées pour un duo avec Andreas Scholl).

Sans oublier la création contemporaine: en 2012, il participera à la création à Paris de l'opéra de Suzanne Giraud autour du Caravage.

Et aussi des projets transversaux frayant avec le jazz ou la comédie musicale, histoire de rappeler que l'on peut être contre-ténor, spécialiste du baroque, et ne pas se prendre systématiquement au sérieux.

Carte blanche au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris, les 1er,11 et 17 décembre, avec une kyrielle d'invités surprises dont l'éclectique quatuor Ébène.
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMer 1 Déc - 7:46

Jaroussky, l'ange lucide

PHILIPPE JAROUSSKY 0a97a610

Si son dernier disque affiche des airs de « L'Olimpiade », de « La Clémence de Titus » et d'« Iphigénie en Aulide », ils ne sont pas signés Vivaldi, ni Mozart, ni Gluck, mais Antonio Caldara (1). Philippe Jaroussky se propose en effet de faire redécouvrir ce Vénitien installé à la cour de Charles VI à Vienne, où il achève sa brillante existence en 1736. « Je reste étonné qu'un compositeur de ce talent suscite si peu de curiosité. Ses opéras se maintiennent à un niveau souvent supérieur à ceux de Vivaldi et brillent d'une inspiration permanente. Sur la trentaine que j'ai pu lire en partitions, aucun ne fait entendre deux airs similaires. »

De la fureur à la tendresse, cette anthologie d'airs inédits déploie en effet une large palette de sentiments tout en valorisant l'orchestre. Vedette du chant baroque dont le seul nom suffit à remplir les salles, Philippe Jaroussky a l'intelligence de mettre sa notoriété au profit de musiciens oubliés. Il interprète ainsi Jean-Chrétien Bach, Benedetto Ferrari ou des airs méconnus du temps de Mazarin alors qu'il triomphe dans Haendel, Vivaldi ou Monteverdi. « Il est de la responsabilité de l'artiste de ne pas toujours aller dans le sens du public. Avec l'expérience, on sait ce qui plaît. Un air virtuose fera toujours plus d'effet qu'une pièce sacrée plus contemplative. » Et quand on a la chance de disposer d'une voix d'ange et de pouvoir réussir des vocalises diaboliques, quelques numéros pyrotechniques font facilement l'affaire.

Incursion dans le XIX e

Philippe Jaroussky a pourtant surpris en s'intéressant à l'univers secret de la mélodie française (2). Un baroqueux égaré en plein XIX e ? Un compagnon d'armes des héros antiques alangui dans les salons proustiens ! « Je pense qu'on a pu s'étonner de m'entendre chanter français, moi qui suis habitué à l'italien. Evidemment, les enjeux n'ont rien à voir avec l'opéra du XVIIIe siècle écrit pour faire briller les castrats. La mélodie sollicite d'autres expressions, d'autres couleurs et envisage différemment le texte. Il faut rester simple et savoir dire le poème. Mais je dois quand même rappeler que c'est avec les mélodies de Fauré que j'ai appris à chanter. » Il s'initie à la musique avec le piano et le violon, qui lui ont appris la rigueur et lui donneraient facilement l'ascendant sur un orchestre le jour où il déciderait d'y consacrer du temps.

Mais pour le moment, à trente-deux ans, c'est sa voix céleste qui lui offre mille projets parmi lesquels, au Théâtre des Champs-Elysées, trois concerts en décembre, dont un programme Purcell avec Andreas Scholl, autre contre-ténor recherché, et un opéra contemporain la saison prochaine sur un livret de Dominique Fernandez. Lucide, Philippe Jaroussky sait pourtant que la beauté et l'ambiguïté du timbre de contre-ténor, ce chanteur qui investit le répertoire des chanteuses, ne suffisent plus, que « le public désire aussi des artistes qui ont de la présence et peuvent incarner des personnages ». C'est pour ça qu'on l'aime.


(1) « Caldara à Vienne », avec Concerto Köln, sous la direction d'Emmanuelle Haïm. 1 CD Virgin Classics.
(2) « Opium ». 1 CD Virgin Classics.


PHILIPPE VENTURINI, Les Echos
http://www.lesechos.fr/culture-loisirs/sorties/musique/020934828447-jaroussky-l-ange-lucide.htm

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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 14 Déc - 0:59

Le glorieux mois de décembre
de Philippe Jaroussky

LEMONDE


Voici l'enregistrement de "Lo seguitai felice"
contre-ténor Philippe Jaroussky pour son nouvel album
"Caldara in Vienna".
Ce chef-d'œuvre est disponible sur www.philippejaroussky.fr
ou le site de Virgin Classics.

Philippe Jaroussky est l'un des rares chanteurs capables de remplir
trois fois une salle de 2 000 places en moins de trois semaines.


Ce que confirme le premier concert de la "Carte blanche" que lui consacrait,
le 1er décembre, le Théâtre des Champs-Elysées, à Paris,
et qui continuera les 11 et 17 décembre.

A 32 ans, le contre-ténor "à la voix d'ange" est un musicien accompli
doublé d'un technicien de haut vol.
La voix, pour n'avoir pas une grande projection, est d'une clarté rayonnante :
ronde et souple dans l'aigu, le médium sûr, la virtuosité ardente,
à l'instar de celle des castrats dont le contre-ténor s'est fait le preux défenseur.

Rien ne réussit mieux à Jaroussky que les airs d'élégies ou de lamentos,
où son art de la messa di voce, ce son tenu, filé d'un seul souffle,
qui va s'élargissant de la nuance piano jusqu'au forte pour revenir
sans rupture à son point de départ, fait merveille.

Minois charmeur

Le programme du récital est consacré - à l'exception d'un sublimissime
"Alto giove" tiré du Polifemo de Porpora - à Antonio Caldara (1670-1736),
Vénitien et compositeur d'opéras, comme Vivaldi,
également prolixe (3 000 oeuvres) et comme lui mort à Vienne dans la même rue.

Le disque, Caldara in Vienna, qui vient de sortir chez Virgin Classics, est déjà un succès.
Dans la vie, le musicien est d'une grande courtoisie,
l'esprit vif et l'oeil pétillant, jolies manières et minois charmeur,
avec cette modestie touchante
- il s'étonne toujours, au fond, d'être devenu ce qu'il est.
Idem sur scène, où rien n'indique une récente et triomphale tournée en Allemagne,
qui a consacré de beaux débuts sur la scène de la Philharmonie de Berlin, le 28 novembre.

Car Jaroussky excelle plus que d'autres dans l'exercice du récital.
Il est certes excellemment accompagné par les musiciens du Concerto Köln
(dans le disque, ils sont sous la direction d'Emmanuelle Haïm).
Mais c'est toute l'exigence, la générosité et la probité de l'artiste Philippe Jaroussky
qui nous ferait presque oublier, chemin faisant, que,
si Caldara ne cède pas aux facilités séductrices de Vivaldi,
il n'en possède pas toujours le génie et l'inspiration.
Philippe Jaroussky. Théâtre des Champs-Elysées (TCE),
Paris 8e. Les 11 et 17 décembre à 20 heures. Tél. : 01-49-52-50-50. De 5 € à 95 €.

Sur Arte, récital Caldara diffusé le 26 décembre à 19 h 15.
Sur la chaîne de télévision Mezzo : "Faramondo", d'Haendel, le 15 décembre,
et concert "Jaroussky and Friends", le 17 décembre à 20 heures.
Sur France Musique, retransmission des deux premières "cartes blanches" au TCE :
le 24 décembre, à 12 h 30, et le 3 janvier 2011, à 12 h 30.


Marie-Aude Roux

http://www.lemonde.fr/culture/article/2010/12/03/le-glorieux-mois-de-decembre-de-philippe-jaroussky_1448564_3246.html
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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 14 Déc - 1:11

Tutto fa nocchiero esparto, from Ifigenia in Aulide (1718)
Antonio Caldara. Philippe Jaroussky


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MessageSujet: Re: PHILIPPE JAROUSSKY   PHILIPPE JAROUSSKY EmptyMar 15 Mar - 21:43

Orlando Furioso
la magie noire

PHILIPPE JAROUSSKY Orland10

Il aura fallu deux cent cinquante ans pour que le public parisien
découvre l’opéra Orlando Furioso, de Vivaldi.
Les ombres et les sortilèges d’une belle légende envahissent
le Théâtre des Champs-Elysées jusqu’à la folie.

Orlando Furioso: la magie noire

La contralto québécoise Marie-Nicole Lemieux brûle les planches.

La distribution est époustouflante :

Philippe Jaroussky, avec sa voix de cristal est le contre ténor le plus en vue d’aujourd’hui.
La contralto québécoise Marie-Nicole Lemieux brûle les planches
aussi bien vocalement que scéniquement dans une interprétation
travestie fulgurante du célèbre Roland, paladin de Charlemagne.

Quant au maestro Jean Chrisophe Spinosi, mi-corse mi-breton,
il s’était révélé sur cette même scène, dans cette même œuvre donnée en 2003,
alors en version de concert, puis enregistrée dans la foulée pour Naïve.
Il a fallu plus de sept années pour que ce succès du disque classique
revienne en version scénique avec quasiment les mêmes interprètes
au Théâtre des Champs-Elysées.

Que faire de ces airs sublimes et de ces personnages égarés sur l’île bucolique
et enchantée de la sorcière Alcina?
Le metteur en scène libano-anglais de culture française Pierre Audi
les a installés dans un palais vénitien de l’époque de Vivaldi (1678-1741).
Et là, dans une atmosphère d’ombre traversée de quelques lumières,
de noir vêtus, les héros tirés de l’Arioste par Vivaldi se désirent, se déchirent,
s’aiment, se jalousent, se trahissent.
Entre plaintes, passions et douleurs, à coups de serments et de sortilèges,
ils errent sans autre but que d’assumer les pulsions de leurs âmes
et la sensualité exacerbée de leurs corps.

L’existentialisme n’est pas loin.

Rarement les tourments de l‘homme et de la femme modernes autour
d’amours contrariées n’ont été aussi magnifiquement sublimées,
la constance et la fidélité aussi puissamment exaltées :
trois longues heures et demi de magie noire qui laisse le spectateur
scotché sur son fauteuil.
Si vous n’avez pas la chance – c’est complet -
d’assister à une représentation,
vous trouverez votre bonheur en écoutant la version,
avec à peu près les mêmes interprètes, que vient de rééditer la firme Naïve.
Avec :

Marie-Nicole Lemieux, contralto
Jennifer Larmore, mezzo-soprano
Philippe Jaroussky, contre-ténor
Jean-Christophe Spinosi, chef d’orchestre


Orlando Furioso, d’Antonio Vivaldi. Théâtre des Champs-Elysées.
Jusqu’au 22 mars. Tel : 01 49 52 50 50 www.theatrechampselysees.fr

Diffusion sur la chaîne Mezzo en direct le 18 mars et sur France Musique,
le 7 mai.
Représentations à l’Opéra de Nice du 30 mars au 5 avril
et à l’Opéra de Nancy du 22 au 30 juin)

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